Skip to main content

Full text of "Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume"

See other formats


NOBILIAIRE 


UNIVERSEL 


DE  FRANCE 

OU  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES    MAISONS    NOBLES     DE    CE    ROYAUME 


M.   DE    SAINT-ALLAIS 

AVEC   LE   CONCOURS 

DE  MM.  DE  COURCELLES,  L'ABBE  LESPINE,  DE  SAINT-PONS 

ET  AUTRES  GENEALOGISTES  CÉLÈBRES 

TOME  TREIZIÈME 

PREMIÈRE    PARTIE 


PARIS 

LIBRAIRIE  ANCIENNE   ET   MODERNE 
BAC  HE  LIN-DEFLO  RENNE 

Société  anonyme  au  capital    de    i,5oo,ooo  francs 

SIEGE     SOCIAL    :    3,    QUAI    MALAQUAIS,     3 


MDCCCLXXVI 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE   FRANCE 


PARIS.  -  IMPRIMERIE   ALCAN-LÉVY 

RUE    DE     LAFAYETT-!,     6l 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE  FRANCE 


OU 


RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 
DES  MAISONS  NOBLES 

DE   CE   ROYAUME, 

Faisant  suite  au  Dictionnaire  de  la  Noblesse  de  France 
qui  paraissait  avec  privilège  du  Roi,  avant  la  révolution; 

Par  M.  de  Saint- Allais,  auteur  des  Généalogies  historiques 
des  Maisons  souveraines  de  l'Europe. 


DIEJ  ET  LES  BOURBONS. 


TOME  TREIZIEME 


A  PARIS 

Chez  L'AUTEUR,  rue  de  la  Vrillîère,  n°  io 
1818 


Tièimprimé  en  1876, 

ALA  LIBRAIRIE   ANCIENNE  ET  MODERNE 
BACHELIN-DEFLORENNE 

Société  anonyme  au  capital  de  i,5oo,ooo  francs 
Siège  social  :  3,  quai  Malaquais,  3 


es 

Si 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL, 

ou 

RECUEIL   GÉNÉRAL 

DES    GÉNÉALOGIES     HISTORIQUES 
DES    MAISONS    NOBLES 

DE  FRANCE, 

Formant  les  matériaux  du  Dictionnaire  universel 
de  la  Noblesse. 


rlRMAS  DE  PÉRIÉS,  très-ancienne  maison  noble 
des  Cévennes,  dont  le  chef  actuel  de  la  branche  cadette  a 
été  créé  comte  par  ordonnance  du  Roi,  du  3o  mars  1816, 
et  a  reçu  de  Sa  Majesté,  une  fleur  de  lys  à  ajouter  à  ses 
armes,  comme  une  récompense  pour  ses  services  et  son 
dévouement. 

L'origine  de  cette  maison  se  perd  dans  la  nuit  des  tems. 
Nous  abandonnons  volontiers  les  présomptions  qui  ten- 
draient à  la  faire  descendre  de  Firmus ,  général  des 
Maures,  en  Afrique,  qui  à  la  fin  du  IVe  siècle  s'en 
déclara  roi,  d'autres  disent  empereur,  d'autant  qu'éta- 
blissant sa  généalogie  jusqu'à  la  fin  du  XIIe  siècle,  elle 
est  en  droit  de  rejeter  les  fables.  Il  suffit  à  sa  gloire  d'avoir 
toujours  donné  des  sujets  fidèles,  et  il  est  à  croire  que 
ses  descendants  suivront  dans  tous  les  tems  de  si  nobles 
traces. 

Elle    possède    de    toute    ancienneté,    la    seigneurie    de 

Périés,   dont    le   château    très-fort    d'assiette,    forme  une 

des  principales  ciels  des  Cévennes.  Il  a  souvent  été  assiégé 

dans  les  guerres  civiles,  et  fut  brûle   dans   celle   dite   des 

i3.  1 


2  DE    FIRMAS    DE   PERIES 

Camisards;  fait  qui  est  constaté  par  l'histoire  et  par  des 
certificats  de  l'intendant  en  la  province  du  Languedoc. 

Là,  furent  détruits  des  documents  que  nous  devons,  sans 
doute,  d'autant  plus  regretter  qu'ils  nous  forcent  à  n'é- 
tablir la  généalogie  de  cette  maison,  que  depuis  Bernard 
premier.  Nous  serons  guidés  dans  notre  travail  : 

i°.  Par  les  preuves  que  fit  noble  Jean- Louis  de  Fir- 
mas,  seigneur  de  Périés,  pour  représenter  S.  A.  S.  mon- 
seigneur le  prince  de  Conti,  alors  comte  d'Alais  ; 

2°.  Celles  qui  furent  faites,  en  1789,  par  le  même 
Jean-Louis,  et  son  cousin -germain  Armand- Charles - 
Daniel,  pour  être  admis  à  l'assemblée  de  la  noblesse  de 
la  sénéchaussée  de  Beaucaire  et  Nismes,  lors  de  l'élec- 
tion des  députés  aux  états  généraux  du  royaume; 

3°.  Enfin,  par  celles  produites  par  Armand -Charles- 
Daniel,  pour  être  admis  dans  l'ordre  royal  «militaire 
équestre  de  Saint- Michel  en  Bavière,  où,  outre  seize 
quartiers  de  noblesse,  tant  paternelle  que  maternelle, 
il  faut  prouver  une  origine  chevaleresque. 
.  Nous  passerons  sous  silence  les  personnages  du  nom 
de  Firmas,  et  de  celui  de  Périés,  qui  paraissent  dans  des 
actes  des  XIIe  et  XIIIe  siècles,  et  dont  nous  ne  pour- 
rions suivre  la  lignée. 

I.  Bernard  de  Firmas,  Ier.  du  nom,  seigneur  de 
Périés,  chevalier  {Miles),  paraît  comme  témoin  dans 
un  acte  du  jeudi,  après  la  fête  de  Saint-Michel,  2  oc- 
tobre 1292.  On  ignore  le  nom  de  sa  femme,  on  conjec- 
ture qu'il  était  père  de  : 

II.  Guillaume  de  Firmas,  Ier.  du  nom,  seigneur  de 
Périés,  qui  paraît  dans  un  acte  de  i33o.  Il  fait,  le  i3  dé- 
cembre 1 371 ,  hommage  noble,  gentil  et  honoré  de  sa 
terre  de  Périés,  à  Bernard  de  Pelet,  baron  d'Alais, 
qu'il  appelle  son  bieau  cousin  (1).  Ce  document  se  trouve 
dans  les  archives  de  la  terre  de  Soustelle,  possédée 
par  M.  Henry-Michel  Bonnaud,  qui  en  a  été  le  dernier 
seigneur.  On  ignore  l'époque  de  son  mariage  avec  Hen- 
riette de  Budos.  (2)  Il  mourut  Die  dominica  ante  Bartho- 
lomei  apostoli  anno  1394.  De  son  mariage  naquit  : 


(1)  Voyez  la  note  (A)  à  la  fin  de  la  généalogie. 

(2)  Voyez  la  note  (B)  à  la  fin  de  la  gtfnéalogU. 


DE   FIRMAS   DE   PERIES  6 

III.  Hubert  de  Firmas,  seigneur  de  Périés,  mari 
d'Anne  de  la  Fare.  Il  mourut  le  3o  novembre  1420, 
laissant  : 

IV.  Guillaume  de  Firmas,  IIe.  du  nom,  seigneur  de 
Périés,  qui,  veuf  de  Jacquette  d'Arles,  voulait  épouser 
dame  Elisabeth  de  Boreli.  Le  lundi  après  le  dimanche 
judica  2  avril  1498,  il  fait  son  testament  et  institue  son 
fils  Antoine,  son  héritier  universel  ;  lègue  une  bague  à 
dame  Elisabeth  de  Boreli,  sa  bru.  Cette  qualification, 
qui  aujourd'hui  désignerait  la  femme  d'Antoine,  peut 
n'avoir  désigné  alors  que  la  fiancée  de  Guillaume  II  :  le 
mot  de  bru  vient  de  celui  de  bruth,  qui,  dans  le  langage 
des  anciens  Goths,  signifiait  fiancée,  promise  ;  d  où  l'An- 
glais a  fait  bride,  et  l'Allemand  braut,  et  qui,  dans  l'une 
et  l'autre  langues,  désignent  une  future  épouse  de  celui 
qui  parle  :  le  legs,  par  sa  nature,  cette  bague  enfin,  pa- 
raît autoriser  cette  explication.  Guillaume  charge  de  plus 
Antoine  de  Firmas,  et  tous  ses  descendants,  de  payer  an- 
nuellement au  couvent  des  Dominicains  de  la  ville  d'Alais, 
quinze  sacs  de  froment,  autant  de  châtaignes,  deux  ton- 
neaux de  vin,  deux  mesures  d'huile,  trente  livres  de  fro- 
mage de  chèvre  poivrés,  le  tout  du  cru  propre,  pour  que  ce 
monastère  célèbre  une  neuvaine  de  messes,  pour  le  repos 
de  l'àme  de  Guillaume,  son  grand-père,  mort  la  veille 
de  Saint-Barthélémy  1394,  et  d'Henriette  de  Budos,  sa 
grand-mère  ;  une  autre  neuvaine  pour  le  repos  de  l'âme 
de  son  père,  Hubert,  mort  le  jour  de  Saint-André  1420, 
et  aussi  pour  le  repos  de  l'âme  de  feu  dame  de  la  Fare, 
sa  mère  ;  enfin,  une  neuvaine  pour  le  salut  de  son 
âme,  ainsi  que  pour  calle  de  feu  sa  chère  épouse,  dame 
Jacquette  d'Arles,  mère  d'Antoine,  ordonnant  que  les- 
dites  neuvaines  commenceront  le  jour  où  son  père,  son 
grand-père  sont  morts,  et  au  jour  où  lui,  testateur,  dé- 
cédera. Ce  testament  était  gardé  aux  archives  du  couvent 
des  Dominicains  à  Alais.  Il  est  remarquable  en  ce  que 
fixant  que  le  vin  et  l'huile,  etc.,  à  fournir  aux  Domini- 
cains, seront  de  ceux  récoltés  dans  les  domaines  de  la 
maison  de  Firmas,  on  doit  croire  qu'outre  la  terre  de 
Périés,  elle  possédait  des  vignes  et  des  plants  d'oliviers 
aux  environs  ;  car  à  Périés,  il  ne  croît  ni  vin,  ni  olives. 
On  ignore  l'époque  de  la  mort  de  Guillaume  II,  et  quant 
à  ses  enfants,  on  ne  connaît  que  : 


4  DE   FIRMAS    DE   PERIES 

V.  Antoine  de  Firmas,  seigneur  de  Périés,  que  nous 
savons  avoir  eu  pour  épouse ,  dame  Delphine  de  Ribeirol, 
de  laquelle  il  laissa  : 

i°.  Bernard,  dont  l'article  suit; 

2°.  Delphine  de   Firmas  qui,  le   29    décembre   i5  5  3, 

épousa   noble  Jacques  de    Falcon    Viguier    de   Ve- 

zenobre. 

VI.  Bernard  de  Firmas,  IIe.  du  nom,  seigneur  de 
Périés,  épousa  le  mardi  après  la  Quasimodo,  10  avril  1548, 
dame  Anne  Gervais  des  Estiennes,  fille  de  noble  Gervais 
des  Estiennes,  et  de  dame  Françoise  de  Billot.  Le  12 
mai  i5Ô2,  noble  Jacques  de  Falcon,  écuyer,  donne,  en 
qualité  de  mari  et  comme  maître  des  biens  dotaux  de 
dame  Delphine  de  Firmas,  quittance  à  très-noble  sei- 
gneur Bernard  de  Firmas,  frère  de  son  épouse,  pour  la 
somme  de  mille  livres,  en  déduction  de  plus*  grande 
somme.  Le  5  août  1578,  noble  Bernard  de  Firmas,  sei- 
gneur de  Périés,  teste  (acte  reçu  par  Dessales  notaire), 
et  institue  dame  Anne  des  Estiennes,  sa  femme,  héritière, 
à  la  charge  de  rendre  les  biens  à  Jacques  de  Firmas,  leur 
fils.  Il  mourut  peu  après,  laissant  sa  veuve  enceinte 
d'un   fils,   qui  fut  appelé  André.    Leurs   enfants   furent   : 

i°.  Jacques,   qui  mourut   en   bas   âge,    et  peu  après 

son  père  ; 
20.  Madelaine,  qui  épousa  Pierre  le  Sage,   capitaine  ; 
3°.    André,   posthume,    dont  l'article  suit. 

VII.  André  de  Firmas,  Ier.  du  nom,  seigneur  de 
Périés,  naquit  le  29  décembre  1578.  Il  hérita  des  biens 
de  son  père,  au  défaut  de  son  frère  Jacques,  mort  jeune. 
Il  fut,  quoiqu'âgé  de  seize  ans  seulement,  convoqué 
pour  l'arrière-ban,  en  l'an  1594,  et  s'y  rendit.  Le  lundi 
5  avril  1604,  il  passe  un  accord  avec  les  pères  Domini- 
cains, de  la  ville  d'Alais,  et  leur  abandonne  une  partie 
de  la  succession  de  sa  grand-mère  maternelle,  dame 
P'rançoise  de  Billot,  pour  qu'ils  aient  à  acquitter  les  in- 
tentions pieuses  de  ses  ancêtres.  Par  contre  le  couvent  des 
Dominicains  décharge  noble  André  de  Firmas,  et  ses 
successeurs  de  toute  la  redevance  foncière  à  eux  léguée, 
par  très-noble  et  très-pieux  seigneur  Guillaume  le  jeune, 
bis-aïeul  de  noble  André,  contractant.  Dans  le  siècle  de 
la  réforme,   les  calvinistes  des  Cévennes  cherchant  A  jeter 


DE    FIRMAS    DF.    PERTES  5 

de  l'odieux  sur  les  fondations   pieuses  ,    présentèrent  l'a- 
bandon des   beaux   et  riches   domaines   de    la    maison  de 
Billot,  aux  Dominicains  de  la  ville  d'Alais,   comme  l'effet 
d'un   testament   écrit    de   la    main    d'un    religieux    de   ce 
couvent,  et  arraché,  au  lit  de  la  mort,  à  la  crédulité  d'Anne 
Gervais  des   Estiennes,  qui,    disaient -ils,    après   le  décès 
de  Bernard  de  Firmas,  épousa  en  secondes  noces  le  dernier 
des  mâles  de  la  maison  de  Billot,  n'en  eut  pas  d'enfants, 
en  hérita,  et  transmit  ce  patrimoine  à  André  de  Firmas, 
le  second  des  fils  qu'elle  avait   eu   d'un   premier   lit  avec 
Bernard   de    Firmas  ;     mais    sous    la    condition    expresse 
qu'André  se   ferait   Dominicain,   sans  quoi,   lesdits    biens 
passeraient  au  couvent  de  ces  religieux  situé  dans  la  ville 
d'Alais.    Ils  ajoutaient  qu'André  devenu  seul  de  son  nom, 
par  la  mort  de   son   frère  Jacques,  ne   pouvant  par  con- 
séquent remplir  les  conditions  que  feu  sa    mère  lui  avait 
imposées,   fut  forcé   de   donner  -à    l'église  les   biens  de  la 
maison   de   Billot.   Cette   tradition   populaire   est   évidem- 
ment   fausse,    son    invraisemblance    est   même    forte;    la 
maison   de   Billot   était  éteinte   depuis  quelque   tems,   ses 
biens  étaient  entrés  dans  celle  de  Gervais  des    Estiennes, 
par  le  mariage  de  Françoise  de   Billot,   mère  d'Anne  des 
Estiennes,  qui  n'aurait  pu  épouser,  qu'avec  des  dispenses, 
un   individu  de  la   maison   de   Billot.    Ces    biens   étaient 
échus  à   André,    Ier.   de   Firmas,     comme  héritier  de   sa 
grand-mère    maternelle,    et    ils    furent    abandonnés    par 
celui-ci,    au    couvent    des    Dominicains,    pour    acquitter 
les  intentions  pieuses  de  Guillaume  II;  {Junior)  mais  aussi 
pour  être  libéré  à  l'avenir  de  la  rente  foncière  à  laquelle 
il  était  obligé  par  le  testament  de  son  bis-aïeul,  en  faveur 
dudit   monastère.   Il   est   possible   que  cette  -transaction  a 
été  avantageuse  à  André  Ier.  ;  quoi  qu'il   en   soit,  elle  est 
du  nombre  de  celles  ordinaires  dans  la  société,  et  ne  mé- 
rite pas  de   servir  de   texte  à  une   fable   scandaleuse.  Au 
commencement    du    XVIIe    siècle,    les    moines    n'étaient 
plus  dans  l'usage,   encore  moins  dans  le  droit  de  recevoir, 
de  rédiger  et  de  garder  les  actes;  nos  rois   avaient  établi 
depuis   long -temps  des   notaires   royaux.    La    transaction 
dont  il  s'agit  aurait  dû  suffire  pour  ruiner  la  fable  du  tes- 
tament d'Anne  des  Estiennes  :  elle  l'a,  au  contraire,  accré- 
ditée. Les  calvinistes  y  ont  puisé  le    texte   de    la   version 
qu'ils  ont  publiée,    le  fanatisme  et  l'ignorance  les  secon- 
dant, l'erreur  a  pris  la  place  de  la  vérité;  de  sorte,  qu'on 


6  DE   FIRMAS   DE   PARIES 

est  généralement  persuadé  à  Alais  que  la  maison  de  Fir- 
mas  a  perdu  de  cette  manière  les  biens  de  celle  de  Billot. 
Combien  n'y  a-t-il  pas  de  gens  encore  vivants  qui  sou- 
tiennent de  bonne  foi  avoir  tenu  et  lu  en  original,  le 
testament  d'Anne  des  Estiennes,  et  la  transaction  par 
laquelle  André,  son  fils,  abandonnait  ses  biens  pour  ac- 
quitter les  intentions  pieuses  de  ses  ancêtres  (expressions 
exactes  et  qui  se  trouvent  dans  l'acte),  et  qui  ne  remon- 
tant pas  au  testament  de  Guillaume  II,  en  date  du  2 
avril  1498,  dénaturent  le  motif  de  la  transaction  et  y 
ajoutent   des   circonstances   qui   l'auraient  rendue   illicite. 

La  tradition  est  à  la  vérité  la  nourrice  de  l'histoire  ; 
mais  il  faut  l'éclairer  par  la  critique,  et  chercher  à 
rétablir  chaque  fait  en  le  dégageant  des  mensonges  reli- 
gieux ou  politiques  dont  on  l'a  enveloppé  :  Le  Nobi- 
liaire universel  étant  un  ouvrage  entrepris  pour  consta- 
ter la  vérité  des  faits,  nous  avons  saisi  avec  empressement 
l'occasion  de  rectifier  l'opinion  erronée  à  laquelle  cette 
transaction  a  donné  lieu.  Nos  lecteurs  nous  tiendront 
compte ,  sans  doute ,  du  but  et  de  l'esprit  de  notre 
travail. 

Au  reste,  la  partie  de  la  succession  qu'André  Ier.  céda 
aux  Dominicains,  ne  consistait  peut-être  qu'en  la  Tour 
de  Billot  et  le  domaine  seigneurial  que  ces  religieux 
ont  possédés  jusqu'au  moment  de  la  révolution.  Un  traité 
d'échange  conclu  le  3  janvier  16 12  (acte  reçu  par  Légal, 
notaire  d' Alais),  vient  à  l'appui  de  notre  opinion. 
André  Ier.  échangea,  ce  jour-là ,  avec  Georges  de  Cam- 
bis,  baron  d'Alais,  sa  co-seigneurie  de  Saint-Paul-la- 
Coste,  qui  lui  était  échue  du  -chef  de  sa  grand-mère 
maternelle  dame  Françoise  de  Billot,  et  il  reçut  en 
troc  la  moitié  de  la  juridiction  moyenne  et  basse  de  la 
terre  de  Périés,  l'autre  moitié  lui  appartenant  de  toute 
ancienneté.  Ce  traité  est  en  outre  passé  en  confirmation 
d'une  transaction  qui  avait  eu  lieu  le  9  octobre  i55o, 
entre  noble  Gervais  des  Estiennes,  au  nom  de  dame 
Françoise  de  Billot ,  sa  femme ,  aïeule  maternelle 
d'André  Ier.,  et  très-noble  seigneur  Louis  de  Cambis , 
baron   d'Alais. 

Le  29  juin  161 3  (acte  reçu  par  Brujas,  notaire  d'AlaisV 
André  Ier.  prend  possession  de  ladite  juridiction,  en 
vertu  du  traité  susdit  et  de   la  transaction  de   son  aïeul. 

Il  mourut  le  3  décembre  de  la  même  année   i6i3. 


\ 


DE    FIRMAS   DE    PERIES  7 

Il  avait  épousé,  le  4  septembre  099,  dame  Isabeau 
de   Sollier,   dont  sont  issus  : 

i°.  André,   qui,    le    17   mars    1639,  testa  en   faveur 
de  son  frère   Pierre.    Acte  reçu   par  Guiseau,   no- 
taire de  Nismes; 
2°.  Pierre,   qui   suit  ; 
3°.  Louis,  mort  en  bas   âge. 
40.  Delphine,   qui   ne   se   maria   pas. 

VIII.  Pierre  de  Firmas,  seigneur  de  Périés,  hérita 
à  la  mort  de  son  frère  André  II,  des  biens  de  son  père 
André  Ier.  Il  succéda  en  même  tems  à  ceux  de  dame  de 
Sollier,  sa  mère,  et  en  cette  qualité,  à  des  droits 
seigneuriaux  sur  la  ville  d'Anduse. 

Le  7  octobre  1627;  il  arrêta  ses  pactes  de  mariage 
(acte  reçu  par  Careyron ,  notaire  d'Alais) ,  avec  dame 
Catherine  de  Petit,  fille  de  noble  Jean  de  Petit  et  de 
dame   Louise  de   Bony.    De  ce  mariage   naquirent   : 

i°.  Abel,   qui    suit  ;  * 

20,  Pierre,  qui  fut  chanoine  de  l'église  d'Alais; 

3°.  Delphine,  qui  (acte  reçu  par  Borelly,  notaire  de 
Nismes)  épousa,  le  i3  juin  1668,  Louis  de  Sau- 
nier, seigneur   de  Saint-Auban. 

IX.  Abel  de  Firmas,  Seigneur  de  Périés,  fut  pre- 
mier consul-maire  de  la  ville  d'Alais.  Il  fit  reconstruire 
l'église  collégiale  qui,  en  1692,  devint  cathédrale.  On 
plaça  au  clocher,  entre  les  deux  tribunes  du  côté  du  midi, 
l'inscription  suivante.  En  1793,  M.  Paul -Philippe  des 
Ours,  marquis  de  Mandajors,  fit  effacer  ce  monument  par 
les  sans- culottes  du  tems;    on  en  voit  encore  la  place  : 

D.  O.  M. 

Hœc  sacra  sancta  œdes 
Perfécta  et  restaurât  a 
Communia'  civiu.  sumptib* 
Curisq'nobilis   Caroli 
De  Cambis,  baronis  d1  Allés, 
Decani  venerabilis 
Capituli. 
Consul. 
Nobilis  Abel  de  Firmas  domin1  de  Périés, 
David  des  Hou,  Jacob  Guiraudet  et  BartK  Pic. 
MDCLXV1IL 


ô  DE   FIRMAS    DE   PERIES 

Abel  épousa,  le  14  juillet  1 665  ,  dame  Susanne  de 
Petit,  fille  de  noble  Jean -François  de  Petit,  sei- 
gneur de  Boisset,  et  de  dame  Marie  de  Narbonne  (1). 
(Acte  reçu  par  Rouvière,  notaire  d'Alais.) 

Par  testament  du  9  septembre  1645  (acte  reçu  par 
Bastide,  notaire  d'Alais),  Susanne  des  Isnards  de  Cas- 
tanet,  veuve  de  noble  Jean  de  Narbonne,  seigneur 
de  Redoussas  et  Troulhas,,  donne  à  Marie  de  Narbonne, 
sa  fille,  mariée  à  noble  Jean-François  de  Petit,  sei- 
gneur de  Boisset ,  la  somme  de  mille  livres.  Plus ,  elle 
lègue  à  Susanne  de  Petit,  sa  petite  -  fille  et  filleule, 
enfant  dudit  noble  Jean-François  de  Petit  et  de  dame 
Marie  de  Narbonne,  pareille  somme,  et  en  outre  les 
droits   qu'elle   a   à    l'augment    dotal    de    feu    Isabeau    de 


(1)   On    a    trouvé,  dans    les    archives     de    la    maison    de    Petit,    Parbre 
généalogique    suivant  : 


Aimeri  VJ, 
vicomte      Anne  de 
de  Lomagne 

Narbonne  de 

Lara,      Fimarcon 
m.    149a. 


Jacques 

Mauléon, 
seigneur 

de 
Savaillan* 


Perrette 

de 
Fer  ri  ères 

des 
Guillots. 


Hellen, 
ou  Alain 

des 
Tsnards, 
seigneur 

de  la 
Roque- 
Henri. 


Jeanne   de 
Raimond 

de  la 
Roque- 
Henri. 


Jean 

de  Cambis 

d'Orsan 

de 

Lagnes, 

chevalier 

de  Tordre 

du  Roi. 


Françoise 

de 

Cléricis. 


Bernard  I, 

vicomte  de 

Narbonne-Lara, 

tué  en  i56o. 


Cécile 
de  Mauléon. 


Ennée  des 
Isnards,  co-seigr 

de  la 
Roque-Henri. 


I^nheau-Anne 

de 

Cambis  d'Orsan. 


Jean  de  Narbonne,  seigneur  de 
Redoussas  et  des  Troulhas. 


Suzanne  des  Isnai\b 


Marie  de  Narbonne,  qui  épousa  Jean-Krançois  de    Petit,    seigneur 
de  Boisset. 


DE    FIRMAS    DE    PERIES  9 

Cambis  sa  mère  (i).  Abel  mourut  le  25  avril   1698,  lais- 
sant trois   enfants  : 

i°.  Pierre-Antoine,  dont  l'article   suit; 

20.  Louis,    qui    fut    créé    curé   de    Saint-Hilaire    de 

Bremas ,     ensuite      prieur     de     Soustelle     et     de 

Périés  ; 
3°.  Clermonde ,  qui,   le    18   décembre    1701  ,    épousa 

noble    Pierre    Dumas,    seigneur    de    la    Combe    et 

du  Pradel. 

X.  Pierre  -  Antoine  de  Firmas,  seigneur  de  Périés, 
fut  capitaine  au  régiment  de  Berwick,  ensuite  colonel 
des  milices  établies  par  l'arrêt  du  conseil,  en  date  du  i3 
mars  1694,  enfin  commandant  pour  le  Roi  le  château  de 
Saint-Paul.  Il  fut  par  la  suite,  comme  son  père,  premier 
consul-maire  de  la  ville  d'Alais.  Le  2  5  décembre  1704, 
il  épousa  dame  Marthe  de  Daniel  de  Saint-Ravy,  fille  de 
noble  Abraham  de  Daniel  de  Saint-Ravy  (2),  et  de  dame 
Jeanne   de  Caseneuve   (3).   Il    ht    rebâtir    le    château    de 


(r)  Isabeau  de  Cambis  était  fille  de  Jean  de  Cambis,  seigneur 
d'Orsan ,  de  Lagnes  ,  etc. ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi ,  et  de 
Françoise  de  Cléricis.  Suzanne  des  Isnards ,  veuve  de  Jean  de 
Narbonne,  était  fille  d'Ennée  des  Isnards,  co-seigneur  de  la 
Roque-Henri ,    au    Comtat-Venaissin ,    et   d'Isabeau   de    Cambis. 

Voyez  tome  VI,  page  14  du  Nobiliaire  universel,  et  la  généa- 
logie des  Isnards.  C'est  par  erreur  qu'à  la  page  8  on  nomme 
Anne  la  femme  d'Ennée,  et  qu'on  dit  que  Suzanne  mourut  en 
bas  âge,  tandis  qu'elle  épousa  noble  Jean  de  Narbonne,  sei- 
gneur   de    Redoussas    et    de    Troulhas. 

(2)  Voyez    la    note   (E)   à    la    fin    de   la    généalogie. 

(3)  La  maison  de  Caseneuve  (  Casa- nova) ,  est  originaire 
du  royaume  d'Aragon.  Elle  a  fourni  à  l'église  un  cardinal- 
prêtre,  du  titre  de  Saint-Sixte  :  don  Juan  de  Casanova,  maître 
du  sacré  palais  ,  évoque  de  Bosa,  et  ensuite  d'Elne,  en  Rous- 
sillon,  mort  à  Florence  en  1436.  Il  fut  revêtu  de  la  pourpre 
romaine,  en  1430,  par  Martin  V,  à  la  recommandation  d'Al- 
phonse, roi  d'Aragon  et  de  Sicile. 

Don  Francisque  de  Casanova .  neveu  du  cardinal  don  Juan , 
épousa  dona  Eleonora  de  Pinos,  fille  de  dona  Stephana  de 
Caroz  d'Arborea ,  et  de  don  Guilen  I ,  Ramon  Galceran  de 
Pinos  et  de  Castro,  vicomte  d'Evol  et  d'Alquerforadat,  ma- 
jordome de  don  Carlos,  prince  de  Viane.  Don  Francisque 
abandonna,  en  1456,  le  parti  du  prince  de  Viane,  à  l'époque 
où    ce   prince    prit    les    armes    contre    le    roi    Jean    II,    son    père, 


TO  DE    FIRMAS    DE    PERIES 

Périés,  qui  avait  été  brûlé  par  les  camisards.  Le  3  i  août 
171 1  (acte  reçu  par  Guiraudet,  notaire  d'Alais),  il  testa 
en  faveur  de  dame  Marthe  de  Daniel  de  Saint-Ravy,  son 
épouse,  à  la  charge  de  rendre  sa  succession  à  noble 
Abraham- François ,  leur  fils  aîné,    et   en   la  substituant 


passa  en  France,  et  vint  s'établir  au  pays  de  Foix.  Il  servit  dans 
l'armée  que  le  -  comte  de  Foix  fut  chargé ,  par  Louis  XI , 
d'assembler,  pour  secourir  le  roi  d'Aragon.  Il  mourut  dans 
une   extrême    vieillesse,    en    i538,   laissant,  entr'autres  enfants   : 

Sebastien  de  Caseneuve,  qui  servit  avec  distinction  dans  les 
guerres  d'Italie,  en  1 556,  i56o  et  1567.  Il  mourut  en  i583, 
et  avait  épousé  Madelaine  de  Becariis,  d'une  très-ancienne 
famille    noble    piémontaise,    dont    est    issu    : 

Gaétan  de  Cazeneuve,  qui,  de  son  mariage  avec  Elisabeth  de 
Julien,  eut,  entr'autres  enfants  :  Claude  de  Caseneuve,  qui 
épousa    Isabeau    de   Quarante,    duquel    mariage  : 

Henri  de  Caseneuve,  qui,  de  son  mariage  avec  dame  N.... 
de  la  Fare,  eut  Jeanne,  qui  épousa  noble  Abraham  de  Daniel 
de  Saint-Ravy,  et  fut  mère  de  Marthe,  femme  de  noble  Pierre- 
Antoine   de   Firmas,    seigneur    de    Périés. 

Dona  Stephana  tenait  à  l'illustre  maison  d'Arborea ,  qui 
a  été  souveraine  de  l'île  de  Sardaigne.  Barissone  d'Arborea  et 
d'Oristagno,  en  fut  reconnu  Roi  par  l'empereur  Frédéric  I«r, 
dit  Barberousse,  en'  11 65,  et  fut  sacré,  en  cette  qualité,  par 
l'évêque  de  Liège.  La  fille  de  Barissone  épousa  un  André 
Doria.  Lorsque  les  rois  d'Aragon  s'emparèrent,  vers  la  fin  du 
XIIIe.  siècle,  de  l'île  de  Sardaigne,  les  seigneurs  d'Arborea, 
sous  le  titre  de  juges  et  de  princes,  non  plus  de  rois,  défen- 
dirent vaillamment  leur  pays  contre  eux.  Vers  le  milieu  du 
XIVe.  siècle,  Mariano,  juge  et  prince  d'Arborea,  fît  la  guerre, 
avec  de  grands  succès,  à  Pierre  IV,"  dit  '  le  Cérémonieux,  roi 
d'Aragon.  Mariano  mourut  en  1376,  et  son  fils  Hugues  lui 
succéda.  Cet  Hugues  était  le  XXIIe.  prince  et  juge  d'Arborea  ; 
il  reçut  une  ambassade  solennelle  du  duc  d'Anjou,  en  1378. 
Béatrix ,  l'aînée  des  filles  de  Mariano,  en  épousant  le  vicomte 
de  Narbonne-Lara,  porta,  dans  cette  maison,  les  droits  de  celle 
d'Arborea ,  et  par  cette  raison ,  Tes  aînés  de  cette  branche  de 
Narbonne  prirent,  dans  la  suite,  le  titre  de  juge  et  de  prince 
d'Arborea,  tandis  que  les  autres  maisons  qui  en  descendaient 
aussi,  mais  par  des  filles  puînées,  se  contentèrent  de  joindre 
ce  nom    au    leur. 

On    peut    consulter    là-dessus     l'Histoire    de    la     rivalité    de    la 
France     et    de     l'Espagne,    par     M.     Gaillard,    tom.    III.    liv. 
chap.   4,    pages    124  —    127;    et    Pfeffel,   Abrégé  chron.    de   l'Hist. 
et  du  droit  public  d'Allemagne,  tom.  I,  pag.  249, 


DE    FIRMAS    DE    PERIES  II 

à  noble  Louis,  leur  second  fils,  et  au  défaut  de  celui- 
ci,  à  l'enfant  qui  naîtrait,  et  dont  dame  Marthe  de 
Daniel  de  Saint-Ravy  était  enceinte.  Il  mourut  le  3 
septembre  171 1.  Sa  veuve  se  remaria  le  21  avril  171 8, 
à  noble  Jean  Faucon  -la  «Vabre.  Elle  survécut  à  son 
second  mari,  et  mourut  le  3  mai  1766,  ayant  eu  de 
son  premier  lit  : 

i°.  Abraham-François,  mort   jeune; 
20.   Louis,   qui  suit; 
3°.   François-Joseph,   mort  jeune; 
41'.  Charles,    posthume,    qui    fonde    la    branche     ca- 
dette rapportée  ci-après. 

XI.  Louis  de  Firmas,  né  le  29  mars  1707,  se  trou- 
vant l'aîné  de  la  maison  après  la  mort  de  son  frère 
Abraham- François,  hérita  des  biens  de  noble  Pierre - 
Antoine  ;  mais  lui  et  son  frère  Charles  étant  mineurs , 
et  leur  mère  voulant  convoler  à  de  secondes  noces , 
leurs  parents  furent  convoqués  d'autorité  de  justice, 
pour  leur  nommer  un  tuteur.  L'assemblée  fut  composée 
de  messire  de  Ribeirol-d'Entremeaux,  noble  Julien  de 
Mons,  noble  des  Ours  de  Mandajors,  Petit  de  Chaine- 
vert,  de  Generargues,  etc.,  etc.,  et  eut  lieu  les  24  et 
26  janvier,  et  12  février  171 8.  Le  i3  septembre  1748 
(acte  reçu  par  Constans,  notaire  d'Alais),  il  épousa 
dame  Louise  du  Cairon,  morte  le  i3  octobre  1806,  fille 
de  messire  Jean-Baptiste  du  Cairon ,  officier  de  la 
connétablie ,  et  de  dame  Marguerite  Martin.  La  terre 
de  Soustelle  étant  passée  par  achat  dans  les  mains  de 
M.  Lascombes,  il  y  eut  un  procès  sur  la  suzeraineté 
de  Périés.  M.  Lascombes  produisit  l'hommage  fait  par 
Guillaume  iev.  de  Firmas,  seigneur  de  Périés,  à  Bernard 
de  Pelet ,  baron  d'Alais  ,  le  1 3  décembre  1 371  ;  de 
sorte  que  Louis  de  Firmas,  seigneur  de  Périés,  fut  obligé 
à  faire  au  seigneur  de  Soustelle,  hommage  noble,  gentil, 
honoré  du  château  de  Périés,  fonds  nobles,  cencives, 
directs  et  justice,  par  acte  reçu  le  3  mai  175 1,  par  Vila- 
ret,  notaire  d'Alais.  Par  autre  acte  du  20  janvier  1758, 
rec,u  par  le  même,  noble  Louis  de  Firmas,  seigneur  de 
Périés,  testa  en  faveur  de  noble  Jean-Louis  de  Firmas, 
son  fils,  nommant  pour  tutrice  la  dame  Louise  du  Cairon. 
Il  mourut  le  27  janvier  .1758,  laissant  trois  enfants, 
savoir  : 


12  DE    FIRMAS    DE    PERIES 

i°.  Jean-Louis,    dont  l'article   suit; 

2°.  Marguerite-Charlotte,    née   le   8   avril   1753  ; 

3°.  Lucrèce -Rosalie,  née  le  ier.  septembre  1757, 
qui,  le  12  février  1799  (24  pluviôse  an  7),  épousa 
noble  Pierre  de  Petit,  seigneur  de  la  Bar- 
rière (1),   avec    lequel    elle    vécut    quarante    jours. 

XII.  Jean-Louis  de  Firmas,  seigneur  de  Périés, 
né  le  3i  janvier  1750,  fut  nommé  sous-lieutenant  au 
régiment  de  Navarre,  infanterie,  le  2  décembre  1767. 
Le  9  février  1776  (acte  reçu  Deleuze ,  notaire  d'Alais) 
il  épousa,  après  avoir  reçu  des  lettres  de  dispense  du 
Saint- Père,  dame  Victoire -Félicité  de  la  Condamine 
de  Serves,  fille  de  messire  Pierre  de  la  Condamine  de 
Serves  (2),  ancien  capitaine  au  régiment  de  Piémont,  in- 


(1)  La  maison  de  Petit  s'est  éteinte  en  lui.  Elle  avait  contracté 
plusieurs  alliances  avec  celle  de  Firmas,  qui,  enfin,  a  hérité  de 
ses  biens. 

(2)  La  Condamine,  ancienne  maison  noble  des  Cévennes  ; 
c'est  ainsi  que  M.  de  Roussel  en  parle  à  la  page  67  de  l'Histoire 
du  régiment  de  Piémont,  infanterie,  Paris,  chez  Guillyn,  E766. 
Lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  André  de  la  Conda- 
mine,  frère  de  Charles-Antoine,  mort  en  1784,  commandant 
de  bataillon  du  régiment  de  Piémont,  se  réfugia  à  l'île  de 
Guernesey,  où  il  est  mort  le  4  mai  1737.  Son  épouse,  dame 
Jeanne  d'Aggere,  lui  a  survécu  jusqu'au  2  3  septembre  1755, 
qu'elle  mourut  aussi  à  Guernesey.  Le  fils  aîné  d'André  est 
resté  à  l'île  de  Guernesey,  et  c'est  son  petit-lils  qui  est  actuel- 
lement vice- consul  de  Sa  Maiesté  Britannique  à  Dunkerque. 
Le  second  fils  d'André  revint  en  France,  servit  sous  son  oncle 
dans  le  régiment  de  Piémont,  y  fut  "fait  sous-lieutenant  en  171?. 
lieutenant  en  1719,  et  capitaine  le  3o  mai  1734.  Il  fit  profession 
de  la  religion  catholique,  et  fut  décoré  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  en  1743  ;  fut  capitaine  de  grenadiers  en 
1746,  et  se  retira  à  Metz  en  1748,  où  il  épousa  la  veuve  de 
M.  de  Colignon  de  Pouilli,  aussi  capitaine  au  même  régiment 
de  Piémont,  et  devint  chef  de  la  branche  de  la  Condamine, 
seigneur  de  Pouilli,  existante  à  Metz.  Son  fils  vit  encore,  et 
ses  deux  petits-fils  sont  dans  ce  moment  élèves  dans  les  sapeurs 
du  corps  royal  du  génie. 

Charles- Antoine  de  la  Condamine,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  mort  à  Bouquenon  en  1734.  com- 
mandant de  bataillon  du  régiment  de  Piémont,  n'eut  qu'un  tils, 
Pierre  île  la  Condamine,  né  le  10  janvier  1 7 1 5 .  qui  fut  lieu- 
tenant   au     même    régiment     le     23,    juin     1733,    aide-major     le     :'» 


DE   FIRMAS    DE   PERlÉS  l3 

lanterie ,  et  de  dame  Lafond-Guy  (  i  )  ;  ladite  dame 
Victoire-Félicité  était  veuve  de  noble  Charles  de  Firmas 
Périés ,  dont  il  sera  question  plus  bas  degré  XI ,  et  qui 
était  oncle  paternel  de  noble  Jean- Louis.  Le  4  mars 
1778,  dame  Victoire- Félicité  mourut  ;  et  le  7  août 
1789,  Jean-Louis  épousa  en  secondes  noces  dame  Ca- 
therine de  Brest,  veuve  de  M.  Pierre-Michel  Fraissainet. 
Elle  est  fille  de  M.  David  de  Brest  et  de  dame  Catherine 
Puech.  Le  3  juin  1777,  Jean -Louis  de  Firmas,  sei- 
gneur de  Périés,  fit  les  preuves  exigées  de  six  degrés  de 
noblesse  et  de  possession  d'un  fief  noble,  pour  repré- 
senter à  l'assemblée  de  l'assiette  du  diocèse  d'Alais,  son 
altesse  sérénissime  monseigneur  le  prince  de  Conti, 
comte  d'Alais.   Le   20   mars    1789,  il   fit  de   nouveau   ses 


mai  1737,  capitaine  ,en  1740.  Il  professa  la  religion  réformée, 
et  par  cette  raison,  il  refusa  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  et  s'étant  retiré,  en  1746,  à  Alais,  y  épousa  Marie 
de  la  Font-Guy  d'Aireboudouze,  duquel  mariage  il  n'est  pro- 
venu que  des  filles.  De  sorte  que  la  maison  de  la  Condamine 
ne  consiste  aujourd'hui  que  %dans  les  arrière  -  petits  -  enfants 
d'André ,  divisés  en  deux  branches ,  savoir  :  l'aînée  établie  à 
Guernesey,  et  la  cadette  à  Metz.  Nous  nous  proposons  de 
parler  plus  au  long  de  cette  maison,  aussi  célèbre  par  sa  haute 
antiquité,  que  par  ses  services  militaires  et  littéraires.  Nous 
attendons  les  mémoires  que  nous  promet  M.  de  la  Condamine, 
vice-consul  de  Sa  Majesté  Britannique,  à  Dunkerque. 

(1)  La  famille  de  la  Fond-Guy  d'Aireboudouze  possédait  la 
terre  de  Casalette,  et  tenait  aux  meilleures  maisons  du  Langue- 
doc. La  mère  de  Marie  était  Anne-Marie  de  Boileau  de  Cas- 
telnau ,  fille  de  noble  Nicolas  de  Boileau,  seigneur  de  Cas- 
telnau  et  de  Sainte-Croix,  et  d'Anne  de  Calvière,  dame  de 
Boucoiran.  Nicolas  de  Castelnau  descendait,  au  XI6  degré, 
d'Etienne  de  Boileau,  grand  prévôt  de  Paris  en  i25o,  et  qui 
jouissait  de  la  confiance  du  roi  Saint-Louis.  L'aïeule  du  côté 
paternel  de  Marie  de  la  Font-Guy,  était  de  la  maison  des  Boreli^ 
marquis  de  Roque-Servières.  Marie  avait  épousé  elle-même  noble 
Pierre  de  la  Condamine  de  Serves  ,  ancien  capitaine  au  régiment 
de  Piémont,  d'une  des  plus  anciennes  familles  nobles  des  Cé- 
vennes,  qui  toujours  a  servi  dans  ce  régiment,  et  qui  est  alliée 
aux  d'Aigallier ,  aux  Garnier  de  la  Mélou^e,  aux  Montblanc- 
Saint-Martin ,  etc.  Pierre  de  la  Condamine,  connu  dans  la 
république  des  lettres ,  professait  la  religion  réformée ,  et,  par 
cette  raison,  refusa  la  croix  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis.    Il   est    mort   à   Alais,    le    3    mars   1787. 


14  DE    FIRMAS   DE   PERIES 

preuves  de  noblesse,  pour  entrer  à  la  chambre  de  la 
noblesse  de  la  sénéchaussée  de  Beaucaire  et  Nismes, 
convoquée  pour  l'élection  des  députés  aux  états-géné- 
raux du  royaume.  Il  a  été  pendant  vingt-sept  années 
premier  consul  maire  de  la  ville  d'Alais.  Ses  enfants 
sont  : 

Du  premier  lit  : 

r.  Victoire  -  Françoise  -  Charlotte  ,  née  le  6  juin 
1777,  qui  a  épousé,  le  26  octobre  1797  (5  bru- 
maire an  VI),  noble  Louis-Augustin  d'Hombres, 
nommé  en  1814  par  Sa  Majesté  Louis  XVIII, 
chevalier  de  l'ordre  Royal  de  la  légion  d'hon- 
neur ; 

Du  second  lit  : 

2°.  Paul- Louis-Marguerite  qui  suit  ;' 
3°.  Louise  Flavie,  née  le  5  juin  1790; 
40.  Julie,  Alix,  née  le   i3  septembre   1793  ; 
5°.  Marie-Lucrèce,  née  le  3  novembre  1799. 

XIII.  Paul -Louis- Marguerite  ,  chevalier  de  Firmas- 
de-Périés,  né  le  20  janvier  1796,  a  été  nommé 
Garde-du-corps  du  Roi,  compagnie  Écossaise,  le  3  juin 
181 5,  a  été  transféré  comme  sous -lieutenant  de  la  com- 
pagnie des  tirailleurs  de  la  légion  du  département  des 
Landes,  par  ordonnance  du  Roi  en  date  du  10  fé- 
vrier 18 16.  S.  A.  S.  monseigneur  le  prince  d'Hohenlohe 
l'a  nommé,  sous  le  bon  plaisir  de  S.  M.,  chevalier  de 
l'ordre   équestre   du    Phénix. 

Branche  Caroline. 

XL  Charles  de  Firmas-Périés,  fils  posthume  de 
noble  Pierre -Antoine  de  Firmas,  seigneur  de  Périés  et 
de  dame  Marthe  de  Daniel  de  Saint-Ravy,  naquit  le  2  dé- 
cembre 171 1,  fut  cadet  au  régiment  de  Gatinais,  infan- 
terie, en  1726;  lieutenant  au  même  régiment  en  1730; 
passa  en  la  même  qualité  au  régiment  de  Piémont,  in- 
fanterie, le  ier.  décembre  1733,  se  distingua  le  4  mai 
1734,  à  l'attaque  des  lignes  d'Ettlingen,  sous  les  ordres 
de  M.  le  maréchal  de  Noailles.  Le  18  juin  suivant,  il 
fut  blessé  d'un  éclat  de  bombe,  étant  de  tranchée  sous 
Philisbourg,  monta,  dans  la  nuit  du  25  au  26  novembre 
1741,  à  l'assaut  donné  à  la  ville  de  Prague,   fut  nommé 


DE    FIRMAS    DE   PERlÉS  I  6 

capitaine  le  2  mars  1742,  fut  sur-le-champ  employé,  sous 
les  ordres  de  M.  le  comte  de  Saxe,  à  faire  le  siège  d'Egra, 
qui  capitula  le  19  dudit  mois.  Le  22  août  de  la  même 
année,  il  fit  partie  de  la  sortie  de  Prague,  et  s'étant 
avancé  jusqu'à  la  deuxième  parallèle  que  les  Autrichiens 
avaient  tirée  devant  cette  place,  il  fut  blessé.  Il  suivit 
néanmoins  son  régiment  lors  de  la  retraite  de  Bohême  le 
17  décembre  ;  mais  sa  compagnie  étant  absolument  dé- 
truite, il  la  leva  de  nouveau  dans  l'espace  d'un  mois, 
et  fut  en  état  de  paraître  le  3i  mai  1743,  au  camp  de 
Rhinturkeim.  Le  27  juin  de  cette  année,  il  reçut  à  la 
bataille  de  Dettingen  un  coup  de  feu  qui  lui  cassa  la 
main  gauche.  Il  fit  néanmoins  encore  la  campagne  de 
1744,  se  trouva  aux  sièges  de  Menin  et  d'Ypres  :  l'année 
suivante  à  celui  de  Tournay.  Le  6  de  mai  1745,  ayant 
été  commandé  pour  les  travailleurs  avec  M.  de  Saint- 
Martin,  son  cousin,  capitaine  aussi  au  régiment  de  Pié- 
mont, il  fut  grièvement  blessé  et  M.  de  Saint -Martin 
tué.  Cet  événement  donna  lieu  au  règlement  :  que  les 
officiers  qui  iraient  à  V avenir  aux  travailleurs  y  seraient 
cuirassés  et  auraient  le  pot  en  tête.  C'est  à  cette  époque 
qu'il  fut  fait  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis.  Mais  il  n'avait  pu  lever  plusieurs  fois  sa 
compagnie  sans  déranger  sa  fortune,  et  se  trouvant  de 
plus  estropié,  il  fut  envoyé  à  l'hôtel  royal  des  Invalides 
en  qualité  de  capitaine,  y  devint  aide-major  et  enfin 
commandant  pour  le  Roi  par  lettres  du   2  décembre  ij58. 

Cohéritier  avec  sa  sœur  utérine  dame  Elisabeth  de 
Faucon  la  Vabre,  de  la  dame  Marthe  de  Daniel  de  Saint- 
Ravy  leur  mère  (testament  reçu  le  28  février  1758  par 
Vilaret,  notaire),  il  épousa,  le  21  juin  1769,  dame 
Victoire- Félicité  de  la  Condamine  de  Serves,  fille  de  mes- 
sire  Pierre  de  la  Condamine  de  Serves,  ancien  capitaine 
au  régiment  de  Piémont,  infanterie,  membre  correspon- 
dant de  l'académie  royale  des  sciences  et  des  arts  de  la 
ville  de  Metz,  et  de  dame  Marie  de  Lafond-Guy.  Il 
mourut  à  Alais  le  19  novembre  1773,  ayant  testé  (acte 
reçu  le  19  octobre  1773,  par  Sugier,  notaire),  en  faveur 
de  son  épouse,  à  la  charge  de  rendre  ses  biens  à  l'un  de 
ses  enfants,  mais  les  substituant  à  noble  Jean-Louis  son 
neveu  s'ils  venaient  à  mourir  avant  d'avoir  atteint  l'âge 
de  21    ans. 

La  dame  Victoire-Félicité  de  la  Condamine  de  Serves 


l6  DE    F1RMAS   DE   PERIES 

convola,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  degré  XI,  à  de  se- 
condes noces,  et  épousa  avec  dispense  de  S.  S.  le  9  fé- 
vrier 1776,  noble  Jean- Louis  de  Firmas  de  Périés  ,  son 
neveu.  Elle  mourut  le  4  mars  1778.  Les  enfans  de  Char- 
les de  Firmas- Périés  sont  : 

i°.  Armand-Charles- Daniel   qui   suit  ; 
20.  Jean -Casimir -Edouard -Gaspard,     chevalier     de 
Saint-Ravy,   mort  jeune. 

XII.  Armand- Charles- Daniel,  comte  de  Firmas-Pé- 
riés,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis , 
chambellan,  grand-maître  et  conseiller  intime-privé 
actuel  de  S.  M.  le  Roi  de  Wurtemberg,  grand'-croix 
capitulaire  de  l'ordre  royal  -  équestre  -  militaire  de  Saint- 
Michel  en  Bavière,  est  né  le  4  août  1770.  Il  fut  nommé 
sous-lieutenant  de  remplacement  au  régiment  de  Pié- 
mont, infanterie,  le  23  septembre  1785,  sous-lieutenant 
en   pied  le    18  août    1786. 

Le  20  mars  1789,  il  fit  ses  preuves  de  noblesse  devant 
les  commissaires  de  l'ordre  et  quoiqu  âgé  seulement  de 
18  ans,  il  fut  néanmoins  admis  dans  la  chambre  de  la 
noblesse  de  la  sénéchaussée  de  Beaucaire  et  de  Nismes , 
convoquée  par  le  Roi,  pour  l'élection  des  députés  aux 
états-généraux  du  royaume.  Voici  l'extrait  du  procès- 
verbal  des  délibérations  de  l'ordre  de  la  noblesse  de  la 
sénéchaussée  de  Beaucaire  et  Nismes  : 

«  Du  vendredi  vingt -septième,  mars,  mil- sept -cent 
»  quatre-vingt-neuf,  heure  neuf  du  matin  :  Monsieur  de 
»  Firmas-Périés,  officier  au  régiment  de  Piémont  infan- 
»  terîe,  âgé  de  18  ans,  n'ayant  par  conséquent  pas  l'âge 
»  pour  opiner,  a  déclaré  qu'il  était  venu  pour  s'instruire 
»  et  profiter  des  lumières  de  l'assemblée;  mais  qu'ayant 
»  entendu  la  motion  de  M.  le  chevalier  d'Aubry  ,  il 
»  priait  M.  le  président  de  vouloir  bien  faire  connaître 
»  à  l'assemblée  quelques  observations  relatives  à  la  for- 
»  mation  de  l'armée,  au  bien  du  service  et  de  la  disci- 
»  pline  militaire. 

»  M.  le  secrétaire  en  ayant  fait  lecture,  l'assemblée  a 
»  témoigné  par  des  applaudissements  réitérés  à  M.  de  Fir- 
»  mas-Périés  sa  satisfaction  de  voir  dans  un  si  jeune  mili- 
»  taire  tant  de  zèle,  de  patriotisme  et  d'amour  de  son 
»  métier. 


DE    FIRMAS    DE    PERIES  \J 

»  Il  a  été  de  plus  arrêté  que  copie  collationnée  de  la 
»  présente  délibération  serait  remise  par  M.  le  secrétaire, 
»  au  nom  de  Tordre,  à  M.  de  Firmas-Périés,  comme  un 
»  témoignage  éclatant  de  son  estime.  » 

La  révolution  ayant  •  éclaté  ,  Armand -Charles -Daniel, 
s'est  distingué  par  son  amour ,  par  son  attachement,  et 
par  son  dévouement  au  Roi.  En  1791,  il  fut  élu  prési- 
dent de  la  société  des  vrais  Français  de  la  ville  d'Alais, 
et  lors  du  camp  de  Jalès  ;  il  fut  arrêté  le  17  mars  de  la 
même  année,  et  conduit  à  la  citadelle  d'Alais  où  il  est 
resté  jusqu'au   20  avril  suivant. 

Le  premier  usage  qu'il  fit  de  sa  liberté ,  fut  d'aller  au 
commencement  de  mai,  joindre  à  Worms  l'armée  qu'y 
formait  S.  A.  S.  monseigneur  le  prince  de  Condé;  mais 
LL.  AA.  RR.  les  princes,  frères  du  Roi,  l'ayant  ho- 
noré de  leur  confiance,  il  rentra  en  France  et  y  rejoignit 
le  régiment  de  Piémont.  Il  fit  plusieurs  voyages  à  Worms 
et  à  Coblentz,  pour  rendre  compte  à  LL.  AA.  RR.,  de 
l'exécution  de  leurs  ordres. 

Le  22  juin  1791 ,  l'assemblée  prétendue  nationale,  ayant 
décrété  que  les  officiers  au  service  du  Roi,  prêteraient 
un  serment  ou  seraient  destitués  de  leurs  emplois,  voici 
la  protestation  qu'il  publia;  elle  a  été  imprimée  dans  la 
Gazette  de  Paris,  du  mercredi  17  août  1791  : 

«  Je  soussigné,  officier  au  régiment  de  Piémont,  in* 
»  fanterie,  pénétré  comme  tous  les  vrais  Français,  de  la 
»  plus  profonde  douleur ,  en  voyant  le  Monarque  dé- 
»  trôné,  insulté,  détenu  prisonnier  dans  le  sein  de  sa 
»  capitale,  la  religion  de  nos  pères  détruite,  les  fidèles 
»  dispersés ,  errans  dans  les  déserts ,  pour  y  pouvoir  en 
y>  paix  invoquer  le  Seigneur  ;  requis,  comme  officier  de 
»  Sa  Majesté,  de  prêter  le  serment  décrété  le  22  juin 
»   1 791,  déclare  à  la  France,  à  l'Europe  entière; 

ç  Que  la  conduite  de  la  soi-disant  assemblée  na- 
»  tionale,   nous  ayant  suffisamment   prouvé  que  les   ser- 

»  mens   n'enchaînaient    que   les   âmes    honnêtes que 

»  les  fripons  les  violent  sans  peine,  et  s'en  servent  comme 
»  d'une  arme  terrible  ; 

»  Que  les  factieux  seuls,  et  les  conspirateurs  cherchent 
»  à  s'attacher  leurs  complices  par  serment  ; 

»  Que  les  souverains    légitimes   ont   toujours   dédaigné 
»  cette  ressource  ; 
»  Que  la  multiplicité  des  sermens,   exigés   par  la  soi- 
i3.  2 


l8  DE   F1RMAS    DE   PERIÉS 

»  disant  assemblée   nationale,   fait  reconnaître  une  cons- 
»  piration  dans  la  soi-disant  constitution  ; 

»  Considérant  que,  selon  toutes  les  lois  divines,  c'est 
»  blasphémer  que  d'invoquer  le  nom  de  Dieu  en  vain  ;  que 
»  c'est  être  sacrilège,  se  déclarer  complice  des  factieux, 
»  que  de  l'invoquer  pour  le  maintien  d'une  constitution, 
»  qui  détruit,  anéantit  le  vrai  culte,  éloigne  les  sujets 
»  de  leurs  légitimes  souverains  ; 

»  Que  nuis  motifs  ne  peuvent  engager  une  âme  pure 
»  et  délicate  à  prêter  un  serment  que  la  religion  et  l'hon- 
»  neur  condamnent; 

»  Que  c'est  dans  un  moment  où  les  peuples  sont 
»  égarés  et  incertains  de  la  route  qu'ils  doivent  suivre, 
»  que  de  grands  exemples  doivent  les  rappeler  à  leurs 
»  devoirs  ; 

»  Que  c'est  à  la  fermeté  des  martyrs,  que  l'église  dut 
»  la  conservation  de  notre  foi,  comme  dans  ce  moment 
»  c'est  à  la  conduite  ferme  et  vraiment  héroïque  du 
»  clergé  français  ; 

»  Qu'une  conduite  différente  de  la  part  de  la  noblesse 
»  pourrait  induire  en  erreur  un  peuple,  qui  ne  la  soup- 
»  çonna  jamais  d'être  ni  lâche,  ni  parjure,  un  peuple 
»  qui  la  prit  toujours  pour  modèle,  parce  qu'il  ne  la 
»  trouva  jamais  que  dans  les  sentiers  de  Phonneur  et  de 
»  la  gloire  ; 

»  Que  condescendre  par  esprit  de  paix  aux  volontés 
»  des  factieux,  c'est  une  lâcheté  impardonnable,  c'est  se 
»  rendre  complice  de  leurs  forfaits,  se  déclarer  ennemi 
»  du  Roi  dont  on  méconnaît  la  voix,  puisqu'on  exécute 
»  des  décrets  qu'il  a  proclamés  nuls ,  comme  rendus 
»  dans  les  convulsions  d'une  fureur  anti-chrétienne , 
»  dans  la  frénésie  d'une  fausse  liberté,  et  sanctionnés 
»  pour  un  monarque  prisonnier  : 

»  Qu'on  n'est  parvenu  à  ce  comble  d'horreur  qu'en 
»  détournant  peu  à  peu  le  français  de  V  amour  de  son  Roi  ; 
»  qualité  qui  l'a  toujours  distingué,  et  mis  au  rang  du 
»  premier  peuple  de  l'univers  ; 

«  Que  pour  y  parvenir,  sous  prétexte  de  laisser  la 
»  presse  libre,  on  a  permis  de  vendre  publiquement  les 
»  plus  noires  calomnies  contre  sa  personne  sacrée,  et  son 
»  auguste  compagne,  qui  par  ses  malheurs,  ses  vertus, 
»  son  courage,  est  l'idole  de  tous  les  vrais  Français,  et 
»  l'admiration  de  l'Europe; 


DE  FIRMAS   DE   PERIES  ïg 

»  Que  profitant  de  J'erreur  d'un  peuple  abusé,  les 
»  membres  de  cette  soi-disant  assemblée  nationale, 
»  de  simples  interprêtes  de  nos  vœux ,  émanés  de  nos 
»  besoins,  se  sont  établis  tout  à  la  fois  législateurs,  ad- 
»  ministrateurs ,  exécuteurs  des  lois,  juges,  dispensa- 
»  teurs  des  grâces ,  ordonnateurs  de  l'autorité ,  "  de  la 
»  puissance  militaire  ;  ont  envahi  les  droits  de  l'autel , 
y>  ont  porté  une  main  sacrilège  à  l'encensoir,  rendu  des 
»  lois  réservées  à  la  puissance  de  l'église,  se  sont  attri- 
ï>  bué  une  autorité  effrayante  par  son  extension,  mons- 
»  trueuse  par  son  exercice,  aussi  attentatoire  à  l'autorité 
»  du  prince,  qu'à  la  liberté  du  peuple,  et  telle  que  ja- 
»  mais  les  trente  tyrans  d'Athènes,  les  Décemvirs,  et 
»  les  Triumvirs  de  Rome,  n'en  n'ont  exercé  une  aussi 
»  odieuse  et  aussi  absolue  ; 

»  Que  pour  se  permettre  impunément  de  pareils  at- 
r>  tentats,  ils  ont  fermé  la  bouche  aux  organes  de  la  loi, 
»  empêché  leur  réunion ,  mis  l'armée  au  pouvoir  d'une 
»  autorité  étrangère,  éloigné  les  soldats  de  la  subordi- 
»  nation  et  de  leurs  chefs,  livré  la  France  aux  maux  ré- 
»  sultant  du  silence  et  de  la  nullité  des  tribunaux  ; 

»  Qu'ils  ont  enfin  cru  pouvoir  ordonner  à  tous  les 
»  corps  de  l'état,   à  l'armée,   un   serment,   qui  seul  est 

»  un  forfait un  blasphème,   où  nous  jurerions  de  ne 

»  plus  reconnaître  l'autorité  royale,  de  n'exécuter  que 
»  les  lois  des  factieux,  de  tourner  nos  armes  contre  les 
»  Rois ,  qui  nous  les  confièrent  pour  leur  défense ,  la 
»  gloire  et  le  bonheur  du  peuple  ;  où  nous  prononcerions 
»  un  schisme  avec  la  véritable  église  catholique,  apos- 
7)  tolique  et  romaine,  dans  laquelle  nous  avons  juré  de 
»  vivre  et  de  mourir  ; 

»  Bien  pénétré  de  ces  principes  d'honneur,  de  ces 
»  vérités  religieuses ,  pour  conserver  aux  Bourbons  la 
»  fidélité  que  je  leur  dois ,  pour  donner  au  peuple 
»  l'exemple  qu'il  attend  de  tout  gentilhomme ,  •  et  me 
»  montrer  digne  du  titre  de  chevalier  Français,  animé 
»  par  ce  même  esprit  qui  a  toujours  distingué  le  régi- 
»  ment  de  Piémont,  le  régiment  de  mes  pères,  je  refuse 
»  les  serments  décrétés  les  n,  i3  et  22  juin  1791,  dé- 
»  clare  hautement  que  je  proteste  tant  de  nullité  que 
»  d'incompétence  contre  tous  ces  décrets  rendus  et  à 
»  rendre  par  la   soi-disant  assemblée  nationale; 

»  Et,     attendu    que   les    circonstances   de   persécution 


20  DE    FIKMAS    DE   PERIES 

n  notoire,  dans  lesquelles  nous  nous  trouvons,  ne  pcr- 
»  mettent  pas  d'employer  pour  la  signification  et  pu- 
»  blication  de  la  présente  protestation  les  formes  usitées, 
»  je  déclare  que  je  la  regarderai  comme  suffisamment  in- 
»  timée,  à  tous  et  chacun  des  membres  de  la  soi-disant 
»  assemblée  nationale,  lorsque  les  journaux  en  auront 
»  fait  mention  ;  qu'en  outre  des  copies  en  auront  été 
»  adressées  à  la  sénéchaussée  de  Beaucaire  et  Nismes, 
»  en  la  personne  des  députés  des  trois  ordres,  à  la  so- 
»  ciété  des  vrais  Français  de  la  ville  d'Alais,  à  laquelle 
»  comme  un  de  ses  membres,  je  dois  compte  de  mes 
»  actions,  et  comme  chef  d'exemple  de  fidélité,  de 
»  courage,   et  de  loyauté  ; 

»  Et ,  attendu  encore  que  nul  dépôt  n'est  sacré  pour 
»  les  factieux,  la  présente  sera  remise  à  LL.  AA.  RR.  les 
»  princes  de  la  maison  de  Bourbon ,  libres ,  réfugiés , 
»  qui  sont  et  seront  suppliés  de  la  garder  pour  en  certi- 
»  fier  en  tems  et  lieu,  la  vérité  et  l'authenticité,  la  con- 
w  sidérer  comme  une  preuve  de  la  fidélité,  de  l'amour, 
»  de  l'entier  dévouement  de  celui  qui  ne  croit  remplir 
»  qu'une  partie  de  ses  obligations ,  en  leur  offrant  sa 
»  vie,  son  épée  et  sa  fortune  pour  remettre  le  meilleur 
»  des  Rois  sur  le  trône,  et  l'ordre  dans  sa  malheureuse 
»  patrie. 

»  Fait  à  Colmar,  le  17  juillet  1791,  signé,  Firmas  de 
»   Périés,  officier  au  régiment  de  Piémont,  infanterie.  • 

S.  A.  S.  Monseigneur  le  prince  de  Gondé  le  proposa 
à  LL.  AA.  RR.  pour  remplir  la  charge  de  lieutenant  de 
Roi  de  son  quartier -général,  et  voici  le  brevet  qui  fut 
expédié. 

De  par  le  Roi,  et  de  l'ordre  des  Princes  : 

»  Nous  Louis-Stanislas-Xavier,  Monsieur,  et  Charles- 
»  Philippe,  comte  d'Artois,  frères  du  Roi,  ayant  choisi 
»  le  sieur  Armand-Charles-Daniel,  comte  de  Firmas  de 
»  Périés,  capitaine  de  chasseurs  à  cheval,  pour  faire  les 
»  fonctions  de  Lieutenant  de  Roi,  du  quartier-général  du 
»  corps  particulier,  faisant  l'avant-garde  de  l'armée  formée 
»  par  les  français,  que  l'attachement  à  la  religion  catho- 
»  lique,  apostolique  et  romaine,  à  l'honneur,  à  la  monar- 
»  chie  française  et  au  Roi  notre  frère,  à  réunir  sous  nos 
»  drapeaux;  nous   avons    ordonne  et   ordonnons  ptovisoi- 


DE    FI  RM  AS    DE    PER1ES  2  1 

»  rement,  que  ledit  sieur  comte  de  Firmas  de  Périés  soit 
»  employé  aux  fonctions  de  ladite  charge,  aux  titres,  droits, 
»  honneurs,  prérogatives  établis  et  usités  dans  les  armées 
■>  françaises,  et  aux  appointemens  qui  sont  ou  pourront 
t  être  réglés,  selon  et  ainsi,  qu'il  sera  ordonné  par  notre 
»  cousin  le  prince  de  Condé  que  nous  avons  nommé  et 
»  établi  commandant  particulier  sous  nos  ordres  dudit 
v>  corps,  faisant  Pavant-garde  de  notre  armée. 

»  Mandent  et  ordonnent  LL.  AA.  RR.  au  nom  de  Sa 
»  Majesté  le  Roi,  leur  frère,  et  en  leur  nom,  à  M.  le  prince 
»  de  Condé,  de  faire  reconnaître  ledit  sieur  comte  de  Fir- 
»  mas  de  Périés,  en  ladite  qualité  de  lieutenant  de  Roi, 
»  du  quartier-général,  par  les  officiers  généraux  ayant 
»  commandement,  et  tous  autres  officiers  gentilshommes, 
»  et  troupes  qui  composeront  ledit  corps,  faisant  avant- 
»  garde  de  l'armée  de  leurs  Altesses  Royales. 
»   Fait  à  Goblentz,  le  ier.  juin  1792. 

»  Signé  Louis-Stanislas-Xavier. 

»  Charles-Philippe. 
»  Le  maréchal  duc  de  Broglie.  » 

Le  comte  de  Firmas  fut  peu  après  nommé  colonel  attaché 
du  régiment  de  Hohenlohe  pour  prendre  et  tenir  rang  de 
colonel,  à  dater  du  14  février  1792  (r). 

Colonel  attaché  du  régiment  de  Hohenlohe,  et  en  même 
tems  lieutenant  de  Roi,  du  quartier-général  de  S.  A.  S. 
Monseigneur  le  prince  de  Condé;  il  fit  la  campagne, 
de  1793,  à  la  tête  du  régiment  de  Hohenlohe,  et  fut  griè- 
vement blessé  à  l'épaule  gauche,  au  combat  de  Berstheim, 
du  8  décembre  1793. 

Le  10  août  1794,  il  fut  nommé  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  par  Monsieur,  ré- 
gent (aujourd'hui  S.  M.  Louis  XVIII),  et  la  lettre  dont 
S.  A.  R.  Monseigneur  comte  d'Artois,  alors  lieutenant- 
général  du  royaume,  l'honora  pour  lui  annoncer  cette 
grâce,   est   ainsi  conçue  : 

«  Mons.  Armand-Charles-Daniel,  comte  de  Firmas  Pé- 
»  ries,  colonel  attaché  du  régiment  d'infanterie  de  Hohen- 
»  lohe,  et  lieutenant  de  Roi,  du  quartier-général  de  l'ar- 
»  mée  de  Condé  ;  la  satisfaction  qu'a  Monsieur  Régent,  des 

■>yez  la  note  (C)  à  la  tin  de  la  généalogie. 


22  DE   FIRMAS   DE   PERIES 

»  services  que  vous  avez  rendus  au  Roi,  l'ayant  convié  à 
»  vous  associer  à  l'ordre  royal  et  militaire  de  St.-Louis  ;  je 
»  vous  écris  cette  lettre  pour  vous  dire  qu'il  a  commis  no- 
»  tre  cousin  Louis-Joseph  de  Bourbon,  prince  de  Condé, 
»  colonel  général  de  l'infanterie  française  et  étrangère, 
»  sous  les  ordres  de  qui  vous  êtes,  pour,  au  nom  de 
»  Sa  Majesté,  vous  recevoir  et  admettre  en  la  dignité  de 
»  chevalier  de  Saint-Louis,  etc.  etc. 

»  Signé,   Charles- Philippe. 
»  Le  maréchal  duc  de   Broglie. 

Le  régiment  de  Hohenlohe  ayant  passé  en  1794,  au  ser- 
vice de  LL.  H  H.  PP.,  rentra  l'année  suivante  au  service 
du  Roi.  Le  comte  de  Firmas  Péri  es  ne  fut  pas  en  Hol- 
lande, il  resta  à  l'armée  de  Condé,  aussi  dans  la  capitu- 
lation de  ce  régiment,  fut-il  dit  art.   VI. 

»  En  donnant  la  formation  de  l'armée  de  Monseigneur, 
»  au  régiment  de  Hohenlohe,  M.  le  prince  de  Condé  con- 
»  sentira  néanmoins,  par  grâce  particulière,  à  la  consei- 
»  vation  d'une  place  de  colonel  en  second ,  en  faveur  de 
»  M.  le  comte  de  Firmas,  qui  est  toujours  resté  sous  ses 
»  ordres;  mais  à  condition  du  non  remplacement  de  cet 
»  emploi,  quand  il   viendra  à   vaquer. 

Cette  capitulation  a  été  signée  au  quartier-général  de 
Mulheim,  le  29  juillet    1795. 

»  Signé,  Louis-Joseph  de  Bourbon. 

»  Le  prince  Charles  de  Hohenlohe  et  Waldbourg 


Bartenstein. 


Le  comte  de  Firmas  fut  ^blessé  deux  fois  dans  le 
combat  de  Schussenried ,  le  3o  septembre  1796,  et  sa 
conduite  militaire  pendant  cette  pénible  et  glorieuse 
campagne,  lui  mérita  la  lettre  suivante,  que  M.  le  baron 
de  Flachslanden ,  ministre  de  la  guerre ,  lui  écrivit  au 
nom  du  Roi. 

«  Blanckenbourg,  le  premier  janvier  1797. 

»  La  distinction  avec  laquelle  vous  avez  servi,  Monsieur, 
r>  et  qui  vous  a  valu  le  témoignage  flatteur  de  monseigneur 
»  lô  prince  de  Condé,  engage  le  Roi  à  réordonner  de 
»  vous  mander,  de  sa  part,  la  justice  particulière  qu'il 
»  rend  à  votre  zèle,  et  de  vous  assurer  de  la  satisfaction 
»  qu'il  a  de  votre  conduite. 


DE    FIRMAS    DE   PERIKS  23 

»  J'ai  l'honneur  d'être,  avec  un  très -parfait  attache- 
»  ment,  Monsieur,  votre  très -humble  et  très -obéissant 
y  serviteur, 

»  Signé  le  baron  de  Flachslanden.  » 

Le  comte  de  Firmas  reçut  une  contusion,  le  7  octobre 
1799,  en  défendant  la  ville  de  Constance. 

Il  resta  à  l'armée  de  Condé  depuis  sa  formation,  en 
1791,  jusqu'à  son  licenciement,  en  1801.  Le  certificat 
qu'il  a  reçu  à  cette  époque  de  Son  Altesse  Sérénissime, 
mérite  d'être  inséré  ici  par  extrait  :  «  Nous  Louis-Joseph 
»  de  Bourbon,  etc.,  certifions,  que  M.  Armand-Charles 
»  Daniel,  comte  de  Firmas-  Périés,  chevalier  de  Tordre 
»  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  colonel  du  régiment 
»  de  Hohenlohe ,  nous  a  joint  à  Worms,  au  mois  de  mai 
»  1791,  à.  sa  sortie  des  prisons  de  France,  où  il  avait  été 
»  renfermé  à  cause  de  son  attachement  au  Roi  ;  qu'il 
»  est  retourné  plusieurs  fois  en  France ,  par  ordre  des 
»  princes,  frères  de  Louis  XVI,  et  a  fait,  sous  nos 
»  ordres,  toutes  les  campagnes  sans  interruption,  ayant 
»  été  attaché  à  notre  quartier-général,  en  qualité  de 
»  lieutenant  de  Roi,  pendant  les  campagnes  de  1792, 
»  1793  et  1794;  qu'il  s'est  trouvé  à  toutes  les  affaires;  a 
»  été  blessé  au  combat  de  Berstheim,  du  8  décembre 
»  1793,  et  à  celui  de  Schussenried ,  du  3o  septembre 
»  1796,  et  a  reçu  une  lettre  honorable  du  Roi,  en  1797, 
»  en  considération  de  ses  services  et  de  ses  blessures,  et* 
»  qu'il  s'est  conduit  avec  honneur,  se  distinguant  à 
»  l'armée  par  son  courage,  ainsi  que  par  son  intelli- 
»  gence,  son  zèle  pour  le  bien  du   service.    » 

En  i8o3,  le  comte  de  Firmas-Périés  fut  envoyé  près 
la  députation  extraordinaire  de  l'empire,  assemblée  à 
Ratisbonne ,  par  son  beau-frère ,  le  prince  régnant  de 
Waldbourg  de  Wolfegg  et  Valdsée,  truchesse  hérédi- 
taire du   Saint-Empire   romain   (1). 

Le  6  décembre  1800,  son  altesse  sérénissime  et  émi- 
nentissime  monseigneur  le  cardinal  prince  Louis  de 
Rohan  lui  conféra,  comme  prince  souverain  de  Stras- 
bourg, le  fief  noble  et  libre  de  Cappel-sur-le-Rhin,  avec 
des    censives    à    recevoir    à   Krautergersheim ,     Osthoffen 


(1)  Voyez  la  note  (D)  à  la  fin  de  la  généalogie. 


24  °E    FIRMAS    DE    PERlÉS 

et  Vendenheim  ;  lui  permit  d'unir  ce  fief  à  la  noblesse 
libre  et  immédiate  de  l'empire,  voulant,  qu'en  cas  de 
non  succession  maie  du  comte  de  Firmas,  ledit  fief  passe 
aux  enfants  à  naître  d1un  légitime  et  noble  mariage  des 
comtesses  Claire  et  Joséphine  de  Leutrum  -  Ertingen , 
tilles  du  premier  mariage  de  madame  la  comtesse  de 
Firmas.  Le  chapitre  de  Strasbourg  confirma  ladite  in- 
vestiture ;  et  la  partie  de  la  principauté  située  à  la  rive 
droite  du  Rhin ,  ayant  passé  sous  la  souveraineté  de 
son  altesse  sérénissime  et  électorale  monseigneur  l'élec- 
teur ,  depuis  grand  duc  de  Bade ,  le  comte  de  Firmas 
requit  ledit  fief,  et  après  la  mort  de  ce  prince,  son 
altesse  royale  monseigneur  le  grand  duc,  glorieusement 
régnant,  l'ayant  gracieusement  dispensé  de  l'hommage 
en  personne,  lui  a  fait  expédier,  le  19  décembre  181 2, 
des  lettres  d'investiture  ,  où  son  altesse  royale  confirme 
le  droit  éventuel  de  succession  des  enfants  qui  naîtront 
de  la  comtesse  Claire  de  Leutrum-Ertingen,  avec  le 
baron  Maximilien  d'Ow,  seigneur  de  WachendorfT  et 
de  Berlingen,  chambellan  de  Sa  Majesté  Impériale  et 
Royale- Apostolique. 

Le  i5  décembre  18 i 6,  le  comte  de  Firmas  a  été 
nommé  chambellan  de  Sa  Majesté ,  le  roi  de  Wur- 
temberg.   Voici   la  lettre  de   ce   monarque   : 

»  Stuttgard,  ce  i5  décembre  18 16. 

y>  Monsieur  le  comte  de  Firmas-Périés,  en  réponse 
»  à  la  lettre  que  vous  m'avez  adressée  de  Wolfegg  , 
»  du  1 1  du  courant,  je  vous  fais  connaître,  que  je  veux 
»  volontiers  satisfaire  à  la  demande  que  vous  me  faites, 
»  en  vous  nommant  mon  chambellan.  Sur  ce,  je  prie  Dieu 
»  qu'il  vous  ait,  mon  cher  chambellan,  comte  de 
»  Firmas-Périés,   en   sa   sainte  garde. 

»  Signé  Frédéric  » 

Celle  qu'il  reçut  du  même  souverain,  le  5  décembre 
de  l'année  suivante,  lorsqu'il  fut  nommé  grand-maître 
des  cuisines,  est  encore  plus  flatteuse. 

Stuttgard,  ce   5   décembre  18 17. 

«  Mon  cher  grand  maître  des  cuisines  et  chambellan 
»  comte  de  Firmas  Périés,  j'ai  reçu  la  lettre  que  vous 
»  m'avez  adressée,  en  date  d'hier,   par  laquelle  vous  me 


DE    FIRMAS    DE    PERTES  2  5 

»  remerciez  de  la  place  que  je  viens  de  vous  conférer. 
»  Je  suis  charmé  d'avoir  pu  vous  donner  par -là  une 
»  marque  de  ma  bienveillance,  et  prie  Dieu  qu'il  vous 
»  ait,  mon  cher  grand  maître  des  cuisines  et  chambellan 
»  comte  de  Firmas-Périés,   en   sa   sainte  garde.  » 

Signé  Frédéric. 

Par  le  Roi , 

De  Vellnagel. 

Le  5  février  1809,  le  comte  de  Firmas  fut  nommé 
chevalier,  et  le  23  septembre  de  la  même  année,  il  fut 
nommé  grand'croix  capitulaire  de  l'ordre  royal  équestre 
militaire  de  Saint- Michel  en  Bavière,  ses  preuves  fu- 
rent jurées  devant  le  chapitre  de  l'ordre,  par  monsei- 
gneur François-Henri  de  la  Broue  de  Vareilles,  évêque 
de  Gap,  conseiller  du  Roi  en  ses  conseils,  et  par  messire 
de  Borne,  vicomte  d'Altier,  maréchal-des-camps  et  armées 
du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis.   Voici  le  diplôme  expédié  à  cette  occasion. 

«  Nos  Wilhemus  Dei  gratia  Dux  Bavariœ ,  etc.,  etc. 
»  Regii  Bavericà  ordinis  equestris  defensorum  gloriae  Dei 
»  sub  invocatione  sancti  Michœlis  Archangeli  supremus 
»  magister. 

»  Notum  hisce  facimus  :  nos  illustrem  dilectum  et  fi- 
»  delem  Armandum  Carolum  Danielem  comitem  de 
»  Firmas  Périés,  suae  majestatis  de  Wurtemberg  came- 
«  rarium,  reique  culinariae  summum  magistrum,  intuitu 
»  suas  vetustissimas  nobilitatis,  et  equestris  originis,  lega- 
»  lisque  descendentiae  ex  sedecim  majoribus  desumtse, 
»  Scecularem  regiae  Nostrae  domus  ordinis  equestris  defen- 
»  sorum  gloriae  Dei  sub  invocatione  sancti  Michaelis 
»  Archangeli  equitem,  simulque  proprio  motu  magnae 
»  crucis  dominum  déclarasse  et  récépissé  ;  sicuti  eum 
»  hisce  declaramus  et  recipimus,  ita  ut  prœfati  eques- 
»  tris  Nostri  ordinis  eques  et  magnae  crucis  dominus  habea- 
»  tur,  censeaturque,  omnibus  ergo  praerogativis,  privile- 
»  giis,  libertatibus  et  praseminentiis  ordini  huic  attributis 
»  gaudere  ac  frui,  ideoque  et  gladio  cinctus  ad  sacram 
»  communionem  sumendam  et  ad  adorationem  sanctae 
»  crucis  in  parasceve  accedere,  ubicunque  autem  non 
»  tantum  auream    encausto  violaceo  illitam  magnam  or- 


20  DE  FIRMAS   DE    PÉRlés 

»  dinis  crucem  et  magnum  ligamen  super  vestem  a  dextrà 
»  ad  sinistram,  stellam  quoque  et  vestitum  usui  ordi- 
»  nis  in  illâ  classe  conformen  gestare,  sed  etiam  ea  ipsa 
y>  cruce  cum  torque  aureâ  (prout  hic  circum  circà  eius 
»  insignia  depictae  cernuntur)  in  omnibus  honestis  ac 
»  decentibus  rébus  et  negotiis  tam  serio  quam  joco,  in 
»  nobilibus  equestribus  expeditionibus,  hastitudiis  has- 
»  torumque  dimicationibus,  in  bellis ,  certaminibus 
»  et  quibuscumque  pugnis,  cominus  et  emimus ,  in 
»  scutis,  banderiis,  vexillis,  tentoriis,  aedificiis,  sepul- 
»  chris ,  monumentis  ex  lapide  aut  ligno  excisis  vel 
»  excussis,  clenodiis,  sigillis,  aliisque  quibuscumque 
»  modis  licitis  et  benè  usitaris  in  omnibus  et  singulis 
»  locis,  pro  suâ  necessitate,  voluntate  et  bene  placito 
»  libère  et  pacifice  absque  omni  prorsus  impedimento 
»  molestia  vel  contradictione  uti  possit  et  valeat.  Nos 
y>  igitur  présentes  has  litteras  patentes  expediri  j  us- 
ai simu's,  omnibus  et  singulis  regiœ  Nostrœ  domus 
«  ordinis  equestris  magnae  crucis  dominis,  dignitariis, 
»  equitibus  actualibus  et  hohorariis ,  officialibus ,  in- 
»  servientibus  et  subditis,  porro  intimis  Nostris,  aliisque 
»  consiliariis  et  singulis  apud  Nos  officio  aulico  aut  civili 
»  fungentibus,  subditisque  ,  Nostris  pgœcipientes,  ali- 
»  enos  vero  requirentes ,  ut  prcenominatum  Arman- 
»  dum  Carolum  Danielem  comitem  de  Firmas  Périés 
«  pro  dicti  regiae  nostrac  domus  ordinis  equestris  sasculari 
»  équité  et  magnae  crucis  domino  habeant,  agnoscant 
»  et  œstiment ,  eique  omnia  his  congrua  praebeant  et 
n  et  attribuant.  In  quorum  omnium  fidem  et  testimo- 
»  nium  présentes  litteras  patentes  subscriptione  manus 
»  Nostrae  propriae  corrobora vimûs,  Nostroque  et  magno 
»  ordinis  sigillo  muniri  jussimus.  Dedimus  Bambergaj 
»  die  quarta  mensis  octobris  anno  millesimo,  octin- 
»  gintesimo  nono  et  ab  institutione  hujus  ordinis  cen- 
î)  tesimo  decimo  sexto. 

»  Vilhelmus. 
»  Ex  speciali  mandato  Serenissimi  domini 
»  Ducis,  Supremi  ordinis  magistri. 

»  Mœrkl.  Mpr.  » 

Le  6  novembre  1810,  le  roi  de  Wurtemberg  accorda 
au  comte  de  Firmas  la  qualification  (prédicat)  d'excel- 
lence  et   le    nomma    son   conseiller  intime   privé   actuel. 


DE   FIRMAS   DE    PEPIES  27 

Voici  la  lettre  par  laquelle   le  comte  de  Firmas  reçut  sa 
démission  du  service  de  Wurtemberg. 

«  Monsieur  le  comte, 

«  Je  suis  chargé,  de  la  part  de  S.  M.  le  Roi,  de  faire 
»  connaître  à  Votre  Excellence,  que  les  circonstances 
»  actuelles  exigeant  impérieusement  des  restrictions  et 
»  des  épargnes  de  tous  genres,  et  dans  toutes  les  branches 
»  de  l'administration,  engagent  Sa  Majesté  de  donner  à 
»  Votre  Excellence  sa  démission  de  la  charge  qu'elle  a 
»  occupée  à  sa  cour,  en  réservant  toutefois  à  Votre  Ex- 
9  cellence  le  rang  et  les  titres  dont  elle  jouit  jusqu'à 
»  présent;  en  m'acquittant  de  cet  ordre,  j'ai  saisi  cette 
»  occasion  pour  renouveler  à  Votre  Excellence  l'assu- 
»  rance  de  ma  plus  parfaite   considération. 

»  De  Votre  Excellence, 
»  Le  très-humble  et  très-obéissant  serviteur, 
»  Le  ministre  secrétaire-d'état. 
»  Signé  de  Vellnagel.  » 
j>  Stuttgard,  le  6  mars  i8i3. 

Ayant  rapporté  des  lettres  du  roi  de  Wurtemberg  au 
comte  de  Firmas,  pendant  qu'il  était  à  son  service,  nous 
croyons  devoir  en  relater  une  depuis  qu'il  avait  sa  démis- 
sion, ne  fût-ce  qu'à  cause  de  l'étiquette  qui  y  est  obser- 
vée ;  notre  ouvrage  renfermant  beaucoup  d'actes  diplo- 
matiques, ne  doit   rien  laisser  à   désirer. 

Stuttgard,   le  5   novembre   i8i3. 

«  J'ai  reçu,  mon  cher  grand  maître  des  cuisines  et 
»  chambellan ,  comte  de  Firmas- Périés ,  la  lettre  que 
«  vous  m'avez  adressée,  sous  la  date  du  3  du  courant; 
»  et  sensible  aux  vœux  que  vous  me  portez,  je  vous  en 
»  témoigne  ma  reconnaissance.  Sur  ce,  je  prie  Dieu 
»  qu'il  vous  ait,  mon  cher  grand -maître  des  cuisines 
»  et  chambellan,  comte  de  Firmas- Périés,  en  sa  sainte 
»  garde.  » 

Frédéric  . 

Par  le  Roi  : 

Le  ministre  secrétaire  d'état, 

de  Vellnagel. 


28  DE    FIRM\S    DK    PKR1KS 

Le  comte  de  Firmas  était  à  Vienne,  près  le  congrès, 
pour  les  affaires  de  son  beau-frère,  le  prince  de  Wald- 
bourg  de  Wolfegg  et  de  .Waldsée,  grand-maître  héré- 
ditaire du  royaume  de  Wurtemberg,  chevalier  du  grand 
ordre  de  l'aigle  d'or,  et  honoraire  de  celui  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem,  lorsqu'il  apprit  en  mars  i8i5, 
l'invasion  de  Napoléon  Buonaparte  en  France.  Il  se  hâta 
d'aller  à  Gand ,  offrir  ses  services  à  Sa  Majesté  le  Roi 
Louis  XVIII,  qui  par  ordonnance  du  3o  mai  de  la 
même  année,  datée  de  Gand,  le  nomma  maréchal  de 
ses  camps  et  armées  ;  la  commission  que  le  Roi  avait 
nommée  pour  l'examen  des  titres  des  anciens  officiers, 
lui  a  reconnu  ce  rang,  à  dater  du  premier  février  1800. 
Le  Roi,  par  ordonnance  du  3o  mars  18 16,  lui  a  permis 
d'ajouter  une  fleur  de  lys  à  ses  armes ,  comme  un 
témoignage  de  la  satisfaction  de  Sa  Majesté,  pour  ses 
services  et  pour  son  dévouement  ;  et  Ta  nommé  comte 
héréditaire ,  titre  qu'Elle  lui  avait  déjà  accordé,  dans 
tous  les  brevets  qU'Élle  lui  avait  fait  expédier  depuis  1791. 

Sa  Majesté  impériale ,  l'empereur  de  toutes  les  Rus- 
sies,  Paul  Ier,  ayant  consenti  et  autorisé,  par  la  lettre 
suivante,  le  mariage  du  comte  de  Firmas,  avec  très- 
haute ,  très-illustre  et  très  -  puissante  dame  Marie- José- 
phine comtesse  de  Waldbourg  Wolfegg  et  de  Waldsée, 
truchesse  héréditaire  du  Saint- Empire  romain  (1),  dame 
de  l'ordre  royal  et  impérial  de  la  croix  étoilée,  née  le 
11  juillet  1762,  fille  légitime  à  très-haut,  très-puissant 
et  très-illustre  seigneur,  monseigneur  Gebhard  -  Xavier  , 
truchesse  héréditaire  du  Saint-Empire  romain,  comte 
régnant,  et  état  immédiat  de  l'empire,  avec  voix  et 
séance,  tant  à  la  diète  générale  de  l'empire,  qu'à  celles 
particulières  du  cercle  de  Souabe,  comte  de  Wolfegg, 
Waldsée  et  Fridberg,  baron  de  Waldbourg,  seigneur 
de  Waldsée ,  Zeil ,  Wourzach ,  Mar ,  et  Winter- 
stetter ,  aussi  de  Kieslegg  et  Reute ,  chambellan  actuel 
de  Sa  Majesté  impériale,  royale-apostolique,  etc.,  et  de 
très-haute,  tiès-puissante  et  très  illustre  dame  Claire, 
comtesse  du  Saint -Empire  romain,  de  Kcenigsegg- 
Aulendorff  (2),  etc.,  veuve  et  douairière  de  feu  son  excel- 


(1)  Voyez  la  noie  (F)  à  ta  lin  de  la  généalogie. 
la  note  (G)  à  lu  lin  de  la  généal 


DE    FIRMAS    DE    PERIES  2Q 

lence  monsieur  Charles  Emanuel,  comte  de  Leutrum- 
Ertingen,  chambellan  actuel  de  Sa  Majesté  impériale, 
royale  -  apostolique ,  lieutenant  général  des  armées  de 
Sa  Majesté  Sarde,  et  colonel-propriétaire  du  régiment 
royal   Allemand  infanterie,   audit   service   : 

«  Monsieur  le  colonel,  comte  de  Firmas,  c'est  avec 
x»  plaisir  que  j'accède  à  votre  mariage,  et  vous  accorde 
»  un  congé  de  quatre  mois  pour  aller  en  Souabe.  J'ai 
»  donné  mes  ordres  pour  qu'il  vous  soit  expédié  un 
»  passe-port  du  général  d'infanterie ,  comte  de  Gou- 
»  dowitsh ,  auquel  vous  vous  adresserez  à  cet  effet. 
»  Sur  cela,  je  prie  Dieu,  monsieur  le  colonel,  comte 
»  de  Firmas,  qu'il  vous  ait  en  sa  sainte  et  digne  garde.  » 

Signé    Paul. 

Du  12  novembre  1798,  Saint-Pétersbourg. 

Le  4  février  1799,  il  fut  passé  à  Waldsée,  un  traité  de 
mariage  ;  dont  les  témoins  furent,  savoir,  de  la  part  du 
comte  de  Firmas  :  son  altesse  sérénissime  et  éminentissime 
monseigneur   Louis- René-Edouard,  par  la  grâce  de  Dieu, 

prince    de     Rohan  ,     cardinal ,     prince,     évêque     de 

Strasbourg,  landgrave  d'Alsace  ;  prince  souverain  et  état  du 
Saint-Empire  Romain  ;  et  pour  la  comtesse  de  Firmas, 
son  excellence  monseigneur  Joseph-Antoine ,  truchesse 
héréditaire  du  Saint-Empire  Romain,  comte  régnant  (1), 
et  état  immédiat  de  l'Empire,  avec  voix  et  séance,  tant 
à  la  diette  générale  de  l'Empire,  qu'à  celle  du  cercle 
de  Souabe,  comte  de  Wolfegg  et  Waldsée,  baron  de 
Waldbourg ,  seigneur  de  Waldsée,  Zeil ,  Wurzack , 
Mar-et- Winterstten  ,  Kiessellegg  ,  Waltershofen  ,  Ro- 
thsec,  aussi  de  Prassberg,  Leipostz  et  de  Reute,  son  frère. 
Il  n'y  a  pas  d'enfants  de  ce  mariage. 

Les  armes  de  la  branche  aînée,  sont  :  parti  :  au  1,  d'ar- 


(1)  Le  21  mai  i8o3,  l'empereur  romain  François  II,  éleva 
à  la  dignité  de  princes  état  du  Saint-Empire  Romain,  les 
trois  branches  de  la  maison  de  Waldbourg,  dont  celle  de 
Wolfegg  est  l'aînée,  et  proposa  à  la  diète  de  l'empire  de  leur 
accorder  deux  voix  viriles  dans  le  collège  des  princes,  outre 
les  voix  curiales  dont  ils  jouissaient  déjà  dans  le  même  collège, 
sur  les  bans    des   comtes. 


3o  DE    FIRMAS   DE   RERlÉS 

gent,  à  trois  points  d'hermine  de  sable,  pour  Firmas ; 
et  au  2,  d'argent,  à  trois  poiriers  arrachés  de  sinople,  pour 
Périés.  L'écu  est  soutenu  par  deux  sauvages  armés  de  leurs 
massues,  il  est  surmonté  d'une  couronne  de  comte  à 
sept  perles.  Pour  cri  :  Raiôou. 

Celles  de  la  branche  Caroline,  sont  :  aux  i  et  4  d'argent, 
à  trois  poiriers  arrachés  de  sinople,  qui  sont  de  Périés  ; 
au  2  et  3  d'or,  à  l'aigle  éployée  de  sable,  chappée  parti 
d'azur  et  gueules,  à  une  fleur  de  nefflier  à  cinq  feuilles 
d'or,  et  d'argent  de  l'un  en  l'autre,  pour  Cappel.  Sur  le 
tout  d'argent ,  à  trois  points  d'hermine  de  sable ,  qui  sont 
de  Firmas  ;  au  chef  cousu  du  champ,  avec  une  fleur  de 
lys  d'or  à  en  enquerre ,  qui  sont  les  armes  de  concession, 
données  par  Sa  Majesté,  par  ordonnance  du  3o  mars 
18 16.  Mêmes  tenants  et  cri  qu'à  la  branche  aînée.  Cou- 
ronne de  comte  à  neuf  perles.  Au  bas  de  l'écu ,  pend, 
à  une  ganse,  la  croix  de  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint- Louis,  tout  au  tour  le  grand  colier 
de  l'ordre  royal  équestre  militaire  de  Saint-Michel,  en 
Bavière,   et  de  l'ordre  du   Phénix. 


(Note  .4.)  La  langue  latine,  quoiqu'assez  généra- 
lement employée  par  les  notaires  du  treizième  siècle, 
n'ayant  été  formellement  proscrite  qu'en  1539,  on  trouve 
dans  les  Cévennes  beaucoup  de  titres  du  quatorzième 
siècle,  rédigés  dans  un  français  qui  tient  beaucoup  du 
latin  et  du  languedocien.  L'hommage  dont  il  s'agit ,  est 
de  ce  nombre  :  on  y  remarquera  le  titre  de  bieau-cousin, 
donné  par  le  vassal  à  son  suzerain  ;  il  paraît  dénoter 
entr'eux ,  non  une  parenté ,  mais  une  simple  affinité. 
L'épithète  beau,  belle,  mise  avant  père,  mère,  fils, 
fille,  frère,  sœur,  veut  dire  :  le  père,  la  mère,  le  fils, 
la  fille,  le  frère,  la  sœur  de  ma  belle,  de  ma  femme; 
de  même  lorsqu'elle  précède  le  mot  cousin.  Les  maisons 
de  Budos  et  de  Pelet  étaient  alliées ,  c'est  un  fait  prouvé  ; 
ainsi  il  était  naturel  que  Guillaume  Ier.  de  Firmas  don- 
nât à  Bernard  de  Pelet  le  titre  de  cousin  :  mais  l'expres- 
sion choisie,  dont  le  notaire  s'est  servi  pour  préciser  le 
genre  et  la  nature  de  l'affinité,  est  d'autant  plus  remar- 
quable, qu'elle  nous  offre  une   image  vive  de  la  simpli- 


DE    FIRMAS    DE   PERIES  3l 

cité  des  mœurs  anciennes;  les  affections  de  parenté, 
d'affinité,  étaient  alors  beaucoup  plus  fortes  que  parmi 
nous  ;  et  il  en  résultait  un  très-grand  avantage  pour 
la  société.  Une  famille  se  soutient  par  l'attachement  et 
l'intérêt  mutuel  de  ceux  qui  la  composent,  par  le  point 
d;honneur  qui  leur  fait  craindre  toute  espèce  de  tache  ; 
si  l'un  d'entr'eux  était  vicieux,  tous  se  réunissaient  pour 
le  réprimer  ;  tandis  que  de  nos  jours,  une  fausse  philo- 
sophie a   inspiré  un  égoïsme  destructeur. 

Cet  hommage,  du  i3  décembre  1671  ,  a  été  produit 
dans  un  procès  féodal ,  par  le  seigneur  de  Soustelle 
(Voyez  le  XI  degré  de  la  branche  aînée),  il  est  entre 
les  mains_,  comme  on  l'a  déjà  dit,  de  M.  Henri-Michel 
Bonneau,  héritier  de  feu  son  oncle,  ancien  seigneur  de 
Soustelle . 


(Note  B.)  Dame  Henriette  de  Budos,  était  arrière- 
grand-tante  de  Jacques  de  Budos,  vicomte  de  Portes, 
père  de  Louise  de  Budos,  femme  d'Henri  Ier.,  duc  de 
Montmorency ,  dont  la  fille  Charlott  e-  Marguerite  de 
Montmorency,  épousa,  en  1609,  Henri  II,  prince  de 
Condé,  et  fut  mère  du  grand-Gondé  et  d'Armand, 
prince  de  Gonti. 

(Note  C.)  Le  i5  avril  1793,  il  fut  nommé  comman- 
deur, grand'croix  de  Tordre  du  Phénix  (commandeur  de 
re.  classe.)  Cet  ordre  a  été  institué  en  1758,  par  feu  son 
altesse  sérénissime  monseigneur  le  prince  régnant,  Phi- 
lippe -  Ernest  -  d'Hohenlohe  -  Waldembourg  -  Schillings  - 
furst.  Le  Phénix  ayant  été  de  tout  tems  l'emblème  de  la 
maison  d'Hohenlohe,  le  fondateur  le  choisit  pour  signe 
distinctif  d'un  ordre  qui  devait,  d'une  part,  rappeler  ou 
faire  allusion  à  son  âge  ;  car  Philippe  -  Ernest;,  avait  à 
cette  époque,  près  de  100  ans  ;  d'autre  part,  il  voulait  rap- 
peler les  pièces  authentiques,  par  lesquelles  LL.  MM.  IL 
les  empereurs  Charles  VII  et  François  Ier.,  de  glorieuse 
mémoire,  ont  solennellement  reconnu  que  la  maison 
d'Hohenlohe  descend  de  l'ancienne  maison  salique  de 
Franconie,  qui  a  donné  plusieurs  empereurs.  Cet  ordre 
est  divisé  en  trois  classes;  savoir  :  la  première,  qui  est 
peu  nombreuse ,  et  qui  comprend  les  commandeurs 
grands-croix ,   appelés  commandeurs  de  première   classe  ; 


32  DE    F1RMAS    DE    PERIES 

la  deuxième,   celle   des   commandeurs,    proprement   dits; 
et   enfin   la   troisième,   celle   des   chevaliers. 

Voici  le  brevet  qui  a  été  expédié  au  comte  de  Firmas. 

»  Nous,  Louis-Charles- Léopold,  par  la  grâce  de  Dieu, 
»  prince  régnant  d'Hohenlohe  et  Waldembourg  Bartens- 
»  tein,  comte  et  semperfrei  de  Limpourg,  Sontheim, 
»  Graeningen,  seigneur  dVEhringen,  Langenbourg,  Cra- 
»  nichfeld,   Ober  et  Nierderbronn,   etc. 

»  Le  sieur  Armand-Charles- Daniel,  comte  de  Firmas- 
»  Périés,  lieutenant  de  Roi  du  quartier  général  du  prince 
»  de  Condé,  nous  ayant  exposé  désirer  porter  la  croix  de 
»  notre  ordre  du  Phénix,  et  nous,  voulant  faire  honneur 
»  à  sa  prière,  lui  avons  accordé  la  présente  patente, 
»  comme  grand-croix  et  commandeur  dudit  ordre  ;  et 
»  voulons  que  tous  les  chevaliers,  et  tous  ceux  qui  en 
»  sont  décorés,    le   reconnaissent  en  cette  dite   qualité. 

»  En  foi  de  quoi ,  nous  avons  signé  la  présente  patente, 
»  et  y  avons  apposé  le  sceau  de  nos  armes.  Fait  à  notre 
»  résidence  de  Bartenstein,  le    i5    avril    1793. 

»  Signé  Louis,    prince  régnant  d'Hohenlohe. 

»  Par  ordre  de  son   altesse  sérénissime; 
»  H.  B.  Kxrchner,  conseiller  d'état  aulique  et  privé.  » 

(Note  D.)  Retiré  en  Souabe ,  il  a  cherché  toutes 
les  occasions  de  servir  le  Roi  ;  on  croit  devoir  rap- 
porter ici  la  lettre  que  lui  a  écrite  feu  monsieur  l'abbé 
Edgeworlt  -  de-  Firmont  ;  c'est  un  monument  précieux 
de  l'auguste  et  touchante  bonté-  de  Sa  Majesté,  et  cette 
lettre  intéressera  d'autant  plus,  qu'elle  est  écrite  en 
entier  de  la  main  du  vertueux  prêtre  qui  accompagna 
Louis  XVI   à  l'échafaud. 

»  Mittau,  le  14  septembre  i8o5. 

»  Le  Roi  a  reçu,  monsieur  le  comte,  le  mémoire  que 
y>  vous  lui  avez  adressé;  et  il  Ta  Ju  avec  tout  l'intérêt  que 
»  doit  lui  inspirer  la  respectable  famille  dont  vous  lui 
»  faites  connaître  les  besoins.  Je  transmets,  par  le  même 
»  courrier,  à  monsieur  l'évêque  de  Nanci,  l'ordre  de 
»  Sa  Majesté,  pour  tenir  à  votre  disposition  3oo  florins 
»  de  Vienne.  Daignez,  monsieur  le  comte,  les  faire  passer 
»  à  monsieur  R.,  et  lui  dire,  que  son  maître,  qui  depuis 


DK    FI  RM  AS    DE    PE1UKS.  33 

»  quatorze  ans ,  supporte  avec  assez  de  courage  sa  pau- 
»  vreté,  en  sent  aujourd'hui  tout  le  poid,  puisque  c'est 
»  elle  seule  qui  l'empêche  d'être  plus  généreux. 

»  Je  suis,  avec  la  plus  haute  considération,  monsieur  le 
»  comte,  votre  très-humble  et  très-ooéissant  serviteur. 

»   L'abbé    Edgeworlt  de   Firmont.   » 

(Note  E.)  Daniel  et  Saint-Ravi,  sont  deux  noms 
qui  appartiennent  chacun  à  une  très  -  ancienne  maison, 
et  dont   il  convient  d'expliquer  ici  la  réunion. 

Messire  Jean  de  Saint-Ravi,  seigneur  de  Meyrargues 
et  autres  places,  gouverneur  et  sénéchal  de  Montpellier, 
(où  une  rue  porte  encore  aujourd'hui  son  nom),  n'eut 
de  son  mariage  avec  dame  Marie  de  Ferrai,  que  trois 
tilles  :     . 

i".  Lucrèce  de  Saint- Ravi,  qui  épousa  noble  Jean  du 
Clauzel,  seigneur  de  Saint-Cériés  et  de  Lauze , 
et  qui  mourut  sans    laisser  de  postérité  ; 

2°.  Marthe  de  Saint- Ravi,  qui  épousa  noble  Jean 
de  Daniel,  fils  de  noble  David  de  Daniel,  et  de 
dame  Madelaine  de  Pellet.  Les  enfants  de  Marthe 
de  Saint-Ravi  furent  : 

a.  François  de  Daniel,  connu  sous  le  nom  de 
chevalier  de  Prades ,  et  mort  lieutenant  au 
régiment  d'Auvergne   infanterie  ; 

b.  Ml  rie  ne  Daniel,   née  le    14  décembre    1629  ; 

c.  Dauphine  de  Daniel  ,  née  le  2  novembre 
16? 2  ; 

d'  Lucrèce  de  Daniel,  née  le  12  novembre 
1639; 

e.  Abraham  cle  Daniel,  né  le  3o  juillet  1642. 
Celui-ci  se  trouvant  le  seul  des  petits-iils 
de  messire  Jean  de  Saint  -  Ravi ,  joignit  le 
nom  et  les  armes  de  cette  maison  ,  au  nom 
et  aux  armes  de  Daniel;  de  sorte  qu'il  s'ap- 
pela et  signa  toujours  :  Abraham  de  Daniel 
de  Saint  -  Ravi.  Il  n'eut  de-son  mariage  avec 
Jeanne  de  Gazeneuve,  qu'une  seule  fille, 
Marthe  de  Daniel  de  Saint-Ravi,  qui,  le 
2  5     décembre     1704,     épousa    noble     Pierre - 


Antoine     de     Firnias  ,     seigneur     de     Périés 


3. 


34  DE   FIRMAS   DE   PERlÉS. 

elle  institua  héritier  son  fils  Charles ,  et 
celui-ci,  imitant  une  coutume  anglaise, 
donna  le  nom  de  Daniel  comme  nom  de 
baptême  à  son  fils  aîné,  et  rit  prendre  le 
nom  de  Saint-Ravi  à  son  fils  puîné.  Voyez 
ci -devant  le  XIe.  degré  de  la  branche 
Caroline  ; 

3°,  Anne  de  Saint-Ravi,  qui  mourut  sans  avoir 
été  mariée,  et  qui,  par  acte  passé  entre-vif, 
donna  tous  ses  biens  à  noble  Abraham  de  Daniel 
de  Saint-Ravi,  son  neveu,  fils  de  sa  sœur  Marthe, 
sous  la  condition  expresse  de  prendre  le  nom  et 
les  armes  de  Saint- Ravi.  Ce  qui  est  prouvé  par 
deux  traités,  l'un  en  date  du  25  mai  1672,  reçu 
par  Me.  Elisière,  notaire  royal  à  Alais  ;  et  l'autre 
en  date  du  6  septembre  1678,  reçu  par  Me.  Fau- 
cilhon,  notaire  à   Montpellier. 

(Note  F.)  Cette  maison  princière  et  souveraine  de 
Waldebourg,  est  une  des  plus  anciennes  et  des  plus 
illustres  de  l'Europe.  Nous  nous  contenterons  de  dire 
ici ,  que  ses  documents  historiques ,  remontent  jusqu'en 
l'an   §22  de  N.  S. 

Jean  le  Feron,  dans  ses  catalogues  des  connétables, 
grands-maîtres ,  chanceliers  et  maréchaux  de  France, 
(Paris,  1 55 5  in-folio),  rapporte,  a u^  verso  de  la  pag.  7 
du  catalogue  des  connétables,  que  :  messire  Berchanoal- 
dus  ou  Ercembaldus  de  Waldbourg ,  grand-maître  et  duc 
de  la"  chevalerie  de  France,  et  maire  du  palais  de  Paris, 
du  tems  de  Clovis  II,  Van  648...  auquel  [selon  Vincent 
de  Beauvais,  au  miroir  historial,  au  XXIIe.  livre,  cha- 
pitre CXV  et  CX VI)  succéda  Ebroin...  au  recto  de  la 
page  7  des  catalogues  des  grands-maîtres  de  France,  il 
ajoute.:  le  vieil  chroniqueur  tient  que  Berchanoaldus 
fut  successeur  à  Voffice  de  maire  du  palais  à  Gondoald, 
soub%  le  roi  Dagobert,  et  par  lui  est  appelé  Archenoald. 
Il  veut  ensuite  le  faire  descendre  des  rois  de  France  de 
la  première  race.  Quoi  qu'il  en  soit,  tous  les  anciens 
historiens  français  s'accordent  à  louer  la  sagesse  de  Ber- 
chanoaldus ,  Ercembaldus  ou  Archenoald  de  Wald- 
bourg. 

Selon   la    chronique    de    l'abbaye    princière    de    Saint- 


DE   FIRMAS   DE   PÉRlÉS.  35 

Eméran,   Babo    de    Waldbourg    fut    tué   au    combat   de 
Feylenfast,   livré   par   Charles   Martel   en  727  ou   728. 

Un  ancien  missel  de  l'abbaye  princière  de  Murhi  en 
Suisse,  fait  mention  que  :  Mangollt ,  truchesse  (séné- 
chai)  de  Waldbourg,  vivait  Van  801,  sous  le  règne  de 
l'empereur  Charles  le  grand. 

Eberhard  de  Waldbourg  a  été  le  premier  prévôt  du 
monastère  libre  et  immédiat  de  Marcheuthal,  où  il  est 
mort  en  odeur  de  sainteté,  le  XV  des  calendes  de  mai 
107g,  et  où  il  est  encore  invoque  sous  le  nom  du  bien* 
heureux  Eberhard. 

D'après  Conrad  d'Ursperg,  page  53o,  et  d'après  une 
charte  conservée  aux  archives  de  l'abbaye  de  Weissenau, 
l'empereur  Frédéric  II,  partant  en  1221  pour  l'Italie, 
laissa  en  dépôt  au  château  de  Waldbourg,  entre  les 
mains  du  comte  Eberhard,  dit  le  généreux,  la  couronne 
et  tous  les  ornements  impériaux.  Il  confia  aussi  à  Conrad, 
frère  d' Eberhard,  la  garde  et  l'éducation  de  son  fils,  qui 
fut  par  la  suite  Henri   VII. 

Henri  de  Waldbourg,  fils  du  comte  Eberhard  le 
généreux,  accompagna  l'infortuné  Conradin  dans  son 
expédition  de  Naples,  ramassa  le  gant  et  l'anneau  que 
ce  malheureux  prince  lui  jeta  de  l'échaffaud,  et  fut  les 
porter  à  Pierre,  roi  d'Aragon,  légitime  héritier  de  Con- 
radin. Pierre  voulant  récompenser  Henri  de  Wald- 
bourg, lui  accorda  les  armes  de  la  maison  de  Souabe, 
que  les  princes  de  Waldbourg  portent  encore  avec  les 
leurs. 

Nous  ne  voulons  pas  annoncer  ici  tous  les  prélats , 
évêques  et  archevêques  que  la  maison  de  Waldbourg  a 
donnés,  ni  les  princes  qu'elle  a  fournis  à  l'Empire,  mais 
nous  ne  saurions  passer  sous  silence  le  prince  Otto,  qui 
fut  prince  —  évêque  d'Augsbourg,  prince  et  prévôt 
d'Elwangen,  etc.,  cardinal  du  titre  de  Sainte-Sabine.  Il 
a  fondé  l'université  de  Dillingen  et  le  séminaire  de  Saint- 
Jérôme.  Il  a  fait  rebâtir,  à  ses  frais,  l'église  de  Sainte- 
Sabine,  à  Rome.  Il  a  créé,  en  1545,  l'ordre  équestre  de 
Saint-Jean  de  Souabe,  ordre  que  la  maison  de  Wald- 
bourg a  laissé  éteindre,  et  qui  toujours  ne  fut  porté  que 
par  des  grands  seigneurs.  Ce  cardinal  d'Ausbourg  fut  un 
des  grands  hommes  de  son  siècle,  et  c'est  à  sa  considéra- 
tion que  le  sénat  et  le  peuple  romain  ont  accordé,  à  tous 
les  Waldbourg,  hommes  et  femmes,  par  décret  du  4  des 


00  DE   FIRMAS    DK    PKRIliS. 

calendes  de  juin  i56o,  le  droit  de  bourgeoisie  de  la  ville 
de   Rome. 

L'illustre  maison  de  Waldbourg  voudrait  arracher  de 
son  histoire  les  feuillets  qui  contiennent  celle  de  Geb- 
hard,  prince  archevêque-électeur  de  Cologne,  etc.,  qui, 
épris  des  charmes  d'Agnès,  comtesse  de  MansfelJ,  apos- 
tasia  et  l'épousa.  Il  voulait  rendre  l'électorat  héréditaire 
dans  sa  branche.  Il  soutint  la  guerre  contre  son  chapitre  ; 
mais  la  maison  de  Waldbourg  n'ayant  pas  voulu  l'aider, 
ir  fut  vaincu,  et  vint  mourir  à  Strasbourg  en  1601.  Il 
était  d'autant  plus  coupable,  que  toute  sa  maison  se  dis- 
tingua par  son  attachement  à  l'église  catholique,  aposto- 
lique et  romaine  ;  qu'il  était  neveu  du  cardinal  Otto, 
cousin,  au  4e.  degré,  du  comte  Georges  III  de  Waid- 
bourg-Zeil-Waldec,  qui,  par  ses  victoires,  termina  glo- 
rieusement la  guerre  de  Souabe ,  dite  des  paysans  ; 
qu'enfin,  sans  les  Waldbourg,  dit  un  historien  protes- 
tant, M1'.  J.  C.  Pfister,  nous  ne  trouverions  plus  un  seul 
catholique  dans  la  Haute-Souabe.  Le  prince  Gebhard  était 
arrière-petit-rils  du  comte  Jean  de  Waldbourg,  qui 
avait  épousé,  en  premières  noces,  Elisabeth,  comtesse 
de  Hapsbourg  ;  en  secondes  noces,  Catherine,  co 
de  Ciili,  cousine- germaine  de  l'impératrice  Barbe  de 
Cilli,  femme  de  l'empereur  Sigismond  ;  en  troisièmes 
noces,  Madelaine,  comtesse  de  Montfort  ;  enfin,  en 
quatrièmes  noces,  Ursule,  baronne  d'Abensberg  et  de 
Traun.  Ce  Jean  de  Waldbourg  était  lui-même  fils  du 
comte  Eberhard  de  Waldbourg,  et  d'Agnès,  duchesse 
de  Teck. 

Le  comte  Maximilien  Wilibald  de  Waldbourg- Wol- 
fegg  -  Waldsée ,  trisaïeul  paternel  de  la  comtesse  de  Fir- 
mas-Périés,  défendit,  en  i633,  la  ville  de  Constance, 
contre  le  maréchal  suédois  Horn,  et  conserva  eette  for- 
teresse à  l'Empire.  En  1646,  il  soutint,  avec  le  même 
succès,  le  siège  de  la  ville  et  forteresse  de  Lindau,  atta- 
quée par  le  général  suédois  Wrangel,  qui,  ne  pouvant 
vaincre  le  comte  Maximilien  Wilibald,  fit  brûler  son 
château  de  Wolfegg ,  et  ravagea  toutes  ses  terres.  La 
ville  de  Constance  a  élevç  un  monument  à  la  gloire  de 
son  libérateur,  et  les  empereurs  Fréd.ric  II  et  III  ont 
assigné  à  la  maison  de  Waldbourg-  Woliegg  Waldsée 
quelques  dédommagements  de  tant  de  pertes,  éprouvées 
a   cause  de   sa   fidélité   à   l'Empereur  et   à    l'Empire;   dé- 


DE    FIRMAS    DE    PERIES.  ,  3j 

dommagements  que  le  prince  actuel  de  Waldbourg- 
Wolfegg-Waldsée  réclame  encore  en  vain.  Le  comte 
Maximilien  Wilibald  de  Waldbourg-  Wolfegg-  Waldsée 
avait  épousé,  en  premières  noces,  Madelaine- Julie, 
comtesse  d'Hohenlohe,  et  en  secondes  noces,  Isabelle- 
Claire,  duchesse  d  Ahremberg-Arschott.  Du  premier  lit 
venait  la  branche  éteinte  de  Waldbourg- Wolfegg  - 
Wolfegg,  et  du  second,  celle  de  Waldbourg- Wolfegg- 
Waldsée  ,  qui  existe  encore,  et  dont  est  la  comtesse  de 
Firmas-Pénés. 

La  maison  de  Waldbourg  ayant  possédé,  de  toute 
ienneté,  ia  charge  de  grand  sénéchal  de*  l'Empire, 
sous  les  Empereurs  de  la  maison  de  Souabe,  et  ensuite 
de  sénéchal  de  l'Empire,  mais  en  fief  de  l'électeur  de 
Bavière,  qui  était  archi-sénéchal ,  est  vulgairement  con- 
nue sous  le  nom  de  cette  charge  truchesse  ;  mais  il  ne 
faut  pas  la  confondre  avec  plusieurs  familles  de  truchesse, 
qui  toutes,  quoique  très  anciennes  et  très- illustres 
qu'elles  sont,  ne  peuvent  pas  aller  de  pair  avec  la  maison 
souveraine  de  Waldbourg.  Celle-ci  tient  à  tout  ce  qu'il 
y  a  de  grand,  de  puissant  et  de  régnant  en  Europe.  Nous 
allons  rapporter,  comme  exemple  de  ce  fait,  une  table 
rie  consanguinité,  qui  établit  que  madame  la  comtesse 
de  Firmas-  Pérics  avait  l'honneur  de  se  trouver  au  IXe.  de- 
gré de  consanguinité  avec  la  feue  reine  de  France,  et  se 
trouve   au   Xe.   avec   S.   A.   R.   Madame. 


Louis  XV,  comte  d'Oettingen,  mort  en  i55y,  eut, 
de  son  mariage  avec  Salomé,  comtesse  d'Hohenzollern , 
entr'a utres   enfants   : 


Louis   XVI ,  qui   continua    la  Frédéric,  né  le    6    novembre 

branche     d'Oettingen  -  Oettin  -  i5i6,      épousa       Euphrosine  , 

gen.  Il  était  né  le  2  juillet  i5o8,  comtesse     de     Wallenstein,     et 

mort  le  premier  octobre    i56c>,  fonda  la    branche  d'Oettingen- 

avait   épousé,    en    ib^  .    Mar-  Wallenstein. 
guérite ,   comtesse     de     Lutzel- 
stein. 


Gottfroi,    né  en    1654,  mort  Guillaume,  né  en  1544,  mort 

le    7    novembre    1622  ,  épousa,  le     14    octobre    1602.    Il    avait 

en     r 5 71 5 ,  Jeanne,  comtesse  de  épousé,      en       1^64,     Jeanne, 

Huhenlohe.  comtesse    d'Hohenzollern. 


38 


DE    FIRMAS    DE   PERIÉS. 


Louis-Eberhard,  né  le  9  juin 
1577,  épousa,  en  1598,  Mar- 
guerite, comtesse  d'Erpach. 


I 

Joachim  -  Ernest,  né  le  3i 
mars  161 2,  mort  le  8  août 
1659,  avait  épousé,  en  secon- 
des noces  ;  Anne  -  Dorothée , 
comtesse  d'Hohenlohe. 


I 

Guillaume  II ,  comte  d'Oet- 
tingen  -  Spielberg ,  né  le  10 
septembre  1570,  mort  le'  3 
janvier  1600,  avait  épousé,  en 
i58g,  Elisabeth,  comtesse  de 
Tûgger. 

I 

Jean -Albert,  né  en  i5gi  , 
épousa  Marie- Gertrude  de 
Pappenheim ,  maréchale  héré- 
ditaire du  Saint -Empire-Ro- 
main. 


Albert- Ernest,  premier 
prince  d'Oettingen ,  né  le  4 
mai  1642  ,  mort  le  29  mars 
i683,  marié,  en  i665,  à  Chris- 
tine -  Frédérique ,  princesse  de 
Wurttemberg. 

I 

Christine  -  Louise  ,  princesse 
d'Oettingen ,  née  le  20  mars 
1671,  épousa,  en  1690,  Louis- 
Rodolphe,  duc  de  Brunswick- 
Blanckenbourg. 


Jean-François,  né  en  1628, 
mort  en  i665 ,  avait  épousé 
Louise-Rosalie,  comtesse 
d'Attimis,  qui  mourut  le  pre- 
mier juin    1709. 


François  -  Albert ,  né  le  10 
novembre  i663,  mort  le  6  fé- 
vrier 17^7,  épouse,  le  26  juin 
1689,  Jeanne,  baronne  de 
Schwendi ,  qui  mourut  le  25 
avril    1738. 


Elisabeth  -  Christine,  du- 
chesse de  Brunswick ,  née  le 
28  août  1691  ,  épousa,  le  3 
avril  1708,  l'empereur  des 
Romains,  Charles  VI. 


I 

Marie  -  Thérèse ,  impératrice 
des  Romains ,  reine  de  Hon- 
grie et  de  Bohême,  née  le  i3 
mai  17 17,  morte  le  29  sep- 
tembre 1780,  épousa,  le  12 
février  1736,  François,  duc 
de  Lorraine,  depuis  Empereur 
des  Romains,  sous  le  nom  de 
François    ier. 


Marie  -  Frédérique  -  Rosalie - 
Caroline  ,  comtesse  d'Oettin  - 
gen,  née  le  27  novembre  1699, 
morte  le  i5  janv.  1759,  épousa, 
le  29  janvier  1720,  Charles- 
Seyfried-  Ferdinand,  comte  de 
Koegnigssegg  -  Aulendorf ,  qui 
mourut  le  3o  octobre   1765. 

I 

Marie  -  Claire  ,  comtesse  de 
Koegnigsseg- Aulendorf,  née 
le  i5  février  1733,  mort  le  10 
août  1796,  épousa,  le  3  oc- 
tobre 175 1 ,  Gebhard  -  Xavier, 
comte  régnant  de  Waldbourg, 
Wolfegg  -  Waldsée  ,  sénéchal 
héréditaire  (  truchesse  )  du  St- 
Empire-Romain. 


DE    FIRMAS   DE   PERIES 


39 


I 

Marie  -  Antoinette  -  Josephe- 
Jeanne  de  Lorraine  ;  archi- 
duchesse d'Autriche,  née  le  2 
novembre  1755 ,  morte  le  i5 
octobre  1793,  avait  épousé,  le 
19  avril  1770,  Louis,  dauphin 
de  France,  depuis  Louis  XVI, 
roi  de  France  et  de  Navarre. 


! 

Marie  -  Joséphine ,  comtesse 
de  Waldbourg,  Wolfegg  et 
Waldsée,  née  le  11  juillet 
1762  ,  épouse  ,  en  premières 
noces,  le  7  février  1782, 
Charles-Emmanuel,  comte  de 
Lentrum  -  Estingen  ;  et  en  se- 
condes noces ,  le  4  février 
1799  ,  Armand  -  Charles  -Da- 
niel ,  comte  de  Firmas-Périés. 


Louis  XVII,  né  le  27  mars 
1785,  roi  de  France  et  de  Na- 
varre le  21  janvier  1793,  mort 
le  29  juin  1795. 

Et 

Marie  -  Thérèse  de  France, 
née  le  19  décembre  1778,  a 
épousé,  le  10  juin  1799,  Louis- 
Antoine  de  France,  duc  d'An- 
goulême. 


(Note  G.)  La  maison  de  Kœgnigsegg  est  une  des 
plus  anciennes ,  parmi  celles  qui  étaient  souveraines  ; 
car  tous  les  généalogistes  s'accordent  à  la  faire  descendre 
des  anciens  ducs  d'Allemagne  et  des  Guelphes  d'Alsace. 
Elle  a  fourni  dans  tous  les  tems  de  très-grands  hommes; 
entre  autres  : 

Eberhard,  mort  en  1263,  et  qui  servit  avec  tant  de 
valeur  et  de  prudence,  Jacques,  roi  d'Aragon  (Jayme  I, 
dit  le  Conquérant),  que  ce  monarque  lui  fit  épouser 
une  de  ses  parentes,  princesse  de  la  maison  de  Car- 
donne,  de  laquelle  descendent  en  Espagne,  les  maisons 
de  Scutellis  et  de  Sentillis. 

Marquard,  mort  en  1440,  grand-maître  de  l'ordre 
Teutonique. 

Jean  Marquard,  le  prodige  de  son  tems  par  sa  capacité^ 
disent  les  historiens.  Il  mourut  en  i553,  président  de 
la  chambre  d'Ensisheim ,   en  haute- Alsace. 

Léopol  -  Guillaume ,  vice-chancelier  de  l'Empire,   che- 


40  GICQUEL. 

va  lier   de  l'ordre   de   la   Toison   d'or,    mort   le    i5   février 
1694. 

Chrétien-Maurice-Eugène-François,  ne  le  24  novembre 
1707,  mort  en  1778,  grand-commandeur  de  l'ordre 
Teutonique ,  feld  -  maréchal  des  armées ,  et  ministre 
d'état  de  S.  M.  I.  R.  Ap.  C'est  à  lui  que  le  maréchal  de 
Beile-Isle  rit  des  propositions  de  paix,  et  c'est  encore  à 
lui  que  fut  adressée  la  trop  fameuse  'lettre  du  cardinal 
de  Fleury,  en  date  de  Versailles,  le  1  r  juillet  1742,,  qui 
fut  rendue  publique,  contre  le  gré  du  maréchal  comte 
de   Kœgnigsegg. 

Maximilien-Frédéric ,  frère  du  précédent,  né  le  i3 
mai  1708,  élu  le  6  avril  1761,  prince-archevêque-élec- 
teur de  Cologne,  et  le  16  septembre  1762,  prince- 
évêque  de  Munster,  mort  le  i5  avril  1784.  C'est  par  son 
crédit  que  l'archiduc  Maximilien  fut  élu  son  coadju- 
teur  à  Cologne,  le  7  août  1780,  et  à  Munster  le  18  du 
même   mois. 

En  1789,  on  comptait  six  comtes  de  Kœgnigsegg. 
qui  étaient  en  même-tems  tous,  chanoines  capitulaires, 
grands  dignitaires  des  grands  chapitres  de  Cologne  et  de 
Strasbourg. 


GICQUEL,  famille  noble  des  plus  anciennes  de  la 
Bretagne,  désignée  quelquefois,  dans  l'histoire  de  cette 
province,  sous  les  noms  de  Gicquel  ou  Judicael  ou 
Ge\equel ,  Isiquel,  etc.,  etc.  Elle  a  formé,  entr'autres 
branches,  celles  Ruca\ie,  de  Kerguisien,de  la  Ville-Henri- 
des  Touches,  etc.,  etc. 

Jean  Gicquel,  fut  le  quarante -septième  évêque  de 
Rennes,  et  sacré  l'an  1235,  sous  le  pape  Grégoire  IX. 
Pierre  Maucler  s'étant  démis  du  duché  de  Bretagne,  en 
novembre  1237,  le  prince  Jean,  son  fils,  surnommé  le 
Roux,  fut  couronné  par  ce  prélat,  à  Saint- Pierre  de 
Rennes,  le  18  du  même  mois.  Il  consentit  la  fondation 
d'une  chapelle,  faite  au  mois  de  février  1240,  par  Alain, 
seigneur  d'Acigné,  pour  laquelle  il  se  réserva  la  nomi- 
nation d'un  chapelain,  et  aux  évêques  de  Rennes,  la 
collation.    Jean    Gicquel    confirma,    l'an    1247,  les  cha- 


GICQUEL.  41 

noines  de  Montfort,  en  la  possession  du  patronage  de 
l'église  de  Gons ,  comme  avait  fait  Josselin,  son  prédé- 
cesseur. Joinville  rapporte  que  cet  évêque  fit  le  voyage 
de  la  Terre-Sainte,  l'an  i25o,  et  qu'il  se  signala  dans 
les  combats  que  les  croisés  livrèrent  aux  Sarrasins.  De 
retour  de  la  Terre-Sainte,  il  fit  son  testament,  le  ven- 
dredi après  l'Epiphanie  de  l'an  1258,  et  fonda  un  anni- 
versaire dans  son  église  cathédrale.  Sa  mort  est  marquée 
au  i5  janvier,  dans  le  nécrologe  de  la  même  église. 
Gilles,  son  successeur  en  l'évêché  de  Rennes,  ratifia, 
au  mois  d'octobre  1258,  le  testament  dudit  Jean  Gicquel. 
Il  portait  pour  armes  :  d'azur,  au  chevron  d'argent,  chargé 
de  cinq  coquilles  de  sable,  et  accompagné  de  trois  quinte  - 
feuilles  d'argent,  qui  sont  celles  que  porte  encore  cette 
maison. 

Guillaume  Çficquel  fut  conseiller  secrétaire  de  Jeanne, 
duchesse  de  Bretagne,  femme  de  Charles  de  Blois. 
Georges  de  Gicquel,  son  frère,  était  receveur-général 
et  trésorier  dudit  Charles  de  Biois,  duc  de  Bretagne, 
en   1357. 

Guillaume  Gicquel,  écuyer,  souscrivit,  le  26  avril 
1379,  la  seconde  association  des  gentilshommes  de 
Bretagne,  pour  la  garde  de  ce  duché  et  de  la  ville  de 
Rennes ,  que  le  Roi  de  France  voulait  confisquer. 
D'Argentré,  page  641  et  suiv.  Raoul  Gicquel  fut  un  des 
principaux  gentilshommes  bretons  de  la  compagnie  de 
Jean  Raguenel ,  employés  dans  l'armée  envoyée  dans 
l'Anjou  et  dans  le  Maine,  sous  Foulques  de  Laval, 
lieutenant-général  de  ces  provinces ,  qui  les  passa  en 
revue  le  6  décembre  1 356.  Raoul  Gicquel  y  donna  des 
preuves  de   son   courage  et  de   son   intrépidité. 

Alain  Gicquel,  écuyer,  servit,  en  cette  qualité,  en  la 
grande  armée  de  Bretagne,  et  combattit  vaillamment  sous 
Jean,  sire  de  Beaumanoir,  en  iSSy.  Guillaume  Gicquel 
servit  aussi  dans  la  compagnie  d'Amaury  de  Fontenoy, 
et  se   signala   au   siège  de   Becherel,   en   i3yi. 

Robert  Gicquel  servit  dans  l'armée  d'Olivier  de  Clisson, 
en  la  compagnie  de  Guillaume  Boutier,  dont  la  revue 
fut  faite   le   premier   avril    1375. 

Hervé,  Pierre  et  Robert  Gicquel  étaient  au  nombre 
des  écuyers  qui  souscrivirent  divers  traités  conclus  pour 
le  maintien  et  la  conservation  du  droit  ducal,  en  Bre- 
tagne,  en    1379. 


42  CIGQUEL. 

Perrin  ou  Pierre  Gicquel,  écuyer,  servit,  en  cette 
qualité,  dans  la  compagnie  de  Jean  de  Saint-Rion,  qui 
fit  montre  devant  le  commandant  de  l'armée  bretonne, 
le   3  mars    i38o. 

Nicolas  Gicquel ,  écuyer ,  se  signala  au  siège  de 
Pouencé,  où,  après  une  valeureuse  résistance,  il  fut  pris 
par  ceux  de  Craon,  en    1432. 

L'histoire  de  Bretagne  fait  encore  mention  de  Geof- 
froy, Jamet  et  Amaury  Gicquel,  qui  sont  mis  au  rang 
des  principaux  gentilshommes  de  cette  province,  dans 
les  rôles  de  i3yo,  i38i,  1437,  1444,  145 1  et  1475. 
Enfin  cette  maison  a  servi  avec  honneur  et  distinction 
dans  toutes  les  armées  de  Bretagne,  levées  dans  les  années 
1355,  i356,  i357,  i37o,  i37i,  i378,  i38o,  i38i, 
1437,    145 1,    1475,   etc.,  etc. 

Messire  Guillaume  Gicquel,  prêtre,  fut  chapelain  et 
premier  aumônier  de  monseigneur  Jean  de   Dol. 

Le  nom  de  Gicquel  ou  Judicael,  qui  est  la  même 
chose,  a  été  porté  par  plusieurs  rois,  ducs,  princes, 
saints  et  -évêques  de  Bretagne. 

Nicolas  Gicquel  de  la.  Ville-Henry,  de  Guim- 
gamb,  épousa  à  Rennes,  le  18  avril  i655,  dame  Ma- 
thurine  Roncheran  du  Latay  et  de  la  Bourdonnais ,  ils 
eurent  plusieurs  enfants,   dont  entr'autres   : 

Jean  -  Baptiste  Gicquel  des  Touches,  né  à  Guim- 
gamb,  le  i5  juin  1664,  marié,  i°. ,  en  1693,  avec 
demoiselle  Jacquette  Durant;  -2°.,  avec  demoiselle 
Françoise  Delaune,  de  laquelle  il  eut  seize  enfants.  Il 
décéda  à  Rennes,  le  18  septembre  1724,  et  sa  veuve, 
le  19  octobre   1738,   laissant  plusieurs  enfants  et  : 

Gilles -Félix  Gicquel  des  Tolches,  né  à  Rennes, 
le  29  mars  1703;  il  se  maria  à  Saint-Malo,  le  10  sep- 
tembre 1733,  avec  demoiselle  Gaultier,  veuve  de 
M.  Georges  le  Blanc.  Son  épouse  décéda  le  1 1  avril 
1765,   et  lui,  le   2   mars   1771.    Il  eut  pour  fils   : 

Pierre- Gilles  Gicquel  des  Touches,  né  à  Saint-Malo, 
le  27  septembre  1737;  il  épousa,  le  9  octobre  1764, 
demoiselle  Louise -Thomase  le  Blanc,  née  à  Dinard , 
le  20  décembre   175 1 ,    et  décédée  à  Rennes,  le  7  août 


CIGQUEL.  43 

1792,  et  lui,  le  11  octobre  1802.  De  ce  mariage  sont 
issus  douze  enfants,  desquels  il  ne  reste  présentement 
(18 17),  que   trois,    qui  sont   : 

i°.  François  -  Pierre  -  Louis  -  Marie       Gicquel       des 

Touches,  né  à   Dinard,  le    11   mai    1768,  résidant 

à  Saint-Malo; 

20.  Pierre  -  Guillaume  Gicquel  des  Touches,  né  à 
Dinard  le  20  avril  1770,  actuellement  capi- 
taine des  vaisseaux  du  Roi ,  en  retraite ,  après 
avoir  été  adjudant-général  de  la  marine  hollan- 
daise, servant  à  Java;  marié,  à  Santa-Cruz  de 
Ténérife,  le  i5  août  1802,  avec  mademoiselle 
Maria  -  Engracia  ,  de  Baudet ,  duquel  mariage  ,  il 
a  eu  : 

a.  Barthélemi     Gicquel     des     Touches ,     né     à 
Santa-Cruz  de  Ténérife,  le   24  octobre   i8o3; 

b.  Virginie  -  Marguerite    Gicquel    des    Touches, 
née  à  Santa-Cruz  de  Ténérife,  le  8  juin  1808; 

3°.  Auguste -Marie  Gicquel  des  Touches,  né  à 
Rennes,  le  26  août  1784,  actuellement  lieu- 
tenant de  vaissaux  du  Roi,  et  chevalier  de  l'ordre 
royal  de  la  Légion -d'Honneur,  marié  à  Paris, 
le  10  juillet  18 17,  avec  mademoiselle  Mélanie 
Siderf,  de  l'île  de  France. 

Armes  :  'd'azur ,  au  chevron  d'argent ,  chargé  de  trois 
coquilles  de  sable,  et  accompagné  de  trois  quintefeuilles 
du  second  émail.  Couronne  de  comte. 

Il  paraît  certain  que  le  chevron,  chargé  de  cinq  co- 
quilles de  sable,  a  été  ajouté  aux  armes  primitives, 
lorsque  des  seigneurs  de  cette  famille  firent  partie  des 
croisades  et  s'y  distinguèrent  ;  et  c'est  ainsi  qu'elles 
nous  sont  transmises  par  les  Gicquel  de  la  Ville- Henry, 
de   Rucazre,  du  Nédo,  de   Kerguisien   et  des  Touches. 

Nota.  Dans  un  tems  reculé ,  une  des  deux  branches 
de  cette  famille  prit  le  nom  de  Kerrel,  avec  autorisation 
et  lettres  patentes  d'un  duc  de  Bretagne. 


44  DE    CROY. 


CROY  ou  CROUY  (de)  (i).  Quoique  la  généalogie  de 
cette  maison  ait  déjà  été  rapportée  dans  le  tome  premier 
du  Nobiliaire  universel  de  France,  j'ai  pensé  qu'il  était 
utile  de  la  reproduire  de  nouveau,  en  citant  toutes  les 
pièces  qui   en  appuient  chaque   degré. 

J'ai  vu,  lu  et  tenu  tous  les  titres  originaux  mentionnés 
dans  cette  généalogie,  qui  a  été  dressée  par  le  célèbre 
dom  Poirier  ;  ils  ont  tous  été  vérifiés  et  enregistrés  par 
la  cour  souveraine  de  la  chambre  des  comptes  du  Dau- 
phiné,  et  d'après  les  arrêts  de  cette  cour,  contradic- 
toirement  rendus  sur  les  conclusions  de  M.  le  procureur- 
général,  les  26  mars  et  10  avril  1790,  en  faveur  de 
nobles  Jean-Claude  et  François-Nicolas  de  Croy-Chanel, 
frères. 

Il  résulte  de  ces  titres  et  arrêts,  ainsi  que  de  mon 
analyse  et  vérification  particulière,  qu'ils  sont  issus  en 
ligne  directe,  masculine  et  légitime  d'André  II,  roi  de 
Hongrie,  fils  de  Bêla   III   et  de  Marguerite   de   Fiance. 

C'est  encore  en  conséquence  de  ces  preuves,  soumises 
à  l'ordre  souverain  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  que 
cet    ordre     illustre    a    maintenu    les    membres    de    cette 


())  On  a  toujours  écrit  indifféremment  Crouy  ou  Croy  ;  les 
anciennes  éditions  des  Mémoires  de  Philippe  de  Commines,  de 
l'année  1524,  disent  Crouy  et  Creux;  les  éditions  modernes 
disent  Croy  :  les  anciens  titres  originaux  de  l'abbaye  de  Notre- 
Dame  du  Gard  portent  toujours  Crouy,  et  les  anciens  cartu- 
laires  du  chapitre  de  Notre-Dame  d'Amiens  portent  toujours 
Croy  :  les  anciens  registres  terriers  de  Pecquigny  portent  tou- 
jours Crouy,  et  parmi  les  hommages  plus  modernes,  on  en  voit 
un  du  premier  juin  1429,  qui  est  rendu  par  Antoine  de  Crouy, 
seigneur  de  Renty,  pour  sa  terre  de  Crouy;  enfin,  le  même 
Antoine  ayant  t'ait  un  vœu  à  Dieu  et  au  faisan,  à  Lille,  le  17 
lévrier  1453,  il  écrivit  son  nom  Crouy  dans  le  courant  de  l'acte 
de  soumission  qu'il  rit  à  cette  occasion,  et  il  le  signa  Croy,  ce 
qui  peut  se  vérifier  dans  les  mémoires  originaux  d'Olivier  de  la 
Marche,   qui    y    était    présent.    Voyez    édit.    de    062,   page    296. 

On  pourrait  encore  produire  une  foule  de  preuves,  qui  de- 
viennent inutiles,  qui  établissent  de  la  manière  la  plus  certaine 
qu'on    a    toujours    écrit    indifféremment    Crouy   ou    Cray. 


DK    CROY.  45 

lamille  dans  le  droit  héréditaire  de  porter  la  décoration 
de  Tordre. 

Ce  privilège  est  fondé  sur  ce  que  le  roi  André  II  ayant 
doté  l'ordre  de  plusieurs  terres,  châteaux  et  de  700  marcs 
d'argent  de  revenu,  pour  des  motifs  que  j'expliquerai 
plus  bas,  il  voulut  y  être  agrégé,  il  en  prit  la  déco- 
ration ,  la  porta  jusqu'à  sa  mort ,  et  il  y  obligea  tous 
ses  enfants  et  leurs  descendants. 

Le  pape  Honnorius  III,  par  sa  bulle  du  25  juin  1217, 
confirma  les  privilèges,  dons  et  concessions  qu'André  II, 
roi  de  Hongrie,  avait  faits  à  l'ordre  de  Saint -Jean  de 
Jérusalem,  et  il  les  incorpora,  ainsi  que  les  privilèges 
et  obligations  de  ses  enfants  et  de  leurs  descendants, 
dans   ladite  bulie. 

Le  titre  original  en  subsiste  encore  dans  les  archives  du 
Vatican.  (Voy.  Renaldi,  Naberat,  l'abbé  de  Vertot,    etc.). 

C'est  donc  en  vertu  de  cette  fondation  royale,  con- 
firmée par  cette  bulle,  que  MM.  de  Croy  portent  auj- 
ourd'hui  cette   décoration. 

On  trouvera ,  à  la  fin  de  cette  généalogie ,  les  arrêts 
qui  ont  été  rendus  sur  l'origine  royale  et  la  filiation 
de  cette  illustre  maison  ;  le  lecteur  pourra  acquérir  par 
la  connaissance  de  ces  pièces,  que  les  preuves  ne  furent 
admises  qu'après  les  discussions  les  plus  approfondies; 
l'examen    et  la   vérification   la  plus   sévère. 

Bêla  III,  second  fils  de  Geiza,  succéda  à  la  couronne 
de  Hongrie,  après  la  mort  de  son  frère  aîné,  Etienne  III; 
il  fut  couronné,  selon  Thwrocz,  un  dimanche  i3  janvier 
1174,  et  il  mourut  le  jeudi  Saint,  18  avril  de  Fan  1196, 
suivant  Albéric  de  Trois- Fontaines ,  après  avoir  régné 
vingt-deux   ans   trois   mois   et  cinq  jours. 

Il  avait  épousé,  i°. ,  Agnès,  fille  de  Renaud  de 
Châtillon  et  de  Constance,  princesse  d'Antioche,  dont 
il  n'eut  point  d'enfants;  20.  ,  en  11 85,  Marguerite  de 
France  (1),  fille  du  roi  Louis  le  Jeune,  veuve  d'Henri 
au    Court-Mante!,    fils  d'Henri    II,    roi   d'Angleterre. 


(1)  Marguerite  de  France,  comtesse  de  Vexin,  fille  de 
Louis  VII ,  dit  le  Jeune ,  roi  de  France ,  et  de  Constance  de 
Castille,  était  sœur  de  Philippe  II,  roi  de  France,  surnommé 
Auguste,  et  grand'tante  de  Saint-Louis;  elle  fut  promise  en 
m  nage,    par    traité   passé    à    Neubourg,      en    Normandie,    en    1160, 


46  DE   CROY. 

Bêla  III,  laissa,  de  la  reine  Marguerite,  deux  fils 
qui  régnèrent  après  lui,  Emeric  et  André,  qui  suit,  et 
une  fille,  nommée  Marguerite,  femme  de  l'empereur 
lsaac  l'Ange. 

I.  André  II,  surnommé  le  Jérosolimitain  (1), 
deuxième  fils  de  Bêla  III,  devint  en  1204,  le  succes- 
seur de  Ladislas  son  neveu  (fils  d'Emeric)  dans  le 
royaume  de  Hongrie.  L'an  12 17,  le  roi  André  se  mit 
à  la  tête  des  croisés,  et  se  rendit  en  Palestine,  sur 
des  galères  que  lui  fournirent  Venise  et  les  autres  villes 
situées  sur  le  golfe  Adriatique  ;  c'était  pour  accomplir 
un  vœu  de  son  père  qu'il*  entreprenait  ce  voyage,  sur 
les  menaces  de  censures  que  le  pape  Honorius  III 
lui  avait  faites  s'il  différait  plus  long-tems.  Ce  prince, 
étant  généralissime  des  croisés,  voulut  loger  dans  la 
maison  des  chevaliers  de  Saint- Jean  de  Jérusalem  ;  il 
fut  tellement  pénétré  des  vertus  héroïques  et  des  vertus 
chrétiennes  qu'ils  pratiquaient  chaque  jour,  qu'il  dota 
cet  ordre  de  plusieurs  terres,  châteaux,  et  de  sept  cents 
marcs  d'argent  de  revenu,  à  prendre  sur  ses  salines  de 
Saloch.  Nous  avons  déjà  dit  qu'il  voulut  être  agrégé  à  l'or- 
dre ;  qu'il  en  prit  la  décoration  et  la  porta  jusqu'à  sa  mort, 
et  qu'il  y  obligea  tous  ses  enfants  et  ses  descendants.  Il 
paraît    que  la  nouvelle   de  quelques   mouvements  excités 


à  Henry  le  Jeune ,  dit  au  Court-Mantel ,  fils  aîné  d'Henry  II , 
roi  d'Angleterre,  qu'elle  épousa  en  n 70;  elle  fut  couronnée 
par  l'archevêque  de  Rouen  en  11 72,  resta  veuve  sans  enfants 
en  n83,  et  prit  une  seconde  alliance  en  n85,  avec  Bêla  III, 
roi  de  Hongrie  (Chronique  de  l'abbé  Robert;  voyez  aussi  Ri- 
gord ,  Guillaume  le  Breton  et  Roger  de  Howeden)  :  la  reine 
Marguerite,  suivant  Bernard  le  Trésorier,  après  la  mort  de 
son  second  époux,  vendit  son  douaire  qui  était  considérable, 
et  passa  en  la  Terre-Sainte,  menant  avec  elle  grand  nombre  de 
chevaliers  et  de  sergents  ;  mais  elle  mourut  à  Acre,  huit  jours 
après  son   arrivée. 

(1)  Nous  ne  marquons  ici  le  premier  degré  que  pour  nous 
conformer  aux  arrêts  de  la  chambre  des  comptes,  qui,  avec 
raison,  ayant  considéré  les  preuves  de  filiation  des  pères  et  aïeux 
d'André  II  comme  suffisamment  connues,  n'ont  commencé  à 
marquer  le  premier  degré  qu'à  André  II,  pour  commencer  par 
lui  la  suite  des  preuves  de  filiation  de  la  maison  de  Croy  de 
Hongrie. 


DE    CROY.  47 

dans  son  royaume,  le  décida  à  hâter  son  retour.  Jacques 
Vitry,  témoin  oculaire,  atteste  (histoire  orient.  1.  3.) 
qu'il  reprit  la  route  de  la  Hongrie,  au  commencement 
de  l'année  suivante  ;  retour  qui  mortifia  extrêmement 
les  rois  de  Jérusalem  et  de  Chypre,  les  ducs  de  Bavière 
et  d'Autriche,  et  les  autres  chefs  de  la  croisade,  qui 
employèrent  inutilement  les  remontrances  et  les  prières 
pour  l'engager  à  les  accompagner  au  siège  de  Da- 
miette,  qu'ils  méditaient  alors  ;  l'excommunication  dont 
le  frappa  ensuite  le  patriarche  de  Jérusalem  n'eut  pas 
plus  d'effet. 

Pour  s'attacher  plus  étroitement  le  clergé  et  la  no- 
blesse, le  roi  André,  l'an  1222,  confirma  et  augmenta 
les  privilèges  que  le  roi  Saint-Étienne  leur  avait  accor- 
dés; un  des  articles  du  diplôme  où  ils  sont  énoncés, 
porte  que  le  roi ,  ni  aucun  de  ses  successeurs ,  ne 
pourra  se  saisir  de  la  personne  d'un  gentilhomme,  s'il 
n'a  préalablement  été  cité  et  juridiquement  convaincu  : 
par  un  autre  article,  il  promet  de  n'imposer  aucune 
taxe  sur  les  nobles  et  les  clercs ,  sans  leur  consen- 
tement ;  et  pour  empêcher  ses  successeurs  de  donner  at- 
teinte à  la  présente  constitution,  André  consent  que 
si  lui,  ou  les  rois  qui  viendront  après  lui ,  veulent 
s'opposer  à  l'exécution  de  ses  privilèges ,  il  soit  permis 
de  lui  résister ,  sans  pouvoir  être  taxé  de  rébellion  ; 
c'est  ce  que  les  Hongrois  appellent  la  bulle  d'or,  parce 
que  cet  acte  fut  scellé  d'un  sceau  de  ce  métal;  on  en  fit 
sept  exemplaires,  dont  un  fut  remis  au  pape,  un  envoyé 
au  Palatin.  André  II ,  mourut  le  7  mars  de  l'année 
1235  ;  il  avait  épousé  i°.  (1)  Gertrude,  fille  de  Berthold  IV, 
duc  de  Méranîe;  20.  Yolande,  fille  de  Pierre  de  Cour- 
tenay,  empereur  de  Constantinople  ;  3°.  le  14  mai  1234, 
Béatrix,    fille  d'Aldrovandin,   marquis   d'Est.    Il  eut  : 


(1)  L'an  12 12,  suivant  Thwrocz,  ou  I2i3,  suivant  Albéric 
de  Trois  Fontaines,  la  reine  Gertrude,  femme  du  roi  André  II, 
fut  égorgée  dans  son  palais,  par'Baneban,  palatin  de  Hongrie, 
pour  avoir  facilité  la  violence  que  le  frère  de  cette  princesse 
avait  faite  à  la  femme  de  ce  seigneur,  dont  il  était  devenu  éper- 
dûment  amoureux.  Albéric  dit  que  Jean,  archevêque  de  Stri- 
gonie,  consulté  sur  cet  assassinat,  fit  une  réponse  amphibolo- 
gique qui  le  mit  à  l'abri  de  l'excommunication  du  pape.  On 
ignore  de   quelle   manière    André  II  vengea   la   mort  de  la  Reine. 


48  DE    CROV. 

Du  premier   lit  : 

1"  Bêla   IV,    qui   lui   succéda   au    trône; 

20.  Coloman,    duc   d'Alicz,    qualifié  roi   des   Russes, 

dans    une     lettre     d'Honorius     III,     à     Berthold, 

patriarche  d'Aquilé  :   Ughelli  ital,  sac.  t.  v,  p.  89; 
3°.  André,   qui   mourut   sans  être   marié,   après  avoir 

été    fiancé  deux   fois  ; 
40.  Elisabeth ,     mariée     à      Louis ,      Landgrave     de 

Thuringe    et    de    Hesse,    et    morte    en    odeur    de 

sainteté,   le    19   novembre    i23i  ; 

Du  second   lit    : 
5°.  Yolande,    femme  de  Jacques    Ier,    roi   d'Aragon; 
Du   troisième   lit  : 

6°.  Etienne,   dit  le  posthume,   qui   suit. 

Il  faut  donc  remarquer  que  c'est  du  troisième  ma- 
riage que  le  roi  André  II,  contracta  avec  Béatrix  d'Est, 
le  14  mai  1234,  qu'est  sorti  le  prince  Etienne,  dit  le 
posthume;  c'est-à-dire,  toute  la  maison  de  Hongrie 
de  Croy.  (Nous  avons  été  obligé  de  rappeler  plusieurs 
fois  cette  époque,  pour  l'opposer  aux  fautes  de  Scohier, 
de  Pontus-Heuterus,   de  la   Morlière,  etc.) 

Après  ia  mort  du  roi  André  II,  sa  veuve,  Béatrix, 
fit  assembler  les  grands  du  royaume,  et  dans  cette 
assemblée ,  elle  fit  constater  qu'elle  était  enceinte  ;  en- 
suite, elle  se  retira  en  Italie,  auprès  du  marquis  d'Est. 
son  père,    où   elle   donna   le   jour  au   prince   Etienne. 

II.  Etienne,  dit  le  posthume,  n'était  pas  encore 
sorti  de  l'enfance ,  qu'il  entreprit  d'usurper  sur  son 
grand-père  le  marquisat  d'Est  ;  mais  ses  complots  ayant 
été  découverts,  il  s'enfuit  en  Espagne  auprès  de  sa 
demi- sœur,  Yolande  (1)  de  Hongrie,  qui  avait  épousé, 
le  8  septembre  1235,  Jayme  ou  Jacques  I,  dit  le  con- 
quérant ,  roi  d'Aragon  ;  ce  fut  alors  que ,  fuyant  la 
vengeance  de  son  aïeul,  qui  poursuivait  ce  jeune  prince, 
il  acquit,  en  passant  en  France,  quelques  droits  sur 
la    terre    de    Croy,    et    dans    les    montagnes    d'Allevard, 


(1)    Née    du     second      mariage     d'André    II   avec     Yolande,     fille 
de  Pierre  de  Couitenay,  empereur  de   Constantin' 


DE    CROY.  4g 

où  il  était  venu  se  cacher  (1)  ;  il  revint  bientôt  à  Ra- 
vennes ,  où  il  fut  élu  pour  prêteur  ;  mais  sa  jeunesse 
et  son  imprudence  ayant  soulevé  contre  lui  les  habitans, 
il  fut  encore  contraint  de  s'enfuir  ;  il  se  sauva  à  Venise. 
C'est  dans  cette  ville,  où  il  avait  épousé  Thomassine 
de  Morosini  (2),  nièce  du  doge  Marin  de  Morosini,  qui 
fut  aussi  duc  de  Candie;  de  ce  mariage  vint  André  III, 
dit  le   Vénitien,    qui  suit. 

III.  André  III,  étant  encore  enfant,  fut  mené  en 
Hongrie  par  sa  mère,  auprès  de  son  cousin  Ladislas, 
dit  le  Cumain ,  roi  de  Hongrie  ,  qui  régnait  alors ,  et 
qui  n'yant  pas  d'enfant,  le  reconnut  pour  Wrum  ou 
duc  de  Hongrie,  qualité  qui  donnait  le  même  droit  au 
trône  de    Hongrie,  que   celui   de  César  à  l'Empire. 

Cependant ,  Ladislas  le  Cumain ,  ayant  été  assassiné 
par  les  Tartares,  le  19  juillet  de  l'année  1290,  An- 
dré III,  qui  était  absent,  se  mit  en  marche  par  l'Au- 
triche,    pour    revenir    en    Hongrie,     prendre    possession 


(1)  Le  traité  du  9  février  1282  ,  contenant  un  partage  entre 
Félix  et  Marc  de  Hongrie,  frères,  et  fils  d'André,  dit  le  Véni- 
tien, contient  la  preuve  que  c'est  le  prince  Etienne  qui  avait 
acquis  ces  droits.  Acte  reçu  par  Etienne  Pilati,  notaire,  avec 
son  monogramme,  produit  en  original  à  ia  chambre  des  comptes 
de  Dauphiné,  où  il  a  été  vérifié,  enregistré  dans  ladite  chambre, 
On  voit  dans  ce  traité  que  Félix,  frère  aîné  de  Marc,  stipula 
expressé  nent  que  ce  partage  .ne  s'étendrait  et  ne  comprendrait 
que  les  biens  situés  en  France.  Nous  verrons  plus  loin  que  Félix 
de  Hongrie  étant  mort  avant  son  père,  et  son  père  ayant  été  dé- 
pouillé de  ses  droits  et  de  sa  couronne ,  cette  réserve  devint 
nulle. 

(2)  Maison  la  plus  illustre  et  la  plus  puissante  de  Venise,  quoi- 
qu'elle ne  soit  nommée  qu'après  les  Contarini  :  elle  a  eu  les 
dignités  héréditaires  de  duc  de  Candie,  de  comte  de  Zara  et 
d'Almisum ,  faveurs  insignes  dans  cette  république  ;  elle  montra 
le  plus  grand  attachement  à  André  III,  et  lui  avançavdes  sommes 
considérables  pour  le  rétablir  sur  son  trône  ;  cette  maison  a 
donné  quatre  Doges  à  la  république;  savoir  :  Dominique  de 
Morosini,  en  1148;  Marin  de  Morosini,  en  1249;  Michel  de 
Morosini,  en  i38o;  et  François  de  Morosini,  en  1688.  Les 
Vénitiens  élevèrent  une  statue  à  ce  dernier,  avant  qu'il  fût 
Doge. 

l3.  A 


50  DE   CROY. 

de   la    couronne,    lorsqu' Albert ,    duc    d'Autriche,   le    fit 
arrêter  (i),   contre  le  droit  des  gens. 

Pendant  sa  détention,  l'empereur  Rodolphe  mit  son 
fils,  ce  même  Albert,  sur  les  rangs  pour  la  couronne 
de  Hongrie;  d'une  autre  part,  Marie  de  Hongrie, 
prétendit  aussi  faire  valoir  ses  droits  sur  le  royaume  de 
Hongrie,  pour  son  fils  Charles  Martel  ;  mais  Rodolphe 
et  Marie,  s'étant  accommodés  par  le  mariage  de  Clé-' 
mence ,  fille  du  premier ,  avec  Charles  Martel ,  fils  de 
Marie  ;  les  prétentions  d'Albert  s'évanouirent.  Ce  fut 
alors  que  le  pape  Nicolas  IV,  s'étant  réuni  au  parti 
de  Marie  de  Hongrie ,  il  déclara  que  le  royaume  de 
Hongrie  appartenait  à  Charles  Martel,  fils  de  Marie  et 
de  Charles  II,  roi  de  Sicile.  André  III  ne  sortit  de 
prison  que  sous  la  condition  qu'il  épouserait  Agnès,  fille 
du  duc  Albert;  mais  aussitôt  qu'il  eut  recouvré  sa  liberté, 
il  prit  les  armes  pour  venger  l'affront  qu'il  venait  de 
recevoir,  et  pour  défendre  sa  couronne. 

Ce  fut  le  [4  août  1290,  qu'il  fut  couronné  roi  de 
Hongrie,  malgré  les  efforts  de  quelques  seigneurs  qui 
l'avaient  trahi,   pour  s'attacher   à  Charles   Martel. 

Mais  pendant  ces  contestations,  et  qu'André  III  faisait 
avec  succès  la  guerre  en  Autriche,  à  Albert,  le  pape 
Nicolas  IV  fit  couronner  Charles  Martel,  pour  lors 
âgé  de  18  ans,  roi  de  Hongrie;  ce  fut,  selon  Villanni, 
à  Naples,  le  8  septembre  1290,  que  se  fit  cette  céré- 
monie par  les  légats  du  pontife,  cérémonie  que  le  pape 
Célestin  V  renouvela,  selon   Madius,   en  1294. 

Cependant,  Charles  Martel  étant  mort  à  Naples  en 
1295,  son  fils  Charobert  succéda  à  ses  prétentions;  il 
vint  en  Hongrie,  sur  la  fin  de  l'année  i3oo,  et  quoi- 
qu'il ne  fût  âgé  pour  lors  que  de  8  ans  ,  il  fut  reconnu 
roi  de   Hongrie,   par  un  grand  nombre  de  seigneurs. 


(1)  Albert  prétendait ,  par  cet  acte  de  violence ,  de  con- 
traindre André  III  d'épouser  sa  fille  Agnès  :  on  verra  par  la 
suite  qu'André  III ,  après  avoir  consenti  ce  mariage  pour  re- 
couvrer sa  liberté ,  protesta  contre  les  promesses  qu'il  avait 
données  pendant  sa  détention,  et  qu'après  avoir  porté  la  guerre 
en  Autriche,  au  centre  des  états  d'Albert,  André  III,  vainqueur 
du  père,  rendit  hommage  aux  vertus  de  sa  fille,  et  qu'il  con- 
sentit  de   sa    propre  volonté  à    épouser   Agnès. 


DE   CROY.  5l 

L'an  i3oi,  au  mois  de  Juillet,  les  seigneurs  du  parti 
d'André  III  l'abandonnèrent,  craignant,  disaient  -  ils , 
de  perdre  leur  liberté,  en  recevant  un  roi  des  mains 
de  l'église ,  et  ils  déférèrent  la  couronne  à  Wences- 
las  IV  (i),  roi  de  Bohême;  mais  ce  prince  ayant  cédé 
ses  droits  à  Wenceslas  (2),  son  fils,  âgé  de  12  ans,  il 
fut  couronné  dans  Albe-royale,  où  l'on  changea  son 
nom  en  celui  de  Ladislas  ;  mais  comme  on  ne  lui 
laissait  que  le  titre  de  roi,  sans  pouvoir,  sans  domaine, 
et  que  d'ailleurs  le  pape  s'opposait  à  cette  élection, 
son  père  prit  le  parti  de  le  rappeler  en  Bohême  en 
i3o4. 

Le  parti  de  Charobert  étant  alors  seul  (André  III 
étant  alors  sans  appui  et  sans  moyens),  il  acquit  une 
si  grande  autorité,  qu'il  se  maintint  définitivement, 
dès   cette   époque,   sur  le  trône  de  Hongrie. 

André  III,  abandonné  de  tous  les  partis  (3),  pour- 
suivi   successivement    par    les    papes    Nicolas    IV,    Céles- 

(1)  Petit-fils,   par    Constance    sa    mère,    du    roi    Bêla    IV. 

(2)  Il  est  important  d'observer  qu'en  i3oi,  après  le  mois  de 
juillet,  c'est-à-dire,  trois  ou  quatre  mois  avant  la  mort  d'An- 
dré III ,  le  désordre  était  à  son  comble  dans  la  Hongrie  ;  que 
Charobert  y  avait  la  plus  grande  part  à  l'autorité,  que  Wences 
las  IV,  roi  de  Bohême,  et  Wenceslas,  son  fils,  venaient  d'être 
élus  rois  de  Hongrie,  et  que  le  dernier  avait  été  couronné  ;  que 
les  évêques  et  les  seigneurs  qui  avaient  la  plus  grande  influence 
étaient  partagés  ;  les  uns  voulaient  Charobert,  les  autres  Wen- 
ceslas ;  en  sorte  qu'André  III,  qui  était  le  roi  légitime,  le  seul 
héritier  mâle  de  la  couronne  de  Saint-Etienne,  fut  en  effet  en- 
tièrement dépouillé  de  l'autorité  royale  avant  sa  mort.  Ce  ne  sont 
donc  pas  les  enfants  d'André  III  qui  ont  été  dépouillés  du  trône, 
c'est  lui-même  :  nous  nous  sommes  appesantis  sur  cette  circons- 
tance, parce  que  quelques  modernes  ont  cru  faire  une  observa- 
tion très-spécieuse,  en  disant  que,  si  André  III  avait  eu  des 
enfants,  ils  se  seraient  présentés  à  la  succession  ;  nous  répétons 
donc  qu'il  n'y  avait  point  de  succession,  point  de  droits,  puisque 
les  papes  prétendaient  en  avoir  revêtu  Charles  Martel  et  sa  pos- 
térité, et  que  lorsqu' André  III  était  mort,  il  ne  lui  restait  ni 
trône,    ni  places   fortes,   ni    soldats. 

(3)  Voyez  Antoine  Bonfinius,  Pierre  de  Rewa,  Jean  de 
Thwrocz,  Pierre  Ranzani,  et  enfin,  l'Art  de  vérifier  les  dates, 
auxquels  nous  nous  sommes  scrupuleusement  attachés,  comme 
étant  les  ouvrages  les  plus  précieux  pour  la  vérité  et  l'histoire  de 
ce   tems. 


52  DE   CROY. 

tin  V,  Boniface  VIII,  par  l'empereur  Rodolphe  et  par 
son  fils  Albert,  par  Wenceslas  IV  et  Wenceslas  son 
fils,  roi  de  Bohême;  enfin,  par  Charles  II,  roi  de 
Sicile,  par  Charles  Martel  son  fils,  et  par  Charobert 
son  petit-fils;  André  III,  dépouillé  de  son  royaume, 
mourut  à  Bude,  le  14  janvier  i3o2,  suivant  le  nécro- 
loge de  Koënigsfelden ,  et  fut  enterré  dans  l'église 
des  frères -mineurs  de  cette  ville,  laissant  son  royaume 
partagé  en  plusieurs  factions  et  dans  la  plus  grande 
confusion. 

Ansi,  pendant  12  années,  que  son  règne  aurait  dû 
durer,  c'est-à-dire,  depuis  le  4  août  1290,  époque 
à  laquelle  il  fut  couronné  roi  de  Hongrie,  jusqu'à  celle 
de  sa  mort,  arrivée  le  14  janvier  i3o2,  il  eut  la  douleur 
de  voir  quatre  concurrents  élus  ou  couronnés  rois  de  son 
royaume  ;  savoir  :  Charles  Martel  et  Charobert  son  fils, 
Wenceslas  IV,  roi  de  Bohême ,  et  Wenceslas  son  fils. 
C'est  ainsi  qu'André  III,  et  sa  postérité,  furent  exclus 
du  trône  de  Hongrie,  et  cette  perte  fut  consommée  par 
cette  circonstance,  que  Félix  de  Hongrie,  son  fils 
aîné,  était  mort  avant  lui  (1),  laissant  trois  enfants 
mineurs,  absents  du  royaume,  et  sans  appui.  Le  second 
fils  d'André  III,  Marc  de  Hongrie,  était  aussi  absent 
de  la  Hongrie,  marié  en  Picardie,  à  une  femme  d'une 
maison  noble  et  riche,  mais  sans  moyens  pour  appuyer 
des  prétentions  à  un  trône,  dont  les  pontifes  et  plu- 
sieurs  rois,   avaient  dépouillé   son   père. 

André  III  avait  épousé;  i°.  Sibylle  Cumana,  fille 
de   Pierre  Cumana   (2) ,    sénateur  de  Venise  ;    ^Q.   Agnès 


(1)  Titre  original  du  5  des  ides  de  décembre  1286  (vérifié 
et  enregistré  à  la  chambre  des  comptes  du  Dauphiné).  La  fon- 
dation de  Marguerite  de  Sicile,  que  nous  citerons  plus  bas, 
ainsi  qu'un  jugement  rendu  par  les  hommes  du  roi  et  le  bailli 
d'Amiens,  prouvent  également  que  Félix  de  Hongrie  était  mort 
avant  son  père  ;  voyez  la  note  page  58,  qui  apprend  le  nom  de 
ces  trois  mineurs,  dont  l'aîné,  Antoine  de  Hongrie,  a  laissé  la 
postérité  de  la  maison   de   Croy  de  Dauphiné. 

(2)  Pontus  Heuterus  de  Delf,  Hist.  de  Bourg.,  imprimée  à 
Anvers  en  1584,  pag.  48  et  suivantes,  réimprimée  à  Louvain  en 
1643,  pag.  212  et  suivantes.  II  faut  lire  cet  auteur  avec  précau- 
tion, parce  qu'il  a  commis  quleques  méprises  ;  il  paraît  qu'il  a 
confondu     André    III,  fils     du     roi     André    II;     avec     André     III, 


DE    CROY.  53 

d'Autriche ,    fille   de   l'empereur   Albert,    et    d'Elisabeth , 
fille  de  Meinard,  duc    de  Garinthie.  Ses  enfants   furent  ; 
Du  premier   lit  : 
i°.  Félix- de    Hongrie,    qui   suit    (i)  ; 

dont  il  s'agit,  qui  n'était  que  petit-fils  du  roi  André  II,  ce  qui 
est  certain ,  c'est  que  le  mariage  d'André ,  troisième  fils  d'An- 
dré II,  fut  arrêté  avec  Marie,  fille  du  duc  de  Gallicie.  Miceslas 
Micislavicz.  Le  pape  Honorius  III,  dans  une  lettre  au  roi  An- 
dré II,  datée  de  la  sixième  année  de  son  pontificat,  parle  de 
ce  mariage,  qui  était  une  des  conditions  auxquelles  Coloman 
(deuxième  fils  d'André  II) ,  que  le  duc  Miceslas  tenait  pri- 
sonnier, devait  obtenir  sa  liberté  ;  mais  le  mariage  n'eut  pas 
lieu  (Rainaldi  ad.  an.  1222  n.  42);  ce  même  prince  fut  fiancé 
une  seconde  fois ,  par  son  père  André  II ,  avec  Isabelle ,  fille 
de  Livon ,  roi  d'Arménie ,  dans  l'espérance  que  le  prince  Hon- 
grois succéderait  à  son  beau-père  :  ce  traité  des  deux  Rois, 
juré  par  eux,  fnt  confirmé  par  le  pape  Honorius  III,  qui  ne 
voulut  jamais,  dans  la  suite,  accorder  au  roi  de  Hongrie  la 
dispense  de  son  serment.  Ainsi,  quand  même  Pontus  Heuterus 
aurait  commis  quelques  méprises  sur  ces  deux  princes  de  même 
nom,  qui  étaient  oncle  et  neveu,  du  moins  il  est  certain  qu'il 
n'en  a  pas  commis  sur  leurs  femmes;  nous  le  prouverons  dans  la 
note  suivante. 

(1)  Cette  filiation  est  rigoureusement  prouvée,  i<>.  par 
le  traité  du  premier  mars  (pièce  cotée  A  127g),  entre  noble, 
puissant  et  magnifique  homme,  seigneur  Félix  de  Hongrie,  inter 
nobilem  et  poteniem  ac  magnificum  virum ,  dominum  Felicium 
Hungarie,  et  les  habitants  du  château  et  mandement  de  Bras- 
tole,  au  sujet  du  droit  de  pâturage  dans  la  forêt  de  Weyaga  ; 
on  y  rappelle  l'usage  où  étaient  les  habitants  d'y  mener  leurs 
chevaux  en  pâturage ,  sur-tout  pendant  la  possession  du  sei- 
gneur André,  qui  s'y  trouve  qualifié  de  père  dudit  seigneur 
Félix;  on  y  observe  qu'il  était  digne,  par  ses  grands  sen- 
timents, de  son  aïeul  royal  :  petentibus  requirentibus  et  humiliter 
supplicantibus  prefato  domino  suo  ipsos ,  per  eumdem  tenevi  et 
manu  teneri  in  dicta  sua  possessione,  in  qua  sunt  et  nunc  usque 
tam  ipsi  quum  eorum  predecessores  fuerunt  premissorum,  et  in  qua 
tam  per  ipsum  dominum  Felicium  Hungarie,  quam  ejus  predeces- 
sores toto  tempore  possessione  sue  tenti  sunt,  et  inviolabiliter 
observati  potissime  etiam  cum  dudum  domino  Andréa  Hungarie 
Venetiani,  predecessore  ac  pâtre  ipsius  domini  magno  corde  digno  ab 
avo  suo  regio.  Ce  traité  est  passé  à  Brastole,  en  présence  de  quatre 
témoins,  dont  le  premier,  Rogerius  Marocenus,  est  qualifié  cornes 
Jadra  ;  il  est  dit  aussi  parent,  conseil  et  tuteur  dudit  seigneur 
Félix    de   Hongrie  ;    deux    des    trois    autres    témoins    sont   qualifiés 


54  DE   CROY. 

2°.  Marc    de     Hongrie,    co- seigneur    de    Croy-sur- 

damoiseaux  ;  il  est  passé  sur  le  mausolée  du  roi  André ,  bisaïeul 
dudit  Félix,  acta  fuerunt  hec  apud  Brastolenum  super  venerandum 
simulacrum  régis  Andrée  pro  avi  dicti  domini  Felicii  Hungarie,  et 
il  est  reçu  par  Antoine  Aynard,  dit  de  Gaules,  notaire  royal, 
qui  déclare  avoir  écrit  ledit  acte  de  sa  main  ,  et  y  avoir  apposé 
le  sceau  du  seigneur  Félix  de  Hongrie;  ego  vero  Antonius  Ay- 
nardi  dictus  de  Gallia  suprema  regiaque,  auctoritate  notarius 
publicus,  premissis  omnibus  una  cum  dictus  testibus  inter  fui ,  et 
hoc  presens  instrumentum  recepi  manu  mea  propria  scripsi,  sigil- 
lumque  domini  Felicii  Hungarie  tradidi  fideliter  requisitus.  Cet 
acte  est  produit  en  original  sur  parchemin,  avec  la  signature 
d' Aynard,  notaire,  avec  son  monogramme  et  le  sceau  encore 
existant,  pendant  par  un  lac  formé  du  parchemin  même  de 
l'acte ,  ledit  sceau  étant  en  cire ,  endommagé  autour  ,  mais 
Técu  restant  "entier,  à  l'exception  d'un  des  guerriers  formant  le 
support  des  armes,  qui  est  emporté  à  moitié.  Les  armes  em- 
preintes sur  ce  sceau  sont,  fascées  d'argent  et  de  gueules  de  huit 
pièces,  timbrées  d'une  couronne  antique  (cette  couronne,  qui 
a  la  forme  d'un  demi-globe,  est  sans  doute  la  couronne  de  Saint- 
Etienne),  ayant  pour  cimier  une  croix  surmontée  d'un  fer  de 
lance ,  avec  deux  guerriers  armés  pour  supports  ;  l'écu  parais- 
sant  suspendu    à  un   arbre. 

2°.  Par  le  traité  de  partage  (pièce  cotée  9  février  1282)  ,  du 
9  février  1282,  intervenu  entre  le  seigneur  Félix  de  Hongrie, 
co-seigneur  de  Crouy,  fils  aîné  du  seigneur  André,  dit  le  Véni- 
tien, d'une  part;  et  le  seigneur  Marc  de  Hongrie,  frère  cadet 
dudit  seigneur  Félix  de  Hongrie,  co-seigneur  de  Crouy,  et  se- 
cond fils  dudit  seigneur  André,  dit  le  Vénitien;  dominus  Feîi- 
cius  Hungarie  condominus  Croviacencis ,  natu-major  dicti  domini 
Andrée  dicti  Venitiani  et  dominus  Marcus  Hungarie,  frater  natu- 
minor  dicti  domini  Felicii  Hungarie,  et  filius  secundus  dicti  domini 
Andrée  dicti  Venitiani,-  dans  lequel  acte  il  est  dit,  entr'autres 
choses,  qu'André,  dit  le  Vénitien,  père  de  Félix  et  de  Marc 
de  Hongrie ,  était  fils  de  l'illustre  prince  Etienne ,  et  que  le 
prince  Etienne  était  fils  d'André  II ,  roi  de  Hongrie  ;  ce  qui 
est  rappelé,  parce  que  les  deux  frères  co-partageants,  Félix  et 
Marc  de  Hongrie,  jurent  l'observation  du  traité  par  l'âme 
sainte  et  terrible  de  l'illustre  roi  de  Hongrie  André ,  leur  bi- 
saieul  :  per  animam  sanctam  et  terribilem  illustris  régis  Hungarie 
Andrée  pro   avi  dictorum  dominorum  &atrum-. 

Il  est  encore  dit  que  l'illustre  prince  Etienne,  de  vénérable 
mémoire,  allant  en  Italie  et  passant  par  la  France  avant  d'aller 
à  Venise,  avait  fait  différentes  acquisitions  de  biens  et  droits  sur 
les  terre,  domaine  et  château  de  Crouy,  et  que,  par  donation 
entre- vif,     il    avait     institué     pour    son     donataire    universel,    son 


DE  CROY.  55 

Somme ,   par  l'abandon  que  son  frère  aîné ,  Félix 

très-cher  fils  l'illustre  seigneur  André,  dit  le  Vénitien;  cum 
olim  ex  venerabili  memoria  illustris  princeps  Stephanus  in  Itaîiam 
par  gentem  Galîiam  transivisset  antequam  Venetas  adveniret  jura 
vactiones ,  acquisitiones ,  transactiones  per  diversas  donationes 
denariorum.  et  actiones  acquisivisset  supra  terrum  dominium  et 
castellum  Çroviaci  dictum  Crouy,  per  donationem  inter  vivos  ele- 
gisset  et  instituisset  universalem  donatarium  suum  charissimum 
filium  illustrent  dominum  Andream  dictum  Venetianum.  Ce  par- 
tage est  fait  par  la  médiation  d'Amédée,  comte  de  Genève,  et 
de  Pierre  du  Peloux,  à  la  part  de  Félix  et  deJRaoul  de  Gler- 
mont,  connétable  de  France,  et  de  Baudouin  de  Guines,  de  la 
part  de  Marc  ;  les  biens  d'Allevard  restent  dans  la  possession  de 
Félix,  et  la  terre  de  Crouy  est  cédée  à  Marc,  qui  s'oblige  à 
donneT  à  Félix,  pour  soulte  de  partage,  la  somme  de  dix-sept 
cents  livres  de  bons  sols  tournois,  payables  dans  trois  mois, 
chaque  livre  comptée  pour  vingt  sols  tournois  du  roi  de  France, 
à  TO  rond.  Une  des  conditions  expresses  et  intégrantes  du  par- 
tage ,  est  que  Marc  de  Hongrie ,  co-seigneur  de  Croy ,  épou- 
serait noble  demoiselle  Catherine  d'Araines  de  Crouy,  co-sei- 
gneure  d'Araines  et  de  Crouy,  parente  desdits  Félix  et  Marc 
(cette  parenté  procédait  des  alliances  qui  existaient  entre  les 
Pecquigny  et  les  anciens  seigneurs  de  Croy,  attendu  que  les 
Pecquigny  tenaient  à  Louis  VII,  roi  de  France,  par  les  comtes 
de  Ponthieu,  et  que  Félix  et  Marc  avaient  pour  trisaieule  Mar- 
guerite de  France,  fille  de  Louis  VII),  et  que  dans  le  cas  au- 
quel ce  mariage  n'aurait  pas  lieu,  le  partage  serait  nul  :  pour 
assurer  le  paiement  de  la  somme  promise ,  Marc  de  Hongrie, 
co-seigneur  de  Crouy,  laisse  en  otage,  dans  le  château  d'Alle- 
vard ,  du  consentement  du  Dauphin ,  quatre  gentilshommes , 
savoir  :  Guillaume  de  Pequini,  Hugues  de  Monchi ,  Gillet  de 
Mailli  et  Guillaume  de  Bouflers  de  Champigneules ,  qui  doivent 
être  gardés  et  entretenus  aux  frais  de  Marc,  selon  l'illustre  ori- 
gine des  otages,  secundum  illustres  origines  dictorum  dominorum. 
Félix  de  Hongrie,  dit  Crouy-Chanel ,  et  Marc  de  Hongrie, 
oo-seigneur  de  Crouy ,  à  l'exemple  des  nobles  seigneurs ,  comtes 
de  Savoie  et  comtes  de  Maurienne,  promettent,  par  uu  pacte 
exprès  de  famille,  de  se  soutenir  et  défendre  mutuellement 
dans  toutes  les  occasions  et  dans  tous  les  tems,  par  toutes  sortes 
de  contrats  et  de  toute  manière,  tant  en  hommes  qu'en  deniers, 
et  de  toutes  leurs  forces  de  corps  et  d'âme,  contre  toutes  atta- 
ques qui  pourraient  leur  être  faites,  tant  dans  leur  honneur  que 
dans  leurs  biens,  et  à  cet  effet,  ils  s'obligent  de  renouveler  les 
alliances  des  deux  maisons  qu'ils  formaient,  toutes  les  fois  que 
l'occasion  s'en  présenterait,  et  que  la  chose  serait  possible,  avec 
la    permission    et    le    consentement   de    la    sainte    Eglise   romaine 


56  DE  CROY. 

lui    fit    par    le    traité    de    partage    du     9    février 

et  des  princes  chrétiens,  sans  égard  et  sans  distinction  relative- 
ment à  la  fortune  et  aux  biens  de  l'une  et  de  l'autre  des  deux 
branches  de  ladite  maison  ;  les  deux  frères  s'obligent  encore  ré- 
ciproquement ,  tant  pour  eux  que  pour  leurs  descendants ,  de 
porter,  dans  leurs  armoiries,  les  couleurs  blanche  et  rouge,  et 
de  ne  se  servir  jamais  d'autre  cri  de  guerre  que  de  celui  du  saint 
nom  de  Jérusalem,  comme  ayant  été,  lesdits  couleurs  et  cri 
de  guerre,  toujours  en  usage  et  adoptés  par  tous  les  seigneurs, 
rois  et  princes,  pères,  aïeux  et  bisaïeux  desdits  seigneurs  con- 
tractants, et  que  ces  couleurs  et  cri  de  guerre  avaient  été  con- 
servés en  mémoire  des  différentes  guerres  qu'ils  avaient  faites  à 
Jérusalem;  qui  dictus  alalgamus  gentilitius  (Jérusalem)  dicteque 
colores  (albe  et  rubre),  diçtis  dominis  omnibus  regibus  et  princi- 
pibus  patribus  avis  et  pro  avis  dictorum  dominorum  supra  nomina- 
torum  semper  fuerunt  consueta  adoptata,  et  quod  ab  illis  fuerint 
reportata  ex  multis  bellis  Hierosolimitanis  quodque  illa  omnibus 
turneamentis  portaverint ,  acclamaverint  et  proclamaverint  ;  acte 
passé  à  Allevard,  dans  la  tour  de  Treuil,  en  présence  des  nobles 
hommes  le  seigneur  d'Aix;  Aimard  de  la  Tour,  seigneur  de 
Vinay;  Remond  d'Agoult,  seigneur  de  Beaurière  ;  Guillaume 
d'Avalon  ;  Siboud  de.  Clermont,  et  Gérard  de  Bellecombe  :  reçu 
par  Etienne  Pilati,  notaire  impérial  et  delphinal,  par  lui  gros- 
soyé    avec    son    monogramme  ;    grosse    originale   en   parchemin. 

3°.  Par  la  quittance  (pièce  cotée  27  avril  1282)  réciproque 
du  27  avril  1282,  .entre  le  seigneur  Félix  de  Hongrie,  dit  Crouy- 
Chanel,  et  le  seigneur  Marc  de  Hongrie,  co-seigneur  de  Crouy, 
son  frère  cadet,  passée  en  exécution  du  traité  ci -dessus,  par 
laquelle,  entr'autres  choses,  ledit  Félix  de  Hongrie  reconnaît 
avoir  reçu  de  Marc,  son  frère,  dix-sept  cents  livres  tournois, 
promises  par  le  susdit  traité  de  1282,  dont  les  deux  frères  se 
passent  quittance  respective,  relativement  audit  traité,  dont 
ils  jurent  encore  l'observation  sur  les  saints  évangiles  et  sur  lame 
sainte  et  terrible  de  l'illustre  roi  de  Hongrie,  André,  bisaïeul 
desdits  frères  contractants ,  per  animam  sanctam  et  terribilem 
illustris  régis  Hungarie,  Andrée,  pro  avi  dictorum  dominorum 
fratrum.  Ensuite  de  cette  quittance,  il  y  est  dit  que  de  ce  mo- 
ment les  nobles  Guillaume  Pequini  ,  Hugues  de  Monchi , 
Gillet  de  Mailli  et  Guillaume  de  Bouflers,  retenus  en  otage  au 
château  <TAllevard ,  par  ledit  traité  du  g  février  1282,  étaient 
libres  et  pouvaient  partir;  cet  acte  est  passé  à  Allevard,  dans  la 
tour  du  Treuil,  en  présence  des  nobles  seigneurs  Gilles  d'Alle- 
mand, mandé  par  le  Dauphin  en  l'absence  du  bailli  de  Graisi- 
vaudan  ;  Guillaume  d'Allemand  ;  Jean  d'Arvillars  ;  Mathieu  de 
Roye  et  Aldebert  d'Estrées  ;  acte  reçu  par  ledit  Etienne  Pilati, 
notaire    impérial    et   delphinal,     avec    le    monogramme    dudit    no- 


DE    CROY.  57 

1282.   On   présume  que  ce    fut  lui    qui    fonda    la 

taire  au  commencement  et  à  la  fin  de  l'acte,  qui  est  une  grosse 
original  en  parchemin. 

40.  Par  une  donation  pour  œuvres  pies  faites  par  Marc  de 
Honguerie,  chevalier,  fi  ex  mon  redoubte  seigneur  Andrieu,  duc 
de  Honguerie  et  sire  en  partie  de  Croy,  de  seur  Soume,  au  chapitre 
de  Notre  -  Dame  d'Amiens ,  de  quelques  droits  à  prendre  au 
Mesnil  sur  Rokencourt;  ladite  donation  ratifiée  par  monseigneur 
Félix,  mon  aisne  frère,  et  scellé  de  son  sceau.  Ladite  donation 
faite  en  l'an  de  grâce  1284 ,  au  mois  de  février  (  l'original  de 
cet  acte  est  aux  archives  du  chapitre  de  Notre-Dame  d'Amiens, 
et  dans  le  6e  vol.  des  cartulaires,  d'où  il  a  été  copié  et  collationné 
mot  à  mot,  page  42,  coté  en  tête  XVII). 

5o.  Par  une  investiture  (pièce  cotée  B  1286),  et  quittance 
de  lods  accordées  à  Guillaume  Dedin,  par  dame  Guigone,  dame 
de  la  Tour  d'Allevard.  Cette  investiture  est  dans  l'acte  même 
de  vente,  sous  la  date  du  5  des  ides  de  décembre  1286,  indic- 
tion 14e.,  reçu  par  Hugo  Guenesii  d'Allevard  ,  notaire  public 
impérial ,  original  sur  parchemin ,  avec  le  monogramme  du 
notaire  au   commencement    et  à   la  fin. 

60.  Par  un  jugement  d'assises ,  rendu  à  Amiens ,  par  les 
hommes  le  Roy,  en  présence  du  bailli  d'Amiens,  l'an  1290,  le 
lundi  après  la  fête  de  Saint  -  Barnabe,  apôtre;  on  voit,  dans 
cette  pièce,  qui  est  remarquable,  que  noble  dame  medame  Gui- 
gonne  de  le  Chambre,  dame  en  paitie  de  le  Tour  d'Alleuard  en 
Dalphinel  ;  comme  feme  ueue  de  feus  noble  seigneur  Félix  de  Hon- 
guerie, chevalier  et  aisne  fiex  noble  prince  mon  segneur  Andrieu 
duc  de  Honguerie  et  ausssi  corne  ayans  le  deseurdite  dame  ueue  le 
bail  de  ches  trois  enfants  Antoine  Andrieu  et  Jean  de  Honguerie 
desaagies  et  meneur  daage;  on  voit,  dis-je,  qu'elle  plaidait  contre 
mon  segneur  Marc  de  Honguerie,  chevalier,  sire  en  partie  de  Croy 
de  seur  Soume  et  d' A  raines,  et  puisne  frère  de  feus  segneur  Félix 
de  seur  dit,-  pour  que  le  susdit  Marc  payât  au  chapitre  d'Amiens 
une  somme  de  5oo  liv.  parisis,  qu'il  devait  à  Félix,  pour  prix 
de  certains  droits  sis  à  Guyancout,  qu'il  avait  acquis  de  Félix, 
et  que  ledit  Félix  avait  léguées  par  son  testament  audit  chapitre, 
pour  être  employées  en  aumônes  et  oeuvres  pies. 

70.  Par  une  fondation  de  messes  perpétuelles  de  l'année  1292, 
au  mois  d'août,  le  jeudi  avant  la  décolation  de  Saint  Jean-Bap- 
tiste, faite  par  Marguerite  de  Sicile ,  femme  de  mon  segneur 
Charles,  quens  de  Valois.  Pour  le  remède  et  pourffit  de  lame  de 
feus  noble  chevalier  Félix  de  Honguerie  notre  cousin,  jadis  se- 
gneur en  partie  de  Croy  de  seur  Soume  et  aisne  fiex  de  très  noble 
prince  Andrieu  de  Honguerie,  notre  cher  oncle:  pour  laquelle  fon- 
dation elle  donna  au  chapitre  de  Notre-Dame  d'Amiens,  avec 
le    consentement    de    l'évêque,    les    dîmes    qu'elle    avait    à    prendre 


58  DE   CROY. 

maison  des  ducs  de  Croy  et  d'Havre ,   princes  de 
Solre,  etc.,  etc.  ; 


au  terroir  et  en  la  #ville  d'Arviller ,  et  qu'elle  avait  acquises  du 
segneur  Guis  de  Chastellon. 

8°.  Par  l'obit  de  Félix,  dont  voici  la  figure  mot  à  mot,  telle 
qu'elle  se  trouve  dans  les  nécrologes  de  Notre-Dame  d'Amiens  : 
Obitus  Felicis  Hungarie  militis  nobilissimi  quondam  condomini 
de  Croyato  supra  Somonam  etfilii  natu  majoris  nobillissimi  principis 
Andrée  Hungarie  et  domine  Sibylle  Cumane  venetorum.  Pro  quo 
domina  Margareta  Sicilie  uxor  domini  Caroli  Comitis  vadi  conso- 
brina  dicti  Filicis  per  patrem  sicut  et  matrem  fundavit  missam 
perpetuam  in  cappella  sancti  Joannis-Baptiste,  pro  qua  dédit  huic 
ecclesie  partem  decimarium  vil  d'Arvilliers  in  cujus  anniversavio 
dividentur  XX  sol  supra  decimarum  d'Arvillers.  (Cette  pièce  se 
trouve  en  original  dans  les  archives  de  Notre  -  Dame  d'Amiens 
et  dans  les  nécrologes,  savoir  :  dans  un  gros  in-folio  en  parche- 
min, coté  au  dossier  33,  page  167,  n»  18  du  mois  de  juin.  Il 
se  trouve  encore  dans  un  autre  nécrologe  grand  in-folio  en  par- 
chemin, coté  au  dossier  necrologium,  à  la  pag.  58,  no.  19  du 
mois  de  juin.) 

90  Enfin ,  par  la  fondation  de  l'obit  de  Marc  de  Hongrie , 
faite  en  l'église  de  Notre-Dame  d'Amiens,  ainsi  que  celle  de  son 
frère  aîné  Félix,  que  nous  venons  de  rapporter,  et  dont  la  te- 
neur suit  mot  à  mot,  telle  qu'elle  se  trouve  dans  les  nécrologes 
de  ladite  église  :  Obitus  Marci  Hungarie  militis  nobilissimi  Con- 
domini de  Croyaco  supra  Somonam  et  jilii  N.  Minoris  illustris 
principis  Andrée  Hungarie  et  domine  Sibylle  Cumane  Venetarum 
fundationis  domine  Elisabeth  de  Renti,  uxoris  nobilissimi  domini 
Guillelmi  de  Croy,  filioli  dicti  domini  Marci  in  cujus  anniversa- 
rio  XL  sol  dividentur  capiendos  supra  campum  situm  in  Maisnilio 
supra  Roquencourt  et  supra  villam  dictam  viam  di  Croyaco  in  ter- 
ritorio  Vinacurti.  (  Cette  pièce  se .  trouve  en  original  dans  les 
archives  de  Notre-Dame  d'Amiens  et  dans  les  nécrologes,  sa- 
voir :  dans  celui  qui  est  coté  au  dossier  33,  à  la  pag.  191,  et  au 
n°.  17  du  mois  de  juillet,  et  dans  celui  coté  au  dossier  necrolo- 
gium ;  il  se  trouve  à  la  page  3  de  la  seconde  partie,  et  au  no.  16 
du  mois  de  juillet.)  Ces  fondations  d'obit  nous  ayant  paru  de  la 
plus  haute  importance,  nous  les  avons  données  en  entier,  ainsi 
que  la  donation  de  Marc,  de  l'année  1284;  le  jugement  d'assise 
de  Tannée  1290,  et  enfin,  la  fondation  de  Marguerite  de  Sicile 
de  l'année  1292. 

Nous  avons  placé  ces  pièces  immédiatement  avant  celles  qui 
concernent  la  principauté  de  Chimay  et  le  duché  de  Cambray, 
dans  lesquelles  l'empereur  Maximilien  (  en  conséquence  des 
pièces  que  nous  venons  de  produire),  reconnaît,  atteste  et  pro- 
clame   l'origine    de    la    maison    de    Croy,    comme    issue    en    ligne 


DE    CROY.  59 

Du  second   lit  : 

3°.  Elisabeth  (  1  )  de  Hongrie  qui ,  s'étant  re- 
tirée ,  pendant  les  troubles  de  la  Hongrie ,  dans 
les  montagnes  du  Dauphiné,  auprès  de  la  famille 
de  son  frère  Félix ,  finit  par  se  rendre  dans  le 
couvent  des  dominicaines  de  Toess,  en  Suisse, 
où   elle  finit  ses  jours  en   odeur  de  sainteté. 

Il  eut  aussi  un  fils  naturel,  nommé  Pierre  de 
Tarentaise. 

IV.  Félix  de  Hongrie,  comme  fils  aîné  d'André  III, 
aurait  dû  succéder  au  trône  de  Hongrie,  mais  il  mourut 
douze  ans    environ    avant    son    père ,    et    son    père    lui- 


directe  et  masculine  des  anciens  rois  de  Hongrie  ;  les  quatre 
autres  pièces,  qui  sont  le  traité  du  premier  mars  1279,  le  traité 
de  partage  du  9  février  1282,  la  quittance  réciproque  du  27  avril 
1282,  et  enfin  l'investiture  du  5  des  ides  de  décembre  1286,  et 
dont  nous  avons  donné  l'analyse  telle  qu'elle  se  trouve  mot  à 
mot  dans  l'arrêt  de  la  chambre  des  comptes,  et  exactement  con- 
formes à  l'analyse  que  M.  le  procureur  général  a  faite  desdits 
titres  dans  ses  conclusions  :  ces  quatre  pièces ,  dis  -  je ,  après 
avoir  été  vérifiées  à  la  chambre  des  comptes,  ont  été  enregis- 
trées par  arrêt  de  ladite  Cour.  Lesquelles  [onze  pièces  (en  y  com- 
prenant les  deux  pièces  relatives  à  la  principauté  de  Chimay  et 
au  duché  de  Cambray),  prouvent,  avec  le  dernier  degré  de  force 
et  d'évidence,  que  Félix  de  Hongrie,  dit  Croy  -  Chanel,  était 
fils  d'André  III,  dit  le  Vénitien,  petit  -  fils  du  prince  Etienne  de 
Hongrie,  dit  le  Postume,  et  arrière  -  petit  -  fils  d'André  II,  roi 
de  Hongrie  ;  que  ledit  Félix  avait  épousé  Guigonne  de  la 
Chambre,  dame  de  la  Tour  d'Allevard  en  Dauphiné,  dont  il  eut 
trois  enfants ,  savoir  :  Antoine  de  Hongrie  (  qui  suit  ),  André 
et  Jean  de  Hongrie,  et  enfin  que  ledit  Félix  de  Hongrie,  dit 
Croy -Chanel,  avait  un  frère  cadet  nommé  Marc  de  Hongrie, 
co-  seigneur  de  Croy  et  d'Araines,  qui  a  laissé  la  postérité  des 
princes  de  Croy. 

(1)  Le  silence  que  les  modernes  ont  gardé  sur  cette  princesse 
est  remarquable,  car  son  existence  est  une  vérité  authenthique;  il 
est  certain  que  ce  furent  ses  soins  réunis  à  ceux  de  la  reine  Agnès, 
sa  mère  (alors  veuve  du  roi  André  III),  qui  firent  faire  une 
trêve,  l'an  i3>^3,  entre  les  Bernois,  qui  étaient  soulevés  et  com- 
mandés par  Rodolphe  d'Erlach ,  et  l'empereur  Albert,  grand- 
père  maternel  de  la  princesse  Elisabeth,  dont  il  s'agit.  (Voyez 
l'Art  de  vérifier  les  dates,  tome  II,  pag.  55;  voyez  aussi  Josias 
Simler  de  Rep.  Helvet.,  1.    1.) 


60  DE   CROY. 

même  avait  été  entièrement  dépouillé  de  ses  états  avant 
sa  mort  \  ce  que  nous  avons  précédemment  démontré  : 
c'est  le  concours  de  ces  circonstances  qui,  ainsi  que 
nous  l'avons  déjà  marqué,  exclut  du  trône  de  Hongrie 
les  arrières  petits -enfants  d'André  II,  ses  légitimes  hé- 
ritiers. 

On  voit  par  un  traité  (i)  du  premier  mars  1279,  qu'à 
cette  époque,  Félix  habitait  le  château  de  Brastole,  en 
Dalmatie,  éloigné  de  huit  ou  dix  lieues  de  France,  environ, 
des  villes  de  Spalatro  et  d'Almisum,  où  Roger  de  Moro- 
sini,  son  oncle  et  son  tuteur,  commandait  pour  les  Véni- 
tiens :  c'est  par  cette  raison  que  Roger  de  Morosini  est 
nommé  dans  le  traité  du  premier  mars  1279,  et  comme 
présent,  et  comme  conseil  de  Félix  de  Hongrie,  qui 
était   encore   bien   jeune   à   cette   époque. 

Mais  les  pirates  ayant  fait  plusieurs  entreprises  sur  la 
ville  d'Almisum,  dès  Tannée  1276,  Roger  de  Morosini 
fut  contraint  de  se  retirer  à  Venise,  avec  Félix  de 
Hongrie,  son  neveu,  vers  la  fin  de  l'année  1279,  d'où 
il  fut  envoyé  avec  Marc  de  Hongrie,  son  frère,  dans 
les  montagnes  d'Allevard,  en  Dauphiné,  et  dans  les 
mêmes  propriétés  que  le  prince  Etienne  avait  acquises 
lorsque,  poursuivi  par  son  grand  père,  il  fut  contraint 
de  s'enfuir  de   la   ville  d  Est. 

Félix  de  Hongrie,  abandonné  à  sa  jeunesse,  poursuiv 
par  la  malveillance  et  l'influence  secrète  de  Charles  Ier, 
comte  de  Provence,  qui  méditait  l'usurpation  du  royaume 
de  Hongrie,  depuis  qu'il  avait  marié  sa  fille  à  Ladislas 
le  Cumain,  roi  de  Hongrie,  dont  il  n'eut  pas  d'enfants: 
Félix  se  fixa  en  Dauphiné,  par  le  mariage  qu'il  contracta 
avec  Guigone  de  la  Chambre  (2),  dame,  en  partie,  de  la 

(1)  Pièce  coté  A,  127g.  Lorsque  l'on  a  fait,  à  la  chambre 
des  comptes,  1  inventaire  des  titres  qui  servent  à  établir  la  Filia- 
tion de  la  maison  de  Croy,  la  pièce  la  plus  ancienne  de  chaque 
génération  fut  cotée  par  la  lettre  A;  la  seconde,  plus  ancienne, 
fut  cotée  par  la  lettre  B,  et  ainsi  de  suite  :  de  manière  que,  dans 
chaque  génération,  les  pièces,  à  commencer  par  la  plus  an- 
cienne, sont  cotées  A,  B,  C,  etc.  Nous  avons  cru  nécessaire 
de  donner  cette  explication,  afin  que  le  lecteur,  en  retrouvant 
les  mêmes  lettres  pour  les  cotes,  ne  croye  pas  qu'il  y  a  des  répé- 
titions. 

(2)  Cette  alliance  est  prouvée  par  le  jugement  d'assise  de  i2<jo, 
par    l'investiture   de    5    des    ides   de   décembre    1286,  et    par   l'obit 


DE    CROY.  6i 

Tour  d'Allevard,  fille  de  Guillaume  de  la  Chambre,  dit 
Montaigne  et  de  Guigone,  fille  d'Aimon  de  Saint-Pierre, 
jadis  co-seigneur  de  la  '  Tour   d'Allevard. 

Parmi  les  possessions  qui  étaient  échues  à  Félix  de 
Hongrie,  ensuite  du  traité  de  partage  du  9  février  1282, 
qu'il  avait  fait  avec  Marc  de  Hongrie,  son  frère,  il 
avait  eu,  entr'autres  choses,  les  biens  qui  étaient  sis  à 
Bellecombe  (près  d'Allevard) ,  que  l'on  appelait  le  do- 
maine de  Chanel,  ou  Chanay,  ou  bien  Chaunais,  avec 
les  biens  sis  à  Allevard,  et  il  avait  cédé  à  son  frère 
Marc ,  ensuite  de  ce  partage ,  les  droits  qu'il  avait  sur 
la  terre  de  Croy;  il  résulta  naturellement  de  ce  nouvel 
état  de  choses,  que  Marc  ajouta  plus  souvent  le  nom 
de  Croy  à  son  véritable  nom  qui  était  Hongrie  ,  et  que 
Félix  y  ajouta  plus  souvent  celui  de  Chanel  à  cause  de 
cette  terre  qui  resta  plus  de  trois  siècles  dans  sa  famille. 

Il  est  donc   important   d'observer   que   c'est  à  dater  de 


d'Antoine  de  Hongrie  de  Croy,  son  fils  ;  les  deux  premières 
pièces  produites  dans  les  preuves  de  Félix;  l'autre  le  sera  dans 
les  preuves  d'Antoine,  qui  suivent. 

Comme  on  pourrait  être  surpris  de  l'alliance  de  Félix  de 
Hongrie  avec  Guigone  de  la  Chambre,  à  raison  de  la  distance 
des  rangs  et  de  l'éloignement  de  leur  patrie ,  il  ne  sera  pas  inu- 
tile de  prévenir  que  la  maison  des  anciens  comtes  de  la  Chambre 
est  la  plus  ancienne  et  la  plus  illustre  de  toute  la  Savoie ,  après 
les  ducs  de  ce  nom,  et  que,  d'ailleurs,  les  propriétés  de  Félix, 
sises  à  Allevard  et  à  Bellecombe,  étant  contiguës  avec  celles  de 
Guillaume  de  la  Chambre  (père  de  Guigone,  femme  de  Félix), 
à  cause  de  la  Tour  d'Allevard,  que  ledit  Guillamue  tenait  de  sa 
femme  Guigone,  fille  d'Aimon  de  Saint- Pierre  ;  il  en  résulte, 
dis-je,  que  cette  branche  de  la  maison  des  comtes  de  la  Chambre 
habitait  à  Allevard,  ainsi  que  Félix  de  Hongrie. 

On  trouve  dans  les  anciens  registres  de  la  chambre  des  comp- 
tes du  Dauphiné  plusieurs  titres  conformes  à  ce  que  nous  ve- 
nons de  dire,  et  où  l'on  voit  que  la  mère  de  Guigone  de  la 
Chambre,  femme  de  Félix,  s'appelait  Guigone  de  Saint  -  Pierre, 
qu'elle  était  dame  de  la  Tour  d'Allevard,  fils  d'Aimon  de  Saint- 
Pierre,  et  qu'elle  avait  épousé  Guillaume  de  la  Chambre,  dit 
Montaigne;  ce  Guillaume  de  la  Chambre  testa  en  'i3o2  (voyez 
Guichenon,  2e  vol.,  pag.  1197);  il  était  frère  de  Jean,  comte 
de  la  Chambre,  et  ils  étaient  tous  deux  fils  de  Richard,  comte 
de  la  Chambre,  à  qui  Paradin  donne  pour  femme  Marie  de 
Flandres,  mais  sans  preuves;  du  moins  Guichenon  ne  les  a  pas 
données. 


62  DE   CROY. 

l'époque  du  traité  de  partage  du  9  février  1282,  que 
l'on  verra  plus  souvent  les  noms  de  Croy  et  de  Chanel 
ajoutés  à  celui  de  Hongrie,  qui  était  le  véritable  nom 
de  cette  maison;  que  souvent,  d'abord,  ils  ne  furent 
qu'ajoutés  au  nom  de  Hongrie,  mais  qu'enfin  ils  l'ont 
presqu'entièrement  remplacé . 

Félix  de  Hongrie  mourut  dans  le  courant  de  l'année 
1289  (c'est-à-dire  environ  douze  ans  avant  son  père). 
Des  mémoires  domestiques  disent  (en  s'appuyant  de  la 
fondation  de  Marguerite  de  Sicile),  que  sa  mort  fut 
avancée  «  par  Charles  Ier.,  roi  de  Naples,  prince  rempli 
»  de  valeur,  mais  ambitieux  et  cruel,  qui  méditait 
»  l'usurpation  de  la  Hongrie,  depuis  qu'il  avait  marié 
»  sa  fille  (1)  Marie  avec  Ladislas-le-Cumain ,  roi  de 
»  Hongrie,  celui  qui  s'était  couvert  d'infamie  par  la 
»  manière  cruelle  dont  il  avait  fait  mourir  Conrandin, 
»  et  qui  passait  pour  être  l'auteur  de  la  mort  (2)  de  Saint- 


(1)  Elle  est  quelquefois   appelée  Isabelle. 

(2)  Gianone  rapporte  que  saint  Thomas  d'Aquin  avait  été 
professeur  de  théologie  dans  l'université  de  Naples,  et  qu'ayant 
été  témoin  de  toutes  les  violences  de  Charles,  ce  prince  le  fit 
empoisonner,  dans  la  crainte  que  ce  saint  docteur  n'irritât  l'es- 
prit du  Pape  contre  lui,  par  le  récit  des  choses  dont  il  avait  été 
témoin.  Quoi  qu'il  en  soit,  saint  Thomas  d'Aquin  mourut  le  7 
mars  1274,  à  l'abbaye  de  Fosse-Neuve,  étant  en  route  pour  se 
rendre  au   concile  de  Lyon. 

Sans  affirmer  l'imputation  que  l'auteur  du  manuscrit  fait  à 
Charles  Ie*.,  nous  remarquerons  que  toutes  les  actions  de  ce 
prince  furent  marquées  par  l'ambition  et  la  cruauté,  et  qu'étant 
devenu  comte  de  Provence,  par  les  droits  de  sa  femme  Béatrix, 
comtesse  de  Provence ,  ce  prince ,  qui  était  devenu  très  -  puis- 
sant, pouvait  d'autant  plus  facilement  comprimer  Félix  et  sa 
famille,  qu'une  partie  des  propriétés  d'Humbert  I*1".,  dauphin 
de  Viennois,  relevait  de  son  autorité,  à  cause  du  comté  de 
Provence. 

Cette  malheureuse  influence  se  trouva  prolongée  encore  par 
la  succession  de  son  fils  Charles  II,  roi  de  Naples,  au  comte  de 
Provence.  On  doit  se  rappeler  que  ce  même  Charles  II  était  le 
plus  grand  ennemi  d'André  III  et  de  sa  maison,  et  il  n'est  que 
trop  vraisemblable  qu'il  ne  cessa  pas  de  la  poursuivre  en  Dau- 
phiné,  lorsque  sa  puissance  et  le  voisinage  de  la  Provence  et  du 
Dauphiné  lui  en  donnait  des  moyens  si  faciles  :  il  était  au 
surplus  aisé  de  prévoir  qu'en  fixant  simplement  cette  maison 
en    Dauphiné,    on    lui    ôterait    toute    espèce   de    ressources,    soit 


DE   CROY.  63 

»  Thomas  (dit  l'auteur  du  manuscrit),  pouvait  bien 
»  avoir  entrepris  de  détruire  les  héritiers  mâles  du 
»  royaume  de  Hongrie,  afin  que  ce  royaume  tombât 
»  dans  sa  famille,  mais,  sa  mort,  arrivée  dans  le  courant 
»  de  cette  même  année,  arrêta  ses  projets  ». 

Quoiqu'il  en  soit,  Félix  de  Hongrie  mourut  à  la  fleur 
de  son  âge,  selon  l'expression  de  la  fondation  de  Mar- 
guerite de  Sicile,  laissant,  de  Guigone  de  la  Chambre, 
son   épouse,    trois   enfants  ;   savoir   : 

i°.  Antoine  de  Hongrie,   qui  suit   (i)  ; 

en  avilissant  sa  haute  condition,  soit  en  lui  ôtant  les  ressources 
pécuniaires  et  celles  du  crédit  :  ces  moyens  obtinrent  tout  l'effet 
qu'on  s'en  était  promis,  car  on  verra  qu'Antoine  de  Hongrie 
ne  prenait  plus  que  la  qualité  de  très -noble  chevalier,  et  quel- 
quefois celle  de  chevalier  seulement  ;  en  sorte  qu'ayant  épousé 
une  demoiselle  Commiers,  très -noble  à  la  vérité,  mais  peut 
riche,  ceux  de  sa  maison  se  trouvèrent  bientôt  réduits  à  la  con- 
dition ordinaire  de  cadets  de  grande  maison,  quoiqu'ils  fussent 
les  légitimes  héritiers  du  trône  de  Hongrie. 

(i)  Cette  filiation  est  rigoureusement  prouvée  ,  i°.  par  le 
jugement  d'assise  de  l'année  1^90 ,  que  nous  avons  produit 
parmi  les  preuves  de  Félix ,  et  dans  lequel  il  est  dit ,  que  le 
seigneur  Antoine  de  Hongrie  était  fils  aîné  de  feu  noble  seigneur 
Félix  de  Honguerie ,  et  de  noble  dame  Medame  Guigone  de  la 
Chambre,  dame  en  partie  de  la  Tour  d'Allevard  en  DalphineU 

2°.  Par  une  quittance  (pièce  cotée  A,  i3og),  concédée  à 
noble  Guillaume  de  Commiers,  d'Allevard,  damoiseau,  par 
noble  Ambroisie  de  Commiers ,  femme  de  noble  Antoine  de 
Croy-Chanel,  chevalier,  fils  de  noble  seigneur  Félix  de  Croy- 
Chanel;  nobilis  Ambrosia  de  Commeriis ,  uxor  nobilis  Anthonii 
Crouy-Chanelis,    militïs  filii    nobilis    domini   Felecii    Crouy  -Cha- 

neli Solvit    et    quitavit   et    delibcravit    dominum     Guillermum , 

Commerii  de  Allavardo ,  de  omni  fide  jussione  in  qua  eidem 
Ambrosie  tenebatur  pro  dote  sua  :  acte  reçu  Aymond  -  Combri , 
notaire  impérial  et  delphinal  à  Goncelin ,  i3oq,  indiction  7e, 
sans  date  de  mois,  original  avec  le  monogramme  du  notaire. 

3o.  Par  une  reconnaissance  (pièce  cotée  B,  i3i6),  en  em- 
phythéose  du  16  juin  i3i6,  indiction  14e,  passée  par  Guillaume 
de  Genton  d'Allevard,  en  faveur  de  noble  homme  le  seigneur 
Antoine  de  Croy-Chanel,  chevalier  seigneur  de  la  Tour  d'Alle- 
vard, de  plusieurs  fonds  désignés  dans  cet  acte,  ad  opus  nobilis 
viri  dominis  Antonii  Crouy-Chaneli ,  miliiis  domini  Turris  Alla- 
vardi;  acte  reçu  par  Jacques  Eymin  ,  notaire  impérial  d'Alle- 
vard, grosse  original  en  parchemin,  avee  le  monogramme  dudit 
notaire. 


64  DE    CROY. 

2°.  André  de  Hongrie  qui  fut  présent  au  contrat 
de  mariage  de  Pierre  de  Hongrie  de  Croy,  son 
neveu,  qui  fut  passé  le  9  décembre  i3o8,  et  d'où 
il  appert  qu'il  avait  rendu  plusieurs  grands  et 
importants  services  au  Dauphin  de  Viennois, 
Jean    II;- 

3°.  Jean  de  Hongrie ,  archevêque  d'Embrun ,  et 
qui ,  en  cette  qualité ,  assista  au  contrat  de 
mariage,  du  9  décembre  i3o8,  de  son  neveu 
Pierre  de   Hongrie  de  Croy. 

V.Antoine  de  Hongrie  _,  dit  Croy-Chanel  ,  fut  co- 
seigneur  de  la  Tour  d'Allevard  ;  il  rendit  différents  ser- 
vices au  Dauphin  de  Viennois,  Jean  II,  tant  à  la  guerre 
que   dans    les    négociations  ;   ce   prince   le   reconnut   lui- 


40.  Par  la  fondation  d'un  obit,  faite  dans  l'église  de  Notre- 
Dame  d'Amiens,  par  Guillaume  de  Croy,  chanoine  dans  ladite 
église,  et  neveu  de  Robert  de  Fouilloy,  jadis  évêque  d'Amiens, 
dont  la  teneur  suit  mot  à  mot,  telle  qu'elle  est  dans  les  nécro- 
loges du  chapitre  de  ladite  église»  de  Notre-Dame;  Obitus  An- 
tonii  Hungarie  dicti  Chanelïs  alias  Croy,  militis  nobilissimi , 
filii  illustris  militis  felicis  Hungarie,  et  domine  Guigone  Camere, 
condomi  e  Turris  Allavardi ,  fundationis  Guillelmi  de  Croyaco , 
canonici  et  nepotis  Roberti  de  Folliaco,  quondam  episcopi  hujus 
ecclesie  in  cujus  anniversario  XX  sol.  dividet  capiendos  supra 
duas  edes  sitas  in  Ambiano  via  comitis,  et  sine  lesione  actionis 
habete  contra  dictas  duas  edes  per  ecclesias  nostre  domine  de  Gardo 
et  sancti  Martini  ad  Gemellos.  (Cette  fondation  se  trouve  en 
original  dans  les  archivés  du  chapitre  de  Notre-Dame  d'Amiens, 
et  dans  le  nécrologe  coté  au  dossier  33,  pag.  142,  n°  5o  du 
mois  de  mai  ;  il  se  voit  aussi  dans  un  autre  volume  en  parche- 
min,  coté  au  dossier  necrologium,  pag.  5o,  n°  53  du  mois  de 
mai,  lequel  necrologium  est  aussi  aux   archives  dudit   chapitre.  ) 

Lesquels  titres  (savoir  la  quittance  de  dot  de  l'an  i3og,  et 
la  reconnaissance  en  emphytéose ,  de  1 3 16 ,  les  originaux  du 
chapitre  n'ayant  pu  être  déplacés),  après  avoir  été  produits 
en  originaux  à  la  chambre  où  ils  ont  été  vérifiés ,  ont  été  enre- 
gistrés par  arrêt  de  ladite  cour,  et  servent  à  prouver  qu'Antoine 
de  Croy,  seigneur  de  la  Tour  d'Allevard,  était  fils  aîné  de  noble 
seigneur  Félix  de  Hongrie  ,  chevalier ,  seigneur  de  Brastole ,  et 
de  noble  dame  Guigone  de  la  Chambre,  dame  en  partie  de  la 
Tour  d'Allevard,  son  épouse;  et  qu'enfin  ledit  Antoine  de  Croy 
avait  épousé  noble  dame  Ambroisie  de  Commiers,  fille  de  Guil- 
laume de  Commiers,   damoiseau. 


DE    CRÔY.  65 

même  d'une  manière  authentique ,  en  présence  des  prin- 
cipaux seigneurs  du  Dauphiné,  dans  son  château  d'Alle- 
vard,  le  9  décembre  de  l'année  i3o8  :  on  trouvera  la 
preuve  de  ce  que  nous  avançons,  dans  les  preuves  de 
Pierre  de  Croy,  qui  suivent,  et  dans  le  contrat  de 
mariage  dudit   Pierre. 

Antoine  de  Croy  avait  épousé  Ambroisie  de  Commiers, 
tille  de  Guillaume  de  Commiers,   d'Allevard,  damoiseau, 
dont  il   eut  quatre  enfants ,   savoir  : 
i°.  Pierre  de  Hongrie,  qui  suit; 
20.  Jean  de  Hongrie,  dit  de  Croy  [alias   Croy),  fut 
marié  avec   Isabeau  de  Croy,   dame,   en  partie,  de 
Clary,    petite-Fille    d'Enguerrand    de    Croy,     sire 
de    Croy,    co-seigneur    de    Clary,    etc.,    et    d'Hé- 
lène,  épouse  dudit  Enguerrand   (1)  ; 


(1)  (Jean  de  Hongrie.)  On  voit  dans  un  compte  rendu  par 
Jean  Poney,  archidiacre  de  Capoue ,  trésorier  du  dauphin 
Humbert  II,  un  article  du  8  septembre  i334,  où  il  porte 
i3S  florins  dix  deniers,  donnés  par  ordre  du  dauphin  à  Pierre 
et  à  Jean  de  Hongrie,  dont  il  s'agit  ;  voyez  le  2e  vol.  de  Val- 
bonnais,  pag.  283  :  cet  article  fait  présumer  que  la  rente  de 
100  florins  d'or,  que  le  dauphin  avait  assurée  à  Pierre  de  Hon- 
grie dit  de  Croy,  ne  fut  pas  toujours  prélevée  sur  ses  revenus 
d'Allevard ,  mais  qu'elle  était  quelquefois  payée  directement 
par  le  trésorier  du  dauphin. 

Ce  Jean  de  Hongrie  de  Croy,  dont  il  s'agit,  avait  épousé, 
ainsi  que  nous  l'avons  dit,  Isabeau  de  Croy,  co-seigneur  de  Clary 
ou  Clairy,  fille  de  Jean  de  Croy,  co-seigneur  de  Clary,  et  petite- 
fille  d'Enguerrand,  seigneur  de  Croy,  co-seigneur  de  Clary, 
Sauchoy,  etc.,  et  d'Héline  ,  mentionnés  au  titre  de  l'abbaye 
du  Gard,  de  l'année  1280,  coté  G.  C'est  ce  même  Jean  de 
Croy  de  Hongrie,  que  Scohier  suppose  fils  de  Jacques  de  Croy, 
et  d'une  Marie  de  Pecquigny,  mariés  en  i3i3,  frère  cadet  de 
Guillaume  de  Croy,  marié  à  Isabeau  de  Renty  ;  et  enfin,  c'est 
le  même  qu'il  suppose  être  la  tige  de  Ja  branche  des  Croy  de 
France,  dont  il  dit  en  avoir  connu  un  qui  demeura  quelque 
tems  à  Beaumont,  en  la  cour  du  duc  Philippe  de  Croy,  duc 
d'Arschot,  ce  qui  est  possible;  car  on  verra,  par  la  suite  de  ces 
preuves,  que  les  Croy  de  Dauphiné  et  de  Picardie  ont  cons- 
tamment conservé  des  relations. 

Quant  à  la  supposition  par  laquelle  il  fait  descendre  la  maison 
de  Croy- Chanel,  de  Jean  de  Croy,  second  fils  de  Jacques,  et 
de  Marie  de  Pecquigny ,  on  a  vu ,  par  les  preuves  que  nous 
avons    produites ,    qu'elle    est    absolument  fausse  ;   il   est   vrai    ce- 

i3.  5 


66 


DE    CROY 


3°.  Humbert  de  Croy,  sénéchal,  ou  grand-maître- 
d'hôtel  de  la  Dauphine,  ce  qui  est  prouvé  par  le 
compte-rendu  par  Jean  Poney,  trésorier  du  dau- 
phin Humbert  II  (voyez  le  2*.  vol.  de  Valbon- 
nais,  pag.  281)  ;  il  fut  ensuite  sénéchal  du  Dau- 
phin, ce  qui  est  prouvé  par  un  article  du  mois 
de  janvier  1 335 ,  d'un  autre  compte  rendu  par 
Antoine  Giroud ,  châtelain  d'Oysans.  (Voyez  le 
2e.  vol.  de  Valbonnais,  pag.  323).  La  charge  de 
sénéchal  ou  grand- maître  n'était  donnée  qu'à  des 
personnes  d'une  naissance  distinguée  ; 

40.  Simon  de  Croy  (de  Cruce) ,  qui  se  trouva  en 
armes  au  camp  rassemblé  devant  Miribel  (proche 
la  grande  Chartreuse)  ;  ce  bourg  se  rendit  à 
l'approche  des  troupes  du  dauphin  Humbert  II, 
le  6  avril  1348,  et  le  château  ayant  demandé 
une  suspension  d'armes  de  quinze  jours ,  se 
rendit  le   22   avril  de  la  même  année. 

VI.  Pierre  de  Hongrie,  dit  Croy -Chanel,  était 
encore  mineur,  lorsque  son  mariage  fut  arrêté  avec 
Agnès   de   Sassenage,    de  la   branche   de  Veracieu    (1). 


pendant  que  les  biens  de  Jean  de  Croy  se  fondirent  dans  la 
maison  de  Rodolphe  de  Croy  -  Chanel ,  châtelain  d'Allevard , 
dont  il  sera  parlé  par  la  suite  ;  mais  alors  il  ne  restait  plus  de 
droit  à  Clary,  parce  que,  dès  l'année  i336,  il  les  avait  lui-même 
vendus,  avec  le  consentement  d'Isabeau  de  Croy,  sa  femme, 
à  Robert  de  Clary,  seigneur  de  Clary,  dit  Fauvel ,  qui ,  par  ce 
moyen,   réunit  la  totalité  de  la  terce  de   Clary. 

(1)  Cette  filiation  est  rigoureusement  établie,  i°.  Par 
le  contrat  de  mariage  du  9  décembre  i3o8,  entre  noble  et 
illustre  seigneur  Pierre  de  Croy  de  Chanel,  fils  mineur 
de  noble  seigneur  Antoine  de  Croy-Chanel ,  chevalier, 
co-seigneur  de  la  Tour  d'Allevard,  et  de  noble  dame 
Ambroisie  de  Commiers,  d'une  part  ;  inter  nobilem  et 
illustrent  dominum  Petrum  CrouyChanelis,  ftlium  minorent 
domini  Antonii  Crouy  Chanelis  ,  militis  condomini  Turris 
Allavardi,  et  nobilis  domine  Ambrosine  de  Commeriis,  ex 
una  parte. 

Et  noble  et  illustre  demoiselle  Agnès  de  Sassenage, 
dite  de  Veracieu,  fille  de  leu  noble  et  illustre  seigneur 
Othomard    de    Sassenage,    dit    de    Veracieu,   et    de    feu 


DE   CROY.  67 

Si  l'on   observe    la     manière    dont    le    Dauphin    et   la 
Dauphine   intervinrent   dans  cet   acte ,    si    l'on   remarque 


illustre  et  généreuse  dame  Louise  de  Savoie,  d'autre 
part  ;  et  nobilem  et  egregiam  domicellam  Agnesiam  de  Cas- 
senatico  dictam  dé  Veraciencifiliam  nobilis  etegregii  domini 
Othomardi  de  Cassenatico  dicto  de  Veracienci  ab  humanis 
decessi  et  illustris  et  gêner 'ose  domine  Ludovice de  Sabaudia, 
etiam  ab  humanis  decesse,  ex  altéra  :  Pierre  de  Croy  de 
Chanel,  procédant  de  l'autorité  et  consentement  de  ses 
père  et  mère,  et  encore  de  l'agrément  et  volonté  du 
dauphin  Jean ,  et  de  Béatrix  de  Hongrie ,  son  épouse , 
cousine  dudit  futur  époux;  nec  non  autoritate,  voluntate, 
licentiâ  consensu  ac  bonâprotectione  illustrissimi  ac  magnis- 
simi  nostri  domini  Joannis  Dalphini ,  amici  et  protectioris 
dicti  nobilis  domini  futuri  conjugis...,  nec  non  autoritate, 
voluntate,  licentiâ  consensu,  ac  bonâprotectione  illustrissime 
et  generosissime  domine  nostre  Beatricis  Hungarie ,  uxoris 
dicti  domini  nostri  Dalphini,  ac  ipsius  nobilis  domini  futuri 
conjugis  Cognate,  Agnès  procède  de  l'autorité  et  consente- 
ment de  noble  seigneur  François  de  Sassenage,  son  tuteur  et 
son  oncle,  et  de  noble  dame  Agnès  de  Gex  de  Joinville, 
épouse  audit  François,  et  marraine  de  la  future  épouse, 
et  encore  de  l'agrément  et  volonté  du  dauphin  Jean,  et 
de  Béatrix  de  Hongrie,  son  épouse,  cousine  dudit  futur 
époux  ;  ttec  non  autoritate,  licentiâ,  consensu,  voluntate 
ac  bonâ  prôtectione  illustrissime  et  generosissime  domine 
nostre  Beatricis  Hungarie  dicti  domini  nostri  Dalphini , 
conjugis  serenissime  dictique  domini  Pétri  Crouy-Chane- 
lis,  futuri  conjugis  Cognate.  C'est  dans  les  mains  de  Jean 
archevêque  d'Embrun,  frère  d'Antoine,  et  oncle  de  Pierre 
de  Croy,  que  les  futurs  époux  jurent  et  promettent  de 
s'épouser.  François  de  Sassenage,  en  qualité  d'oncle  et 
tuteur  de  la  future  épouse,  fait  la  constitution  de  dot, 
consistante,  entr'autres  choses,  en  la  moitié  du  tiers  des 
biens  laissés  par  Othomard  de  Sassenage,  et  par  Louise 
de  Savoie,  ses  père  et  mère  ;  il  est  convenu  que  les 
futurs  époux  iront  habiter  au  château  de  Sassenage. 
François  de  Sassenage  et  le  futur  époux,  dûment  auto- 
risés, font  un  pacte  exprès  de  se  défendre  réciproque- 
ment, et  de  se  donner  mutuellement  tous  les  secours, 
tant  en  argent    qu'en    hommes,    envers   et    contre  tous, 


68  DE  CROY. 

que    la    Dauphine    était    sœur   de    Charobert ,   qui    était 
l'usurpateur    de    la    Hongrie,     et    que   ce   royaume   était 


excepté  contre  le  Pape  et  le  Dauphin.  Les  futurs  époux 
promettent  de  vivre  auprès  de  François  de  Sassenage 
et  d'Agnès  de  Joinvilie ,  son  épouse,  qui  leur  avaient 
fait  une  donation  particulière  de  trois  cents  florins  d'or , 
comme  des  fils  naturels  et  légitimes,  issus  du  sang  royal, 
doivent  vivre  auprès  de  leurs  père  et  mère,  et  omnia 
fucerequebonifilii le gitimi naturelles  à  Sanguine  Regio  pro- 
cessif patri  et  matri  facere  teneantur  :  Jean,  dauphin,  et 
Béatrix  de  Hongrie,  sa  femme,  cousine  dudit  illustre 
Pierre  de  Croy-Chanel,  en  contemplation  dudit  mariage 
et  de  la  susdite  parenté  existante  entr'eux  (i),  et  surtout 
entse  ladite  très-illustre  et  très-grande  dame  (2)  Béatrix 
de  Hongrie  et  ledit  illustre  seigneur,  futur  époux ,  tous 
deux  issus  du  sang  royal  de  Hongrie  ;  iilustrissimus  et 
magnissitnus  dominus  Joannes  noster  Dalphinus  ,  et  illus- 
trissima  et  magnissima  nostra  domina  Béatrix  Hungarie, 
amicissima  sua  uxor  cognati  dicti  illustris  domini  Pétri 
Crouy-Chanelis,  contemplatione  dicti  presentis  matrimonii 
et  nobilissime  cognationis  supra  dicte,  et  presertim  inter 
dictam  illustrissimam  et  magnissimam  dominant  nostram 
Beatricem  Hungarie,  etdictum  illustrem  dominumfuturum 
conjugem,  ambos  a  sanguine  Regio  Hungarie  processus  ; 
et  encore  en  considération  des  services  rendus  tant  au 
dauphin  Humbert,  père  de  Jean,  qu'à  Jean  lui-même , 
par  Antoine  de  Croyr  père  dudit  futur  époux,  et  André 
de  Groy,  son  oncle,  soit  dans  la  guerre  contre  le  comte 
de  Savoie,  soit  autrement,  et  les  services  que  lesdits  de 
Croy   continuent   de    lui    rendre,    et   encore,    enfin,    en 

(1)  Béatrix  de  Savoie,  aïeule  du  dauphin  Jean  II,  était  petite- 
fille  de  Thomas,  comte  de  Savoie,  marié  en  secondes  noces  à 
Marguerite  de  Foucigny,  Thomas  et  Marguerite  eurent  une  fille 
nommée  Eléonore ,  qui  fut  mariée  à  Aldrovandin  ,  marquis 
d'Est,  duquel  mariage  sortit  Béatrix  d'Est,  troisième  femme 
du  roi  André  II ,  et  bisaïeul  de  Félix  de  Hongrie  :  d'où  l'on 
voit  que  le  dauphin  Jean  II,  et  Félix  de  Hongrie,  jadis  co- 
seigneur  de  Croy,  étaient  parents  du   4e  au   5e  degré. 

(2)  Béatrix  de  Hongrie  et  Pierre  de  Croy  étaient  parents 
au  5e.  degré  :  c'est-à-dire  qu'ils  descendaient  tous  les  deux  au 
5e.    degré,   du  roi  André   II. 


DE   CROY.  69 

encore    tout    rempli    de    divisions    intestines  ,    on    verra 
qu'il  importait   essentiellement  au   succès   de   cette   usur- 


considération  de  la   médiocrité   de  la    fortune  dudit   futur 
époux  ;  et  etiam  contemplatione  mediocrium  statuum  bonis 
etpossessionibus  ipsius nobilis dominifuturi conjugis ;  comme 
aussi  en  considération  des  services  rendus  et  que  ne  cessait 
de   rendre   au   Dauphin,    noble    François    de    Sassenage  , 
donnent,   savoir   :   à    Pierre  de  Croy,   futur   époux,    une 
rente  viagère  de  cinquante   florins    d'or    par    an,   à    per- 
cevoir  sur   les  terres   et  possessions  du  Dauphin,  du  lieu 
d'Allevard,  à   condition,  par  le  futur  époux,  de  défendre 
le  Dauphin,  de  toutes  ses   forces,  envers   et  contre  tous; 
et  à   Agnès  de  Sassenage,  future   épouse,  aussi  cinquante 
florins   d'or  de  pension  viagère,  à  percevoir  sur  les  terres 
du  Dauphin,  les  plus  proches  de   Noyarey  et  de  Veurey. 
François  de  Sassenage  et  Agnès   de  Joinville,  sa  femme, 
acceptant   cette    donation  ,     aux   qualités    qu'ils    agissent, 
pour  et  au  nom  de  la  future  épouse,  jurent  et  promettent 
pour  elle  de  payer  sans  contestation,    à    perpétuité,    les 
droits  dus  au   Dauphin   sur  les   domaines,  terres   et  pos- 
sessions de  Sassenage  :  Pierre  de  Croy,  dûment  autorisé, 
et  François  de  Sassenage  promettent  de   défendre,  envers 
et   contre   tous,   le   Dauphin,    le  très -vénérable  seigneur 
Jean   de   Genève,    évêque  de  Valence  et   de   Dye  ;  le   vé- 
nérable seigneur  Drodon  de  Sassenage,  prieur   de  Beau- 
mont,    et    le    noble    seigneur   Amédée    de    Chaste,    tous 
présents  et  contractants,   et  réciproquement   lesdits   Jean 
de   Genève,    Drodon   de  Sassenage  et  Amédée   de  Chaste 
promettent  de   prendre  de   toutes   leurs   forces,   envers  et 
contre    tous ,   excepté    contre    le    Pape    et    le    Dauphin , 
la  défense  de  Pierre  de  Croy  et  de  François  de  Sassenage. 
Cet  acte  est   passé  à  Allevard,  dans  le  château  du   Dau- 
phin,   en    présence    du    très-vénérable    seigneur    Jean    de 
Croy -Chanel,     archevêque     d'Embrun,     et    des    nobles 
seigneur   Artaud   de   Briançon  ;  Guigues  Allemand,    sei- 
gneur de   Valbonnais  ;    Reymond,    seigneur  de   Mevouil- 
lon  ;   Reynaud   de  Montauban ,    seigneur  de  Montmaur  ; 
Arnaud  de  Flotte;   Rollet  du  Peloux  ;  Arthaud,  seigneur 
de   Roussillon  ;    Hugonet  de   Falavel  ;    Peronet   de    Mu- 
rinais  ;  Falquet  de  Montchenu   et  Guigues   de   Berenger, 
chevalier  ;    ledit   acte   scellé   des    sceaux    des    parties ,    au 


70  DE   CROY. 

pation,   ou    d'exterminer    la    race    d'André    III,    ou    de 
l'exiler  à  une  grande  distance  de  la  Hongrie  ;  on  ne  sera 


nombre  de  cinq,  dont  trois  existent  encore;  les  deux 
autres  étant  indiqués  par  deux  lacs  formés,  ainsi  que 
ceux  des  trois' sceaux  existants,  du  parchemin  même  de 
l'acte  qui  fut  passé  le  9  décembre  de  l'année  i3o8,  in- 
diction sixième,  reçu  par  Lentelme-Guenisi ,  notaire 
impérial ,  par  lui  grossoyé  avec  son  monogramme,  au 
commencement  et  à  la  fin  de  Pacte  ;  grosse  originale 
en  parchemin.  On  doit  remarquer  que  ce  contrat*  de 
mariage  établit  non-seulement  la  preuve  de  la  filiation 
de  Pierre  de  Croy,  mais  il  corroborre  encore  la  preuve 
que  cette  maison  est  issue  du  sang  royal  de  Hongrie  ; 
c'est  une  assertion  d'autant  plus  incontestable  que , 
prouvée  déjà  de  la  manière  la  plus  précise  par  les  actes 
des  premier  mars  1279,  9  février  et  27  avril  1282,  par 
la  fondation  de  l'année  1284,  par  le  jugement  d'assise  de 
l'année  1290,  par  la  fondation  de  Marguerite  de  Sicile, 
de  l'année  1292,  par  les  deux  fondations  d'obit  de  Félix 
de  Hongrie  et  de  Marc,  son  frère.  Elle  est  trois  fois 
confirmée  par  trois  clauses  principales  de  ce  contrat  de 
mariage,  par  le  dauphin  Jean  et  Béatrix  de  Hongrie, 
sa  femme,  présents  et  stipulants,  qui  donnent  à  Pierre 
de  Croy  la  qualification  de  cousin,  en  vertu  de  leur  très- 
noble  alliance  et  parenté,  et  surtout,  y  est  -  il  dit,  de 
celle  existante  entre  ladite  très  -  illustre  et  très -grande 
dame  Béatrix  de  Hongrie,  et  ledit  illustre  seigneur  futur 
époux,  tous  deux  issus  du  sang  royal  de  Hongrie  ;  ambos 
à  sanguine  Regio  Hungarie processos.  Il  nous  paraît  im- 
possible de  donner  un  plus  grand  degré  de  force ,  de 
précision  et  d'évidence  aux  preuves  de  filiation,  et  de 
l'origine  royale  de  cette  maison. 

20.  Par  un  traité  du  4  février  1327  (coté  A.  1327), 
indiction  dixième  entre  l'exacteur  des  gabelles  et  péages 
de  Goncelin,  d'une  part;  et  noble  seigneur  Pierre  de 
Crouy-Chanel  et  Antoine  Eymin,  en  qualité  de  syndics, 
consuls  et  économes  des  communautés  du  mandement 
d'Allevard,  d'autre  part;  par  lequel  il  fut  dit  que  lcsdites 
communautés  resteraient  franches  et  exemptes  desdits 
péages  et  gabelles  ;  acte  reçu  par  Jean  Channet,  d'Alle- 
vard,   clerc-notaire    impérial    et    delphinal    :  Ego    vero 


DE   CROY.  71 


plus  étonné  de   toutes  les    marques    apparentes   d'amitié 
et  de  générosité  que  le  Dauphin,  et  surtout  la  Dauphine, 


Joannes  Channeti  de  Allavardo,  clericus  imperiali  delphi- 
nalique  auctoritatibus  notarius  publiais  ;  grosse  originale 
en   parchemin  ,    avec  le  monogramme   dudit   notaire. 

3e.,  Par  la  fondation  (titre  coté  B.  i33o)  d'une  au- 
mône annuelle  de  vingt  sous  tournois,  en  faveur  de  la 
chartreuse  de  Saint-Hugon,  par  noble  seigneur  Pierre 
de  Croy-Chanel,  d'Allevard,  chevalier;  nobilis  dominus 
Petrus  Crouy-Chaneli ,  de  Allavardo  miles;  par  laquelle 
il  élit  sa  sépulture  dans  l'église  de  cette  chartreuse,  avec 
ratification  de  cette  fondation,  par  noble  seigneur  Guil- 
laume de  Croy-Chanel ,  damoiseau ,  fils  dudit  noble 
Pierre  de  Croy,  que  omnia  et  singula...  Nobilis  dominus 
Guillelmus  Crouy-Chaneli,  domicellus  filiusque  dicti  no- 
bilis Pétri  Crouy,  de  mandato  expresso,  dicti patris  sui... 
Laudavit;  acte  reçu  par  Pierre  Revol ,  de*  Goncelin  , 
notaire  impérial,  le  2  juillet  i33o,  indiction  treizième, 
original  en  parchemin,  avec  le  monogramme  dudit 
notaire. 

40.,  Enfin,  par  la  vente  (titre  coté  C.  1 33 1)  d'une  vigne 
située  dans  la  paroisse  d'Allevard,  passée  le  27  mai  i33i  , 
indiction  quatorzième ,  par  noble  seigneur  Pierre  de 
Crouy-Chanel,  chevalier,  fils  de  noble  Antoine  de  Croy- 
Chanel,   co-seigneur  de   la  Tour  d'Allevard Nobilis 

dominus  Petrus  Crouy-Channeli,  miles,  filius  nobilis  An- 
tonii  Crouy-Chaneli,  condomini  Turris  Allavardi  ;  acte 
reçu  par  Lentelme-Guenis,  Lentelmus  Guenisii,  notaire 
impérial  d'Allevard,  portant  ledit  acte,  la  ratification  de 
noble  homme  Rosset-d'Arbrelle,  châtelain  du  Dauphin, 
pour  et  au  nom  dudit  seigneur  Dauphin  ;  ladite  ratifi- 
cation faite  en  i332,  indiction  ^quinzième,  le  jeudi  avant 
Pannonciation  de  la  bienheureuse  Marie,  le  19  du 
mois  de  mars;  original  en  parchemin,  avec  le  mono- 
gramme du   susdit  notaire   Lentelme-Guenis. 

Lesquels  quatre  titres  ont  été  produits  en  originaux 
à  la  chambre  des  comptes  où ,  après  y  avoir  été  vérifiés , 
ils  ont  été  enregistrés  par  arrêt  de  ladite  cour,  et  servent 
à  prouver  que  Pierre  de  Croy-Chanel,  chevalier,  était 
fils  de  noble  Antoine  de  Croy,  chevalier,  co-seigneur 
de  la  Tour  d'Allevard,  et  de  noble  dame  Ambroisie  de 


72  DE   CROY. 

prodiguèrent  à  Pierre  de  Croy  et  à  toute  sa  famille, 
pour  mieux  l'étouffer  à  l'époque  de  ce  contrat  de  ma- 
riage. On  ne  sera  plus  surpris  de  ces  expressions  de  la 
Dauphine,  qui  sont  répétées  plusieurs  fois  dans  ce 
contrat  :  de  l'autorité,  volonté,  consentement  et  bonne 
protection  de  très-illustre  et  très-généreuse  dame  Béatrix  de 
Hongrie,  cousine  dudit  noble  et  illustre  seigneur  futur 
époux.  11  sera  encore  moins  surprenant  que  le  Dauphin  et  la 
Dauphine  leur  aient  affecté  une  rente  viagère  de  cent 
florins  d'or,  somme  qui  eût  été  considérable  à  cette 
époque,  si  elle  eût  été  simplement  l'effet  d'une  géné- 
rosité, mais  qui,  en  effet,  n'était  rien  relativement  aux 
grandes  prétentions  dont  on  privait  Pierre  de  Croy, 
en  le  retenant  loin  de  la  Hongrie  ;  le  mariage  de  Pierre 
de  Crov,  fait  pendant  sa  minorité,  par  l'autorité  et  vo- 
lonté de  la  Dauphine  ;  ce  traitement  de  cent  florins  d'or  ; 
la  place  de  sénéchal,  ou  grand-maître  d'hôtel  de  la 
Dauphine,  qui  fut  ensuite  donnée  à  Humbert  de  Croy, 
frère  de  Pierre  de  Croy  ;  toutes  ces  caresses  apparentes 
ne  peuvent  donc  évidemment  être  considérées  que 
comme  autant .  de  chaînes  dont  on  s'était  servi  pour 
lier  en  Dauphine  les  descendants  du  roi  André  II,  et 
les  empêcher  de  reparaître  en  Hongrie. 

Pierre  de  Croy- Chanel  se  trouva  à  la  bataille  de 
Varey,  le  g  août  1 325  ;  ce  fut  lui  qui  fît  prisonnier, 
sans  le  connaître,  le  comte  Edouard  de  Savoie,  aidé 
des  seigneurs  de  Tournon,  et  du  chevalier  Auberjon 
de   Mailles. 

Mais,  parce  qu'il  était  parent  du  comte,  tant  par 
Adelaïs  de  Savoie,  bisaïeule  "d'André  II,  que  par 
Louise    de    Savoie ,     mère    d'Agnès    de    Sassenage ,    son 


Commiers  ;  que  ledit  Pierre  de  Croy  fut  marié  avec 
Agnès  de  Sassenage,  dite  de  Veracieu,  fille  du  seigneur 
Othomard  de  Sassenage,  et  de  très -noble  dame  Louise 
de  Savoie  ;  qu'il  eut  de  ce  mariage  (entr'autres  enfants) 
Guillaume  de  Croy,  qui  suit,  et  qu'enfin,  le  Dauphin 
et  la  Dauphine,  qui  furent  présents  et  stipulants  au 
contrat  de  mariage  dudit  Pierre  de  Croy,  lui  donnèrent 
la  qualité  de  cousin,  et  le  reconnurent  pour  être  issu 
du  sang  royal  de  Hongrie. 


DE    CROY.  73 

épouse,  il  lui  fit  rendre  la  liberté  aussitôt  qu'il  l'eut 
reconnu.  La  Chronique  manuscrite  de  Savoie  dit,  que 
comme  Auberjon  de  Mailles  ne  voulait  pas  consentir 
à  relâcher  le  comte;  il  fut  tué  par  Hugues  de  Bacsozel, 
qui  vint  au  secours  du  comte  Edouard ,  dont  il  était 
aussi  parent,  et  de  plus  son  vassal. 

Pierre  de  Croy  fit  plusieurs  fondations  et  bienfaits 
à  la  Chartreuse  de  la  vallée  de  Saint-  Hugon;  et  par 
son  testament,  qui  fut  reçu  par  Jean  d'Eymin,  notaire 
impérial  et  delphinal  d'Allevard,  et  par  lequel  il  avait 
déjà  fait  plusieurs  concessions  aux  religieux  de  cette 
maison,  il  élut  sa  sépulture  dans  cette  Chartreuse,  où 
il  fut  enseveli  avec  son  épouse  ;  on  voyait  encore ,  avant 
la  Révolution,  derrière  le  chœur  de  l'église  de  cette  Char- 
treuse, leurs  inscriptions  en  lettres  gothiques,  sur  une 
pierre  qui  couvre   leur  caveau. 

Pierre  de  Croy  laissa  de  son  épouse,  Agnès  de  Sas- 
senage  de  Verasieu  : 

i°  Guillaume  de  Croy -Chanel,  qui  suit   (1); 


(1)  Cette  filiation  est  rigoureusement  prouvée  par  les  pièce» 
qui  suivent  :  io.  Par  la  fondation  pieuse,  faite  à  la  Chartreuse 
de  la  vallé»  de  Saint-Hugon,  du  2  juillet  i33o,  mentionnée 
ci  -  devant ,  dans  laquelle  noble  Guillaume  de  Croy -Chanel, 
damoiseau,  ratifie  la  donation  que  noble  Pierre  de  Croy -Chanel, 
chevalier,  son  père,   venait  de  faire  à  cette  maison; 

20.  Par  une  reconnaissance  (pièce  cotée  A,  i336)  passée 
le  9  février  i336,  indiction  40.,  par  noble  Guillaume  de  Croy- 
Chanel ,  damoiseau ,  d'Allevard ,  en  faveur  de  Guignes  et  Pierre 
Oyan  ,  frères,  dudit  lieu,  de  plusieurs  possessions  à  Allevard  ; 
acte  reçu  et  souscrit  par  Pierre  Revol ,  notaire  à  Goncelin , 
avec  son  monogramme,  grosse  originale  en    parchemin; 

3o.  Par  une  vente  (titre  coté  B,  1340),  passée  le  17  oc- 
tobre 1340,  indiction  8,  par  Hugonet  -  Guelis ,  du  lieu  de  Saille, 
paroisse  d'Allevard,  à  noble  Guillaume  de  Croy -Chanel,  che- 
valier, d'un  setier  de  froment  de  rente  annuelle,  avec  une  émine 
de  plaids,  droits  de  lods  et  de  prélation  ,  qu'il  impose  sur  un  pré 
auparavant  en  franc -alleu,  situé  à  Saille,  dans  la  paroisse  de 
Saint -Pierre  d  Allevard  ;  il  lui  vend  encore,  par  le  même  acte, 
dix  cartes  de  froment  de  rente  annuelle,  et  autant  de  plaids,  avec 
directe,  qui  lui  étaient  dus  sur  les  fonds  désignés  audit  acte  par 
les  censitaires  y  dénommés,  qui  reconnurent  tenir  ces  fonds  du 
fief  et  directe  seigneurie  dudit  noble  Guillaume  de  Croy -Cha- 
nel; cet   acte  est   reçu  et   signé  Pierre  Pilati,    notaire   d'Allevard, 


74  °E   CROY. 

2°  Aimon     de    Croy  -  Chanel ,    mentionné    au     tes- 
tament de  Jeanne  Pons,  femme  de  son  frère. 

avec  son  monogramme  au  commencement,  grosse  originale  sur 
parchemin  ; 

40.  Par  une  investiture  (titre  coté  C,  1340),  et  quittance 
de  lods  passées,  le  26  novembre  1340,  indiction  8«.,  à  noble 
homme  Guillaume  de  Croy  -  Chanel ,  chevalier  d'Allevard ,  par 
noble  homme  Jean  d'Arvillard,  chevalier,  à  raison  d'une  mai- 
son dans  le  bourg  d'Allevard,  acquise  par  ledit  noble  Guillaume 
de  Croy  -  Chanel ,  de  Pierre  Moyrenc ,  acte  reçu  par  Pierre 
Pilati  j  notaire,  expédié  et  souscrit  par  Lentelme  -  Guenis ,  no- 
taire d'Allevard ,  ensuite  d'une  ordonnance  de  juge  majeur  du 
Dauphiné ,  scellé  du  sceau  de  la  cour  delphinale,  qui  enjoi- 
gnait à  Lentelme  -  Guenis  et  Jean  du  Mirail,  notaires,  de  don- 
ner expédition  des  actes  contenus  au  protocole  de  défunt  Pierre 
Pilati  ,  grosse  originale  en  parchemin,  avec  le  monogramme 
dudit  Guenis,   au  commencement  et  à   la  fin  de  l'acte; 

5o.  Par  un  traité  (titre  coté  D,  1341),  de  partage  du  7  mai 
1341,  indiction  9e.,  entre  Jean  et  Berton  Meyalat,  frères,  du 
lieu  de  Claix,  intervenu  par  la  médiation  de  nobles  hommes 
François  de  Claix  et  de  Guillaume  de  Croy- Chanel,  chevaliers, 
arbitres  choisis  par  les  parties,  acte  reçu  par  Guignes  Luyset, 
notaire  de  Grenoble,  grosse  originale  en  parchemin ,  avec  mo- 
nogramme ; 

6°.  Par  une  investiture  (titre  coté  E,  1341  ),  et  quittance 
de  lods,  passées  le  17  octobre  1341,  indiction  9e.,  par  noble 
homme  le  seigneur  Guillaume  de  Croy -Chanel,  chevalier,  et 
par  Pierre  Furbau  conjointement ,  en  faveur  de  Guillaume 
Gontier  d'Allevard,  à  raison  d'une  acquisition  faite  par  ledit 
Gontier,  d'un  ténement  à  Belmont,  acte  reçu  par  Pierre 
Pilati ,  notaire  d'Allevard ,  et  expédié  par  Lentelme  Guenis  et 
Jean  du  Mirail ,  aussi  notaires  d'Allevard ,  ensuite  d'une  ordon- 
nance du  juge  majeur  du  Dauphiné,  scellée  du  sceau  de  la  cour 
delphinale,  grosse  originale  en  parchemin,  avec  le  monogramme 
dudit  Guenis; 

7°.  Par  un  testament  (titre  coté  F,  1349),  du  premier  oc- 
tobre 1349,  indiction  2e.,  de  Jeanne,  fille  de  noble  Jean  de 
Pons  de  Bergerac ,  veuve  de  noble  Guillaume  de  Croy  -  Chanel , 
fils  de  noble  Pierre  de  Croy  -  Chanel ,  chevalier,  par  lequel 
elle  fait  un  legs  à  sa  fille  Anne,  et  institue  pour  ses  héritiers, 
Aimonet  et  Jean,  ses  fils,  avec  substitution  au  dernier  vivant, 
et,  dans  le  cas  au  ils  seraient  tous  morts  sans  enfants  légitimes, 
elle  leur  substitua  ses  deux  oncles,  Armand  et  Jean  Gyrond  de 
Chanet ,  et  enfin,  dans  le  cas  où  ceux-ci  viendraient  à  mourir 
sans  enfants  légitimes ,  elle  leur  substitue  sa  mère ,  Marie  de 
Gyrond   de   Chanet  ;  acte   passé  à   Allevard ,   en    présence    du    sei- 


DE    CROY.  jS 

VII.    Guillaume      de    Croy  -  Chanel  ,     chevalier,     fut 
tué  à  la  bataille  de  Crécy,  le  26  août  1346    (1)  ;  il   avait 


gneur  Aymond  de  Croy  -  Chanel ,  chevalier,  reçu  et  souscrit 
par  Pierre  Bigot,  notaire  d'Allevard,  grosse  originale  en  par- 
chemin; lesquels  sept  titres  originaux  servant  à  prouver  'que 
Guillaume  de  Croy-Chanel  était  fils  de  Pierre  de  Croy- Chanel, 
et  que  ledit  Guillaume  avait  épousé  Jeanne  de  Pons  de  Berge- 
rac, dont  il  eut  trois  enfants,  savoir:  Aymon,  Jean  qui  suit, 
et  Anne,  ont  été  vérifiés  et  enregistrés  à  la  chambre  des  comptes 
de  Dauphiné. 

Nous  observerons ,  à  l'occasion  du  testament  de  Jeanne  de 
Pons  de  Bergerac,  que  l'on  voit  dans  l'inventaire  du  trésor, 
de  Chartres,  7e.  vol.,  fol.  5555,  un  testament  de  l'an  1289 
de  Marguerite  de  Turenne ,  dame  de  Bregerac ,  actuellement 
Bergerac,  par  lequel  (  entr'autres  dispositions),  elle  légua  à 
Geraude,  sa  fille,  femme  d'Arnaud  de  Gyrond ,  chevalier, 
quelques  rentes  ,  et  institua  pour  héritier  universel  Geoffroy 
de  Pons,  son  fils,  en  toutes  ses  terres  et  châteaux,  etc.;  depuis 
cette  époque ,  la  maison  de  Pons  et  celle  de  Girond  ont  con- 
tracté plusieurs  alliances,  et  Jean  de  Pons  de  Bergerac  (père 
de  Jeanne  de  Pons,  dont  il  est  parlé  ci -dessus  à  l'article  7), 
descendait  de  cette  Marguerite  de  Turenne ,  dame  de  Bergerac  : 
quant  à  la  maison  de  Girond,  qui  est  ancienne  et  illustre,  on 
voit  dans  les  titres  de  la  baronnie  de  Mercœur,  en  Auvergne, 
qui  sont  à  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  que  Pierre  de  Gy- 
rond, damoiseau,  reconnut  le  dimanche  après  l'ascension  i3o2, 
tenir  de  Berault,  seigneur  de  Mercœur,  chevalier,  ce  qu'il 
possédait  dans  le  château  de  Girond,  dans  le  mas  de  Chanet 
de  Delquouve,  dans  la  châtellenie  de  Blasilie,  dans  la  paroisse 
de  Molledis  de  Lauria  ;  par  rapport  aux  époques  et  aux  noms, 
on  le  croit  père  d'Arnaud ,  de  Jean  et  de  Marie  Girond  de 
Chanet,  mentionnés  au  testament  de  Jeanne  de   Pons. 

On  pourrait  présumer  qu'il  existait  entre  les  maisons  de  Croy- 
Chanel  et  celle  de  Gyrond  quelqu'alliance  antérieure  à  Guil- 
laume de  Croy,  mais  nous  n'en  connaissons  aucune  preuve; 
ce  qui  est  certain ,  c'est  que  cette  seconde  réunion  du  nom 
Chanel  à  celui  de  Croy-Chanel,  lui  donna  une  préférence  assez 
marquée  pour  faire  souvent  négliger  celui  de  Croy;  ce  qui  est 
complètement  confirmé  par  l'obit  de  Jean ,  que  nous  citerons 
en  entier  ci-après,  où  l'on  voit,  obitus  Joannis  Hungarie  dicti 
Chanelis ,  aliàs  Croy,  autrefois  Croy;  preuve  que  l'on  négli- 
geait déjà  de  prendre  ce  nom.  (  Voyez  le  8e.  vol.  des  grands 
officiers  de  la  couronne,  pag.  5o3**.) 

(i)  Hector  de  Croy-Chanel  reçut,  le  pénultième  de  juin 
1489,    indiction    7e,    du    curé    d'Allevard,    la    quittance    de    tous 


76  DE    CROY. 

épousé  Jeanne  de  Pons,  ou  de  Pont  de  Bergerac  [Port- 
cii,  ou  de  Pontibus,  d'une  ancienne  et  illustre  famille 
du  Poitou;  elle  fit  son  testament  le  ier  octobre  1349, 
dans  lequel  elle  institua  j  pour  ses  héritiers ,  ses  deux 
fils,  Aymon  et  Jean  de  Croy-  Chanel;  et  dans  le  cas 
où  ils  viendraient  à  mourir,  soit  en  pupillarité,  ou 
sans  enfants  légitimes,  elle  leur  substitua  sa  fille  Anne; 
et  elle  substitua  à  celle-ci ,  dans  le  cas  où  elle  viendrait 
à  mourir  sans  enfants  légitimes,  ses  deux  oncles,  Ar- 
naud et  Jean  Gyrond  de  Chanel,  par  égales  parts;  et 
enfin  dans  le  cas  où  ceux-ci  viendraient  à  mourir  sans 
enfants  légitimes,  elle  substitue  sa  mère,  Marie  de 
Gyrond,  Guillaume  de  Croy  -  Chanel,  laissa  de  son 
épouse,  Jeanne  de  Pons  de  Bergerac,  trois  enfants 
nommés  ci-dessus,  savoir  : 

i°  Aimon,  ou  Aymon  de  Croy-Chanel,  chevalier; 

20  Jean  de  Croy-Chanel,  qui  suit  (1)  ; 

3°  Anne  de  Croy-Chanel. 


les  arrérages  de  rentes  qu'il  devait  à  raison  d'une  fondation 
faite  par  noble  Richarde  de  Mailles ,  veuve  de  noble  Jean  de 
Croy  -  Chanel,  de  messes  à  célébrer  chaque  année  dans  l'église 
de  ladite  paroisse  pour  le  repos  de  l'âme  de  noble  Guillaume  de 
Croy-Chanel,  père  du  mari  de  ladite  noble  Richarde  de 
Mailles,  qui  avait  été  tué  à  la  bataille  de  Crécy,  laquelle  fon- 
dation avait  été  faite  par  acte  du  20  avril  i388,  ind.  ne.,  reçu 
par  Aimon  Pilati ,  notaire ,  et  qui  cependant  n'avait  pas  été 
payée  ni  acquittée  depuis  plusieurs  années;  acte  passé  à  Allevard, 
reçu  par  Bernard,  notaire,  en  minute  originale,  fol.  200  du 
protocole  dudit  Bernard  ;  lequel  registre  protocole  a  été  produit' 
devant  les  commissaires  de  la  cour,  et  l'acte  ci  -  dessus  men- 
tionné, après  avoir  été  vérifié,  a  été  enregistré. 

(1)  Cette  filiation  est  rigoureusement  prouvée,  10.  par  le 
testament  du  premier  octobre  136g,  de  Jeanne  de  Pons  de 
Bergerac ,  veuve  de  noble  Guillaume  de  Croy  -  Chanel ,  cheva- 
lier, ci-dessus  mentionné; 

20.  Par  une  donation  (titre  coté  B,  i38o),  du  19  juin  i38o, 
indiction  3e.,  par  noble  et  puissant  homme  Guillaume  Conrad , 
chevalier,  à  noble  Jean  de  Croy-Chanel  d'Allevard ,  d'une 
portion  de  bois  dans  la  paroisse  de  Pinsot,  mandement  d'Alle- 
vard ;  les  motifs  de  cette  donation  sont  fondés  sur  ce  que  ledit 
Conrad  avait  joui  des  revenus  de  la  dot  de  feue  Catherine ,  sa 
femme,  cousine  dudit  noble  Jean  de  Croy  -  Chanel,  sans  avoir 
fait  une  aucune  restitution  de  cette  dot;  acte  passé  à  Allevard,  reçu 


DE    CROY.  77 

VIII.  Jean   de  Croy-Chanel,   fut   fait  chevalier   sur  le 

par  Jean  de  Senes,  notaire,  grosse  originale  en  parchemin, 
avec  son  monogramme  ; 

?o.  Par  une  obligation  (titre  coté  C,  i385),  passée  le  25  fé- 
vrier i385,  indiction  8e.,  par  noble  Jean  de  Croy  -  Chanel 
d'Allevard,  en  faveur  du  noble  François  du  Peloux,  d'une 
somme  pour  introges  ,  d'un  albergement  précédemment  passé 
par  ledit  du  Peloux  audit  Chanel  ;  acte  passé  à  Allevard ,  reçu 
par  Louis  Venezet ,  notaire  de  Saint  -  Pierre  d'Allevard ,  grosss 
originale  en   parchemin,  avec  son   monogramme; 

4°.  Par  une  quittance  réciproque  (titre  cocé  A,  1401  ),  du 
8  février  de  l'année  1401,  indiction  ge.,  entre  nobles  Guillaume 
et  Pierre  du  Peloux  ,  d'Allevard  ,  comme  ayant  été  chargés  de 
la  tutelle  de  Jeanne  du  Peloux  ,  d'une  part  ;  et  de  noble  Jean 
de  Croy  -  Chanel ,  chevalier  stipulant  pour  et  au  nom  d'autre 
noble  Jean  de  Croy -Chanel,  son  fils,  mari  de  ladite  Jeanne  du 
Peloux,  à  raison  de  la  tutelle  et  administration  que  lesdits  du 
Peloux  avaient  eues  de  la  personne  et  des  biens  de  ladite.  Jeanne; 
acte  reçu  par  Pierre  Revol ,  notaire  à  Goncelin ,  grosse  origi- 
nale en   parchemin,  avec  son  monogramme; 

5°.  Enfin,  par  l'obit  de  Jean  de  Croy,  dont  la  teneur  suit 
mot  à  mot,  tel  qu'il  se  trouve  dans  le  nécrologe  de  Notre-Dame 
d'Amiens,  gros  in-fol.  en  parchemin,  coté  au  dossier  33,  aux 
pag.  12  et  i3,  et  au  n.  25  du  mois  de  janvier,  ainsi  que  dans 
un  autre  vol.  gr.  in  -  fol.  en  parchemin ,  coté  au  dossier  ne- 
crologium ,  pag.  5  :  Obitus  Joannis  Hungarie ,  dicti  Chanelis , 
alias  Croy,  militis  nobilissimi  ftlii  Guillelmi  de  Croyaco  -  Chane- 
lis militis ,  et  domine  Joanne  de  Pontibus  de  Bergevaco,  funda- 
tionis  nobilissime  domine  Agnetis  de  Croyaco,  consobrine  dicti 
Joannis  et  domine  honoris,  domine  ducice  Burgundie  in  cujus 
annuisario  divident  XXX  sol.  capiendos  supra  XII  journalia  terre 
sita  in  territorio  de  Duri,  acquisitos  ex  Denariis  dicte  domine. 

Il  résulte  donc  évidemment  de  ces  cinq  titres  originaux,  que 
Jean  Ier.  de  Croy -Chanel  était  fils  de  Guillaume  de  Croy,  che- 
valier, et  de  Jeanne  de  Pons  de  Bergerac,  et  qu'il  fut  père  de 
Jean  II  de  Croy  -  Chanel ,  qui  suit,  marié  à  noble  dame  Jeanne 
du  Peloux  ;  on  a  déjà  vu,  par  la  quittance  d'Hector  de  Croy- 
Chanel ,  qu'il  avait  épousé  Richarde  de  Mailles ,  qui ,  le  20 
avril  i388,  indiction  ne.,  avait  une  fondation  de  messes  à 
célébrer  pour  le  repos  de  l'âme  de  Guillaume  de  Croy-  Chanel,  tué  à 
la  bataille  de  Crécy  ;  lequel  Guillaume  était  père  de  Jean  Ier. 
de  Croy -Chanel,  mari  de  ladite  Richarde  de  Mailles;  ce  qui 
est  parfaitement  d'accord  avec  le  testament  de  Jeanne  de  Pons, 
avec  l'obit  de  Jean  Ier,  de  Croy-Chanel;  ce  qui,  enfin,  forme 
une  sixième  preuve  à  la  filiation  de  Jean  ,  tous  ces  titres,  pro- 
duits en  originaux  à  la  chambre,  après  y  avoir  été  vérifiés,  y 
ont  été  enregistrés. 


y8  DE  CROY. 

champ  de  bataille,  à  Rosebeck,  le  27  novembre  i382, 
par  Louis  II,  duc  de  Bourbon  et  comte  de  Clermont, 
devant  lequel  il  avait  vaillamment  combattu.  De  Ri- 
charde de  Mailles,   son  épouse,  il  eut  : 

i°.  Jean  de  Croy-Chanel,  qui  suit  (1)  : 


(1)  La  preuve   que  Jean    II,    de  Croy-Chanel,   était  fils 
de  Jean  Ier.   de   Croy-Chanel   et   de  Richarde  de  Mailles, 
est   rigoureusement  établie;   premièrement,   par  la   quit- 
tance  réciproque,  du  8   février    140 1,    entre   noble  Guil- 
laume   et    Pierre  du   Peloiix    d'Allevard,    comme  ayant 
été  chargés    de  la    tutelle    de  Jeanne   de    Peloux,   d'une 
part;    et    noble    Jean    Ier.    de    Croy-Chanel,    chevalier, 
stipulant  pour,    et  au   nom   de .  noble  Jean  II,  de  Croy- 
Chanel   son   fils,    mari  de   ladite  Jeanne    du     Peloux,    à 
raison  de  l'administration   que  lesdits  du   Peloux  avaient 
eue  des  biens    de   ladite    Jeanne,   acte    reçu   par    Pierre 
Revol,  notaire  de   Goncelin  (nous  avons  déjà  cité  cet  acte, 
art.    4,   de  la  note   précédente).  Deuxièmement,  par  une 
ratification  (1)  et   homologation  par  Jean   Chandelete,  en 
faveur  de  noble   Jean   II,    de     Croy-Chanel    d'Allevard  ; 
des    encans,    subhastations    et    mises     en     possession    de 
plusieurs   fonds   situés  à  Allevard,    que  ledit  Croy-Chanel 
avait   fait  saisir   contre  ledit  Chandelete  ;    acte   reçu   par 
Jean   Dedin,    notaire   d'Allevard,    le   28  décembre    141 6, 
indiction    9e.  grosse    originale   en    parchemin,   avec    son 
monogramme.    Troisièmement,  par  la  lettre  missive  (2)  en 
original,   écrite   de  la  tour  d'Allevard,  le  22  avril   1404, 
par  François  Dedin,  notaire,  adressée  au  seigneur  Jean  II 
de  Chanel,  chevalier  en  la  guerre  du  Viennois  à  Estrablin; 
cette   lettre   nomme  Jean   Ier.   de   Croy-Chanel,    père    de 
Jean    IIe.     et    Rodolphe,     fils    de    ce    dernier;    elle  fait 
mention   de  la  dame    du    Peloux,     femme    de    Jean   IIe 
et   de  son   frère   du    Peloux  ;   elle  rappelle  la   bataille   de 
Rosebeck,  à  laquelle    Jean    Ier.    fut    créé    chevalier    par 
le  prince  de  Bourbon.    Elle  est   d'ailleurs   relative  à  une 
vente   qui   devait   être   passée,  ou    d'un    bois    venant  de 
Guillaume  Conrad,  ou   d'une  maison   située   à   Allevard, 
appartenant    à    Jean    IIe.    pour    lui    donner   les  secours 

(1)  Titre  coté  B,  1416. 

(2)  Titre  coté  22  avril   1404. 


DE   CROY.  79 

2°.    Jeanne    de    Croy,  mariée   à    Robert    de    Main- 
terne,  seigneur  de  Ruffin  (i). 

IX.  Jean  de  Croy-Chanel,  IIe.  du  nom  prit  part  à 
la  guerre  que  Guy  et  Jean  de  Torchefelon  firent  à 
Thibault  de  Rougemont,  archevêque  de  Vienne,  depuis 
l'année  1401,  jusqu'en  1405;  il  avait  épousé  Jeanne  du 
Peloux,  dont  il  eut  Rodolphe  de  Croy-Chanel,  qui 
suit  (2). 


dont  il  avait  besoin,  et  on  lui  conseille  de  garder  par 
préférence  la  maison ,  à  cause  du  nom  de  Jérusalem 
qu'elle  portait,  en  mémoire  des  guerres  que  ses  pères 
avaient  faites  dans  ces  pays  lointains.  Quatrièmement 
enfin,  par  le  testament  (titre  coté  C.  1443)  de  noble 
et  puissant  homme  Rodolphe  de  Croy-Chanel,  dans 
lequel  le  dit  Rodolphe  est  dit  *fils  de  noble  Jean  II  de 
Croy-Chanel,  et  de  dame  du  Peloux  (nous  reviendrons 
à  ce  testament  dans  la  note  suivante);  lesquels  quatre 
titres,  avec  la  quittance  du  pénultième  juin  1489,  déjà 
rapportée  dans  la  note  p.  j3,  ont  été  produits  en  origi- 
naux à  la  chambre,  et  servent  à  prouver  que  Jean  II, 
de  Croy-Chanel,  était  fils  de  Jean  Ier.  de  Croy-Chanel, 
et  de  dame  Richarde  de  Mailles,  que  le  dit  Jean  IIe. 
avait  épousé  Jeanne  du  Peloux,  et  qu'il  était  père  de 
Rodolphe  de  Croy,  qui  suit;  ces  cinq  titres,  après 
avoir  été  vérifiés  par  la  chambre  des  comptes,  y  ont 
été  enregistrés. 

(1)  Voyez  le  septième  volume  dss  Grands  Officiers  de  la 
Couronne,  troisième  édition,  page  890. 

(2)  Ce  degré  est  rigoureusement  établi,  i°.  par  une 
procédure  de  vérification  (titre  coté  A,  1434);  bail  au 
rabais  et  adjudication  pour  les  réparations  à  faire  au 
pont  d'Allevard,  sur  le  ruisseau  de  Breyda,  faite  le 
24  août  1434,  indic.tion  12e.  à  la  réquisition  des  consuls 
d'Allevard  ;  lesquelles  réparations  avaient  été  ordonnées 
par  noble  et  puissant  homme  Rodolphe  de  Croy-Chanel, 
châtelain  delphinal  d'Allevard  :  cet  acte  fut  passé  à  Al- 
levard,  et  reçu  par  Jacques  Dedin ,  notaire  dudit  lieu  ; 
grosse  originale  en  parchemin  avec  monogramme.  (Avant 
de  passer  aux  autres  preuves,  nous   rappellerons  que   les 


80  DE    CROY. 

X.   Rodolphe    de    Croy-Ghanel,    fut   châtelain  d'Alle- 
vard, par    intérim,    avec    Rodolphe    de    Commiers     son 


commissaires  nommés  par  la  chambre,  pour  la  vérifica- 
tion des  titres  servant  à  la  filiation  de  la  maison  de 
Croy,  ayant  observé,  lors  de  la  vérification  de  la  pré- 
sente procédure,  que  Rodolphe  de  Commiers  (cousin 
de  Rodolphe  de  Croy),  exerçait  les  fonctions  de  châ- 
telain d'Allevard ,  à  peu-près  aux  mêmes  époques  que 
Rodolphe  de  Croy;  que,  quoique  deux  nominations  à 
la  même  charge  ne  fussent  pas  sans  exemple,  cepen- 
dant il  était  important,  pour  constater  la  vérité,  de 
produire  d'autres  pièces  pour  servir  de  comparaison  ;  en 
conséquence-,  ils  ordonnèrent  un  plus  amplement  in- 
formé, sur  quoi  le  procureur-général,  agissant  contra- 
dictoirement  à  ceux  de  la  maison  de  Croy,  fit  tirer 
deux  actes  originaux  reçus  par  Jacques  Dedin  ,  notaire, 
étant  rière  les  archives  de  ladite  chambre,  pour  servir 
de  pièces  de  comparaison;  les  deux  titres  produits  par 
le  procureur-général,  avec  la  procédure  dont  il  s'agit, 
ayant  été  examinés  par  les  commissaires,  il  fut  reconnu 
qu'ils  étaient  absolument  conformes,  quant  au  style, 
au  corps  de  l'écriture  et  au  monogramme,  à  l'acte  sus 
produit,  du  24  août  1434  ;  et  en  conséquence  la  cour 
ordonna  qu'il  serait  enregistré. 

20.  Par  une  quittance  (titre  côté  B,  1439),  passée 
le  i5  août  1439,  indiction  2e.  par  noble  Rodolphe  de 
Cro y-Chanel,  fils  de  noble  Jean  II  de  Croy-Chanel, 
chevalier,    à    noble    Pierre  (1)  du  Claux  ou    du  Clau  de 

(1)  Pierre  du  Clau,  père  de  Marguerite  du  Clau,  femme  de 
Rodolphe  de  Croy,  était  frère  de  Jean  ;  Pierre  et  Jean  du  Clau 
sont  nommés  parmi  les  nobles  qui  assistèrent  à  la  procédure  du 
24  août  1434  ,  mentionnée  ci  -  dessus ,  page  79.  Cette  famille 
est  originaire  de  Savoie ,  où  tous  ses  biens  étaient  situés  ,  et 
dans  les  environs  d'Allevard;  la  chronique  de  Savoie,  en  par- 
lant d'un  secours  que  le  comte  Amé  envoya  au  duc  de  Bour- 
gogne en  1417,  dit  que  messire  Jean  du  Clau  (oncle  de  Mar- 
guerite), et'  Lamin  du  Clau,  capitaine  très  -  expert  et  expéri- 
menté à  la  guerre,  eurent  le  commandement  des  Savoisiens , 
qui  vinrent  jusqu'à  Beaumont  sur  Oise,  et  même  à  Néelle , 
où  ils  firent  de  grandes  exécutions  et  de  grands  butins.  (  Voyez 
la  chronique  de  Savoie,  de  Guillaume  Paradin,  édit.  de  Lyon, 
de   i56i.) 


ûë  cîrûV  Si 

cousin  ;  ce  fut  sous  son  administration  que  [l*oa  joignit 
ses  armes  avec  celles  de  la  châtellenie  ;  comme  ce 
sceau  était  en  fer,  il  s'est  conservé  jusqu'à  nos  jours. 
Nous  observerons  à  l'occasion  de  ce  sceau ,  que 
depuis  l'année  1434  que  Rodolphe  de  Croy  exerça  les 
fonctions  de  châtelain,  jusqu'en  1790,  une  foule  d'actes 
de  toute  espèce  ayant  été  scellés  de  ce  sceau ,  ces  actes 
sont    entre    les    mains    de    public,    autant    de    témoigna- 


Montheurard,  (des  environs  d'Allevard),  de  29  florins 
d'or  qu'il  lui  restait  devoir  pour  la  dot  de  Marguerite  du 
Clau,  fille  dudit  Pierre,  et  femme  dudit  noble  Rodol- 
phe de  Croy;  acte  reçu  à  Allevard,  par  Jean  Dedin, 
notaire  dudit  lieu  d'Allevard;  grosse  originale  en  par- 
chemin, avec  monogramme. 

3°.  Par  le  testament  du  7  avril  1443  (titre  coté  Cj, 
indiction  6e.  de  noble  et  puissant  homme  Rodolphe  de 
Croy -Chanel,  fils  de  noble  Jean  II  de  Croy-Chanel,  et 
de  noble  dame  Jeanne  du  Peloux,  par  lequel  ii  ordonne 
que  ses  obsèques  seront  faites  suivant  la  noblesse  et  ori- 
gine antique  et  royale  de  la  maison  de  Croy-Chanel  ; 
fait  différents  legs  à  Marguerite  du  Clau,  sa  femme;  à 
noble  Catherine  de  GuirTrey,  femme  de  son  fils,  héritier 
ci-après  institué  ;  lègue  les  biens  qu'il  avait  à  Belle- 
combe,  à  nobles  André  et  Claude  de  Croy-Chanel, 
ses  fils,  par  égales  parts;  fait  une  pension  à  Béatrix  de 
Croy-Chanel  sa  fille ,  religieuse  dans  l'ordre  de  Saint- 
Dominique,  et  institue  pour  son  héritier  universel, 
noble  Hector  de  Croy-Chanel  son  fils;  acte  reçu  à  Saint- 
Pierre  d'Allevard,  par  Bernard,  notaire,  minute  ori- 
ginale (produit  en  original,  devant  la  cour),  au  pro- 
tocole dudit  Bernard. 

40.  Par  la  lettre  missive  du  22  avril  1404  (titre  coté 
22  avril  1404),  ci-dessus  cité,  page  79,  dans  laquelle 
Rodolphe  de  Croy,  est  dit  fils  de  Jean  II  de  Croy-Cha- 
nel ;  lesquels  quatre  titres,  produits  en  originaux  à  la 
chambre,  après  y  avoir  été  vérifiés,  y  ont  été  enregis- 
trés, et  prouvent,  de  la  manière  la  plus  évidente,  que 
Rodolphe  de  Croy-Chanel  était  fils  de  Jean  II,  de 
Croy-Chanel,  et  de  Jeanne  du  Peloux  ;  que  ledit  Rodol- 
phe, avait  épousé  Marguerite  du  Clau ,  dont  ii  eut: 
Hector,  André,  Claude  et  Béatrix. 

i3.  6 


82 


DE    CROY 


ges  authentiques  de  l'existence  politique  de  Rodolphe 
de  Groy,  et  que  cette  maison  n'a  jamais  porté  d'autres 
armes  que  celles  de  Hongrie,  qui  se  voyent  encore 
aujourd'hui  dans  cet  ancien  sceau  de  la  châtellenie 
d'Allevard. 

Nous  remarquerons  encore  qu'il  est  qualifié  de  noble 
et  puissant  homme  dans  plusieurs  titres,  mais  notam- 
ment dans  une  procédure  publique,  du  24  août  i-|43, 
ind.  12,  faite  à  la  réquisition  des  consuls  d'Allevard; 
(nous  reviendrons  plus  bas  à  cette  procédure),  Rodol- 
phe de  Croy-Chanel,  fit  son  testament  le  7  avril  1443, 
par  lequel  il  fit  divers  legs ,  en  faveur  de  Marguerite 
du  Claux  sa  femme;  de  Catherine  de  Guiffrey,  femme 
de  son  fils  Hector,  qu'il  institua  son  héritier;  d'André 
et  de  Claude  de  Croy-Chanel,  ses  deux  autres  fils; 
et  enfin,  de  Béatrix  de  Croy-Chanel,  sa  fille  religieuse 
dans  l'ordre  de  Saint-Dominique,  situé  à  Mont- Fleuri, 
près  la  ville  de  Grenoble  ;  Rodolphe  de  Croy-Chanel 
eut  de   Marguerite  du  Claux  sa   femme  : 

i°.  Hector  de  Croy-Chanel,  qui  suit  (1); 

20.  André  de  Croy; 

3°.  Claude  de  Croy; 

40.  Béatrix,   religieuse  à  Mont- Fleuri. 


(1)  Ce  degré  est  rigoureusement  justifié,  i°. ,  par  le 
testament  du  7  avril  1443  (Titre  coté  C),  de  noble  et 
puissant  homme  Rodolphe  de  Croy,  par  lequel  il  ins- 
titua pour  son  héritier,  son  cher  fils  Hector  de  Croy- 
Chanel.    (Voyez  ci-dessus); 

20.,  Par  une  vente  passée  le  10  juin  1462  (Titre 
coté  A),  indiction  10,  par  noble  et  puissant  homme 
Hector  de  Croy-Chanel,  fils  à  messire  Rodolphe  de  Croy- 
Chanel,  à  Nicolas  Dessaints,,  de  diverses  rentes  et  ser- 
vices à  Allevard,  grosse  originale  en  parchemin,  où  le 
nom  du  notaire  a  été  emporté  par  vétusté  ; 

3°.,  Par  une  lettre  missive  en  original,  écrite  de 
Chambéry,  le  14  février  1457  (Titre  coté  14  février  1457), 
par  le  chevalier  Jean  de  Bardonnesche ,  à  très-noble  da- 
moiselle  Catherine  des  Chanel,  en  la  maison  du 
seigneur  des  Chanel,  son  cher  et  honoré  père  en  Allevard. 
C'est  pour  donner  a  la  demoiselle  de  Chanel  des  nou- 
velles de  son  tant  chier  père,  le  seigneur  Hector  de  Croy- 


DE    CROY.  83 

XI.   Hector  de  Croy-Chanel,    rendit    un    servi ve    im- 
portant à  l'état,    en   sauvant   Louis   XI,  alors  Dauphin, 


Chanel ,  que  le  chevalier  de  Bardonnesche  lui  écrit.  Il 
lui  rapporte  la  manière  dont  le  seigneur  Hector  de  Croy 
alla  avertir  le  dauphin  Louis  XI,  au  château  de  Mon- 
teiller,  près  Valence,  des  ordres  donnés  par  le  roi  Charles, 
son  père ,  au  comte  Chabannes  de  Dammartin ,  pour  le 
faire  arrêter  et  constituer  prisonnier ,  et  comment  le 
Dauphin ,  après  cet  avertissement ,  partit  de  Monteiller 
(à  trois  lieues  à  l'est  de  Valence),  passa  auprès  de  Gre- 
noble, d'où  il  s'enfuit  à  Saint-Claude,  dans  le  Mont- 
Jura,  et  de  là,  en  Flandres,  auprès  du  duc  de  Bour- 
gogne. Il  y  est  fait  mention  des  marques  de  reconnais- 
sance que  le  Dauphin  avait  données  à  Hector  de  Croy, 
en  reconnaissance  de  cet  important  service,  et  spécia- 
lement d'une  pension  de  5oo  liv.  qu'il  lui  avait  faite, 
et  dont  le  premier  paiement  fut  fait  par  le  seigneur  du 
Bouchage,  qui  remit,  de  la  part  du  Dauphin,  les  5oo  liv. 
au  chevalier  de  Bardonnesche;  ce  dernier  les  remit  à 
Hugues  de  Morard,  qui  se  chargea  de  les  porter,  avec 
sa  iettre,  à  la  demoiselle  des  Chanel.  (Chorier,  en  parlant 
de  cet  événement  dans  l'histoire  du  Dauphiné,  tom.  2, 
pag.  460,  rapporte  que  le  comte  de  Dammartin  vint, 
avec  sa  troupe,  envelopper  le  château  de  Monteiller  où 
était  le  Dauphin,  et  qu'il  ne  s'échappa  que  par  le  change 
qu'il  donna  à  la  crédulité  du  comte.  Ayant  assigné  pour 
le  lendemain  un  rendez-vous  de  chasse  dans  une  forêt 
du  voisinage,  le  comte  s'y  rendit,  après  avoir  placé  ses 
gens  en  embuscade,  comptant  bien  enlever  le  Dauphin, 
sans  coup-férir  ;  mais  celui-ci  ayant  pris  une  autre  route, 
s'enfuit  par  des  chemins  détournés,  par  la  forêt  de  Claix, 
près  Grenoble,  accompagné  seulement  de  sept  personnes, 
savoir:  du  bâtard  d'Armagnac,  du  prince  d'Orange,  de 
Jean  Daillon,  de  Imbert  de  Basternay,  François  d'Urre  et 
deux  autres,  et  que,  lorsqu'ils  furent  arrivés  à  la  Buissière 
(entre  Grenoble  et  Chambéry)  ,  son  cheval  se  trouva  si 
fatigué,  qu'il  était  sur  le  point  de  tomber  de  lassitude. 
Les  invraisemblances  qui  se  trouvent  dans  ce  rapport, 
sont  éclaircies  et  rectifiées  par  la  lettre  du  14  avril  1427, 
qui  dit  qu'Hector  de  Croy  ayant  appris  dans  l'église  de 
Saint-Jean  de   Lyon,   du    bâtard    d'Armagnac    (il    n'était 


84  bk  crov. 

des   mains  du  comte  de   Dammartin.   Le  Dauphin    était 
soupçonné,  d'une   part,  d'avoir   abrégé  les   jours   d'Agnès 


donc  pas  auprès  du  Dauphin)  ,  le  motif  de  l'arrivée  de 
Dammartin,  il  se  déguisa  en  page  pour  passer  au  milieu 
de  l'armée  du  comte,  et  arriver  avant  lui  au  château  de 
Monteiller  ;  mais  il  avait  précédé  l'armée  de  si  peu  de 
tems,  que  le  Dauphin ,  sans  prendre  de  plus  grandes 
délibérations,  monta  le  cheval  d'Hector  à  l'instant  même, 
et  s'enfuit  de  Monteiller.  On  ne  peut  jamais  supposer, 
en  effet,  que  le  comte  de  Dammartin,  après  avoir  en- 
veloppé le  château  où  était  le  Dauphin,  ait  remis  son 
entreprise  au  lendemain,  dans  l'espérance  de  le  prendre 
plus  sûrement  dans  la  forêt,  ce  qui,  au  contraire,  était 
très-douteux,  vu  l'étendue  des  bois  et  l'escarpement  des 
rochers  ;  cette  lettre  explique  encore  pourquoi  le  cheval 
du  Dauphin,  qui  avait  servi  à  Hector  depuis  Lyon,  était 
si  fatigué  en  arrivant  à  la  Buissière,  qui  n'est  qu  à 
ib   ligues  de   Monteiller; 

4°.,  Par  un  échange  du  22  novembre  1464  (Titre 
coté  B),  indiction  12e.,  entre  noble  Hector  de  Croy- 
Chanel,  fils  de  noble  Rodolphe  de  Croy-Chanel,  d'une 
part,  et  Nicolas  Dessaints,  de  l'autre,  de  différentes  pos- 
sessions situées  dans  le  mandement  d'Aiievard  ,  ledit  acte 
passé  à  Allevard,  dans  la  tour  dudit  noble  Hector  de 
Croy,  reçu  par  Jean  Michel,  notaire,  grosse  originale 
sur  parchemin,  avec  monogramme  ;  à  la  suite  duquel 
acte  est  l'investiture,  avec  quittance  de  lods,  Dassée  audit 
noble  Hector  de  Croy-Cnanel,  par  noble  et  puissant 
homme  Hugues  de  Commiers,  seigneur  d'Etapes  et  co- 
seigneur  de  la  vallée  d'Aiievard.  Cette  investiture,  sous 
la  date  du  23  octobre  1467,  est  reçue  par  le  même 
Jean  Michel,  notaire,  le  tout  en  grosse  originale  sur 
parchemin,  avec  le  monogramme  du  notaire  au  bas  de 
chaque   acte  ; 

5°.,  Par  une  lettre  missive  en  original,  écrite  de 
Lyon,  le  23  février  1481  (Titré  coté  23  février  1481), 
par  Antoine  Bressand,  clerc,  au  très-magnifique  seigneur, 
le  seigneur  Hector  de  Croy-Chanel,  chevalier,  en  A  llevard, 
au  pays  de  Dauphiné.  On  voit  dans,  cette  lettre  écrite  de 
la  part  du  seigneur  Lancelot  de  Commiers,  qualifié  cousin 
du    seigneur    de    Croy-Chanel,     la    très -intime   liaison 


DE   CROY, 


85 


Sorel;    et  d'autre  part,   il    avait    été    accusé    d'opprimer 
la   province   de    Dauphiné;    en    sorte    que    Charles    VII, 


existante  entre  ledit  de  Chanel  et  le  chevalier  de  Coucy, 
et  le  témoignage  de  celle  qui  avait  existée  entre  leur 
père  respectif;  on  lit  aussi  dans  cette  lettre,  que  Lan- 
celot  de  Commiers,  passant  à  Arras,  était  allé  visiter  le 
seigneur  de  Croy,  avec  qui  il  avait  long-tems  discouru 
sur  la  très-noble  lignée  d'Hector  de  Croy;  que  ledit  sei- 
gneur de  Croy  pensait  être  de  la  même  maison  soubmise, 
disait-il,  à  guerroyer  pour  princes  et  Rois  ;  que  quoique  de- 
puis longu  es  années  se  soient  les  deux  races  disjointes  et  sépa- 
rées, etrfaye  heuplusdeheurle  tronc  que  les  branches,  toutes- 
fois  lui  conservait  et  réser  voit  franche  et  loyale  amitié  dont 
toujours  sera  désirant  ;  que  de  aage  en  aage  s'augmente  et 
estreigne,  comme  aussi  que  le  seigneur  de  Croy  avoit 
merveilleuse  envie  de  voir  la  norricière  montagne  (d'Al- 
levard),  que  premier  a  esté  refuge  de  leurs  pères,  en  leurs 
cuisons  déplaisirs  ; 

6°.,  Par  le  testament  du  28  décembre  1488  (Titre 
coté  C),  indiction  6e.,  de  noble  Hector  de  Croy- 
Chanel,  fils  de  noble  et  puissant  homme  Rodolphe  de 
Croy-Chanel,  seigneur  de  la  Tour  et  du  domaine  de 
Chanay  à  Allevard, -par  lequel  il  élit  sa  sépulture  dans 
l'église  de  Saint- Marcel  d' Allevard,  au  tombeau  de  ses 
ancêtres;  ordonne  les  aumônes  et  frais  funéraires,  sui- 
vant la  coutume  de  tout  tems  observée  dans  sa  famille  ; 
lègue  à  Catherine ,  sa  fille ,  femme  de  Guillaume  du 
Peloux,  trois  cents  florins,  bonne  monnaie;  à  noble 
Catherine  de  GuirTrey  du  Freney,  sa  femme,  une  pension 
de  vingt-cinq  florins;  à  noble  Michelle  de  Grolée, 
femme  de  Jean  ,  son  fils ,  et  héritier ,  sa  grande  croix 
d'or,  ornée  de  douze  diamans,  pour  la  porter  après  le 
décès  de  ladite  noble  de  GuirTrey,  sa  femme;  veut  et 
ordonne  que  ladite  croix  soit  en  vénération  perpétuelle 
dans  sa  famille,  j  attendu  qu'elle  avait  été  anciennement 
apportée  par  pieux  et  magnifique  André,  le  plus  illustre 
des  ancêtres  du  testateur ,  issu  de  sang  royal ,  et  que 
ladite  croix  avait  été  bénite  sur  Je  Saint-Sépulchre  à 
Jérusalem,  avant  le  retour  dudit  André  de  la  guerre 
sainte;  et  institue  pour  son  héritier  universel,;  noble 
Jean,   son   fils   unique,    lui    ordonnant    de    se   servir,  en 


86 


DE    C  ROY. 


son  père,  confia  le  commandement  d'un  corps  d'armée 
au  comte  de  Dammartin  ,  à  l'effet  de  s'assurer  de  la 
personne  du  Dauphin  ;  le  comte  était  donc  parti  de 
Lyon,  avec  son  corps  d'armée,  pour  se  rendre  au  châ- 
teau de  Monteiller  (à  trois  lieues  à  l'est  de  Valence), 
où  Marguerite  de  Sassenage,  veuve  d'Amblard  de  Beau- 
mont,   retenait  le   Dauphin   par  ses   charmes. 

Mais,  Hector  de  Groy  qui  était  à  Lyon,  lors  du 
départ  de  Dammartin,  s'étant  trouvé  par  hasard  dans 
l'égtise  de  Saint- Jean  avec  le  bâtard  d'Armagnac, 
sénéchal  du  Diois  et  Valentinois,  et  maréchal  du 
Dauphiné,  pour  lors  convalescent  de  maladie,  y  apprit, 
dudit    bâtard,    le    motif   de    la    marche    de    Dammartin  ; 


tems  de  paix  et  en  tems  de  guerre,  des  sceau  et  éten- 
dards apposés  au  sceau  de  l'acte ,  reçu  par  Ainard ,. 
notaire ,  en  1 279  ,  qui  devaient  être  une  marque  per- 
pétuelle de  la  gloire  et  de  l'illustration  de  sa  famille, 
issue  du  sang  royal  de  Hongrie;  acte  reçu  à  Allevard, 
dans  la  maison  du  testateur,  par  Bernard,  notaire,  en 
minute  originale,  au  fol.  120  du  protocole  dudit  Ber- 
nard,   et  produit   en    original   devant   la  cour  ; 

70.,    Par  une  quittance   passée    le    pénultième    de    juin 
1489   (Titre   coté   D),  indiction   7e.,  pour  et  au    nom   du 
curé   d'AUevard ,    à    noble     Hector    de    Croy-Chanel,     de 
tous    les    arrérages    de   rentes    qu'il    devait,    à    raison    de 
la   fondation   faite   par  noble  Richarde  de  Mailles,   veuve 
de   noble  Jean   de    Croy-Chanel ,    de    messes    à    célébrer 
chaque   année   dans    l'église    dé    ladite    paroisse ,    pour    le 
repos    de    l'âme   de    noble    Guillaume    de    Croy-Chanel, 
père  du   mari   de    ladite   noble    Richarde   de  Mailles,  qui 
avait  été  tué   à   la    bataille   de   Crecy  ;  laquelle  fondation 
avait  été  faite  par  acte  du  20  avril   1 388 ,   indiction    iip., 
reçu     par    Aymon     Pilati,    notaire,     et    qui,    cependant, 
n'avait  été  ni  payée  ni  acquittée  depuis  plusieurs  [années; 
acte   passé   à  Allevard,    par   ledit    Bernard,    notaire,    mi- 
nute  originale   au  fol.    200  du   protocole   dudit   Bernard. 
Lesquels  sept   titres  originaux,  après  avoir  été  vériiiJs, 
ont  été   enregistrés   par  arrêt    de   la  cour ,    et   servent   à 
prouver  qu'Hector    de    Croy-Chanel   était    fils    de    noble 
et    puissant    homme    Rodolphe    de    Croy-Chanel    et    de 
Marguerite  du  Clau,   son  épouse. 


DE    CROY.  87 

iî  se  déguisa  en  page,  traversa  l'armée  du  comte, 
au  péril  de  sa  vie,  et  étant  parvenu  jusqu'au  Dauphin, 
il  lui  donna  avis  du  danger  dont  il  était  menacé;  après 
avoir  comblé  Hector  de  marques  d'amitié ,  il  lui  fit 
présent  d'une  pièce  de  velours ,  et  promit  qu'il  lui 
ferait  une  pension  de  5oo  liv. ,  pour  reconnaître  le 
service  important  qu'il  venait  de  recevoir.  Ce  prince, 
sans  perdre  un  moment  ,  monta  aussitôt  le  cheval 
d'Hector,  et  jurant  par  la  pasques  Dieu,  que  s'il 
tenait  Dammartin,  il  ferait  manger  ses  triples  à  ses  chiens  ; 
il  s'enfuit  par  des  chemins  détournés ,  par  la  forêt  de 
Claix,  près  Grenoble,  par  la  Buissière  ,  à  Saint- 
Claude,  dans  les  montagnes  du  Jura,  d'où  il  se  rendit 
auprès   du    duc  de   Bourgogne,   son   oncle   (1). 

Hector  de  Croy-Chanel  avait  épousé  Catherine  de 
Guiffrey,  fille  d'Antoine  de  Guiffrey  du  Freney  (2), 
dont   il  eut   : 

(1)  Un  ancien  manuscrit  dit  que  le  seigneur  Hector  de  Croy- 
Chanel  ,  ayant  fait  de  grandes  dépenses  pour  le  service  du  roi, 
et  n'en  étant  pas  payé,  ainsi  que  de  la  rente  qui  lui  était  due,  il 
se  réunit  au  parti  des  princes  et  des  seigneurs  de  France,  qui 
étaient  ameutés  par  les  ducs  de  Bourgogne  et  de  Bourbon  , 
pour  demander  la  réforme  des  abus,  ce  qui  finit  par  une  guerre 
civile,  qu'on  appelait  la  guerre  du  bien  public,  par  tout  le 
royaume;  le  principal  événement  de  cette  guerre  fut  la  bataille 
du  Mont  -  Lhéri,  qui  se  donna  le  26  juillet  1465.  et  où  le  sei- 
gneur de  Chanel  se  trouva  dans  le  parti  opposé  à  l'arrière -ban 
du  Dauphiné ,  où  étaient  ses  amis  et  ses  parents.  Après  cette 
bataille,  étant  resté  attaché  au  duc  de  Bourgogne,  qui  était  le 
chef  des  mécontents,  il  fut  par  la  suite  nommé  par  le  duc  de 
Bourgogne  un  des  conservateurs  de  la  paix,  pour  la  châ'.eîlenie 
de  Bar- sur  -  Seine  :  ce  même  manuscrit  dit,  qu'ayant  ensuite 
fait  solliciter  sa  grâce,  il  obtint,  par  le  moyen  d'Imbert  Bas- 
tarnay,  qu'il  avait  connu,  la  permission  de  rentrer  chez  lui  et 
la  restitution  de  ses  biens.  Nous  remarquerons,  à  l'appui  de 
cette  tradition,  que  Louis  XI  ayant  conclu  une  trêve  de  9  .ans 
avec  Charles,  duc  de  Bourgogne,  par  traité  du  i3  septembre 
1473,  on  voit,  en  effet,  dans  ce  traité,  que  le  seigneur  des  Cha- 
nels  fut  nommé  un  des  conservateurs  de  la  paix,  pour  la  châ- 
tellenie  de  Bar-sur-Seine,  de  la  part  du  duc  de  Bourgogne.  (Voyez 
les  Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche,  imprimés  à  Lyon  en  ibÔ2, 
où  ce  traité  est  en  entier,    pag.   397  et   suiv.) 

(2)  Le  brave  Guigues  de  Guiffrey,  connu,  dans  les  Mémoires 
du  chevalier  Bayard,  sous  le  nom  de  Bottières ,  était  neveu 
de  Catherine. 


88  DE    CROY. 

i°.  Jean    III   de   Croy-Chanel,   qui   suit  (i); 
2°.  Catherine    de    Croy  -  Chanel ,    mariée    à     Guil  - 
laume   du   Peloux. 

XII.  Jean  de  Croy-Chanel,  IIIe.  du   nom,   épousa  au 
mois    de    mars    1488,    Michelle  de   Grolée  de    Viriville; 


(1)   Cette   filiation   est  rigoureusement  établie; 

i°.  Par  une  quittance  passée  le  6  juin  1494  (0* 
indiction  12e.  par  noble  Jean  de  Croy-Chanel,  fils  de 
noble  Hector  de  Croy-Chanel,  chevalier,  d'Allevard, 
à  noble  Hector  de  Grolée,  de  la  paroisse  de  Viriville, 
de  cent  dix  florins,  à  compte  de  la  dot  de  noble  Mi- 
chelle de  Grolée,  femme  dudit  noble  Jean  de  Chanel,  et 
sœur  dudit  noble  Hector  de  Grolée,  acte  passé  à  Gre- 
noble ,  reçu  par  Jean  Ourand ,  notaire  ;  grossoyé ,  par 
Antoine  Quirieu,  aussi  notaire  ;  ensuite  de  l'ordonnance 
de  Jean  Galbert,  juge  de  la  cour  majeure  de  Grenoble, 
y  insérée,  qui  donne  pouvoir  à  Antoine  Quirieu  et 
Zacharie  Firman ,  notaires  delphinaux,  solidairement, 
de  donner  expédition  des  minutes  de  Jean  Ourand, 
notaire,  qui  était  mort  sans  avoir  pu  délivrer  l'expé- 
dition des  actes  qu'il  avait  reçus  ;  grosse  originale  en 
parchemin,   signée   par   Quirieu,   avec   paraphe. 

20.  Par  une  reconnaissance -passée  le  5  août  i528  (2), 
par  noble  Jean  III,  de  Croy-Chanel,  fils  de  noble 
Hector  de  Croy  -  Chanel ,  d'Allevard ,  en  faveur  de 
Laurent  Dessaints,  de  différentes  possessions  à  Allevard, 
en  la  même  forme  que  tous  les  nobles  prédécesseurs  de 
Michelle  de  Grolée  sa  femme,  avaient  reconnu  lesdits 
biens,  acte  passé  à  Allevard,  reçu  Dedin,  notaire,  aux 
minutes  du  terrier,  par  lui  reçu  et  produit  en  original 
devant   la   cour. 

3°.  Par  une  donation  du  9  mai  i53o  (3)  par  noble 
Michelle  de  Grolée,  du  mandement  de  Viriville,  femme 
de  noble  Jean  de  Croy-Chanel,  de  la  paroisse  d'Alle- 
vard, en  faveur  de  Catherine  sa  petite-fille  ;  noble  Louis- 
Georges  de  Croy  -  Chanel ,    fils  de  la  donatrice ,    et   père 


(0  Titre   coté  A,   1494. 

(2)  Titre  coté   B,  ibz8. 

(3)  Titre   coté  C,    i53o. 


DE   QRûY.  89 

On  apprend  par  une  quittance  de  la  dot  de  Michelle 
de  Grolée,  qu'elle  était  ?œur  d'Hector  de  Grolée  de 
V'riville  ;  et  par  le  testament  de  Louis-Georges  de 
Croy-Chanel,  son  fils,  que  nous  citerons  plus  bas,  on 
aoorend  qu'elle  était  petite-fille  de  Marguerite  de  Levis 
de*  Mirepoix,  qui  avait  épousé,  en  1450,  Meraud  de 
Grolée,  seigneur  de  Viriville  et  Château- Vilain.  De  ce 
mariage   il  eut   : 

XIII.  Louîs-Georges  de  Croy-Chanel,  qui  fat  capi- 
taine des  gendarmes  de  Coligny,  par  lettres  du  3o  août 
i557;  il  se  signala  à  la  bataille  de  Cerisolles.  le  lundi 
de   Pâques,   14   avril    1544.  Coligny  lui-même   rendit   un 


de  ladite  Catherine,  présent  et  acceptant  pour  cette 
dernière  ;  de  l'habitation  et  l'usufruit  de  la  moitié  de  la 
maison,  qui  était  alors  occupée  par  le  noble  Louis- 
Georges  des  Chanel,  et  par  noble  Charlotte  Guers,  sa 
femme  ;  ensemble,  de  la  moitié  du  jardin  et  pré  attenant 
à  ladite  maison  ;  acte  passé  à  Àllevard,  dans  la  maison 
de  la  donatrice,  reçu  Pierre  Emeric ,  notaire,  minute 
originale,  au  fol.  127  du  protocole  dudit  Emeric, 
lequel  protocole  a  été  produit  en  original  devant  la 
cour. 

40.  Par  une  lettre  missive  en  original,  du  12  février 
1 541  (1),  écrite  par  Michel  le  de  Grolée,  à  son  très- 
chier fils  Loys-Georges  de  Chanel,  chevalier,  dont  il  sera 
parlé  à   la    génération    suivante 

5°.  Enfin,  par  le  testament  de  Louis- Georges  de 
Croy-Chanel,  fils  de  noble  Jean  de  Croy-Chanel,  et 
de  Michelle  de  Grolée  ,  sur  lequel  testament  nous 
reviendrons,  dans  les  preuves  de  la  filiation  de  Louis- 
Georges,    qui   suivent. 

Ces  cinq  titres  ont  été  produits  en  originaux  à  la  cham- 
bre, et  après  y  avoir  été  vérifiés,  ont  été  enregistrés  par  arrêt 
de  la  cour,  et  servent  à  prouver  que  Jean  III  de  Croy  -  Chanel 
était  fils  d'Hector  de  Croy-Chanel  et  de  Catherine  de  Guif- 
f rey  ;  que  ledit  Jean  III  de  Croy  avait  épousé  Michelle  de 
Grolée,  dont  il  eut  Louis  -  Georges  de  Croy-Chanel  qui  suit, 
lequel  Louis  -  Georges  fut  père  de  Catherine  de  Croy,  dont  il 
sera   reparlé. 

(1)  Titre  coté  21    février   1541. 


90  DE    CROY. 

témoignage  éclatant  à  sa  valeur,  en  présence  de  Mont- 
beron,  du  maréchal  de  Saint-André,  et  de  son  frère 
d'Andelot,  colonel  général  de  l'infanterie  française  :  il 
disait,  qu'il  n'y  avait  pas  de  plus  vaillant  et  de  plus 
soigneux  capitaine,  et  qu'il  fut  un  de  ceux  qui  s'empa- 
rèrent le  plus  vaillamment  des  chaînes  que  le  marquis 
du  Guast  (qui  commandait  les  Impériaux)  avait  fait 
faire  pour  enchaîner  les  Français,  qu'il  comptait  faire 
prisonniers  dans  cette  campagne  ;  les  relations  de  cette 
journée  portent  qu'en  effet  les  Français  en  trouvèrent 
plus  de  4000,  dans  le  butin  qu'Us  firent  à  cette  ba- 
taille (1). 


(1)  Cette  filiation   est  rigoureusement  établie  : 

i°.  Par  une  donation  du  9  mai  i53o  (1),  par  noble 
Michelle  de  Grolée  de  Viriville,  femme  de  noble 
Jean  III,  de  Croy-Chanel ,  en  faveur  de  noble 
Catherine  ,  sa  petite  -  fille  ;  noble  Louis  -  Georges  de 
Croy-Chanel,  fils  de  la  donatrice,  et  père  de  ladite 
Catherine,  présent  et  acceptant  pour  elle.  (Nous  avons 
déjà   cité  ce  titre   dans   la   note   précédente,   art.    3). 

20.  Par  une  vente  passée  le  16  août  i53j  (2),  par 
Ennemond  [Caillât,  à  noble  Louis-Georges  de  Croy- 
Chanel,  fils  de  noble  Jean  III,  de  Croy-Chanel,  de 
cinq  quarteaux  de  rente,  avec  directe  et  droits  de  lods, 
à  prendre  et  percevoir  sur  quatre  sétérées  de  pré  situé 
à  Eybens ,  auparvant  franche  ;  acte  passé  à  Grenoble , 
reçu  et  signé  Roibet ,  notaire  ;  grosse  originale  en 
parchemin. 

3°.  Testament  (3)  de  noble  Louis-Georges  de  Croy- 
Chanel,  fils  de  Jean  III  de  Croy-Chanel,  et  de  Mi- 
chelle de  Grolée,  du  8  novembre  1 53y  ,  par  lequel  il 
élit  sa  sépulture  au  cimetière  de  l'église  de  Saint - 
Marcel,  au  tombeau  de  ses  nobles  prédécesseurs,  et 
ordonne  de  régler  les  frais  funéraires ,  aussi  suivant 
l'usage  de  ses  nobles  prédécesseurs  ;  il  lègue  à  dame 
Charlotte  de  Guers,  sa  femme,  sa  nourriture,  son 
entretien   et  cinquante   florins  ;    à    noble    clame    Florence 

(1)  Titre  coté  C,  i53o,  à  la  génération  précédente,  et  coté  A 
pour  celle-  ci. 

(2)  Titre  coté  B,    i53y. 

(3)  Titre  coté  8  novembre    i537- 

/ 


DE   CROY.  pi 

Louis-Georges   de  Croy-Chanel    avait  épousé   Charlotte 
de  Guers  (i),    dont   il   eut    : 


de  Pellet  de  la  Verune,  épouse  de  son  très-cher  fils 
Jean,  héritier  institué,  et  sa  très-chère  bru,  la  moitié 
de  tous  les  joyaux  d'or  et  d'argent  qui  étaient  venus  de 
la  portion  d'hérédité  de  noble  dame  Marguerite  de 
Levis  de  Mirepoix,  aïeule  de  noble  dame  Michelle  de 
Grolée  de  Viriville ,  et  en  outre,  la  sainte  et  vénérable 
croix  d'or,  ornée  de  diamants,  anciennement  rapportée 
de  Jérusalem  ;  il  fixe  la  portion  compétente  dans  ses  biens, 
à  noble  Claude  Guigues  son  fils,  à  soixante  florins,  et 
lègue  à  noble  dame  Aymonette  de  Salvaing ,  épouse 
dudit  noble  Claude -Guigues,  dix  florins  avec  son  reli- 
quaire d'or  de  Saint- Marcel  ;  à  Catherine,  sa  fille  in- 
firme, aussi  dix  florins  seulement,  attendu  que  noble 
dame  Michelle  de  Grolée  avait  suffisamment  pourvu 
aux  besoins  de  sadite  fille,  par  acte  du  9  mai  i53o, 
reçu  par  le  même  notaire  qui  reçoit  le  testament  ;  il 
lègue  à  noble  Jean,  son  fils  cadet,  chevalier  de  Siint- 
Jean  de  Jérusalem,  qui  était  pour  lors  à  la  guerre  contre 
les  ennemis  de  notre  sainte-religion,  quarante  florins, 
et  le  plus  jeune  cheval  du  testateur,  et  du  meilleur 
service;  et  à  Claude,  son  petit-fils ,  et  fils  aîné 
de  Jean  son  fils  aîné,  vingt  florins,  lorsqu'il  aurait 
atteint  l'âge  de  18  ans  ;  il  institue  pour  ^son  héritier 
universel,  ledit  noble  Jean  IV,  son  fils  aîné,  époux 
Se  ladite  noble  Florence  de  Pellet  de  la  Verune.  Cet 
acte  est  passé  à  Allevard ,  reçu  par  Pierre  Eymeric, 
et  par   lui  grossoyé  sur  parchemin,    grosse   originale. 

4°.  Par  une  lettre  missive  en  original  (citée  dans  la  note 
précédente,  art.  4),  du  21  février  (2)  1 541  ,  adressée  par 
Michelle  de  Grolée,  à  Monsieur  mon  très-chicr  fils  Loys- 
Georges  des  Chanels,  chevalier  à  Lyon  ,  elle  lui  écrit  cette 

(1)  Cette  maison  est  originaire  du  Languedoc,  où  elle  ^  pos- 
sédait la  seigneurie  de  Castelnau ,  dans  le  diocèse  d'Agde ,  de- 
puis plusieurs  siècles,  une  branche  de  cette  ancienne  maison 
s'est  établie  en  Dauphiné  depuis  long-tems  ;  quant  à  Charlotte 
de  Guers  ,  elle  était  sœur  puînée  d'Alix  de  Guers  (  femme  de 
Pons  de  Pellet  de  la  Verune  ) ,  et  fille  d'Eustache  de  Guers, , 
chevalier,  seigneur  de  Castelnau. 

(2)  Titre  coté   21   février    1541. 


Q2  DE   CROY. 

i°.  Jean  de   Croy-Chanel,  qui  suit  ; 
2°.  Claude  -  Guigues     de     Groy-  Chanel,      marié     à 
Avmonette  de  Salvains  ; 


lettre,  à  l'occasion  de  son  prochain  départ  pour  la  guerre  ; 
elle  lui  recommande  de  n'oublier  Dieu,  ni  le  courage  de 
ses  pères,  combien  qu'ils  sesoyent  appaulvris  en  servant  les 
roys  de  France;  elle  lui  rappelle  le  souvenir  de  Pierre 
de  Croy  de  Chanel,  son  sixième  aïeul  ;  vous  soubvienne, 
dit-elle,  de  Vhastiveté  à  gerroyer  de  Pierre  de  Chanel, 
en  la  bataille  de  Varey,  il  nest  le  seul  de  vos  pères  qui 
ayt  ainsyfaici ,  ains  ont  tous  despendu  leurs  bien  et  leurs 
sang  en  guerres  :  Michelle  de  Grolée  lui  rappelle  que 
Pierre  de  Croy-Chanel,  le  seigneur  de  Tournon  ,  et 
le  chevalier  Aubergeon  de  Mailles,  ayant  fait  prisonnier 
le  comte  Edouard ,  à  la  bataille  de  Varey ,  Pierre  de 
Croy-Chanel  l'ayant  reconnu,  pria  les  deux  chevaliers 
de  lui  rendre  la  liberté,  attendu  que  le  comte  était 
son  allié  et  ami,  et  qu'il  aimerait  mieux  endurer  la 
mort,  que  de  souffrir  qu'on  lui  fît  une  vilenie  en  son 
endroit. 

5°.  Par  une  reconnaissance  du  (i)  8  août  1542, 
passée  par  noble  Jean  Didelle,  d'une  rente  due  à  la 
cure  d'Allevard  ;  acte  passé  à  Allevard,  en  présence  de 
noble  Louis-Georges  de  Chanel,  reçu  et  signé  Vincent, 
notaire,  avec'  paraphe,  minute  originale,  au  fol.  45  du 
terrier   de   ladite  cure. 

6°.  Par  une  revente  (2)  passée  le  9  décembre  i56o, 
par  noble  Louis-Georges  de  Croy-Chanel,  à  Michel 
Tissoct  Pyseine,  d'une  émine  froment  de  cens,  imposée 
par  acte  du  12  novembre  1 556,  sur  un  pré  et  bâtiment 
à  Allevard,  sous  la  réserve  de  la  directe  et  du  cens  porté 
par  les  anciennes  reconnaissances  ;  acte  passé  à  Allevard, 
reçu  et  signé  par  Eme  Michel,  notaire,  avec  paraphe, 
grosse   originale  sur    parchemin. 

70.  Par  un  acte  (3)  du  8  mai  i56i,  au  bas  de  celui 
ci-dessus,  par  lequel  Guigues-Boniissot-Py  seine,  fils  de 
Michel,    cède    ses    droits    et    prétentions   pour    le    rachat 

(1)   Titre  coté  C,   1542. 

,  (2)   Titre  coté  D,   i5Go. 

(3)    Titre  coté  D,    i56i. 


DE    CROYi  §3 

3d.  Jean    de    Croy-Chanel ,    chevalier9    de    Saint-Jean 

de  Jérusalem  ; 
4°  Catherine  de   Croy  Chanel. 

XIV.  Jean  de  Croy-Chanel,  IVe.  du  nom,  reçut 
plusieurs  blessures  à  la  tête  et  au  bras,  à  la  bataille  de 
Saint-Quentin,  dite  aussi  la  journée  de  Saint-Laurent, 
parce  qu'elle  se  donna  le  jour  de  Saint- Laurent,  10  août 
1557.  Il  y  resta  prisonnier.  Mais  il  fut  ensuite  mis  à 
rançon   avec  cinq  autres  chevaliers  du   Dauphiné    (1). 


de  ladite  rente,  imposée  au  prorit  de  noble  Louis- 
Georges  de  Croy-Chanel,  ledit  acte  original  signé  par 
les  parties,   et   par  de  la   Charière,   notaire. 

Lesquels  sept  titres  originaux ,  après  avoir  été  produits  et 
vérifiés ,  ont  été  enregistrés  par  arrêt  de  la  cour,  et  servent  à 
prouver  que  Louis -Georges  de  Croix -Chanel  était  fils  de  Jean  III 
de  Croix- Chanel  et  de  Michelle  de  Grolée  de  Viriville  ;  que 
ledit  Louis  -  Georges  avait  épousé  Charlotte  de  Guers ,  dont  il 
eut  Jean  IV  de  Croy  -  Chanel  qui  suit ,  marié  à  Florence  de 
Pellet  de  la  Verune  (  des  vicomtes  de  Narbonne  )  ;  Claude  Gui- 
gués  de  Croy ,  marié  à  Aymonette  de  Salvaing  ;  Catherine , 
dont  il  a  déjà  été  fait  mention  page  88,  à  cause  d'une  donation 
du  9  mai  i53o,  qui  fut  faite  à  ladite  Catherine  par  Michelle  de 
Grolée ,  son  aïeule ,  et  Jean  de  Croy  -  Chanel ,  son  fils  cadet , 
chevalier  dans  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem. 

(1)  Sa  filiation  est  rigoureusement  établie,  i0.,  par  une 
vente  (1)  passée  le  8  mai  1543,  par  noble  Jean  de  Croy- 
Chanel,  fils  de  noble  Louis-Georges  de  Croy-Chanel,  à 
Janon  Sandrot  du  Tuchet,  paroisse  d'Allevard,  reçu 
et  signé  par  Chieze,  notaire,  avec  paraphe,  grosse  origi- 
nale  sur   parchemin. 

20.,  Par  une  lettre  missive  (2)  en  original,  datée  de 
Marseille,  le  11  septembre  1 55 3,  et  adressée  par  Jehan 
de  Croy-Chanel,  à  madame  des  Clianels,  ma  très-honorée 
mère,  en  Allevard  de  Dauphiné.  C'est  à  son  retour  de  la 
guerre  contre  les  Maures,  que  Jean  de  Croy-Chanel  écrit 
cette  lettre  -,  il  y  fait  mention  de  la  mort  des  chevaliers 
de  Bonne  et  de  Coste,  et  auxquels  il  avait  administré 
les  derniers  secours,  ainsi   que  de  la   bataille  de  Zanara 

(1)  Titre  coté"  A,    i568. 

(2)  Titre  coté  11   septembre    1 553. 


94  DE    CROY. 

Du  mariage  de  Jean   IV  et  de  Florence  de  Pellet  de  la 
Vérune,   sont   issus   : 


(Zoara)  ;  il  dit  y  avoir  occis,  pour  sa  part,  dix-sept 
Maures;  il  ajoute  qu'ils  étaient  plus  <le  trois  cents  chevaliers 
à  cette  bataille,  qui,  restant  sans  armes  à  force  de  s'en 
être  servi,  les  étranglaient  de  leurs  pieds  et  de  leurs  mains, 
et  qu'après  avoir  traversé  plusieurs  fois  le  sein  de  Sydera, 
ils  avaient  rejoint  le  prieur  de  Gapoue.  (L'histoire  de 
Malte  rapporte  que  Jean  d'Omedes,  qui  avait  été  élu 
grand-maître,  le  11  octobre  i5i6,  ayant  pris  en  aversion 
Léon  Strozzi,  chevalier  de  l'ordre,  prieur  de  Capoue, 
l'engagea,  en  i5fa,  à  tenter  la  conquête  de  Zoara,  ville 
maritime  de  la  province  de  Tripoli,  dans  la  vue  de  le 
perdre;  mais  Strozzi  montra  dans  cette  entreprise  autant 
de  valeur  que  de  prudence;  l'affaire  de  Zoara  fut  moins 
une  bataille  qu'une  véritable  boucherie;  cependant  Strozzi 
craignant  d'être  attaqué  avec  des  forces  infiniment  supé- 
rieures, fit  sa  retraite  avec  habileté,  après  avoir  reçu  des 
blessures  considérables,  et  causa  encore  aux  infidèles  des 
dommages  infinis  :  il  était  frère  de  Pierre  Strozzi,  ma- 
réchal de  France).  Nous  remarquerons  que  cette  lettre 
que  nous  avons  placée  ici  suivant  l'ordre  de  sa  date, 
est  de  Jean  de  Croy,  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem, et  dernier  fils  de  Louis-Georges ,  et  non  pas  de 
l'autre  Jean,   fils   aîné   de   Louis -Georges. 

3°.,  Par  une  autre  lettre  missive  (i)  en  original,  de 
Jean  IV  de  Croy- Chanel  (fils  aîné  de  Louis-Georges), 
datée  de  la  ville  de  Saint  -  Quentin,  du  3o  août  i55y, 
adressée  à  Monsieur ,  Monsieur  Louis-Georges  des  Chanels, 
ancien  capitaine  des  gens- d'armes  de  Monseigneur  de  Coli- 
gny,  en  Allevard  de  Dauphiné ;  il  y  déplore  le  malheur  de  la 
bataille  perdue  par  le  connétable  de  Montmorency ,  où 
le  duc  de  Savoie  avait  fait  de  nous  toutes  déconfitures.  Il 
ajoute  :  m'ont  abseuré  messeigneurs  de  (2)  Montpensier  et 
de  (3)  Longueville  être  occis  plus  de  six  cents  des  nôtres, 

(i)   Titre  coté  3o  août   îbb-j. 

(2)  Louis  de  Bourbon  II,  duc  de  Montpensier,  dauphin 
d'Auvergne. 

(3)  Léonor  d'Orléans  ,  duc  de  Longueville  ;  il  avait  environ 
20  ans  lorsqu'il  fat  fait  prisonnier  devant  Saint  -  Quentin  ;  il 
était  fils  de  François  d'Orléans ,  marquis  de  Rothelin  ,  et  de 
Jacqueline  d'Orléans,   mariés  le   19  juillet  i53(3. 


DE   CROY.  95 

i#.  Claude  de  Croy-Chanel,  qui  suit; 
20.  Jean ,    nommé    au    contrat    de    mariage    de    son 
frère. 


et  en  outre  trois  mille  hommes,  que  à  pied  que  chevaucheurs 
emmy,  lesquels  s'est  treubvé  monseigneur  de  Bourbon^  duc 
d'Anguien  (1):  il  dit  que  le  maréchal  de  Saint-André, 
avec  le  seigneur  de  Coligny  l'étaient  venu  visiter,  que 
ce  dernier  lui  avait  demandé  s'il  n'était  pas  le  fils  du  bon 
Loys- Georges  de  Croy,  et  lui  ayant  répliqué  que  oui, 
M.  de  Coligny  lui  répliqua  avons  esté  plus  de  heureuse 
fortune  en  la  bataille  de  Cérysolles,  dont  estoit  votre  père, 
et  mefeit  bon  service  et  au  Roy...  C 'estoit  le  plus  vaillant  et 
soigneux  capitaine  qui  se  peust  treubver,  assailloit  tout 
faible  ou  fort  qui  se  présent  oit  devant  lui;  il  ajoute  :  vous 
dira,  monseigneur  (Gabriel  de  Montmorency  (2),  combien 
sommes  en  poouvre  état  de  denier  et  de  corps,  ayant  eu 
plusieurs  blessures  en  la  teste  et  aux  bras;  il  dit  encore,  que 
monseigneur  d'Andelot,  frère  de  monseigneur  V admirai, 
nous  a  faict  offre  de  deniers;  Jean  de  Croy  demande  à 
Louis -Georges,  son  père,  quelque  somme  d'argent  pour 
payer  sa  rançon,  et  qu'ensuite  il  a  fait  son  compte  pour 
partir  ensemble,  six  chevaliers  dauphinois,  qui  sont  :  le 
seigneur  de  Malatret,  le  seigneur  d'Islins,  Jean  de  Chap- 
ponay  (deux  autres  dont  le  nom  est  effacé)  et  lui  :  avant 
de  passer  aux  autres  épreuves,  il  nous  semble  nécessaire, 
pour  mieux  établir  l'identité   des   personnes,   de   rappeler 

ici  la  substance  de  ce  grand  événement 

a  ....  Au  commencement  de  l'année  1 5 57 ,  l'amiral 
»  Coligny  et  son  frère  d'Andelot  s'enfermèrent  dans  la 
»  ville  de  Saint -Quentin,  en  Picardie,  pour  s'opposera 
»  Emmanuel- Philibert,  duc  de  Savoie,  qui,  à  la  tête 
!»  de  l'armée  espagnole ,  s'approchait  de  cette  place  ;  les 
»  Français,  commandés  par  le  connétable  Anne  de 
»  Montmorency,   s'en   approchèrent   aussi ,    et   y  jetèrent 

(1)  Jean  de  Bourbon,  comte  d'Enghien  et  duc  d'Estoute- 
ville,  dit  le  duc  d'Enghien,  mourut  d'un  coup  de  pistolet  qu'il 
reçut  au  travers  du  corps  à  la  bataille  de  Saint- Quentin. 

(2)  Baron  de  Montberon ,  fils  du  connétable  Anne  de  Mont- 
morency. Il  était  âgé  d'environ  17  ans  quand  il  fut  fait  prison- 
nier devant  Saint  -  Quentin  ;  c'est  lui  qui  porta  la  lettre  dont  on 
a  donné  la  substance. 


96  DE   CROY. 

X  V.    Claude   1".    de  Groy  -  Chanel  ,   fut  capitaine  de 
deux   cents    hommes    dans   le    régiment    de    François   du 


»  quelques  secours  de  troupes;  mais  en  se  retirant,  ils 
»  turent  tellement  défaits ,  qu'il  ne  resta  que  quatre- 
»  vingts  hommes  de  l'infanterie;  le  connétable,  son  fils, 
»  les  ducs  de  Montpensier,  de  Longueville,  le  maréchal 
»  Saint -André  et  presque  tous  les  officiers  -  généraux 
»  furent  faits  prisonniers  ;  le  duc  d'Enghien ,  blessé  à 
»  mort,  et  la  fleur  de  la  noblesse  détruite  :  au  bruit  de  ce 
«  funeste  événement,  arrivé  le  10  août,  Paris  trembla, 
»  ia  France  se  crut  à  la  veille  de  sa  perte  ;  Charles  - 
»  Quint,  en  ayant  appris  la  nouvelle,  demanda  si  son 
»  fils  était  à  Paris  ;  le  duc  de  Savoie  et  tous  les  chefs 
»  de  l'armée  étaient  effectivement  d'avis  de  marcher  sur 
»  cette  capitale,  mais  Philippe  il,  qui  avait  été  occupé 
»  à  prier  Dieu  dans  sa  tente ,  avec  deux  cordelière , 
»  pendant  la  bataille,  ne  voulut  pas  laisser  Saint - 
»  Quentin  derrière  lui  ;  les  Coligny  ayant  continué  de 
»  s'y  défendre,  la  place  ne  fut  emportée  qu'au  on- 
»  zième  assaut ,  donné  le  27  août  ;  les  Coligny  furent 
»  faits  prisonniers ,  mais  sept  ou  huit  jours  après  cet 
»  événement ,  d'Andelot  parvint  à  s'échapper  de  ses 
»  gardes.  . . .    etc.   »   (1). 

40..  Par  le  testament  du  premier  (2)  février  1 568, 
de  noble  demoiselle  Catherine  de  Croy- Chanel,  fille  de 
noble  Louis- Georges  de  Croy -Chanel,  habitante  à  Alle- 
vard ,  par  lequel  elle  élit  sa  sépulture  au  tombeau  de 
ses  pères;  veut  être  convoqués  à  ses  funérailles,  prêtres 
et  religieux,  que  noble  Claude -Guigues  de  Croy,  son 
frère,  voudra;  fait  différents  legs  à  noble  Jean  de  Croy- 
Chanel ,  son  frère;  à  noble  Florence  de  Pellet  de  Nar- 
bonne,  femme  dudit  Jean;  à  noble  Claude  Chanel, 
son  neveu,  et  à  noble  Catherine  Charra,  femme  de 
sondit  neveu  ;  léguant  spécialement  à  cette  dernière  les 
linges  et  meubles  que  la  testatrice  avait  eus  de  noble 
Charlotte  de  Guers,  sa  mère,  et  institue  pour  son 
héritier  universel,  ledit  noble  Claude  Guigues,  Crov- 
Chauei,   son  frère.   Fait   à  Allevard,  dans  la  maison   de 

(1)  Voyez  l'Art  de  vérifier  les  dates. 

(2)  Titre  coté  B;   :568. 


DE   CROY.  07 


Puy,  par  brevet  du  22  mai  1594  (1)  ;  il  se  signala  à  la  prise 
du   fort   de   Barraux  (dit  aussi  le  fort  Saint-Barthélemi) , 


la  testatrice,  reçu  et  signé  par  Félix  Tarantaisin,  no- 
taire, en  minutes  originales,  au  fol.  7,  verso,  du  pro- 
tocole dudit  Tarantaisin,  produit  en  original  devant  la 
Cour. 

5°.,  Enfin,  par  le  testament  (1)  de  Louis  -  Georges  de 
Chanel ,  lesquels  cinq  titres  ont  été  produits  en  origi- 
naux à  la  chambre  où,  après  avoir  été  vérifiés,  ils  ont 
été  enregistrés  par  arrêt  de  la  Cour. 

(1)  Cette  filiation  est  rigoureusement  prouvée,  1°.,  par  le 
testament  (2)  de  Louis-Georges  de  Croy,  du  8  novembre 
i537,  par  lequel  il  institua,  pour  son  héritier,  son  fils 
aîné,  Jean  de  Croy,  marié  à  Florence  de  Pellet,  et  légua 
vingt  florins  d'or  à  son  petit-fils  Claude,  fils  de  Jean  et 
de  Florence  de  Pellet,  qui  seraient  payables  audit  Claude 
quand  il  aurait  atteint  dix-huit  ans. 

20.,  Par  une  lettre  (3)  missive  en  original,  datée  de 
Grenoble  du  2  avril  1 562  ,•  adressée  par  Claude  de 
Croy-Chanel,  à  Monsieur,  Monsieur  Jehan  des  Chanels, 
mon  très-chier  et  très-honoré  père  enAllevard.  Claude  écrit 
à  son  père  au  moment  de  son  départ  pour  la  guerre, 
à  rencontre  des  huguenots  en  Champagne;  il  dit  à  son  père, 
qu'il  n'ignorait  pas  que  la  rue  de  Jérusalem,  en  Allevard, 
prenait  son  nom  des  guerres  de  leur  père  en  la  Terre- 
Sainte,  et  il  promet  d'imiter  les  vertus  des  chevaliers  ses 
ancêtres. 

3°.,  Par  le  contrat  de  (4)  mariage  du  18  février  i565, 
entre  noble  Claude  de  Croy-Chanel,  fils  à  noble  Jean 
de  Croy-Chanel  et  de  demoiselle  de  Florence  de  Pellet, 
d'une  part ,  et  demoiselle  Catherine  de  Charra ,  fille 
de  noble  Jacques  de  Charra,  d' Allevard,  et  de  Jeanne 
d'Hostun,  dite  de  Claveson,  d'autre  part,  passé  à  Alle- 
vard ,  reçu  par  Pierre  •  Charrière ,  notaire ,  et  grossoyé 
par  Noël  Roux,  légataire  dudit  Charrière,  et  commis- 
Ci)   Titre  coté  8  novembre  i53y-. 

(2)  Titre  coté  8  novembre  i537,  qui  a  été  précédemment 
produit. 

(3)  Titre  coté  2   avril   i562. 

(4)  Titre  coté  B,   i565. 

i3.  7 


98  DÉ   CROY. 

le  i5  mars  1 598  ;  et  parmi  les  monuments  flatteurs  qui 
existent  sur  cette  maison ,  on  peut  mettre  au  premier 
rang  la  lettre  que  Lesdiguières  (depuis  lors  connétable) 
lui  écrivit.  Voici  son  texte  de  mot  à  mot  : 

«  Je   n'ai   pu,   jusqu'à    cette    heure,    Monsieur,  vous 
»  témoigner  mes  sentiments  de  contentement  et  de  satis- 


saire  nommé  par  le  vice -bailli  de  Graisivaudan ,  pour 
l'expédition  des  actes  dudit  Charrière ,  grosse  originale 
en  parchemin,  signée  par  ledit  Leroux. 

40.,  Par  le  testament  (  1  )  du  premier  février  i558, 
de  noble  demoiselle  Catherine  de  Croy  -  Chanel ,  fille  de 
noble  Louis-Georges  de  Croy  et  de  Charlotte  de  Guers, 
par  lequel  (  entr'autres  dispositions  )  elle  fit  un  legs  à 
Jean  de  Croy  -  Chanel ,  son  frère ,  à  noble  Florence  de 
Pellet,  femme  de  sondit  frère,  à  noble  Claude  de  Croy- 
Chanel ,  son  neveu,  et  à  noble  Catherine  de  Charra, 
femme  de  son  dit  neveu. 

5a.,  Par  un  brevet  (2)  en  original,  du  22  mai  1594, 
adressé  par  le  duc  de  Lesdiguières ,  lieutenant  -  général 
pour  le  Roi ,  en  Dauphiné,  au  capitaine  Claude  de  Croy- 
Chanel ,  pour  lever  une  compagnie  de  deux  cents 
hommes  de  pied,  avec  ordre  aux  communautés  du  Touvet, 
de  Pontcharra  et  Goncelin ,  de  recevoir  le  capitaine 
des  Chanels,  avec  sa  compagnie,  et  lui  fournir  logis, 
vivres,  ustensiles  et  tout  ce  qui  lui  serait  nécessaire. 

6°.,  Enfin,  par  la  lettre  (3)  missive  en  original,  du 
20  avril  1598,  écrite  par  M.  de  Lesdiguières,  à  Mon- 
sieur, Monsieur  Claude  de  Chanel,  capitaine  de  deux  cents 
hommes  de  pieds,  en  Allevard,  dont  nous  avons  donné 
ci  -  dessus  la  copie  littérale  ;  lesquels  six  titres  ont  été 
produits  en  originaux  à  la  chambre  où ,  après  avoir 
été  vérifiés,  ils  ont  été  enregistrés  par  arrêt  de  la  cour, 
et  servent  à  prouver  que  Claude  de  Croy  -  Chanel ,  dit 
le  capitaine  de  Chanel,  était  fils  de  Jean  de  Croy- 
Chanel  et  de  Florence  de  Pellet  de  la  Vérune  (  des  vi- 
comtes de  Narbonne)  ;  qu'il  avait  épousé  Catherine  de 
Charra,  et  qu'il  fut  un  des  capitaines  qui  contribua  le 
plus  à  la  prise  du  fort  de  Barraux. 

(1)  Titre  coté  B,  i568,  qui  a  été  précédemment  produit. 

(2)  Titre  coté  22  mai   1594. 

(3)  Titre  coté  20  avril  i5g8. 


DE   CROY.  gg 

»  faction  sur  votre  si  bonne  conduite  en  la  prise  de  ce 
»  fort  de  Barraulx,  en  laquelle  vous  avez  le  plus  contri- 
»  bué  par  votre  prudence ,  valeur  et  activité ,  suivant 
»  les  rapports  à  moi  faits  par  plusieurs  des  miens,  et  en 
»  particulier  par  mon  cadet  de  Gharence,  et  vous  diray, 
»  Monsieur,  que  je  ne  attendois  pas  moins  de  vous  qui 
»  trouvez  dans  votre  famille  exemples  de  -toutes  vertus 
»  et  excellente  conduite  ;  j'ai  chargé  mon  secrétaire 
»  Galbert  de  vous  témoigner  mes  pensées  à  votre  regard. 
»  Je  vous  aurois  fait  expédier  sur  le  champ  des  lettres 
»  de  noblesse  comme  j'ai  fait  à  mon  cadet  de  Charence, 
»  si  n'estoit  notoire  que  vos  ancêtres  en  octreyoient  aux 
»  autres;  et  puisque  ne  puis  ainssy  recognoistre  le  grand 
»  et  bon  service  qu'avez  rendu  au  Roy  en  ceste  occasion, 
)>  je  vous  prie  m'aider  à  trouver  celle  de  servir  à  votre 
»  avancement,  et  suis,  de  toute  mon  âme,  votre  affec- 
»  tionné  ami.   De  Grenoble,  ce  20  avril   1598. 

»  Signé  :    Lesdiguières.   » 

Claude  de  Croy- Chanel  avait  épousé  ,  par  contrat  du 
18  février  1 565,  Catherine  de  Charra,  fille  de  Jacques  de 
Charra  et  de  Jeanne  d'Hostun,  dite  de  Claveran,  dont 
il  eut  : 

i°.  Philibert   de  Croy- Chanel,   né  le    12   novembre 

1574,  qui  suit  (1); 
20.  Laurent  de    Croy  -  Chanel ,    né    le    24   décembre 

i5y5.,  prouvé   par    les  registres    des    baptêmes  de 

la  paroisse  d'Allevard. 

XVI.  Philibert    de    Croy- Chanel   avait    épousé    Cler- 


(1)  Cette  filiation  est  rigoureusement  établie,  i0.,,  par 
l'acte  de  baptême  (1)  du  12  novembre  1574,  de  Phili- 
bert, fils  à  noble  Claude  de  Croy -Chanel,  extrait  d'un 
registre  de  baptême,  en  minute  originale,  tenu  par 
Claude  Sandrou  ,  prieur  de  Senez ,  curé  de  Saint-Marcel- 
d'Allevard;  ledit  registre  commençant  en  1554:  —  Vé- 
rifié., vidimé,  collectionné  sur  V original  par  le  commissaire 
de  notre  chambre,  en  présence  et  V assistance  du  procureur- 
général,  par  la  lecture  faite  par  le  greffier ,  ledit  commis- 
saire ayant  la  minute  sous  les  y  eux  y  pendant  que  le  pro- 

(1)  Titre  coté  A,   1574. 


IOO  DE    CROY 


monde- Hélène  du   Faure,  fille  d'Antoine  du   Faure,  'de 
Vercors,  et  de   Louise  d'Urre,  dont  il  eut  : 


cureur- général  suivait  de  l'œil  la  lecture  qui  a  été  faite,  et 
ce,  conformément  à  l'arrêt  de  ladite  chambre  et  à  la  pro- 
cédure de  ce  jour,  séparé  du  présent  procès-verbal,  et  ont 
signé  ledit  commissaire,  le  procureur-général,  le  sieur 
Bouvier,  curé,  le  sieur  de  Croy,  requérant,  et  le  greffier-, 
2°.,  Par  le  contrat  de  mariage  (i)  du  8  septembre 
1601  ,  entre  Philibert  de  Croy-Chanel,  fils  de  noble 
Claude  de  Croy  -  Chanel ,  d'Allevard ,  et  de  demoiselle 
Catherine  de  Charra,  d'une  part,  et  demoiselle  Cler- 
monde  -  Hélène  du  Faure ,  fille  légitime  à  feu  noble 
Antoine  du  Faure  de  Vercors ,  et  à  demoiselle  Louise 
d'Urre  de  Crest,  d'autre  part;  acte  passé  à  Allevard, 
reçu  et  signé  Ponssard ,  notaire ,  minute  originale  au 
fol.  66  du  protocole  dudit  Ponssard,  produit  en  original 
devant  ladite  cour  ; 

3*.,  Par  un  acte   de  ratification   du   (2)   3   août    1602, 
par  lequel  noble  Philibert  de  Croy- Chanel,  fils   de  noble 
Claude  de  Croy  -  Chanel ,  d'Allevard ,   et    de    demoiselle 
Clermonde  -  Hélène    du    Faure ,    sa    femme ,   ratifient    et 
confirment  les  accords  et   partages   faits   entre   demoiselle 
Jeanne   du    Faure,   femme  de   noble  Raymond  de  Chan- 
zieux  de   Maubec,  et   demoiselle  Justine   du   Faure,  co- 
héritiers, avec   ladite  Clermonde,  pour  un  tiers  chacune, 
de  noble  Antoine  du  Faure,  leur  père  :  demoiselle  Louise 
d'Urre,  veuve  dudit   Antoine  du    Faure,   ayant    stipulé 
auxdits    partages   pour    ladite   Clermonde,   sa   fille,    dont 
l'administration  lui  avait  été  donnée  par  ledit  du  Faure; 
Philibert  de  Croy-Chanel    déclare  avoir   reçu,    en    vertu 
des    susdits    partages ,    le    tiers    de  la    susdite    succession 
appartenant   à   ladite    Clermonde,    sa    femme,    et    lui   en 
fait  reconnaissance;   ledit  acte  passé  à  Allevard,  reçu  et 
signé  par   François  du    Roux ,    notaire ,   grosse   originale 
en   parchemin  ;  lesquels  trois   titres    ont   été   produits  en 
originaux  à  la  chambre   où,   après  avoir  été  vérifiés,  ils 
ont  été   enregistrés    par   arrêt  de   la    cour,    et    servent  à 
prouver  que  Philibert  de  Croy-Chanel  était  fils  de  Claude 

(1)  Titre  coté  B,   1681. 

(2)  Titre  coté  C,   1602. 


DE   CROY.  IOl 

i°.  François-Laurent,    qui   suit; 

2°.  Jean  de  Groy- Chanel,  qui  fut  père  de  Marc- 
Hector  de  Croy-Chanel ,  capitaine  de  cavalerie 
dans  le  régiment  de  Fimarcon,  dont  il  sera 
parlé  au  XVIIIe.   degré. 

XVII.  François  -  Laurent  de  Croy-Chanel,  fut  capi- 
taine de  Cavalerie  dans  le  régiment  de  Fimarcon ,  il 
servit  avec  distinction  dans  les  guerres  des  Pays-Bas, 
de  l'année  1641  ;  et  notamment  à  la  prise  des  villes  de 
la  Bassée,  de  Lens  et  de  Bapaume,  dont  les  Français 
s'emparèrent  dans  l'espace  de  quelques  semaines ,  sous 
les  ordres  du  maréchal  de  la  Meilleraie;  il  fut  ensuite 
créé  major  du  fort  de  Barreaux,  par  brevet  du  20  mars 
1642,    en    considération    de   ses   services  et   de  ceux  que 


de  Croy-Chanel  et  de  Catherine  de  Charra  ;  qu'il  avait 
épousé  Clermonde-Hélène  du  Faure,  fille  d'Antoine  du 
Faure  de  Vercors,  et  de  Louise  d'Urre  de  Crest  :  ils 
prouvent  aussi  que  Clermonde-Hélène  du  Faure,  sa 
femme,  avait  deux  sœurs,  dont  l'aînée,  Jeanne  du  Faure, 
avait  épousé  Louis  de  (1)  Raymond  de  Maubec ,  dit 
Chanzieux ,  lequel  était  un  des  enfants  de  Louis  de 
Raymond,  comte  de  Montlor  et  marquis  de  Maubec, 
et  de  Marie  de  Maugiron.  (Ce  Raymond  de  Chanzieux, 
marié  à  Jeanne  du  Faure,  avait  deux  sœurs  ,  dont  l'aînée  , 
Marie,  avait  épousé,  i0.,  Philippe  d'Agoult,  et  2*.,  Jean- 
Paptiste  d'Ornano  ;  la  seconde  sœur  de  Raymond,  Mar- 
guerite ,  avait  épousé,  i°. ,  Claude  de  Grolée  ,  et 
20.  Henri  -  François  -  Alphonse  d'Ornano).  La  seconde 
sœur  de  Clermonde-Hélène  du  Faure,  s'appelait  Jus- 
tine, laquelle  épousa  François  de  Guérin,  conseiller  au 
parlement  de  Grenoble,  dont  il  eut,  entr'autres  enfants, 
Louise  de  Guérin,  mariée  à  François  de  Barrai,  con- 
seiller au  parlement  de  Grenoble  ,  et  le  président  Guérin 
(du  sénat  de  Savoie),  père  du  cardinal  de  Tencin,  ar- 
chevêque de   Lyon. 

(1)  Raymond,  famille  originaire  de  Provence,  qui  possé- 
dait la  seigneurie  de  Modène.  Fleurie  de  Bocsozel,  comtesse  de 
Montlor,  marquise  de  Maubec ,  porta  ses  terres  dans  la  mai- 
son de  Raymond,  par  le  mariage  qu'elle  contracta  avec  Jacques 
de  Raymond,  aïeul  de  Louis  Raymond   dont  il  s'agit. 


102  DK   CROY. 

son  aïeul  avait  rendus  à  l'état,  lors  de    la   prise   de   ce 
fort   (i). 


(i)  Cette  filiation  est  rigoureusement  établie,  i°.  par 
l'acte  (i)  de  baptême,  du  3o  décembre  160?,  de  noble 
François- Laurent  de  Croy-Chanel,  fils  de  noble  Phili- 
bert de  Croy-Chanel,  extrait  de  la  minute  originale, 
au  fol.  207  du  registre  des  baptêmes  de  la  paroisse  de 
Saint-Marcel  d'Allevard,  signé  au  bas  de  chaque  page 
par  Vif,  prêtre  et  curé  d'Allevard ,  ledit  registre  com- 
mencé par  Sandrot,  curé  en  i554,  vérifié,  vidimé, 
collationné  sur  V original ,  par  le  commissaire  de  notre 
chambre,  en  présence  et  assistance  dy,  procureur-général, 
par  la  lecture  faite  par  le  greffier  ;  ledit  commissaire,  ayant 
la  minute  sous  les  yeux ,  pendant  que  le  procureur- général, 
suivait  de  l'œil,  la  lecture  qui  a  été  faite,  et  ce,  confor- 
mément à  Varrêt  de  ladite  chambre  et  à  la  procédure  de  ce 
jour,  séparée  du  présent  procès -verbal ,  et  ont  signé 
ledit  commissaire,  le  procureur- général,  le  sieur  Bouvier, 
curé,  le  sieur  de  Croy,  requérant,  et  le  greffier;  20.  par 
une  obligation  (2)  passée  le  20  avril  1621  ,  par  nobles 
Philibert  et  François -Laurent  de  Croy-Chanel,  père 
tt  fils,  en  faveur  de  Jean  Mottin  de  la  Motte,  acte 
fait  à  Arthemonay ,  reçu  et  signé  Robin  ,  notaire , 
grosse  originale  en  papier;  3e.  par  le  contrat  de  mariage 
du  16  février  1625,  entre  nobles  François  -  Laurent  de 
Croy-Chanel,  fils  à  noble  Philibert,  et  de  demoiselle 
Clermonde-Hélène  du  Faure  de  Vercors,  d'une  part, 
et  demoiselle  Antoinette  d'Armand  de  Grisac,  fille  à 
noble  Antoine  d'Armand  de  Grisac,  et  de  demoiselle 
dé  Romme ;  ledit  noble  Philibert  de  Croy-Chanel  y 
fait  donation  à  sondit  fils,  de  tous  les  biens  provenant 
de  la  succession  de  dame  Catherine  Charra ,  grand' - 
mère  dudit  futur  époux  ;  l'acte  fut  fait  à  Crepol ,  en 
la  maison  du  père  de  l'épouse,  en  présence  de  noble 
Laurent  de  Croy-Chanel ,  capitaine  d'infanterie  ,  et 
autres  parents  et  amis ,  reçu  et  signé  par  Robin ,  no- 
taire, de  Crepol,  grosse  originale  en  parchemin; 
40.,  par  une  commission  (3)  de  major  au  fort  de  Barraux, 

m    Titre  cote  A,    il 

(2)  Titre  coté  B,    162  r. 

(3)  Titre  coté  D,   iG43. 


DE    CROY.  103 

Il  avait  épousé,  par  contrat  du  16  février  1625, 
Antoinette  d'Armand  de  Grisac,  fille  d'Antoine  d'Ar- 
mand de  Grisac  et  de  mademoiselle  de  Romme.  De  ce 
mariage  est  issu    : 

XVIII.  Claude  de  Croy-Chanél  (i),  IIe.  du  nom,  fut 
fait  capitaine  dans  le  régiment  de  Vannicelli,  par  brevet 
du  28  octobre  1654.  Mais  s'étant  infiniment  attaché  à 
Anne  Dauvet,  qu'il  épousa  ensuite,  il  quitta  le  service  du 
roi  et  sa  charge  de  capitaine ,  pour  ne  pas  être  dans 
le  cas  de  s'en  séparer;  il  fut,  pour  cette  cause,  exhé- 
rédé  par  son  père,  qui  ne  lui  laissa  qu'une  pension 
viagère,  et  donna  tous  ses  biens  à  son  neveu  Marc- 
Hector  de  Croy-Chanel ,  capitaine  de  cavalerie,  dans 
le  régiment  de   Fimarcon. 


en  faveur  de  François  -  Laurent  de  Croy-Chanel,  du 
20  mars  1642,  original  en  parchemin,  signé  Louis, 
et  plus  bas,  par  le  roi,  signé  le  Tellier  ;  5°.  par  des 
lettres  (1),  parties  obtenues  en  la  chancellerie,  près 
le  parlement  de  Grenoble,  le  22  novembre  1664,  par 
noble  François- Laurent  de  Croy-Chanel,  major  du 
fort  de  Barraux,  signées  Perrin,  original  en  parchemin; 
lesquels  cinq  titres  ont  été  produits  en  originaux  à  la 
chambre,  où  après  avoir  été  vérifiés,  ils  ont  été  enre- 
gistrés par  arrêt  de  la  cour,  et  servent  à  prouver  que 
François-Laurent  de  Croy-Chanel ,  était  fils  de  Phi- 
libert de  Croy-Chanel,  et  de  Clermonde-Hélène  du 
Faure  de  Vercors,  et  qu'il  avait  épousé  Antoinette 
d'Armand  de  Grisac. 

(1)  Cette  filiation  est  rigoureusement  établie;  i°.  par 
l'acte  de  baptême  (2)  du  5  avril  1626,  de  noble  Claude, 
fils  à  noble  François-Laurent  de  Croy-Chanel,  et  d'An- 
toinette d'Armand  de  Grisac  ,  mariés  ;  ledit  baptême  , 
fait  par  Roguin,  prêtre;  acte  extrait  le  11  juillet  1649, 
du  livre  des  baptêmes,  remis  aux  archives  par  le  sieur 
Balme,  jadis  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Hugues  de 
Grenoble;  ledit  extrait  fait  et  signé  par  Finet,  commis 
au  greffe,  en  l'absence  du   sieur  André  Chaboud,  secré- 

(1)  Titre  coté  E,    1664. 
{2)  Titre  coté  A,   1626. 


104  DE  croy. 

Il  avait  épousé  (comme  nous  venons  de  le  dire), 
Anne  Dauvet,  du  surnom  de  la  Frette ,  à  cause  de 
quelques   biens   situés   à   la   Frette,   qui   lui   venaient  de 


taire  héréditaire ,  et  garde  desdites  archives  ;  20.  par 
une  commission  (1)  de  capitaine  d'infanterie,  au  régi- 
ment italien,  du  sieur  Tranquille  Vannicelli,  en  faveur 
du  capitaine  Claude  de  Croy-Chanel,  du  28  octobre 
1654,  original  en  parchemin,  signé  Louis,  et  plus  bas, 
par  le  roi,  signé  le  Tellier  ;  3°,  par  une  transaction  (2) 
le  2  février  1670,  entre  nobles  François-Laurent  de  Croy- 
Chanel,  ancien  major  du  fort  de  Barraux ,  et  Claude  de 
Croy-Chanel,  son  fils.  On  lit  dans  le  préambule  de  ce 
traité,  que  sur  une  requête  présentée  au  vibailli  de 
Saint-Marcellin,  le  3  mars  1669,  par  François-Laurent 
de  Croy-Chanel ,  contre  Claude ,  son  fils ,  il  s'était 
lié  une  instance,  en  laquelle,  après  plusieurs  plaidoi- 
ries et  contestations,  était  intervenu  sentence,  par 
laquelle  il  avait  été  dit,  que  ledit  Claude  de  Chanel, 
avait  mal-à-pros  retenu  audit  François-Laurent,  son 
père ,  certains  actes  de  créances  et  obligations  désignés 
dans  la  susdite  requête,  et  venant  de  la  discussion  des 
biens  entrés  et  introduits  dans  la  maison  dudit  François- 
Laurent  de  Croy,  par  Catherine  de  Guiffrey ,  femme 
de  noble  Hector  de  Croy-Chanel  (6e.  aïeul  de  Claude), 
et  que  ledit  Claude  était  condamné  à  rendre  à  sondit 
père,  tous  les  articles  mentionnés  en  ladite  requête; 
ce  que  Claude  offre  d'exécuter  "par  acte  extrajudiciaire, 
priant  son  père  de  pourvoir  à  sa  subsistance.  François- 
Laurent  répond ,  par  autre  acte  extrajudiciaire ,  qu'il 
veut  bien  optempérer  à  la  prière  de  son  fils,  bien  qu'il  eût 
grand  sujet  de  plaintes  contre  lui,  pour  ce  qu'il  avoit  quitté 
le  service  du  roi,  pour  acheter  une  charge  de  justice ,  et 
qu'ainsi,  il  avait  mis  dans  sa  maison  des  gens  de  justice, 
qui  n'y  étoient  oncques  entrés;  que  ne  pouvant  cependant 
manquer  à  sa  parole  et  volonté,  mise  et  écrite  en  son  testa- 
ment nuncupatif,  du  10  novembre  1569,  reçu  par  moi 
notaire  (Pierre  Robin  qui  recevait  cette  transaction)  en 

(1)  Titre  coté  B,   1C54. 

(2)  Titre  coté  2  février   1670. 


DE    CROY.  105 

Sa   grand'mère,     Jacqueline    de   Gruel.    Il   eut   de    son 
mariage  Claude    III,  qui   suit: 


faveur  de  noble  Marc-Hector  de  (i)  Croy-Chanel,  son 
neveu,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment  de  Fimarcon, 
pris  d'un  juste  sujet  de  plainte  et  de  mécontentement  contre 
sondit  fils,  pour  avoir,  malgré  son  père,  quitté  sa  place 
de  capitaine  d'infanterie,  pour  acheter  une  charge  de  jus- 
tice. Il  abandonne  à  son  fils,  la  jouissance  de  la  rente 
d'un  contrat  énoncé  en  la  requête,  et  ce,  durant  sa  vie 
seulement,  et  Claude  de  Croy,  rend  à  François-Lau- 
rent, son  père,  tous  les  papiers,  contrats  et  actes  obli- 
gatoires, procès  et  actions  résultant  de  ladite  discussion 
de  biens,  Cet  acte  est  passé  à  Crepol,  reçu  par  Pierre 
Robin,  notaire,  et  par  lui  expédié  audit  Claude  de 
Croy ,  requérant  ;  signé  ,  Pierre  Robin  ,  notaire ,  avec 
paraphe,  grosse  originale  en  parchemin  ;  40.  par  le  con- 
trat de  mariage  (2)  du  3  octobre  1671,  entre  noble 
Claude  de  Croy-Chanel,  fils  à  feu  noble  François- 
Laurent  de  Croy-Chanel,  major  du  fort  de  Barraux, 
et  d'Antoinette  d'Armand  de  Grisac ,  d'une  part  ;  et 
demoiselle  Anne  Dauvet,  fille  et  cohéritière  de  noble 
Pierre  Dauvet,  demeurant  à  Grenoble,  et  de  Louise-Marie 
Mion  d'Auvillar,  passé  à  Grenoble,  en  la  maison  de 
la  future  épouse,  reçu  et  signé  Pascal,  notaire,  grosse 
originale  en  papier  ;  5°.  par  le  testament  du  5  novembre 
i683  de  Claude  de  Croy-Chanel,  par  lequel  il  élit  sa 
sépulture  dans  l'église  de  Saint -André  de  Grenoble  ; 
fait  un  legs  à  Claude  de  Croy-Chanel,  son  fils  légitime, 
et  institue  pour  son  héritière,  Anne  Dauvet,  femme 
dudit  testateur,  à  la  charge  de  rendre  son  héritage 
audit  Claude  de  Croy-Chanel  leur  fils,  à  l'âge  de  vingt- 
cinq  ans  ;  déclare,  au  surplus,  avoir  reçu  ci-devant,  de 
ladite    dame    Anne    Dauvet,   sa    femme,   la    somme    de 

(1)  Marc  -  Hector  de  Croy  -  Chanel ,  capitaine  de  cavalerie 
dans  le  régiment  de  Fimarcon,  fut,  par  ce  moyen,  héritier  de 
tous  les  biens  de  François  -  Laurent  de  Croy  son  oncle.  Il 
prouva  sa  noblesse  devant  M.  Dugué ,  intendant  de  Dauphiné, 
et  en  eut  acte  le   2  5  octobre   1668. 

(1)  Titre  coté   C,    1671. 

(2)  Titre  coté  E,   i683. 


106  DR   CROY. 

XIX.  Claude  de  Croy-Chanel,  IIIe.  du  nom, 
dit  d'HoRTAL-û'ARGENsoN,  à  cause  d'une  terre  de  ce 
nom,  située  à  Uriage  (à  deux  lieues  de  Grenoble),  ser- 
vit d'abord  dans  les  gens  d'armes  du  duc  de  Berry,  en 
1697,  sous  les  ordres  de  son  oncle  François-Joseph  de 
Grolée ,  comte  de  Viriville ,  qui  était  capitaine-lieu- 
tenant de  cette  compagnie  ;  il  fut  ensuite  capitaine 
dans  le  régiment  de  Dauphin  infanterie  ;  mais  ayant  été 
blessé  le  4  octobre  171 2,  au  Quesnoy,  près  Valen- 
ciennes,  sous  les  ordres  de  M.  de  Villars,  il  se  retira  à 
Grenoble,   où   il  mourut  de  la  suite  de  ses  blessures  (1). 


5ooo  liv.  qu'elle  s'était  constituée  par  son  contrat  de 
mariage,  reçu  par  moi,  notaire  ;  ledit  testament  reçu 
et  signé  par  Pascal,  notaire,  grosse  originale  en  papier  ; 
lesquels  cinq  titres  ont  été  produits  en  originaux  à  la 
chambre,  où  après  avoir  été  vérifiés,  ils  ont  été  en- 
registrés par  arrêt  de  la  cour,  et  servent  à  prouver  que 
Claude  II,  de  Croy-Chanel,  était  fils  de  François- 
Laurent  de  Croy-Chanel,  et  d'Antoinette  d'Armand 
de  Grisac;  que  ledit  Claude  II,  avait  épousé  Anne 
Dauvet ,  dont  il  eut  Claude  III,  qui  suit,  et  qui  fut 
exhérédé,  pour  avoir  quitté  le  service  du  roi  malgré 
son   père. 

(1)  Ce  degré  est  rigoureusement  établi,  i°#  par  le 
testament  (1)  du  5  novembre  i683,  de  Claude  II,  de 
Croy-Chanel ,  par  lequel ,  entr'autres  dispositions  , 
il  charge  son  épouse,  Anne  Dauvet,  de  rendre  son 
héritage  à  leur  fils  Claude,  dès  qu'il  aura  atteint  sa 
25e.  année  (nous  avons  déjà  produit  ce  testament  dans 
les  preuves  de  la  génération  précédente)  ;  20.  par  Vacte 
de  baptême  (2)  du  3o  janvier  1677,  de  noble  Claude  de 
Croy»  Chanel,  fils  de  noble  Claude  et  d'Anne  Dauvet, 
mariés,  extrait  des  registres  de  la  paroisse  de  Saint- 
Hugues,  vidimé  et  collationné  sur  V original  d'un  registre 
des  actes  de  baptêmes,  de  mariages  et  de  sépulture,  coté 
3  janvier  1 67 6 ,  fini  le  6  mars  1677,  au  recto,  vers  la 
fin  d'un  feuillet,  passé  les  trois  quarts  du  registre,  repré- 
senté par  Jean-Baptiste  Hélie,  curé  de  ladite  paroisse 

(1)  Titre  coté  E.  i683,  à  la  génération  précédente. 

(2)  Titre  coté  B,   1697. 


DE   CROY.  IO7 

Claude   III  de  Croy-Chanel  fut   marié  avec   Elisabeth 


à  la  réquisition  de  noble  Jean- Claude  de  Croy-Chanel, 
par  nous,  Jean-  Gabriel  du  Port-Roux,  conseiller,  maître 
ordinaire  en  la  chambre  des  comptes  de  Dauphiné,  com- 
missaire en  cette  partie,  député  par  ordonnance-  de  la 
chambre  de  ce  jour,  en  présence  et  assistance  du  procureur- 
général  du  roi  en  ladite  chambre  ;  par  la  lecture  qui  en  a 
été  faite  par  notre  greffier,  nous,  ayant  la  minute  sous 
les  yeux,  pendant  que  le  procureur- général  suivait  de  Vœil 
la  lecture  qui  nous  a  été  faite,  et  ce,  conformément  à  la 
procédure  de  ce  jour,  séparée  du  présent  procès-verbal,  et 
avons  signé,  avec  leprocureur-général,ledit sieur  curé Hélie , 
le  sieur  de  Croy,  requérant,  et  notre  greffier.  A  Grenoble, 
ce  6  mars  1790.  Signé  du  Port-Roux,  conseiller-com- 
missaire ;  de  Lagrée,  procureur-général  ;  Hélie,  curé  de 
Saint-Hugues  ;  de  Croy,  requérant ,  et  Moulinet,  Greffier; 
3°.  par  un  permis  de  congé  (1)  du  20  janvier  1697,  donné 
par  le  comte  de  Viriville  (François-Joseph  de  Grolée), 
capitaine  -  lieutenant,  commandant  les  gendarmes  du 
duc  de  Berry,  en  faveur  du  sieur  Claude  de  Croy- 
Chanel,  son  neveu,  gendarme  dans  sa  brigade  ;.  original 
signé  Viriville,  avec  son  sceau,  et,  plus  bas,  signé  Bour- 
geys  ;  40.  par  un  acte  (2)  du  19  novembre  171 3,  de 
bénédiction  du  mariage  de  Claude  de  Croy  Chanel,  fils  à 
feu  noble  Claude  de  Croy-Chanel,  et  de  défunte  noble  dame 
Anne  Dauvet,  mariés,  avec  Elisabeth  Pison,  fille  de 
feu  Nicolas  Pison,  et  de  Louise  du  Cros,  mariés; 
ledit  acte  extrait  des  registres  de  la  paroisse  de  Saint- 
Hugues,  vidimé  et  collationné par  notre  conseiller  maître 
en  notredite  chambre,  commissaire  député  à  cet  effet,  par 
arrêt  de  notredite  chambre;  5°.  par  un  traité  (3),  sous- 
seing  privé  du  2  janvier  1727,  entre  nobles  Claude  Pison, 
sieur  de  Maupas,  conseiller  auditeur  en  la  chambre  des 
comptes,  et  Claude  de  Croy-Chanel,  ancien  capitaine 
dans  le  régiment  de  Dauphin  infanterie  ;  son  beau- 
frère  agissant  en  qualité  de  père,  et  légitime  adminis- 
trateur   de    Jean -Claude,    de     François  -  Nicolas    et    de 

si     DÏdo, 

(1)  Titre  coté  B,   1597. 

(2)  Titre  coté  G,   171a. 

(3)  Titre  coté  F,    1727. 


I08  DE   CROY. 

Pison,  par  contrat  passé  le  20  août  171 3.  Il  eut  de  son 
mariage  : 

i°.  Jean-Claude  de  Croy-Chanel,  qui  suit  : 

20.  François  -  Nicolas    de    Croy-Chanel ,    qui     fonde 

la  seconde  branche,  rapportée  ci-après  ; 
3°  François  -  Paul    de    Croy-Chanel,     prieur    dans 

l'ordre  des  frères  prêcheurs. 

XX.  Jean- Claude    de    Croy-Chanel    (i),    épousa,    le 


Paul  -  François  de  Chanel,  ses  enfants,  héritiers  de 
droit  d'Elisabeth  Pison,  leur  mère,  portant  règlement 
des  droits  que  ledit  de  Croy-Chanel  père,  en  sadite 
qualité,  peut  avoir  sur  les  successions  des  père  et  mère 
de  défunte  dame  Elisabeth  Pison,  sa  femme,  et  sur 
celle  de  Jean  Pison,  trésorier  de  France,  décédé  ab 
intestat  ;  original  en  papier,  signé  par  les  parties  ; 
6°.  enfin,  par  le  testament  (1  olographe  du  n  juillet 
1742,  de  Claude  de  Croy-Chanel,  ancien  capitaine 
d'infanterie  dans  le  régiment  de  Dauphin,  fils  à  feu 
noble  Claude  de  Croy  -  Chanel,  et  de  dame  Anne  Dau- 
vet,  par  lequel  il  élit  sa  sépulture  dans  l'église  des 
frères  prêcheurs  de  Grenoble  ;  lègue  à  François  -  Paul 
de  Chanel,  son  fils,  de  l'ordre  desdits  frères  prêcheurs, 
une  pension  viagère,  outre  celle  précédemment  con- 
stituée; fait  un  autre  legs  à  Jean-Claude,  son  fils  aîné, 
outre  ce  qu'il  lui  avait  donné  en  son  contrat  de  mariage  ; 
à  Claude  et  aux  autres  enfants  nés  et  à  naître  dudit 
Jean-Claude;  et  institue  pour  son  héritier,  François- 
Nicolas  de  Croy-Chanel,  son  second  fils;  lesquels  six 
titres  ont  été  produits  en  originaux  à  la  chambre,  où, 
après  avoir  été  vérifiés,  ils  •  ont  été  enregistrés  par  arrêt 
de  la  cour,  et  servent  à  prouver  que  Claude  III  de 
Croy-Chanel  était  fils  de  Claude  II  de  Croy-Chanel, 
et  à? Anne  Dauvet ;  et  que  ledit  Claude  III  avait  épousé 
Elisabeth  Pison. 

(1)  Cette  filiation  est  établie  :  i°  par  l'acte  de  baptême  (2) 
du  26  avril   171 7;   de  noble  Jean-Claude,   fils  de   noble 

(1)  Titre  coté  H,   1742. 

(2)  Titre  coté  A     17*7. 


DE    CROY.  IO9 

28  janvier  1741,  Françoise  de  la  Croix  de  Roussillon  , 
fille  de    Joachim    de    la    Croix    de   Roussillon,   capitaine 

Claude  de  Chanel,  et  de  dame  Elisabeth  Pison,  mariés , 
extrait  des  registres  de  la  paroisse  de  Saint  -  Hugues  , 
vidimé  et  collationné  sur  V original  par  le  commissaire  de 
notre  chambre,  député  à  cet  effet  -par  arrêt  de  notredite 
chambre  ; 

20.,  Par  des  conventions  sous  seing -privé  (1),  du 
28  janvier  1741,  du  mariage  de  noble  Jean-Claude ,  fils 
naturel  et  légitime  de  noble  Claude  de  Croy  -  Chanel , 
avec  demoiselle  Françoise  de  la  Croix  de  Roussillon,  fille 
légitime  de  noble  Joachim  de  la  Croix  de  Roussillon, 
chevalier  de  Saint-Louis,  ancien  capitaine  de  cavalerie , 
et  de  d&rne  Marie- Anne  Robert;  ledit  Jean  Claude,  pro- 
cédant de  Fautorité  dudit  Claude  de  Croy,  son  père, 
et  de  François-Nicolas  de  Croy,  son  frère  :  ledit  père 
fait  donation  aux  futurs  de  la  moitié  de  tous  ses  biens, 
et  spécialement  de  la  moitié  de  la  somme  à  laquelle  il 
avait  réglé  les  droits  de  feue  dame  Elisabeth  de  Pison  , 
acte  privé  du  2  janvier  1727,  conventions  en  original 
sur  papier,  avec  la  signature  de  toutes  les  parties  ; 

3°.,  Par  une  transaction  (2)  du  27  juillet  175 1,  entre 
nobles  Jean-Claude  et  François-Nicolas  de  Croy,  frères, 
fils  et  héritiers  de  noble  Claude  de  Croy  -  Chanel,  et 
de  dame  Elisabeth  Pison ,  au  sujet  des  successions  de 
leursdits  père  et  mère ,  et  contenant  partage  des  biens 
dépendant  desdites  successions ,  acte  reçu  par  Girard 
et  son  confrère,  notaires  à  Grenoble,  grosse  originale 
en  parchemin ,  signée  par  ledit  Girard  et  par  Toscan  \, 
notaires  ; 

40.,  Enfin,  par  le  testament  (3)  de  son  père ,  que 
nous  avons  produit  dans  les  preuves  de  la  génération  pré- 
cédente, lesquels  quatre  titres  ont  été  produits  en  ori- 
ginaux à  la  chambre  où  ils  ont  été  vérifiés  et  enregistrés, 
et  servent  à  prouver  que  Jean-Claude  était  fils  de  Claude 
de  Croy  et  d'Elisabeth  Pison;  qu'il  était  frère  de 
François-Nicolas  de  Croy,  et  qu'enfin  ledit  Jean-Claude 
avait  épousé  Françoise  delà  Croix  de   Roussillon. 

(1)  Titre  coté  B,   1741. 

(2)  Titre  coté  D,   ij5i. 

(3)  Titre  coté  H,  1742,  à  la  génération  précédente. 


IIO  DE   CROY. 


de  cavalerie ,  chevalier  de   Saint  -  Louis ,  et    de   Marie- 
Anne  Robert,  dont  il  suit  : 

XXI.    Claude    de    Croy-  Chanel,     IVe   du    nom    (i), 


(i)  Cette  filiation  est  établie:  i0.,  par  l'acte  (  i  )  de 
baptême  du  10  décembre  1741,  de  Claude  de  Croy,  fils 
légitime  de  noble  Jean-Claude  de  Croy -Chanel,  et  de 
dame  Françoise  de  la  Croix ,  mariés  ;  le  parrain  fut 
noble  Claude  de  Croy,  aïeul  de  l'enfant,  signé  par 
Baratier,  curé  de  la  paroisse  de  Saint -Laurent  de  Gre- 
noble, qui  avait  fait  ledit  baptême  ;  grosse  originale 
sur  papier,  avec  l'acte  de  légalisation  au  bas  ; 

20.,  Par  le  contrat  de  mariage  (2),  du  3  août  1760, 
de  Claude  de  Croy-Chanel,  fils  de  noble  Jean-Claude, 
et  de  dame  Françoise  de  la  Croix  de  Roussillon  ,  avec 
demoiselle  Elisabeth  Naulot,  fille  de  feu  Gaspard  Naulot, 
et  de  défunte  dame  Elisabeth  de  Guibert  ;  ledit  futur 
époux  agissant  de  l'autorité  de  ses  père  et  mère,  de 
dame  Marie-Anne  Robert ,  son  aïeule  maternelle  ;  de 
noble  François -Nicolas  de  Croy,  son  oncle,  et  autres 
parents  ;  acte  passé  à  Grenoble,  reçu  par  Augier  et  son 
confrère ,  notaires  de  ladite  ville  ;  grosse  originale  en 
parchemin,  signée  par  ledit  Augier  et  par  Brun  ; 

3°.,  Par  un  acte  (3)  du  premier  septembre  1760,  de 
bénédiction  du  mariage  de  noble  Claude,  fils  légitime 
de  noble  Jean  -  Claude  de  Croy  -  Chanel ,  et  de  dame 
Françoise  de  la  Croix,  avec  demoiselle  Elisabeth  de 
Naulot,  fille  légitime  de  feu  Gaspard  Naulot,  et  de 
défunte  dame  Elisabeth  de  Guibert  (4)  :  extrait  des  re- 
gistres, vidimé  et  collationné  sur  l'original  par  le  com- 
missaire de  notredite  chambre,  député  à  cet  effet  ; 

40,  Enfin,  par  le  brevet  (5)  du  6  octobre  1778,  de 
capitaine  d'une  compagnie  de  dragons,  en  faveur  de 
sieur  Claude  de  Croy-Chanel,  original  sur  parchemin, 
signé  Louis,  et  plus   bas  Castries  ;   lesquels   quatre  titres 

(1)  Titre  coté  A,   1741. 

(2)  Titre  coté  B,   1760. 

(3)  Titre  coté  €,1760. 

(4)  Elisabeth  de  Guibert  eut  une  sœur  mariée  à  M.  de  Roi» 
Un,   dont  trois  filles,   l'aînée  desquelles  a  épousé  M.  de  Ségmr. 

(5)  Titre  coté  D,  1778. 


DE   CROY.  I  i  i 

capitaine  de  dragons,  par  brevet  du  6  octobre  1 778, 
a  épousé  Elisabeth  de  Naulot,  fille  de  feu  Gaspard  de 
Naulot,  et  de  feu  Elisabeth  de  Guibert,  dont  quatre 
enfants,  savoir  : 

i°.  Claude- François,  dont  l'article  suit; 

20.  Françoise-Julie  de  Croy-Chanel,  née  le  20  mars 
1762,  et  mariée,  le  i5.  septembre  1788,  à  noble 
Gaspard  de  Lambert-d'Hautefare  ; 

3°.  Justine-Clémence  de  Croy-Chanel,  née  le 
27  avril  1763; 

40.  Marie-Elisabeth  de  Croy-Chanel,  née  le  26  no- 
vembre 1768,  à  Saint-Domingue,  paroisse  de 
Notre-Dame-des-Verrettes,  et  mariée,  par  con- 
trat du  20  août  1789,  avec  noble  Luc-Xavier 
d'Allemond,  seigneur  du  Monestier,  d'Allemond 
et  de  la  Queylane. 

XXII.  Claude- François  de  Hongrie,  comte  de  Croy 
a  épousé,  i0.,  le  11  novembre  1799,  Anne-Charlotte- 
Gabrielle-Joséphine-Pétronille  d'Aguesseau,  décédée  le 
26  janvier  1806,  fille  de  Charles- Albert-Xavier,  marquis 
d'Aguesseau,  maréchal  de  camp,  cordon  rouge,  major- 
général  des  gardes  du  corps,  gouverneur  de  Ham,  etc., 
dont  il  n'est  point  resté  d'enfants;  20.  le  11  septembre 
181 1,  Marie-Eugénie  Raimond  de  Montmort,  fille  de 
Jean-Louis  Raimond,  marquis  de  Montmort,  maréchal 
de  camp,  lieutenant  des  gardes   du  corps. 

SECONDE    BRANCHE.  < 

XX.  François-Nicolas  de  Croy,  IIe.  fils  de  Claude  III 
de  Croy-Chanel,   et  d'Elisabeth  Pison  (1),  seigneur  de  la 


ont  été  produits  en  originaux  à  la  chambre,  où  ils  ont 
été  vérifiés  et  enregistrés,  et  servent  à  prouver  que 
Claude  IV  de  Croy-Chanel  était  fils  de  Jean-Claude  de 
Croy,  et  de  Françoise  de  la  Croix  de  Roussillon,  et  que 
ledit  Claude  de  Croy  a  épousé  Elisabeth  de  Naulot. 

(1)  La  preuve  de  cette  filiation  est  rigoureusement  éta- 
blie, i°.  Par  l'acte  de  baptême  (1)  du  11  novembre  1718, 
de  noble  François-Nicolas,  fils  de  noble  Claude  de   Croy- 

(1)  Titre  coté  A,  17 18. 


I  12  DE    CROY. 

Maison- Forte-d'Hortal-d'Argenson,    fut     institué   héritier 


Chanel,  et  de  dame  Elisabeth  Pison,  mariés  ;  extrait 
des  registres  de  baptêmes,  mariages  et  sépultures  de  la 
paroisse  de  Saint-Hugues,  de  Grenoble,  registre  com- 
mencé le  14  juillet  1721,  au  recto  d'un  feuillet,  vers 
le  milieu  du  registre,  représenté  par  messire  Jean- 
Baptiste  Helie,  curé  de  ladite  paroisse,  à  la  réquisition 
de  noble  Jean-Claude  de  Croy,  vérifié,  vidimé  et  colla- 
tionné  par  nous  Jean-Gabriel  du  Port-Roux,  conseiller, 
maître  ordinaire  en  la  chambre  des  comptes  de  Dau- 
phiné,  commissaire  en  cette  partie,  député  par  ordon- 
nance de  la  chambre,  de  ce  jour,  en  présence  et  assistance 
du  procureur-général  du  Roi  en  ladite  chambre,  par  la 
lecture  qui  en  a  été  faite  par  notre  greffier,  nous,  ayant 
la  minute  sous  les  yeux,  pendant  que  le  procureur- 
général  suivait  de  l'œil  la  lecture  qui  nous  a  été  faite, 
et  ce,  conformément  à  la  procédure  de  ce  jour,  séparée 
du  présent  procès-verbal,  et  avons  signé  avec  le  pro- 
cureur-général, ledit  sieur  curé  Helie,  ledit  sieur  de 
Croy,  requérant,  et  notre  greffier.  A  Grenoble,  ce 
6  mars  1790,  signé  Duport-Roux,  commissaire  ;  Delagrée, 
procureur-général;  Helie,  curé  de  Saint-Hugues;  de 
Croy,  requérant;  Moulinet,  greffier; 

20.,  Par  des  conventions  (1)  sous  seing-privé  du 
28  janvier  1741,  que  nous  avons  déjà  produites  dans 
les  preuves  de  Jean-Claude,  et  dans  lesquelles  ledit 
Jean-Claude  procède  de  l'autorité  de  noble  Claude  III 
de  Croy,  son  père,  et  de  François-Nicolas  de  Croy, 
son  frère; 

3°,  Par  le  testament  (2)  de  Claude  III  de  Croy- 
Chanel,  du  11  juillet  1742,  par  lequel  il  institua  pour 
son  héritier  son  second  fils  François-Nicolas  de  Croy- 
Chanel.  (Nous  avons  produit  ce  testament  parmi  les 
preuves  de  Claude  III); 

4°.,   Par  une  transaction  (3)  du   27  juillet  175 1,  entre 

(1)  Titre  coté  B,  1741  ,  à  la  génération  de  Jean  -  Claude  de 
Croy,  que  nous  avons  déjà  produit  ci  -  devant. 

(2)  Titre  coté  H,  1742,  à  la  génération  de  Claude  de  Croy, 
son  père;  voyez   page   110. 

(3)  Titre  coté  D,  1761,  à  la  génération  de  Jean  -  Claude  de 
Croy;  voyez  page    109. 


DE    CROY.  I l3 

de    son    père,    par   son    testament    du     n   juillet    1742. 

noble  Jean-Claude  et  François-Nicolas  de  Croy,  frères 
et  fils  de  noble  Claude  III  de  Croy- Chanel  et  de  dame 
Elisabeth  Pison,  au  sujet  des  successions  de  leurs  père 
et  mère,  contenant  partage  des  biens  dépendants  des- 
dites successions,  acte  reçu  par  Girard  et  son  confrère, 
notaires  à  Grenoble,  grosse  originale  en  parchemin, 
signé  par  ledit  Girard  et  par  Toscan,  notaires; 

5°.,  Par  une  vente  (1)  passée  le  14  octobre  1743,  par 
le  procureur-fondé  de  M.  Rastel  de  Rocheblave,  à  noble 
François-Nicolas  de  Croy-Chanel,  d'une  terre  appelée  la 
Maison-Forte-d'Hortal-d'Argenson,  dont  une  partie  re- 
lève directement  du  Roi,  et  le  reste  de  la  baronnie  d'U- 
riage,  dans  laquelle  vente  noble  Claude  de  Croy-Chanel, 
père  dudit  noble  François-Nicolas,  acquéreur,  se  rend 
caution  du  prix  de  ladite  vente,  reçu  Revol  et  son  con- 
frère, notaires  à  Grenoble,  grosse  originale  en  papier, 
signée  par  ledit  Revol  et  par  Toscan; 

6°.,  Par  une  quittance  (2)  passée  le  14  mars  1744, 
par  le  procureur-fondé  du  sieur  de  Rocheblave,  à  nobles 
Claude  de  Croy-Chanel  et  François-Nicolas,  son  fils, 
du  restant  du  prix  de  la  susdite  acquisition,  reçu  Revol 
et  son  confrère,  notaires  à  Grenoble  ;  grosse  originale 
en  papier,  signée  par  ledit  Revol  et  par  Toscan  ; 

70.,  Par  le  contrat  de  mariage  (3)  du  14  juin  1753  (4) 
de  noble  François-Nicolas  de  Croy-Chanel,  seigneur  de 
la  Maison-  Forte  -d'Hortal-d'Argenson,  fils  à  défunt 
noble  Claude  de  Croy-Chanel,  et  à  défunte  dame  Eli- 
sabeth Pison,  avec  noble  demoiselle  Françoise-Mar- 
guerite de  Samuel,  fille  de  noble  Claude  de  Samuel, 
greffier  en  chef  au  parlement  de  Dauphiné,  et  de 
dame  Emérantianne  de  Nantes   (5),    reçu    Revol   et   son 

(1)  Titre  coté.B,  1743. 

(2)  Titre  coté  C,    1744. 

(3)  Titre  coté  D,    1753. 

(4)  François  -  Nicolas  de  Croy  -  Chanel  a  été  marié  en  pre- 
mières noces  avec  Claudine  de  Chabert  -  Baile ,  qui  est  morte 
ne   laissant  qu'un  fils,  lequel  est  mort  sans   avoir  été   marié. 

(5)  Emérantianne  de  Nantes,  fille  de  Claude  de  Nantes  et 
de  Marguerite  d'Alloard  -  du  -  Bourg  de  Genevray,  étant  res- 
tée fille  unique,  son  mari,  Claude  de  Samuel,  fut  chargé,  par 
son    beau -père,    de    prendre    ses   armes    et    de    joindre   aussi    son 

l3.  8. 


DE    CROY. 


Il   épousa    Françoise-Marguerite    de    Samuel,    dont    sont 
issus  cinq  enfants,  savoir  : 

i°.  Claude-François,  dont  l'article  suit; 
2°.  Claude-Henri   de   Hongrie,   comte   de  Croy,  che- 
valier de   l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
chevalier   héréditaire   de   Saint-Jean    de  Jérusalem  ; 
il    entra    dans  le  corps  royal  d'artillerie,  en   1779  ; 
a  fait    aux   armées    des    princes   les    campagnes  de 
1792  et    suivantes;    a   épousé,    le    18    mai    1801, 
Anne- Gabrielle- Joséphine     de     Belloy,  ,  fille     de 
Pierre,    chevalier     de     Belloy,     seigneur    de     Dro- 
mesnil,     maréchal    des  camps  et  armées    du   Roi, 
chevalier    de    Tordre    royal    et  militaire    de    Saint- 
Louis,    et    de     Anne-Thérèse-Perpétue-Claude    de 
Bery   d'Essertaux.  De  ce  mariage  est   issu  : 
André  -  Rodolphe  -  Claude  -  François  -  Siméon     de 
Hongrie  de  Croy,   né  le    18   février   1802  ; 

3°.  François-Zacharie  de  Hongrie  de  Croy,  capi- 
taine dans  le  corps  royal  du  Génie.  Il  émigra 
en  1792,  et  prit  du  service  en  Prusse.  Ayant 
été    fait    prisonnier    par    les     républicains,    il  fut 


confrère,   notaires  à   Grenoble  ;   grosse    originale    en   par- 
chemin ,  signée  par  le  dit  Revol  et  par  Accarier  ; 

8°.  Par  une  vente  (1)  passée  par  noble  François- 
Nicolas  de  Croy-Chanel,  seigneur  de  Maison-Forte- 
d'Argenson,  au  lieu  d'Uriage,  à  Me.  Jacques  Revol, 
procureur  au  parlement  de  Dauphiné,  d'une  maison 
sise  rue  des  Vieux-Jésuites,  4  Grenoble,- par  conven- 
tion sous  seing-privé,  du  26  septembre  1786,  déposée 
aux  minutes  de  Me.  Trouilloud,  notaire  à  Grenoble,  le 
21  janvier  1787;  grosse  originale  en  papier,  signée  par 
ledit  Trouilloud  ;  lesquels  huit  titres  ont  été  produits 
en  originaux  à  la  chambre,  où,  après  avoir  été  vérifiés, 
ils  ont  été  enregistrés  par  arrêt  de  la  cour,  et  servent  à 
prouver  que  François-Nicolas  de  Croy-Chanel,  seigneur 
de  la  Maison-Forte-d'Argenson,  est  fils  et  héritier  de 
CUude    III  de  Croy-Chanel   et  d'Elisabeth  de  Pison. 

nom  au   sien;   c'est   pour   cette   raison    qu'il   est  appelé,  dans  plu- 
sieurs, Claude  de  Samuel  de  Nantes. 
(1)  Titre  coté  E,    1787. 


DE    CROY.  I  l5 

conduit  à  Metz,   où  il   fut    condamné,   en    1793, 

par   un  tribunal   révolutionnaire,  à  être  fusillé; 
Tous  de  Tordre  de  Malte. 
40.    Marie-Emérantianne    de   Hongrie  de  Croy,   non 

mariée  ; 
5%     Julie- Marguerite- Madelaine      de      Hongrie     de 

Croy,  morte  le  7  octobre  180  3. 

XXI.  Claude-François  de  Hongrie,  marquis  de 
Croy,  seigneur  de  la  Maison-Forte-d'Argenson,  che- 
valier héréditaire  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  a  fait  la 
campagne  de  1792,  à  l'armée  de  monseigneur  le  duc 
de  Bourbon,  dans  la  compagnie  de  cavalerie  noble  de 
Dauphiné.  Il  a  épousé,  le  25  mars  1793,  Marie-Char- 
lotte de  Bagel  d'Urfé,  fille  du  baron  de  Bagel  d'Urfé. 
De  ce  mariage  sont  nés  : 

i°.  François-Claude-Auguste   de    Hongrie    de    Croy, 

né  le  3 1  décembre  1793; 
20.  Pierre-Paul-Martin   de   Hongrie   de   Croy,   né   le 

11    novembre    1796,  mort  le    18   avril    i8o5; 
3°.     François-Nicolas-Jean-Henri     de      Hongrie     de 

Croy,  né  le  22  mai   1799; 
40.     Claude- François- André-Félix     de     Hongrie     de 

Croy,    né  le  5    février   1802; 
5°.     François-Auguste    de     Hongrie    de    Croy,     né 

en    i8i3; 
Tous  de  Tordre    de   Malte. 
6°.      Françoise-Pauline-Emérantianne      de      Hongrie 

de  Croy,  née  le  3 1  août  1 804  ; 
70.    Clémentine-Charlotte-Claudine    de    Hongrie    de 
Croy,  née  le  4  juin  18 10. 

Armes  :  écartelé  :  au  1,  de  France;  au  2,  de  Sassenage 
qui  est  burelé  d'argent  et  d'azur  de  dix  pièces,  au  lion 
de  gueules,  armé,  lampassé  et  couronné  d'or,  bro- 
chant; au  3,  de  Pons,  qui  est  d'argent  à  la  fasce 
bandée  d'or  et  de  gueules  de  six  pièces;  au  4,  de  Nar- 
bonne  ancien,  qui  est  de.  gueules  plein;  sur  le  tout  de 
Hongrie,  qui  est  de  Croy,  savoir  :  fascé  d'argent  et 
de  gueules  de  huit  pièces;  le  tout  surmonté  d'une  cou- 
ronne d'or  antique  en  forme  de  demi-globe,  surmontée 
d'une  petite  croix  terminée  en  fer  de  lance  d'or  :  ladite 
couronne  ornée  de  chaînes  et  de  petites  croix  qui  pendent 
sur  le  devant  et  sur  les  côtés  de  cette    couronne  qui   est 


n6 


DE    CROY. 


celle  de  Saint-Etienne,  premier  roi  chrétien  de  Hongrie. 
Supports  :  deux  guerriers  armés  de  toutes  pièces.  Cri 
de  guerre  :  Jérusalem.  Première  devise  :  Sanguis  regum 
Hungarice;    seconde  devise  :  Crouy  salve  tretous. 


Conclusions  de  M.  le  Procureur- général    du  Roi,  en  la 
Chambre  des  Comptes  de  Dauphiné,  du  22  mars  1790. 

Entre  nobles  Jean-Claude  de  Croy-  Chanel  et 
François-Nicolas  de  Croy-Chanel,  frères,  demandeurs 
suivant  les  fins  de  leur  requête,  du  2  5  février  1790, 
tendante  à  ce  qu'il  leur  soit  donné  acte  de  la  présentation 
qu'ils  font  des  originaux^  minutes  ou  expéditions  origi- 
nales de  tous  les  actes,  titres  et  pièces  énoncés  en  ladite 
requête,  et  y  joints,  et  à  ce  que  lesdits  titres  et  actes 
soient  enregistrés  au  greffe  de  la  chambre,  pour  y  avoir 
recours  et  en  être  délivré  des  expéditions,  tant  aux  de- 
mandeurs qu'aux  leurs,  et  qu'en  conséquence  il  plaise 
à  la  chambre  déclarer  lesdits  demandeurs  descendants  en 
ligne  directe  et  masculine  de  Félix  de  Hongrie,  fils 
d'André,  dit  le  Vénitien,  petit-fiis  du  prince  Etienne, 
dit  le  Posthume,  et  arrière-petit- fils  d'André  II,  roi 
de  Hongrie. 

Tous  les  trois  parties  ou  rappelés,  et  ainsi  qu'ils  sont 
désignés  dans  l'acte  des  premier  mars  1279,  9  février 
1282  et  27  avril  1282,  et  dans  le  testament  d'Hector 
de  Croy-Chanel,  du  28  décembre  1488,  et  comme  tels, 
avoir  droit  de  jouir  de  tous  les  honneurs  et  privilèges, 
prérogatives,  préséances,  prééminences  et  droits  dont 
jouissent  et  doivent  jouir  les  "anciens  nobles,  suivant 
et  conformément  aux  lois  du  royaume,  comme  aussi 
du  droit  et  possession  de  porter  les  armes  dont  a  été 
scellé  ledit  acte  du  premier  mars  1279,  dont  il  est  fait 
mention  dans  le  susdit  testament  d'Hector  de  Croy, 
fascées  d'argent  et  de  gueules  de  huit  pièces,  timbrées 
d'un  casque  ou  d'une  couronne  (l'empreinte  étant  effacée, 
on  ne  peut  pas  affirmer  si  c'est  plutôt  un  casque  qu'une 
couronne  antique),  ayant  pour  cimier  une  croix  sur- 
montée d'un  fer  de  lance,  l'écu  suspendu  à  un  arbre, 
et  ayant  deux  guerriers  pour  support,  avec  inhibitions 
et  défenses  à  toutes  personnes,  <le  quelle  qualité  et 
condition    qu'elles    soient,     de    troubler    les   demandeurs 


DK    CROY.  I  17 

auxdits  droits    et    possessions,   sous    les   peines   du   droit, 
aune  part. 

Et   le   procureur-général    du    Roi,    défendeur,    d'autre. 

Vu  la  requête  signée  par  les  parties  et  par  Durand, 
procureur  en  la  chambre,  répondue  le  2  5  février  1790, 
de  soit  montré  au  procureur-général,  qui  a  conclu  à  la 
iuction,  à  l'instruction  contradictoire,  et  rémission 
à  la  forme  de  l'ordonnance,  par  le  moyen  des  procureurs 
des  parties  et  du  procureur-général  du  Roi,  qui  se 
coteraient  respectivement  au  greffe  de  la  chambre,  sur 
lesquelles  conclusions  est  intervenue  ordonnance  con- 
forme, mise  au  bas  de  ladite  requête,  le  même  jour 
2  5  février. 

L'acte  de  présentation  audit  greffe  par  lesdits  sieurs 
de  Croy-Chantl,  par  le  ministère  de  Durand ,  procureur 
en  la  chambre,  dudit  jour  2  5  février.  —  Autre  acte  de 
présentation  du  procureur-général  du  Roi,  par  le  minis- 
tère de  Rivière,  procureur,  dudit  jour  25  février.  — r 
Sommation  du  même  jour  par  Durand  à  Rivière,  pour 
voir  appointer  le  procès ,  entre  les  parties.  —  Arrêt 
d'appointement  du  2  du  présent  mois  de  mars,  par 
lequel  il  est  ordonné  que  Durand,  procureur  desdits 
sieurs  de  Croy- Chanel,  donnera  en  communication 
originale,  dans  le  délai  de  trois  jours,  les  titres  et 
pièces  dont  ils  prétendent  s'aider  et  servir  :  ledit  arrêt 
signifié  à  Rivière,  procureur  de  M.  le  procureur-général, 
le  8  dudit  mois.  —  Inventaire  de  production  desdits  titres 
et  pièces,  ensemble  des  formalités,  tirant  depuis  la 
lettre  A  jusqu'à  la  lettre  Z,  triple.  —  Acte  de  la  remis-- 
sion  faite  au  greffe  de  la  dite  chambre,  le  susdit  jour 
8  mars,  signifié  le  même  jour,  avec  l'inventaire  de  pro- 
duction. —  Acte  de  rémission  des  titres  et  pièces  en 
communication  originale,  extrait  de  la  matricule  de 
Durand,  signifié  audit  Rrvïère,  le  9  dudit  mois  de 
mars. 

Lesquels  titres  et  pièces  nous  ayant  ensuite  été  remis 
en  communication  originale,  nous  les  avons  vus,  exa- 
minés et  vériiiés,  ainsi  que  ci-après.  (Ici  suit  l'analyse 
de  toutes  les  pièces  que  nous  avons  produites  dans  les 
preuves,  à  leur  ordre  de  date  et  telles  qu'elles  ont  été 
visées  et  analysées  dans  les  présentes  conclusions  de 
M.  le  procureur-général). 


Il 


I  l8  DE    CROY. 

Vu  aussi  la  requête  des  sieurs  de  Croy-Chanel,  du 
6  mars  dernier ,  tendante  à  la  vidimation ,  collation 
et  vérification  par  un  commissaire  qui  serait  député 
par  la  chambre,  des  actes  ci-dessus  énoncés,  étant  aux 
registres  de  la  paroisse  Saint-Hugues,  L'arrêt  de  la 
chambre,  du  même  jour,  mis  au  bas  de  ladite  requête, 
qui  ordonne  lesdites  vidimation  et  collation ,  en  pré- 
sence du  procureur-général  du  Roi,  et  député  à  cet 
effet,  M.  Jean-Gabriel  du  Port-Roux,  conseiller  maître; 
lesdites  requêtes  et  arrêt  signifiés  au  procureur-général 
du  Roi,  ledit  jour;  la  procédure  du  6  du  présent  mois 
de  mars,  de  vidimation  et  collation  desdits  actes,  séparés 
des  procès-verbaux  faits  au  bas  de  chacun  d'iceux,  ladite 
procédure  signifiée  au  procureur-général  du  Roi,  le 
10  du  présent  mois.  —  Et  encore  la  requête  en  jonction 
des  actes  produits  par  lesdits  sieurs  de  Croy-Chanel, 
du  19  du  présent  mois  de  mars,  appointée  d'ordon- 
nance conforme,  et  à  nous  signifiée  le  20  dudit  mois; 
lesdits  actes  consistants  en  l'acte  du  14  octobre  1743, 
en  la  quittance  du  14  mars  1744,  et  en  la  transaction 
du  27  juillet  1 75 1 ,  à  nous  signifiés  le  i5  dudit  mois 
de  mars,  donnés  ensuite  en  communication  originale, 
et  ci-dessus  visés  à  leurs  degrés. 

Il  résulte  évidemment  des  actes  ci^dessus  du  i3e.,  du 
14e.  et  du  i5e.  siècles,  qu'il  existait  à  Allevard,  dès  la 
fin  du  i3e.,  une  famille  noble  du  nom  de  Croy-Chanel, 
Chaneli,  on  Chanelis,  aliàs  Cronjr,  que  le  premier  gen- 
tilhomme de  ce  nom,  connu  à  Allevard,  fut  Félix  de 
Hongrie,  dit  de  Croy-Chanel,  qui  avait  épousé  Gui- 
gonne  de  la  Chambre,  dame  de  la  Tour  d'Allevard, 
qualifiée  veuve  du  seigneur  Félix  de  Croy  de  Chahcl, 
chevalier.  Cette  qualité  de  chevalier,  que  les  descendants 
ont  prise  pendant  les  14°. ,  i5c.  et  16e.  siècles,  ne 
permet  pas  de  douter  que  cette  famille  ne  fût  d'ancienne 
noblesse  d'extraction. 

C'est  de  cette  maison  que  prétendent  descendre  les 
sieurs  de  Croy-Chanel  ;  les  actes  sur  lesquels  ils  éta- 
blissent leurs  prétentions,  et  la  preuve  de  leur  origine 
et  de  leur  descendance,  sont  tous  en  minutes  ou  grosse; 
originales,  et  leur  preuve  ne  laisse  rien  à  désirer. 

Lorsqu'on  fait  attention  que  le  nom  de  baptême  e 
de  famille  de  Félix  de  Croy-Chanel  sont  exactement  le 
mêmes  dans  tous  les  actes  et  écrits,  avec  la  même  ortho 


DE    CROY.  IIÇ) 

graphe,. sans  la  moindre  différence,  il  est  impossible  de 
se  refuser  à  croire  que  c'est  le  même  individu  dans  les 
uns  et  dans  les  autres  actes,  surtout  lorsqu'on  observera 
que  le  nom  de  baptême,  Félix,  ne  s'exprime,  dans  cette 
province,  en  latin,  que  par  ceux  de  Félix  Felicis,  et  que, 
conséquemment,  s'il  eût  été  donné  à  quelqu'un  qui  fût 
né  à  Allevard  ou  dans  la  province,  nous  le  trouverions 
,  exprimé  par  Felicis,  au  lieu  de  Felicii,  employé  dans  les 
actes  de  1286  et  1309,  qui  répondent  parfaitement  au 
mot  Felicium,  employé  dans  celui  du  premier  mars 
1 279 ,  qui  ne  peut  être  traduit  que  par  le  mot  Félix  ; 
ou  s'il  Tétait  par  celui  de  Felicius,  ce  serait,  en  ce  cas, 
un  nom  qui  n'est  du  tout  point  en  usage  dans  la  pro- 
vince, et  qui,  dès  lors  indiquerait  un  étranger  qui  était 
venu  s'y  établir  ;  d'ailleurs ,  ce  qui  doit  trancher  toute 
difficulté,  c'est  le  testament  d'Hector  de  Croy  -  Chanel, 
du  28  décembre  1488,  qui  rappelle  l'acte  de  1279,  de 
la  manière  la  plus  expresse,  comme  un  titre  et  un  pa- 
trimoine de  sa  famille  ;  l'authenticité  de  ce  testament, 
rapporté  en  minute  dans  un  protocole  où  il  se  trouve 
attaché  avec  plusieurs  autres  actes,  prenant  sur  les  mêmes 
feuilles,  et  son  antiquité  de  trois  siècles  complets,  ne 
doivent  laisser  aucun  doute  ni  sur  la  réalité  et  la  sin- 
cérité de  cet  acte,  ni  sur  la  preuve  qu'il  renferme;  que 
l'acte  du  premier  mars  1279  appartient  à  la  famille  de 
Crouy-Chanel,  établie  à  Allevard,  à  la  fin  du  i3e.  siècle. 
Nous  ne  rappellerons  pas  les  preuves  de  filiation  des 
autres  degrés,  qui  sont  parfaitement  complètes  par  trois 
ou  quatre  actes  sur  chacun,  même  jusqu'à  six  dans  les 
derniers  ;  une  seule  difficulté  nous  avait  d'abord  arrêté 
dans  les  actes  produits  pour  preuves  d'existence,  c'était 
celle  que  présentait  l'acte  du  24  août  1434,  dans  lequel 
Rodolphe  de  Croy-Chanel  est  qualifié  châtelain  Delphinal 
d' Allevard,  tandis  qu'on  ne  trouve  point  aux  archives 
de  la  chambre  le  compte  rendu  des  revenus  domaniaux 
de  cette  châtellenie.  Mais  nous  avens  vérifié  que  les 
comptes  de  cette  époque  avaient  été  rendus  par  le  vice- 
châtelain  Jean  Chanet,  qu'on  peut  d'autant  moins  con- 
fondre avec  Rodolphe  Chanel,  sous  le  prétexte  de  l'ap- 
proximation de  ressemblance  de  nom,  qu'il  est  prouvé, 
par  une  multitude  d'actes ,  que  c'étaient  deux  familles 
bien  distinctes  ;  que  d'ailleurs  le  même  Jean  Chanet 
stipule,   dans   le   même  acte   de    1434,  en   sa    qualité  de 


T20  DR   CROY. 

vice  -  châtelain,  ce  qui  corrobore  la  preuve  de  la  sin- 
cérité de  cet  acte  ;  d'ailleurs ,  pour  ne  laisser  aucun 
doute  à  cet  égard,  l'acte  de  1434  ayant  été  reçu  par 
Jacques  Dedin ,  notaire ,  connu  par  les  terriers ,  et  la 
multitude  d'actes  qu'il  a  reçus  relativement  au  domaine 
d'Allevard,  nous  avons  cherché,  dans  les  archives  de  la 
chambre,  des  actes  de  comparaison,  et  nous  nous  sommes 
surtout  attachés  à  deux  expéditions  originales  des  acte* 
des  3i  mars  1438  et  12  mars  1447,  ci-dessus  visés. 

Nous  en  avons  reconnu  les  écritures ,  signatures  et 
monogrammes  si  exactement  et  absolument  conformes, 
qu'il  ne  saurait  rester  aucun  doute  ni  sur  la  sincérité, 
ni  sur  l'authenticité  de  l'acte  du  24  août  1434;  ainsi, 
non  seulement  la  noblesse  des  sieurs  de  Croy  -  Chanel 
ne  nous  paraît  pas  douteuse ,  mais  ils  se  sont  encore 
constamment  alliés  à  des  familles  d'ancienne  noblesse 
de  la  province. 

Par  ces  motifs. 

Nous  concluons  à  ce  qu'il  soit  donné  acte  auxdits 
nobles  Jean-Claude  et  François-Nicolas  de  Croy-Chanel , 
frères ,  de  la  présentation  par  eux  faite  en  minutes  et 
grosses  originales,  des  titres  et  actes  énoncés  en  leur 
requête;  qu'en  conséquence,  faisant  droit,  par  la  cham- 
bre, aux  fins  et  conclusions  par  eux  prises,  il  soit  déclaré 
qu'ils  ont  suffisamment  prouvé  leur  origine  et  leur  des- 
cendance en  ligne  directe  et  masculine  de  Félix  de  Croy- 
Chanel  ,  fils  d'André,  dit  le  Vénitien,  petit -fils  du 
prince  Etienne,  et  arrière  -  petit  -  fils  du  roi  André  II, 
dont  en  l'acte  des  premier  mars  1279,  g  février  1282, 
27  avril  1282,  et  en  celui  du-  5  des  ides  de  décembre 
1286;  ce  faisant,  qu'il  soit  ordonné  que  ladite  requête, 
lesdits  titres  et  actes  seront  enregistrés  au  greffe  de  la 
chambre  sur  les  originaux  qui  resteront  audit  greffe 
jusqu'après  ledit  enregistrement,  à  l'effet  de  constater 
l'origine  et  la  descendance  desdits  sieurs  de  Croy-Chanel , 
et  de  jouir,  par  eux  et  leurs  descendants  en  ligne  directe, 
des  droits ,  honneurs  et  privilèges  de  noblesse  et  ar- 
moiries ,  et  autres  résultants  desdits  titres  et  actes , 
suivant  et  conformément  aux  lois  du  royaume;  comme 
aussi  que  ledit  enregistrement  fait ,  il  leur  soit  délivré 
des  expéditions  en  forme,  tant  desdits  titres  et  requêtes, 
que  de  l'arrêt  qui  interviendra. 

Délibéré  au  parquet,  le  22  mars  1790.  Signé  Delagrke. 


DE    GROY.  I2T 

ARRÊT  de  la  chambre  des  comptes  de  Dauphiné ,  du 
26  mars  1790,  qui  déclare  que  nobles  Jean -Claude 
de  Croy-Chanel  et  François-Nicolas  de  Croy-Chanel , 
frères,  ont  suffisamment  prouvé  leur  origine  et  leur 
descendance  en  ligne  directe  et  masculine,  de  Félix  de 
Croix- Chanel,  fils  d'André,  dit  le  Vénitien,  petit-fils 
du  prince  Etienne,  et  arrière-petit-fils  d'André  II, 
roi  de  Hongrie  ;  et  ordonné  que  les  titres  par  eux  pro- 
duits seront  enregistrés,  à  V effet  de  constater  l'origine 
et  la  descendance  desdits  sieurs  de  Croy-Chanel,  pour 
droits,  honneurs  et  privilèges  de  noblesse,  armoiries  et 
autres  droits  résultant  desdits  titres,  conformément  aux 
lois  du  royaume. 

Louis,  par  la  grâce  de  Dieu  et  par  la  loi  consti- 
tutionnelle de  l'Etat,  roi  des  Français,  à  tous  ceux  qui 
ces  présentes  verront,  salut  :  savoir  faisons  que  procès 
civil  aurait  été  mu  et  intenté  par  devant  notre  Chambre 
des  comptes  de  Dauphiné,  entre  nobles  Jean- Claude 
de  Croy-Chanel ,  et  François -Nicolas  de  Croy-Chanel, 
frères,  demandeurs,  suivant  les  fins  de  leur  requête  du 
20  février  1790  ,  tendante  à  ce  qu'il  leur  soit  donné 
acte  de  la  présentation  qu'ils  font  des  originaux ,  mi- 
nutes ou  expéditions  originales  de  tous  les  actes ,  titres 
et  pièces  énoncées  en  ladite  requête,  et  y  joints,  et  à 
ce  que  lesdits  titres  et  actes  soient  enregistrés  au  greffe 
de  notredite  chambre ,  pour  y  avoir  recours  et  en  être 
délivré  des  expéditions ,  tant  aux  demandeurs  qu'aux 
leurs  :  et  qu'en  conséquence,  il  plaise  à  notredite  cham- 
bre, déclarer  lesdits  demandeurs,  descendant  en  ligne 
directe  et  masculine  de  Félix  de  Croy-Chanel,  fils 
d'André,  dit  le  Vénitien,  petit-fils  du  prince  Etienne 
et  arrière  -  petit  -  fils  d'André  II;  tous  les  trois  parties 
ou  rappelés ,  et  ainsi  qu'ils  sont  designés  dans  'l'acte 
des  ier.  mars  1279,  17  février  1282  ,  27  avril  1282, 
et  dans  le  testament  d'Hector  de  Croy  -  Chanel ,  du  28 
décembre  1488,  et,  comme  tels,  avoir  droit  de  jouir 
de  tous  les  honneurs,  privilèges,  prérogatives,  pré- 
séances, prééminences  et  droits  dont  jouissent  et  doivent 
jouir  les  anciens  nobles ,  suivant  et  conformément  aux 
lois  du  royaume  ;  comme  aussi  du  droit  et  possession 
de  porter  les  armes ,  dont  a  été  scellé  ledit  acte  du 
i3.  16. 


122  DE   CROY. 

i'r  mars  1279,  dont  il  est  fait  mention  dans  le  susdit 
testament  d'Hector,  fascées  d'argent  et  de  gueules  de 
huit  pièces  ,.'.  timbrées  d'un  casque  ou  d'une  couronne 
antique,  ayant  pour  cimier  une  croix,  surmontée  d'un 
fer  de  lance,  l'écu  suspendu  à  un  arbre,  et  ayant  deux 
guerriers  pour  supports  ,  avec  inhibitions  et  défenses  à 
toutes  personnes  de  quelques  qualité  et  condition  qu'elles 
soient ,  de  troubler  les  demandeurs  auxdits  droits  et 
possessions ,  sous  les  peines  du  droit ,  d'une  part  ;  et 
entre  notre  amé  et  féal  procureur  -  général ,  défendeur , 
d'autre. 

Vu  par  notredite  chambre ,  la  requête  à  elle  pré- 
sentée par  lesdits  nobles  de  Croy  -  Chanel ,  par  eux 
signée,  et  par  Durand,  procureur  en  notredite  cham- 
bre, par  laquelle,  après  avoir  analysé  tous  les  titres 
et  actes,  servant  à  établir  leur  filiation  et  descendance  de 
Félix  de  Croy  -  Chanel  ,  fils  d'André  ,  dit  le  Vénitien  , 
petit  -  fils  du  prince  Etienne  ,  et  arrière  -  petit  -  fils  du 
roi  André  II,  ils  requièrent  qu'il  leur  soit  donné 
acte  de  la  représentation  par  eux  faite  des  originaux, 
minutes  ou  expéditions  originales  de  tous  lesdits  actes , 
titres  et  pièces  ;  qu'il  soit  ordonné  qu'ils  seront  tous 
enregistrés  au  greffe  de  notredite  chambre,  pour  y  avoir 
recours  et  en  être  délivré  des  expéditions  à  eux  et  aux 
leurs  ; .  qu'en  conséquence  ,  les  suppliants  soient  déclarés 
descendants ,  en  ligne  directe  et  masculine  ,  dudit  Félix 
de  Croy- Chanel,  fils  d'André,  dit  le  Vénitien,  petit- 
fils  du  prince  Etienne,  et  arrière  -  petit  -  fils  du  roi 
André  1 1  ,  et  comme  tels ,  que  les  suppliants  et  leurs 
descendants  continueront  à  jouir  de  tous  les  droits , 
honneurs ,  privilèges ,  prérogatives ,  préséances  et  préé- 
minences dont  jouissent  et  doivent  jouir  les  anciens 
nobles,  suivant  et  conformément  aux  lois  du  royaume  ; 
comme  aussi  du  droit  et  possession  de  porter  les  armes, 
dont  a  été  scellé  l'acte  de  1 279  ,  énoncé  en  ladite 
requête,  et  rappelées  dans  les  actes  postérieurs,  qui 
sont  :  fascées  d'argent,  et  de  gueules  de  huit  pièces, 
timbrées  d'un  casque  ou  d'une  couronne  antique;  ayant 
pour  cimier  une  croix  surmontée  d'un  fer  de  lance  , 
l'écu  appendu  à  un  arbre,  et  ayant  deux  guerriers  armés 
pour  supports;  ladite  requête  répondue  le  '25  février 
1700,  de  soit  montré  à  notre  amé  et  féal  procureur- 
général.   Signé  Tkoui' 


DE    CROY.  .  123 

Les  conclusions  de  notredit  amé  et  féal  procureur- 
général  du  même  jour,  par  lesquelles  il  n'empêche  qu'il 
soit  dit  que  les  suppliants  se  coteront  au  greffe  ,  par 
le  moyen  d'un  des  procureurs  en  notredite  chambre  , 
à  l'effet  de  produire ,  instruire  et  remettre  à  la  forme 
de  l'ordonnance  ;  pour .  lesdites  productions  et  instruc- 
tions, faites  contradictoirement  avec  lui,  par  le  moyen 
du  procureur  qu'il  ferait  coter  pour  lui  audit  greffe , 
et,  sur  ses  conclusions,  être  statué,  par  notredite  cham- 
bre, sur  les  fins  de  ladite  requête,  ce  qu'il  appar- 
tiendrait; lesdites  conclusions,  signé  Delagrée.  Sur 
lesquelles  conclusions  est  intervenue  ordonnance  con- 
forme,  mise  au  bas  de  ladite  requête,'  le  même  jour; 
2  5  février,  ladite  requête  signifiée  à  Rivière,  procureur 
de  notre  amé  et  féal  procureur- général,  le  même  jour; 
Pacte  de  présentation  audit  greffe,  par  lesdits  sieurs 
de.  Croy  -  Chanel  ,  par  le  ministère  de  Durand,  leur 
procureur  en  notredite  chambre,  dudit  jour  25  février, 
signifiée  audit  Rivière,  procureur,  le  8  mars  1790; 
autre  acte  de  présentation  de  notre  amé  et  féal  pro- 
cureur -  général ,  par  le  ministère  de  Rivière ,  son  pro- 
cureur,  dudit  jour  2  5  février,  signifié  le  même  jour  ; 
sommation  du  même  jour,  par  Durand  à  Rivière , 
pour  voir  appointer  le  procès  entre  les  parties,  signifié 
ledit  jour  audit  Rivière  ;  arrêt  d'appointement  en  droit,' 
du  2  mars  1790,  par  lequel  il  est  ordonné  que  Durand, 
procureur  desdits  nobles  Jean  -  Claude  et  François  - 
Nicolas  de  Croy  -  Chanel  ,  frères  ,  donnera  en  commu- 
nication originale,  dans  le  délai  de  trois  jours,  les  titres 
et  pièces  dont  ils  prétendent  s'aider  et  servir  ;  ledit 
arrêt  signifié  à  Rivière ,  procureur  de  notredit  amé 
et  féal  procureur  -  général ,  le  8  dudit  mois  ;  inven- 
taire de  production  desdits  titres  et  pièces,  ainsi  que 
des  formalités  tirant  depuis  la  lettre  A ,  jusques  à  la 
triple  lettre  E  E  E  ,  signifié  à  Rivière ,  procureur, 
le  8  mars  1790;  acte  de  la  rémission  faite  au  greffe 
de  ladite  chambre ,  le  susdit  jour ,  8  mars  ,  du  procès 
desdits  sieurs  de  Croy"- Chanel ,  signifié  le  même  jour; 
actes  de  rémission  desdits  titres  et  pièces  en  -commu- 
nication originale,  du  9  dudit  mois  de  mars.  Extrait 
de  la7 matricule  de  Durand,  procureur  desdits-  sieurs 
de  Croy  -  Chanel ,  signifié  ledit  jour  audit  Rivière; 
autre   requête   présentée    à   notredite    chambre  par  lesdits 


124  DE    CROY. 

nobles  Jean  -  Claude  et  François  -  Nicolas  de  Croy  - 
Chanel,  frères,  tendante  à  ce  que  notredite  chambre 
commît  tel  de  nos  amés  et  féaux  conseillers ,  maîtres 
ordinaires  en  icelle ,  qu'il  lui  plairait  nommer ,  pour  , 
en  l'assistance  de  notre  amé  et  féal  procureur  -  général 
en  notredite  chambre,  vidimer  et  collationner  sur  les 
originaux ,  les  expéditions  des  divers  actes  de  baptême 
et  d'épousailles  ou  bénédiction,  nuptiale,  concernant 
la  famille  desdits  sieurs  de  Croy -.Chanel ,  énoncés  en 
ladite  requête,  lesquels  actes  originaux  se  trouvaient 
dans  les  registres  de  la  paroisse  de  Saint  -  Hugues  de 
Grenoble,  ladite  requête  répondue  de  soit  montré  à 
notre  amé  et  féal  procureur -général,  du  6  mars  1790, 
les  conclusions  de  notredit  amé  et  féal  procureur-général 
dudit  jour,  par  lesquels  il  n'empêche  qu'il  soit  pro- 
cédé à  la  vidimation  et  collation  desdits  actes  sur  leurs 
originaux,  par  -  devant  l'un  des  conseillers- maîtres  qui 
serait  commis  à  cet  effet  ;  desquelles  vidimation  et 
collation  il  serait  dressé  procès  -  verbal  aux  formes 
ordinaires  ,  en  sa  présence  et  assistance.  Arrêt  de  notre- 
dite chambre,  du  même  jour,  mis  au  bas  de  ladite 
requête,  qui  ordonne  lesdites  vidimation  et  collation 
en  présence  de  notredit  amé  et  féal  procureur-général, 
et  député  à  cet  effet  notre  amé  et  féal  Jean  -  Gabriel 
du  Port- Roux  ,  notre  conseiller-maître;  lesdites  requêtes 
et  arrêts  signifiés  le  même  jour  audit  Rivière,  procureur 
de  notredit  amé  et  féal  procureur -général.  Extrait  de 
la  procédure  du  même  jour,  6  mars  1790,  de  vidima- 
tion et  collation  desdits  actes,  par  -  devant  lesdits  com- 
missaires, en  présence  et  assistance  de  notredit  amé  et 
féal  procureur-général  ;  ladite  procédure  séparée  des  pro- 
cès-verbaux faits  au  bas  de  chacun  desdits  extraits,  signi- 
fiée audit  Me.  Rivière,  procureur  de  notre  amé  et  féal 
procureur  -  général,- le  10  du  même  mois  de  mars;  autre 
requête  présentée  à  notredite  chambre  par  lesdits  frères 
de  Croy-Chanel,  tendante  à  jonction  de  quelques  actes 
et  titres  y  énoncés ,  répondue  d'ordonnance  de  soit 
montré  à  notre  amé  et  féal  procureur  -  général ,  du 
19  mars  1790;  les  conclusions  de  notredit  amé  et 
féal  procureur  -  général ,  par  lesquelles  il  n'empêche  la 
jonction  requise  dudit  jour;  ordonnance  de  notre- 
dite chambre,  du  20  dudit  mois,  conforme  aux  con- 
clusions,   ladite    requête    et    ordonnance   signifiées    ledit 


DE   CROY.  125 

jour  20  mars  à  Rivière,  procureur  de  notredit  amé 
et  féal  procureur-général.  Vu  ensuite  (suit  le  vu  et 
l'analyse  de  tous  les  actes  et  titres  que  nous  avons 
produits  dans  nos  preuves,  par  ordre  de  date  et  de 
génération). 

Vu  aussi  les  conclusions  de  notre  amé  et  féal  procu- 
reur-général en  notredite  chambre,  du  22  mars  1790, 
par  lesquelles,  après  avoir  visé  et  analysé  tous  les  titres 
ci-dessus  énoncés,  il  conclut  à  ce  qu'il  soit  donné  acte 
auxdits  nobles  Jean-Claude  et  François-Nicolas  de  Croy- 
Chanel,  frères,  de  la  présentation  par  eux  faite  en  mi- 
nutes et  grosses  originales ,  des  titres  et  actes  énoncés 
en  leur  requête  ;  qu'en  conséquence,  faisant  droit,  par 
notredite  chambre,  aux  fins  et  conclusions  par  eux  prises, 
il  soit  déciaré  qu'ils  ont  suffisamment  prouvé  leur  origine 
et  leur  descendance  en  ligne  directe  et  masculine  de 
Félix  de  Croy-Chanel  ,  fils  d'André,  dit  le  Vénitien, 
petit-fils  du  prince  Etienne,  et  arrière-petit -fils  du  roi 
André  II,  dont  en  l'acte  des  premier  mars  1279,  9  fé- 
vrier 1282,  27  avril  1282,  et  en  celui  du  5  des  ides  de 
décembre  1286;  ce  faisant,  qu'il  soit  ordonné  que  ladite 
requête,  lesdits  titres  et  actes  seront  enregistrés  au  greffe 
de  notredite  chambre,  sur  les  originaux  qui  resteront 
audit  greffe,  jusqu'après  lesdits  enregistrements,  à  l'effet 
de  constater  l'origine  et  la  descendance  desdits  sieurs 
de  Croy-Chanél,  et  de  jouir,  par  eux  et  leurs  descen- 
dants en  ligne  directe,  des  droits,  honneurs  et  pri- 
vilèges de  noblesse  et  armoiries ,  et  autres  résultants 
desdits  titres  et  actes,  suivant  et  conformément  aux 
lois  du  royaume  ;  comme  aussi ,  que  ledit  enregistre- 
ment fait,  il  leur  soit  délivré  des  expéditions  en  forme, 
tant  desdits  titres  et  requêtes,  que  de  l'arrêt  qui  inter- 
viendra :  Et  ouï,  sur  ce,  le  rapport  de  notre  amé  et 
féal  Daniel-Joseph  d'Izouard,  conseiller,  maître  ordi- 
naire en  notredite  chambre ,  commissaire  en  cette  partie , 
par  elle   député,   et   tout   considéré. 

Notredite  chambre  a  donné  acte  auxdits  Jean-Claude 
et  François -Nicolas  de  Croy-Chanel,  de  la  présenta- 
tion par  eux  faite,  en  minutes  et  grosses  originales 
des  titres  et  actes  énoncés  en  leur  requête  ;  et  en  con- 
séquence, faisant  droit  aux  conclusions  par  eux  prises, 
déclare  qu'ils  ont  suffisamment  prouvé  leur  origine  et 
leur    descendance    en     ligne     directe    et     masculine     de 


126  DE   CROY. 

Félix  de  Groy-Chanel,  fils  d'André,  dit  le  Vénitien, 
petit-fils  du  prince  Etienne,  et  arrière-petit-fils  du  roi 
André  II,  dont  en  l'acte  des  premier  mars  1279,  9  fé- 
vrier 1282,  27  avril  1282,  et  en  celui  du  5  des  ides 
de  décembre  1286;  ce  faisant,  ordonne  que  lesdits  titres 
et  actes  énoncés  en  leur  requête ,  ensemble  ladite  requête , 
seront  enregistrés  au  greffe  de  notredite  chambre,  sur 
les  originaux  qui  resteront  audit  greffe  jusqu'après  ledit 
enregistrement,  à  l'effet  de  constater  l'origine  et  la  des- 
cendance desdits  de  Croy-Chanel ,  .  et  de  jouir ,  par  eux 
et  leurs  descendants  en  ligne  directe,  des  droits,  hon- 
neurs et  privilèges  de  noblesse,  et  armoiries  et  autres 
résultant  desdits  titres  et  actes,  suivant  et  confor- 
mément aux  lois  du  royaume;  comme  aussi,  ledit  en- 
registrement fait,  il  leur  sera  délivré  à  chacun  des 
expéditions  en  forme ,  tant  desdits  actes ,  titres  et  re- 
quêtes, que  du  présent  arrêt.  Si  donnons  en  man- 
dement au  premier  notre  huissier,  ou  autre  huissier 
sergent  royal,  faire  pour  l'entière  exécution  du  présent 
arrêt,  à  la  requête  desdits  nobles  Jean-Claude  et  Fran- 
çois-Nicolas de  Croy-Chanel,  frères,  tous  actes  et 
exploits  de  justice  requis  et  nécessaires ,  à  rencontre 
de  tout  qu'il  appartiendra  :  de  ce  faire  lui  donnons  pou- 
voir ;  en  témoin  de  quoi  nous  avons  fait  mettre  et 
apposer  le  scel  de  notre  chancellerie  à  cesdites  présentes. 
Donné  à  Grenoble,  en  notredite  chambre,  le  26  mars 
Fan  de  grâce  1790,  et  de  notre  règne  le  seizième.  Par 
la   Chambre,   signé  Perier. 

De  suite  est  écrit  ;  collationné,  un  livre.  Signé  Guedy. 

A  la  marge  de  ladite  expédition  d'arrêt,  est  écrit  : 
Vu,  Signé  Chabons. 

A  côté  est  écrit  :  scellé,  3  avril  1790  ;  signé  Froment. 

Au  commencement  de  la  marge  est  encore  écrit  : 
signifié  et  donné  copie  à  Me.  Rivière,  procureur  de  M.  le 
procureur-général,  ce   b   avril    1790;  Signé  Allioud. 

Au  bas  de  cet  arrêt  est  le  sceau  de  la  chancellerie  en 
cire  rouge,  sur  un  lac  de  parchemin  à  double  queue. 
tenant  aux  trois  derniers   feuillets. 


DE   CROY.  I27 

Acte  de  signification  faite  le  6  avril  1790,  du  susdit 
arrêt,  de  la  part  desdits  nobles  Jean- Claude  et  François 
Nicolas  de  Croy-Chanel ,  frères ,  à  M.  '{le  procureur- 
général  du  Roi,  en  la  chambre  des  comptes. 

L'an  mille  sept  cent  quatre-vingt-dix  ,  et  le  sixième 
avril,  je,  huissier  du  Roi  en  sa  chambre  des  comptes 
de  Dauphiné,  résidant  à  Grenoble,  soussigné,  au  requis 
de  nobles  Jean-Claude  et  François- Nicolas  de  Croy- 
Chanel,  frères,  j'ai  bien  dûment  intimé  et  signifié  à 
M.  le  procureur -général  en  la  chambre  des  comptes  de 
cette  province  de  Dauphiné,  l'arrêt  qu'ils  ont  obtenu, 
et  contradictoirement  rendu  par  ladite  chambre  des 
comptes,  contre  mondit  sieur  le  procureur -général,  le 
26  du  mois  de  mars  dernier  1790,  dûment  signé  et  scellé 
en  forme,  aux  fins  qu'il  n'en  ignore;  ayant,  à  cet  effet, 
à  mondit  sieur  le  procureur-général,  donné  et  laissé 
copie,  tant  dudit  arrêt,  que  du  présent  exploit,  en 
son  domicile,  rue  Neuve,  où  je  me  suis  exprès  trans- 
porté, parlant  à  un  de  ses  domestiques,  qui  m'a  déclaré 
s'appeler  Clément;  signé  Allioud. 

Contrôlé  à  Grenoble,  le  9  avril  1790  ;  reçu  vingt- 
cinq  sous  six  deniers  ;  signé   Pelloux. 


Extrait  tiré  du  registre  étant  rière  le  greffe  de  la  Chambre 
des  Comptes  du  Dauphiné,  coté  41,  gêner  alla,  titres  de 
Noblesse,  1790. 

Folio  ier.  et  suivants,  contenant  l'enregistrement  des 
pièces  et  titres  produits  par  nobles  Jean-Claude  et 
François-Nicolas  de  Croy-Chanel,  frères,  et  servant  à 
constater  la  noblesse ,  origine  et  descendance  desdits 
sieurs  de  Croy-Chanel  ;  ensemble  des  requêtes  par  eux 
présentées,  des  conclusions  de  M.  le  procureur-général 
du  Roi  en  ladite  chambre,  et  de  l'arrêt  du  26  mars 
1790,  qui  ordonne  ledit  enregistrement  ;  le  présent 
extrait  contenant» sept  cent  soixante  et  quatorze  pages, 
la  présente  comprise  ;  '  fait  et  délivré  auxdits  sieurs  de 
Croy-Chanel,  à  leur  réquisition,  en  exécution  du  même 
arrêt  de  ladite  chambre  des  comptes  du   Dauphiné,  du 


128  di:  CROY. 

26  mars  1790,  collationné'  par  nous,  écuyer,  conseiller, 
secrétaire  du  Roi,  maison,  couronne  de  France  et  de  ses 
finances,  greffier  en  chef  en  ladite  chambre  des  comptes 
de  Dauphiné.   Signé  Perier. 

Légalisation. 

Nous  François  Sadin,  conseiller  du  Roi,  vibailli  du 
Viennois,  lieutenant-général  civil  et  criminel  au  siège 
royal,  présidial  de  Graisivaudan ,  séant  à  Grenoble, 
certifions  et  attestons  à  tous  qu'il  appartiendra,  que  la 
signature  mise  ci-dessus,  au  bas  de  l'extrait-général  ci- 
contre,  et  des  autres  parts,  sur  sept  cent  soixante  et  qua- 
torze pages,  contenant  les  arrêts,  actes,  titres  et  autres 
pièces,  tirés  des  registres  rière  les  archives  de  la  chambre 
des  comptes  de  cette  province,  au  requis  desdits  sieurs 
de  Croy-Chanel,  est  véritablement  bien  la  signature  de 
AI.  i'erier,  conseiller  -  secrétaire  du  Roi,  maison,  cou- 
ronne de  France  et  de  ses  finances ,  et  greffier  en  chef 
en  ladite  chambre  des  comptes  de  cette  province  de 
Dauphiné,  aux  actes  et  signatures  duquel  foi  doit  être 
ajoutée  en  et  hors  jugements;  en  témoignage  de  quoi  nous 
avons  signé  le  présent,  avec  le  substitut  du  greffier  au 
siège,  qui  y  a  apposé  le  sceau  royal  d'iceluy.  Donné  à 
Grenoble,  le  14  septembre  1790,  signé  Sadin,  lieute- 
nant-général civil  et  criminel,  et  plus  bas,  signé  Guillot, 
avec   le   sceau   du  juge   royal. 

Nota.  Nous  ne  nous  proposons  pas  de  produire  ici  les 
procédures  qui  ont  été  faites  pour  la  -révision  des  faux 
nobles  des  années  1 335,  1426,  1429,  1446,  1452, 
1457,  1458,  1474  et  1475 ,  pour  les  communes  d'Al- 
levard,  de  Bellecombe,  du  Touvet,  etc.,  et  dans  les- 
quelles les  membres  de  cette  illustre  maison ,  qui  vi- 
vaient alors,  ont  été  constamment  placés  parmi  les 
familles   nobles  les   plus  distinguées  de  ces   communes. 

Nous  ne  rapporterons  pas  non  plus  tous  les  arrêts  qui 
ont  été  rendus  sur  la  noblesse  de  cette  famille,  par  les 
cours  souveraines  et  par  les  commissaires  du  Roi,  chargés 
de  la  recherche  des  faux  nobles  ;  ils  *mt  tous  reconnu 
et  confirmé,  en  tant  que  de  besoin,  la  noblesse  et  les 
privilèges  de   cette  illustre  maison. 

M.    du   Gué,    intendant  de    Dauphiné,    est  le  dernier 


REGNARD    DE    LAGNY.  129 

commissaire  qui  ait  été  député  par  le  Roi,  pour  procé- 
der à  cette  recherche  :  Marc  -  Hector  de  Croy  -  Chanel 
produisit  devant  lui,  par  titres  originaux,  ses  preuves 
de  noblesse,    et  il  en   eut   acte  le   25   octobre    1668. 

Enfin,  comme  l'arrêt  que  nous  venons  de  rapporter, 
embrasse  toutes  les  générations  connues  qui  ont  précédé 
cette  époque,  et  qu'il  a  été  rendu  sur  les  nombreuses 
preuves  qui  appuient  chaque  génération,  c'eût  été  grossir 
inutilement  ce  recueil,  que  de  répéter  les  jugements 
précédents,  puisqu'ils  avaient  été  motivés  sur  les  mêmes 
preuves   que   nous  avons  produites. 


REGNARD  \  DE  LAGNY,  famille  établie  en  Brie, 
représentée   par   : 

I.  Sébastien-Louis  Regnard,  baron  de  Lagny,  né  le 
16  août  1773.  C'est  en  faveur  de  celui-ci,  que  Sa 
Majesté  Louis  XVlIl,  a  établi  le  titre  de  baron,  trans- 
missible  aux  aînés  de  la  maison,  par  lettres-patentes,  en 
date  du  26  octobre  1816,  enregistrées  à  Paris,  en  cour 
royale,  le  21  décembre  suivant.  Les  motifs  de  cette 
grâce,   sont  ainsi   exprimés  dans  lesdites  lettres-patentes, 

«  Voulant  témoigner  notre  satisfaction  des  bons  et 
»  loyaux  services  du  sieur  Regnard  de  Lagny,  maire  de 
t>  la  Ferté-sous-Jouarre,  membre  du  collège  électoral 
»  du  département  de  Seine-et-Marne  ;  voulant  récom- 
»  penser  le  zèle  que  ses  auteurs  et  lui  ont  manifesté 
»  pour  le  roi  Louis  XVI,  notre  auguste  frère  et  pré- 
»  décesseur,  et  pour  notre  personne  :  A  ces  causes, 
»  nous  avons,  etc.   ». 

Ces  actes  de  dévouement  sont  consignés  dans  les 
mémoires  du  tems,  notamment  la  réception  faite  le 
24  juin  1791,  au  roi  Louis  XVI  et  à  la  famille  royale, 
à  leur  passage  par  la  Ferté-sous-Jouarre,  lors  du  funeste 
retour  de  Varennes.  Depuis ,  ces  augustes  princes , 
daignèrent  toujours  se  montrer  sensibles  au  souvenir  des 
preuves  d'un  zèle  si  courageux  et  si  désintéressé,  et 
qui  attira  sur  cette  famille  fidèle  à  ses  princes,  et  à 
l'honneur,  de  cruelles,  mais  honorables  persécutions. 
1 3.  g 


i3o 

II.  Pierre  -  Félix  -  Ad  éodat  Regnard  ,  chevalier  de 
Lagny,   fils   du  précédent,   est  né  le   3o  juin    1797. 

Armes  :  d'argent,  à  la  barre  d'azur,  chargée  du  signe 
de  l'écrevisse  d'or  ;  coupé  d'azur ,  au  renard  passant 
d'or  sur  une  terrasse  du  même,  surmonté  de  trois 
étoiles  d'argent.  Pour  supports  :  deux  branches  de  lis, 
portant  à  dextre  deux  fleurs  de  lis,  et  à  senestre  trois 
fleurs  de  lis,  le  tout  au  naturel.   Devise  :  A   liliis  omnia. 


GODARD  d'AU COUR;  une  des  branches  de  la 
famille  dont  il  est  fait  mention  au  tome  IV,  page  206. 

Claude  Godard  d'Aucour,  est  qualifié  dans  des  actes 
originaux,  des  titres  d'écuyer,  conseiller,  secrétaire  du 
roi ,  maison ,  couronne  de  France ,  et  de  ses  finances , 
honoraire  ;  l'un  des  receveurs  généraux  des  finances  de 
Sa  Majesté,  seigneur  des  baronnies  de  Plancy  et  de 
Saint-Just  ;  des  terres  et  seigneuries  de  Longueville, 
d'Estrelles,  de  la  vicomte  de  Semoine  et  autres  lieux  ; 
son  père,  conseiller  du  roi,  fut  élu  en  l'élection  de 
Langres,  et  était  ancien  maire  électif  de  ladite  ville.  Son 
frère,  Nicolas  Godard,  ayant  suivi  la  carrière  des  armes, 
mourut  à  Pondichery,  en  1755 ,  revêtu  du  grade  de 
capitaine,   couvert   d'honorables  blessures   (1). 


(1)  Je  soussigné,  commissaire  ordinaire  de  l'artillerie,  com- 
mandant celle  de  la  compagnie  des  Indes ,  certifie  que  Mon- 
sieur Godard,  lieutenant  de  la  compagnie  des  canonniers  en- 
tretenue au  service  de  ladite  compagnie,  s'est  comporté,  depuis 
Tannée  1742  qu'il  est  arrivé  à  l'île  de  France  et  a  commencé 
à  servir  sous  mes  ordres,  en  galant  homme  et  en  bon  officier, 
ayant  servi  depuis  avec  distinction  dans  toutes  les  occasions , 
telle  que  celle  maritime  du  combat  que  nous  eûmes  avec  les 
Anglais,  à  la  côte  de  Gororaandel ,  en  1746,  pendant  le  siège 
de  Madras,  et  dans  plusieurs  autres  affaires  qu'il  y  a  eu  depuis 
dans  l'Inde,  à  l'une  desquelles  il  eut  le  bras  cassé  au  commen- 
cement du  combat,  sans  que,  pour  cela,  il  ait  quitté  son  poste 
et  cessé  de  commander  la  partie  de  l'artillerie  qui  lui  était  con- 
fiée ,    et    dont    on    tira    tout    l'avantage   possible  ;   en    foi    de    quoi 


GODARD    D'AUCOUR.  l3l 

Claude  Godard  d'Aucour  ,  contracta  alliance  le 
14  janvier  1747,  avec  demoiselle  Glaire  Poisson.  De  ce 
mariage   sont   issus,  les  huit  enfants  dénommés  ci-après  ;. 

i°.  Charles  —  François  —  Jean — Frédéric  Godard 
d'Aucour  ;  il  eut  pour  parrain ,  monsieur  le 
maréchal  de   Luxembourg; 

20.  Autre  Charles  -  François  -  Jean  -  Frédéric  Godard 
d'Aucour  de  Plancy,  marié  le  2  3  novembre 
1 774 ,  à  demoiselle  Adrienne  Choart.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

a.  Claude  Godard   d'Aucour  de  Plancy  ; 

b.  Louis  Godard  d'Aucour  de  Plancy  ; 

c.  Adrien  Godard   d'Aucour   de   Plancy  ; 

d.  Claire  Godard  d'Aucour  de   Plancy  ; 

3°.  Claude-Nicolas,  né  le  12  septembre  1752  ;  il  a 
été  conseiller  au  Châtelet,  puis  à  la  cour  des  aides, 
sous  les  noms  de  Claude-Nicolas  Godard  d'Au- 
cour de  Saint-Just.  Il  mourut  sans  alliance,  le 
2   juin    1 784  ; 

40.   Gabriel  Godard  d'Aucour; 

5\   Frédéric  Godard   d'Aucour  ; 

6°.  Claude,    dont  l'article  suit  ; 

70.  Marie  -  Madelaine  -  Etienne  -  Emilie  ,  mariée  en 
1756,  à  Charles- François  de  Lobel  d'Alency, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,   et  commissaire  de  la  gendarmerie  ; 

8°.    Elisabeth   Godard  d'Aucour. 

Claude  Godard  d'Aucour,  baron  de  Saint-Just, 
écuyer,  seigneur  d'Estrelles  et  autres  lieux,  conseiller, 
maître  en  la  cour  des  comptes,  aides  et  finances  de 
Montpellier,  contracta  alliance,  le  3o  juillet  1786, 
avec  demoiselle  Elisabeth  -  Catherine  Groignard ,  fille 
de  messire  Antoine  Groignard,  écuyer,  ingénieur-gé- 
néral de   la  marine,   capitaine  des  vaisseaux  du  roi,  che- 

j'ai   scellé  le   présent  certificat  de   mes   armes,    pour    lui   servir  et 
obtenir  les  grâces  dont   il  est  digne,  tant    par   ses  bonnes    mœurs, 
que    pour    son    intelligence,    capacité   et    exactitude    à   remplir    ses 
devoirs. 
A  Paris,  ce  3   août   1749. 

Signé  :   le   comte  de  Rostaing. 


l32  DE   BLACAS. 

valier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint -Louis.    D 
ce  mariage  sont  issus   : 

i°.  Alphonse,  dont  l'article  suit  ; 
2°.   Amédée  Godard  d'Aucour. 

Alphonse  Godard  d'Aucour  ,  écuyer ,  officier  dans 
la  garde  nationale  à  cheval  de  Paris  ;  contracta  alliance 
dans  cette  ville,  le  8  mai  1810,  avec  demoiselle  Marie- 
Alexandrine-Sébastienne-  Hélène  de  Fontaine  de  Biré, 
fille  de  messire  Pierre-Joseph  de  Fontaine  de  Biré, 
et  de  dame  Alexandrine-Joséphine  de  Lattaignant  de 
Bainville.    De   ce  mariage  sont  issus   : 

i°.   Marie-Oscar  Godard  d'Aucour  ; 

2°'    Claudine-Alexandrine  Godard  d'Aucour  ; 

3°.   Marie-Georgette   Godard  d'Aucour. 

Armes  :  de  gueules,  à  cinq  fusées  d'argent,  rangées 
en  bande,  accompagnées  de  deux  bars  d'or  ;  un  en  chef, 
et  l'autre  en  pointe,  en   pal. 


de  BLACAS;  famille  noble  d'extraction,  l'une 
des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres  de  la  Provence, 
qui  s'est  divisée  en  deux  branches  ;  celle  de  Blacas 
d'Aulps   (i),   et   celle  de   Blacas-Carros.    C'est   par   erreur 


(i)  Aulps  est  une  ville  qui  avait  une  justice  royale;  elle 
était  le  chef-  lieu  d'une  viguerie  de  ce  nom ,  et  députait  aux 
assemblées  générales  de  la  -province  de  Provence,  comme 
ville  qui  jouissait  de  ce  droit,  et  non  comme  chef -lieu  de 
viguerie.  Cette  ville  est  située  sur  la  route  de  Barjols  à  Cas- 
tellane,  à  8  lieues  N.  O.  de  Fréjus ,  à  4  N.  E.  de  Barzoïs, 
à  4  et  demie  N.,  un  quart  à  l'Ouest  ,  de  Lorgues ,  et 
à  12  E.  N.  E.  d'Aix.  On  y  compte  environ  2600  âmes.  Divers 
auteurs  affirment  que  le  chapitre  de  Notre  -  Dame  de  Val- 
moisine,  transféré  à  Aulps  en  1499,  avait  été  fondé  à  une 
demi  -  lieue  de  cette  ville  par  un  seigneur  de  Blacas .  avant 
l'an  1167,  sous  le  règne  d'Ildephonse,  premier  roi  d'Aragon 
et  comte  de  Provence.  Les  chanoines  de  Malvoisine  devaient 
être  gentilshommes ,  et  en  avoir  le  train  et  Véquipage.  En 
1441  ,    Boniface  et    Bernard    de    Blacas,    confirment     la     donation 


DE    BLACAS.  I 33 

que  des  écrivains  ont  avancé  que  cette  dernière  était  éteinte 
dans  la  personne  d'Honoré  de  Blacas-Carros,  qui  ne 
laissa  point  de  postérité;  la  lignée  fut  constituée  par 
Antoine,  fils  de  Jacques  de  Blacas,  co-seigneur  de 
Carros;  ce  qui  demeure  avéré,  d'après  un  arrêt  de  main- 
tenue sur  la  noblesse,  rendu  lé  18  novembre  1667, 
par  les  commissaires  du  roi,  en  faveur  de  messire 
Claude  de  Blacas,  seigneur  de  Carros.  Cet  arrêt,  qui 
nous  a  été  mis  sous  les  yeux,  constate  la  généalogie 
de  cette  branche,  depuis  le  6  mai  1245,  jusqu'au 
18  novembre  1667.  Il  se  trouve  à  Aix,  dans  les  archives 
de  la  cour  des  comptes. 

I.  Guigue  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  nommé 
dans  un  acte  de  11 80;  les  historiens  disent  qu'il  était 
frère  ou  cousin  de  Blacas  de  Blacas  qui  fit  la  branche 
des  seigneurs  d'Aulps  ;  et  Guigue  fonda  celle  des  sei- 
gneurs de  Carros,  qui  continua  par  Poncet_,  dont 
l'article  suit  : 


II.  Poncet  de  Blacas  vivait  dans  le  douzième  siècle; 
il  avait  épousé  Mabile  de  Villeneuve,  sœur  de  Romée 
de  Villeneuve,  connétable  de  Provence  ;  elle  lui  apporta 
en  dot  la  seigneurie  de   Thoran.  De  ce  mariage  vint  : 

III.  Guillaume  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  qui 
fit  donation,  le  6  mai  1245,  du  château  de  Carros  avec 
tout  son  terroir,  à  son  fils  Giraud;  ce  qui  est  prouvé 
par  l'arrêt  du  18  novembre  1667;  il  avait  épousé  Héli- 
ponne  d'Essia,  des  seigneurs  du  Puget- les- treize- 
Dames;  il  eut  de  ce  mariage: 

IV.  Giraud  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  qui 
épousa  Thérèse  d'Essia,  sa  cousine;  de  ce  mariage 
naquirent  : 

i°.  Louis,  dont  l'article  viendra; 
2°.  Antoine  de  Blacas; 
3°.  Urbain  de  Blacas. 


d'une  partie  du  terroir  de  Valmoisine,  et  les  autres  donations 
que  Blacas  de  Blacas ,  leur  père  et  ses  prédécesseurs ,  avaient 
faites   en  faveur  des  chanoines  de   ce   chapitre. 

Les    armes    de    la     ville     d'Aulps     sont  :     de    gueules,    à    trois 
fleurs  de   lys  d'or. 


l34  DE    BLACAS. 

V.  Louis  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  fit  hom- 
mage au  roi  de  ses  terres  au  comté  de  Provence,  tant 
en  son  nom,  qu'en  celui  d'Antoine  et  Urbain  ses 
frères,  le  12  octobre  de  l'an  1 33g;  il  avait  été  envoyé 
par  le  roi  Robert,  pour  traiter  avec  les  habitants  de 
Monaco  en  1329.  Il  épousa  Yolande  de  Berre;  de  ce 
mariage  vint  : 

VI.  Peirouthon  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  qui 
épousa  Françoise  de  Barcillon,  et  eut  de  ce  mariage  : 

VIL  Guigon  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  qui 
épousa  Catherine  de  Blacas-Carros,  sa  cousine.  De  ce 
mariage  vinrent  : 

i°.    Jacquet,     co-seigneur    de     Carros,  qui     épousa 

Perrinette  de    Giraud,   fille  de   noble  François   de 

Giraud,     co-seigneur     du     Broc;     de  ce    mariage 
vint  : 

Honoré  de  Blacas,  co-seigneur  de  Carros,  qui 
épousa  le  2  septembre  1509,  Honorade  de 
Seva.    Il   mourut   sans  postérité; 

2°.  Jacques,  dont  l'article  suit. 

VIII.  Jacques  de  Blacas,  co-seigneur  de  Carros, 
avait  épousé  le  17  avril  1470,  Jeanne  de  Giraud,  fille 
de  François  de  Giraud,  co-seigneur  du  Broc,  et  sœur 
de  Perrinette,  épouse  de  son  frère  Jacquet;  de  ce  ma- 
riage naquit  : 

IX.  Antoine  de  Blacas,  co-seigneur  de  Carros,  qui, 
épousa  le  11  septembre  1 5 32 ,  "Françoise  de  Requiston, 
dont  il  eut  : 

X.  Durand  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  qui  servit 
avec  distinction  comme  gouverneur  du  Broc  et  lieux 
circonvoisins.  Il  avait  épousé,  le  8  janvier  1 563 ,  Cathe- 
rine de  Lascaris,  fille  de  noble  Gaspard  de  Lascaris,  des 
comtes  de  Vintimille,  seigneur  du  Castellar  et  de 
Gorbio  ;  et  de  Jeanne  de  Berre;  elle  fut  tante-germaine 
de  Jean- Paul  de  Lascaris,  grand-maître  de  l'ordre  de 
Malte.  De   ce   mariage  sont  issus  : 

i°.  Charles,  dont  l'article  viendra; 

2".   Antoinette    de    Blacas,     mariée    le     16    octobre 


DE    BLACAS.  I  35 

1589,  à  Samuel  de  Demandols,  seigneur  dudit 
lieu,  fils  de  Gaspard,  IIe.  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Demandols,  et  d'Anne  de  Grasse 
de  Bormes.  Il  en  eut,  entr'autres  enfants,  Bal- 
tasard  de  Demandols,  grand-croix  de  l'ordre  de 
Malte,  bailli  de  Manosque,  mort  après  avoir 
été  deux   fois   général  des  galères   de   son  ordre; 

3°.    N...    de    Blacas-Carros,     mariée    à    N de 

Chaillan,  seigneur  de  Castelet,  fille  de  Pierre 
de  Chaillan,  seigneur  de  Mouriès  et  du  Castelet, 
et  de  Jeanne  de  Gasqui. 

XI.  Charles  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  épousa, 
le  10  février  1590,  Marguerite  de  Grasse,  fille  de  Jérôme 
de  Grasse,  seigneur  de  Briançon  ;  et  de  Jeanne  de  Calvi, 
dont  il  eut': 

i°.  Honoré,  dont  l'article  viendra; 

2°.  Jean,    reçu    chevalier    de   Malte    en    i63o,   mort 

commandeur; 
3°.     Pierre,    chevalier     de    Malte    en     i63o,     mort 

grand-croix,  bailli  de  Manosque; 
40.  Jean,  chevalier  de  Malte,     )  morts 

5°.   Claude,   chevalier  de  Malte,  \   commandeurs. 

XII.  Honoré  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  épousa 
le  16  février  1627,  Isabeau  de  Grimaldi,  des  comtes  de 
Beuil,  fille  de  César  de  Grimaldi,  comte  de  Beuil  et 
du  Banc  ;  et  de  Philippine  de  Grasse  de  Cabris,  et 
laissa  de  ce  mariage; 

i°.  Claude,  dont  l'article  viendra; 

20.   Honoré,    reçu  chevalier  de  ) 

Malte  en  1639;  F  morts 

3°.   Gaspard,    reçu  chevalier  de  l    commandeurs. 
Malte  en  1639  ;  j 

40.    Jean-Paul,    chevalier  de   Malte  en    1639,    com- 
mandeur d'Astros  ; 

5°.  Jean-Paul,  commandeur  de  Tordre  de  Malte; 

6°.   Pierre,    chevalier    de    l'ordre    de    Malte,    mort 
commandeur. 

XIII.  Claude  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  fut 
assigné  pour  présenter  ses  titres  de  noblesse,  et  leur 
validité  fut  reconnue,   par  l'arrêt  du   18  novembre  1667. 


I 36  DE    BLACAS. 

Il  avait  épousé,  le  16  juillet  1664,   Isabeau  de  Villeneuve- 
Thoran;  de  ce  mariage  naquirent. 

i°.  Jean,  mort  célibataire; 

20.  Pierre,  dont  l'article  suit. 

XIV.  Pierre  de  Blacas,  seigneur  de  Carros,  avait 
été  reçu  chevalier  de  Malte,  mais  n'ayant  pas  fait  ses 
vœux,  il  épousa  Anne  de  Demandols ,  dont  il  eut  : 

i°.  Claude-César,  dont  l'article  viendra; 

2°.  François,  commandeur  de  l'ordre  de  Malte, 
mort  commandeur; 

3°.  Pierre,  commandeur  de  Goufflet,  grand-croix, 
bailli  de  l'ordre  de  Malte,  qui  s'est  distingué  par 
sa  bravoure  et  ses  talents  militaires;  il  se  signala 
contre  les  infidèles,  eut  le  commandement  des 
galères  du  pape,  et  fut  gouverneur  de  Civita- 
Vecchia. 

XV.  Claude-César,  marquis  de  Blacas,  chevalier, 
seigneur  de  Carros,  de  Briançon  et  autres  lieux,  avait 
épousé  le  29  septembre  1759,  Thérèse  de  Chaillan,  des 
seigneurs  de   Mouriès;   de  ce   mariage  vinrent  : 

i°.    Alexandre- Claude -Bonaventure,    dont    l'article 

suit: 
20.    N....    reçu    au     berceau    chevalier    de    Malte, 

mort  en  bas-âge; 
3°.    Une    fille    mariée  au    comte   de^  Barcillon,    des 

seigneurs  de  Cuébris. 

XVI.  Alexandre-Claude-Bonaventure,  marquis  de 
Blacas,  chevalier,  seigneur  de  Carros,  Latour  et  autres 
lieux,  chevalier  honoraire  de  l'ordre  de  Malte,  a  servi 
avec  distinction  dans  l'armée  des  princes.  11  a  épousé, 
le  14  juillet  1789,  Marie-Madelaine-Victoire  de  Pelissier, 
dame  de  Chanteraine,  des  Tourres,  Roquebrune, 
Saint-Julien,  Paleison  et  autres  lieux  ;  de  ce  mariage 
sont  issus  : 

i°.  Claude- Marie -François -Alexandre,  comte  de 
Blacas-Carros ,  chevalier  honoraire  de  l'ordre  de 
Malte,  officier  de  cavalerie,  sous -préfet  de 
l'arrondissement  de  Saint-Affrique; 

20.  Marie-Antoine-Alphonse-Elzéard,  officier  dans 
la     Légion -d'honneur     des      Bouches-du-Rhône  ; 


DE    CLAVEL.  I  3j 

3°.  Joseph-Hyppolite-Bonaventure  ; 
4°.  Une  fille  en  bas-âge. 

Armes  :  d'argent,  à  la  comète    à  seize   rais  de  gueules. 
Pour  devise  :  Vaillance. 


DE  CLAVEL,  en  Provence,  famille  noble,  origi- 
naire du  Lyonnais.  Le  chef  de  la  branche  existante  fut 
se  fixer  en  Bretagne,  où  cette  famille  a  servi  dans  les 
armées  de  mer  jusqu'en  1701  ou  1702,  époque  à  laquelle 
François  de  Clavel,  officier  supérieur  des  troupes  de 
marine,  fut  envoyé  au  port  de  Toulon,  pour  y  servir 
dans  la  même  arme,  et  c'est  depuis  cette  époque  '  que 
cette  famille  habite  la  Provence. 

I.  François  de  Glavel,  Ier.  du  nom,  officier  supé- 
rieur des  troupes  de  la  marine,  épousa  en  16...  Mar- 
guerite de  Chaulan;  de  ce  mariage  sont   issus  : 

i°.  François-Antoine,  dit  le  comte  de  Glavel,  officier 
dans  les  troupes  de  marine,  marié  à  demoiselle 
Granoult,  dont  il  eut  N....  dit  le  comte  de 
Clavel,  lieutenant  des  vaisseaux  du  roi,  mort  en 
17....  Il  avait  épousé  N...  Richard,  dont  il  n'a 
eu  qu'une  fille  qui  habite  Paris; 

2*.  Antoine,  dont  l'article  suit. 

II0.  Antoine  de  Glavel,  chevalier,  capitaine  des 
vaisseaux  du  roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint- Louis,  avait  précédemment  commandé  les 
bombardiers  royaux  du  port  de  Toulon.  Il  est  mort 
dans  cette  ville  en  176D  ;  il  avait  épousé  Françoise 
Martin,  dont  il  eut  : 

i°.  Pierre-Antoine  de  Clavel,  chevalier,  capitaine 
des  vaisseaux  du  roi,  chef  de  division,  brigadier 
des  armées  navales,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  et  de  Tordre  de  Cincin- 
natus.  Il  a  commandé  une  division  de  plusieurs 
frégates,  en  croisière  dans  le  Levant.  11  sauva 
et  ramena  un  superbe  convoi  pour  la  place 
de  Marseille.  Les  échevins  de  cette  ville,  lui 
écrivirent  une  lettre  de  remercîment,  qui  est 
enregistrée  dans  les  archives  de  la  mairie  de 
Marseille.  Il  a  aussi  commandé  plusieurs  vaisseaux  ; 


I  38  DE    CLAVEL. 

a  fait  les  guerres  de  monsieur  le  comte  d'Estaing, 
et  celle  de  monsieur  le  comte  de  Grasse  dans 
laquelle  il  commandait  le  vaisseau  du  roi  le  Set- 
pion.  Il  est  mort  à  la  Ciotat ,  en  1797.  Il  avait 
épousé   Ursule-Elisabeth  Guion,  dont  il  a  eu  : 

a.  Antoine -Germain -Raymond    de    Clavel, 
qui  a  servi  comme  officier  de  marine; 

b.  Jean-Claude  de  Clavel; 

c.  Antoinette  -  Marguerite  -  Madelaine       de 
Clavel; 

20.  Antoine-Sauveur,  dont  l'article  suit  ; 

3°.  Joseph  de  Clavel,  religieux  de  Tordre  des 
Bernardins,  mort  à  la  Ciotat  en  1795; 

40,  François  de  Clavel,  lieutenant  de  vaisseau  du 
roi,  tué  dans  un  combat  naval; 

5°.  Anne-Françoise-Hyppolite  de  Clavel,  morte 
en  1789.  Elle  avait  épousé  Marie- Bertrand  ; 
chevalier  d'Espié,  capitaine  des  vaisseaux  du 
roi,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  et  de  l'ordre  de  Cincinnatus. 

III.  Antoine-Sauveur  de  Clavel,  chevalier,  capi- 
taine des  vaisseaux  du  roi  au  département  de  Toulon, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  a 
servi  dans  toutes  les  guerres,  jusques  à  la  révolution , 
époque  à  laquelle  il  a  embrassé  la  cause  du  roi.  Il  est 
mort  à  la  Ciotat,  en  i8o3.  Il  avait  épousé  au  mois  de 
janvier  1777,  Anne-Henriette-Félicité  Silvy ,  fille  de 
feu  Sauveur-André  Silvy,  et  de  dame  Claire-Henriette 
d'Honoré.   De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Jean  de  Clavel,  né  le  2  décembre  1778  ; 

20.  Hilarion,  chevalier  de  Clavel,  né  le  10  sep- 
tembre 1785,  officier  de  marine,  fait  prisonnier, 
de  guerre,  après  le  combat  de  Trafalgar,  et 
mort  en  Angleterre,   le  26  décembre  181 1; 

3°.  Urbain,  dont  l'article  suit; 

40.  Françoise  de  Clavel,  mariée  'à  François-Etienne 
Martin,  ancien  capitaine  d'artillerie,  qui  avait 
servi  dans  les  gendarmes  de  la  maison  du  roi; 

5°.  Antoinette-Jeanne  de  Clavel. 

IV.  Urbain  de  Clavel,  né  le  14  septembre  1792, 
a  servi     comme    officier    de    marine,  jusques   en    181 1, 


COQUEBERT    DE    NEUVILLE.  l3o, 

époque  à   laquelle   il   a  donné  sa  démission.   Il  a  épousé 
Marie-Thérèse  Guion .    De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  François- Antoine-Urbain  de  Clavel,  né  le  4  août 

1817/ 
20.   Marie  -  Thérèse  -  Henriette     de     Clavel,     née     le 

3   mars    18 12. 

Armes  :  d'argent,  à  la  bande  de  gueules,  chargée  d'un 
crapeau  empalé  d'un  clou,  le  tout  d'or;  le  clou  accosté 
en  chef  d'une  étoile  du  même  ;  au  chef  d'azur,  chargé 
de  trois  étoiles  d'or.  Couronne  de  comte.  Supports  : 
deux   lions. 


COQUEBERT  de  NEUVILLE,  branche  puînée  de 
la  maison  Coquebert  de  Montbret ,  famille  distinguée , 
établie  dans  la  ville  de  Reims,  sous  le  règne  de  Char- 
les VII,  en  1440.  On  peut  consulter  le  tome  VI  du 
nobiliaire  universel  de  France,  pages  36  et  suivantes. 
Comme  cette  famille  a  fourni,  à  une  époque  éloignée, 
une  multitude  de  branches  éteintes,  qu'il  devient  inu- 
tile de  rapporter,  on  se  bornera,  comme  on  a  fait, 
pour  la  branche  de  Montbret,  à  rapporter  celle-ci,  à 
dater   du   quatrième  degré,   dont  elle   sort  directement. 

IV.  Jean  Coquebert,  échevin  de  la  ville  de  Liège, 
épousa   Marguerite   Béguin.    De   ce  mariage   sont   issus  : 

1  °  Simon  Coquebert ,  qui  fonde  la  branche  de 
Montbret,  rapportée  dans  le  tome  VI  du  nobi- 
liaire  universel   de   France,    page   36  ; 

20.    Pierre,   dont  l'article   suit. 

V.  Pierre  Coquebert  ,  écuyer ,  épousa  Jeanne  de  la 
Salle,   et   en  eut  : 

VI.  Simon  Coquebert,  écuyer,  seigneur  de  Bullin, 
marié   avec  Jeanne  Amée.   Elle  le  rendit  père  de  : 

i°.  Pierre-Simon  Coquebert,  seigneur  d'Estrebary, 
qui  épousa  demoiselle  d'Artaise,  dont  il  eut  N... 
Coquebert,   seigneur  de   Bellancourt  ; 

2°,   Henri,   dont   l'article   suit    : 


Î40  COQUEBERT    DE    NEUVILLE. 

VII.  Henri  Coquebert,  écuyer ,  fut  exclu  de  la 
succession  de  son  père.  On  trouve  à  Reims  l'acte  qui 
constate  cette  exclusion ,  et  qui  institue  pour  héritier 
principal,  Pierre-Simon  Coquebert,  seigneur  d'Estre- 
bary,  frère  aîné  dudit  Henri,  à  la  charge  de  payer 
à  ce  dernier,  une  rente  viagère.  Cet  acte  étant  con- 
forme à  la  coutume  de  Champagne  ;  Henri  et  ses 
descendants  furent  privés  des  droits  qu'ils  pouvaient 
avoir  sur  la  succession  de  Simon  Coquebert  ;  Henri  se 
retira  en  Bretagne ,  où  il  s'allia  avec  Marie-Louise 
Paquereau  ;   il   en   eut   : 

VIII.  Henri- Charles  Coquebert,  sieur  de  Neuville, 
né  le  i3  septembre  1703,  qui  épousa,  en  1734,  Margue- 
rite Herbert.  Il  a  été  maintenu  dans  sa  noblesse,  par  ordon- 
nance de  M.  de  Viarmes,  du  20  août  1746.  lia  laissé  : 

IX.  Jean  -  Baptiste  Coquebert,  écuyer,  sieur  de 
Neuville,  demeurant  dans  la  commune  de  Nort,  à 
cinq  lieues  de  Nantes ,  qui  pendant  la  guerre  de  la 
Vendée ,  fut  pillé ,  et  eut  ses  principaux  titres  et 
papiers  brûlés  ;  en  sorte  qu'il  n'est  resté  à  ses  enfants 
que  quelques  pièces  constatant  leur  noblesse,  entr'autres 
des  lettres  de  convocation  aux  états  de  Bretagne,  des 
certificats  portant,  que  ledit  Jean-Baptiste  Coquebert, 
en  sa  qualité  d'écuyer ,  ne  devait  pas  payer  certaines 
contributions ,  imposées  seulement  sur  le  tiers  -  état  ; 
et  une  lettre  de  grâce,  signée  de  la  main  du  roi ,  en 
faveur  de  Henri  Coquebert,  écuyer,  pour  avoir  tué  un 
chevalier  en  duel.  Convoqué  .  daris  les  premières  assem- 
blées des  notables,  qui  eurent  lieu  avant  la  révolution, 
Jean  -  Baptiste  Coquebert  faillit ,  en  défendant  la 
cause  du  trône ,  être  victime ,  des  fureurs  révolution- 
naires ;  mais  pour  avoir  échappé  à  la  hache  des  brigands , 
il  n'en  succomba  pas  moins,  des  suites  des  vexations  et 
des  mauvais  traitements  ,  dont  ils  l'abreuvèrent  dans 
sa  maison  de  campagne  de  la  Rabinière.  Il  avait  épousé 
Julie-Marthe  Moreau,   dont   sont   issus   : 

i°.  Jean-Baptiste-Remi-Joseph  Coquebert  de  Neu- 
ville, payeur  du  trésor  royal  à  Nantes ,  né  le 
4  septembre  1767  ;  marié,  le  3  février  1793,  à 
Marie-Angélique  du   Quesnel,  dont  sont   issus   : 


COQUEBERT    DE    NEUVILLE.  I4I 

a.  Jacques-Anacharsis ,    né  le    17   juillet    1800; 

b.  Louis-Philémon,   né  le   2   octobre    1801  ; 

c.  Wilfride-Benjamin,   né  le   2   août    1804  î 

d.  Léon-Stanislas,    né   le   premier   février    1806; 

e.  Angélique-Louise-Honorine  ;  née    le    22    dé- 
cembre   1796; 

20.  Louis-Stanislas  Coquebert  de  Neuville,  né  le 
10  mai  1772;  marié,  le  8  juillet  1799,  à  Mi- 
chelle-Marie   Bridon,   dont   il   a  eu   : 

a.  Stanislas,   né  le   11    septembre    i8o3  ; 

b.  Elisabeth  -  Louise -Michelle,    née  le   27    avril 
1800  ; 

c.  Julie-Marie,   née   le  9  octobre    1801  ; 

d.  Jeanne-Léonie-Julie,  née   le   8   mars   181 5; 

3°.  Louis-Benjamin  Coquebert  de  Neuville,  lieu- 
tenant de*  cavalerie  de  la  Garde  nationale  de 
Nantes,  né  le   9  juillet    1773  ; 

40.   Alexandre-Auguste,   dont   l'article  suit  ; 

5°.  Annibal- Rémi -Félix  Coquebert  de  Neuville, 
capitaine  de  la  Garde  nationale  à  Nantes,  et 
juge  suppléant  au  tribunal  de  commerce,  né  le 
26  septembre  1780;  marié  le  27  avril  181 3  ,  à 
Joséphine-  Perrine- Amaranthe  Gullmann  ,  dont 
il   a   eu   : 

Marie-Antoinette,  née  le  3   octobre    18 16; 
6°.  Annibal-Gédéon    Coquebert    de    Neuville,    né  le 

4  juin    1782  ; 
70.   Théodore  -  Auguste    Coquebert    de    Neuville,    né 

le   7  septembre   1784  ; 
8°.    Marie-Isidore    Coquebert    de    Neuville,    née    le 

12  mai    1791. 

X.  Alexandre- Auguste  Coquebert  de  Neuville,  né 
le  i5  juillet  1775  ,  se  retira  du  service  militaire  à 
l'époque  désastreuse  de  la  révolution ,  ayant  été  blessé 
deux  fois  au  siège  de  Bellegarde.  Il  entra  au  trésor, 
fut  payeur  de  la  guerre  pendant  dix  ans  ;  receveur 
général  de  département  pendant  trois  ans.  En  sep- 
tembre 18 14,  il  a  été  nommé  payeur  principal  du 
troisième  arrondissement  maritime  à  Lorient  ;  place 
qu'il   occupe   encore   en    18 17.     Pendant  les  malheureux 


142  DU    BLANC    DE    BRANTES. 

cent  jours  de  181 5,  avant  et  depuis  cette  époque,  il 
a  toujours  soutenu  la  cause  des  Bourbons.  Il  a  été  nommé 
colonel  de  la  garde  nationale  à  Lorient,  en  octobre 
1817.  Il  a  épousé,  le  24  avril  181 5,  Adèle-Catherine  de 
Lubois   de   Marsilly.   De   ce  mariage   est  issue   : 

Julie-Marie   Coquebert,   née   le  8   avril    18 16. 

Armes  :  de  gueules,  à  trois  coqs  d'or.   Supports  :  deux 
lions   en   barroque. 


DEL-BIANCO    ou     DU    BLANC    DE    BRANTES, 

au  Comtat-Venaissin ,  famille  ancienne ,  originaire  de 
Toscane,  établie  à  Avignon,  depuis  plus  de  deux  siècles. 
Elle  a  pour  tige  : 

I.  Mosca/do  del-Bianco  ,  qui  vivait  à  Florence,  sur 
la  fin  du  douzième  siècle,  rapporté  dans  un  acte  de 
Tan  1266,  mentionné  au  troisième  degré,  dans  lequel 
il  est  dit   père   de   : 

II.  Dieu  donné  del-Bianco,  nommé  dans  le  môme 
acte  de  l'an    1266.   Ses  enfants  furent   : 

i°.  Deto,  qui  donna  son  nom  à  la  branche  de 
Deti  (1),  suivant  un  livre  des  estimations  des 
hommages  faits  aux  Guelfes,  par  les  Gibelins , 
en  1266,  où  l'on  voit  à  la  page  deuxième,  que 
ceux-ci  avaient  détruit,  dans  la  paroisse  de  Sainte- 
Félicité  ,  une  maison  voisine  des  héritiers  de 
Deto,  fils  de  Dieudonné  et  petit-fils  de  Moscardo, 
dont  le  dommage  fut  estimé  à  5o  livres.  Cette 
branche  de  Deti  a  été  la  plus  considérable  et  la 
plus  illustre,  parce  qu'étant  restée  dans  le  parti 
des  Guelfes,  qui  était  celui  du  peuple,  elle  a 
donné  à  la  république  dix-huit  prieurs  de  la 
Liberté,  quatre   gonfalonniers   de  justice   (2)   et  un 


(1;  Cette  branche  portait  pour  armes  :  d'argent,  à  trois  crois- 
sants de  gueules. 

(2)  Ormannazzo ,  rils  de  Bianco,  fut  prieur  de  la  Liberté 
en    1 335  er    et    i354,  et   gonfalonnier  en    i343   et    i362.  Augustin, 


DU    BLANC    DE     BRANTES.  I4B 

cardinal  ,  nommé  Jean  -  Baptiste  Deti ,  mort 
doyen  du  sacré  collège,  en  i63o.  Le  pape  Clé- 
ment VIII,  nommé  avant  son  exaltation  (1592), 
Hypolite  Aldobrandini,  l'avait  décoré  de  la  pour- 
pre en  considération  de  la  parenté  qui  existait 
entre  eux  ;  ce  pape  étant  fils  de  Lisette  Diti, 
tante  à  la  mode  de  Bretagne  du  cardinal.  De 
cette  branche  sortit  celle  de  Moscardi  (1),  fondée 
par  Moscardo,  IIe.  du  nom,  fils  de  Deto.  De 
cette  branche  sortirent  Jean-Baptiste  et  Alexandre 
de  Moscardi,  tous  deux  évêques  d'Angoulême, 
en  i63i  ; 
20  Maflfeo  ou  Feo,  dont  l'article  suit. 

III.  Maffeo  ou  Feo  del-Bianco,  est  prouvé  fils  de 
Donosdeo  ou  Dieudonné ,  par  un  ancien  livre  de  la 
chambre  fiscale  de  Florence,  contenant  les  actes  civils, 
depuis  l'an  1279,  jusqu'en  1 358.  Il  fonda  la  branche 
de  Bianco  (2),  qui  n'eut  point  de  part  aux  charges 
de  la  république,  parce  qu'ayant  été  reconnue  pour 
tenir  le  parti  Gibelin,  en  1349,  elle  fut  bannie  et 
proscrite  de  Florence,  par  le  parti  opposé,  condamnée 
à  de  grosses  amendes,  et  obligée  d'aller  habiter  dans 
ses  terres  à  Bivigliano.  Sa  descendance  a  été  néanmoins 
prouvée    et   reconnue    contradictoirement    avec    le    cura- 


fils  de  Muscardo,  prieur  en  i335  et  i338;  Gui,  fils  de  Bianco, 
prieur  en  i345,  1 356  et  i36o;  Thomas,  fils  de  Gui,  prieur 
en  i386;  Gui,  fils  de  Thomas,  prieur  en  1414,  gonfalonnier 
en  1432.  Ormannazzo,  fils  de  Gui,  prieur  en  1450;  Thomas, 
fils  de  Gui,  prieur  en  1452  ;  Bianco,  fils  de  Gui,  prieur  en 
1475;  Bianco,  fils  de  Jacques,  prieur  en  1477;  Jacques,  fils 
de  Bianco,  prieur  en  1492;  Ormannazzo ,  fils  de  Thomas, 
prieur  en  1498,  i5i3  et  1527,  gonfalonnier  en  i5i8;  Gui,  fils 
d'Ormannazzo ,  et  pelit-fils  d'autre  Gui,  gonfalonnier  en  i5o6. 
Extrait  du  Prioriste  du  palais  et  autres  registres  publics. 

(1)  Cette  branche  portait  pour  armes  :  d'argent,  à  la  fasce 
de  gueules,  accompagnée  de  deux  mouches  de  sable. 

(2)  Elle  porte  pour  armes  :  d'azur ,  au  chevron  d'agent , 
chargé  dhiue  croisette  ancrée  de  gueules,  et  de  deux  fleurs  de  lys 
de  sable,  et  accompagné  en  chef  d'une  étoile  d'or,  et  en  pointe 
d'un  croissant  du  second  émail.  Cette  diversité  d  armoiries  pour 
chaque  branche  de  cette  maison  est  en  usage  en  Toscane  pour 
distinguer  les  lignées. 


144  DU     BLANC    DE    BRANTES. 

teur  de  la  noblesse  de  Florence  (Barthélemi  Guérazzi), 
par  le  magistrat  suprême  de  cette  ville,  tribunal  sou- 
verain en  cette  matière,  qui,  par  un  jugement  solennel 
rendu  sur  le  vu  des  titres  et  des  registres  de  la  répu- 
blique, le  7  août  1747,  l'a  déclarée  ancienne  et  patri- 
cienne de  Florence,  et  sortie  de  la  même  tige  que  les 
autres  branches  ci -dessus  mentionnées.  Maffeo  eut 
entr'autres   enfants   : 

IV.  Bianco  del-Bianco,  qui  fut  témoin  dans  une 
enquête  pour  émanciper  Tessa  et  Lena  Ruffoli  ,  du 
6   octobre    1279.    Il  eut  entr'autres  enfants   : 

i°.   Tano,  dont  l'article  suit  ; 

2(>.  Boccio,  qui  épousa  Tessa,  fille  de  Talano  Bal- 
sami,  et  forma  la  branche  de  Bocci,  dans  la 
paroisse   de   Sainte-Lucie  de   Magnoli. 

V.  Tano  del-Bianco,  habitant  à  Florence,  dans  le 
qnartier  du  Saint-Esprit,  et  Boccio,  son  frère,  passè- 
rent un  compromis  devant  Salvio  Dîni,  notaire  de  cette 
ville,  en  1 334,  avec  la  famille  de  Bardi.  Il  était  mort 
en  i355,  suivant  une  cession  faite  à  Girardine ,  sa 
fille,  par  Jean  Deti,  son  parent,  de  84  florins  et  6  de- 
niers d'or,  sur  la  banque  du  commerce  de  Florence, 
où  les  familles  mettaient  leur  argent  à  3  pour  cent 
d'intérêt,  le  3  juillet  de  la  même  année.  Tano  eut 
entr'autres   enfants   : 

Ie.  Jean  del-Bianco,  qui  épousa  Constance  Péruzzi, 
fille  de  Philippe  et  petite  -  fille  de  Gui  Péruzzi, 
chevalier.  Il  fit  son  testament,  reçu  par  Jean 
Sagi ,  notaire,  le  9  novembre  i388,  et  fut  père 
d'Antoine  del-Bianco,  dit  Pasqua,  marié  avec 
Dianore,  fille  de  Barthélemi  RarTani,  dont  il 
eut  Jean  et  Nicolas  del-Bianco,  dits  Gnogni, 
par  sobriquet,  habitant  à  Sainte- Lucie  de  Mag- 
noli,  et  depuis   à   San-Miniato,^  en    141 3; 

20.   Jacques,   dont  l'article   suit  ; 

3°.    Boccio,   dont  on   ignore  la   destinée  ; 

40.   Gérardine,    religieuse,  vivante   en    1 355 • 

Vf.  Jacques  del-Bianco,  dit  Ciapo ,  est  mentionné, 
avec  Jean  son  frère,  dans  le  livre  de  la  gabelle  du  vin, 
parmi    les    citoyens    de     Florence,   qui     possédaient    des 


DU    BLANC    DU    BRANTES.  145 

biens  dans  les  Pèves  de  Ripoli,  del  PAntella  et  dans  la 
paroisse  de  San-Romolo  à  Bivigliano,  en  1349  et  i35o. 
Il  céda,  avec  son  frère  aîné,  126  florins  d'or,  sur  la 
banque  de  Florence,  à  Allemane  Allemani,  femme  de 
Bienvenu  Fighi,  par  acte  passé  devant  Seri,  notaire 
de  cette  ville,  inséré  dans  le  livre  des  créanciers  de  la 
banque,  depuis  1 345,  jusqu'en  1349,  Jacques  del-Bianco 
fut  gouverneur  ou  capitaine  de  la  citadelle  de  Lancio*- 
lina  ;  mais  les  Florentins  ayant  découvert  qu'il  était  du 
parti  des  Gibelins,  en  1 349  ,  donnèrent  sa  place  à  Bin- 
dacio  de  Ricasoli,  chevalier.  On  ne  confiait,  pour  l'or- 
dinaire, ces  sortes  de  commandements,  qu'à  la  principale 
noblesse.  Gomme  le  parti  Guelfe  était  le  parti  dominant 
à  Florence,  et  qu'il  n'y  avait  point  de  sûreté  pour  lui, 
il  quitta  cette  ville  et  se  retira  dans  ses  terres,  à  Bivi- 
gliano, dans  le  canton  de  Mugello,  suivant  le  livre  des 
estimations  de  la  république ,  qui  fait  mention  de  la 
taxe  mise  sur  ses  biens,  comme  habitant  à  la  campagne, 
et  rayé  de  la  taxe  des  citoyens,  le  23  septembre  1 365. 
Cependant,  quoique  retiré  dans  ses  terres,  il  fut  pro- 
clamé deux  fois,  au  son  du  tambour,  suivant  la  coutume, 
comme  Gibelin ,  et  déclaré  incapable  d'exercer  aucune 
charge  de  la  république,  en  vertu  d'une  loi  publiée  le 
premier  novembre  i3o2,  contre  les  Gibelins.  Il  épousa 
Barbe  Alberti,  fille  de  Caroccio,  ainsi  qu'il  appert  par 
le  cadastre  de  la  république,  de  l'an  i3ji,  où  Ton 
trouve  la  répartition  des  droits  qu'il  devait  payer  avec 
sa  famille.  Cette  alliance  et  sa  filiation  sont  encore 
prouvées  par  un  échange  qu'il  fit  le  12  décembre  1 365, 
avec  Barthélemi  Alberti,  son  beau-frère,  devant  Alber- 
tini  Plastellini,  notaire  de  Bologne,  de  1202  florins 
d'or,  sur  la  banque  de  Florence.  Ses  enfants  furent  : 
i°.  Dominique  del-Bianco ,  âgé  de  trente-six  ans 
en  1402,  marié  avec  Barthélemie  Guozzaioti ,  de 
la  ville  de  Prato.  Il  est  employé,  avec  son  père 
et  ses  rrères  et  sœurs,  dans  un  cadastre  de  Tan 
1402,  comme  habitant  de  la  paroisse  de  San- 
Romolo,  à  Bivigliano  ; 
20.   Gérard,  dont  l'article  suit  ; 

3°.   Tano   del-Bianco,    qui  épousa    Perrette,   fille   de 
Marc   Alberoli,  de   Bologne,  qui  lui  paya   3oo  flo- 
rins  d'or,     pour   sa   dot,   devant  Thomas,  notaire, 
à  Florence,   le   premier  septembre   1391; 
i3.  10 


I46  DU    BLANC    DE    BRANTES. 

4°.  Chiaro  del-Bianco ,  vivant  en  1371  (1).  On 
ignore  sa  destinée  ; 

5°.  Marguerite,  âgée  de  quinze  ans  en  137 1.  Elle 
fut  mariée  à  Nutino  de  Villanova,  fils  de  Phi- 
lippe et  petit-fils  '  d'Espagnolo  ,  lequel  donna 
quittance  à  son  beau-père ,  de  200  florins  d'or , 
qu'il  lui  avait  promis ,  devant  Philippe ,  notaire 
à   Florence,   le  6  janvier    i38o. 

VII.  Gérard  del-Bianco,  employé  avec  sa  famille 
dans  un  cadastre  de  Tan  141  o,  parmi  les  possesseurs  de 
la  paroisse  de  San-Romolo  à  Bivigiiano  ;  fut  accusé,  avec 
son  frère  Dominique,  et  proclamé  comme  rebelle,  pour 
avoir  donné  un  secours  de  cavalerie  et  des  gens  de  pied, 
aux  Alberti,  leurs  parents,  et  condamnés  à  3ooo  florins 
d'or  d'amende  chacun,  et  à  l'exil,  pour  six  ans,  hors  des 
terres  de  la  république,  le  25  décembre  141 2.  Un  autre 
cadastre  de  la  décime  de  l'an  1427,  prouve  que  Gérard 
avait  à  Bivigiiano,  une  maison  appelée  les  Avelliers 
(gli  Avellari),  et  un  domaine  appelé  Caselina,  avec  d'autres 
biens  considérables  dans  la  paroisse  de  Saint-Clément  à 
Monte-Curoso.  Il  épousa,  par  contrat  passé  devant  Clé- 
ment, notaire  à  Prato,  le  8  mai  1401,  Nicole,  dite  Cosa 
ou  Nicolosa  Quercetani,  fille  de  Simon,  de  la  paroisse 
de  Sainte  -  Lucie  de  Magnoli  ;  la  déclaration  portée  au 
cadastre  de  1427,  est  du  14  août,  fournie  par  lui-même, 
qui  se  dit  âgé  de  cinquante-six  ans ,  et  sa  femme  de 
quarante-cinq.  Leurs  enfants  furent  : 
i°.  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

20,  Pierre  del-Bianco,  âgé  de  vingt -six  ans,  lors 
de  la  déclaration  de  son  père,  en  1427.  Il  était 
alors  marié  avec  Catherine,  fille  de  Pierre  de 
Vicarota,  qui  la  dota  de  200  florins  d'or,  dont 
quittance  lui  fut  donnée  devant  Bindo,  notaire, 
le  18  janvier  1425.  11  vivait  encore  en  1460,  sui- 
vant le  cadastre  de  la  décime,  dans  lequel  il  est 
employé  au  n°.  i53,  avec  Dominique  del-Bianco, 
son  neveu,  fils  de  Jean,  et  ses  enfants.  Sa  pos- 
térité s'éteignit  au  troisième  degré  ; 
3°.  Madelaine ,  employée  dans  la  déclaration  de 
son  père,  du  14  août   1427,  âgée  de  quatorze  ans. 


(1)   11  prit  pour  armes  :  de  sable,  au  griffon  d'argent. 


DU    BLANC    DE    BRANTES.  147 

VIII.  Jean  del-Bianco,  Ier.  du  nom,  était  âgé  de 
vingt-huit  ans  en  1427,  et  habitait  à  Bivigliano.  Il  fut 
condamné  à  l'exil  pour  six  ans,  à  ïooo*  florins  d'or 
d'amende,  par  François  de  Tagliacozzo,  capitaine  de 
la  république,  depuis  le  mois  de  juin,  jusqu'au  mois 
de  décembre  1441.  On  ne  voit  pas  le  sujet  de  cette 
peine,  parce  que  les  registres  des  condamnations  pro- 
noncées étaient  anciennement  entre  les  mains  des  no- 
taires et  greniers  du  Podestat,  dont  la  plupart  furent 
perdus  dans  l'inondation  arrivée  à  Florence,  en  1557  ; 
mais  il  est  fait  mention  de  l'exil  et  de  l'amende  de  Jean 
del-Bianco  et  de  quelques  autres,  dans  un  répertoire  de 
la  chambre  fiscale.  Il  fut  marié  avec  Camille  de  Risaliti, 
fille  de  Jacques.  Elle  eut  un  procès,  après  la  mort  de 
son  mari,  devant  le  Podestat  de  Florence,  en  1464, 
pour  lequel  Geri  de  Risaliti,  qui  était  apparemment^ 
son  frère  ou  son  neveu,  paya  cinq  livres  quelques  sols 
ie  taxe  à  Louis  Machiavelli,  camérier  de  la  Tour  et  des 
biens  des  rebelles.  On  ne  lui  connaît  qu'un  fils,  nommé  : 

IX.  Dominique  del-Bianco,  Ier.  du  nom,  habitant 
le  Bivigliano,  mentionné  dans  la  déclaration  de  son 
mcle  Pierre,  de  l'an  1460,  âgé  de  vingt-cinq  ans,  dans 
e  paiement  fait  en  1465  par  Geri  de  Risaliti,  pro- 
:ureur  de  sa  mère.  Il  fut  marié  avec  Rossoline  Lam- 
oertini,  fille  de  Gérard  Lambertini,'  de  la  ville  de  Bo- 
ogne,  habitant  à  Prato,  lequel  devait  encore,  pour 
este  de  la  dot  de  sa  fille,  1 00  florins  d'or ,  en  1 460 , 
uivant  une  déclaration  par  lui  fournie  au  cadastre  de 
7lorence,  pour  les  biens  qu'il    possédait    dans    le    comté 

,  le  Prato,  dépendance  des    Florentins.    Il    laissa   de   son 
',  nariage  : 

1*.  Olivier,   dont  l'article  suit  ; 

2°.  Jean  mentionné,  comme  étant  aux  études  à 
j  Florence,    dans    la    déclaration    de     Pierre,     son 

),  grand-oncle,  en   1460; 

3°.  Gérard  del-Bianco,  dont  on   ignore  la  destinée; 

4*.  Geneviève,  jumelle  d'Olivier,  qui  était  âgée  de 
ïi  dix-sept  ans   en  1487. 

X.  Olivier  del-Bianco,  Ier.  du  nom,  né  à  San- 
Lomolo  de  Bivigliano,  en  1470,  est  employé  dans  une 
éclaration  de   son    père,    et    de    Nenci    del-Bianco,  son 


148  DU    BLANC    DE    BRANTES. 

cousin,;  portée    dans    le   cadastre    de    la    décime    de    l'an 
1487,    n°.    1 53.    Il   fut   marié,    le   5   janvier    i5oy,    avec 
Marie  Luponi,    de  la  ville   de   Marcia,    fille  de   Jacques, 
dont   il  eut    1180   florins   de  dot,    suivant  la   gabelle  du 
registre  des   contrats,    coté   E.   3°.,   92,    des  notifications. 
Le  droit  qu'on  imposait  sur  les  contrats,   était  cause  que 
les   parties  n'étaient   pas   exactes   à    les   déclarer.    De    là, 
il  y   eut  des   dénonciateurs  qui  en  donnaient  avis  ;  mais 
qui  le  faisaient  imparfaitement.  Ainsi,   le  nom  de  famille 
de  cette  femme,  ne  se  trouve  point  dans  le  registre  de  la 
gabelle  ;   mais  on   le   restitua  par   une  sentence  qui  con- 
damne   à    l'amende    Augustin    Luponi,   frère    de     Mara, 
prononcée    contre   lui,    par    le    Podestat    de    Marcia,    le 
11  juillet    1507.   De  ce  mariage  sont   issus   : 
i°.    Dominique,   dont   l'article  suit  ; 
20.     François    del-Bianco,    marié,     en    1544,     avec 
Bichia    Perini,    fille    de    Martin,   qui    la    dota    de 
38oo  livres.   Il   ne  paraît   pas  qu'il  en   ait   eu   des 
enfants  ; 
3°.   Barthélemi,   dont  on   ne  trouve  que  le    nom. 

XI.  Dominique  del-Bianco,  IIe.  du  nom,  habitant 
en  la  paroisse  de  San-Romolo  de  Bivigliano,  fit  un 
accord  devant  Pierre  de  Collé,  notaire  à  Florence  , 
le  10  décembre  1 5 53,  tant  en  son  nom,  qu'en  celui 
de  ses  frères  et  de  ses  enfants,  avec  Jacques  Cellini, 
de  Bivigliano,  et  ses  enfants,  par  lequel  il  promit 
de  vivre  en  paix   avec  eux,  à   peine  de   25    florins  d'or. 

11  paraît,  par  ce  titre,  qu'il  s'était  ligué  avec  la  famille 
de  Taillaferri,  qui  avait  eu,  "  suivant  les  apparences,  des 
querelles    avec     celle    de    Cellini.     Trois    ans    après,  le 

12  juillet  1 556,  il  fit  un  accommodement,  tant  pour 
lui,  que  pour  toute  sa  famille,  jusqu'au  quatrième 
degré,  devant  Pierre  de  Fatiis,  notaire  à  Florence,  avec 
Dominique  de  Saint-Pierre,  sous  la  même  peine,  e 
2  5  florins  d'or  pour  les  contrevenants.  Il  fut  témoin  i 
une  sentence  rendue  par  Darius  Raineri,  de  Nurcia 
Podestat  de  Florence,  le  3o  octobre  1 568,  et  fut  marié 
le  4  septembre  1544,  avec  Marguerite,  dont  le  non 
de  famille  est  demeuré  inconnu.  Il  mourut  à  Biviglianc 
et  fut  enterré  en  l'église  de  San-Romolo,  laissant  quatr 
enfants  : 

i°.  Jean,  dont  l'article   suit  ; 


DU    BLANC    DE     BRANTES.  I49 

20  Barthélemi  del-Bianco,  qui  se  rendit  à  Rome, 
y  fut  pourvu  de  la  charge  de  payeur  des  troupes 
d'Avignon,  et  depuis,  de  celle  de  collatéral  des 
mêmes  troupes,  vers  l'an  1600,  charge  qui  équi- 
vaut à  celle  d'inspecteur,  et  qui  a  toujours 
été  exercée  par  des  familles  nobles  italiennes. 
Il  passa  divers  actes  à  Avignon,  dans  lesquels 
il  prit  tantôt  la  qualité  de  gentilhomme,  tantôt 
celle  de  noble  florentin ,  et  notamment  dans  le 
testament  qu'il  y  fit  en  i63o,  en  faveur  d'Olivier 
del-Bianco,  son  neveu,  qu'il  avait  fait  venir 
avec  lui  ; 

3°.   Gérard,   dont  on   ignore  la   destinée  ; 

3°  Marguerite,  morte  à  Bivigiiano,  le  i5  juin    1584. 

XII.  Jean  del-Bianco  ,  IIe  du  nom ,  habitant  à 
Bivigiiano,  fut  marié,  le  28  février  1575,  avec  Marie, 
fille  de  Jean  Bianchini,  dont  il  eut  1000  livres  de  dot, 
suivant  la  dénonciation  faite  à  la  gabelle  des  contrats, 
livre  coté  T  4e.,  fol.  29.  Il  mourut  à  Bivigiiano,  âgé 
d'environ  quarante-cinq  ans,  le  18  juin  1 5gi ,  et  fut 
enterré  dans  l'église  de  San-Romolo.    Ses  enfants  furent  : 

i°   Olivier-Romolo,    qui  suit  ; 

20   Laurent,  I     .     • 

3»  Simon,      |nes  >UmeaUX; 

4°  Laurent,   le  Jeune,   mort  sans   postérité  ; 

5°  François  del-Bianco,   qui   passa  à   Rome. 

XIII.  Olivier-Romolo  del-Bianco,  né  à  Bivigiiano, 
et  baptisé  dans  l'église  de  San-Romolo,  le  8  février  i582, 
eut  pour  parrain  et  marraine  Antoine  Balloni  et  Marie 
Diunore,  femme  de  Luc  Vanini.  Il  se  transporta  à 
Avignon,  où  il  fut  appelé  par  son  oncle  Barthélemi, 
qui  le  fit,  dans  la  suite,  son  héritier,  pour  exercer  la 
charge  de  collatéral  des  troupes,  et  y  fut  marié  en  161 1, 
avec  Suzanne  de  Calvet.  Outre  les  preuves  citées  ci- 
devant,  pour  ces  trois  derniers  degrés,  ils  sont  encore 
ustifiés  par  les  registres  de  la  paroisse  de  San-Romolo, 
déposés  au  greffe  de  l'archevêché  de  Florence.  Olivier 
Romolo   del-Bianco  eut  de   sa   femme  : 

i°.  Alexandre  del-Bianco,  qui   suit; 

20.  Barthélemi    del-Bianco ,     alfier    ou    enseigne    de 


I  50  DU     BLANC     DE    BRANTES. 

la  garnison,   à   Avignon,    qui    quitta    le   service    et 

se  fit  capucin,  sous   le   nom   de   père  Illuminé  ; 
3°.    Lucrèce    del-Bianco,    mariée    avec    Nicolas    La- 

rioni-Bardi,  florentin  ; 
4°.    Françoise    del   Bianco,  épouse  de   François   Bar- 

thélemi,  d'une   famille  de  robe   d'Avignon. 

XIV.  Alexandre  del-Bianco,  alias  du  Blanc,  colla- 
téral des  troupes  du  Pape,  à  Avignon  et  dans  le  comté 
Venaissin  ;  gouverneur  du  château  de  Sorgues  et  capi- 
taine des  portes  du  palais  apostolique  d'Avignon,  fut 
marié,  en  i65i,  avec  Marie  Pielat,  des  seigneurs  de 
Buisson,   dont   il  eut    : 

i°.  Pierre,  dont  l'article  suit  : 
2°.  André  du  Blanc,  prêtre,  et  l'un  des  fondateurs 
du  séminaire  de  Saint-Sulpice,  établi  à  Avignon, 
sous  l'invocation  de  Saint-Charles.  Il  mourut  au 
mois  de  septembre  1728; 
3».  Olivier  du  Blanc,  mort  à  Carpentras,  dans  la 
réputation  d'un  savant  canoniste,  étant  supérieur 
du  séminaire,  au  mois  de  février  1732  ; 
4°.  Barthélemi  -  Ignace  du  Blanc ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  com- 
mandant un  bataillon  du  régiment  d'infanterie 
de  Condé.  Il  quitta  le  service  du  Roi,  pour 
entrer  à  celui  du  pape  Clément  XI,  qui  le  fit 
colonel  d'un  régiment  d'infanterie,  à  l'occasion 
de  ses  démêlés  avec  l'Empereur,  pour  Comachio, 
en  1708.  La  paix  étant  faite  entre  le  Pape  et 
l'Empereur,  et  les  troupes  du  Saint-Siège  re- 
formées, on  réserva  des  divers  régiments  que  la 
ville  d'Avignon  et  le  comtat  Venaissin  avaient 
levés  pour  le  service  du  Saint-Siège,  une  com- 
pagnie, dont  on  augmenta  celles  du  Pape,  sous 
XQ  nom  de  garde  avignonnaise,  dont  le  chevalier 
uU  Blanc  fut  nommé  capitaine,  avec  le  grade  de 
brigidier  d'armée.  Il  mourut  à  Avignon,  retiré 
dans  sa  famille,  le  premier  août  1739; 
5°.  Dominique  du  Blanc ,  capitaine  au  régiment 
Royal-Comtois,  tué  près  d'Uzès,  dans  une  action 
contre  les  fanatiques  des  Cévennes,  en  1703  ; 
6°.  Marguerite,  mariée  avec  Jean-Baptiste  Bioi 
neau,   baron   d'Eyragues,  en    Provence  ; 


DU     BLANC     DE     BRANTES.  I  5  I 

7°.    N....,    religieuse    au    premier     monastère    de    la 

Visitation  d'Avignon; 
8°.    Marie-Thérèse,      morte    prieure    du     monastère 

de    Sainte-Praxède,     ordre    de    Saint-Dominique, 

de  la  même  ville,    en  1749. 

XV.  Pierre  du  Blanc,  collatéral  des  troupes  d'Avi- 
gnon, gouverneur-seigneur  de  la  Roque-sur-Pernes  (1); 
gouverneur  du  château  d'Entrechaux,  capitaine  des 
portes  du  palais  apostolique,  à  Avignon,  et  marquis  de 
Brantes,  par  l'acquisition  qu'il  en  fit  de  la  maison  des 
Laurents,  en  1697;  épousa,  i0.,  vers  Tan  1690,  N.... 
de  Meyran-Ubaye,  d'une  famille  de  la  ville  d'Arles; 
20.,  par  contrat  passé  devant  Philip,  notaire  d'Avignon, 
le  2  5  novembre  1696,  Françoise  de  Gambis,  fille  et  co- 
héritière de  Richard-Joseph  de  Cambis,  seigneur  de 
Servières,  de  Saint-Montant  et  de  Fargues,  et  d'Angé- 
lique Chaissy.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.  Un  fils,      )  .  .       A 

2°.  Une  fille,  |  morts  en  bas  âge; 

Du  second  lit  : 

3°.  Antoine  du  Blanc,  chanoine- pénitencier  de 
l'église  métropolitaine  d'Avignon; 

40.  Joseph-Ignace,   dont  l'article  suit; 

5°.  Agricol  du  Blanc,  qui  fut  major  du  régiment 
Dauphin,  dragons,  où  il  servit  pendant  17  ans. 
Il  quitta  le  service  en  1747,  étant  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  et 
embrassa  l'état  ecclésiastique  ;  il  fut  abbé  com- 
mandataire  de  Saint- Acheul ,  archidiacre  et  l'un 
des  vicaires-généraux  d'Amiens,  et  mérita,  par  son 
savoir  et  sa  piété,  les  éloges  les  plus  distingués 
du  clergé  d'Amiens  et  de  toutes  les  classes  de 
la  société.  Il  mourut  le  i3  mai  1757; 

(2)  Le  gouverneur,  ou  capitaine  de  la  Roque  sur  Pernes , 
percevait  en  cette  qualité  les  droits  utiles  et  honorifiques  de 
cette  terre.  Cette  sorte  de  seigneurie  a  été  quelquefois  viagère 
et  quelquefois  héréditaire.  La  famille  de  Serres  l'a  possédée 
assez  long- temps.  Les  maisons  de  Peruzzi  et  de  Séguins'  en  ont 
aussi  joui  anciennement. 


I  52  DU    BLANC    DE    BRANTES. 

6°    Thérèse         ) 

7»'.  Marguerite,  {  religieu**  à  Sainte-Praxède  ; 

8°.  Autre  Marguerite,  morte  abbesse  de  Sainte- 
Catherine,  ordre  de  Citeaux,  à  Avignon; 

9°.  Catherine,  religieuse  bénédictine  à  l'abbaye  de 
Saint-Laurent  de  la  même  ville  ; 

io°.  Gabrielle,  religieuse   ursuline  à  Avignon; 

ii°.  Madelaine,  religieuse  à  Sainte-Catherine; 

12°.  Françoise,  ) 

?n    a    *  *  T7  •        f  mortes   jeunes 

i3°.  Autre  Françoise,  > ■  \  '  ... 

i4«.  Ursule,  j  et  sans  alhance- 

XVI.  Joseph-Ignace  du  Blanc,  marquis  de  Brantes, 
seigneur  du  Buisson,  gouverneur-seigneur  de  la  Roque- 
sur-Pernes,  gouverneur  d'Entrechaux  et  capitaine  des 
portes  du  palais  apostolique  d'Avignon  (î);  épousa: 
i°,  le  25  janvier  1729,  par  contrat  passé  devant  Abel 
Félon,  notaire  d'Avignon,  Anne-Louise  de  Monteynard, 
fille  de  François  de  Monteynard,  marquis  de  Monfrin, 
et  de  Louise  Louet  de  Nogaret  de  Cauvisson  ;  elle  mourut 
le  19  juin  1749  ;  20  par  contrat  passé  devant  les  conseillers 
du  Roi,  notaires  au  châtelet  de  Paris,  Boulard  et  Mau- 
petit,  le  6  mai  1758,  haute  et  puissante  demoiselle  Louise 
Angélique  de  Caulaincourt ,  fille  de  haut  et  puissant 
seigneur  M.  Louis-Armand  de  Caulaincourt,  chevalier, 
marquis,  seigneur  dudit  Caulaincourt,  Beauvoir,  Tom- 
bes, Verchy,  Richemont,  Tertry  et  autres  lieux,  et  de 
haute  et  puissante  dame  Gabrielle-Pélagie  de  Bovelle, 
son  épouse,  dame  d'Eppeville,  Verlaine,  Couperoye, 
Miellé,  Aubigny,  Planque  et  autres  lieux.  Toute  sa  vie 
fut  marquée  par  des  bonnes  œuvres  et  un  grand  esprit  de 
charité,  et  mourut  à  Avignon,  le  21  juin  1779,  après 
avoir  été  deux  fois  premier  consul  dans  cette  ville  (2), 
et  laissant,  après  lui,  une  haute  réputation  d'honneur 
et  de  probité.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.      Antoine-Philippe-Barthélemi-Ignace    du     Blanc 


(1)  Cette  dignité  équivalait  à  celle  de  capitaine  des  gardes. 

(2)  Le    premier    consul     de     la    ville    d'Avignon     était    toujours 
pris  dans  la  haute  noblesse. 


DU     BLANC    DE     BRANTES.  1 53 

cU  Brantes,  né  le  9  novembre  1732,  mort  l'an 
1779,  à  Paris,  célibataire; 

20.  Pierre-Dominique-Xavier  du  Blanc  de  Brantes, 
né  le  4  août  1734,  mort  au  mois  de  novembre 
1739,  en  bas  âge; 

3°.  Joseph- Agricol-François  du  Blanc  de  Brantes 
de  Buisson,  né  le  10  octobre  1735,  mort  céli- 
bataire, à  Aix  en  Provence,  département  des 
Bouches-du  Rhône ,  le  20  mai  1798,  dans  une 
haute  piété; 

4°.  Anne-Louise  du  Blanc  de  Brantes,  née  le  pre- 
mier décembre  1729 ,  mariée  par  contrat  passé 
devant  Chartraux ,  notaire  d'Avignon  et  Bertrand, 
notaire  à  Mourmoiron,  le  5  novembre  1748,  avec 
Jean-Joseph- Félix-Henri  des  Rollands-Cantelmy, 
marquis  de  Reillonette,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  et  capitaine-major 
du  régiment  de  cavalerie  de  Clermont-Tonnerre, 
avec  brevet  de  mestre-de-camp,  depuis  brigadier 
des  armées  du  Roi  (1)  ; 

5°.  Françoise-Thérèse  du  Blanc  de  Brantes,  née 
le  23  mai  173 1  ,  religieuse  à  Sainte-Praxède 
d'Avignon,  morte  dans  une  haute  piété; 

Du  second  lit  : 

6°.   Marc- Louis  du  Blanc  ou  del  Bianco  de  Brantes, 

qui  suit  : 
70.   N du  Blanc  de   Brantes,    mort    en   bas  âge. 

XVII.  Marc-Louis  du  Blanc  ou  del-Bianco,  marquis 
de  Brantes,  vivant,  qui  a  repris  son  nom  propre  de 
famille,  ayant  constamment  possédé  les  mêmes  places, 
charges,  titres  et  seigneurie  que  son  père,  jusqu'à  l'épo- 
que de  la  révolution  française,  né  le  7  avril  1759,  à 
Avignon,  baptisé  le  8  avril  même  année,  à  la  paroisse 
Saint-Agricol  ;  ses  parrains  ont  été  :  haut  et  puissant  sei- 
gneur   Marc-Pierre   le   Voyer   de    Paulmy,    comte    d'Ar- 


(1)   De    ce   mariage   est    issue  une  fille   unique,  N des    Rol- 

lands,  mariée  à  M.  le  marquis  de  Blacas  d'Aulps,  ministre  actuel 
de  Sa  Majesté  Louis  XVIII,  et  son  ambassadeur  à  la  cour  de 
Rome. 


l54  DU    BLANC    DE    BRANTES. 

genson,  ministre  d'État,  commandeur  de  l'ordre  royal 
militaire  de  Saint- Louis,  et  illustre  dame  Françoise  de 
Cambis,  veuve  de  noble  et  illustre  messire  Pierre  du 
Blanc,  marquis  de  Brantes,  aïeul  paternel  du  baptisé. 
Marié,  le  5  novembre  1778,  par  contrat  passé  à  Avignon, 
devant  Mc.  Gaudibert,  notaire  apostolique,  à  noble 
demoiselle  Thérèse-Françoise  de  Bonnetty,  de  la  ville 
d'Aix,  fille  de  M.  Pierre-François  de  Bonnetty,  chevalier, 
trésorier  de  la  noblesse  de  Provence,  et  de  noble  dame 
madame  Madelaine  de  Rancurel,  de  ladite  ville. 

Il  a  été  incorporé  dans  les  gendarmes  de  la  garde  de 
la  maison  du  Roi,  en  1772  ;  a  servi  dans  les  armées 
françaises;  fait  plusieurs  campagnes,  en  qualité  d'aide- 
de-camp  ;  nommé  par  Sa  Majesté  chevalier  de  Tordre 
royal  de  la  Légion-d'Honneur,  le  17  janvier  181 5;  retraité 
d'après  son  âge,  suivant  les  ordonnances  du  Roi,  avec 
le  grade  de  chef  d'escadron  ;  avait  été  décoré,  en  Alle- 
magne, en  1789,  de  l'ordre  de  famille  des  princes  de 
Hohenlohe,  dont  Sa  Majesté  a  daigné  lui  accorder  le 
droit  de  porter  et  accepter  les  nouvelles  décorations  de 
commandeur  de  première  classe  du  chapitre  de  cet  ordre 
du  Phénix  d'Hohenlohe,  famille  de  princes,  qui  n'ont 
cessé  de  donner  les  plus  grandes  et  constantes  preuves 
d'attachement  et  de  dévouement  à  l'auguste  maison  de 
Bourbon.  De  ce  mariage  sont  nés  trois  enfants,  dont 
une  fille  et  un  garçon,  morts  en  bas  âge. 

La  première,  Louise-Augustine-Sybile  du  Blanc  ou 
del-Bianco  de  Brantes,  née  à  Avignon,  le  9  décembre 
1779,  élevée,  pendant  près  de  vingt  ans,  dans  le  sein 
de  l'auguste  famille  de  LL.  AA.  SS.  les  princes  de  Ho- 
henlohe-Waldembourg-Barteinstein,  confiée  aux  soins 
et  à  la  tendresse  de  S.  A.  S.  madame  la  princesse  Sophie 
de  Hohenlohe,  ancienne  chanoinesse  de  l'illustre  cha- 
pitre de  l'abbaye  royale  de  Thorn,  sœur  de  S.  A.  S. 
le  prince  Louis- Aloys  de  Hohenlohe -Barteinstein, 
grand-maître  de  l'ordre  du  Phénix  d'Hohenlohe,  au- 
jourd'hui lieutenant-général  des  armées  de  Sa  Majesté, 
au  service  de  France,  chevalier  de  ses  ordres  et  de 
plusieurs  autres  ordres  étrangers. 

Mariée,  par  contrat  passé  devant  MM.  Hua  et  Ber- 
trand, notaires  à  Paris,  le  3  février  1809,  à  S.  Exe. 
Jean-Gerard  de  Lacuée,  comte  de  Cessac,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  grand  cordon  de  l'ordre  royal 


JORDAIN    DE     GRAMMOND.  l55 

de  la  Légion-d'Honneur,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint- Louis,  membre  de  l'académie  fran- 
çaise, et  ancien  ministre  d'État,  veuf,  sans  enfants,  de 
Jeanne-Marguerite  de  Beausset,  sœur  du  cardinal  actuel 
de  ce  nom. 

Il  est  déjà  né  cinq  enfants  de  ce  mariage,  dont  trois 
vivants,  deux  filles  et  un  garçon. 

Le  comte  de  Cessac,  par  arrangement  avec  son  beau- 
père,-  qui  a  transféré  son  domicile  actuel  à  Paris,  possède 
aujourd'hui  tous  les  biens  de  la  famille  del-Bianco  ou 
du  Blanc  de  Brantes ,  qui  ont  échappé  à  la  révolution 
française,  lesquels  biens  sont  en  grande  partie  situés 
dans  le  département  de  Vaucluse,  ancien  Gomtat-Ve- 
naissin. 

Armes  :  d'azur,  au  chevron  d'argent,  chargé  d'une  croi- 
sette  ancrée  de  gueules,  et  de  deux  fleurs  de  lys  de  sable, 
et  accompagné  en  chef  d'une  étoile  d'or,  et  en  pointe 
d'un  croissant  d'argent.  Supports  :  deux  lions.  Devise  : 
Facta  et  fata  constantiam  probant. 


JORDAIN  ou  JOURDAIN  de  GRAMMOND,  tamille 
originaire  du  Poitou,  et  fixée  maintenant  à  Saint-Jean- 
le-Vieux,  département  de  l'Ain. 

Dans  les  preuves  faites  par  M.  le  comte  Jordain  de 
Grammond,  lorsqu'il  est  entré  dans  les  chevau-légers  de 
la  garde  du  Roi,  en  1773,  M.  Chérin  reconnut  que  cette 
famille  avait  une  souche  commune  avec  celle  de  Jour- 
dain, en  Poitou,  dont  elle  porte  les  armes,  que  le  nom 
s'est  écrit  indifféremment  Jordain  et  Jourdain.  Il  ne  reste 
de  cette  famille  que  deux  frères  et  une  sœur  : 

i°.  Antoine-Baltazar  Jordain,  ecclésiastique,  vivant 
à  Saint-Jean-le-Vieux  ; 

2°.  Jean-Marc,  comte  Jordain  de  Grammond,  an- 
cien chevau-léger  de  la  garde  ordinaire  du  Roi,  qui  a 
servi,  en  1792,  dans  la  compagnie  formée  sous  le  nom 
de  chevau-légers,  à  l'armée  des  Princes,  et  de-là  dans 
la  cavalerie  noble,  à  l'armée  de  Monseigneur  le  prince 
de  Condé,  où  il  a  été  fait  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint- Louis,  à  la  promotion  du  7  août  1796. 
Il  a  été  aussi   reçu,  en    1795,  chevalier  et   commandeur 


1 5  6  DU     CHAYLARD     DE     LAQUERIE. 

de  Tordre  du  Phénix,  par  S.  A.  S.  le  prince  de  Hohen- 
lohe  Bartenstein.  S.  M.  Louis  XVIII,  par  brevet  du  24 
août  18 14,  a  nommé  chef  d'escadron  M.  le  comte  Jor- 
dain  de  Grammond,  et  lui  a  accordé,  par  décision  du 
19  juin  1 8 1 6_,  une  pension  de  600  livres. 

3°.  Une  demoiselle ,  mariée  dans  le  département  des 
Basses-Pyrénées. 

Il  y  avait  un  troisième  frère,  appelé  Louis  Jourdain  du 
Phargey,  officier  au  régiment  de  la  Guadeloupe.  Il  fut 
obligé  de  quitter  ce  régiment  lors  de  la  subversion  gé- 
nérale, et  revint  en  France,  en  1794.  Il  s'embarqua  à 
Londres  pour  retourner  à  la  Guadeloupe;  à  peine  y 
fut-il  arrivé  que  les  Français  y  firent  une  descente  ;  alors 
M.  du  Phargey  s'y  joignit  au  parti  anglais,  qui  défen- 
dait le  fort  en  face  de  la  Pointe  à  Pitre  ;  mais  ce  petit 
fort,  malheureusement  sans  défense,  fut  emporté  d'as- 
saut par  les  patriotes,  infiniment  supérieurs  en  nombre. 
Louis  Jordain  du  Phargey,  blessé  au  bras,  eut  le  bon- 
heur d'y  être  pris  pour  un  Anglais,  et  sa  blessure  guérie, 
il  fut  conduit  à  bord  d'un  ponton,  où  l'on  rassemblait 
les  prisonniers  anglais  destinés  à  être  renvoyés  à  la  Do- 
minique. Il  touchait  au  point  de  sa  délivrance,  lorsqu'un 
nègre  le  reconnut  pour  officier  français.  M.  Louis  du 
Phargey  fut  de  suite  arrêté  et  fusillé. 

A  rmes  :  Ecartelé  :  aux  1  et  4,  d'azur,  au  tau  d'argent  ; 
au  chef  cousu  de  gueules,  chargé  de  trois  besants  d'or; 
aux  2  et  3,  d'argent,  à  deux  fasces  ondées  d'azur.  Couronne 
de  marquis. 


du  CHAYLARD  de  LAQUERIE;  famille  ancienne, 
originaire  du  Périgord,  où  elle  habite  encore  de  nos 
jours,  et  où  elle  possédait  avant  la  révolution,  entr'au- 
tres  biens,  les  deux  fiefs  de  son  nom,  situés  aux  envi- 
rons de  Montignac-le-Comte. 

Un  rescrit  du  Pape  accorde  à  Antoine  du  Chaylard, 
Pons  et  Mathive  du  Chaylard,  frères  et  sœur,  et  à  leurs 
enfants  de  tout  sexe,  divers  privilèges  et  grâces  spiri- 
tuelles, entr'autres,  la  faculté  d'élire  un  prêtre  pour 
la    confession   et    le    service    divin,    d'avoir    chapelle,   de 


DU  CHAYLARD  DE  LAQUERIE.  I  57 

manger  viande,  œufs  et  laitage  dans  les  temps  prohibés, 
d'être  absous  de  tous  cas  réservés  in  articulo  mortis,  etc. 

Les  titres  de  cette  famille  ont  été  déposés  à  la  géné- 
ralité de  Guienne ,  ainsi  qu'il  appert  par  l'ordonnance 
de  M.  Pelot,  du  10  juin  1667.  Elle  a  fourni  nombre  de 
braves  et  loyaux  gentilshommes ,  la  plupart  morts  au 
champ  d'honneur,  en  défendant  le  Roi  et  la  patrie. 

Les  papiers  de  cette  maison  ayant  été  brûlés  en  grande 
partie  pendant  la  Révolution ,  on  n'a  pu  remonter  au- 
delà  d'Elie  du  Chaylard,  qui  suit.  Ces  documents  filiatifs 
sont  extraits  des  minutes  des  différents  notaires. 

I.  Noble  Elie  du  Chaylard  ,  Ier.  du  nom ,  est  connu 
par  son  testament  du  mois  de  novembre  1428,  par  lequel 
il  nomme  son  héritier  noble  Jean  du  Chaylard,  son  fils. 

II.  Noble  Jean  du  Chaylard,  Ier.  du  nom,  connu 
par  le  testament  de  son  père,  fit  le  sien  le  27  juin  1483, 
en  faveur  d'Antoine  du  Chaylard,  son  fils  qui  suit. 

III.  Noble  Antoine  du  Chaylard,  Ier.  du  nom, 
seigneur  du  Chaylard  et  de  Laquerie,  épousa,  par  ar- 
ticles du  22  février  1499,  Marguerite  Foucaud  de  Lardi- 
malie.  Il  fit  son  testament  en  faveur  de  Jean  du  Chay- 
lard, son  fils  aîné,  le  23  mai    i523.  Ses  enfants  furent: 

1°.  Jean  du  Chaylard,  seigneur  dudit   lieu,   qui   fut 
père  de  : 

a.  Jean  du  Chaylard,  vivant  en    1567; 

b.  Antoine  du  Chaylard ,  seigneur  dudit  lieu, 
qui  ne  vivait  plus  lors  du  mariage  de  Jeanne, 
sa  fille,  née  de  lui  et  de  demoiselle  de  Ver- 
bays,  qu'il  avait  épousée  le  24  juin  1 558,  avec 
Jean  du  Chaylard  de  Laquerie,  son  cousin, 
le  premier  juin   1579; 

c.  Sylvain  du  Chaylard,  qui  fit  une  donation  à 
Jean,  son  frère  aîné,  le  premier  juin    1567; 

20.  Antoine,,  dont  l'article  suit  : 

IV.  Noble  Antoine  du  Chaylard,  IIe.  du  nom,  sei- 
gneur de  Laquerie ,  reçut  une  donation  de  Marguerite 
de  Foucaud,  sa  mère ,  dame  du  Chaylard ,  le  1 1  sep- 
tembre 1547.  Henri  IV,  de  glorieuse  mémoire,  voulant 
reconnaître  dans  la  personne  d'Antoine  du   Chaylard  les 


I 58         DU  CHAYLARD  DE  LAQUERIE. 

longs  et  fidèles  services  rendus  par  lui  et  ses  prédéces- 
seurs, tant  à  la  feue  Reine  qu'au  Roi,  accorde,  en  i58ot 
audit  Antoine,  le  droit  de  fortifier  sa  maison,  et,  entr'au- 
tres  avantages,  tous  les  poids,  mesures,  péages,  etc.,  dans 
toute  la  juridiction  des  ville  et  comté  de  Montignac. 
Par  ordre  émané  du  Roi,  étant  à  Sainte-Foi,  et  signé  de 
sa  main,  le  premier  décembre  i585,  Sa  Majesté  prend 
sous  sa  protection  spéciale  le  même  Antoine  du  Ghaylard 
et  toute  sa  famille,  fait  défense  expresse  à  tous  gouver- 
neurs et  officiers  de  loger  aucunes  troupes  dans  les  mai- 
sons et  appartenances  dudit  Antoine,  ni  même  d'en 
rien  exiger.  Antoine  du  Chaylard  fit  son  testament  le 
20  février  1589,  en  faveur  de  noble  Jean,  son  fils,  qui 
suit  : 

V.  Noble  Jean  du  Chaylard,  IIe.  du  nom,  seigneur 
de  Laquerie,  épousa,  par  contrat  du  premier  juin  1579, 
Jeanne  du  Chaylard,  sa  cousine,  qui  testa,  le  19  avril 
i63i,  en  faveur  de  noble  Jean  du  Chaylard,  son  fils, 
fille  de  feu  noble  Antoine  du  Chaylard,  seigneur  dudit 
lieu,  et  de  N...  de  Verbays.  Il  avait  passé,  conjointe- 
ment avec  ladite  Jeanne  du  Chaylard  ,  le  3 1  mai  de  la 
même  année,  une  transaction  avec  François  Chappon, 
juge  de  Montignac-le-Comte.  De  son  mariage  son  issus  : 

i°.  Antoine  du  Chaylard  ; 

20.   Elit,   dont  l'article   suit; 

3°.  Jean  du  Chaylard,  qui  transigea,  en  1622,  avec 
Jeanne  du  Chaylard,  sa  mère,  sur  des  biens  pos- 
sédés par  indivis. 

VI.  Elie  du  Chaylard,  IIe.  du.  nom,  seigneur  de 
Laquerie,  épousa,  en  1622,  Hélène  de  Roy  ère,  dont 
est  issu  : 

VII.  Jean  du  Chaylard,  IIIe.  du  nom,  seigneur  de 
Laquerie  et  de  la  Fleunie ,  dont  son  père  avait  rendu 
hommage  au  Roi,  en  i635  ,  marié  avec  Gabrielle  de 
Lassaigne.   Leurs  enfants  furent: 

i°.  Silvain  du  Chaylard,  tué  au  service; 

2°.  Antoine  du  Chaylard,  mort  des  suites  des  bles- 
sures qu'il  reçut  à  Tannée  ; 

3°.  Jean,  dont  l'article  suit; 

4°.  Marguerite  du  Chaylard  de  Laquerie,  qui  fit  son 
testament  le  26  novembre   1701. 


DU  CHAYLARD  DE  LAQUERIE.  l5g 

VIII.  Jean  du  Chaylard,  IVe  du  nom,  seigneur  de 
Laquerie ,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse ,  conjointe- 
ment avec  Silvain  et  Antoine  du  Chaylard  ,  ses  frères , 
par  ordonnance  de  M.  Pelot,  intendant  de  Guienne,  du 
10  juin  1667.  Il  épousa,  le  17  janvier  1680,  Marie  de 
Vins  de  la  Fleunie  et  de  Monteton,  dont  sont  issus: 

i°.  Joseph,  dont  l'article  suit; 

20.   Henri  du  Chaylard  de  Laquerie,  tué  au  service, 

étant  major  du  régiment  d'Anjou; 
3°.  Jean    du    Chaylard,     marié    avec   demoiselle   de 
Vayres  de  la  Coudonie,  dont  il  eut  : 
a.  N....  du  Chaylard  de   Laquerie',   tué  au  ser- 
vice ; 

bm  S*"*  ?U  ^ay!ar,d'  {morts  sans  postérité; 

c.  N....   du   Chaylard,  (  r 

d.  Jeanne  du  Chaylard  de  Laquerie,  morte 
veuve  de  Jean  du  Chaylard  de  la  Fleunie , 
son  cousin. 

IX.  Joseph  du  Chaylard  de  Laquerie,  quitta  le 
service  de  bonne  heure,  et  s'allia,  par  contrat  du  premier 
mars  1699,  avec  Marguerite  de  Vivans,  d'une  famille 
distinguée  par  ses  services  militaires  et  son  ancienneté, 
qui  a  fourni  plusieurs  officiers  généraux  et  supérieurs , 
morts  au  champ  d'honneur.  De  ce  mariage  sont  nés: 

i°.  Guy,  dont  l'article  suit  ; 

20.  H  enri  d  Chaylard ,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  îiitaire  de  Saint- Louis,  lieutenant-colonel, 
nommé  par  la  cour  pour  faire  partie  de  l'expédi- 
tion de  Terre-Neuve,  où  il  périt  couvert  de  bles- 
sures ; 

3°.  Jean  du  Chaylard  de  la  Fleunie^  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis  ,  blessé 
au  siège  de  Prague.  Il  quitta  le  service  par  suite 
de  ses  blessures; 

40.  Isaac-Gabriel  du  Chaylard,  qui  quitta  le  service 
par  suite  de  la  réforme  ; 

5°.  Trois  filles,  dont  une  fut  mariée  au  seigneur  de 
Cottets  de  Chanloubet. 

X.  Guy  du  Chaylard,  épousa,  le  24  mars  1734, 
demoiselle  Marquaize  du  Bois*  du  Frêne  de  Libersac, 
élevée  à  Saint-Cyr,  dont  le  frère ,  lieutenant- colonel  au 


IÔO        DU  CHAYLARD  de  laquerie. 

régiment  de  Normandie,  est  mort  sans  laisser  d'enfants. 
Ceux  de  Guy  furent  : 

i°.    François,  dont  l'article  suit; 

2°.  Jean,  qui  fonde  la  seconde  branche ,  rapportée 
ci-après  ; 

3°.  Isaac- Gabriel  du  Chaylard ,  qui  embrassa  l'état 
ecclésiastique  ; 

4°.    Marie  du  Chaylard  ; 

5°.    Elisabeth   du  Chaylard  ; 

6°.    Marguerite  du  Chaylard. 

XI.  François  du  Chaylard  de  la  Fleunie,  ayant 
quitté  le  service  par  suite  de  réforme,  en  1748,  épousa: 
i°.  le  17  juin  1755,  demoiselle  Claire  d'Amelin  de  la 
Sarretie;   20.  Anne  de  la  Coste.   Ses  enfants  furent  : 

Du  premier   lit  : 

i°.  Marie  du  Chaylard; 

20.  Claire  du  Chaylard,  morte  jeune; 

Du  second  lit  : 

3°.    Elie,  dont  l'article  suit  ; 

40.    Elie,  le  jeune,  tué  en  Espagne; 

5°.   Jean,    nommé    élève    à    l'école    royale   militaire , 

mort  jeune  ; 
6°.   Autre  Jean  du   Chaylard,  marié  avec  Rosalie  de 

Moulinard  ; 
70.   Autre  Jean    du  Chaylard  ,    à    présent  lieutenant 

de  gendarmerie  ; 
8°.   Jeanne  -  Félicité  du   Chaylard ,   mariée  à   Pierre 

Binet  de  Vaudremont,  dont  un  fils  et  une  fille. 

XII.  Elie  du  Chaylard  de  la  Fleunie,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis ,  capitaine  de 
cavalerie,   a   servi    avec  distinction  pendant  l'émigration. 

seconde    branche. 

XI.  Jean  du  Chaylard  de  la  Salle  ,  Ve.  du  nom , 
second  fils  de  Guy  du  Chaylard,  se  retira  du  service,  par 
suite  de  la  réforme,  et  s'allia  :  10.  avec  Marguerite  de  Se- 
naillac  de  Vialars  ;  20.  avec  Jeanne  du  Chaylard  de  Laque - 
rie,  sa  cousine.  Ses  enfants  furent  : 


TAMISIER.  î6l 

i°.   Jean,   dont  l'article   suit  ; 

2°.   Jeanne-Rosalie   du   Chaylard,   mariée; 

3°.  Elisabeth  du  Chaylard ,  élevée  à  Saint  -  Cyr, 
morte  épouse  de  Jean -Baptiste  d'Abzac  de  Trévis, 
dont  le  fils  aîné  sert  actuellement  dans  les  gardes- 
du-  corps  du  Roi ,  compagnie  de  Gramont. 

XII.  Jean  du  Chaylard  de  la  Salle,  VIe  du  nom, 
marié  en   1806,  est  père  de  plusieurs  enfants. 

La  famille  du  Chaylard,  justement  considérée  dans  sa 
province,  tient,  par  ses  alliances,  aux  anciennes  familles 
du  Périgord,  et  se  trouve  alliée  collatéralement  aux  mai- 
sons de  Jaucourt,  de  Flammarens,  des  Vigier,  etc.,  etc.. 

Armes  :  d'azur,  à  deux  tours  rangées  d'argent,  maçon- 
nées de  sable  ;  en  cœur,  un  vol  d'émérillon  d'or.  Cou- 
ronne de  comte.   Supports  :   deux  lions  assis. 


TAMISIER,  famille  qui  se  dit  originaire  de  Savoie, 
divisée  en  plusieurs  branches,  dont  la  première  fait  sa 
demeure  dans  le  lieu  de  son  origine;  la  seconde  est 
établie  en  Bresse,  et  la  troisième  en  Provence.  Dans 
les  archives  du  roi,  à  Aix,  registre  Papirus,  fol.  44, 
on  trouve  les  lettres  de  réhabilitation  de  noblesse, 
accordées  à  Charles  Tamisier,  le  22   septembre    1723. 

La  filiation  qu'on  trouve  dans  ces  lettres  remonte 
jusques  à  : 

I.  Pierre  Tamisier,  qui  vivait  en  i5io,  dans  la 
baronnie  de  Roussillon ,  diocèse  d'Apt ,  lequel  eut  de 
sa  femme ,  dont  les  noms  me  sont  inconnus ,  entre 
autres  enfants  : 

i°.   Pons  Tamisier,    officier   d'infanterie,   mort   sans 

enfants  ; 
20.   Guillaume,   dont  l'article  suit. 

II.  Guillaume  Tamisier  fut  père  de  Pons,  dont  nous 
allons  parler. 

III.  Pons     Tamisier     épousa      demoiselle     Anne     de 
i3.  11 


IÔ2  TAMISIER. 

Bernardy,  des  seigneurs  de  Sigoyer-Malpoil,  de  laquelle 
il  laissa,  entre   autres  enfants  : 

i°.   Mathieu,  qui  suit; 

2°.  Une  fille  mariée  à  Antoine  de  Beaumont,  de 
la  ville  d'Aix. 

IV.  Mathieu  Tamisier  fut  marié  deux  fois;  il  eut  de 
Catherine  Isoard  de  Chenerilles,  sa  seconde  femme: 

i°.   Esprit,  qui  suit; 

2°.  Elzéar-Étienne  Tamisier,  )  dont     on     ignore     la 

3°.  Jean  Tamisier,  j      destinée. 

V.  Esprit  Tamisikr  se  maria  avec  Claudine  Sil- 
vestre ,  du  lieu  de  Saint  -  Savourin.  De  ce  mariage 
naquit  : 

VI.  Charles  Tamisier,  qui  eut  de  sa  femme,  dont 
je  n'ai  pas  eu  connaissance  des  noms  : 

i°.   Charles,   dont  l'article  suit; 

2°.   Jean-Antoine,  mentionné  ci-après. 

VII.  Charles  Tamisier,  Ile  du  nom,  conseiller  du 
roi,  et  substitut  au  parlement  d'Aix,  obtint  les  lettres 
ci-dessus  mentionnées.  Il  s'allia,  en  1705,  avec  Honoré 
de  l'Ordonné,  de   laquelle  il   eut  : 

i°.    Laurent-Charles  Tamisier; 

2°.  Laurent  Ignace ,  prieur  de  Saint  -  Remy  en 
Champagne ,  légataire  universel  d'Alexandre  Ta- 
misier, son  grand  oncle ,  mort  en  1754 ,  abbé 
commandataire  d'Huyson  ,  ordre  de  Saint- 
Benoît; 

3°.  François  -  Xavier  Tamissier ,  officier  dans  le 
régiment  de  dragons  de  Septimanie. 

VIII.  Jean-Antoine  Tamisier,  fils  puîné  de  Charles  I, 
épousa,  en  1714,  Thérèse  de  Monnier,  fille  de  Jean, 
seigneur  du  Revest,  et  de  Madelaine  Mathieu,  duquel 
mariage  est  issu  : 

IX.  Jean  -  Charles  de  Tamisier,  marié,  en  1743, 
avec  Blanche  -  Thérèse  de  Belliard ,  de  laquelle  il  a  eu 
postérité. 

Ces  branches  portent  pour  Armes  :  coupé  :  au    1 ,  d'or, 


DE    COURTARVEL.  l63 

à  la  rose  de  gueules;  au  2,  de  gueules,  au  crible  d'or, 
à  la  fasce  d'azur,  chargée  de  trois  étoiles  d'argent,  bro- 
chante sur  le  tout. 

Il  existe  encore  une  branche  de  cette  famille  à  Lons- 
le-Saunier  (Franche-Comté),  prenant  le  surnom  de 
Bard,  désignant  un  ancien  fief,  qu'elle  possède  encore; 
cette  branche  provient  aussi  d'un  Pierre  Tamisier  de 
Saint-Agnès ,  qui  fut  nommé  par  lettres ,  datées  de 
Malines,  le  20  juin  1527,  avec  droits  et  prérogative 
secrétaire  de  l'archiduchesse  d'Autriche  Marguerite, 
comtesse  de  Bourgogne  :  son  frère,  Otherim , 
était  officier  de  cette  princesse  ;  son  neveu  était  auteur 
et  poète,  président  en  l'élection  du  Maçonnais ,  décédé 
le  4  janvier  1591.  Enfin  cette  branche  a  perdu  partie 
de  ses  titres  et  papiers,  par  suite  des  guerres  des  16  et 
i7«  siècles;  les  lieux  qu'elle  habite  ayant  été  ravagés 
et  incendiés. 

Cette  branche  porte  pour  Armes  :  d'azur,  à  la  rose 
d'argent,  accompagnée  de  trois  étoiles  du  même.  Cou- 
ronne de  vicomte. 


COURTARVEL ,      quelquefois      COURTALVERT  ; 

maison  d'ancienne  chevalerie,  l'une  des  plus  distinguées 
de  la  province  du  Maine,  par  une  origine  immémo- 
riale, par  une  longue  suite  d'importants  services  mili- 
taires ,  et  par  un  grand  nombre  d'illustres  alliances  ; 
enfin  par  une  noblesse  constamment  pure,  sous  tous' 
les  rapports.  Elle  paraît  tenir  son  nom  de  la  châtellenie 
de  Courtarvel ,  située  près  Sillé  -  le  -  Guillaume  ,  en 
l'élection  du  Mans,  et  déjà  reconnue  pour  son  berceau, 
dès  le  XIIIe  siècle;  si  toutefois  elle  ne  lui  a  pas 
donné  le  sien,  comme  le  persuade  une  antique  tradition, 
qui,  autorisée  par  la  dénomination  latine  du  château 
(Ciiria  Ruellï),  veut  qu'un  patrice  romain,  Ruellus, 
prêteur  ou  gouverneur  de  ces  contrées,  en  ait  été  le 
fondateur,  ainsi  que  la  souche  de  la  lignée  actuelle  de 
ses  premiers  seigneurs,  laquelle  en  a  conservé  la  posses- 
sion jusqu'en  1755,  qu'il  a  été  porté  chez  messieurs 
de    Dreux-Brézé,  par    la    sœur   aînée   du    dernier    mâle 


164  DE    COURTARVEL. 

de  la  branche  des  Courtarvel ,  marquis  de  Pézé.  A  la 
surabondance  des  titres  qui  justifient  rigoureusement  sa 
filiation,  depuis  environ  600  ans,  se  joignent  plusieurs 
monuments ,  dont  la  vétusté  correspond  à  l'opinion 
émise  sur  son  issue  primitive  ;  entr'autres,  ceux  de  ses 
armoiries,  gravées  sur  la  pierre,  en  divers  lieux,  notam- 
ment à  la  voûte  de  l'église  du  Mont -Saint -Jean , 
paroisse  de  la  châtellenie  de  Courtarvel,  de  laquelle  ses 
chefs  étaient  patrons  et  collateurs,  et  aux  places  émi- 
nentes  de  fabriques,  dont  l'architecture  atteste  une 
date  voisine  de  celles  où  s'établit  l'héréditarité  des  fiefs, 
des  noms  et  des  armes. 

Parmi  plusieurs  personnages,  qu'il  n'a  point  encore 
été  possible  de  rattacher  suffisamment  aux  degrés  qui 
vont  suivre,  on  distingue,  dans  la  preuve  de  1781  pour 
les  honneurs  de  la  cour  : 

«  Jourdain  ,4e  Courtarvel ,  chevalier ,  sénéchal  de 
»  Sillé  -  le  -  Guillaume  ,  mentionné  dans  une  charte 
»  de  l'abbaye  de  Champagne  de  i2o3,  lequel  y  fit  une 
»  donation ,  et  eut ,  entr'autres  enfants ,  GeorTroi  de 
»  Courtarvel,  chevalier,  bienfaiteur  de  la  même  abbaye, 
»  en  1229,  1236  et  1253,  et  père  de  Raoul  de  Cour- 
»  tarvel ,  aussi  chevalier  et  bienfaiteur  de  la  même 
»   abbaye  en    1280. 

»  Guillaume  de  Courtarvel,  mort  en  1346,  père  d'un 
»  fils  nommé  Jean  de  Courtarvel.  Ce  Guillaume,  peut- 
»  être  le  même,  qu'un  sujet  de  mêmes  nom  et  surnom 
»  de  la  châtellenie  de  Sillé-le-Guillaume,  qui  fut,  en 
»  i3oi,  député  de  la  noblesse  du  Maine  et  de  l'Anjou, 
»  pour  soutenir  ses  droits,  au  sujet  d'un  aide  demandé 
»  par  Charles  de  France,  comte  de  Valois,  pour  le 
»  mariage  de  sa  fille.    » 

Quelqu'apparente  que  soit  la  connexité  de  ces  indi- 
vidus, et  sur-tout  de  Jourdain,  avec  ceux  qui  forment 
les  premiers  degrés  de  la  filiation  ci-après  ,  on  ne  s'est 
pas  cru  permis  de  les  y  joindre;  de  suppléer  par  des 
inductions  à  une  preuve  sévèrement  articulée  ;  et  l'on 
se  borne  à  partir  de   : 

I.  Geoffroi  de  Courtarvel,  chevalier,  vivant  en 
1256,  que  la  coïncidence  des  noms,  de  date  et  de  lieu 
autorise  à  présumer  fils  du  Jourdain  ci-dessus,  et  qui  avait 
épousé  Jeanne  d'Aulsi,   dont  il  eut,   entr'autres  enfants  : 


DE    COURTARVEL.  l65 

II.  Geoffroi  II  de  Courtarvel  ,  chevalier  banneret 
sous  le  règne  de  Philippe-le- Hardi.  Il  épousa,  en  1278, 
Marie  d'Assigné  (1)  ,  tille  du  baron  de-  Sillé-le-Guil- 
laume,    qui  le  rendit  père  de    : 

III.  André  de  Courtarvel  ,  chevalier ,  marié ,  en 
i3oi,   avec   Yolande  de  la  Voue  (2),  dont  naquirent: 

i°.   Pierre,   qui  suiL; 

20.   et    3°.    Renaud    et    René,    de    qui    le    sort    est 
inconnu. 

IV.  Pierre  de  Courtarvel,  chevalier,  'seigneur  de 
Courtarvel,  eut  deux  femmes;  i°.  Susanne  d'An- 
gennes  (3) ,  qui  ne  lui  laissa  que  deux  filles ,  dont  le 
nom  et  le  sort  sont  ignorés;  20  Antoinette  du  Bel- 
lai    (4),   qui  donna  le  jour  à   : 

V.  Foulques  de  Courtarvel,  chevalier,  seigneur 
de  Courtarvel,  lequel  était  mort  avant  1403,  et  avait 
épousé,  en  i3yy ,  Jeanne  de  la  Lucassière,  vraisembla- 
blement héritière,  qui  lui  porta  en  dot  la  terre  de 
ce  nom ,  passée ,  avec  celle  de  Courtarvel  ,  dans  la 
maison  de   Dreux-Brézé.    De  ce  mariage  vinrent  : 

i°.   Foulques,   qui  suit  ; 
2e.   Jean,   ecclésiastique  ; 

3°.  et  4°.   Guillaume  et  Jeanne,  desquels  on  ignore 
la  destinée. 


(1)  Assigné,  ou  mieux  Acigné  :  maison  d'ancienne  cheva- 
lerie, très  -  distinguée ,  et  répandue  dans  le  Maine,  l'Anjou  et 
la  Bretagne  :  d'hermine,  à  la  fasce  de  gueules,  depuis  chargée 
de  trois  fleurs  de  lys  d'or. 

(2)  La  Voue ,  la  Vove  :  très -ancienne  maison  du  Maine ,  où 
est  située  la  terre  de  ce  nom.  Voye%  une  autre  alliance,  au  de- 
gré XI,  des  seigneurs  de  Pézé. 

(3)  Angennes  :  maison  ancienne  et  illustre  du  pays  Chartrain  , 
dont  la  branche  aînée,  dite  des  seigneurs  de  Rambouillet,  s'est 
fondue  dans  la  maison  de  Saint -Maure,  au  dix -septième  siècle, 
par  le  mariage  de  la  célèbre  Julie  (  mademoiselle  de  Rambouil- 
let), avec  l'austère  duc  de  Montausier. 

(4)  Du  Bellai  :  maison  illustre  de  l'Anjou  ,  aussi  célèbre  dans 
l'Histoire  générale  de  la  France,  que  dans  les  fastes  de  sa  no- 
blesse. 


l66  DE    COURTARVEL. 

VI.  Foulques  II  de  Courtarvel  ,  chevalier ,  sei- 
gneur dudit  lieu,  de  la  Lucassière,  de  la  Sillent,  etc., 
servait,  dès  1392,  en  qualité  d'écuyer,  dans  la  com- 
pagnie de  Jean  de  Neuville  ;  il  en  commandait  une,  en 
141 5  ,  formée  de  neuf  écuyers  ,  suivant  quittance 
scellée  de  ses  armes  ,  qui  étaient  un  sautoir  ,  cantonné 
de  seize  losanges.  En  141 8,  il  était  capitaine  (gou- 
verneur) de  Beaumont- le- Vicomte.  C'est  à  cette 
époque  que  la  France  était  livrée  à  tous  les  maux  d'une 
guerre,  à  la  fois  intestine  et  étrangère  ;  Foulques  de 
Courtarvel  s'illustra  par  la  valeur  et  la  fidélité  avec 
lesquelles  il  soutint  la  cause  du  légitime  souverain;  c'est 
ce  qu'attestent  des  lettres  à  lui  écrites  par  le  dauphin 
même,  en  1420,  et  «  contenant  (dit  la  preuve  de 
»  1781),  l'éloge  le  plus  flatteur  de  sa  conduite  ;  »  let- 
»  très,  dont  les  originaux  sont  encore  aujourd'hui  au 
»  pouvoir  de  ses  descendants  ».  Il  fut  tué,  le  22  mars 
1421,  à  la  bataille  de  Baugé,  au  gain  de  laquelle  il 
avait  puissamment  contribué.  Du  mariage  qu'il  avait 
contracté,  le  27  janvier  1406,  avec  damoiselle  Jeanne 
de  Boiscornu,  fille  de  Jean,  écuyer,  seigneur  d'Estissé, 
d'une  famille  ancienne  du  Maine,  et  dès -lors  alliée 
aux  meilleures   maisons,  il  laissa  : 

i°.   Foulques,   qui   suit  ; 

20.  Jeanne,  mariée  à  Jean,  dit  Groignet  de 
Vassé  (1),  seigneur  dudit  lieu  et  de  Sourches- 
le-Vayer,  dont  postérité  subsistante,  en  ligne 
masculine ,  dans  messieurs  les  vidâmes ,  de 
Vassé  ;  et  en  ligne  féminine,  dans  l'issue  des 
demoiselles  de  cette  lignée ,  mariées  aux  du 
Bouchet-de-Sourches,  et  dans  d'autres  maisons, 
qui  donnent  les  plus  brillantes   affinités. 

VII.  Foulques  III  de  Courtarvel,  chevalier,  sei- 
gneur   dudit    lieu,  de    la    Lucassière,   etc.,     écuyer    de 


(1)  Vassé,  vidame  du  Mans  :  maison  non  moins  illustrée 
par  son  ancienneté ,  ses  emplois  ,  ses  dignités  et  ses  services, 
que  par  ses  alliances,  parmi  lesquelles  on  distingue,  depuis  cette 
date,  celles  de  Gondi,  ducs  de  Retz;  de  Lusignan-Saint-Gelais  ; 
de  Crevant,  ducs  d'Humières;  de  la  Châtre,  comtes  de  Nançay  ; 
de  Béringhen ,  chevaliers  du  Saint  -  Esprit ,  etc.  Voye\  le  de- 
gré XIV. 


DE    COURTARVEL,  I  67 

René  de  Valois  ,  duc  d'Alençon ,  et  enseigne  de  la 
compagnie  d'hommes  d'armes  de  ce  prince  du  sang 
royal,  partagea  avec  sa  sœur,  en  1443,  et  avec  ses 
enfants,  en  1492  :  ses  enfants,  issus  de  son  mariage  avec 
Catherine  d'Arquene,  de  maison  distinguée,  sous  tous  les 
rapports,   furent  : 

i°.  Ambroise,  qui  forme  le  degré  suivant  ; 
20.  Jean    de    Courtarvel,     qui    épousa  Catherine   de 
la  Tour  (1),    de    laquelle    il    paraît    n'être    point 
issu  de  postérité  ; 
3e.  Etienne,    voué  à  l'état  ecclésiastique  ; 
40.    5°.    6°.   Jeanne ,    Prégente  et    Isabeau ,    dont   le 

sort,  est  inconnu  ; 
5°.  Guillemette,  femme  de  noble  personne  Pierre 
Rabinard,  et  mère  d'une  fille,  Catherine  Rabi- 
nard ,  mariée  à  François  de  Hercé,  écuyer , 
seigneur  de  la  Haie- Peau-de- Loup,  dont  la  pos- 
térité subsiste,  par  mâles,  à  Maïenne,  où  elle 
tient  un  rang  distingué,  depuis  le  XVe  siècle, 
au  moins  ;  et  par  femmes  ,  dans  les  maisons  de 
Huchet-du-Plessis-Cintré,  et  de  Servaude  de  la 
Ville-ès-Cerfs ,  en  Bretagne,  de  des  Loges,  au 
Maine,    etc. 

A  ce  degré  paraît  appartenir  Guillaume  de  Cour- 
tarvel ,  chevalier ,  seigneur  de  Monter estin ,  maître 
d'hôtel  du  duc  d'Alençon,  marié,  vers  1495,  avec 
Françoise  Essirârd,  veuve,  sans  enfants,  i°.  de  Michel 
de  Froulai,  chevalier,  seigneur  dudit  lieu,  qu'elle  avait 
épousé  en  1489,  fils  de  Guillaume  III,  chevalier, 
seigneur  de  Monflaus  et  de  Gastines,  tué  à  la  bataille 
de  Castillon,  en  1453,  et  de  Marguerite  le  Séneschal 
de  Kercado  ;  20.  de  Richard  de  Flesques,  chevalier, 
qu'elle  avait  épousé,  le  5  juin  1494;  fille  et  héritière 
de  Guyon  Essirârd,  chevalier,  seigneur  de  la  Palu, 
aussi  maître  d'hôtel  du  même  duc  d'Alençon,  et  capi- 
taine  des  archers  de  sa   garde,    gouverneur  de  plusieurs 


(1)  Vraisemblablement  de  la  Tour,  en  Anjou  ;  !  maison  très- 
ancienne  ,  qui  portait  :  de  gueules ,  à  la  fasce  crénelée  de  trois 
pièces  et  deux  demies  d'or,  maçonnée  de  trois  traits  de  sable. 


l68  DE    COURTARVEL. 

places  en  Bretagne,  et  de  Catherine  de  Milet.  Elle 
prédécéda  ce  troisième  époux,  et  lui  laissa  deux  enfants 
mineurs  : 

i°.    Guyon  de  Courtarvel,   cru    mort    sans    alliance; 

2°.  Françoise  de  Courtarvel,  mariée  le  4  mai  1 5 1 3, 
de  l'aveu  dudit  Guillaume  son  père,  tuteur  d'elle 
et  dudit  Guyon,  son  frère  germain,  en  vertu 
d'avis  de  parents,  du  23  avril  précédent,  à 
François  Achard,  chevalier,  seigneur  de  Saint- 
Auvieu,  le  Perthus- Achard,  le  fief  d'Achard- 
en-Signé,  la  Corbellière ,  le  Pas  de  la  Vente, 
la  Roche,  etc.,  à  qui  elle  porta  les  terres  de  Bon- 
vouloir,  Loyauté,  la  Palu,  les  Haies  de  Lucé, 
etc.,  et  dont  sont  issus  messieurs  Achard  de  Bon- 
vouloir,  par  qui  ont  été  communiquées  les  pièces 
originales,  sur  lesquelles  est  fondée  la  restitution 
de  ce  Rameau,  omis  par  tout  ailleurs.  V.  degré  X, 
ci-après,  note   1. 

VIII.  Ambroise  de  Courtarvel,  chevalier,  seigneur 
dudit  lieu,  de  la  Lucassière,  Saint-Germain,  Mont- 
crestin,  la  Roussière,  la  Paillerie,  etc.,  partagea  avec 
ses  frère  et  sœurs,  en  1492  ;  fut  enseigne  de  la  com- 
pagnie d'ordonnance  du  maréchal  de  Baudricourt, 
en  1499;  restaura  l'église  du  Mont-Saint-Jean,  et  as- 
sista, en  i5i6,  au  mariage  de  son  fils  aîné.  Il  avait  épousé, 
en  1480,  Anne  de  Pézé,  dame  dudit  lieu  et  du  Bouchet, 
fille  et  principale  héritière  de  Jean ,  écuyer,  seigneur 
desdits  lieux,  de  Boisgencif,  etc.,  dans  le  Maine,  où  ce 
nom  jouissait  de  la  plus  haute  considération ,  et  de 
Guyonne  de  Champagne  (1).  Elle  porta  dans  la  maison 


(1)  D'autres  ont  dit:  «  et  de  N...  de  Fresne  »  ;  mais  la  preuve 
de  1781  dit  :  «  et  de  Guyonne  de  Champagne  »  ;  leçon  qui  est  sans 
réplique,  en  l'absence  de  pièces  contradictoires.  Guyonne  était 
fille  de  Jean  de  Champagne,  chevalier,  seigneur  de  la  Mon- 
tagne ,  chambellan  de  Pierre  II ,  duc  de  Bretagne ,  à  la  cour 
duquel  il  fut  Roi  de  la  fàve.  le  jour  de  l'Epiphanie,  premier  de 
l'an  1447,  et  Je  Jeanne  de  Grazay.  Elle  fut  dotée  des  seigneu- 
ries de  Ménil  et  de  Charbonnières,  en  Anjou.  Sa  maison,  dès 
long -temps  illustre  en  Bretagne,  est  alliée  directement  aux  Ven- 
dôme et  aux  Beauvau  ,  et ,  par  ceux  -  ci ,  à  celle  de  France  et 
autres    maisons    souveraines;    sa    branche    est    fondue    dans    l'an- 


DE    COURTARVEL.  I  69 

de  son  mari  la  terre  de  Pézé,  alors  titrée  baronnie,  et 
depuis  érigée  en  marquisat,  comme  on  le  verra  au  de- 
gré XIII,  ci-après.  Les  enfants  issus  de  ce  mariage 
furent  : 

i°.  Foulques,  qui  suit  : 

20.  Jacques  de  Courtarvel,  écuyer,  seigneur  de  la 
Paillerie,  qui  fut  père  d'autre  Jacques  de  Cour- 
tarvel, lequel  eut  pour  fils  Charles  de  Courtarvel, 
écuyer,  seigneur  de  Montcrestin  et  de  Chau  vigne, 
que  l'Histoire  du  Maine,  t.  Ixp,  245,  et  V Histoire 
de  Malte,  disent  avoir  eu  de  Catherine,  ou  Ma- 
thurine  de  la  Rouaudière,  son  épouse,  fille  de 
Jean  de  la  Rouaudière,  seigneur  de  Champsivré, 
et  de  Renée  de  Montesson,  trois  filles,  qui,  toutes, 
ont  laissé  postérité  de  leurs  maris,  savoir  :  —  a. 
Suzanne,  de  François  du  Bois,  IIe  du  nom,  che- 
valier, seigneur  dudit  lieu,  d'Estival,  la  Ferrière, 
Maquillé,  etc.,  député  de  la  noblesse  du  Maine 
aux  états  de  Blois,  dont  la  filiation  chevaleresque 
remontait  à  l'an  i2  5o,  et  dont  les  descendants 
présentent  les  alliances  de  Couterne,  de  Chauvi- 
gné,  de  Poisieu,  de  la  Dufferie  (1),  etc.  —  b.  Louise, 


cienne  maison  de  Bouan,  dont  l'héritière  a  passé  dans  celle  de 
Hay,  dont  l'origine  se  confond  avec  celle  des  premiers  princes 
de  l'Ecosse,  et  dont  plusieurs  individus  sont  cités  dans  l'his- 
toire, pour  leurs  hauts  faits  et  leur  grand  caractère,  entr'autres, 
chez  les  Français ,  Paul  Hay  -  du  -  Châtelet ,  sous  le  règne  de 
Louis  XIII. 

(1)  La  Dufferie  :  branche  de  la  maison  de  Baglion ,  dont 
l'auteur,  en  s'établissant  dans  le  Maine ,  par  son  mariage  avec 
Catherine  de  la  Dufferie,  vers  i5o2  ,  quitta  son  nom,  et  prit 
celui  de  son  épouse ,  par  complaisance  pour  elle  ;  leurs  descen- 
dants n'ont  rectifié  qu'au  dix -huitième  siècle  cet  abus,  dont 
il  est  quantité  d'exemples  au  quinzième  et  au  seizième.  Les 
Baglion  de  France,  partis  tous  de  Lyon,  où  se  sont  maintenus 
les  aînés,  marquis  de  la  Salle,  sont  originaires  d'Italie,  où  ils 
ont  donné  des  souverains  à  Pérouse,  dans  le  temps  où  l'esprit 
de  faction  divisait  en  une  foule  de  petits  Etats  cette  belle  partie 
de  l'Europe.  Messieurs  de  la  Salle ,  toujours  très  -  bien  alliés  , 
avait  pour  chef,  en  1733,  Pierre  -  François  de  Baglion,  ma- 
rié, le  10  juin,  à  mademoiselle  d'Allonville,  héritière  de  Lou- 
ville  ,    dont    une    fille  ,    Françoise  -  Sophie  -  Scholastique     de     Ba- 


170  DE    COURTARVEL. 

de  Léon  Gibot,  écuyer,  seigneur  de  la  Carre- 
lière,  de  Perrinière  et  de  Moulin-Vieux,  qui 
l'avait  épousé,  le  9  août  i583.  Il  en  eut  Michel 
Gibot,  seigneur  des  mêmes  lieux,  père  de  Claude 
Gibot  de  la  Perrinière,  reçu  chevalier  de  Malte,  le 
i5  septembre  i632. —  c.  Françoise,  du  frère  du 
précédent,  Guillaume  Gibot,  écuyer,  seigneur  de 
la  Buissonnière,  à  qui  elle  s'était  unie  par  contrat 
du  25  avril  i588.  Fils  d'une  Rabinard  {Voye\  le 
degré  précédent),  ces  deux  Gibot  étaient  issus  de 
très  bons  gentilshommes  de  l'Anjou,  dès  lors  reçus 
à  Malte,  et  depuis  aux  pages  du  Roi;  leurs  des- 
cendants se  sont  alliés  aux  Maridor,  aux  le  Bascle, 
aux  d'Aubigné,  etc.; 

3°.  Marguerite,  femme  de  François  Hamelin,  père, 
par  elle,  de  René  Hamelin,  écuyer,  seigneur  des 
Moulins,  du  Bois,  de  Mazay  et  de  Nazay,  en  Poi- 
tou, lequel  épousa  Jeanne  de  la  Rouveraye  de 
Bressault,  en  Anjou  ; 

4°.  Yollente,  mariée  à  Jean  Chapelain,  écuyer, 
seigneur  de  la  Tremblaye; 

5°.  Cécile,  qui,  le  12  mars  1 5 18,  épousa  Jacques 
de  Beauvilliers,  écuyer,  seigneur  du  Plessis-Saint- 
Martin,  d'une  branche,  aujourd'hui  éteinte,  -de 
la  maison  depuis  ducale  de  Beauvilliers-Saint- 
Aignan. 

L'ordre  des  tems  classe  encore  sous  ce  degré, 
ou  sous  le  précédent,  une  Christophlete  de  Cour- 
tarvel,  femme,  vers  1540,  de  noble  Paul  Chupin, 
écuyer,  seigneur  de  Marcillé,  et  mère  de  Renée 
Chupin,  mariée,  en  i56i,"à  Jean  de  Cheverue, 
chevalier,  seigneur  de  la  Haussière,  d'ancienne 
noblesse  d'Anjou,  de  Normandie  et  du  Maine, 
originaire  de  Bretagne. 

IX.    Foulques    de    Courtarvel,     IVe     du  nom,  cheva- 
lier,  et  de  Tordre  du    Roi,    baron   de  Pézé,   seigneur  de 


glîon ,  a  épousé,  le  24  janvier  1759,  Denis- Auguste  de  Beau- 
voir- Grimoard ,  comte  du  Roure ,  colonel  du  régiment  de 
Saintonge.  Messieurs  de  la  Dufîerie,  qui  tenaient  déjà  aux  prin- 
cipales maisons  de  leur  province,  se  sont  alliés,  depuis  la  date 
ci-indiquée,  aux  [Beaumanoir,  aux  du   Guesclin,  etc. 


DE    COURTARVEL.  I7I 

Courtarvel,  la  Lucassière,  St. -Germain,  Boisgencif,  etc., 
qualifié  noble  et  puissant,  ainsi  que  ses  descendants, 
capitaine  des  château  et  place  de  Ghantelle  en  Bourbon- 
nais, servit  dix  ans  dans  la  compagnie  d'hommes  d'armes 
du  duc  d'Alençon,  de  laquelle  il  était  enseigne  en  i522, 
et  avec  laquelle  il  combattit  aux  fameuses  journées  de  Ma- 
rignan  en  i5i5,  et  de  la  Bicoque  en  i522,  où  il  était 
d'avant-garde.  Il  avait  épousé,  le  19  septembre  i5i6, 
Françoise  d'Avaugour,  dame  du  Grand-Bouchet,  et  de 
Boursay,  fille  de  Pierre,  chevalier,  issu  des  ducs  de  Bre- 
tagne, seigneur  de  Courtalain,  Bois  Kuffin,  etc.,  comte 
de  Châteauvilain,  et  de  Mathurine  de  St.-Pern  ;  et  tante 
[et  non  sœur)  :  i°.  de  Jacqueline  d'Avaugour,  dame  de 
Courtalain,  d'Auron  et  de  Bois-Ruffin,  mariée,  en  1 553, 
à  Pierre,  aliàs  René  de  Montmorency,  baron  de  Fos- 
seuse,  dont  postérité  subsistante,  par  mâles,  dans  les  ducs 
de  Montmorency,  chefs  des  nom  et  armes,  ainsi  que  dans 
leurs  collatéraux;  et,  par  femmes,  dans  MM.  de  Maillé, 
la  Frezelière,  de  Broc,  etc.  :  20.  de  Catherine  d'Avau- 
gour, dame  du  Mée  et  du  Champ-Chabot,  mariée  à  Jean 
du  Plessis-Châtillon,  dont  postérité  aussi  subsistante; 
3°.  de  Perrette  d'Avaugour,  dame  de  Beaumont,  mariée 
à  Charles  d'Illiers,  des  anciens  sires  de  Vendôme,  che- 
valier, seigneur  de  Chantemelle,  dont  la  postérité  s'est 
éteinte,  en  1701,  dans  la  personne  du  marquis  de  Gié. 

La  dame  de  Courtarvel,  devenue  veuve,  convola  en 
secondes  noces  avec  un  gentilhomme  de  la  maison  de 
Veuilles,  qui  avait  été  l'un  de  ses  pages,  et  le  rendit  père 
d'une  demoiselle,  mariée  à  N....  de  Rougé  du  Plessis- 
Bellière,  dont  étaient  issus  le  feu  marquis  de  Rougé, 
lieutenant-général  des  armées  du  roi  ;  la  dernière 
duchesse  d'Elbeuf,  morte  sans  enfants,  même  de  son 
premier  époux,  le  marquis  de  Coëtanfao  ;  et  la  maré- 
chale de  Créqui,  mère  du  marquis  de  Créqui-Hémont, 
décédé  sans  postérité  en  181 3;  elle  laissait  de  son 
premier  mariage  : 

i°.  Jacques  de  Courtarvel,  qui  suit: 

20.  Pierre  de  Courtarvel,  auteur  de  la  VIP  branche, 
ci-après  ; 

3°.  Briscauit  de  Courtarvel,  dont  le  sort  est   ignoré  ; 

4°.  Françoise,  femme  de  Guillaume  de  Mégaudais, 
chevalier  et  de  l'ordre  du  roi,  seigneur  dudit 
lieu    et   de  l'Epinolière,  dont  il  ne  paraît  subsister 


I72  DE    COURTARVEL. 

que  la  postérité  féminine,  qui,  par  les  Froulai- 
Montjlaus,  les  des  Nos  et  les  Grasménil,  ajoute  à 
ces  alliances  celles  de  le  Gonidec,  de  Courteman- 
che,  de  Lévaré,  Desvaux,  de  Montreuil-la-Chaux, 
de  Jupilles,  de  Meaulne,  de  Goué,  et  autres 
maisons  titrées  du  Maine,  de  l'Anjou  et  de  la 
Bretagne. 

X.  Jacques  de  Courtarvel,  chevalier,  et  de  l'ordre 
du  roi,  baron  de  Pézé,  seigneur  de  Courtarvel,,  de 
Saint- Remy ,  la  Lucassière,  Saint-Germain,  Boursay, 
etc.,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  des  rois 
Charles  IX  et  Henri  III,  servit  d'abord  8  ans,  en 
qualité  d'homme  d'armes,  dans  les  compagnies  d'ordon- 
nance du  comte  du  Lude  et  du  maréchal  de  Saint- 
André  ;  dès  i553,  il  était  lieutenant  de  celle  du  sei- 
gneur de  Chantemelle  ((Milliers),  son  cousin-germain; 
il  fut  blessé  à  la  sanglante  et  désastreuse  bataille  de 
Saint-Quentin,  le  10  août  1 557  ;  fut  fait  prisonnier 
à  celle  de  Gra vélines,  le  14  juillet  1 558  (1);  et  mourut 
en  i58i,  sous  le  règne  du  cinquième  des  rois  au  service 
desquels  il  s'était  voué.  De  Susanne  de  Thouainon, 
fille  et  héritière  de  René,  écuyer  seigneur  dudit  lieu, 
du  Pont-de-Varennes,  de  la  Gaubretière,  de  Saint- 
Remy  en  Anjou,  etc.,  et  d'Isabeau  de  Rezay,  qu'il 
avait  épousée,  le  i3  juillet  1544,  il  laissa  : 

i°.  Charles,  qui  suit  : 

20.  André   de   Courtarvel,  auteur  de  la    IIe   branche; 

3°.   Pierre  de  Courtarvel,  auteur  de  la    IIIe   branche; 

40.  Jacques,  dont  le  nom  seul  est  connu; 

5°.  Louis,  chevalier  de  Malte  en  1574. 

XI.  Charles  de  Courtarvel,  chevalier,  et  de  Tordre 
du  roi,   baron   de    Pézé,   seigneur   de  Courtarvel,   la   Lu- 


(1)  Les  titres  de  la  maison  d' Achard  -  Bonvouloir,  attestent 
qu'il  y  fut  aussi  blessé ,  et  qu'à  ses  côtés  fut  tué  Richard  -  Achard 
(septième  enfant  de  François,  seigneur  de  Saint  -  Auvieu  ,  et  de 
Françoise  de  Courtarvel  -  Pézé  ),  son  cousin,  lequel  portait 
l'enseigne  de  sa  compagnie.  De  Guyon  Achard,  l'un  des  frères 
aînés  de  ce  Richard,  descend,  au  sixième  degré,  le  marquis  de 
Bonvouloir,  premier  député  de  la  noblesse  du  Côtentin  ,  aux 
Etats-généraux  de  1789.    Voye\  de^ré  VII,  ci-dessus. 


DE    COURTARVEL.  iy3 

cassière,      le      Pont-de-Varennesr      etc.,     gentilhomme 
ordinaire    de    la    chambre    du    roi    Henri  III,  lieutenant 
de  la  compagnie  d'ordonnance  du   seigneur  de   Lavardin, 
puis   commandant   à  Sillé-le-Guillaume,    pour    le   service 
du  roi    Henri  IV,  avait   épousé,    en    1 575,    Guyonne   de 
Trémigon,      fille     de     Guy,     chevalier,     seigneur     dudit 
lieu    et    de    Challonge,    d'une    maison    d'ancienne    che- 
valerie, en    Bretagne,  alliée  à  tout  ce  que  le  duché  avait 
de    grand  ;     et   de   Bonaventure    de    Bellouan,    de  mai- 
son   aussi     bretonne,     d'ancienne    chevalerie,     et     supé- 
rieurement alliée,   dame  dudit    lieu,     du     Bois-du-Loup, 
du  Val ,   et    du    Vaujouain,  à  cause    de    son    père  ;    du 
Bois    de    la    Motte,    et    de    Trémereuc,    à    cause    de    sa 
mère,   née   Goëtquen.  Cette  dame  était  veuve  de  Robert 
d'Avaugour,    chevalier,    seigneur  de    Saint- Laurent,    en 
Poitou,    de    la  Grée  et  de  Trémeur,  en    Bretagne;    gou- 
verneur du  fort  de  Belle-Isle,  en  1549;   elle    se    remaria 
avec  François  de  Montbourcher,   chevalier,    seigneur  du 
Bordage    et    de    Champigné,     de     maison     encore     l'une 
des    plus    considérables    de    la    Bretagne   et   de   l'Anjou; 
et  laissa  postérité  de  chacun   de  ces  trois   mariages  :  du 
ier   deux  filles,  entrées  dans  les  maisons  de  la  Tabarière 
et  de  la   Roche-Trebrit,  et  Jean  d'Avaugour,  qui,   d'une 
autre    Goëtquen,    n'eut    qu'un     fils,    mort    sans    enfants 
d'Urbaine  de  Maillé.    Du   3e  quelques    enfants,   qui   ont 
perpétué     le      nom     de     Montbourcher,     et     donné     de 
brillantes  alliances.  Du  second,  étaient  nés  : 
i*.  René  de  Courtarvel,  qui  suit: 
20.  Guyonne,    mariée,    le    19    août    i6o3,   à    Louis 
de    la    Voue,    chevalier,     et    de"  l'ordre    du    roi; 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre    de    S.   M. 
baron  de  la   Pierre,  dans  le   Maine,    seigneur    de 
Gatuhan,    en    Bretagne,      lequel     était    fils    d'une 
Maillé,    dont  la  rrière  était  Kerman  ;  ce   qui  donne 
les    alliances  de   Bretagne,    de     France,    de  Gou- 
laine,    de    Léon,    de  Luxembourg,  de    Rohan    et 
de    Vendôme;    et    fut    père    de    cinq    filles,    dont 
trois  mariées  dans  les  maisons  de  la  Fresnaye  (1), 
de  Talhouet  et  de  la  Haye-Dréan  ; 


(1)   Pierre    de     la    Fresnaye,     chevalier,     seigneur     dudit     lieu, 
de    la   Ville  -  Fiefs,    la    Minière  et    la    Pommerais ,    d'une  ancienne 


174  DE    COURTARVEL. 

3\  Suzanne  de  Courtarvel,  qu'épousa  Vincent 
de  Ploeuc,  baron  de  Kergorlay,  neveu  du  mari 
de  Guyonne,  sa  belle-sœur,  issu  d'une  très- 
ancienne  maison  de  Bretagne,  et  auteur  de 
messieurs  de  Kergorlay,  Lesquen,  Kerhoent,  etc.; 

4°.  Elizabeth,  aliàs  Jeanne  de  Courtarvel,  femme 
d'Emeri  de  Tournebu  (i),  des  barons  de  Livet 
et  d'Esneval. 

XII.  René  de  Courtarvel,  chevalier,  baron  de 
Pézé,  seigneur  de  Courtarvel,  la  Lucassière,  etc.,  s'allia, 
en  1620,  avec  Marie  de  Lusignan-Saint-Gelais,  fille 
d'Artus,  chevalier,  seigneur  de  Lansac ,  de  maison 
poitevine,  dont  il  serait  oiseux  de  rappeler  l'illustration, 
et  de  Françoise  de  Souvré,  fille  de  Jean,  chevalier  des 
ordres  du  Roi,  petite-fille  de  Gilles,  aussi  chevalier  des 
ordres  et  maréchal  de  France,  petite  nièce  de  Nicolas, 
comte  de  Harcourt,  grand'tante,  enfin,  de  l'héritière 
de  Souvré.  qui,  en  1679,  fut  mariée  à  un  fils  du  mi- 
nistre Louvois  et  lui  porta  le  marquisat  de  Courtenvaux, 
De  ce  mariage  vint  : 

XIII.  René  II  de  Courtarvel,  chevalier,  premier 
marquis  de  Pézé,  seigneur  de  Courtarvel,  la  Lucas- 
sière, etc.,  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi,  obtint 
l'érection  de  sa  baronnie  de  Pézé,  en  marquisat,  avec 
établissement  de  foires  et  marchés,  par  lettres  d'avril 
i656,  registrées  le  3  août  i663.  Il  avait  épousé  Jacquine 
Le  Gros ,  fille  du  sénéchal  de  Beaufort ,  en  Anjou  ; 
dont: 

i°.  Charles,  qui  suit  : 

20.  Louis -René     de     Courtarvel- Pézé,     mort     sans 

maison  de  Bretagne,  qui  porte:  d'argent,  à  trois  branches  de 
frêne  de  sinople ,  2  et  1  ,  épousa,  le  20  mai  1629,  l'aînée, 
Guyonne  de  la  Voue ,  dont  la  postérité  subsistante ,  par  mâles , 
dans  messieurs  de  la  Fresnaye ,  et  par  femmes  dans  messieurs  le 
Douarein,  Geslin  de  Pecadeuc,  de  Mellet,  etc.  Il  en  avait  reçu 
les  seigneuries  de  la  Pierre  et  de  Catuhan. 

(1)  Tournebu  :  maison  illustre  de  Normandie,  et  grande- 
ment alliée;  aussi  nommée,  dans  les  anciens  titres,  Turnbull , 
et  crue  originaire  d'Angleterre ,  où  ce  nom  est  connu  et  sub- 
siste ,  ainsi  qu'en  Normandie ,  depuis  Guillaume  le  Conquérant , 
avec  les  mêmes  armes ,  qui  sont  :  d'argent,  à  la  bande  d'azur. 
Le  savant  Turnèbe  prétendait  en  descendre. 


DE    COURTARVEL.  1^5 

enfants  cTÉléonore  de  la  Hautonnière ,  fille  de- 
Charles  ,  écuyer ,  seigneur  de  Montaudin ,  et  de 
Guyonne  de  Miniac,  qu'il  avait  épousée,  vers  1680. 
(V.  Hist.  du  Maine.) 
3<>.  Marie  -  Charlotte ,  mariée,  en  1679,  à  Pierre 
de  Faudoas  (1),  chevalier,  comte  de  Sérillac, 
capitaine  au  régiment  d'Hocquincourt ,  et  mère 
de  plusieurs  enfants ,  dont  l'aîné  ,  comte  de  Sé- 
rillac, lieutenant  du  Roi,  en  basse  Normandie,  et 
commandant  d'Avranches ,  épousa:  i°.  en  1707, 
Jeanne  du  Prat,  qui  le  rendit  père  d'une  fille, 
mariée  au  comte  de  Cely,  de  la  maison  d'Eon- 
la-Baronnie;  20.  Marie- Hervée  de  Carbonnel- 
Canisy,  qui  donna  le  jour,  entr'autres,  à  la  mar- 
quise d'Argouges-Gratot ,  et  au  marquis  de  Fau- 
doas Canisy,  qui,  pourvu  des  mêmes  charges  que 
son  père,  s'est  allié,  en  1734,  à  Marie  -  Thérèse 
de  Boran-Castilly,  dont  trois  filles ,  la  première , 
marquise  de  Courtarvel  (  V.  2e.  branche,  degré  XV), 
la  deuxième ,  marquise  de  Pierrepont ,  veuve  de 
N....  de  Clerel  -  Tocqueville  ;  la  troisième,  dame 
de  Beaurepaire  ;  et  deux  fils,  dont  l'aîné,  uni, 
en  1768,  à  Isabelle  de  Bernières,  en  a  eu  une 
fille,   comtesse  de   Kergorlay,   depuis    1787. 

XIV.  Charles  II  de  Courtarvel,  chevalier,  marquis 
de  Pézé,  seigneur  de  Courtarvel,  de  la  Lucassière,  etc., 
épousa,  avant  1678,  Marie  -  Madelaine  de  Vassan  (2), 
et  en  eut  : 


(1)  Faudoas:  maison  aussi  ancienne  qu'illustre,  originaire  de 
Guienne,  et  substituée  aux  nom  et  armes  du  fameux  Chevalier 
sans  reproche  Arnaud  -  Guilhem  de  Barbazan,  à  qui  Charles  VII 
accorda  la  faveur  unique  d'écarteler  de  France  plein ,  et  d'avoir 
son  tombeau  à  l'abbaye  royale  de  Saint  -  Denis  ,  parmi  ceux  des 
Rois.  Les  aînés  de  cette  maison,  qui  portent  :  d'azur,  à  la  croix 
d'or,  écartelé  de  Franne  plein,  se  sont  fondus  dans  celle  de 
Rochechouart-Saint-Amand,  subrogée  à  la  même  substitution. 

(2)  Vassan ,  d'ancienne  noblesse  du  Valois ,  allié  aux  Berbier- 
du  -  Metz  ,  Berulle  ,  Bullion  ,  Cabris  ,  Chazerat ,  Dauvet ,  du 
Lau  -  d'Allemans  ,  du  Saillant ,  Forget ,  Gesvres  -  Potier  ,  Lam- 
bert -  la  -  Mazardie,  la  Roche  -  Aimon,  Mascrani,  Mirabeau  -  Riqueti , 
Miromesnil  -  Hue  ,  Montfort  -  Bresseau  ,  Morel  -  de  -  Putanges  , 
Narbonne  -  Lara,  etc. 


I76  DE     COURTARVEL. 

i°.    Louis-René,   qui  suivra; 

20.  Hubert  de  Courtarvel ,  marquis  de  Pézé ,  che- 
valier (admis)  des  ordres  du  Roi  r  et  reçu  de  celui  de 
Saint-Louis ,  colonel  du  régiment  d'infanterie  de 
Sa  Majesté,  lieutenant  -  générai  de  ses  armées, 
gouverneur  des  maisons  royales  de  la  Meutte  et 
de  Madrid  ,  et  de  la  ville  de  Rennes ,  mort ,  le 
24  novembre  1734,  de  blessures  reçues  à  la  ba- 
taille de  Guastalla.  Il  était  né  en  1680,  et  entré 
page  à  la  petite  écurie,  en  1692.  Employé,  dès  le 
26  décembre  1700,  à  l'armée  d'Italie,  en  qualité 
d'aide  -  de  -  camp  du  comte  de  Tessé  ,  il  se  dis- 
tingua, en  1701,  au  combat  de  Carpi,  à  la  défaite 
des  Impériaux  ,  commandés  par  le  comte  de 
Merci ,  au  blocus  et  à  la  prise  de  Mantoue  ;  en 
1702,  à  la  déroute  du  général  TrauttmansdorrT , 
et  aux  batailles  des  Santa-Vittoria  et  de  Luzzara, 
à  la  dernière  desquelles  il  faisait  fonctions  d'aide- 
major  du  régiment  de  Bozelli,  dragons,  dont 
l'organisation  lui  était  confiée,  et  où  il  fut  fait 
capitaine,  le  25  février  1703;  en  novembre  sui- 
vant ,  il  passa  à  la  suite  du  régiment  colonel- 
général  de  la  même  arme,  fit  la  campagne  de 
1704,  et  bientôt  mis  en  pied,  fit  celles  de  la 
Moselle,  en  i;o5,  du  Rhin,  en  1706;  succes- 
sivement enseigne,  sous-lieutenant  et  aide-major 
au  régiment  des  Gardes-Françaises,  en  1707  ;  il 
combattit  à  Oudenarde ,  en  1708  ;  lieutenant, 
en  1709,  il  combattit  à  Malplaquet;  enfin,  pourvu 
d'une  compagnie,  le  12  décembre  1711,  il  fit, 
en  171 3,  les  sièges  de  Landau  et  de  Fribourg. 
Il  fut  nommé  gentilhomme  de  la  manche  du  Roi, 
le  premier  avril  17 16,  gouverneur  de  la  Meutte 
(gouvernement  créé  pour  lui),  et  colonel-lieutenant, 
inspecteur  du  régiment  du  Roi,  infanterie,  les 
10  et  16  août  171 9;  brigadier  des  armées,  et 
chevalier  de  Saint- Louis,  en  1720;  gouverneur 
de  la  ville  de  Rennes  et  du  château  de  Madrid, 
en  1722  ;  enfin  maréchal  de  camp,  le  24  avril 
1727  ;  il  fut  employé  en  cette  dernière  qualité, 
et  en  celle  de  maréchal-général-des-logis,  à  l'armée 
d'Italie,  en  1733  ;  y  servit,  la  même  année,  aux 
sièges    de    Gerra-d'Adda,  de    Pizzighitone    et    du 


DE    COURTARVEL.  I 77 

château  de  Milan;  et,  en  1734,  à  ceux  de  Ser- 
ravalle,  de  Novarre,  du  fort  d'Arona  et  de 
Tortone;  il  mérita,  en  juin,  à  la  bataille  de 
Parme ,  les  pouvoirs  de  lieutenant-général ,  qui 
lui  furent  conférés  le  premier  août,  et  reçut, 
enfin,  le  19  septembre,  à  celle  de  Guastalla,  les 
blessures  qui  l'entraînèrent  dans  la  tombe  le  qua- 
rante-cinquième jour,  et  l'empêchèrent  de  jouir 
de  la  récompense  que  le  Roi  lui  avait  accordée, 
le  19  octobre,  en  l'admettant  dans  son  ordre  du 
Saint-Esprit.  Il  avait  épousé,  le  22  novembre 
1722,  Lydie  de  Beringhen,  sœur  des  marquises 
de  Vassé  et  de  Vieuxpont-Sénecé,  et  fille  de 
Jacques-Louis,  chevalier  des  ordres  du  Roi,  son 
premier  écuyer,  etc.,  et  de  Madelaine-Elisabeth- 
Fare ,  des  ducs  d'Aumonf  ;  auteurs  d'autres  pre- 
miers écuyers,  alliés  aux  ducs  de  Noailles,  et  aux 
marquis  de  Lavardin ,  de  Courtenvaux,  de  Phe- 
lypeaux-d:Herbault,  etc.  De  cette  dame,  morte, 
en  1730,  à  l'âge  de  vingt-six  ans,  il  ne  laissa 
qu'une  ,  fille,  Louise  -  Madelaine  de  Courtarvel, 
mariée,  le  24  mai  1743,  à  Armand-Mathurin, 
marquis  de  Vassé,  vidame  du  Mans,  alors  co- 
lonel du  régiment  de  Picardie ,  dont  le  fils  a 
épousé  mademoiselle  de  Broglie,  et  donné  le  jour 
à   mesdames  de   Croix   et  de  Gramont  ; 

3°.  Henri-Hubert  de  Courtarvel,  nommé  en  1721, 
abbé  cornmandataire  de  Beaupré ,  diocèse  de 
Beauvais,  et,  en  1728,  de  Saint  -  Jean  -  d'Angély, 
diocèse  de  Saintes  ;  aumônier  du  Roi,  et  vicaire- 
général  de  Pévêché  de  Nantes,  mort  au  château 
de  Montfort,  près  le  Mans,  en  avril  1771  ,  à 
l'âge   de  quatre-vingt-onze  ans ,    six   mois  ; 

40.    N...   de  Courtarvel,   abbesse   au   Mans  ; 

5°.  N...  de  Courtarvel,  épouse  de  N....  de  la 
Vallée,   vicomte   de   Champfleur  ; 

6°.  Jacqueline  de  Courtarvel ,  épouse  de  Louis 
de  Bresseau  ,  marquis  de  Montfort  -  le  -  Rotrou  , 
dont  une  fille  unique,  mariée  au  marquis  de 
Murât,  et  mère  du  comte  de  Murât  -  Castelnau  , 
qui,  du  mariage  par  lui  contracté,  le  17  juillet 
175 il,  avec  Marie  de  Mascrani,  née  en  1737,  sa 
cousine,   par   une   Vassan,    son   aïeule,   et  fille   de 

13,  12 


I78  DE    COURTÀRVEL. 

Louis  ,  chevalier,  président  en  la  chambre  des 
comptes  de  Paris  ,  seigneur  de  Château  -  Chi- 
non,  et  de  Marie  Picot  de  Closrivier,  a  laissé  un 
fils,  officier  aux  gardes-françaises,  père  de  plu- 
sieurs enfants  vivants  ;  et  une  fille ,  épouse  du 
marquis  du  Lau-d'Allemans,  dont  postérité  mas- 
culine dans  deux  fils  \  et  féminine,  dans  madame 
de  Beaurepaire-Amelin. 

XV.  Louis- René  de  Court arvel  ,  chevalier ,  mar- 
quis de  Pézé,  seigneur  de  Courtarvelt  la  Lucassière,  etc., 
épousa  N....  Thibault-de-la- Roche-Tulon ,  veuve  du 
marquis  de   Montifault,  dont   : 

i*.  N....  de  Courtarvel,  marquis  de  Pézé,  officier, 
dès  1759,  au  régiment  du  Roi,  infanterie,  mort 
sans  postérité  ; 

2°.  Louise-Jeanne-Marie  de  Courtarvel  Pézé,  mariée, 
le  25  mai  1755,  à  Joachim  de  Dreux,  marquis 
de  Brézé,  depuis  lieutenant-général  des  armées 
du  Roi,  grand-maître  des  cérémonies  de  France, 
gouverneur  de  Loudun  et  du  Loudunois,  mort  en 
1788,   laissant   postérité   qui   subsiste; 

3°.  Henriette -Charlotte- Marie  de  Courtarvel -Pézé, 
mariée,  le  22  février  176 1  ,  à  Michel- Pierre- 
François,  comte  d'Argouges,  marquis  de  la  Cha- 
pelle-la-Reine  ,  etc.,  chevalier  de  Saint- Louis, 
lieutenant -général  des  armées  du  Roi  ;  dont  une 
fille  unique,  Henriette- Louise- Françoise,  dès  l'âge 
de  dix-sept  ans,  a  épousé,  par  contrat  du  23  janvier 
1785,  et  célébration  du  26,  Antoine-Philippe  de 
la  Trémoille,  prince  de  Talmont,  âgé  de  dix-huit 
ans,  fils  puîné  du  prince,  duc  de  la  Trémoille, 
et  d'une  princesse  de  Salm-Kirbourg,  dont  pos- 
térité. 


deuxième  branche  , 
Des  seigneurs  de  Saint-Remi,    éteinte. 


XI.  André  de  Courtarvel,  IIe.  fils  de  Jacques, 
baron  de  Pézé,  etc.,  et  de  Suzanne  de  Thouainon, 
chevalier,    seigneur    de    Saint-Remi,    etc.  ;    gentilhomme 


de  courtarvel.  i 79 

ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  épousa,  eh  i6i5, 
Gabrielle  de  Fromentières,  d'une  ancienne  maison  de 
l'Anjou,  alliée  à  celle  de  Mesnil-Simon,  et  autres  du 
premier  ordre,  fille  de  René  de  Fromentières,  écuyer, 
seigneur  de  M  elle,  de  Montigny,  etc.,  et  d'Anne  de 
Renty  de   Boutigny.   Il  en  eut   : 

i°.   Jacques,  qui  suit  ; 

2°.  André  de  Courtarvel  de  Saint-Remi,  reçu  che- 
valier de   Malte,   le  3   octobre   1618; 

3°.    Pierre,  capucin  ; 

40.  Gabrielle,  mariée,  le  25  mars  1627,  à  Charles 
de  Granges-Surgères  (1),  seigneur  de  la  Floce- 
lière, la  Garde,,  etc.  ;  dont  postérité  subsistante, 
par  mâles,  dans  les  marquis  de  Puiguion  et  de 
la  Flocelière  ;  et  par  femmes,,  dans  les  marquis 
de  Lescure,  issus  du  mariage  contracté  le  17  juin 
1765,  avec  Jeanne  de  Durfort-Civrac,  par  Louis- 
Marie-Joseph,  marquis  de  Lescure,  cornette  des 
mousquetaires  de  la  deuxième  compagnie,  petit- 
fils  d'Alphonse,  marquis  de  Lescure,  et  d'Hen- 
riette-Elisabeth de  Grange  -  Surgères ,  fille  du 
marquis  de  Puiguion  et  de  la  Flocelière,  lieu- 
tenant-général des  armées  du  Roi ,  mariés  le 
14  février  1714  ;  enfin  dans  les  diverses  alliances 
de  ces  deux  maisons  et  autres  de   leur  parenté. 

XII.  Jacques  de  Courtarvel,  chevalier,  marquis  de 
Saint-Remi,  premier  maître-d'hôtel  de  Madame,  du- 
chesse d'Orléans,  épousa,  i0.,  N...  de  Langan-Bois- 
Février,  de  noble  et  ancienne  famille  de  Bretagne, 
subsistante  dans  les  marquis  de  Bois- Février,  et  consorts, 
20.,  le  2  mars  i655,  Françoise  le  Prévost,  fille  de  Jean, 
chevalier  de  l'ordre  de  Saint  -  Lazare ,  seigneur  de  la 
Courtelaie,  la  Rivière-Breton  et  le  Plessis-au- Prévost , 
écuyer  de  la  grande  écurie  du  Roi ,  et  d'Elisabeth 
Martin  de  Maudroy;  cette  dame  était  veuve,  i\,  de 
Pierre  Besnard ,  seigneur  de  Rézay,  conseiller  au  par- 
lement de  Paris,  dont  postérité  ;  20.,  de   Laurent  de  la 

(1)  Surgères,  et  de  Granges-Surgères:  très -noble  et  très- 
ancienne  maison  du  pays  d'Aunis,  jadis  nommée  Maingot ,  et 
comtatée  la  même  sous  ces  divers  noms,  par  un  jugement  du 
duc  de  Berri,  du  21  août  1079. 


l80  DE    COURTARVEL. 

Baume-le-Blanc  (i),  chevalier,  baron  de  la  Maison- 
Fort,  seigneur  de  la  Vallière,  mestre-de-camp  de  cava- 
lerie légère,  lieutenant  de  Roi  au  gouvernement  d'Am- 
boise, 'qui  la  rendit  mère  de  deux  enfants  :  i°.  de  made- 
moiselle de  la  Vallière,  morte  carmélite,  le  6  juin  1710; 
20.  du  marquis  de  la  Vallière,  aïeul  du  dernier  duc  de 
ce  nom,  qui  l'était  de  mesdames  la  princesse  de  Tarente 
(la  Trémoille),    et   la   duchesse  de   Crussol. 

De  son  premier  mariage,  le  marquis  de  Saint-Remi, 
n'eut  qu'une  fille,  Catherine  de  Courtarvel,  dame  de 
Saint-Agii  (2),  mariée,  en  i665,  à  Germain  Texier, 
comte  d'Hautefeuille,  et  mère  du  marquis  Gabriel- 
Etienne-Louis,  lieutenant-général  des  armées,  qui,  de 
Marie  de  Rouxel-Médavy,  petite-fille  du  maréchal  de 
Grancey,  et  tante  à  la  mode  de  Bretagne,  de  la  mar- 
quise de  Putanges  (Morel),  laissa  une  fille,  Louise- 
Elisabeth,  mariée,  en  1723,  à  Benoît,  comte  de  Monchy, 
gouverneur  du  Ponthjeu,  et  mère  d'une  demoiselle,  née 
en  1750,  et  d'un  fils,  Jacques,  marié,  en  1729,  à  Marie 
de  Sorel,  fille  de  Léon,  commandeur  de  l'ordre  de 
Saint-Louis,  et    gouverneur  de  l'île   de  Saint-Domingue, 


(1)  Le  Blanc  est  le  nom  originaire  de  cette  famille  noble  du 
Berri ,  depuis  illustrée  ;  la  Baume  est  celui  d'une  terre  qu'elle 
possédait  :  l'inversion  de  ces  noms  est  devenue  patronimique  , 
depuis  le  commencement  du  dix  -  septième  siècle ,  par  un  abus 
alors  commun. 

(2)  Les  terres  de  Saint-Agil  et  de  Saint- Vandrille  ,  au  Maine, 
et  de  la  Voue,  en  Perche,  avaient  été  portées,  en  i5ji,  dans 
la  Maison  de  Langan,  par  l'héritière  .de  la  Voue,  bisaïeule  ma- 
ternelle de  cette  dame  :  celle  de  Saint  -  Agil ,  portée  dans  la 
famille  de  Texier ,  par  Catherine  de  Courtarvel ,  fut  vendue , 
vers  la  fin  du  dix  -  huitième  siècle,  à  M.  Angran  d'Alleray , 
par  le  marquis  d'Hautefeuille  :  celle  de  la  Voue  ,  depuis  long- 
tems  titrée  baronnie ,  et  berceau  des  seigneurs  de  ce  nom, 
était  échue ,  comme  principal  manoir  maternel ,  à  Charlotte 
de  Langan  -  Bois  -  Février,  sœur  aînée  de  Marie ,  dame  de  Cour- 
tarvel ;  elle  la  porta  aussi  dans  la  maison  de  son  mari  :  celle  de 
Saint  -  Vandrille  passa  de  même  dans  la  maison  du  mari  de 
Gabrielle ,  la  troisième  de  ces  sœurs  :  ainsi  se  trouvèrent  dis- 
persées les  antiques  propriétés  de  la  maison  de  la  Voue ,  dont 
l'extinction,  en  mâles,  paraît  se  rapporter  à  l'époque  de  ces  ma- 
riages. La  mère  de  ces  dames  était  une  Kerman ,  alliance  dont 
on  a  déjà  observé  les   brillants   résultats,   page    173,  degré  XI. 


DE    COURTARVEL.  l8l 

de  laquelle  sont  nés  le  marquis  et  le  comte  d'Haute- 
feuille  ;  le  premier,  brigadier  des  armées ,  marié ,  en 
1755,  à  Suzanne  de  Cauvigny-d'Enoville  ;  le  deuxième, 
colonel  d'infanterie,  marié,  en  1767,  à  Louise  de 
Coëtanscours  ;   tous   deux   pères  de  plusieurs   enfants. 

Du  second  mariage  n'est  aussi  provenue  qu'une  fille, 
—  autre  Catherine  de  Courtarvel,  mariée,  en  1767,  à 
Camille  de  Crémeaux-d'Entragues ,  comte  de  Saint- 
Trivier,  d'une  maison  distinguée  du  Forez,  et  mère  du 
marquis  d'Entragues,  mort,  en  1747,  laissant  d'Aimée 
Héron,  fille  d'un  conseiller  au  parlement  de  Paris,  qu'il, 
avait  épousée,  en  1728,  le  comte  d'Entragues ,  né  en 
1732,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment  de  Condé , 
en  1771  ;  et  Marie-Louise  de  Crémeaux-d'Entragues, 
née  en  1729,  mariée  en  1748,  et  morte  en  1750,  mère 
du  marquis  d'Apchon,  lieutenant- général  des  armées, 
chevalier  des  ordres  du  Roi;  de  qui,  et  d'une  demoi- 
selle de    Péricard,   est    née  la   marquise  de   Biencourt. 

TROISIÈME    BRANCHE 


Des  seigneurs  de  Boursai,   marquis    de  Saint-Remi  et 
de  Courtarvel,   seule  subsistante. 

XI.  Pierre  de  Courtarvel,  IIIe.  fils  de  Jacques, 
baron  de  Pézé,  etc.,  et  de  Suzanne  de  Thouainon; 
chevalier,  seigneur  de  Boursai ,  de  Saint-Germain-de- 
Coulamer,  du  Grand-Bouchet,  etc.,  dans  le  Maine, 
épousa,  le  17  septembre  i582,  Charlotte  de  Coustances, 
fille  de  Guillaume,  chevalier,  et  de  l'ordre  du  Roi,  sei- 
gneur de  Baillou  et  de  Negrori  (1),  et  de  Renée  d'Asay, 
d'une  famille  noble  de  Touraine,  veuve  de  N....  de 
Marescot,  écuyer,  dont  : 


(1)  Coustances:  très  -  noble  et  très  -  ancienne  maison  de  Nor- 
mandie ,  établie  en  Vendômois ,  et  alliée  aux  Maillé ,  aux 
Voyer,  aux  Châteauroux,  aux  de  Beuil  -  Racan ,  aux  la  Tré- 
moillc ,  aux  Dubois ,  aux  Savary  -  Lancosme ,  etc.  Elle  porte  : 
d'azur,  à  deux  fasces  d'argent ,  bordées  de  sable  et  accom- 
pagnées de  trois  besants  d'or,  2  en  chef,  1  en  pointe.  Voye\  de- 
gré XIV,   et  la   note   page   i83,  ci -après. 


l82  DE    COURTARVEL. 

i°.  Jacques  de  Courtarvel,  seigneur  du  Grand- 
Bouchet,   de  qui  le  sort  est  ignoré  ; 

2*.  Pierre  de  Courtarvel,  aussi  seigneur  du  Grand- 
Bouchet,  marié  avec  Renée  de  Marescot,  fille 
de  François,  écuyer,  et  de  Jacqueline  de  Dam- 
pierre;  dont  une  fille,  Claude  de  Courtarvel, 
femme  de  Denis  des  Loges ,  chevalier,  fils  de 
Martin,  d'une  ancienne  maison  de  l'Anjou,  alliée 
aux  Maillé,  de  Touraine  ;  aux  Kaerbout,  de  Bre- 
tagne ;  aux  la  Ferrière,  du  Vendômois,  etc.  ; 
et  de  Jeanne  des  Personnes,  d'une  bonne  maison 
d'Anjou,   alliée  aux   Menou,  etc.  ; 

3?.    François,  qui   suit  ; 

4?.  Renée,  mariée  à  Louis  des  Pierres,  écuyer, 
seigneur  de  Maltrave. 

XII.  François  de  Courtarvel,  chevalier,  seigneur 
de  Boursai,  la  Mabilière,  Saint-Hilaire,  Boisruffin,  etc.  ; 
épousa,  le  12  février  161 3,  Marie  de  Fresneau,  fille 
de  Charles,  écuyer,  seigneur  des  Houx,  d'une  ancienne 
maison,  alliée  aux  Lenoncourt,  et  de  Françoise  de  Ra- 
cine-Villegomblain,   qui  le   rendit  père  de   : 

i°.    François,   qui   suit  ; 

20.   Claude    de   Courtarvel,    auteur  de   la    quatrième 

branche  ; 
3*.   Jean    de    Courtarvel ,   auteur    de    la    cinquième 

branche  ; 
4°.    René    de    Courtarvel  ,     auteur    de    la    sixième 

branche  ; 
56.  Alexis,  prêtre,   docteur  de   Sorbonne; 
6P.    Pierre  de  Courtarvel,        \    ,     '■'  , 

7°;   Charlotte  de  Courtarvel,        dont    ^ignore 
8°.  Cécile  de  Courtarvel,         )  destinée. 

XIII.  François  II  de  Courtarvel,  chevalier,  sei- 
gneur de  Boursai,  etc.,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
maison  du  roi  Louis  XIV,  commandant,  pour  Sa  Majesté, 
à  Montmirail,  en  Perche  -.fut  maintenu  dans  sa  noblesse, 
ainsi  que  ses  frères,  par  jugement  de  la  commission,  du 
24  janvier  1667,  portant,  en  outre ,  «  reconnaissance, 
»  que  la  maison  tenait  son  nom  du  château  de  Cour- 
»  tarvel  3.  \\  avait  été  marié  deux  fois  ;  J.%,  le  27  février 
1634,  avec  Marie  d'Ourceau,   fille  et  héritière   de  Fran- 


DE    COURTARVEL.  l83 

cois,  depuis  maître  des  requêtes,  et  de  Marie  d'Ahguy  ; 
2°.,  le  premier  février  î656,  avec  Renée  le  Féron, 
fille  de  Jacques,  écuyer,  seigneur  de  Laune  et  de  Bois- 
Aprest,  et  de  Nicole  Duchesne  ;  et  n'eut  d'enfants  que 
du  premier  lit,  savoir  : 

i°.  César,  qui  suit  : 

2°.  Pierre  de  Courtarvel,         j  f-lj£  ;«„„_. 
3°.  Gabriellede  Courtarvel,     j  m0rtS  >eun6S' 
40.  Françoise  de  Courtarvel    j  dontlesonestinconnu; 
5°;  Angélique  de  Courtarvel,  ) 

6°.  Charlotte,    mariée   à    Pompone    de    Paris,    che- 
valier, seigneur  de  Guigné. 

XIV.  César  de  Courtarvel,  chevalier  seigneur  de 
Saint-Remi,  Boursai,  Lierville,  etc.,  d'abord  capitaine 
au  régiment  du  Roi,  infanterie,  puis  lieutenant,  aide- 
major  aux  Gardes-Françaises,  épousa,  le  29  juin  1688, 
Marie- Anne  de  Coustances,  sa  cousine  (1),  fille  de 
Joseph-Elisée,  chevalier,  seigneur  de  Baillou,  Valenne, 
Berfay,  la  Selle,  etc. ,  et  d'Hélène  Foulon -de-Clesme  ; 
et  en  eut  : 

XV.  César  II  de  Courtarvel,  chevalier,  marquis  de 
Saint-Remi,  seigneur  de  Boursai,  Lierville,  Verde,  Ro- 
mainville-,  le  Fresne,  la  Fotière,  Verti ville  *  Auvilliers, 
Saurency,  etc.,  mort  le  8  septembre  1757;  lequel  avait 
épousé,  le  10  janvier  1720,  à  Ghaillot-lès-Paris,  Marie- 
Jeanne  de   Prunelé,   née  à  Paris,   le   10  décembre   1692, 


(1)  Voye%  degré  XI  de  cette  branche,  et  la  note  page  181. 
Elle  était  nièce ,  du  chef  paternel ,  des  épouses  dé  Louis  de 
Savary,  marquis  de  Lancosme ,  et  de  Barthélemi  de  Bour- 
deilles ,  comte  de  Mastas ,  desquels  il  subsiste  postérité.  La 
maison  de  Savary,  divisée  en  deux  branches  anciennement  sé- 
parées ,  des  marquis  de  Lancosme  et  des  comteà  de  Brèves , 
remonte  son  origine  aux  siècles  de  la  chevalerie ,  et  s'est  dis- 
tinguée par  ses  services  dans  les  armées,  dans  les  ambassades,  et 
à  la  cour.  Celles  de  Bourdeilles ,  issue  de  l'une  des  quatre  ba- 
ronnies  du  Périgord,  date  son  illustration  du  temps  des  premiers 
comtes  de  ce  pays  ;  et  Barthélemi,  dont  il  est  ici  question,  des- 
cendait ,^par  les  femmes ,  de  Jean  de  Daillon  et  de  Marie  de 
Laval ,  ancêtres  de  Guillaume  de  Nassau ,  roi  de  la  Grande- 
Bretagne  ,  et  de  Jean  de  Brosse ,  maréchal  de  France ,  qui 
l'était  de  la  maison  royale  de  Savoie. 


184  DE    COURTARVEL. 

et  morte  en  1733,  fille  de  Jules,  marquis  de  Prunelé, 
baron  de  Saint-Germain-le-Désiré,  lieutenant  aux  Gar- 
des-Françaises (1),  et  de  Marguerite  Dorât;  dont: 

i°.  Jean-Louis-Hubert,  marquis  de  Courtarvel , 
chevalier,  et  de  l'ordre  de  Saint- Louis,  sei- 
gneur de  Lierville,  Berfay,  et  la  Tour-des- 
Defais,  etc.;  capitaine  au  régiment  d'infan- 
terie du  Roi;  né  le  4  janvier  1722,  marié, 
i0.,  le  9  mai  1757,  à  Marie  Petit,  fille  de  Gilbert, 
vicomte  de  la  Guierche,  et  d'Anne-Marie  de  la 
Mauvoisinière,  morte  en  1760;  2e.,  le  24  avril 
1762,  à  Marie-Anne  de  Faudoas,  sa  cousine 
(V.  degré  XIII,  page  175,  note  1),  morte  en 
émigration,  à  Munster,  en  1799,  fille  de  Marie 
Charles-Antoine,  marquis  de  Canisy,  lieutenant  de 
Roi,  en  Basse-Normandie,  gouverneur  d'Avran- 
ches,  et  de  Marie-Thérèse  de  Boran-Castilly. 
Il  mourut  sans  enfants  de  ses  deux  épouses; 

20.  René  César,  qui  suit  : 

3°.  Marie- Jeanne,  née  le  25  novembre  1725,  encore 
célibataire,  en  1769,  et  retirée  au  monastère  des 
grandes  cordelières  de  Paris. 

XVI.  René-César,  comte  de  Coijrtarvel,  cheva- 
lier ,  seigneur-patron  de  Baillou  ,  la  Cour-Souday , 
dans  le  Maine,  de  Boursal,  Valennes  et  Verde,  en 
Dunois,  etc.;  officier  au  régiment  d'infanterie  de  la 
marine;  épousa,  le  5  mai  1759,  Marie- Françoise- 
Thérèse    des     Ligneris     (2),.    fille     de     Louis-François, 

(i)  Prunelé  :  maison  illustre,  l'une  des  plus  anciennes  de  la 
Beauce ,  a  l'honneur  d'être  alliée  à  celle  de  France ,  par  le  ma- 
riage de  René  de  Prunelé,  en  i528  ,  avec  Anne,  des  comtes 
de  Dreux.  Elles  portent  :  de  gueules,  à  six  annelets  d'or,  rangés 
3,  2  et  t.  Le  marquis  Jules  fut  le  bisaïeul  du  marquis  de  Pru- 
nelé, chevalier  de  Saint-Louis,  ancien  capitaine  aux  gardes, 
actuellement   maréchal  de  camp. 

(2)  Des  Ligneris:  maison  d'ancienne  noblesse,  en  Vendômois, 
qui  a  donné  des  chevaliers  à  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  , 
depuis  Malte,  dès  le  quinzième  siècle,  et  s'est  alliée  aux  meil- 
leures maisons  du  pays  et  des  environs  ;  aux  d'Allonvilbp ,  aux 
Champrond ,  aux  Languedoue ,  aux  Prunelé ,  etc.  Elle  porte  : 
de  gueules ,  fretté  d'argent,  au  franc  -  quartier  d'or,  chargé 
d'un   lion  de   sable  ;  au   lambel  de  trois   pendants  d'argent. 


DE    COURTARVEL.  l85 

chevalier,  seigneur  dudit  lieu,  .  de  la  Mairie,  de  Fon- 
taine-la-Guyon,  de  Beauvais,  etc.  De  ce  mariage  sont 
issus  quatre  fils  : 

i°.  Louis- François-René,  chevalier,  marquis  de 
Courtarvei,  chef  des  nom' et  armes,  né  le  19  dé- 
cembre 1759.  Il  a  eu  l'honneur  de  monter  dans 
les  carrosses  du  Roi,  et  de  suivre  Sa  Majesté  à 
la  chasse,  le  20  mars  178 1 ,  ensuite  de  preuves 
pardevant  le  généalogiste  de  la  Cour,  dont  copie, 
certifiée  Chérin,  a  servi  à  la  rédaction  de  ce  ta- 
bleau ;  mestre-de-camp  en  second  du  régiment 
de  Penthièvre,  dragons  dès  1783  ;  il  a  été  nommé 
colonel  du  régiment  d'infanterie  de  Vivarais,  en 
1788;  a  fait  les  campagnes  de  l'émigration,  en 
Allemagne  et  en  Portugal,  en  qualité  de  major 
du  régiment  de  Castries,  jusqu'en  1802,  a  reçu 
la  croix  de  Saint-Louis,  en  1795,  le  grade  de 
maréchal  de  camp,  en  1796,  et  celui  de  lieutenant- 
général  des  armées,  en  1814.  11  a  épousé  le  6  juil- 
let   1783,    par    contrat    signé  du  Roi   et   de  la  Fa- 

*  mille  Royale,  célébration  du  14,  Marie-Louise  de 
Lambert,  fille  de  Henri-Joseph,  marquis  de 
Lambert  (1),  maréchal  de  camp,  dès  1780; 
ancien  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis  ;  inspecteur-général  de  cavalerie  ; 
membre  du  conseil  de  la  guerre,  et  gouverneur 
de  la  citadelle  d'Arras  ;  mort,  en  1808,  officier- 
général  au  service  de  Russie  ;  et  de  Marie  Anisson- 
du-Perron,  de  famille  noble,  originaire  de  Lyon, 
son  épouse  ;  dont  un  fils,  mort  en  bas  âge  : 


(1)  De  Lambert  :  famille  noble,  ancienne  et  très  -  bien  alliée 
du  Périgord ,  à  laquelle  appartenait  la  célèbre  marquise  de 
Lambert  (  Anne  le  Marguenat  de  Courcelles  ,  auteur  des  Avis 
d'une  Mère  à  son  Fils  et  à  sa  Fille),  mariée,  le  29  février  1666, 
à  Henri  de  Lambert ,  marquis  de  Saint  -  Bris  ,  lieutenant  - 
général  des  armées  du  Roi ,  gouverneur  de  Longwi  ,  comman  - 
dant  du  comté  de  Ghini  ,  gouverneur  -  général  des  ville  et  du  - 
ché  de  Luxembourg,  dont  la  petite  -  fille  épousa,  en  1725, 
Anne  -  Pierre  ,  duc  et  maréchal  d'Harcourt ,  chevalier  des 
prdres  du  Roi  ,  gouverneur  de  Normandie ,  père  des  ducs 
d'Harcourt  et  de  Beuvron.  Elle  porte  :  coupé ,  émanché  de 
trois    pièces   de   gueules,   sur   deux   et  deux  demi -pièces   d'argent. 


l86  DE    COURTARVEL. 

2°.  Claude-René-César,  chevalier,  et  des  ordres  de 
Malte  et  de  St-Louis,  comte  de  Courtarvel,  etc., 
né  le  Ier.  avril  1761,  et  admis  à  Malte,  de  mino- 
rité, la  même  année.  Il  a  été  reçu  page  de  la 
Reine,  en  1775  ^  nommé  capitaine  au  régiment 
de  Penthièvre,  dragons,  en  1783;  colonel  de  ca- 
valerie, et  chevalier  de  Saint-Louis,  en  1814, 
enfin,  élu  membre  de  la  Chambre  des  députés, 
pour  le  département  d'Eure-et-Loir,  en  18 16. 
Il  a  épousé,  par  contrat  du  9  mai  1804,  Anne- 
Marguerite  de  Lubersac,  fille  de  Jean- Louis , 
marquis  de  Lubersac,  maréchal  de  camp,  en 
1788;  aujourd'hui  lieutenant-général,  et  grand- 
croix  de  l'ordre  de  Saint-Louis  (1),  et  de  Marie- 
Jeanne- Elisabeth  de  Magonthier-de-Laubanie, 
de  famille  noble,  illustrée  dans  les  fastes  mi- 
litaires; 

3°.  Jean-Louis-René,  chevalier,  et  des  ordres  de 
Malte  et  de  Saint-Louis,  chevalier  de  Cour- 
tarvel, né  le  3  juillet  1763;  a  été  admis  à  Malte, 
de  minorité,  le  4  août  1770;  reçu  page  de  la 
Reine,  en  1777,  et  nommé  lieutenant  de  vais- 
seau de  la  marine  royale,  en  1788.  Il  a  fait  les 
campagnes  de  l'émigration,  et  servi,  avec  son 
frère,  dans  le  régiment  de  Castries  ;  a  été  fait 
chevalier  de  Saint- Louis,  en  1799,  et  capitaine 
des  vaisseaux  de  Sa  Majesté,  en  18 14; 

4d.  Jules-Honoré-César,  chevalier,  et  des  ordres 
de  Malte  et  de  Saint-Louis,  vicomte  de  Cour- 
tarvel, né  le  i5  janvier  -1768;  a  été  admis  à 
Malte,  de  minorité,  le  18  septembre  suivant, 
et  nommé  sous-lieutenant  au  régiment  de  Na- 
varre, en  1783  ;  capitaine  dans  les  chasseurs  de 
Lorraine,  en  1788;  chef  d'escadron,  et  chevalier 
de  Saint-Louis,  en  18 14.  Il  a  épousé  mademoi- 
selle de  Reverseaux,  fille  de  N....,  président  au 
grand-conseil,  en  1768. 


(!)    Lubersac.     Voye\    l'ancienneté    et    les    illustrations    de    cette 
maison  du  Périgord,  au  tome   IX,  p.  481    de  cet  ouvrage. 


DE   COURTARVEL.  I  87 

QUATRIÈME     BRANCHE 

Des  seigneurs  de  Rocheux,    prise  au  XII6   degré   de  la 
troisième,  éteinte. 

XIII.  Claude  de  Courtarvel  ,  IIe.  fils  de  François; 
seigneur  de  Boursai  ,  etc. ,  et  de  Marie  de  Fresneau , 
chevalier,  seigneur  de  Rocheux,  et  en  partie  de  Boursai, 
épousa,  vers  1660,  Marie  de  Varennes,  fille  de  Henri, 
chevalier,  d'une  ancienne  maison  au  comté  de  Dunois  , 
et  de  Marie  de  Rouault  ,  d'une  naissance  aussi  distin- 
guée, dont  il  eut,  entr'autres  enfants  : 

i°.  Jean-René,  qui  suit; 

2°.  Marie,  épouse  de  N....  Chenu,  écuyer. 

XIV.  Jean-René  de  Courtarvkl  ,  chevalier,  seigneur 
de  Rocheux,  et  en  partie  de  Boursai,  épousa,  vers  1700, 
Marie -Anne  de  VernaisoTi,  fille  d'Etienne,  écuyer,  sei- 
gneur des  FWges  ,  exempt  des  gardes  du  corps  de  Mon- 
sieur,  frère  du  Roi,  de  famille  noble,  originaire  du 
Dauphiné  et  de  Marie  de  Reneaulme,  aussi  noble.  Cette 
dame  le  rendit  père  de  : 

i°.  Etienne,  qui  suit; 

20.  Marie  -  Anne  de  Courtarvel  -  Rocheux  ,  mariée, 
vers  1720,  à  Etienne  d'Aguet ,  écuyer,  seigneur 
de  Beauvoir,  capitaine  au  régiment  d'infanterie 
de  Blésois  ,  qu'elle  a  prédécédé  ,  et  dont  elle  n'a 
eu  qu'une  fille,  Marie- Anne  d'Aguet,  devenue, 
en  1743,  l'épouse  de  Pierre  d'Alès ,  chevalier, 
seigneur  de  Corbet ,  officier  d'infanterie ,  dont 
postérité  qui  subsiste  dans  le  vicomte  de  Corbet, 
né  en  1755,  et  les  dames,  ses  sœurs  et  filles. 

XV.  Etienne  de  Courtarvel,  abbé  commandataire 
de  Verteuil,  au  diocèse  de  Bordeaux,  nommé  en  1732*. 
Il  avait  été  chanoine  de  la  cathédrale  de  Blois  et  était 
encore  vicaire-général  de  ce  diocèse,   en   1784. 

CINQUIÈME     BRANCHE 

Des  seigneurs  de  Saint-Hilaire,  prise  au  XII*  degré  de 
la  troisième,  éteinte. 

XIII.    Jean    de    Courtarvel,    ÎIIe.    fils   de    François, 


I  88  DE    COURT  ARVET.. 

seigneur  de  Boursai ,  etc.,  et  de  Marie  de  Fresneau , 
chevalier,  seigneur  de  Saint-Hilaire,  épousa,  vers  1640, 
Marie  Peschard ,  fille  de  Jean,  écuyer,  seigneur  des 
Rouaudières,    et   d'Anne  Boutrais,  dont: 

i°.  Jean-François  qui  suit; 

2e.  Marc  -  Antoine  de  Gourtarvel  ,  qui  ,  de  son 
alliance  avec  N....,  n'a  laissé  qu'une  fille,  N.... 
de  Courtarvel,  mariée,  vers  la  fin  du  XVIIIe  siècle, 
à  N...  de  Pré,  chevalier,  seigneur  de  Louaville , 
au  pays  Chartrain  ,  d'une  très  -  bonne  maison  , 
alliée  à  celles  d'Angennes ,  de  Jupilles ,  de  Lan- 
guedoue,  de  Prunelé,   etc.  ; 

3°.  Marie ,  femme  de  Pierre  le  Breton  j  écuyer, 
seigneur  des  bordages;  dont  postérité  féminine 
dans  les  maisons  d'Alès  -  Corbet ,  d'Arlanges  ,  de 
Bourguet  et  de  Montmarin. 

XIV.  Jean  -  François  de  Courtarvel,  chevalier, 
seigneur  de  Saint-Hilaire,  est  mort  vers  la  fin  'du 
dix-septième  siècle,   sans  postérité. 

SIXIÈME     BRANCHE 

Des  seigneurs  de  Bois-Ruffin,  prise   au  XIIe  degré  de  la 
troisième,   éteinte. 

XIII.  René  de  Courtarvel,  IVe  fils  de  François, 
seigneur  de  Boursai,  et  de  Marie  de  Fresneau  ;  chevalier, 
seigneur  de  (Bois-Rufnn) ,  etc. ,  épousa  Claude  Peschard- 
des-Rouaudières ,  sœur  de  la  femme  de  Jean ,  son  frère , 
auteur  de  la  branche  précédente.  Il  en  eut  plusieurs  en- 
fants, dont  la  postérité,  peut  connue,  s'est  éteinte. 

SEPTIÈME     BRANCHE 

Des  seigneurs  de  Bois-Gencif,  prise  au  IXe  degré,  éteinte. 

X.  Pierre  de  Courtarvel,  IIe.  fils  de  Foulques  IV, 
baron  de  Pézé ,  et  de  Françoise  d'Avaugour  ;  écuyer, 
seigneur  de  Bois-Gencif,  etc.,  épousa,  vers  i56o, 
Antoinette  de  Courbon,  de  race  noble ,  dont  la  souche 
peut  être  commune  à  la  maison,  aujourd'hui  sainton- 
geoise,  deCourbon-Blénac.   Il  en  eut  : 


DE    COURTARVEL.  189 

i°.  Jacques,  qui  suit  : 

2°.  Pierre  de  Courtarvel,  écuyer,  seigneur  de  la 
Coudrière  ,  de  Monthézon  et  de  Saint  -  Paul  ,  de 
qui  l'alliance  et  la  postérité,  d'ailleurs  présu- 
mables,  mais  sans  suite  ,  ont  jusqu'ici  échappé 
aux  recherches  ; 

3°.  Yolante;  mariée,  le  20  avril  1606,  à  Frédéric 
le  Roy-de-Macey,  écuyer,  seigneur  de  Brée  et 
Noyant,  d'ancienne  famille  noble  de  Nor- 
mandie, qui  s'est  alliée  aux  Goyon,  aux  Pon- 
tavice,  aux  Verdun ,  aux  Signy,  aux  la  Ferrière , 
aux  Davy-du-Perron ,  aux  Hay-la-Montagne  ,  aux 
Lancesseur ,  aux  Castillon  -  Saint  -  Victor  ,  aux 
Guischard-d'Aucey  ;  et,  par  ces  deux  derniers, 
aux  la  Cervelle-du- Désert ,  aux  Saint- Denis  ,  aux 
Lambert,  du  Périgord;  comme  encore  aux  Tuffin- 
la-  Roirie  -  et  -  Ducy,  dont  deux  demoiselles;  à 
MM.  Gaalon-Surlair,  et  madame  de  Payen-Vassy; 
enfin  ,  à  MM.  Achard  -  de  -  Bonvouloir,  époux, 
l'un,  d'une  demoiselle  de  la  Tour -du -Pin,  l'autre, 
d'une  demoiselle  de  Thiboutot ,  toutes  deux  de 
maisons  illustres. 

XI.  Jacques  de  Courtarvel,  chevalier,  seigneur  de 
Bois-Gencif,  etc.,  épousa,  en  i588,  Anne  d'Estureaux, 
damoiselle ,  qui  le  rendit  père  de  : 

i°.  Thomas  de  Courtarvel,  chevalier,  seigneur  de 
Bois-Gencif,  etc.,  qui,  de  son  mariage  avec 
Renée  de  Bordelay,  ne  laissa  qu'une  fille,  Anne; 
laquelle  étant  veuve  de  Louis  de  Tragin,  che- 
valier, seigneur  de  Cohardon ,  épousa,  le  i3  mai 
1659,  Alexandre  de  Vauceiles ,  écuyer,  seigneur 
de  Ravigny  et  de  la  Voûte ,  en  Loudunois  et 
Maine;  dont  un  fils  unique,  père  d'autre  Alexan- 
dre, page  de  la  grande  écurie  du  Roi,  en  1691, 
par  qui  s'est  continuée  la  branche  dite  de  Ra- 
vigny, de  cette  maison  d'ancienne  noblesse  du 
Maine ,  alliée  aux  Bidoux ,  aux  Lescoet ,  aux 
Baillet,  etc.  ; 

20.  Jacques,  qui  suit  : 

XII.  Jacques     II    de  Courtarvel,     chevalier,     marié, 
en    16 10,    avec    Louise   de    Regnard  ,    fille   de    Laurent, 


I9O  MAGUELONNE    DE    SAINT-BENOIT. 

écuyer,  seigneur  de  Courtemblay  en  Vendômois  et  de 
Charlotte  Pinard,  des  vicomtes  de  Gomblisy.  Cette  dame 
était  sœur  d'autre  Laurent  Regnard ,  qui  épousa ,  le 
12  février  1623,  Geneviève  de  la  Baume -le- Blanc  -  la  - 
Vallière  ,  tante  paternelle  de  mademoiselle  de  la  Vallière. 
Elle  laissa ,  de  son  mariage ,  entr'autres  enfants  : 

1  XIII.  Joachim  de  Courtarvel  ,  chevalier,  qui,  de 
Jeanne  Desloges,  fille  de  Martin,  écuyer,  et  de  Jeanne 
des  Personnes  (  V.  degré  XI,  brandie  troisième),  qu'il 
avait  épousée,  vers  1640,  eut  plusieurs  enfants,  dont 
la  postérité  est  tombée  en  quenouille. 

Armes  :  d'azur,  au  sautoir  d'or,  cantonné  de  seize 
lozanges  de  même ,  rangées ,  en  chef,  3  et  1  ;  quatre  à 
chaque  flanc,  et  quatre  en  pointe,  1  et  3:.  Couronne 
de  marquis. 


MAGUELONNE-SAINT-BENOIT,  famille  ancienne 
de  la  province  de  Languedoc,  qui,  selon  la  tradition, 
tire  son  origine  des  anciens  comtes  de  Maguelonne,  dont 
elle  a  conservé  le  nom.  Il  se  trouve  que  saint  Benoît 
d'Aniane,  patriarche  et  fondateur  de  Tordre  de  Saint- 
Benoît,  en  France,  mort  le  11  février  l'an  821,  en  est 
issu,  d'après  la  Vie  des  Saints,  par  les  Saints-Pères,  et 
l'Histoire   ecclésiastique;    il    est    patron   de   Saint-Benoît. 

Guillaume  de  Maguelonne  fut  envoyé  par  le  sénéchal 
d'Agénois  vers  les  nobles  de  ladite  sénéchaussée,  avec 
lettres  closes ,  portant  mandement  auxdits  nobles  et 
seigneurs,  de  venir,  un  certain  jour,  à  Villefranche, 
pour  aller  à  cheval ,  avec  armes ,  dans  le  pays  de  Gas- 
cogne.   Titre  original  du  3o  juin   i345,  à  nous  exhibé. 

Les  anciennes  guerres  de  religion  dans  le  Languedoc 
et  la  Révolution  ayant  occasionné  la  perte  et  la  des- 
truction des  titres  filiatifs  de  cette  famille,  elle  ne  prouve 
une  descendance  suivie  que  depuis  : 

I.  Jean  de  Maguelonne,  seigneur  de  Carbonas,  par 
l'effet  de  l'attachement  et  de  la  bienveillance  du  car- 
dinal de  Joyeuse,  prouvée  par  acte  du  5  octobre  1601, 
devant    Fermand,    notaire;    et   fut    viguier    de    la    ville 


MAGUELONNE   DE    SAINT-BENOIT  I9I 

de  Chalabre,  il  y  fut  fondateur  d'un  hôpital.  Il  fut 
marié,  par  contrat  du  17  novembre  1572,  avec  made- 
moiselle Marguerite  de  Pressoires,  fille  à  noble  Emeric 
de  Pressoires,  seigneur  de  Sainte-Colombe,  chevalier 
de  l'ordre  de  Saint-Michel  (alors  l'ordre  du  Roi),  il 
eut  entr'autres  enfants   : 

II.  Pierre,  Ier  du  nom,  baron  de  Saint-Benoît,  et 
viguier  de  la  ville  de  Chalabre  ;  il  reçut  une  commission 
de  monseigneur  le  maréchal  de  Joyeuse,  pour  une  com- 
pagnie d'infanterie,  dont  le  régiment  était  commandé 
par  le  sieur  de  Barssa,  datée  de  Carcassonne,  le  dernier 
août  1593;  il  reçut  une  autre  commission  de  M.  le 
marquis  de  Mirepoix,  pour  commander  dans  l'armée  du 
Roi,  en  qualité  d'aide-de-camp,  du  28  juin  1621.  Il 
avait  épousé,  par  contrat  du  4  septembre  1598,  de- 
moiselle Jacquette  de  Combia  de  Martimort,  dont  est 
issu   : 

III.  Pierre  de  Maguelonne,  IIe  du  nom,  baron  de 
Saint-Benoît.  Courtanté  et  Babou,  et  autres  places  ; 
il  servit,  ainsi  que  son  père,  et  se  trouva,  avec  lui,  aux 
sièges  du  Peysat,  Labastide  et  Limbressac,  et  pendant 
la  campagne  du  Roussillon,  avec  deux  gentilshommes 
et  quatre  hommes  de  pied,  pour  servir  volontairement 
Sa  Majesté,  au^  siège  de  Perpignan,  selon  les  certificats 
du  maréchal  de  Schomberg,  du  5  juin  et  10  novembre 
1642.*  Il  fut  relevé  des  droits  de  franc-fief  (que  ladite 
famille  n'a  jamais  payés),  par  deux  ordonnances  de 
MM.  de  Miros  et  Bousquet,  intendants  de  police,  justice 
et  finances  de  Languedoc,  du  28  novembre  i638  et 
20  mars  1645.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  4  juin 
i633,  demoiselle  Anne  de  Donault-Mezerville ,  fille 
de  messire  Jean  de  Donault,  seigneur  de  Mezerville, 
et  de  demoiselle  Isabeau  de  Cominian.  De  ce  mariage 
sont  issus,  entr'autres  enfants  : 

i°.   Jean-Mathieu,  dont  l'article  suit  ; 
20.    Henri-Barthélemi     de    Maguelonne  ,      prêtre     et 
docteur  en  Sorbonne,  reçu  le   6  août    16 17. 

IV.  Jean-Mathieu  de  Maguelonne,  baron  de  Saint- 
Benoît  ,  etc.  ,  conseiller  au  parlement  de  Toulouse , 
né  le  11  décembre  1 644  ;  marié  avec  demoiselle  Mar- 
guerite de   Pech  ,    fille  de   M.  Jean  de   Pech  ,    seigneur 


I92  MAGUELONNE    DE   SAINT-BENOIT 

de  Corneille ,    et   demoiselle   Marie  Denéa ,    par    acte    de 
1676.    Il  fut  père  de   : 

V.  Barthélemi  de  Maguelonne  ,  baron  de  Saint- 
Benoît,  conseiller  au  parlement  de  Toulouse.  Il  épousa 
Jeanne- Françoise  de  Belissens  -  d'Herminis  t  fille  de 
Henri  de  Belissens-d'Herminis,  et  de  mademoiselle  de 
Benavant-d' Assaillit,  par  acte  de  1717.  De  ce  mariage 
est  issu,  entr'autres   enfants   : 

VI.  Marc-Antoine  de  Maguelonne,  baron  de  Saint- 
Benoît,  etc.,  né  le  12  mai  171 8  ;  il  fut  président, 
juge-mage,  lieutenant-général  à  la  sénéchaussée  et  siège 
présidial  de  Limoux  ;  il  confirma  et  dota,  par  acte  du 
25  janvier  1757,  la  fondation  et  établissement  d'une 
mission  à  Limoux,  faite  par  Marc-Antoine  de  Peyre, 
sieur  de  Malras,  le  i3  juin  1690.  Il  épousa,  j°.,  par 
acte  de  1744,  devant  Castel,  notaire  à  Limoux,  Marie- 
Barbe  de  Peyre,  fille  de  messire  Jacques  de  Peyre,  sieur 
de  Malras,  président  et  juge-mage  audit  sénéchal  et 
présidial  de  Limoux,  et  de  dame  Marie -Thérèse  de 
Liquiore  ;  20.,  demoiselle  Anne  de  Mauléon,  fille  de 
messire  Biaise  de  Mauléon  ,  marquis  de  Nebias ,  et  de 
dame  Anne  du  Vivier-Lansac,  par  acte  de  1750,  reçu 
de  Laran,  notaire  à  Quilhan.  Ladite  Anne  de  Mauléon, 
était  sœur  de  l'abbé  de  Mauléon,  comte  de  Lyon.  Ses 
enfants   furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.    Henri-Barthélemi,    qui   suit  ; 

Du   second   lit  : 

2°.  Marc- Antoine  de  Maguelonne ,  mort  officier 
au  régiment  d'infanterie  de  Bourbon,  où  il  servait 
avec  son  frère  aîné  ; 

3°.  Guillaume  de  Maguelonne ,  émigré ,  actuelle- 
ment chevalier,  de  Saint-Louis  ; 

40.  Barthélemi  -  Gabriel  de  Maguelonne  ,  émigré  , 
actuellement  chanoine  honoraire  du  chapitre  de 
Carcassonne  ; 

5°.  Christine  de  Maguelonne ,  retirée  au  couvent 
de   Notre-Dame,  à    Toulouse. 

VII.    Henri-Marie-Barthélemi   de   Maguelonne,     baron 
de     Saint- Benoît,     ancien     capitaine    d'infanterie,     lieu- 


PALUSTRE.  ig3 

tenant  des  maréchaux  de  France  de  la  sénéchaussée  de 
Carcassonne,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  du  7  septembre  1789  ;  en  récompense  de 
ses  services,  chevalier  de  l'Eperon  d'or  de  Sa  Sainteté 
Pie  VII,  le  5  septembre  181 5  ;  il  a  commandé  volon- 
tairement la  garde  urbaine  de  la  ville  de  Limoux,  le 
17  mars  181 5,  pour  aller  à  la  défense  du  Roi.  Il  a 
épousé,  par  contrat  du  26  janvier  1806,  demoiselle 
Françoise-Rosalie  de  Sambucy  de  Sorgues,  fille  d'Au- 
guste de  Sambucy,  baron  de  Sorgues,  chevalier  de 
l'Eperon  d'or,  et  de  demoiselle  Marguerite  d'Izarn- 
de-Lormes. 

Armes  :  d'argent,  à  la  bande  de  gueules,  accostée  de 
deux  lionceaux  du  même  ;  au  chef  d'azur,  chargé  de 
trois   étoiles  d'or.    Couronne  de   comte. 


PALUSTRE,  famille  des  plus  anciennes  du  Poitou, 
qui  jouissait  des  droits  de  la  noblesse,  avant  de  passer  à 
la  mairie  de  Poitiers,  ce  qui  est  confirmé  dans  l'histoire 
du  Poitou,  tome  VI,  page  366,  où  il  est  dit  :  «  Que 
»  ce  n'était  point  pour  acquérir  la  noblesse ,  que  les 
»  Palustre  avaient  été  maires  de  Poitiers,  puisque  le  père 
»  et  l'aïeul  du  premier  maire  de  ce  nom,  avaient  la 
»  qualité  d'écuyers  dans  leurs  contrats  de  mariage  et 
»  autres  actes  ;  et  que  dans  les  tems  de  troubles ,  on 
»  n'élisait  pour  maires,  que  des  hommes  qui  joignaient 
»  au  courage  du  guerrier,  les  talents  du  magistrat,  et 
»  les  vertus    du  citoyen.  » 

PREMIÈRE     BRANCHE. 

I.  Bernard  Palustre,  écuyer,  reconnu  noble  dès  le 
quinzième  siècle,   fut  père   de  : 

II.  Guillaume  Palustre,  écuyer,  seigneur  de  Monti- 
faut,  qui  épousa  en  1526,  damoiselle  Philippe  Clemens, 
de  laquelle   il   eut  : 

i°.   Jean,   dont   l'article  viendra  ; 
2°.    Paul,    qui    fonda    la    branche    établie    à    Saint- 
Maixent,  et  rapportée  plus  loin. 

■3.  l3 


194  PALUSTRE. 

IÎL  Jean  Palustre,  seigneur  de  Montifaut,  avocat 
du  roi  à  Poitiers,  fut  élu  maire  en  )56o,  puis  nommé 
capitaine  d'une  compagnie,  lors  du  siège  de  Poitiers, 
en  1569,  fut  président-trésorier  de  France  en  ibyô.  Il 
épousa,  en  i55y,  Radegonde  Audebert ,  de  laquelle  il 
laissa  : 

IV.  François  Palustre,  écuyer,  seigneur  de  Cham- 
bonneau,  qui  fut  conseiller  au  présidial  et  maire  de 
Poitiers  en  1 585.  Il  fut  ensuite  capitaine,  commandant 
une  compagnie  de  chevau-légers,  et  fut  tué  à  la  bataille 
de  Craon,  en  Anjou,  en  1 591 .  Son  tableau  qui  était 
dans  l'église  de  Saint- Didier  de  Poitiers ,  le  représente 
à  genoux,  armé  de  cuirasse,  brassards  et  cuissards, 
son  casque  et  gantelets  à  ses  pieds,  ayant  au-dessus 
du  tableau  la  cornette  de  sa  compagnie.  On.  lit  au  bas 
de  ce  tableau,  une  épitaphe  en  vers  latins,  qui  rap- 
pelé ses   faits  d'armes  et  son   extraction. 

O  factis  impar  nomen  si  fata  Palustris 

Douassent  vitœ  conditione  frui, 
Atropos  in  multos  tibi  stamina  duceret  annos 
Sulcassetque  tuas  ruga  paterna  gênas. 
Non  toga  civili  remoratur  honore  beatiun 

Non  quœstura  novo  munere  cessa  tibi 
Non  immaturis  urbana  securibus  urget 

Curia,  virtutis  gloria  prima  tuœ. 
Et  tibi  plus  satis,  et  soboli1  gentique  Palustri 

A  pâtre  quœsitum  nobilitatis  erat 
Nobilitas  armata  pîacet...  et  omnis 
Urbis  honos  :  animi  vis  gêner  osa  tui 
Virtutem  foris  ostentat  cdsfrensibus  œquam 
Laudibus,  atque  togœ  militiœque  parem 
Castra  juvant  et  te  patriœ  pietatis  in  hostem 

Cura  ciet  :  cita  mors  morte  petita  venit 

Jvvenis  sic  ivit  Achilles 

CLirior  ad  superos;  mors  cita,  sœvus  honos. 
Omnibus  hic  terra?  perfunctus  honoribus  inter 
Mortales,  summis  qui  patiere  viris 
Cœlitibus  junctus,  vitœ  libroque  perennis 
Additus,  œterno  lœtus  honore  valc 
Francisco  Palustrio  Cambonco 
Conjugi  amatUùisiiiio,  C 
Fumœa  posuit  mtert 


PALUSTRE  Lg5 

Il  ^avait  épousé,  en  i58o,  Catherine  Fumée,  de 
laquelle   il   laissa. 

V.  Georges  Palustre,  écuyer,  seigneur  de  Chambon- 
neau,  conseiller  du  roi,  trésorier-général  de  ses  finances, 
qui  épousa  en  1618,  Marie  de  Ceretany,  de  laquelle 
il  eut   : 

i°.  César  Palustre  de  Chambonneau,  écuyer,  che- 
valier de  Malte,  au  grand  prieuré  d'Aquitaine, 
en    1642  ; 

20.  Gabriel  -  César  Palustre,  écuyer,  seigneur  de 
Chambonneau ,  page  de  la  grande  écurie  du  roi, 
en    1681  ; 

3°.  N...  Palustre,  écuyer,  chevalier  de  Chambon- 
neau, capitaine  de  cavalerie,  tué  au  siège  de 
Turin,  en    1696. 

DEUXIÈME    BRANCHE 

Etablie    à   Saint  -  Mai x en  t. 

III.  Paul  Palustre,  écuyer,  conseiller  du  roi  au  siège 
royal  de  Saint-Maixent,  était  fils  de  Guillaume  Palustre, 
seigneur  de  Montifaut,  et  fut  marié  en  i5y3,  à  Marie 
Laurens,   de  laquelle   il   laissa   : 

IV.  Bernard  Palustre,  écuyer,  seigneur  de  Montifaut, 
qui  épousa  en  1602  ,  Maixende  Greffier,  de  laquelle  il 
laissa   : 

V.  Paul  Palustre  ,  seigneur  de  Montifaut ,  marié  en 
i633,  avec  demoiselle  Guillemeau,  de  laquelle  il  eut  : 

VI.  Pierre  Palustre,  écuyer,  seigneur  de  Virsay,  marié 
en   1669,  avec  Jeanne  de  Caymon,   qui  le  fit  père  de  : 

VII.  Pierre  Palustre,  écuyer,  seigneur  de  Virsay,  qui 
épousa  en  1721,  Elisabeth  Chaignon,  de  laquelle  il 
laissa   : 

VIII.  François  Palustre,  seigneur  de  Virsay,  cadet  au 
régiment  de  Bartillac,  mort  en  1802  ;  il  avait  épousé 
en  1763,  Anne- Joséphine  Esserteau ,  de  laquelle  il 
laissa  : 

i°.    Pierre- Etienne,   dont  l'article    viendra  ; 


ï<)6  PALUSTRE. 

2°.  Dominique- Louis  Palustre  de  Virsay  ;  il  a  servi 
dans  la  marine;  a  émigré  en  1790;  a  fait  toutes 
les  campagnes  de  l'émigration  ;  il  est  aujour- 
d'hui lieutenant  de  gendarmerie  à  Périgueux,  et 
chevalier  de  l'ordre  royal  militaire  de  Saint- 
Louis.  Il  a  épousé  Jeanne  -  Marie  -  Adélaïde 
Gigou   de   la   Croix,   de  laquelle  il  a   : 

a.  Charles-Calixte,  né  en   1807. 

b.  Louise-Amable,   née  en    18 10; 

3°.  Marie -Anne  Palustre,  mariée  à  monsieur 
Coyault  de   Beaulieu  ; 

40.  Henriette  -  Adélaïde  Palustre ,  mariée  à  Jean- 
de  -  Dieu  -  François  -  Clément  -  Martin  de  Régnier, 
dont  une  fille  nommée,  Radegonde-Clémentine. 

IX.  Pierre  -  Etienne  Palustre  de  Fond  -  Villiers  , 
né  le  24  février  1767;  émigra  en  1 791,  et  fit  deux 
campagnes  ;  il  servit  ensuite  dans  la  Vendée,  où  il 
fut  fait  prisonnier,  et  conduit  à  Paris.  Après  sa  dé- 
livrance, il  fut  nommé  maire  de  la  commune  de  Ro- 
mans en  Poitou,  où  il  sut  maintenir  la  plus  grande 
tranquillité  ;  il  s'opposa  pendant  plus  de  trois  mois 
à  ce  que  le  drapeau  tricolore  fût  placé  dans  sa  com- 
mune, et  il  n'y  fut  dans  .  la  suite  arboré  que  par  la 
force.  Il  a  épousé  en  1798,  Marie- Ursule  d'Orfeuille, 
de  laquelle   il   a    : 

i°.  François  -  Léon  Palustre  ,  garde  -  du  -corps 
du  roi  ; 

20.    Achille  Palustre  ; 

3°.   Anne-Zemma  ; 

4*.    Rosalie-Leonilla. 

Branche  établie  à  Niort. 

Pierre  -  Paul  -  Barthélemi  Palustre  ,  écuyer  ,  seigneur 
des  Ardilliers  et  du  Couteau ,  conseiller  au  siège  royal 
de  Niort  ;   épousa  N...    Rouget  de  Gourcez. 

Antoine-Louis-Auguste  Palustre,  seigneur  de  Boisne, 
conseiller   au   siège   royal   de   Niort;  cousins-germains. 

Armes  :  de  gueules ,  au  cigne  d'argent ,  nageant  sur 
une  rivière  du  même  ;  en  fasce,  au  chef  d'or,  chargé 
d'une  étoile  d'azur.  Devise  :  Dignare  me  laudare,  te 
Virgo  sacrata. 


LE    CLERC    DE    JUVIGNY.  1 97 


LE  CLERC,  famille  originaire  du  Nivernais,  qui 
remonte  à   : 

I.  Etienne  le  Clerc,  anobli  par  lettres-patentes  de 
Philippe  de  Valois,  du  mois  de  février  1349,  en  consi- 
dération de  ses  services,  tant  en  guerre,  qu'autrement. 
Ces  lettres  sont  les  premières  de  cette  espèce  qui  furent 
enregistrées  en  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  suivant 
un  acte  obtenu  en  ladite  chambre,  sur  la  requête  pré- 
sentée en  icelle,  en  1627,  par  Germain  le  Clerc,  général 
des  finances,  des  camps,  armées  et  garnisons  de  France  ; 
mentionné  ci-après  au   degré   VIII. 

II.  Jean  le  Clerc,  Ier.  du  nom,  seigneur  de  Saint- 
Sauveur  ,  en  Puisaye ,  fils  d'Etienne  le  Clerc  ,  était 
secrétaire  du  Roi,  dès  1 355,  et  mourut  vers  1367.  Il 
est  qualifié  clerc  et  notaire  du  roi  Jean  et  de  Charles, 
fils  aîné,  lieutenant  du  Roi,  pendant  sa  captivité,  duc 
de  Normandie  et  dauphin  de  Viennois.  Il  eut  de  sa 
femme,  dont  on  ignore  le  nom   : 

i°.  Jean,  secrétaire  du  Roi,  en  i368,  seigneur 
de  Saint-Sauveur,  en  Puisaye,  mort  en  1395, 
et  inhumé  à  Saint-Sauveur.  Il  avait  épousé  Marie 
de  Craon,  dont  il  eut  Jean  le  Clerc,  maître 
des  requêtes,  en  141 8  ;  ambassadeur,  pour  le 
Roi,  en  Angleterre,  qui,  ayant  rempli  les  fonc- 
tions de  son  ambassade,  conformément  aux  ordres 
de  la  reine  Isabeau  de  Bavière  ,  fut  élevé  à  la 
dignité  de  chancelier  de  France,  en  1420.  Il 
épousa,  i0.,  en  1387,  Agnès  le  Muet,  fille  de 
Hugues  le  Muet,  bailli  du  Donziois  ;  20.,  en 
1415,  Catherine  Apapée,  morte  à  Paris,  au  mois 
d'août  1421  ;  3°.,  le  3  novembre  de  la  même 
année,  Jeanne  de  Beauvais,  fille  unique  et  hé- 
ritière de  Philippe ,  devenu  châtelain  de  Beauvais, 
seigneur  de  la  Forêt-le-Roi.  Ses  enfants  du  pre- 
mier lit  furent  :  —  a.  Hugues,  mort  sans  enfants, 
avant  son  père  ;  il  avait  épousé  Catherine  de 
Nanterre ,  fille  de  Simon  de  Nanterre ,  présiden 
à    mortier,    et    sœur    de    Mathieu    de    Nanterre, 


I98  LE    CLERC    DE    JUV1GNY. 

premier  président  au  parlement  de  Paris  ;  — 
b.  Jean,  auteur  de  la  branche  des  le  Clerc  de 
Fleurigny  ;  —  c.  Hugues,  nommé  à  l'archevêché 
de  Toulouse  ;  —  d.  Catherine,  mariée  à  Guil- 
laume Freppier  ;  —  e.  Marie,  femme,  dès  1428, 
de  Jean  Guesdat ,  procureur-général  de  Niver- 
nais ;  — f.  Jeanne,  mariée,  en  141 3,  à  Hugues 
de  Druy,  conseiller  du  Roi  ;  —  g.  Isa  beau, 
mariée,  dès  l'an  1420,  avec  Guillaume  de  Dan- 
geul  ;  —  h.  Agnès,  morte  jeune  ; 
20.   Guillaume,  dont  l'article   suit. 

III.  Guillaume  le  Clerc,  Ier  du  nom,  écuyer , 
général  des  finances,  laissa  de  sa  femme,  dont  le  nom 
n'est    pas  connu   : 

IV.  Guillaume  le  Clerc,  IIe  du  nom,  maître  des 
requêtes,  en  141 8,  qui  épousa  Jacquette  des  Portes, 
fille  de  Dreux  des  Portes,  secrétaire  du  roi  Charles  VI, 
et  d'Isabeau   Porcher.    De   ce   mariage   vinrent    : 

i°.    Jean,  dont   l'article  suit  ; 

2°.  Marie,  femme  de  Guillaume  Gontier,  fils  de 
Jean  Gontier ,  lieutenant  -  général  au  bailliage 
d'Auxerre,   et  de   Germaine   Régnier   de  Guerchy. 

V.  Jean  le  Clerc,  IIe  du  nom,  écuyer,  conseiller 
au  parlement  de  Paris,  épousa  Jeanne  Fassier,  fille  de 
Thomas   Fassier,   maître   des  requêtes,    et   en   eut   : 

VI.  Guillaume  le  Clerc,  IIIe  du  nom,  maître 
des  requêtes  sous  Charles  VIII  ,  suivant  ses  provisions 
données  à  Angers,  le  10  juin  1488.  Il  épousa  Isabeau 
de  Pougues,  d'une  famille  noble  du  Nivernais,  qui  tire 
son  nom  de  la  seigneurie  de  Pougues.  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

i°.  Jean,  curé  de  Flory  et  de   Chailny  ; 

20.  Philibert ,  seigneur  de  Sigougues,  en  Nivernais, 
sommelier  et  échanson  de  Jean  de  Bourgogne, 
comte  de  Nevers  ;  il  eut  aussi  le  même  office 
auprès  de"  Françoise  d'Albret,  épouse  du  comte 
Jean.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par  sen- 
tence des  élus  de  Nevers,  du  5  mars  1 5 12,  et 
fonda  une  branche  connue  sous  le  nom  de  Châ- 
teau-du-Bois  ,  éteinte   en    173 1 ,   dans  la   personne 


LE    CLERC    DE    JUVIGNY.  IQO, 

de   Bonaventure   le  Clerc ,    chevalier ,    seigneur   de 
Château -du -Bois,    gentilhomme    ordinaire    de    la 
chambre  du    Roi  ; 
3°.  Guillaume,  dont   l'article   suit  : 

VII.  Guillaume  le  Clerc,  IV0.  du  nom,  écuyer, 
seigneur  des  Barres  et  de  Cigognes  ,  procureur  du  Roi 
au  baillage  d'Auxerre,  en  1490  et  i5ooi  fut,  avec 
son  frère  Philbert,  maintenu  dans  sa  noblesse,  en 
i5i2,  et  déclaré  de  la  même  famille  que  le  chancelier 
le  Clerc.  Il  épousa  Edmone  Trouvé,  d'une  ancienne 
famille  d'Auxerre,  nommée  ci-devant  Inventi.  Les  en- 
fants  furent   : 

i°.  Etienne- François ,  qui  a  fondé  la  branche  des 
le  Clerc  de  la  Motte ,  laquelle  s'est  alliée  aux 
maisons  de  FHermite  de  Villers- Vimeux  ,  d'Ori- 
gny,  de  Clermont-Tonnerre ,  de  Chevreuil,  de 
Mignard,  de  Cerveau  de  Brions ,  de  Mérey,  de 
Gauvry,  de  la  Peyre,  de  Mesnard,  de  Pujol, 
de   Loynes,   etc.,   etc.  ; 

20.   Jean,   dont  l'article   suit  ; 

3°.  Henri ,  qui  fonde  la  seconde  branche ,  rap- 
portée  page   202  ; 

40.  Isabeau  le  Clerc,  veuve,  le  10  septembre  i535, 
de  Claude  Brinon ,  d'une  famille  patricienne  , 
qui  a  donné  un  premier  président  au  parlement 
de  Rouen. 

VIII.  Jean  le  Clerc,  IIIe  du  nçm,  écuyer,  avocat 
au  bailliage  d'Auxerre,  en  1507,  obtint  des  lettres-pa- 
tentes du  roi  François  Ie1",  pour  être  maintenu  dans 
la  noblesse  de  ses  ancêtres,  le  6  mars  i52i,  et  le  fut 
encore  par  jugement  de  l'an  1524,  et  déclaré  issu  de 
gens  nobles.    Il  épousa   Barbe  Chubrier,  dont    il  eut  : 

i°*  Claude,  conseiller  au  bailliage  et  siège  présidial 
d'Auxerre,  en  1 55 1  ;  marié,  en  1 555,  avec  Clau- 
dine Chevalier.  Il  fut  maintenu  par  sentence  du 
14  juin  1 565 ,  confirmé  par  arrêt  de  la  cour  des 
aides  de  Paris,  du  5  juin  i5y3,  et  vivait  sans 
enfants,    en  1 585  ; 

20.  Jean,  seigneur  de  la  Forêt,  avocat  à  Auxerre, 
qui  épousa,  par  contrat  du  4  août  i56o,  Germaine 
Chevalier  ,   sœur  de  la  femme  de  son   frère   aîné  , 


200  LE    CLERC    DE    JUVIGNY. 

dont  il  eut,  entr'autres  enfants,  Antoine  le  Clerc, 
né  le  23  septembre  1 563,  lequel  fut  aussi  main- 
tenu dans  la  noblesse  de  ses  ancêtres,  par  arrêt 
de  la  cour  des  aides  de  Paris,  du  12  décembre 
161 3.  Il  devint  maître  des  requêtes  de  la  reine 
Marguerite  de  Valois  ;  combattit  d'abord  pour  les 
calvinistes,  et  embrassa  ensuite  la  religion  catho- 
lique, à  laquelle  il  consacra  ses  talens.  St. -François 
de  Sales,  St. -Vincent  de  Paule,  le  cardinal  du 
Perron,  les  personnes  les  plus  vertueuses  et  Its  plus 
éclairées  de  son  siècle ,  furent  liées  avec  lui.  Il 
mourut  à  Paris,  en  odeur  de  sainteté,  le  2 3  jan- 
vier, 1628,  à  l'âge  de  soixante-cinq  ans,  n'ayant 
eu  qu'une  fille.  Il  fut  inhumé  à  Picpus,  où  on 
lisait  sur  sa  tombe  en  marbre  noir,  une  épitaphe 
rapportée  par  plusieurs  auteurs,  et  notamment 
par  Hurtaut,  dans  son  Dictionnaire  historique 
de  la  ville  de  Paris.  On  a  de  lui  quelques  ouvrages 
de  piété,  de  droit  et  d'érudition  ; 
3*.   Germain,   dont   l'article  suit. 

IX.  Germain  le  Clerc,  écuyer,  épousa,  par  contrat 
du  10  juillet  1 565,  dans  lequel  il  est  qualifié  noble  homme, 
fils  de  noble  homme  Jean  le  Clerc,  avocat,  et  de  Barbe 
Chubrier,  Madelaine  Sandrier,  dont  entr'autres  enfants , 
est  issu  : 

X.  Ythier  le  Clerc,  écuyer,  procureur  à  Auxerre, 
né  en  cette  ville,  le  19  septembre  1572.  Il  épousa,  par 
contrat  du  29  juin*  1594,  Jeanne  Fauttrier,  qui  le  rendit 
père  de   : 

XI.  Claude  le  Clerc,  écuyer,  né  à  Auxerre,  le  i3  oc- 
tobre i6o3  ,  prévôt-royal  des  Mailly  et  greffier  en  chef 
de  l'élection  d'Auxerre  ;  marié,  par  contrat  reçu  par  de 
Lavau,   notaire  à   Clamecy,  avec  Claude  Joumier  ;  dont 

•entr'autres  enfants   : 

XII.  Claude  le  Clerc,  IIe  du  nom,  écuyer,  né  à 
Auxerre,  le  3  octobre  1642,  greffier  en  chef  de  ladite 
élection,  et  bailli,  juge  civil,  criminel  et  de  police  de 
la  ville  de  Coulanges.  Il  épousa,  par  contrat  du  28  février 
1666,   Marie  Morot,  dont  est  issu   : 

XIII.  Toussaint  le  Clerc,  écuyer,  né  le  8  mars  1674, 


LE    CLERC    DE    JUVIGNY.  201 

greffier  en  chef  de  l'élection,  conseiller  du  Roi,  subs- 
titut du  parquet  au  bailliage  et  siège  présidial  d'Auxerre. 
Il  a  épousé,  suivant  ses  articles  de  mariage,  des  21  et 
22  juin  1.7 14,  Marie  Moreau,  dont  il  eut  entr'autres 
enfants  : 

XIV.  Claude  le  Clerc,  IIIe  du  nom,  écuyer ,  né 
à  Auxerre,  le  premier  octobre  17 14,  procureur  en 
la  même  ville,  marié,  en  1742,  avec  Anne-Margue- 
rite le  Blanc,  dont  il  eut  : 

XV.  Claude- Pierre-Pèlerin  le  Clerc,  écuyer,  né  à 
Auxerre,  le  16  mai  1745,  avocat,  ancien  conseiller  du 
Roi,  lieutenant-particulier  de  la  maîtrise  royale  des  eaux 
et  forêts  d'Auxerre,  ancien  juge  au  tribunal  de  la  même 
ville,  membre  du  collège  électoral  du  département  de 
l'Yonne;  maintenant  juge  de  paix  du  premier  arron- 
dissement de  la  ville  d'Auxerre.  Il  s'est  marié  en  la  même 
ville,  par  contrat  du  20  janvier  1781,  avec  Geneviève- 
Françoise  Billetou  de  Guilbaudon.  De  ce  mariage  est  issu  : 

XVI.  Anne-Claude  le  Clerc,  écuyer,  né  à  Auxerre, 
le  8  novembre  1781,  vérificateur  de  l'enregistrement  et 
des  domaines  du  Roi,  marié,  par  contrat  du  3  avril 
181 3,  avec  Annette-Charlotte  Rossin  de  Fourolles.  Ils 
ont  pour  fils  : 

Anne- Joseph- Victor    le    Clerc,     né    à     Auxerre,     le 
i5  janvier  181 5. 

seconde  branche 
Dite  de  Juvigny. 
VIII.  Henri  le  Clerc,  écuyer,  troisième  fils  de 
Guillaume  le  Clerc,  IVe.  du  nom,  écuyer,  seigneur 
des  Barres,  et  d'Edmone  Trouvé  (Voyez  page  199), 
rendit  foi  et  hommage  au  seigneur  de  Gouges,  le  9  mars 
i52i.  Ses  enfants  furent  : 

i°.  Pierre  dont  l'article  suit; 
•  20.  Germain  le  Clerc,  lieutenant-général  au  pré- 
sidial d'Auxerre,  qui  fut  père  d'Henri  le  Clerc, 
lieutenant-général  au  même  bailliage.  Celui-ci  fut 
père  de  Germain  le  Clerc,  grand-maître  des  eaux 
et  forêts  de  Bourgogne,  général  des  finances, 
des  camps,  armées  et  garnisons  de  France;  ce 
fut  lui  qui  obtint,  en  1627,  l'acte  d'enregistre- 
ment à  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  des 
lettres  de   noblesse    accordées  à    Etienne  le   Clerc, 


202  LE    CLERC    DE    JUVIGNY. 

dont    on    a    parlé     au    commencement  de    cette 
généalogie. 

IX.  Pierre  le  Clerc,  Ier  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Linan,  dont  il  rendit  hommage,  en  i557,  partagea, 
avec  Germain  le  Clerc,  son  frère  puîné,  en  1680.  Il 
épousa  Christine  Faulcau,  dont  il  eut  treize  enfants, 
dont  l'aîné  : 

X.  Claude  le  Clerc,  écuyer,  prévôt-royal  de  Ver- 
manton,  et  substitut  à  Auxerre  ;  épousa  Marie  Rousselet, 
et  mourut  en  1645.  Il  eut  douze  enfants,  entr'autres  : 

XI.  Pierre  le  Clerc,  IIe  du  nom,  écuyer,  marié, 
en  i63o,  avec  Marie  Petit,  qui  le  fit  père  de  neuf  en- 
fants, dont  entr'autres  : 

XII.  Pierre  le  Clerc,  IIIe  da  nom,  écuyer,  né 
le  2  octobre  1642,  marié  le  3  février  166 3,  avec  Marie 
d'Isson,  dont,  entr'autres  enfants  est  issu  : 

XIII.  Pierre  le  Clerc,  IVe  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Juvigny,  officier  de  bourgeoisie,  né  en  1669, 
marié,  en  1707,  avec  Laurence  Heuvrard,  dont: 

XIV.  Pierre-Claude  le  Clerc,  écuyer,  seigneur  de 
Juvigny,  officier  de  bourgeoisie,  marié,  en  173 1,  avec 
Marguerite  le  Clerc,  tille  d'Edme-Etienne  le  Clerc, 
conseiller  en  la  prévôté,  sa  cousine.  De  ce  mariage  vint  : 

XV.  Edme-Pierre  le  Clerc  de  Juvigny  ,  écuyer , 
gendarme  de  la  garde  du  Roi.  Lors  de  la  première  tenue 
des  états  de  Bourgogne,  par  monseigneur  le  prince  de 
Condé,  il  fut  choisi,  comme  étant  de  la  naissance  la 
plus  distinguée,  pour  commander  un  corps  de  cavalerie, 
composé  des  jeunes  gens  de  famille,  destiné  à  re- 
cevoir le  prince,  lors  de  son  passage  à  Auxerre.  Il  entra 
dans  les  gendarmes  de  la  garde;  fit,  avec  honneur,  les 
guerres  de  Hanovre  et  de  sept  ans.  Il  était  prêt  à  recevoir 
la  croix  de  Saint-Louis,  au  moment  où  il  vint  à  périr. 
Il  épousa  Henriette-Françoise  Save  de  Savigny,  sœur 
de  M.  Ch.  Save  de  Savigny,  écuyer,  servant  dans  les 
gendarmes  de  la  garde,  qui,  chevalier  de  Saint- Louis 
à  vingt-quatre  ans,  périt,  à  la  suite  des  mêmes  cam- 
pagnes, sans  postérité.  (La  branche  de  Juvigny  habite 
le  Nivernais  depuis  cette  alliance).    Il  eut  pour  enfants  : 

i°.  Charles-Edme-Pierre,  dont  l'article  suit; 
20.  Pierre-Henri    le    Clerc    de    Laduz,   ancien    abbé. 
Lors  de  la    révolution   il    perdit    son   bénéfice,    et 


WITTON.  203 

fut  incarcéré  pour  cause  de  son  opinion  et  de  sa 
naissance.  Il  se  retira,  après  sa  mise  en  liberté, 
dans  sa  terre  de  Dompierre,  où  il  exerce  actuel- 
lement les  fonctions  de  maire. 

XVI.  Charles-Edme- Pierre  le  Clerc  de  Juvigny  , 
écuyer,  gendarme  de  la  garde;  il  a  servi  dans  cette 
compagnie,  jusqu'en  1787,  époque  de  sa  réforme.  Il  a, 
depuis  traversé  les  différentes  époques  de  la  révolution 
avec  honneur,  et  n'a  négligé  aucunes  occasions  de  mon- 
trer son  dévouement  à  l'auguste  famille  des  Bourbons.  Le 
Roi  Ta  nommé  chevalier  de  Saint-Louis,  en  août  18 14. 
Il  a  épousé  Anne-Elisabeth  Guillemain  du  Pavillon, 
dont  sont  issus  : 

i°.  Henri-Germain-Pierre,  vivant  garçon,  et  exer- 
çant les  fonctions  de  maire  de  sa  commune; 

2e.  Louise,  mariée,  à  M.  Louis  Gudin,  habitant 
Corbigny; 

3°.  Charles-Sébastien-Pierre,  dont  l'article  suit: 

XVII.  Charles-Sébastien -Pierre  le  Clerc  de  Ju- 
vigny, écuyer,  entré  dans  la  compagnie  des  gendarmes 
de  la  garde,  en  août  18 14,  a  accompagné,  en  mars 
181 5,  les  princes,  jusqu'à  la  frontière,  où  il  fut  licencié 
avec  sa  compagnie;  s'est  retiré  dans  la  terre  de  son  père, 
à  Bouteuille,  où,  pendant  les  trois  mois  de  l'usurpa- 
tion, il  a  été  mis  sous  la  surveillance  la  plus  rigoureuse, 
pour  avoir  refusé  un  serment  qui  répugnait  à  son  cœur. 
Le  Roi  l'a  nommé  lieutenant  de  la  légion  de  la  Nièvre, 
en  mai  181 6.  Il  a  épousé  Charlotte-Juillette  Pelé  du 
Mont,  dont  : 

i°.  Charlotte-Léontine    le     Clerc    de    Juvigny,     née 

le  2  novembre  18 14, 
20.  Louise-Caroline,  née  le  3o  septembre  18 16. 
Armes  :  d'azur,  au  chevron  d'argent,  chargé  de  deux 
lionceaux  affrontés  de  sable,  lampassés  et  armés  de 
gueules,  et  accompagné  en  chef  de  deux  bustes  de 
femme  de  carnation,  et  en  pointe,  d'une  aiglette  au 
vol  abaissé  d'or. 


WITTON,  Wiston,  Wildton,  Victon,  Vito, 
Vido,  Viton,  Vilton,  famille  des  plus  anciennes, 
qui  a  pris  son  origine  dans  la  Grande-Bretagne,  et  qui 
s^est  répandue   en    Italie,     en    France   et   en  Allemagne; 


204  WITTON. 

son  nom,  comme  tous  ceux  des  principales  familles 
nobles,  a  subi  des  changements,  selon  les  pays  où  ses 
branches  se  sont  établies,  et  selon  les  siècles  où  les 
actes  qui  en  concernent  ont  été  passés. 

Les  branches  établies  en  Italie,  du  nom  de  Vito  et 
Vido,  s'y  sont  maintenues  avec  éclat,  et  passent  pour 
avoir  fondé  la  place  de  Vitolino,  que  les  habitants  de 
Pistoie  cédèrent,  le  24  mai  1329,  à  la  république  de 
Florence.  Pietro  de  Crescen^i,  dans  son  Histoire  de  la 
Noblesse  d'Italie,  mentionne  avec  éloge  cette  famille, 
et  cite  le  nom  de  Giovanni  Vito,  parmi  ceux  des  plus 
distingués  de  ce  pays.  Le  nom  de  Saint-Vito  est  aussi 
en  grande  vénération  dans  le  royaume   de  Naples. 

Nous  trouvons  encore  Saint-Viton,  en  latin  Vitonus 
et  Vito,  évêque  de  Verdun  en  498.  C'était  un  homme 
selon  le  cœur  de  Dieu,  qui  avait  marché  dans  les  voies 
de  la  sainteté  dès  sa  jeunesse,  et  qui  possédait  le  don 
des  miracles.  Il  travailla  pendant  vingt-sept  ans  d'épis- 
copat  au  salut  de  son  peuple,  et  mourut  vers  l'an  525; 
sa  fête  se  célèbre  le  9  novembre.  Par  une  bizarrerie 
qui  n'a  que  trop  d'exemples  dans  notre  langue,  le  nom 
de  Saint-Viton  a  été  altéré  dans  la  suite  des  tems,  et 
les  historiens  en  ont  fait  Saint-Vanne  et  Saint-Venne, 
quoiqu'il  y  ait  peu  de  ressemblance  dans  ces  noms,  et 
tout  en  disant  encore  que  le  nom  primordial  et  ancien 
était  Saint-Viton,  en  latin  Vitonus  et  Vito.  (Voyez  le 
Dictionnaire  des  Sciences  ecclésiastiques,  tome  V,  p.  482  ; 
le  P.  Lelong,  dans  sa  Bibliothèque  historique  de  la  France, 
tome  V,  page  283;  Y  Histoire  ecclésiastique  d'Allemagne, 
tome  Ier,  page  264.  C'est  de  Saint-Viton,  dit  aussi 
Saint-Vanne,  que  la  Congrégation  de  la  célèbre  ré- 
forme des  Bénédictins  a  pris  son  nom. 

Vitton,  archevêque  de  Rouen,  monta  sur  ce  siège, 
en  889,  et  il  fut  présent,  en  892,  à  la  célèbre  assem- 
blée de  Verberie.  En  900,  il  était  à  Reims,  avec  les 
autres  évêques,  où  il  fulmina  l'excommunication  sur 
la  personne  de  Baudouin,  comte  de  Flandre,  et  sur 
les  gens  qui  avaient  assassiné,  par  son  ordre,  Foulques, 
archevêque  de  Reims.  En  909,  il  se  trouva  au  concile 
de  Troslay,  près  Soissons.  Il  y  a  eu  une  très  belle  lettre 
d'Hervé,  archevêque  de  Reims,  écrite  à  Vitton,  qui 
l'avait  consulté  sur  ia  conduite  qu'il  devait  tenir  dans 
la  conversion  des  Normands,  et  quelle  pénitence  il 
devait  leur  imposer,  pour  les  crimes  énormes  qu'ils 
avaient  commis.  Histoire  de  Rouen,  in-40.,  t.  Ier,  p.  142 
de  la  troisième  partie. 


WITTON.  205 

Vidon  fut  abbé  de  la  célèbre  abbaye  de  Luxeuil,  en 
972;  il  fit,  cette  même  année,  un  échange  avec 
l'abbaye  de  Cluny. 

Raoul  de  Viton  paraît,  pour  le  roi  d'Angleterre, 
dans  une  donation  faite  par  Gilbert  de  Tuillières  et 
Laurence,  sa  femme,  vers  n  75,  à  l'abbaye  de  Saint- 
Père,  en  Vallée  de  Chartres.  Concessit  igitur  hanc  dona- 
tionen  in  capitulo  nostro....   Garinus  de  Regimalattro  et 

habuit  inde  V  solidos,  videntibus  Hugone  filio  Baldrici 

Hemardo  de  resuntis,  Pagano  de  Landa.  Concensit  étiam 
huic  donationi  Gislebertus  de  Teuleriis  et  Laurentia  uxor 
ejus  à  quo  iste  tenebat,  videntibus  Odone  Borleto  nejpote 
ejus  Wiltelmo  de  Curtellis....  Hugo  etiam  de  Castro  novo 
concessit  et  rex  Anglorum  ejusdem  rogatu  apud  argenteum, 
audiente  radulfo  de  wito.  Armoriai  général  de 
France,    par  d'Hozier,   registre  III,   seconde   partie,  p.  3. 

Jean  Wilton,  dit  le  vieux,  religieux  de  l'Ordre 
de  St.-Augustin,  fut  docteur  et  professeur  en  théologie 
à  Paris,  et  mourut  à  Oxford,  en  Angleterre,  en  i3io. 

Jean  Wilton,  dit  le  jeune,  religieux  anglais  de 
l'Ordre  de  Saint-Benoît,  vivait  vers  l'an  i35o;  il  était 
philosophe,  théologien,  et  fort  habile  dans  les  'belles- 
lettres. 

Jean  de  Whitton  vivait  en  i35o,  suivant  une  assi- 
gnation à  lui  faite  cette  même  année.  Il  est  nommé  J  ean 
de  Whiston,  et  a  la  qualité  de  chevalier,  dans  un  titre  de 
l'an  1 358,  où  paraissent  Richard  de  Berwick  et  Guil- 
laume de  Meldon,  aussi  chevaliers.  Archives  de  la  tour 
de  Londres. 

Jean  de  Wylton,  écuyer,-  est  ainsi  qualifié  dans  des 
lettres  de  protection  à  lui  accordées  en  1 368,  ainsi  qu'à 
Philippe  de  Popham,  Robert  Howard,  Jean  Dowel  et 
Thomas  Banastre,  chevalier.  Id. 

Philippe  Wilton  vivait  en  1421. 

N Vithon    était    homme    d'armes,    sous   les  ordres 

de  Jean  de  Robessart,  en   1429. 

Henri  "Wilton  et  Alix,  sa  femme,  contractent  en- 
semble, en  1433,  à  l'occasion  d'une  souffrance  de  fief, 
avec  Henri  de  Coulombière,  Jeanne  de  Campion,  N.... 
de  Caligny  et  Gaultier  de  la  Haye. 

Etienne  Wilton,  écuyer,  fut  du  nombre  des  magis- 
trats envoyés  par  l'Angleterre,  pour  traiter  avec  le  duc 
de  Bavière,  à  l'occasion  des  sommes  qu'il  devait  à  la 
Grande-Bretagne,  au  mois  de  février  1435.  Il  fut  encore 
employé  dans  diverses  négociations. 


206  WITTON. 

Thomas  Wilton  ,  Anglais ,  prêtre  et  docteur  en 
droit  dans  le  quinzième  siècle,  fut  chancelier  et  doyen 
de  l'église  de  Saint-Paul  de  Londres. 

Claude  Victon  était  secrétaire  du  Roi,  le  26  octobre 
1584  (1),  avec  Jacques  de  Beauvais,  N....  le  Tonnelier, 
Martin  Ruzé,  Pierre  Brulart,  Antoine  de  Rambouillet, 
Pierre  de  Vabres,  Pierre  de  Villontreys,  Denis  de  Car- 
don, Laurent  de  Gaumont,  Etienne  Boisléon,  Charles 
de  Saldaigne,  etc.,  etc.  Il  résigna  cet  office  en  faveur 
de  François  Bonnart,  le  19  avril  1625.  Histoire  chrono- 
logique 'de  la  Chancellerie  de  France,  par  Tessereau, 
t.  I,  p.  224  et  3  5o  ;  et  titres  en  parchemin  à  nous  exhibés. 

Pomponne  Victon  fut  maître  des  requêtes  de  la  reine 
Anne  d'Autriche  depuis  1622,  jusqu'en  1 63 1 .  Etat  des 
Officiers  de  la  Maison  de  nos  Rois  et  Reines,  manuscrit 
in-folio,  déposé  à  la  Bibliothèque  du  Roi,  page  434. 

Thimoléon  Victon  fut  reçu  secrétaire  du  Roi,  le 
28  mai  i632.  Il  devint  commissaire-général  pour  la 
revue  des  Suisses,  suivant  des  titres  en  parchemin,  sous 
la  date  de  1662.  Il  transigea,  le  3  juin  1669,  avec  ses 
oncles  maternels,  MM.  d'Alesso  et  le  Clerc  de  Courcelles, 
à  l'occasion  d'une  succession  qui  lui  était  échue;  il  avait 
pour  frère  Nicolas  Viton,  mort  avant  lui.  (Titres  en 
parchemin  à  nous  exhibés).  Il  obtint  des  lettres  d'hon- 
neur, le  26  juin  1666.  Hist.  de  la   Chancellerie. 

Le  R.  P.  François  Victon,  de  l'ordre  des  Minimes,  a 
donné  la  vie  de  Saint-François  de  Paule ,  fondateur  du 
même  ordre;  il  était  arrière- petit-fils  de  la  sœur  de  ce 
Saint.  Voyez  un  ouvrage  intitulé  :  Les  Eloges  de  nos  Rois 
et  des  Enfants  de  France  qui  ont  été  dauphins  de  Viennois; 
par  le  P.  Hilarion  de  Coste,  de  Tordre  des  Minimes, 
m-40.,  déposé  à  la  Bibliothèque  du  Roi,  cotté  L.,  817. 
Goussencourt,  dans  son  Martyrologe  des  chevaliers  de 
Malte,  tome  1,  page  i63,  mentionne  aussi  la  maison 
de  Victon,  à  l'occasion  de  celle  d'Alesso. 

Antoine  Viton,  établi  en  Provence ,  épousa  Gabrielle 
d'Aubergue,  et  eut  pour  fille,  Jeanne  Viton,  qui  fut 
mariée,  le  10  septembre  1696,  à  messire  Jean-Baptiste 
de  Moniginot,  écuyer,  d'une  ancienne  famille  de  Lan- 
gres,  alliée  à  presque  toutes  les  familles    de    Champagne. 


(1)  A  celte  époque,  les  charges  du  secrétaire  du  Roi  étaient 
remplies  par  des  nobles  de  la  plus  haute  distinction,  et  ce  ne  fui  que 
longtemps  après  qu'on  s'en   pourvut   pour  arriver  à  la  noblesse. 


WITTON.  207 

Dictionnaire  de  la  noblesse  de  France,   in-40.,   t.  XIV. 

Joseph  -  Louis  -  Pancrace  -  Marie  Vitton  était  cheva- 
lier de  l'ordre  de  Notre-Dame  du  mont  Carmei,  en  1744. 
Etat  de  la  France,  année  1749,  tome  IV,  page  82. 

La  maison  de  Jassaud-Thorame,  l'une  des  plus  an- 
ciennes de  la  Provence ,  vient  de  se  fondre  dans  celle 
de  Viton,  par  le  mariage  de  Marie-Désirée  de  Jassaud 
de  Thorame,  contracté,  le  2  octobre  1796,  avec  Jean- 
Joseph  Viton,  de  Peyruis.  Elle  est  fille  de  messire  Hyp- 
polite  de  Jassaud,  baron  de  Thorame. 

Il  a  pour  cousin  issu  de  germain,  Jean-Paul  Maxi- 
milien  -  Auguste,  né  en  janvier  1800,  chevalier  de 
l'Eperon  d'or. 

La  branche  de  cette  maison,  qui  s'était  réfugiée 
d'Italie  en  Provence  pendant  les  guerres  de  François  Ier 
et  de  Charles  -  Quint ,  ne  put  y  soutenir,  avec  autant 
d'éclat ,  le  nom  de  ses  ancêtres  ;  elle  fut ,  en  outre , 
obligée  de  partager  ses  biens  en  tant  de  parties,  à  raison 
du  grand  nombre  de  ses  enfants,  qu'elle  tomba  dans  un 
état  de  gêne  et  de  détresse,  dont  elle  eut  beaucoup  de 
peine  à  se  relever  dans  la  suite. 

Mais  les  branches  restées  en  Angleterre  s'y  sont  main- 
tenues dans  toute  leur  dignité;  c'est  là  qu'est  le  véritable 
berceau  de  cette  famille  qui  a  donné  ou  .  reçu  son  nom 
de  plusieurs  villes  et  châteaux  -  forts,  telle  que  la  ville 
de  Wilton  ou  Wilth  -  Shire ,  qui  envoie  deux  députés 
au  parlement ,  et  qui  était  autrefois  la  capitale  de  la 
province  ;  elle  est  tout  près  du  village  de  Sutton ,  où 
Alfred  -  le  -  Grand  arbora,  en  871,  son  étendard  contre 
les  Danois.  Nous  avons  un  titre  original  entre  les  mains 
qui  mentionne,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut ,  Henri 
Wilton  et  Alix,  sa  femme,  qui  contractent,  en  1433;  et 
il  existe  encore,  dans  le  comté  de  Norfolk,  une  branche 
de  ce  nom  ;  Nicolas  Wilton  se  trouve  mentionné  parmi 
la  noblesse  de  ce  comté,  en  1673,  dans  le  Britannica 
of  À.  Geograyhical ;  et  dans  la  province  de  Northum- 
berland  on  voit  les  places  de  Whitton-Castle ,  Whitton- 
Toivre  et  Long-  Whitton,  qui  ont  donné  ou  reçu  leur 
nom  de  cette  famille ,  sur  laquelle  nous  attendons  des 
renseignements  plus  étendus. 

Une  branche  établie  en  Allemagne  y  a  conservé  le 
nom  primordial  de  Wildton  ;  celle  des  Pays-Bas  a  pris 
celui  de  Witten  :  la  prononciation  et  l'orthographe  du 
nom  n'ont  différencié  qu'à  raison  du  pays. 


208  AMYS    DU    PONCEAU 


AMYS  DU  PONCEAU  (le  vicomte  Gabriel),  chef 
d'escadron  de  hussards,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  est  né,  en  1575,  dans  le  dépar- 
tement de  Maine-et-Loire,  et  descend  d'une  famille 
qui  déjà  jouissait  de  la  noblesse  sous  Charles  VIL  Ses 
ancêtres  furent  si  zélés  pour  le  service  du  roi ,  que 
les  ligueurs  ,  par  esprit  de  vengeance ,  pillèrent  et 
brûlèrent  la  maison  de  Salomon  Amys  du  Ponceau, 
conseiller  au  parlement  de  Bretagne,  sous  le  règne 
d'Henri  III.  Son  fils,  Pierre  Amys  du  Ponceau,  en 
partie  ruiné  par  les  malheurs  de  son  père ,  embrassa  le 
parti  des  armes,  où  son  mérite  le  fit  bientôt  connaître  et 
l'avança.  Il  fut  secrétaire  d'ambassade  au  traité  de 
paix  fait  à  Munster,  le  24  octobre  1648,  entre  l'em- 
pereur, le  roi  très  -  chrétien  et  les  électeurs  ,  princes  et 
états  du  Saint  -  Empire.  Il  fut  ensuite  nommé  gouver- 
neur de  la  ville  et  château  de  Sablé,  avec  le  titre  de 
brigadier  des  armées  du  roi. 

Gabriel  -  François  Amys  du  Ponceau  ,  arrière  -  petit  - 
fils  de  Pierre  Amys  du  Ponceau ,  et  père  du  vicomte 
actuel,  était  cornette,  dès  l'âge  de  quinze  ans,  dans  le 
régiment  de  Saint  -  Jal  cavalerie ,  et  assista  ,  en  cette 
qualité,  à  4a  fameuse  bataille  de  Fontenoy  ;  le  régiment 
ayant  été  réformé  à  la  paix  d'Aix-la-Chapelle,  en  1749, 
du  Ponceau  passa  à  Saint-Domingue,  où  il  continua 
néanmoins  le  service ,  et  fut  nommé  capitaine  de  dra- 
gons, par  brevet  du  i5  février  1765. 

Le  vicomte  Gabriel  Amys  du  Ponceau,  son  fils,  émigra 
au  commencement  de  1791  ,  en  sortant  de  l'école 
royale  et  militaire  de  Vendôme ,  où  il  avait  été  élevé. 
Il  fit  la  campagne  des  Princes,  dans  le  corps  des  officiers 
du  régiment  du  maréchal  de  Turenne;  cette  armée 
ayant  été  licenciée,  il  prit  parti  dans  les  ulhans  britan- 
niques. Fait  prisonnier,  après  avoir  eu  son  cheval  tué 
sous  lui ,  et  blessé  lui  -  même  de  plusieurs  coups  de 
sabre,  il  fut  conduit,  comme  émigré,  à  la  citadelle 
de  Lille,  et  n'évita  la  mort,  en  1794,  qu'à  la  faveur 
d'un    faux   nom.    Il  passa   ensuite  dans  la  Vendée ,   et  à 


BAZALGETTE.  âoç) 

la  reprise  dermes,  en  1799,  profita  de  l'amnistie 
pour  rentrer  dans  ses  foyers  ,  à  Angers ,  où  il  resta 
fort  tranquille  ,  sans  prendre  part  en  rien  au  gouverne- 
ment ;  il  épousa,  en  1801,  mademoiselle  Bouteillier  de 
Châteaufort ,  fille  d'émigrés  ,  et  émigrée  elle-même  , 
et  dont  la  majeure  partie  de  la  fortune  avait  été  vendue 
par  la  république. 

Lors  de  la  rentrée  de  l'usurpateur  Bonaparte  ,  en 
mars  181 5,  il  leva  un  grand  nombre  de  paysans  de 
son  canton  pour  marcher  contre  lui  ;  ses  biens  furent 
de  nouveaux  séquestrés;  il  fit  cacher  sa  femme  et  ses 
enfants,  et  fit  la  campagne  dans  l'armée  royale,  sous 
les  ordres  du  général  baron  d'Andigné.  Il  fut  nommé 
chevalier  de  Saint -Louis,  le  dix-sept  de  juillet  mil 
huit  cent  seize,  et  obtint  des  lettres-patentes  de  vicomte, 
le  trois  août  suivant,  lesquelles  furent  enregistrées  au 
greffe  de  la  cour  royale  d'Angers,  le  16  août  de  la 
même  année  (1). 

Armes  :  d'argent,  au  chevron  de  gueules,  accompagné 
de  trois  feuilles  de  pampre  de  sinople;  l'écu  timbré 
d'une  couronne  de  vicomte.  Supports  :  un  lévrier  ram- 
pant, et  un  lion  en  barroque.   Devise  :  Virtus  et  fidelitas. 


BAZALGETTE ,  famille  noble ,  originaire  du  Lan- 
guedoc ,  puis  transplantée  en  Angleterre ,  où  elle  est 
représentée  de  nos  jours  par  : 

Messire  Jean- Louis  Bazalgette,  écuyer,  né  le  5  oc- 
tobre 1750. 

Armes  :  parti  :  au  1 ,  d'argent,  à  la  fasce  de  gueules,  chargée 
de  trois  croissants  montants  du  champ ,  accompagnée 
d'un  étendard  de  gueules,  semé  de  croisettes  d'or,  mis 
en  bande  et  en  pointe,  de  trois  merlettes  de  sable,  et 
d'une  moucheture  d'hermine  du  même,  en  abîme  ;  au  chef 


(1)  L'ordonnance    du    Roi,    qui    l'a    créé   vicomte,    est  en    date 
du  29  mai    1816. 

i3.  14 


210  D   ABON. 


d'azur,  chargé  de  deux  croix,  trefflées  d'or  ;  au  2,  d'or, 
au  lion  de  gueules,  armé  et  lampassé  de  sinople, 
couronné  d'argent ,  tenant  de  sa  patte  dextre  un  sabre 
du  même,  garni  d'or.  Couronne  de  comte. 


d'ABON,  famille  ancienne,  originaire  du  Dauphiné 
mais  dont  l'origine  primitive  n'est  point  connue. 

Un  d'Abon  était  comte  et  seigneur  d'une  ville  en 
Piémont  ,  au  huitième  siècle ,  sous  l'épiscopat  de  Ro- 
dolphe,  évêque  de  Gap;  en  Tan  1040,  Abon  ,  prêtre, 
fait  une  donation  au  monastère  de  Saint-André  ;  Juvenis 
commentator  le  rapporte  ainsi  :  Ego  Abbo  indignus  près- 
biter.  Voyez  le  cartulaire  de  Saint  -  André ,  au  collège 
d'Embrun,  et  l'histoire  manuscrite  de  monsieur  Ju- 
deur,  à  Carpentras,  page  72. 

Le  traité  de  paix  conclu  entre  l'évêque  et  la  ville  de 
Gap,  le  19  janvier  1276,  fait  mention  de  Bertrand 
et  Pons  Abbon>  qui  s'y  trouvent  au  nombre  des  citoyens 
les  plus  distingués  qui  souscrivirent  cet  acte  ;  l'original 
est  à  la  maison  de  ville  de  Gap. 

I.  Pierre  d'Abon,  Ier.  du  nom,  chevalier,  est  ainsi 
qualifié  dans  l'acte  de  l'investiture  qu'il  prit  de  l'évêque 
de  Gap,  en  141 2,  pour  un  four  qu'il  avait  acheté  dans 
la  ville.  Cet  acte  est  en  original  dans  les  archives  de 
la  branche  aînée,  à  Gap,  et  prouve  que  c'est  à  tort 
et  sans  fondement  que  Chorier,  dans  son  Etat  politique 
du  Dauphiné,  page  36,  donne -à  Pierre  d'Abon  la  qualité 
de  notaire,  quoiqu'il  ajoute  qu'à  cette  époque  le  nota- 
riat était  un  art ,  qui  ,  loin  de  déroger  à  la  noblesse  , 
était  un  exercice  noble.  Pierre  d'Abon  avait  épousé 
Jeanne  de  Justas,  avec  laquelle  il  vivait  à  Gap,  en  141 4. 
Il  en  eut  : 

II.  Jean  d'Abon,  Ier  du  nom,  qui  fut  compris 
comme  noble  dans  la  révision  des  feux  qui  se  fit  en 
Dauphiné,  l'an  1457.  Il  fut  père,  par  Béatrix  de  Grasse, 
sa  femme,  de  : 

III.  Guillaume  d'Abon,  I,r  du  nom,  qui  épousa, 
le   5    novembre    1496,   Alix   de   Valavoire,    qui   lui   ap- 


D    ABON.  21 I 

porta  la  terre  de  Reynier,  fille  de  Pierre  de  Vala- 
voire ,  et  de  Catherine  d'Ancella ,  dame  de  Reynier 
et  d'Astouin.  De  leur  mariage  est  issu  : 

IV.  Jean  d'Abon  ,  IIe  du  nom,  seigneur  de  Reynier, 
qui  épousa,  le  12  janvier  1524,  Marguerite  de  Glan- 
devez ,  fille  d'Hélion  de  Glandevez ,  seigneur  de 
Gréoux,    et   de  Jeanne  de  Justas.    Leurs  enfants  furent  : 

i°.  Guillaume,  dont  l'article  suit; 

20.  François    d'Abon,    marié,   en    1571,    à    Jeanne 

de  Capris  de   Rourebeau  ; 
3°.  Olivier    d'Abon,    qui   épousa,   en     i56i,    Barbe 

Heme.    11  fut  pèr»  de  : 

a.  Baltazard  d'Abon ,  dont  la  fille  unique  , 
Julie  d'Abon ,  épousa  Melchior  d'Abon , 
seigneur  de  Reynier,   son  cousin  ; 

b.  Jean  d'Abon ,  père  d'Hélène  d'Abon ,  dont 
on   ignore  la   destinée; 

40.  Pierre  d'Abon  de  Reynier,  qui  fut  reçu  che- 
valier de  Saint-Jean-de-Jérusalem,   en    i566; 

5°  Et  cinq  filles,  dont  les  alliances  ne  sont  pas 
connues. 

V.  Guillaume  d'Abon,  IIe  du  nom,  seigneur  ?d'Au- 
trays  et  de  Reynier,  passa  un  contrat  d'échange  avec 
l'évêque  et  comte  de  Gap ,  d'une  portion  de  la  place , 
terres  et  seigneurie  d'Autrays,  le  29  janvier  i5i4; 
épousa,  le  i5  juillet  i56y ,  Eléonore  d'Autane,  fille 
de  feu  Raymond  d'Autane ,  seigneur  de  Piégon  ,  dont 
sont  issus  : 

i°  Jean,  dont  l'article  suit; 

20  Charles  d'Abon,  qui  fonde  la  seconde  branche, 
rapportée  ci-après  ; 

VI.  Jean  d'Abon  ,  IIIe  du  nom ,  seigneur  de  Rey- 
nier, épousa,  par  contrat,  du  14  février  i5g9  ,  signé 
Bernard,  notaire,  Suzanne  de  Bioulle,  de  laquelle  il 
laissa  : 

VII.  Melchior  d'Abon,  seigneur  de  Reynier,  qui 
s'allia,  par  contrat  du  14  février  1634,  avec  Julie  d'Abon, 
sa  cousine  au  troisième  degré  ;  il  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse,   par  jugement  de  la  chambre  des  francs-fiefs  de 


212  D   AB0N. 

Provence,  du  5  juillet  i635;  et  par  autre  jugement  de 
M.  du  Gué,  intendant  du  Dauphiné,  du  7  juin  1668. 
Il  eut  de  son  mariage  : 

i°.  Antoine,  dont  l'article  suit; 

20.  Pierre  d'Abon,   chanoine; 

3°.  Baltazard  d'Abon,  gouverneur  de  Montalban; 

40.  Louis  d'Abon  ; 

5*.  Jean-François  d'Abon  ; 

6\  Honorade  d'Abon. 

VIII.  Antoine  d'Abon  ,  épousa  Louise  de  Rouvillasc  , 
dont  il  eut  : 

i°  Jean,   dont  l'article  suit; 

20  Plusieurs  enfants,  morts  sans  postérité. 

IX.  Jean  d'Abon  ,  IV*  du  nom ,  épousa  Marguerite 
du  Sceau ,  dont  il  eut  : 

X.  François  d'Abon,   marié  avec   Lucrèce  Poncet. 

SECONDE     BRANCHE. 

VI.  Charles  d'Abon,  seigneur  de  la  Chenay,  second 
fils  de  Guillaume,  IIe  du  nom,  seigneur  d'Autrays  et 
de  Reynier,  et  d'Eléonore  d'Autane,  épousa,  en  Anjou, 
le  23  février  162 1  ,  Catherine  de  Loyauté,  fille  de 
Michel  de  Loyauté.    De  ce  mariage   sont   issus  : 

i°  Jacques  -  Auguste  d'Abon ,' écuyer,  seigneur  de 
Boulé,  qui  fut  employé  en  diverses,  négocia- 
tions ,  en  Allemagne  et  en  Italie ,  pour  des 
affaires  importantes  à  l'Etat.  Il  était  destiné  pour 
être  envoyé  en  ambassade  en  Suisse ,  lorsqu'il 
mourut.  Il  avait  épousé,  le  1"  mai  i656,  Made- 
laine  -  Thérèse  de  l'Agneau ,  d'une  famille  noble 
de  Bourgogne ,  sous  -  gouvernante  de  Marie- 
Anne  d'Orléans ,  duchesse  de  Savoye ,  puis  dame 
d'honneur  de  cette  princesse.  Il  laissa  de  ce 
mariage  : 

a.  Louis  -  Auguste    d'Abon ,    mort    à    l'âge    de 
17  ans,   enseigne  des  vaisseaux  du  roi; 

b.  Eugène  -  Maurice      d'Abon ,       religieux      de 
^      l'ordre    des     chanoines     réguliers    de     Saint- 
Augustin  ; 


d'abon.  2l3 

e.  Renée  -  Thérèse  d'Abon ,  née  en  1659, 
morte  à  Paris,  le  18  juillet  1736  ;  elle  fut 
élevée  auprès  de  la  duchesse  de  Savoye  , 
qu'elle  suivit  en  Piémont,  en  qualité"  de 
fille  d'honneur.  Elle  épousa  le  23  février 
1687,  Jean- Baptiste,  marquis  de  Rouvroy  ; 
par  création  du  mois  de  janvier  1714  , 
seigneur  du  Puy  ,  de  Froissy  et  autres 
terres  en  Picardie ,  lieutenant  -  générai  des 
armées  navales  du  roi ,  et  commandeur  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis  ; 
décédé  le  23  mars  1744.  Il  était  fils  de 
Pierre  de  Rouvroy,  seigneur  du  Puy,  et 
de  Marie  -  Ursule  de  Gontery  de  Saint- 
Alban.  Renée  -  Thérèse  d'Abon  ,  fut  mère 
de  Jean-Auguste,  comte  de  Rouvroy,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  colonel  de  dragons,  marié  le  3o  mars 
1726,  avec  Marie- Anne  Giraud.  Il  fut  père  de 
Marie-Thérèse-Sophie,  marquise  de  Rouvroy, 
morte  le  21  février  1750,  femme  de  Jean- 
Victor  de  Rochechouart ,  prince  de  Tonnay- 
Charente  ,  marquis  d'Everly ,  baron  de 
Bray- sur-Seine ,  etc.,  duc  de  Rochechouart, 
en  1753;  duc  de  Mortemart ,  en  1757; 
brigadier  des  armées  du  roi,  fils  de  Jean- 
Baptiste  de  Rochechouart,  duc  de  Morte- 
mart ,  et  de  Marie  -  Madeleine  Colbert  de 
Blainville.  Cette  alliance  donne  à  la  maison 
d'Abon,  des  consanguinités  avec  les  mai- 
sons princières,  et  les  plus  considérables  du 
royaume  ; 

20.    Honoré,   dont  l'article  suit  ; 

3°.   Charles  d'Abon ,   seigneur  du   Montbron  ,  marié 

le  8  février   1668,   avec  Madelaine   Belot ,    dame 

de  la  Michallière,   dont  : 

a.  Anne-Charles  d'Abon  ; 

b.  Palamêde  d'Abon. 

VII.  Honoré  d'ABON ,  écuyer ,  seigneur  de  Mont- 
fort,  gentilhomme  servant  chez  le  roi,  puis  officier, 
commandant  dans  la  compagnie  des  Cent-Snisses  de  la 


214  d'abon. 

garde  de  S.  M.,  transigea  avec  noble  Melchior  d'Abon, 
seigneur  d'Autrays  et  du  Reynier,  le  2  novembre  1672; 
il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par  les  commissaires 
départis,  en  Provence,  pour  la  recherche  des  usur- 
pateurs du  titre  de  noblesse,  le  7  juin  1668.  Il  avait 
épousé,  le  3  février  i655,  Jeanne  Gabriel _,  dont  il 
eut   : 

i°.  Jacques-Auguste,  dont  l'article  suit  : 
2°.  Catherine  d'Abon,  mariée  à  messire  Louis  de 
Poliard,  chevalier,  seigneur,  de  Brinvilliers  ;  ils 
reçurent  conjointement ,  un  transport  solidaire 
d'Honoré  d'Abon,  et  de  Jeanne  Gabriel,  son 
épouse,  le  12   février   1696. 

VIII.    Jacques-Auguste  d'Abon,   écuyer  ,  seigneur   du 
Carouge  -,  fut   capitaine  au   régiment  de   Lyonnais  ,    par 
commission   du    16  mai    1698,  capitaine  au  régiment  de 
Boufflers,    par    autre    commission    du    5     février    1706. 
En     récompense     de     ses      services      militaires      et     des 
blessures    qu'il    avait    reçues     à    l'armée ,     fut     nommé 
chevalier  de    l'ordre    royal    et    militaire    de    Saint-Louis, 
le    i3   mai    171 3;    il   s'est  marié  le   3   avril   1708,     avec 
Marie-Françoise    de    Mazancourt,     dame     du    Carouge, 
d'une    ancienne     et    illustre    maison     de     Picardie,    qui 
compte   parmi   ses   nombreuses   et  belles  alliances,   celles 
des   maisons   de   Bussy,    de  Salvert  de   Montrognon ,    de 
Roncherolles,     de     Poix,   de     Pas-de-Feuquières,    d'Am. 
bly,   etc.,   etc.,    fille   de    Robert  de   Mazancourt,   seigneur 
du   Carouge  et  de  Guérard,    en    Brie  ;    et    de    Françoise 
Jacquart   du   Chartier  ;    ils    vivaient    encore    le    premier 
octobre   1738.    De   ce   mariage   sont  issus   : 
i°.  Charles- Auguste,   dont  l'article  suit  ; 
2°.  Jacques  -  Auguste     d'Abon  ,       aide  -  major     des 
troupes  détachées   de    la    marine    aux    Isles    fran- 
çaises     de      l'Amérique  ,      chevalier      de      Tordre 
royal  et  militaire   de  Saint- Louis,   marié  à  Saint- 
Domingue,     avec     Madelaine-Françoise-Paule    de 
la   Rougerie,    dont  sont   issus  : 

a.  Un  fils,   mort   sans   postérité. 

b.  Madelaine  -  Anne  -  Françoise  -  Louise  -  Marthe 
d'Abon,  mariée  le  24  mars  1784,  à  Wol- 
demard  -  François  -  Xaxier  -  Joseph  ,     vicomte 


HÛRT.  2l5 

de   Hallet,  chevalier,   officier  dans   le   6°.    ré- 
giment des   chasseurs   à   cheval  ;    fils  de   haut 
et   puissant  Jean-Baptiste  ,     baron   de   Hallet, 
et  de   dame   Barbe    de  Viennois,    dont    posté- 
rité   :    Voyez     Hallet  ,     tome    XII      de     cet 
ouvrage,    page  43. 
3°.    Marie-Anne   d'Abon,   mariée  à  André  -  François 
du    Val  ,     marquis     de    la     Houssaye  ,      seigneur 
d'Epizy, ,      lieutenant    des     grenadiers     royaux    au 
régiment   de  Solar. 

IX.  Charles-Auguste  cTAbon  ,  né  en  171 2,  capitaine 
de  vaisseaux  du  ro'i,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  apporta  au  roi,  en  1754,  la  nou- 
velle de  l'arrivée  de  madame,  infante',  duchesse  de 
Parme,  à  Gênes;  il  devint  chef  d'escadre,  lieutenant- 
général  des  armées  navales,  commandeur  de  Saint- 
Louis,   le  3   septembre    1777,   il  est  mort  sans  postérité. 

Armes  :  parti  émanché  d'or  et  d'azur  de  huit  pièces  ; 
les  pointes  arrondies.   Devise   :    Union,   maintien. 


HÙRT,  famille  noble  d'Alsace,  où  elle  est  encore 
établie  de   nos  jours  ;   elle  est  représentée   par    : 

Messire  Philippe  -  Henri  -  Gélestin  Sigismond  de 
Hiirt  né  le  4  février  1769,  qui  a  obtenu  le  9  janvier 
1789,  un  certificat  de  noblesse  de  monsieur  Chérin, 
pour  servir  dans  les  troupes  du  roi  ;  il  a  émigré  en  1792, 
fait  toutes  les  campagnes  jusqu'au  licenciement  ;  il  est 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  et 
capitaine  dans  la  légion  de  l'Aisne.  Il  est  fils  de  messire 
Jean-Thibaut  Hiirt,  écuyer,  et  de  dame  Jeanne-Marie 
Catherine  de  Fleckammer.  Il  a  épousé  en  juin  1808, 
Antoinette  Gugger ,  de  Soleure  en  Suisse ,  de  laquelle 
il   a    : 

Emilie  -  Marguerite  -  Antoinette  -  Philippine  ,     née     en 
janvier    1 8 1 6 . 

Armes  :  d'argent,  au  berger  de  carnation,  chevelé  de 
sable,  habillé    d'un    surtout    d'azur,     d'une    culotte    de 


2i6  d'orfeuille. 

gueules,  d'une  ceinture  d'hermine  ;  ses  guêtres  et  ses 
souliers  de  sable,  tenant  sa  houlette  de  pourpre  ;  au  chef 
d'azur,  chargé  de  trois  étoiles  d'or.  Couronne  de  comte. 
Supports   :   deux   lions. 


d'ORFEUILLE,  maison  originaire  de  l'Angoumois, 
et  établie  en  Poitou  ,  vers  la  fin  du  douzième  siècle , 
remonte  à   : 

I.  Calo,  fils  puîné  de  Guillaume,  sire  de  Mastas , 
et  qui  eut  en  partage  la  seigneurie  d'Orfeuille,  que 
Foulques,  son  aïeul,  avait  réunie  à  la  châtellenie  de 
Mastas.  Outre  la  donation  faite  à  la  Maison-Dieu  de 
Montmorillon,  Calo  en  fit  une  autre  en  12 17,  en 
faveur  des  religieux  des  Chatelliers. 

IL  Jourdain  d'Orfeuille,  son  fils,  vivait  en  1259, 
et  laissa  d'Œnor  de   Brosse   : 

III.  Guillaume  d'ORFEUiLLE  ,  qui  rendit  hommage 
de  la  seigneurie  d'Orfeuille,  à  Foulques  de  Mastas, 
par  acte  du  20  août  1270.  Il  épousa  Letice ,  fille  de 
Pierre  de  Volvire,  dont  est  issu   : 

IV.  Regnault  d'Orfeuille  ,  Ier  du  nom  ,  qui  le 
2  mai  1 3 17,  céda  au  nom  de  Regnault  son  fils,  et 
d'Isabelle  de  Vivonne,  à  Pierre  Clopoix,  deux  journaux 
de  terre,   situés  près  Surgères. 

V.  Regnault  d'ORFEUiLLE  ,  IIe  du  nom,  eut  de 
Marguerite   d'Archiac,    son   épouse    : 

VI.  Jean  d'ORFEUiLLE,  qui  laissa  de  Mahaut  de  Mont- 
beron  ; 

i°.   Regnault,    dont    la    postérité     s'est    éteinte     en 

Aunis,   à  la  fin  du  XVIIe  siècle  ; 
20.   Giraud,   qui   suit  ; 
3*.    40.    Gérard    et    Jean    successivement    abbés    de 

Saint-Jean  d'Angély  ; 
5*.   Jeanne,  abbesse  de  Sainte -Croix   de  la  ville  de 

Poitiers   : 


D   ORFEUILLE.  217 

VII.  Girault ,  sire  d'Orfeuille,  Ier  du  nom,  épousa 
la  dame  Casilier,   alias  Casalès,  dont  est  issu  : 

VIII.  Girault  d'Orfeuille,  IIe  du  nom,  qui  de 
Marie,  fille  d'Antoine  Faidy,  écuyer,  seigneur  de 
Foucaud,  et  de  Marie  de  Forets,   eut: 

i°.  Jean  d'Orfeuille,  écuyer,  seigneur  de  la  Guil- 
lotière,  dont  le  petit-fils,  Antoine  d'Orfeuille, 
écuyer ,  seigneur  de  la  Guillotière  ,  de  Ville- 
neuve et  de  Cheiz ,  épousa  Jeanne  Jousseaume , 
dont  naquirent  : 

a.  Bonaventure,  mariée,  en  1 556,  à  Marin  de 
Vasselot  du  Chasteignier  ; 

b.  Marie  ,  qui  a  épousé  Eutrope  de  Vasselot 
de  Dannemarie; 

c.  Isabeau ,  épouse  d'André  d'Orfeuille ,  sei- 
gneur de  Foucaud ,  son  parent  du  troisième 
au  quatrième  degré; 

2°.  Charles  d'Orfeuille  qui   suit  ; 

3®.  Catherine,  épouse  d'Olmer  de   Montferrand. 

IX.  Charles  d'Orfeuille  ,  écuyer  ,  seigneur  de 
Foucaud ,  épousa  Catherine ,  fille  de  Nicolas  Gilier, 
chambellan  du  roi ,  dont  naquirent  : 

i°.  Mery,   qui   suit  : 
2°.  Guillaume ,   religieux   bénédictin  ; 
3<>.  Philippine,   qui  épousa  Philippe  de  Petit  Creux, 
écuyer,   seigneur  de  la  Guessonnière. 

X.  Mery  d'Orfeuille  ,  écuyer,  seigneur  de  Fou- 
caud ,  laissa  de  Jacquette ,  fille  de  Léonet ,  cheva- 
lier ,  seigneur  de  la  Frapinière ,  et  de  Marguerite  de 
Parthenay  : 

i°.  Joachim,    qui  suit; 

2°.  Catherine,  qui,  par  contrat  du  4  avril  1544, 
épousa  Claude,  fils  de  François  de  Clervaulx, 
écuyer,  seigneur  de  Breuil-Cartais  ,  et  de  Jeanne 
de  Frondebœuf  ; 

3°.  Louis  d'Orfeuille,  écuyer,  seigneur  de  Luché , 
dont  vinrent  :  i°.  Hugues  d'Orfeuille ,  écuyer, 
seigneur  de  Luché ,  et  père  de  Louis ,  mort 
sans    enfants;     20.     Jeanne,    épouse    de    Guichard 


2i8  d'orfeuille. 

du  Pin  de  la  Guérivière  ;  3°.  Persine,  mariée 
à  Louis  Adam,  écuyer,  seigneur  de  Puyraveau  ; 
4°.  Renée,  épouse:  i°.  de  Jacques  de  Luain , 
seigneur  de  la  Forêts  ;  et  2°.  mariée  à  Jean  de 
Cassé,   seigneur  de  la   Chausseraye. 

.XI.  Joachim  d'Orfeuille,  écuyer,  seigneur  de 
Foucaud  ,  embrassa  l'erreur  de  Calvin,  et  se  renferma, 
avec  d'autres  protestants,  dans  le  château  de  Lusignan, 
dont  il  soutint  le  siège.  Il  y  fut  blessé  au  mois  de 
juillet  i5y4,  et  tué  au  mois  de  janvier  de  Tannée 
suivante.  Il  eut  de  Marie  de  Luain,  son  épouse  : 
i°.  André  d'Orfeuille  qui  suit; 
20.  Louise  ,    épouse   de   François   d'Authon , .  écuyer, 

seigneur  de  la  Rigaudière  ; 
3°.  Gillette ,     qui ,     par     contrat    du     2  3     décembre 
1573,    épousa  Jean   de   Vernon ,    écuyer,  seigneur 
de  la  Rivière  et  de  Bonneuil  ; 
40.  Jacquette  ,  qui   épousa   Philippe  Dauzy ,  écuyer  , 
seigneur  de  Lestortière. 

XI L  André  d'Orfeuille,  écuyer  ,  seigneur  de 
Foucaud,   laissa' d'Isabeau  d'Orfeuille,,   son  épouse: 

XIII.  Pierre  d'Orfeuille,  baron  de  Chize,  qui 
d'Elisabeth  d'Allouhe ,   son  épouse ,   eut  : 

i°.  François,  qui  suit; 

20.  Suzanne,     épouse     de     Jean     Robert,      écuyer, 

seigneur  de  la   Gennerie  ; 
3°.  Anne,  qui  épousa:    i°.   le  sieur   Gigou  ,   écuyer, 

seigneur    de  Vesançay  ;    20.  Antoine  Saulnier,    en 

Périgord  ; 
4*.  Elisabeth ,  épouse  de  François  de  Gain  ; 
5°.  Louise,  mariée  à  Jacques  de  Greaume. 

XIV.  François  d'Orfeuille,  Ier  du  nom  ,  chevalier, 
seigneur  de  Foucaud  ,  etc. ,  mourut  à  Lussaudière  ,  le 
12  avril  1684,  laissant  de  Jacquette  Chappot ,  son 
épouse  : 

i°.  François,  qui  suit  ; 

20.  Anne,    qui,    par    contrat    du     7     février     1 65 5 , 

épousa    Pierre    Thibault  ,   écuyer ,   seigneur    d'Al- 

lerit  ; 


d'orfeuille.  219 

3°.  Pierre ,  écuyer ,  seigneur  de  Lussaudière ,  né  le 
7  octobre  1642;  il  épousa,  par  contrat  du  25  sep- 
tembre 1679,  Avoye  Madelaine  de  Méhée ,  dont 
il  eut  Marie  -  Anne  -  Madelaine  d'Orfeuille  ,  qui 
épousa  :  i°.  Claude  -  Joseph ,  chevalier,  seigneur 
d'Availles;  20.  Louis  Chevreuil,  écuyer,  sei- 
gneur de  Romefort  ; 

40.  Marie,  religieuse  au  couvent  des  dames  de 
Saint  -  François   de  la  ville  de  Niort. 

XV.  François  d'Orfeuille  ,  IIe  du  nom  ,  né  le 
3  novembre  1640,  assista  au  ban  de  la  noblesse  du 
Poitou,  en  1693,  et  mourut  à  Lussaudière,  le  18  avril 
1697,  laissant  d'Anne  Chevalier,  son  épouse: 

i°.  Pierre-François  d'Orfeuille,    qui    suit; 

2°.  Louis-Charles  d'Orfeuille ,  qui  épousa  :  i°.  par 
contrat  du  6  avril  1717,  Marie  Guillon  ,  dont 
il  eut  Marie  -  Anne -Radegonde  d'Orfeuille,  morte 
en  bas  âge  ;  20.  Marie -Anne  Draud  ,  de  laquelle 
il  n'eut  pas  d'enfants; 

3°.  Louis,  dont  la  postérité  sera  rapportée  après 
celle  de  son  frère  aîné  ; 

4e  Autre  Louis,  chevalier,  seigneur  de  la  Maison- 
nière,  qui  épousa  :  i°.  par  contrat  du  8  janvier 
1727,  Judith  Levesque  de  Tourtron  ;  20.  Mar- 
guerite ,  fille  de  Charles-Auguste  Aymer,  che- 
valier, seigneur  de  la  Chevalerie.  Il  mourut  sans 
enfants,  le  19  juin  1763  ; 

5°.  Jean  d'Orfeuille ,  chevalier  seigneur  de  Lus-* 
saudière,  qui  épousa  Catherine  -  Marie  -  Anne  de 
Villedoin  ,  également  mort  sans  postérité. 

XVI.  Pierre  -  François  d'Orfeuille,  chevalier,  sei- 
gneur de  Foucaud ,  etc.,  né  le  ier  novembre  1687,  et 
mort  à  Lussaudière,  le  25  février  1761  ;  a  laissé  de 
la  dame  Marguerite  -  Catherine  -  Jourdain  ,  qu'il  avait 
épousée  le  6  mai   1711  : 

i°.  Jean  -  Pierre  ,     marquis     d'Orfeuille,      dont     la 

postérité  est  rapportée  au  tome  IX  ; 
2°   Marie-Anne  ,   née    le    19    juin     1714,   et    morte 

sans  alliance  ; 
3°.  Charles- René,  qui  suit. 

XVII.  Charles -René    d'Orfeuille,    écuyer,     seigneur 


220 

de  la  Buttrie ,  officier  au  régiment  de  Conti,  avait 
épousé,  par  contrat  du  2  5  janvier  1752,  Marie-Anne- 
Charlotte,  fille  de  Jean- Baptiste  Billaud ,  écuyer, 
ancien  garde  -  du  -  corps  du  roi  ,  et  de  Marie  Picoron , 
dont  sont  issus  : 

i°.  Charles- Louis,   qui   suit; 

20.  N...  d'Orfeuille,  marié  dans  la  Vendée: 

3°.  N...  d'Orfeuille,  prêtre. 

XVIII.  Charles  -  Louis  d'Orfeuille,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Buttrie,  né  le  22  août  1753,  a  épousé,  par 
contrat  du  5  juillet  1785,  Marie -Anne- Julie,  fille  de 
Simon -Louis  de  Vasselot ,  écuyer,  seigneur  du  Quer- 
reau,  de  la  Chize,  etc.,  et  de  Marie  de  Pressac,  dont 
sont  issus  : 

i°.  Théodore- Louis  -  Amédé  d'Orfeuille,  né  le 
24  janvier  1795 ,  et  élève  de  l'école  spéciale  de 
la  marine,  sur   le  vaisseau  le  Tourville,   à  Brest; 

2*.  Jean-Baptiste-Isidore  d'Orfeuille,  né  le  11  sep- 
tembre 1809  ; 

3*.  Trois  filles. 

XVI.  Louis  d'Orfeuille,  chevalier,  seigneur  de 
la  Granerie  et  de  Tourtron,  né  le  20  mai  1693,  servit 
quelques  années  au  régiment  de  Vertamon ,  cavalerie , 
et  mourut  le  19  février  1771  ,  laissant  de  Marguerite 
Renée  Levesque,  qu'il  avait  épousée  par  contrat  du 
27  février  171 7,  reçu  par  Ré  et  son  confrère,  notaires 
royaux  à  Samt-Maixent  : 

XVII.  Jean  -  Louis  d'Orfeuille,  chevalier,  seigneur 
de  Tourtron,  Saint-Georges  et  autres  lieux,  né  le  i5  fé- 
vrier 1725;  il  a  assisté  au  ban  de  la  noblesse  du  Poitou, 
convoquée    en    1758,     et     est    mort   à    Saint  -  Maixent  , 

le   ... Il    avait   épousé  :    i°.    par   contrat 

du  22  novembre  1744,  Renée,  fille  de  Jean  de  Pons, 
chevalier,  seigneur  du  Breuil  -  Coiffa ult ,  morte  sans 
enfants  l'année  suivante;  20.  par  contrat  du  i3  sep- 
tembre 1746,  reçu  par  la  Marque  et  son  confrère, 
notaires  royaux,  Marie- Jeanne ,  fille  de  Pierre  Pidoux, 
chevalier,  seigneur  de  Pollié ,  la  Guillottière  et  autres 
lieux;  et  de  Suzanne  -  Henriette  Daitz  de  Mesni,  dame 
de  Saint-Georges,  dont  sont  issus: 


D  ORFEUILLE.  221 

i°  Charles  -  Louis  -  Marie s  comte  d'Orfeuille,  qui 
suit  : 

2°.  Louise- Henriette  d'Orfeuille  i  née  le  27  octobre 
1747,  et  mariée  par  contrat  du  27  janvier  1773, 
à  François-Alexandre  de  Pons ,  écuyer  ,  seigneur 
de  la  Guenottrie ,  chevalier  de  Tordre  royal  de 
Saint- Louis,  et  capitaine  au  bataillon  de  garni- 
son du  régiment  d'Angoumois  ;  fils  de  Jacques- 
Alexandre  de  Pons,  chevalier,  seigneur  de  la 
Guenottrie,  chevalier  de  Saint-Louis  et  comman- 
dant du  bataillon  des  milices  de  la  ville  de  Saint- 
Maixent  ;   et  de  Louise  Texier  ; 

3°.  Marie-Jeanne  d'Orfeuille,  née  le  12  avril  1750, 
et  mariée  en  1797,  au  sieur  Renaudin,  capitaine 
d'infanterie  ; 

4°.  Marie -Louise -Victoire  d'Orfeuille,  née  le  23 
décembre  1759,  mariée  le  i5  janvier  1785,  à 
Louis  -  Calixte  des  Roches  ,  chevalier  ,  seigneur 
de  Saint-Mars,  fils  d'Alexis  des  Roches,  che- 
valier, seigneur  de  Chassais  et  de  Charlotte- 
Armande  de    Landernau. 

XVIII.  Charles  -  Louis  -Marie  ,  comte  d'ORFEUiLLE  , 
chevalier,  seigneur  de  St. -Georges,  du  Breuil  et  de  Blanzay, 
né  le  7  juillet  1756,  volontaire  au  régiment  provincial 
de  Poitiers,  au  mois  de  mai  1778,  lieutenant  en  second 
au  bataillon  de  garnison  du  régiment  de  Saintonge, 
en  1782  ;  employé  en  qualité  de  capitaine  de  cavalerie 
en  1795  et  1796,  dans  l'armée  royale  vendéenne,  com- 
mandée par  le  général  Charette,  sous  les  yeux  duquel, 
il  a,  dans  divers  combats,  reçu  quatorze  blessures  ; 
surnuméraire  dans  la  compagnie  des  gardes  de  la  Porte 
du  roi,  le  5  septembre  1814;  chevalier  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  Saint- Louis,  le  17  du  même  mois;  garde 
titulaire  de  la  compagnie  des  gardes  de  la  Porte,  le 
7  décembre  suivant;  chef  de  bataillon,  le  24  du  même 
mois;  sous-brigadier  dans  cette  compagnie,  le  17  mars 
181 5,  est  passé  en  Belgique  avec  Sa  Majesté;  rentré  en 
France  avec  elle,  et  mis  à  la  retraite,  au  maximum  de 
son   grade,   le   22  mars    18 16. 

Le  comte  d'Orfeuille  avait,  par  contrat  reçu  par  Cail- 
lon  et  son  confrère  ,  notaires  royaux  à  Saint  -  Maixent, 
épousé,    le     i5    juin     1779,    demoiselle    Marie -Sophie- 


222  HACQUET    DES    NAUDIERES. 

Françoise  -  Louise ,  fille  de  Joseph-Alexis  de  Bosque- 
vert,  chevalier,  seigneur  de  Vaudelaigne  ;  et  de  dame 
Catherine  Sauzeau  ;  ladite  demoiselle  de  Bosquevert  est 
décédée  le  ier  avril  1780,  laissant  une  fille,  Marie- 
Ursule  d'Orfeuille,  née  le  16  mars  précédent,  et  mariée 
par  contrat  du  19  juin  1798  ,  au  sieur  Pierre-Etienne 
Palustre  de  Fondvilliers  ,  dont  la  généalogie  est  insérée 
dans  ce  volume,   page    196. 

Le  comte  d'Orfeuille  a  ,  par  acte  passé  par  Briand , 
notaire  royal  à  Marcillac,  département  de  la  Charente, 
contracté,  le  29  avril  1799,  une  nouvelle  alliance  avec 
demoiselle  Anne- Rosalie],  fille  de  Charles-César  de 
l'Estang,  chevalier,  seigneur  du  Breuil-Coiffault,  che- 
valier de  Saint -Louis,  et  ancien  brigadier  des  gardes- 
du-corps  du  roi,  et  d'Anne-Julie  de  Couvidou,  dont 
sont  issues   : 

i°.  Germaine  d'Orfeuille,   née  le   11   juin   1800; 
20.    Nancy    d'Orfeuille    (mademoiselle    de    Blanzay), 

née  le   2  mars   1802  ; 
3°.    Rosalie  -  Eliza       d'Orfeuille     (mademoiselle     de 

Saint-Georges),  le  2  août    1804. 

Voyez  pour  le  surplus,  ce  qui  est  dit  de  cette  famille, 
au  tome  IX,  pages  io3  —  et  549  —  où  se  trouvent  des 
détails  que  l'on  croit  inutiles  de  répéter,  [et  dont  l'exac- 
titude est  reconnue  ;  les  articles  que  l'on  donne  ici,  en 
forment  le  complément. 


HACQUET  des  NAUDIERES,  famille  noble,  origi- 
naire de   Bretagne,  qui   est  représentée  aujourd'hui  ;par  ; 

Messire  Germain  Hacquet  des  Naudières  ,  ancien 
major  de  cavalerie,  commandant  des  dragons-volontaires 
de  l'armée  royale  Anglo-émigrée,  à  Saint  -  Domingue, 
en  1794.  H  fut  blessé  dans  la  campagne  des  Gonaïves, 
en  1790,  et  eut  l'honneur  de  monter  le  premier  à 
l'assaut  du  fort  de  la  Saline,  en  1794,  et  d'y  planter 
lui-même  le  pavillon  royal  ;  la  même  année ,  il  fut 
nommé  pour  remplir  les  fonctions  .  de  commandant  de 
la  place  du   Port-au-Prince;  il  est  aujourd'hui   chevalier 


DE    BLAIR.  223 

de  l'ordre   royal  et  militaire  de  Saint-Louis  :   il  a   pour 
enfants  : 

i°.  Jean-Marie-Alphonse  Hacquet  des  Naudières  , 
lieutenant  de  cavalerie,  chevau- léger  de  la  garde 
du   roi  ;  il   a  suivi  S.    M.    à  Gand  ; 

2°.  Armand-Edouard  Hacquet   des    Naudières. 

3°.    Auguste   Hacquet  des   Naudières. 

Armes  :  écartelé  :  au  i  d'hermine,  au  2,  et  au  3,  fascé 
d'argent  et  de  gueules  -,  au  4,  d'azur,  au  dextrochère, 
mouvant  d'une  nuée ,  le  tout  d'argent ,  tenant  un 
étendard  du  même.  L'écu  sommé  d'un  casque  d'ancien 
chevalier,  orné  de  ses  lambrequins.  Tenants  :  deux 
maures. 


DE  BLAIR,  maison  originaire  d'Ecosse,  issue  des 
barons  de  Balthayock,  ainsi  qu'il  est  confirmé  par  des 
lettres-patentes  de  Charles  II,  roi  d'Ecosse,  d'Angle- 
terre, de  France  et  d'Irlande,  datées  d'Edimbourg, 
le  7  juillet  1674,  scellées  à  Edimbourg,  le  27  aoijt 
suivant,  confirmées  et  ratifiées  par  arrêt  du  conseil  de 
S.  M.  Louis  XIV,  du  18  mai  1700.  On  voit  par  lesdites 
lettres  que  : 

I.  André  de  Blair,  chevalier,  baron  de  Balthayock, 
issu  d'une  des  plus  anciennes  et  des  plus  nobles  familles 
d'Ecosse,  fut  père  de  : 

II.  Jean  de  Blair,  chevalier,  baron  de  Balthayock, 
qui  épousa  Marguerite  Oliphaut,  fille  du  baron  de  Du- 
plain,  dont  il  eut  : 

III.  Alexandre  de  Blair,  Ier  du  nom,  chevalier, 
baron  de  Balthayock,  allié  avec  Jeanne  de  Gray,  fille 
de  milord  Gray,   baron  de    Poulies,   qui  fut  père   de  : 

IV.  Alexandre  de  Blair,  IIe  du  nom,  chevalier, 
baron  de  Balthayock,  qui  de  Marie  d'Aytôn,  son  épouse, 
laissa    : 

V.  Alexandre  db  Blair,  III8  du  nom,  chevalier, 
baron  de  Balthayock,  qui  le  premier  de  sa  maison  sortit 


224  r>E    BLAIR. 

d'Ecosse,  et   vint   s'établir    en    Béarn,    vers    Tan    i5go. 
Son  fils  : 

VI.  Alexandre  de  Blair,  IVe  du  nom,  établi  en 
Béarn ,  s'était  marié  avec  Isabelle  Ogilby,  fille  Jean 
Ogilby,  baron  d'Innermeith,  comme  l'apprennent  lesdites 
lettres-patentes.    De  ce   mariage  vint   : 

VII.  Alexandre  de  Blair,  Ve  du  nom,  qui  s'allia 
avec   Marie  de   Rems,  dont  : 

i°.  Samuel,  dont  la  postérité  est  demeurée  en  Béarn; 
2°.   Alexandre,    qui   suit  : 

VIII.  Alexandre  de  Blair,  VIe  du  nom,  dont  la 
branche  se  fixa  à  Paris,  et  auquel  le  roi  de  la  Grande 
Bretagne,  accorda  les  lettres-patentes;,  ci-dessus  men- 
tionnées, eut  de  son  mariage  avec  Madelaine  Pitaut, 
trois  fils  ; 

i°.  Alexandre,  (qui  ont  été  présidents  au  parlement 
2°.   Armand,     )      de  Metz,  en  1 68 3  et  169 1  ; 
3°.  Melchior,  dont  l'article  suit. 

IX.  Melchior  de  Blair,  épousa  Henriette  de  Bri- 
non,  de  laquelle  il  eut,   entr'autres   enfants  : 

i°.    Louis- François,  dont  l'article  suit  : 
20.    Une    demoiselle  ,    mariée    à     N...     d'Aprémont 
d'Ortès. 

X.  Louis-François  de  Blair,  seigneur  de  Cernay, 
d'Aunay,  etc.,  conseiller  de  la  grand'chambre  du  par- 
lement de  Paris,  épousa  Catherine  Jeanne  de  Gart  de 
Boisemont,  dont   il  eut  entr'autres  enfants  : 

i°.  Louis-Guillaume,  dont  l'article  suit  : 
20.  Catherine  -  Thérèse  de  Blair  de  Boisemont , 
mariée,  par  contrat  du  9  mars  1738,  avec  Henri- 
Guillaume  Mazade  ,  écuyer ,  conseiller  du  roi  en 
sa  cour  de  parlement ,  fils  de  Laurent  Mazade, 
écuyer  ;   et  de  Thérèse   des  Queulx. 

XI.  Louis  -  Guillaume  de  Blair  dé  Boisemont  , 
maître  des  requêtes  de  l'intendance  de  la  Rochelle, 
passa  à  celle  du  Hainault,  en  septembre  1754,  et  de 
celle-ci,  à  Strasbourg,    vacante  par  la  mort  de  monsieur 


DE     BLAIR.  225 

Pinau  de  Lucé.  Il  épousa,  le  29  avril  1755,  Jacqueline 
de  Flesselles,  sœur  de  Jacques  de  Flesselles,  conseiiler 
au  parlement  de  Paris,  puis  maître  des  requêtes,  et  fille 
de  Jacques  de  Flesselles,  seigneur  de  Champguefner,  en 
Brie,  de  Chapelle-Iger  ;  et  d'Elisabeth  Robinet,  de  la 
ville  d'Auxerre. 

De  la  branche  de  Paris  est  sortie  une  autre  branche, 
établie  dans  la  province  des  trois  Evêchés,  qui  s'est  elle- 
même  subdivisée  en  plusieurs  rameaux,  savoir  ; 

i°.  Les  seigneurs  de  Blair,  de  Breklange  ; 

20.  Les     seigneurs    des    Etangs,     dont     nombreuse 

postérité.    Deux    membres     de    cette    branche    ont 

servi  à  l'armée  de  Condé  ; 
3°.  Les  seigneurs  de  Courcelles,  qui  suivent  : 

Messire  Jean-François-Pierre  de  Blair,  ancien  of- 
ficier au  régiment  d'Alsace,  a  épousé  noble  demoiselle 
du  Clos,  fille  de  messire  Frédéric  du  Clos,  seigneur  de 
Courcelles.  De  ce  mariage  sont  issus  dix  enfants,  qui 
suivent  : 

i°.  Jean- Armand,  dont  l'article  suit: 

20.  Antoine-Bon,  chevalier  de  Blair  de  Balthayock, 
ancien  capitaine  de  chasseurs  du  régiment  d'Aqui- 
taine. Il  a  été  tué  à  l'armée  de  Condé,  en 
1793,  au  passage  des  lignes  de  Weissenbourg, 
étant  capitaine  de  volontaires  dans  la  légion  de 
Mirabeau.  Ce  fut  lui  qui,  en  son  nom,  et  celui 
de  toute  la  famille,  fit  la  fameuse  protestation 
contre  le  décret  qui  abolissait  la  noblesse.  Elle  a 
été  insérée  dans  l'Ami  du  Roi,  en  1790.  Il  n'a 
point  laissé  de  postérité  ; 

3°.  Jean-François-Pierre  de  Blair  de  Courcelles, 
chevalier  de  Saint- Louis,  ancien  capitaine  au 
régiment  d'Austrasie.  Il  a  fait  les  campagnes  à 
l'armée  de  Condé,  et  s'est  marié  en  Amérique, 
avec  noble  demoiselle  N....  Honfroy,  d'une 
maison  noble  de  Bretagne,  dont  sont  issues  trois 
demoiselles  ; 

40.     Charles-Hippolyte    de    Blair,     ancien     capitaine 
au      régiment     d'Austrasie,     chevalier    de    Saint- 
Louis.    Il  a  fait  toutes  les    campagnes    de    l'armée 
de  Condé,  et  s'est  trouvé  à  Gand,   en    181 5.  Il  est 
i3.  l5 


226  DE    BLAIR. 

rentré  en  France  avec  le  roi.  Il  est  marié  dans 
le  pays   de  Luxembourg,   et    n'a  point    d'enfants; 

5°.  Louis,  baron  de  Blair,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  ancien  officier  au  régiment  d'Auxerrois, 
maintenant,  lieutenant-colonel  et  lieutenant  de 
roi  à  Gra vélines.  Il  a  fait  toutes  les  campagnes  de 
l'armée  de  Gondé;  a  rejoint  le  roi  à  Gand,  et 
est  rentré  avec  lui,  en  i8i5.  Il  a  épousé  Marie- 
Julie-Bernardine  Herwyn,  fille  d'un  émigré  ; 

6e.  Monique  de  Blair,  mariée  à  Antoine  For- 
tunat  Pothier,  seigneur  de  Fresnoy  et  autres 
lieux,  qui  a  servi  à  l'armée  de  Gondé  :  ils  ont 
plusieurs  enfants  ; 

7°.  Marie-Thérèse- Louise  de  Blair,  alliée  à  monsieur 
Glapion,  qui  a  servi  à  l'armée  de  Gondé  ; 

8°.  Madelaine-Marguerite-Lise  de  Blair,  mariée  à 
Michel- Ignace ,  baron  du  Pasquier  de  Dom- 
martin-Fontenoy ,  ancien  officier  au  régiment 
de  royal  Auvergne  infanterie.  Il  a  été  fait  pri- 
sonnier à  l'armée  des  princes  en  1792,  en  Cham- 
pagne, et  est  mort  victime  du  tribunal  révolu- 
tionnaire; Alphonse  du  Pasquier  de  Dommartin, 
leur  fils,  s'est  marié  dans  le  pays  de  Luxembourg; 

9°.  Susanne  de  Blair,  alliée  à  messire  Charles  le 
Bœuf,  lieutenant-général  des  armées  du  roi.  Il 
a  fait  toutes  les  campagnes  de  la  guerre  de  sept 
ans,  en  Allemagne,  au  régiment  de  Champagne  ; 
a  fait  sept  campagnes  dans  l'Inde,  dans  le  régi- 
ment d'Austrasie,  et  enfin  toutes  les  campagnes 
de  l'armée  de  Condé; 

io°.  Julie  de  Blair,  qui  n'est -point  mariée. 

Jean-Armand  de  Blair  ,  ancien  capitaine  au  régi- 
ment d'Aquitaine,  mort  à  l'armée  de  Condé,  a  eu 
de  son  mariage  avec  Charlotte  de  Cheppe,  fille  de  mes- 
sire Charles  de  Cheppe,  conseiller  au  parlement  de 
Metz,  seigneur  de  Morville,  Saulny  et  autres  lieux  : 

Charles  de  Blair; 

On  trouve  d'une  autre  branche  de  cette  famille,  Jean- 
Alexandre  de  Blair,  seigneur  de  Fayolles,  mort  à 
Marseille,  au  «mois  de  janvier  1730.  Il  avait  épousé 
en      1698,      Marie-Anne-Cléophile    le     Fevre ,     fille     de 


DE    FRANQUEFORT.  227 

François    le     Fevre,     seigneur    de     Guibcrmesnil     et   de 
Linteî,  et  de  Marie-Philoclée  Bourdin  de  Vilaines. 

De  la  branche  aînée,  qui  est  demeurée  en  Ecosse, 
était  Jean,  baron  de  Blair,  qui  épousa  vers  l'an  1636, 
Marguerite  d'Hamilton,  fille  de  Jacques  Ve.  du  nom, 
marquis  d'Hamilton,  comte  de  Cambridge  et  d'Aran, 
baron  de  Ennerdale,  chevalier  de  l'ordre  de  la  Jar- 
retière, chambellan  du  roi  Jacques  VI ,  et  sénéchal 
du  palais,  et  d'Anne  Cunningham  de  Glencarne.. 

Armes  :  de  sable,  à  la  facer  d'or,  accompagnée  de 
trois  besants  du  même  ;  à  Técu  d'argent,  brochant  sur 
la  fasce,  chargé  d'un  chevron  onde  de  sable,  accom- 
pagné de  trois  tourteaux  du  même. 


FRANQUEFORT,  anciennement  Francfort,  maison 
qui  paraît  tirer  son  nom  de  la  ville  de  Francfort- sur  - 
l'Oder,  qu'une  tradition  porte  qu'elle  a  possédée  dans 
des  tems  reculés. 

I.  Frédéric-Joachim  de  Francfort,  et  depuis  Fran- 
quefort, ce  nom  ayant  été  francisé  depuis  l'établissement 
de  son  fils  en  France,  fut  père  de  : 

II.  Frédéric-François  de  Franquefort,  qui  passa 
au  service  de  François  Ier,  roi  de  France,  en  i5i6 
ou  017.  Il  eut  pour  fils: 

III.  Pierre  de  Franquefort,  chevalier,  avait  épousé 
Françoise  Grenier,  dont  il  eut  : 

IV.  Jean  de  Franquefort,  Ier  du  nom,  chevalier, 
capitaine  de  cavalerie  au  service  de  Jeanne  d'Albret, 
reine  de  Navarre,  en  i563,  et  jusqu'à  la  mort  de  cette 
princesse,  arrivée  en  1572,  époque  à  laquelle  il  passa 
au  service  de  Henri  IV,  dit  le  Grand,  avec  deux  de  ses 
fils.  Leurs  descendants  sont  constamment  demeurés  atta- 
chés à  l'auguste  maison  de  Bourbon,  jusqu'à  ce  jour. 
Jean  avait  épousé,  par  contrat  du  3  juin  1 536,  reçu 
par  Bibaroy,  notaire  en  Périgord,  demoiselle  Marthe  de 
Bourolham,  dont   il  eut,  entr'autres  enfants  : 


228  DÉ    FRANQUEFORT. 

V.  Guillaume  de  Franquefort,  chevalier,  seigneur 
du  Bosq,  capitaine  dans  le  régiment  de  Montsenlon, 
cavalerie,  marié,  par  contrat  du  12  février  1 557,  reÇu 
par  d'Estrabon,  notaire  royal  en  la  cour  du  sénéchal 
de  Béarn,  à  demoiselle  Jeanne  de  Nauguières,  dont 
il  eut  : 

VI.  Jean  de  Franquefort,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  dudit  lieu  de  Franquefort,  capitaine  de  cava- 
lerie, qui  épousa,  par  contrat  passé  devant  Carré, 
notaire,  le  4  mars  1 584,  Marie  Bertholus,  qui  le  rendit 
père  de  : 

VII.  Jacques  de  Franquefort,  Iar  du  nom,  che- 
valier, seigneur  de  Franquefort,  co-seigneur  de  la  Ver- 
rerie, marié,  par  contrat  du  20  septembre  16 19,  reçu 
par  Guérin,  notaire  à  Marennes,  avec  demoiselle  Judith 
de  la  Croix,  dont  il  eut  : 

VIII.  Jacques  de  Franquefort,  IIe  du  nom,  con- 
seiller, seigneur  de  la  Vergne,  maréchal-des-logis  d'une 
compagnie  d'ordonnance  de  cent  hommes  d'armes.  Il 
servit  ensuite  pendant  plusieurs  campagnes  dans  le 
ban  des  gentilshommes  de  Saintonge.  Il  épousa,  par 
contrat  du  21  octobre  1654,  reçu  par  Drouhard,  notaire 
à  Saintes,  demoiselle  Anne  Babin.  Il  eut  pour  fils  : 

IX.  Jacques  de  Franquefort,  IIIe  du  nom,  che- 
valier, seigneur  de  Fribaud  et  des  Ajots,  cadet  dans  une 
compagnie  de  gentilshommes,  et  ensuite  lieutenant  et 
capitaine  au  régiment  de  la  Marche,  infanterie.  Il  s'allia, 
par  contrat  du  3  septembre  1691,  passé  par  Bernard, 
notaire  de  Soulignonne,  en  Saintonge,  avec  demoiselle 
Madelaine  Jolly.  Il  fut  père  de  : 

X.  Paul  de  Franquefort,  chevalier,  seigneur  de 
la  Barouëre  et  de  la  Bauge,  capitaine  d'infanterie, 
marié,  par  contrat  du  19  août  1736,  passé  devant 
Michaud,  notaire  à  la  Rochelle,  avec  mademoiselle  Jeanne- 
Madelaine  Pineau,  fille  de  Marc-Henri  Pineau,  et  de 
Madelaine  Journeau.    De  ce  mariage  est  issu  : 

XI.  Jacque-Paul  de  Franquefort,  né  le  2  août 
1737,  chevalier,  seigneur  de  la  Barouëre,  de  la  Bauge 
et    autres    lieux,    lieutenant-colonel  du    régiment  de  ca- 


VIOT    DE    MERCURE.  229 

valerie  du  Roi,  et  depuis  chevalier  de  Tordre  royal  du 
mérite  militaire,  marié,  le  29  juillet  1786,  à  Charlotte- 
Marguerite   Pelloutier,   de   laquelle  il  a   : 

i°.  Paul- Ulric- Aristide  de  Francquefort ,  sous-lieu- 
tenant au  cinquième  régiment  de  cuirassiers,  né 
le  7   juin    1790  ; 

2*.  Auguste  -  Alphonse  -  Tancrède  de  Franquefort , 
né  le   8   août   1807  ; 

3°.   Caroline-Augustin-Aménaïde  de  Franquefort. 

Armes  :  d'azur,  au  chevron  accompagné  en  chef  de 
deux  étoiles,  le  tout  d'or,  et  en  pointe  d'un  lion  du  même, 
lampassé  et  armé  de  gueules.    Couronne  de   marquis. 


VIOT  de  MERCURE,  famille  noble  originaire 
d'Ecosse,  qui  a  fourni  un  vice-roi  de  Tanger,  en  Barbarie  : 
elle  portait  le  titre  de  comte  de  Viot  ou  the  Viot,  avant 
que  les  guerres  civiles  de  la  Grande-Bretagne  ne  l'eus- 
sent forcée-  à  émigrer  en  France ,  où  elle  s'est  établie 
dans  l'Orléanais. 

I.  Jacques  Viot,  seigneur  de  Mercure,  fut  gendarme 
des  gardes-du-corps  de  Jacques  V,  roi  d'Ecosse;  il  passa 
en  France  en  Fan  1 549 ,  et  avait  épousé  Mathilde  de 
Barry  ou  the   Barry,   irlandaise,  de  laquelle  il  laissa  : 

II.  Jean  Viot,  seigneur  de  Mercure,  qui  fut  page 
de  la  chambre  de  Marie  Stuart,  femme  de  François  II, 
roi  de  France,  puis  capitaine  de  cavalerie  en  1 5 85.  Il  se 
signala  à  la  bataille  de  Coutras,  en  1 587.  Le  roi  Henri- 
le-Grand ,  pour  récompenser  ses  services  ,  lui  donna  la 
charge  de  premier  valet-de-chambre,  et  lui  accorda,  par 
ses  lettres-patentes  du  3o  novembre  1595,  la  direction 
et  maîtrise  de  toutes  les  verreries  du  royaume  de  France. 
Il  avait  épousé   Elisabeth   Legros,  de  laquelle   il  laissa  : 

i°.  Jean-Henri,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment 
d'Espenan  ;   tué  à  la  bataille  de   Lentz  ; 

2°.  Maximilien,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment 
de  Condé  ;   tué  à  la  bataille  de   Rocroy  ; 

3°.    Pierre,    qui   suit. 

III.  Pierre  Viot  dé  Mercure,  médecin  ordinaire  du 
roi.    Il  épousa   Marie   Menard,   de  laquelle  il  laissa   : 


230  VIOT    DE    MERCURE. 

IV.  Florent  Viot  dé  Mercure,  qui  fut  d'abord  cadet 
gentilhomme  dans  le  régiment  de  Languedoc,  puis  gen- 
darme dans  la  garde  écossaise  du  roi  ;  il  fit  toutes  les 
campagnes  de  Flandre,  et  assista  au  siège  de  Thionville, 
en  1676,  en  qualité  de  sous-aide-de-camp  de  M.  Dela- 
haye,  lieutenant-général  des  armées  du  roi.  S'étant  retiré 
à  Pithiviers,  il  fut  nommé  conseiller  et  procureur  du  roi 
de  ladite  ville  de  Pithiviers,  en  1689.  Il  avait  épousé, 
le  i3  février  i685,  Marie  Humery,  de  laquelle  il  laissa  : 

V.  Florent  -  Charles  -  Jean  Viot  de  Mercure  ,  qui 
étant  capitaine  dans  le  régiment  du  Languedoc,  avait 
épousé   Marie   Trezin,   de  laquelle   il   a   eu   : 

i°.   Florent-Jean   Viot   de   Mercure,    avocat   au  .par- 
lement  de    Paris  ;    mort   sans   postérité  ; 
20.    Ftienne-Aignan,   qui   suit  : 

VI.  Etienne  -  Aignan  Viot  de  Mercure,  né  le 
14  juillet  1739,  fut  d'abord  cadet  gentilhomme  dans 
les  régiments  de  Royal-Cantabre  et  de  la  Morlière ,  et 
fit,  en  cette  qualité,  plusieurs  campagnes  en  Hanovre, 
ensuite  il  fut  nommé  officier  de  cavalerie  dans  le  ré- 
giment des  volontaires  étrangers  de  Gonflans  ;  il  fit  les 
campagnes  des  Indes  contre  les  Anglais  ,  sous  les  ordres 
de  MM.  les  comtes  d'Estaing  et  de  Lally  et  marquis  de 
Conflans  ;  il  se  distingua  par  sa  valeur  à  différents  sièges 
et  batailles ,  et  reçut  plusieurs  blessures  honorables  au 
service  du  roi  :  il  eut,  entr'autres ,  le  bras  droit  cassé  en 
montant  à  l'assaut  au  siège  de  Triche-Napaly,  dans 
l'Inde.  Il  avait  épousé  Jeanne  Genti,  dont  il  a  laissé  : 

VII.  Etienne  -  Aignan  -  Pascal  Viot  de  Mercure  , 
écuyer,  né  le  3i  mars  1785.  Il  a  épousé  Marie-Marguerite- 
Pauline   Baulu,   de  laquelle  il   a    : 

i°.   Olympe-Marie-Julie,  née  le   9   octobre    18 11    : 
20.    Marie- Antoinette- Adeline,   née    le    i3     janvier 
1816. 

Nota  :  Un  officier  du  nom  de  Mercure  se  fit  remar- 
quer par  son  courage  et  sa  valeur  à  la  défense  du  pont  de 
Jargeau,  en  16 52,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Tu- 
renne,   attaqué   par   l'armée   des   Princes. 

Armes  •:  d'or,  à  la  fasce  d'azur,  chargée  d'un  caducée 


LE    PELLETIER.  23l 

du  champ,  accosté  de  deux  roses  d'argent.  L'écu  timbré 
d'un  casque  taré  de  front,  orné  de  ses  lambrequins. 
Supports   :   deux  licornes.  Cimier  :   une  licorne  issante. 


LE  PELLETIER,  noblesse  d'origine  militaire,  qui 
a  rendu  à  l'Etat  des  services  importants,  notamment 
dans  l'arme  de  l'artillerie,  dans  laquelle  plusieurs  géné- 
rations successives  de  cette  famille,  ont  obtenu  des 
premiers   grades. 

Une  branche  de  cette  famille ,  originaire  du  pays 
Chartrain,  est  venue  s'établir  dans  l'ancienne  province 
de  l'Isle  de   France,  dans  la   personne  de    : 

I.  Michel  le  Pelletier,  écuyer,  commissaire  ordi- 
naire et  garde-général  de  l'artillerie  de  France.  Il  épousa, 
en  1649,  Françoise  Chariot,  fille  de  Pierre  Chariot, 
seigneur  d'Ouville,  commissaire  ordinaire  et  garde-gé- 
néral de  Tartillerie  de   France.     Il   eut  de  ce  mariage   : 

Ie.    Laurent-Michel,  qui  suit  : 

20.   Catherine  le  Pelletier,    mariée  à   Antoine  Bour- 

daize  ,       commissaire  -  provincial      d'artillerie      et 

commandant  à   Douay. 

II.  Laurent  -  Michel  le  Pelletier,'  écuyer,  lieute- 
nant-général de  l'artillerie  de  France ,  au  département 
de  Bretagne,  chevalier  des  ordres  royaux,  militaires  et 
hospitaliers  de  Saint-Louis,  de  Saint-Lazare  et  Jérusa- 
lem, et  de  Notre-Dame  de  Mont-Carmel,  épousa  Gene- 
viève de  Grezillemont,  fille  de  Jean-Chrisostôme  de 
Grezillemont,  écuyer,  seigneur  d'Artilly,  commissaire- 
ordonnateur  des  guerres,  ancien  lieutenant  des  Gardes- 
Suisses.    De  ce   mariage   sont  issus   : 

i°.  Louis- Auguste,  dont  l'article  suit  : 
2°.  Laurent  -  Michel  le  Pelletier ,  chevalier ,  sei- 
gneur d'Argers  ,  de  Montjouy,  de  Maupertuis  et 
Voilemont  ,  lieutenant  -  général  des  armées  du 
Roi,  inspecteur-général  du  corps  de  l'artillerie, 
commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint -Louis.  Officier- pointeur  de  l'artillerie,  dès 
le  3o  mars    1706,  il  servit  sur  les  côtes  de   Bre- 


23î  LE    PELLETIER.  t 

tagne ,    dans  l'équipage   commandé   par   son  père  ; 
obtint   le   grade    de  commissaire  extraordinaire  de 
l'artillerie,   le    i5    avril    171  o.    Commissaire    ordi- 
naire, le  4  août   1721,    il    eut    alors  le   comman- 
dement   en    troisième    et    depuis ,    le    commande- 
ment    en     second    de    l'école    de    Strasbourg  ;    et 
obtint     le     grade    de     commissaire -provincial,     le 
7  mars   1732.  Il  servit  au  siège  de  Kell,  en   1733. 
Major  de  l'équipage  de   l'artillerie   de   l'armée    du 
Rhin,,   en    1734  et    1735,  il   servit   supérieurement 
au    siège    de    Philisbourg,    en     1734.    Lieutenant 
d'artillerie,   le   premier    février     1741,    il    fut    em- 
ployé à   l'armée  de  Bohême,   au    mois    de    juillet 
suivant  ;    se    trouva    à    la    prise    de    Prague ,   au 
combat  de  Sahay  ;    à   la  défense  de   Prague  où   il 
fut  blessé  ;   à    la    fameuse    retraite    de    cette  ville, 
sous   le  maréchal  de   Belle-Isle,,  au    mois    de     dé- 
cembre  1742.   A  son   retour   de  Bohême,   au  mois 
de   mars    1743,    il  eut  le   commandement  en   chef 
de   l'école  de  Metz.   Il  servit,  en  1744,  aux  sièges 
de  Menin  ,   d'Ypres   et  de    Furnes  ;  fut    créé    bri- 
gadier ,    par  brevet  du   2   mai  ;    passa   de   Flandre 
en  Alsace,  et  servit  au  siège  de  Fribourg  ;  obtint 
le  département  de  Metz,  au  mois  de  janvier   1745  ; 
servit,   en    1746,   aux   sièges  de   Mons ,   de  Char- 
leroy,  de  Namur  ;  combattit  à  Raucoux,  et  obtint 
le    grade   de    maréchal    de    camp,  par     brevet    du 
premier    janvier     1748.    Il    commanda    l'artillerie 
de  l'armée  du  prince  de  Soubise,   en   Allemagne, 
par   lettres   et  commission   du    premier  mai    1758, 
et  la  fit  servir,   avec  la   plus   grande  distinction,   à 
l'affaire   de  Sundershausen  et  à  la  bataille  de  Lut- 
zelberg.     Inspecteur-général    du    corps    royal ,    par 
commission   du    premier   janvier    1759,  il  fit  servir 
supérieurement   l'artillerie    à    l'affaire    de    Bergen, 
le    1 3    avril   suivant,    et   obtint,    en   cette   considé- 
ration,   le   grade  de  lieutenant-général  des    armées 
du  Roi,   par  pouvoir  du  21   du  même  mois  ;  il  la 
fit   servir,    avec   un   pareil   succès,   à  la  bataille  de 
Minden,   le    premier    août.    Il    continua    de    com- 
mander    l'artillerie    de    l'armée     d'Allemagne,    en 
1760  et    1761  ;   se  trouva  à   l'affaire   de   .Gorback, 
en   176 1,  et  mourut  en  activité  de  service.  Il  avait 


LE    PELLETIER.  23  3 

épousé    demoiselle     Bertin     de     Drelincourt,    dont 
il   eut  : 

A.  Gabriel -Joseph-  Augustin  -  Laurent  le  Pel- 
letier d'Argers  ,  chevalier ,  ancien  colonel 
du  corps  royal  de  l'artillerie,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis.  Il 
a  fait  toutes  les  campagnes  d'émigration ,  à 
l'armée  de  S.  A.  S.  monseigneur  le  prince 
de  Gondé.  Il  a  épousé  N....,  fille  du  comte 
de  Gisancourt,  qui  lui  a  laissé  une  fille, 
mariée  à    M.    Plaict  ; 

B.  N le   Pelletier  de   Montjouy,    qui   servit 

dans     le    corps     royal    de     l'artillerie.     Il     est 
décédé  ; 

C.  N le    Pelletier    de    Maupertuis,    officier 

au   corps  royal   de  l'artillerie,   décédé  ; 

D.  Bernard  le  Pelletier  de  Voilemont,  capi- 
taine au  corps  royal  de  l'artillerie ,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  LoUis, 
mort  en  émigration ,  commandant  l'artil- 
lerie du  régiment  Loyal-Emigrant.  Il  avait 
épousé   N Fumée,   de  laquelle   il  eut    : 

a.  N....  le  Pelletier,  chevalier  de  Voi- 
lemont, chef  de  bataillon  ,  en  activité  ; 
marié   avec  Athalie   Germain  ; 

b.  N le  Pelletier  de  Voilemont,  che- 
valier ; 

c.  N le    Pelletier  de   Voilemont,   veuve 

de  M.  Logette  ; 

3°.  Joseph  -  Félix  le  Pelletier  de  Prévalon  ,  qui  fut 
d'abord  officier  d'artillerie,  et  ensuite   oratorien  ; 

4°.  Marie-Geneviève  le  Pelletier,  mariée  à  Joseph 
le  Feron ,  chevalier ,  seigneur  de  l'Hermite, 
Troly,  etc.,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis  ,  maître -particulier  des  eaux 
et  forêts  de  Compiègne. 

III.  Louis  -  Auguste  le  Pelletier,  chevalier,  sei- 
gneur de  Liancourt ,  Autecourt  et  de  Glatigny  ;  fut 
lieutenant  -  général  des  armées  du  Roi,  inspecteur  -  gé- 
néral du  corps  royal  de  l'artillerie,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis.   Officier-pointeur,    dès 


234  LE    PELLETIER. 

le  3o  mars  1706,  commissaire  extraordinaire  de  l'artil- 
lerie, le  .12  avril  1708,  il  servit  sur  les  côtes  de  Bre- 
tagne, sous  les  ordres  de  son  père,  depuis  1706,  jusqu'à 
la  paix.  11  acquit,  en  17 14,  la  charge  de  lieutenant- 
général  de  l'artillerie  au  département  de  Metz,,  qui  fut 
supprimée  en  171 6  ;  fut  fait  commissaire  ordinaire  de 
l'artillerie,  le  premier  novembre  de  la  même  année  ; 
eut  successivement  le  commandement  en  troisième, 
puis  en  second  de  l'école  de  Grenoble  ;  le  grade  de 
commissaire  -  provincial,  le  23  février  1732.  Passé  à 
l'armée  d'Italie,  en  1733,  il  f  servit  aux  sièges  de 
de  Pizzighitone,  du  château  de  Milan,  la  même  année, 
de  Sarravalle,  de  Novarre,  de  Tortone  et  de  son  châ- 
teau, de  la  Mirandole,  en  1734  ;  et  se  trouva  la  même 
année  aux  batailles  de  Parme  de  Guastalla.  11  servit  en 
qualité  de  commissaire  du  parc,  à  l'armée  d'Allemagne, 
en  1735,  et  a  été  fait  lieutenant  d'artillerie,  le  11  février 
1740,  ayant  servi  en  Corse  depuis  1739,  jusqu'au  mois 
de.  juillet  1741,  qu'il  revint  en  France,  et  obtint  le  dé- 
partement de  Cambray.  Brigadier  par  brevet  du  2  mai 
1744,  il  servit  aux  sièges  de  Menin  ,  d'Ypres  ,  de 
Furnes  et'  de  Fribourg.  Il  a  fait  la  campagne  de  1746, 
en  Flandre,  y  a  servi  aux  sièges  de  Mons,  de  Charleroy 
et  de  Namur  ;  est  passé,  après  la  campagne,  au  dépar- 
tement et  au  commandement  en  chef  de  l'école  de 
Grenoble.  Il  a  obtenu,  le  premier  janvier  1748,  le  grade 
de  maréchal  de  camp  ;  au  mois  de  septembre  1749,  le 
département  et  le  commandement  de  l'école  de  la  Fère, 
qu'il  a  conservé  jusqu'au  premier  mai  1756.  Inspecteur- 
général  de  l'artillerie,  par  commission  du  premier  janvier 
1759.  Il  a  été  employé  à  l'armée  d'Allemagne,  par  lettres 
du  premier  mai  1760.  Il  a  servi  au  corps,  commandé 
par  le  comte  de  Saint-Germain,  puis  à  la  grande  armée. 
Après  l'affaire  de  Corback ,  fut  créé  lieutenant  -  général 
des  armées  du  Roi,  par  pouvoir  du  20  février  1761, 
et  mourut  en  activité  de  service.  Il  avait  épousé  Marie- 
Jeanne  -  Françoise  Maresse ,  fille  de  Louis  Maresse, 
écuyer,  commissaire  des  gardes  du  corps.  De  ce  mariage 
sont   nés  : 

i°.  Auguste-Laurent-Michel  le  Pelletier,  chevalier, 
seigneur  d'Autecourt ,  officier  d'artillerie  ,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
mor.t  à  l'âge  de  trente-cinq  ans,  inspecteur  de  la 


LE    PELLETIER.  235 

manufacture  d'armes  à  feu  de  Maubeuge  ,  sans 
avoir  eu  d'enfants  de  N..,.  de  Talengoet ,  son 
épouse,   décédée  ; 

2°.  Antoine,    dont  l'article   suit  : 

3°.  Louis- François,  qui  fonde  la  seconde  branche 
rapportée  ci-après  ;       • 

4°.  Marie  -  Josephe  -  Catherine  le  Pelletier,  mariée 
à  Gabriel  du  Passage,  chevalier,  ancien  lieu- 
tenant-colonel ,  sous -directeur  d'artillerie,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis. 
Ils   ont  laissé   une   fille,   morte   en   émigration  ; 

5°.  Marie- Jeanne- Josephe  le  Pelletier,  mariée  à 
N Muissard  des  Obeaux ,  chevalier,  colonel- 
directeur  d'artillerie,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  mort  maréchal  des 
camps   et   armées  du   Roi,    sans   postérité  ; 

6e.  Quatre  autres  .filles,  mortes  sans  avoir  été 
mariées. 

IV.  Antoine  le  Pelletier  de  Liancourt  ,  vicomte 
de  Crécy-au-Mont  et  de  Villers-Helon ,  ancien  officier 
d'artillerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  mourut  en  son  habitation  de  Beausoleil, 
île  de  la  Guadeloupe.  Il  avait  épousé,  i0.,  Louise-Luce 
de  Longviiliers  de  Poincy  ;  20.,  Marie  Anjorrant,  veuve 
de  N....  du  Plessis  de  Montmort,  comte  de  Glignes.  Il 
eut  de   son  premier   mariage  : 

i°.  Louis  -  François  le  Pelletier  de  Liancourt,  che- 
valier, qui,  après  avoir  servi  successivement  dans 
l'état-major  du  régiment  du  Roi,  infanterie,  et 
des  Gardes- Françaises,  est  mort  en  émigration, 
avec  le  brevet  d'officier  supérieur.  Il  avait  épousé 
Marie  -  Charlotte  de  Bonnaire  de  Forges  ,  fille  de 
M.  de  Bonnaire  de  Forges,  intendant  des  do- 
maines de  la  Couronne.  Elle  fut,  ainsi  que  sa 
mère  et  son  grand -père  maternel,  une  des  vic- 
times de  la  révolution,  le  9  avril  1794.,  à  l'âge 
de  vingt-un  ans  ; 

20.   Louis-Antoine,    dont  l'article  suit  ; 

3°.  Jean-Marie  le  Pelletier  de  Montéran  ,  chevalier, 
capitaine  au  corps  royal  de  l'artillerie,  chevalier 
de   l'ordre  royal  et  militaire  de   Saint-Louis; 

40.    Félix-Philippe  le  Pelletier  des   Tournelles,  che- 


236  LE    PELLETIER. 

valier,  attaché  en  1791  et  pendant  la  première 
campagne  d'émigration,  à  la  marine  royale,  main- 
tenant conseiller  au  conseil  supérieur  de  l'île  de 
la  Martinique.  Il  a  épousé ,  Marie- Elisabeth- 
Céline  Baillardel  de   Lareinty,  dont  est  issu   : 

Louis-Désiré-Gustave     le     Pelletier    des    Tour- 
nelles,  chevalier  ; 

5°.  Louise-Elisabeth  le  Pelletier,  mariée  à  Gilles- 
Charles  de  Maupeou,  comte  d'Ableiges,  ancien 
officier  au  régiment  des  Gardes-Françaises,  main- 
tenant député  de  la  colonie  de  la  Martinique,  en 
France,  chevalier  de  Saint- Louis,  fils  de  Gilles- 
François  de  Maupeou,  comte  d'Ableiges,  capi- 
taine de  cavalerie,  et  d'Angélique-Charlotte  le 
Bas  de  Courmont.   De  ce  mariage  sont  issus   : 

a.  Gilles-François-Félix   de  Maupeou  ; 

b.  Marine-Amélie    de   Maupeou  ; 

c.  Louise- Elisabeth-Antoinette  de   Maupeou. 

V.  Louis-Antoine,  vicomte  le  Pelletier,  capitaine 
de  frégate  de  la  marine  royale,  chevalier  de  Saint-Louis, 
a  fait  les  campagnes  de  l'émigration.  Il  habite  actuel- 
lement à  la  Martinique,  et  a  eu  de  son  mariage  avec  dame 
Gaigneron  de  Morin  : 

VI.  N....   Ferdinand  le  Pelletier. 

secondé  branche. 

IV.  Louis-François  le  Pelletier  de  Glatigny, 
troisième  fils  de  Louis-Auguste ,  et  de  Marie-Jeanne 
Françoise  Maresse,  et  frère  puîné  d'Antoine  le  Pelletier 
de  Liancourt,  vicomte  de  Crécy-du-Mont,  auteur  de 
la  branche  aînée,  a  été  créé  baron  par  Sa  Majesté 
Louis  XVIII,  avec  hérédité,  officier-général  honoraire. 
A  fait,  pendant  dix  ans  de  son  émigration,  plusieurs 
campagnes ,  comme  officier  supérieur  du  corps  royal 
de  l'artillerie.  Il  a  épousé  Geneviève-Catherine  le  Vieux, 
dont  il  a  : 

Louis  le  Pelletier,  chevalier,  maire  de  la  ville 
de  Crépy,  département  de  l'Oise,  marié  avec 
Adèle   Pommeret  des  Varennes,  dont  il  a   : 


DE    SOLMES    DE    VERAC.  2.1*] 

a.  Louis -Ernest  le  Pelletier; 

b.  Eugène- Louis  le  Pelletier,  né  en  1817; 

c.  Adèle-Louise  le  Pelletier  3  aînée  de   ses  frères. 

Armes  :  d'azur,  à  la  fasce  d'argent,  chargée  de  trois 
croissants  de  gueules ,  et  accompagnée  de  trois  étoiles 
d'or.  Supports  :  deux  lévriers.   Devise  :  Fidelis  et  audax. 


De  SOLMES  de  VERAC,  famille  noble  du  Velay. 

I.  Jean  de  Solmes,  qualifié  de  gentilhomme  par 
Louis  XIII,  en  1629,  obtint  le  droit  de  chasse  dans  les 
provinces  du  Velay,  Foretz  et  Vivarais  ;  il  mourut  le  20 
mars  1657.  Il  avait  épousé,  en  1628,  Floride  de  Lagrevol, 
fille  d'Antoine  de  Lagrevol.  De  ce  mariage  vint  : 

II.  Antoine  de  Solmes,  mort  en  février  1692.  Il  avait 
épousé,  en  1659,  Marguerite  Gibert  de  Chasotte,  fille 
de   Pierre  Gibert  de  Chasotte.   De  ce  mariage  vint  : 

III.  Vital  de  Solmes,  mort  le  12  janvier  1739.  Il  avait 
épousé ,  en  1698,  Marguerite  de  Verron,  fille  de  Jean 
de  Verron.  De  ce  mariage  vint: 

IV.  Joseph  de  Solmes,  mort  le  23  avril  1759.  Il  avait 
épousé,  en  1742,  Marguerite  Michaud  de  Chantoire, 
fille  de  Jacques  Michaud  de  Chantoire.  De  ce  mariage 
vint  : 

V.  Jacques  de  Solmes  de  Verac,  mort  le  2  5  oc- 
tobre 1^07.  Il  avait  épousé,  en  1769,  Rose  de  Cham- 
barlhac,  fille  de  Pierre- Guillaume  de  Chambarlhac.  De 
ce  mariage  vint  : 

VI.  Pierre  -  Guillaume  de  Solmes  de  Verac,  vivant, 
marié,  en  1809,  à  Gabrielle- Julie  de  Barbou,  fille  de 
Louis  de  Barbou.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Marie  -  Odilon  de  Solmes   de   Verac,   âgé  de  six 

ans  ; 
20.  Victor  de  Solmes,  âgé  de  trois  ans  ; 
3e.  Marie-Césarine  de  Solmes,   âgée  de  deux  ans. 
Armes  :  d'azur,   au  chevron  d'or,   accompagné  de  trois 
croissants  d'argent. 


238                                      MOREAU    DU    BREUIL, 



MOREAU    du    BREUIL    de    SAINT  -  GERMAIN  , 

famille  d'une  noblesse  très-ancienne ,  qui  a  rendu  des 
services  importants  à  nos  rois  et  à  l'Etat. 

Messire  Jean  Moreau ,  chevalier,  dit  le  Tingre ,  men- 
tionné dans  un  jugement,  pour  raison  d'injures  dites 
par  ledit  chevalier  au  prévôt  de  Villiers ,  en  fonctions , 
en  date  du  dernier  avril  1401  ,  après  Pâques.  (  Titre 
original ,   à   nous  exhibé.  ) 

Pierre  Moreau,  est  mentionné  parmi  les  hommes 
d'armes  et  les  écuyers ,  dans  une  montre  de  1470,  à 
à  nous  exhibée. 

Jehan  Moreau,  écuyer,  était  gentilhomme  de  la  mai- 
son du  roi,  en  i486,  suivant  un  titre  en  parchemin,  à 
nous  communiqué. 

Denis  Moreau,  écuyer,  capitaine  de  la  garnison  du 
château  de  Serres ,  avait  pour  ses  lieutenants ,  Jehan 
Moreau  et  Pierre  Moreau,  ainsi  qu'il  constate  par  une 
montre  de   l'an    i6o5,  à  nous  exhibée. 

François  Moreau  du  Breuil  ,  écuyer ,  seigneur  de 
Saint  -  Germain  3  a  servi  avec  beaucoup  de  distinction, 
en  qualité  de  capitaine  de  carabiniers,  puis  de  mous- 
quetaires et  de  chevau- légers,  en  1 636 ,  1639  et  1647. 
Il  nous  a  été  exhibé  plus  de  trente  lettres  écrites,  par  le 
prince  de  Gondé  et  le  duc  d'Enghien,  à  cet  officier,  et 
dans  lesquelles  ces  princes  signent  votre  affectionné  ami. 
Il  fut  pourvu,  en  1647,  en  raison  des  services  qu'il  avait 
rendus  à  l'Etat  d'une  charge  de  gentilhomme  ordinaire 
de  la  chambre  du  roi.  Il  épousa  mademoiselle  Agnès  le 
Gros,  de  laquelle  il  laissa  : 

Claude  Moreau,  écuyer,  sieur  du  Breuil  et  de  Saint- 
Germain,  qui  épousa,  le  27  mai  1668,  Claude-Françoise 
Sonnet,  de  laquelle   il  laissa  : 

Maurice  Moreau,  écuyer,  sieur  du  Breuil  et  de 
Saint  -  Germain  5  qui  épousa  ,  en  171 3  ,  Anne  -  Claude 
Kegnaudin,  de  laquelle  il  laissa  : 

Antoine  -  Alexis    Moreau    du    Brueil  ,    écuyer ,    pré- 


MOREAU    DU    BREUIL.  23g 

sident  de  l'élection  à  La  h  grès ,  qui  épousa,  en  1773, 
Marie  -  Anne  -  Bénigne  -  Henriette  Symon  de  Doncourt, 
fille  de  messire  Symon  de  Doncourt,  capitaine  de  cava- 
lerie. De  ce  mariage  vinrent  : 

i°.  Jean-François,   dont  l'article  suivra; 

20.  Antoine  -  Alexis    Moreau ,    écuyer,    marié:    il   a 

des  enfants  ; 
3°.  Marie-Thérèse,  mariée  à  M.  Barbet. 

Jean  -  François  Moreau  du  Breuil  ,  écuyer,  né  à 
Langres,  le  22  mai  1774;  émigré  en  1791,  il  entra  en 
qualité  de  sous  -  lieutenant  au  régiment  des  chasseurs 
d'Hohenlohe  Bartenstein,  le  17  septembre  1792.  «  Il  a 
»  toujours  servi  avec  la  plus  grande  distinction ,  et  a 
»  particulièrement  donné  des  preuves  glorieuses  de  sa 
»  bravoure  et  de  son  intelligence  militaire  dans  les 
»  occasions  suivantes  :  »  (Ce  sont  les  propres  expressions 
du  certificat  de  S.  A.  S.  M.  le  prince  d'Hohenlohe, 
colonel  -  commandant  ledit  régiment  ,  et  du  comte 
Louis   d'Havrincourt,   colonel   en    second.) 

Le  18  novembre  1793,  le  régiment  occupant  les 
retranchements  du  village  de  Hochfelden  ?  en  Alsace  , 
M .  du  Breuil ,  détaché  avec  seize  hommes  seulement, 
chassa  un  corps  de  80  ou  100  chasseurs  ennemis,  qui 
incommodaient  le  village  d'une  digue  derrière  laquelle 
ils  étaient  placés  ;  les  pressa,  en  traversant  après  eux 
deux  bras  de  rivière ,  jusqu'à  un  bois ,  dans  lequel  il 
les  retint ,  malgré  le  feu  de  deux  pièces  de  canon  qui 
tiraient  sur  lui  à  mitraille,  jusqu'à  ce  que  trois  batail- 
lons ennemis  vinssent  le  forcer  à  se  retirer  ;  il  ne  le 
fit  qu'à  la  dernière  extrémité,  après  avoir  eu  une  partie 
de  ses  hommes  tués  ou  blessés  ;  il  rentra  le  dernier  dans 
le  village,  ayant  reçu  cinq  balles  dans  ses  habits,  et 
rapportant  sur  le  dos  un  de  ses  soldats  blessé  griève- 
ment. 

Le  2  décembre ,  il  chargea  un  des  premiers  l'ennemi 
dans  le  village  de  Berstheim,  dont  il  s'était  emparé. 

Le  8  décembre,  il  rentra  le  premier  dans  le  même 
village  de  Berstheim ,  au  moment  où  il  venait  d'être 
encore  envahi;  il  se  jeta  seul  sur  quatre  ennemis,  dont 
trois  le  manquèrent  à  bout  portant;  le  quatrième  lui 
sauta  à  la  gorge  et  cherchait  à  l'étouffer,  quand  M.  le 
baron    de  Seebach   vint  le  tuer  d'un   coup  d'épée  entre 


24O  MOREAU    DU    BREUIL. 

ses  bras  ;  peu  de  moments  après,  M.  du  Breuil  tua,  l'un 
après  l'autre,  quatre  ennemis,  à  coups  de  baïonnette. 

Le  9  décembre,  jour  de  la  retraite  dans  les  lignes  de 
Haguenau,  M.  du  Breuil,  n'ayant  pu  être  à  tems  averti 
de  la  marche  rétrograde  de  l'armée ,  se  trouva  entouré 
par  l'ennemi  dans  son  poste,  avec  les  25  hommes  qu'il 
commandait  ;  il  évita  sa  cavalerie ,  passa  entre  ses  co- 
lonnes ,  et  se  retira  de  ce  pas  dangereux  avec  tant 
d'adresse  et  d'intelligence,  qu'il  rejoignit  le  régiment 
dans  sa  marche,  sans  avoir  perdu  un  seul  homme  de  sa 
troupe. 

Tombé  malade  peu  de  tems  après,  au  bivouac,  devant 
Haguenau,  il  fut  obligé  de  se  faire  transporter  au-delà 
du  Rhin,  le  24  décembre,  après  avoir  assisté  à  toutes 
les  affaires  auxquelles  le  régiment  avait  eu  part,  et 
reçut,  par  un  bonheur  singulier,  onze  balles,  deux  coups 
de  sabre  et  trois  coups  de  baïonnette  dans  ses  habits, 
pendant  la  campagne ,  sans  avoir  été  blessé  une  seule 
fois. 

M.  Moreau  du  Breuil  continua  de  servir  avec  le  plus 
grand  dévouement,  et  obtint  l'honneur  d'être  gratiné 
d'un  sabre  de  S.  A.  S.  M.  le  prince  de  Condé,  à  cause 
des  preuves  de  valeur  qu'il  avait  données  dans  la  cam- 
pagne de  1793;  sur  la  lame  de  ce  sabre  se  trouvaient 
les  armes  de  France,  avec  cette  inscription  :  A  la  valeur  ; 
ce  qui  est  attesté  par  un  certificat  de  S.  A.  S.  M.  le 
prince  d'Hohenlohe.  L'année  d'ensuite ,  M.  du  Breuil 
prit  du  service  dans  les  armées  anglaises,  et  fit  les  cam- 
pagnes de  94  et  95  ;  il  servit  dans  les  Indes  orientales, 
d'après  le  certificat  qui  lui  a  été  délivré  par  le  major,  com- 
mandeur de  Balathier,  maintenant  maréchal  -  de  -  camp 
au  service  de  France,  et  alors  commandant  du  régiment 
de    Royal- Etranger  dans  l'isle  de  la   Grenade. 

«  Je,  soussigné,  major,  commandant  le  régiment  de 
»  Royal-Etranger,  certifie  que  M.  du  Breuil  s'est  tou- 
»  jours  bien  conduit  depuis  qu'il  est  au  régiment ,  et 
»  a  montré  la  plus  grande  bravoure  et  intelligence  dans 
»  toutes  les  affaires  auxquelles  le  régiment  a  eu  part. 
»  En  outre,  que  c'est  lui  qui  commandait  l'avant-garde, 
»  lors  de  l'attaque  du  camp  retranché  de  Fedon  ;  que 
»  c'est  lui  "qui  s'est  emparé  de  la  première  batterie  ;  après 
»  quoi,  il  s'est  approché  de  la  seconde,  jusqu'à  environ 
»  quatre  cents  pas;  qu'il   s'y  est  maintenu  près  de  trois 


D   AUBUISSON.  24I 

»  quarts  d'heures,  malgré  trois  pièces  de  canon  qui 
»  tiraient  continuellement  sur  lui,  et  une  mousqueterie 
»  très-vive  et  très-considérable;  que,  lors  de  l'arrivée  des 
»  autres  colonnes,  qui  avaient  été  retardées  dans  leur 
*  marche,  il  continua  toujours  de  faire  partie  de  Tavant- 
»  garde,  malgré  qu'il  avait  reçu  une  mitraille  dans  le 
»  côté,  qui  lui  avait  fait  une  forte  contusion  ;  un  moment 
»  après,  il  en  reçut  encore  une  seconde,  qui  lui  coupa 
»  son  chapeau,  sans  cependant  le  blesser.   » 

Signé  :  le  major,  commandeur  de  Balathier. 

Fait  à  Saint-Georges,  le  19  mars   1797. 

En  1799  ,  M.  du  Breuil  commandait  l'artillerie  de 
garnison  de  Tabago  ,  et  fut  chargé  de  réparer  les  forti- 
fications du  fort  Georges ,  et  d'y  en  établir  de  nou- 
velles; il  s'acquitta  si  bien  de  cette  mission  ,  que  les 
deux  chambres  de  la  législature  arrêtèrent  qu'il  lui 
serait  adressé  un  vote  de  remercîment,  et  demandèrent 
au  commandant  en  chef  de  l'avancement  pour  lui  ; 
il  rentra  en  France  en  août  1 8 1 7  ;  il  est  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis,  et  de  Tordre 
noble  du  Phénix  d'Hohenlohe,  par  nomination  de 
l'année  1801.  Il  a  épousé,  en  janvier  1804,  Elisa  Çhol- 
let ,  fille  de  Samuel  Chollet,  écuyer,  ancien  commis- 
saire-général des  armées  anglaises,  de  laquelle  il  a  : 

Thomas   Moreau    du    Breuil,   écuyer,   né   à  Tabago, 
le  26  février  1807. 


AUBUISSON  (d'),  famille  noble  d'extraction  et 
d'ancienne  chevalerie ,  établie  en  Languedoc  et  en  Lau- 
raguais ,  où  elle  possède ,  depuis  plusieurs  siècles  ,  les 
seigneuries  de   Nailhoux  et  de  Ramondville  -  Saint- Agne. 

Cette  maison  a  contracté  des  alliances  avec  les  illustres 
maisons  de  Poitiers  et  de  Velasco,  dont  descendent,  par 
les  femmes,  les  rois  d'Espagne  et  de  Portugal,  alliance 
qui  a  donné  lieu  à  Terreur  qu'ont  faite  plusieurs  généa- 
logistes, en  avançant  que  la  maison  d'Aubuisson  est 
originaire  d'Espagne.  Elle  est  aussi  alliée  aux  maisons  les 
plus  illustres  du  Languedoc,  aux  comtes  de  Comminges, 
d'Escandillac,  de  Marsol  de  Clermont  -  du  -  Boc  ,  de 
i3.  16 


242  D'AUBUISSON. 

Villemur;  aux  marquis  de  Vaudreuil ,  d'Hébrail ,  de 
Castelnau-d'Estrètefond;  aux  barons  Durand  de  Sénégas 
et  de  Monistrol,  de  Maynard-de-Ségonville,  de  du  Faur 
d'Encuns,  etc.,  etc. 

I.  Messire  Antoine  d'Aubuisson  ,  Ier.  du  nom ,  che- 
valier, figurait,  sous  Charles  VII,  au  nombre  des  plus 
grands  seigneurs  du  royaume.  Il  assista,  en  1446,  au 
tournoi  de  l'Emprise  du  Dragon,  donné  en  faveur  des 
dames  par  le  roi  René  de  Sicile,  près  la  ville  de  Saumur, 
avec  le  duc  de  Bourbon,  le  duc  de  Villequier,  Ferri  , 
duc  de  Lorraine,  le  seigneur  de  Beau  veau,  Giron  de 
Laval ,  le  comte  de  Nevers ,  Jacques  de  Clermont  ,  le 
comte  d'Eu,  le  comte  de  Tonnerre ,  le  duc  d'Alençon, 
et  une  infinité  d'autres  seigneurs.  L'honneur  d'être  admis 
parmi  les  chevaliers  qui  assistaient  à  ce  tournoi  nous 
démontre  qu'Antoine  d'Aubuisson  était  d'une  origine 
très-ancienne^  puisqu'il  fallait,  dès  ce  temps,  faire  preuve 
de  seize  quartiers  de  noblesse  paternels  et  maternels 
pour  être  admis  dans  un  tournoi  (1).  Il  testa  le  2  janvier 
1445  ,  époque  à  laquelle  on  peut  rapporter  sa  mort.  Il 
est  qualifié,  dans  son  testament  :  De  nobilis  vir  dominus 
Antonius  de  Albuissono,  miles;  et  dit  qu'après  sa  mort: 
Voluit  istud  corpus  suum  cum  armis  et  bellicis  ornamentis 
suis  sepeleri.  Honneur  rendu  à  ceux  qui  étaient  revêtus 
de  la  chevalerie,  première  dignité  du  siècle.  Il  fallait 
être  d'une  illustre  extraction  pour  parvenir  à  cet  hon- 
neur. Voyez  Y  Extrait  des  Mœurs  et  Coutumes  des  Fran- 
çais ,  par  l'abbé  Legendre.  Il  avait  épousé  Marie  de 
Poitiers ,  fille  de  Guillaume  de  Poitiers ,  seigneur  de 
Nailhoux,  et  de  Louise  de  Château- Verdun.  De  ce  ma- 
riage vinrent  : 

i°.  Guillaume  qui  suit  ; 
20.  Jean-Germain  d'Aubuisson  ; 
3°.  Germain  d'Aubuisson  ; 
40.  Guillemette  d'Aubuisson. 

II.  Guillaume  d'Aubuisson,  Ier  du  nom,  qualifié  de 
chevalier,  noble  et  puissant  homme ,  testa  à  Nailhoux  , 
le  5  octobre  1 5 16.  Dans  son  contrat  de  mariage,  il  prend 

(1)  Voyez  Wlson  de  la  Colombière  ,  en  som  Théâtre  d'hon- 
neur et  de  Chevalerie,   tome  I«%  p.   100. 


243 

le  titre  de  chevalier,  et  mentionne  Antoine  d'Aubuisson 
son  père,  à  qui  il  donne  la  même  qualité  de  chevalier. 
Il  épousa,  l'an  1485,  noble  demoiselle  Mathilde-Char- 
lotte  d'Escandillac,  fille  de  noble  Siméon  d'Escandillac 
et  de  noble  demoiselle  Catherine  de  Tournemire.  De  ce 
mariage  vinrent  : 

i°.  Pierre,  qui  suit  : 

20.  Antoine,  mort  sans  postérité  ; 

3°.  Guillemette. 
III.  Pierre  d'Aubuisson,  Ier  du  nom,  chevalier,  ca- 
pitaine de  cinquante  hommes  d'armes  à  l'armée  de  Jean 
d'Albret,  fut  fait  prisonnier  de  guerre  en  Espagne,  où 
il  épousa  Claire-Eugénie  de  Velasco,  de  l'illustre  maison 
de  Velasco,  dont  les  rois  de  Portugal  et  d'Espagne  des- 
cendent par  tes  femmes.  Ce  Pierre  d'Aubuisson  jouissait, 
en  Espagne  et  en  France,  de  la  considération  la  plus 
distinguée,  ce  qui  est  attesté  par  les  lettres  qu'on  lira 
plus  bas  (1),  et    qui   lui    ont  été  adressées  par  le  roi   de 


(1)  Première  lettre. 
«  Monsieur  d'Aubuisson ,  ayant  été  adverti ,  tant  par  le  sieur 
»  de  Montataire  que  d'autres,  des  vertus  qui  sont  en  vous,  et 
»  de  l'expérience  que  vous  avez  en  beaucoup  de  choses  qui 
»  s'offrent  tous  les  jours,  près  de  moi,  pour  mon  service,  je 
»  vous  prie  de  me  vouloir  venir  trouver  le  plutôt  que  vous 
»  pourrés ,  et  en  meilleur  équipage  qu'il  vous  sera  possible , 
»  pour  être  assisté  de  vos  bons  conseils  ,  et  accompagné  de 
»  personnes  de  tels  moyens,  ce  que  vous  ferés,  vous  pouvant 
»  assurer  du  plaisir  que  vous  me  ferrés  de  me  venir  trouver;  je 
1»  vous  le  reconnaîtrai  de  bon  cœur,  priant  le  Créateur  de 
»  vous  donner,  M.  d'Aubuisson,  santé  et  longue  vie,  et  vous 
ï    tenir    en  sa  sainte  garde    —  Le  mois  de  juillet    i55j. 

»    Votre  bon  ami   Henry. 

»    A    M.   d'Aubuisson,  archer  de   notre  garde.   » 

Deuxième   lettre . 

m    Monsieur    d'Aubuisson  _,    ayant     assurance ,     pour     le    respect 

»  de  monsieur  le    prince   de  Condé,  mon   frère,  que  messieurs  de 

»  la    religion   et   leurs    capitaines    ne   devaient    aucun    déplaisir   ni 

»  à    mes    serviteurs   et    sujets,   de    quelque , condition   qu'ils   soient, 

>  ce    qu'il   m'a   encore    mandé   depuis    peu    de    temps,    et    ne    me 

»  fâchasse   de     rien  ;     par    quoi    vous    prie    conserver   et    tout    ce 

»  qu'il  m'appartient,    ainsi   qu'espère    feront    les   autres  capitaines, 

»  lesquels   prient    de    le    faire   et    d'avoir    égard  pour  toutes    mes 


244  d'aubuisson. 

France,  Henri  II,  en  i55(),  et  par  Henri  de  Bourbon, 
roi  de  Navarre,  qui  fut  depuis  le  bon  Henri  IV.  Il  testa 
en  1544. 

Le  mariage  de  Pierre  d'Aubuisson  avec  Claire  Eugénie 
de  Velasco,  a  causé  l'erreur  de  certains  généalogistes  qui 
ont  fait  descendre  la  maison  d'Aubuisson  d'une  origine 
espagnole,  ce  qui  eut  bien  lieu  pour  les  femmes,  mais 
non  pas  du  chef  des  mâles.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.    Jean  d'Aubuisson,   qui   épousa   Guillemette   Del- 

zert,  dont  il  n'eut  point  d'enfants  ; 
20.  Guillaume  d'Aubuisson,  mort  sans  postérité  ; 
3°.  Jean  d'Aubuisson,  qui  suit  : 

IV.  Jean  d'Aubuisson,  Ier  du  nom,  chevalier,  archer 
de  la  garde  du  roi.  Il  épousa,  en  février  1590,  demoi- 
selle Guillemette  Delzert,  fille  et  héritière  de  Paul 
Delzert  et  de  dame  Jacquette  de  Brun.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

i°.  Jean-Germain  d'Aubuisson,  évêque  in  partibus 
de  Césarée,  coadjuteur  de  l'évêché  de  Barce- 
lonne,  qui  mourut  assassiné  quelques  jours  après 
sa  nomination  ; 

20.  Germain  d'Aubuisson,  qui  suit  : 

3°.  Jean  d'Aubuisson  ; 

40.  Germain,  le  jeune,  qui  a  fait  la  branche  des 
d'Aubuisson  de  Voisins,  qui  existe  aujourd'hui 
en  Languedoc.  Plusieurs  membres  de  cette  branche 
ont  émigré,  fait  les  campagnes  des  Princes,  et 
sont  chevaliers  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis. 

V.  Germain  d'Aubuisson,  chevalier,  servait  sous  le 
maréchal   de   Schomberg.   Il   épousa,    en   novembre   1641, 


»  terres   et   maisons    là    où    ils     passeront ,    pareillement    du    lieu 

»  de    Bram,    à    présent    à    moi    seul    appartenant ,    et   le    plaisir 

«  me   ferés,   et   le  ferai  entendre   à   mon  dit   seigneur   et    frère,    et 

»  la    vous    reconnaîtrai    ou    aurai    puissance.     En    tant    supplierai 

»  mon     Sauveur,     monsieur    d'Aubuisson,    pour  vous    donner    en 

«  santé    ce    que    désirés.  —  De    Prouilhe  ,    le     6     décembre    ibbj. 

»  La  toute  vôtre  à  vous  faire   plaisir. 

»    Henry  de  Bourbon. 

»  A   M.   le  capitaine   d'Aubuisson,  jadis   archer  de  la  garde.    » 


d'aubuisson.  245 

Madelaine  de  Siviez,  fille  de   N de  Siviez,  écuyer,   et 

de  Marguerite  de  Bonal.  Il  testa  le  2  5  août  1673  :  il  laissa 
les  enfants  qui  suivent  : 

i°.  Géraud  d'Aubuisson,  qui  suit  : 
,  20.  Jean-Germain ,  officier  au  régiment  de  Nor- 
mandie, mort  des  blessures  qu'il  reçut  à  l'armée; 
3°.  Guillemette  d'Aubuisson,  mariée  à  François  de 
Vabres,  marquis  de  Castelnau  d'Estrètefond, 
baron  des  Etats  de  la  province  de  Languedoc. 
Lorsque  Philippe  V,  petit- fils  de  Louis  XIV, 
passa  à  Toulouse,  pour  aller  prendre  possession 
de  la  Couronne  d'Espagne,  cette  dame  eut  l'hon- 
neur d'ouvrir  le  bal  avec  le  roi,  dans  la  fête  que  la 
ville  de  Toulouse  donna  à  ce  monarque. 

VI.  Géraud  d'Aubuisson,  chevalier,  capitoul  gentil- 
homme de  la  ville  de  Toulouse.  11  épousa,  le  22  mars 
1679,  Marie  de  Fargues,  fille  de  noble  Arnaud  de 
Fargues,  et  de  noble  Catherine  du  Cup-de-Ricaud.  Il 
eut  de  ce  mariage  : 

i°.  Arnaud,  seigneur  de  Ramondville  Saint-Agne, 
qui  épousa  demoiselle  Marguerite  de  Coulom- 
miers,  de  laquelle  il  n'eut  point  de  postérité.  Il 
fit  son  testament  le  20  mai  1752,  par  lequel  il 
institua  son  héritier  universel  Jean-Germain- 
Marie  d'Aubuisson,  son  petit-neveu,  dont  l'article 
viendra. 
.     20.  Jean-Germain  d'Aubuisson,  qui  suit: 

3°.  Guiliemette,   mariée  à  noble  Josephe  de  Ferrand, 
écuyer,  seigneur  de  Saint-Jean. 

VII.  Jean-Germain  d'Aubuisson,  chevalier,  seigneur 
de  Duffort,  mousquetaire  de  la  garde  du  Roi,  puis  iieu- 
tenant  au  régiment  de  Boulonnais,  en  1704.  Epousa, 
le  12  août  1704,  noble  demoiselle  Germaine  Dufaur- 
d'Encuns ,  fille  de  noble  Gabriel  Dufaur,  chevalier, 
seigneur  d'Ehcuns  et  de  noble  dame  Claire  de  Gardia  de 
Nailhoux.  (C'est  sans  doute  par  ce  mariage  que  la  terre 
de  Nailhoux  est  entrée  dans  la  maison  d'Aubuisson.) 
[Voyez  de  Caux,  page  9.]  Il  eut,  de  ce  mariage  : 

i°.  Arnaud-Germain  d'Aubuisson,  qui  suit  : 
20.  Pierre     d'Aubuisson  ,     chevalier ,      capitaine     au 
régiment    de    la    Couronne,    chevalier     de    l'ordre 


246  •  d'aubuisson. 

royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Il  se  trouva  à  la 
bataille  de  Fontenoy,  au  siège  de  Tournay  et  de 
Dendermonde.  Ce  fut  à  ce  dernier  qu'il  se  dis- 
tingua, ayant,  à  la  tête  de  ses  grenadiers,  enlevé 
la  redoute  nommée  l'Enfer,  gardée  par  les  grena- 
diers ennemis  :  Il  y  fut  blessé.  Il  assista,  depuis, 
à  là  bataille  de  Rocoux,  où  il  fut  encore  blessé, 
et  si  dangereusement,  que  le  roi  lui  accorda  sa 
retraite  avec  pension.  Il  mourut,  sans  postérité, 
en   1783; 

3°.  Marie,  femme  de  noble  Jean-Baptiste  d'Hébrail, 
chevalier,  seigneur  de  Ganast  ; 

40.  Claire-Marie,  mariée  à  noble  Joseph  de  Saint- 
Aigne,  chevalier; 

5°.  Guillemette,  mariée  à  noble  de  Baunaur,  sei- 
gneur du  Cordier; 

6°.  Barthélemie,  religieuse  ursuline  à  Toulouse. 

VIII.  Arnaud-Germain  d'Aubuisson,  chevalier,  sei- 
gneur de  Nailhoux  et  de  Ramondville- Saint- Aigne, 
lieutenant  au  régiment  de  la  Couronne.  Il  épousa,  le  i3 
octobre  1737,  demoiselle  Jeanne-Germaine  de  Durand, 
fille  de  noble  Arnaud  de  Durand,  seigneur  de  Nouga- 
rède  et  de  Monistrol.  De  ce  mariage  vinrent  : 

i°.  Jean-Germain-Marie  d'Aubuisson,  qui  suit  : 
20.  Charles,    seigneur    de     Duffort,    mort    sans    pos- 
térité; 
3°.  Pierre,   gendarme  ordinaire   du  roi,   en   1765; 
40.  Guillemette-Honorée,, morte; 
5°.  Jeanne-Françoise  Thecle,  morte; 
6°.  Claire- Louise,  morte; 
70.  Rose  d'Aubuisson. 

IX.  Jean -Germain -Marie,  marquis  d'Aubuisson 
chevalier,  maréchal-des-logis  des  Mousquetaires,  colone 
de  cavalerie  en  1773,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili 
taire  de  Saint-Louis,  seigneur  de  Nailhoux  et  de  Ramond 
ville-Saint- Aigne,  fut  chargé  de  la  procuration  d 
madame  la  marquise  de  Spinola,  pour  la  représente 
aux  états  du  Languedoc,  en  sa  qualité  de  baronne  à 
Murviel,  en  1783.  Ce  fut  à  cette  même  époque  que  k 
preuves  de  noblesse  de  la  maison  d'Aubuisson  furent  vt 
rifiéesparMM.  les  commissaires  des  états  du    Languedot 


I 


D  AUBDISSON.  247 

Il  émigra  en  1791.  Il  a  épousé,  le  29  novembre  1779, 
demoiselle  Marie-Thérèse  de  Rigaud,  fille  de  noble 
Pierre  de  Riga^id,  chevalier,  seigneur  du  Bousquet,  la 
Garde-Lanta  et  autres  lieux,  et  de  noble  dame  du  Gua 
et  de  Monperoux.  Il  eut,  de  ce  mariage  : 

i°.    Pierre-Gabriel-Germain     d'Aubuisson,    chevalier, 
né  en    1784,   capitaine    de    grenadiers    volontaires 
royaux    de  la  ville  de   Toulouse,   en    181 5,   où  il 
s'empara    des    canons     du     parc    d'artillerie    qu'il 
conduisit  au  Capitole  pour  la  cause  du  Roi; 
20.     Pierre-Joseph-Henri-Germain,     mort    sans    pos- 
térité ; 
3°.  Julien-Honoré-Germain,  dont  l'article  suit: 
4°.  Jeanne-Germaine-Marie-Thérèse,     morte    en    bas 

âge  ; 
5°.     Françoise-Mélanie,     née    en     1790,     mariée    à 
M.  le  chevalier  de  Saint-Sernin. 

X.  Julien-Honoré-Germain,  marquis  d'Aubuisson  , 
chevalier,  né  le  18  novembre  1786,  fut  admis  dans 
l'ordre  de  Malte,  en  1787,  décoré  de  l'ordre  de  la 
Fidélité  de  la  garde  nationale  de  Paris,  fut  un  de  ceux 
qui  se  réunirent  chez  S.  M.  l'empereur  Alexandre  pour 
demander  le  retour  de  son  Roi,  et  s'est  présenté,  en 
mars  181 5,  comme  volontaire  royal  de  la  garde  nationale 
de  Paris.  Il  a  épousé,  en  septembre  i8o5,  noble  demoi- 
selle de  Besaucelle.  De  ce  mariage  est  issu  : 

Louis-Germain-Ranulphe      d'Aubuisson,      chevalier, 
né   le  18  août    1806,  inscrit   sur  la   liste  des  candi- 
dats   pour   être    page  de   S.    M.,    comme  il  conste 
par  la    lettre    de    S.  Exe.  le  comte  de  Blacas,  mi- 
nistre de    la  maison    du     Roi,   en  date  du    5    no- 
vembre 18 14.    Il  a  été  nommé  par  le  Roi  élève  de 
l'école    royale    militaire    de    La  Flèche,    le  3o  dé- 
cembre 1814. 
Armes  :  écartelé  :  aux  1  et  4,  d'or,    à  l'aigle  de  sable, 
fondant  en   bande  sur   un   buisson  de   sinople,  et  accom- 
pagnée  en  chef  de  deux  croisettes   ancrées    de     gueules, 
qui    est     d'Aubuisson  ;    aux   2    et   3    de  huit    points  d'or, 
équipolés   à    sept    de    vair,   à  la    bordure    componée    de 
Castille  et  de   Léon,  de   huit   pièces  qui   est  de  Velasco. 
Couronne   ducale.   Supports  :  deux   lions.    Devise  :  L'hon- 
neur est  mon  seul  guide. 


248  DE    LONGUEIL. 


de  LONGUEIL,  illustre  et  ancienne  noblesse, 
originaire  de  Normandie,  qui  a  produit  de  grands  hom- 
mes, et  qui  tire  son  nom  des  bourg  et  terre  de  Lon- 
gueil, situés  dans  le  bailliage  de  Caux  ,  près  de  la  ville  de 
Dieppe. 

Adam  de  Longueil,  le  premier  dont  il  soit  fait  mention, 
vivait  en  1066,  et  accompagna  Guillaume  le  Bâtard  à  la 
conquête  de  l'Angleterre,  où  il  se  distingua  à  la  bataille 
de  Londres,  donnée  le  14  octobre  de  la  même  année.  Il 
eut  pour  fils  Guillaume  de  Longueil,  qui  épousa  Berthe 
de  Villiers  et  en  eut  un  fils  dont  le  nom  est  inconnu,  et 
une  fille?  mariée  au  seigneur  de  Loredano,  de  Venise. 

Dans  un  vieux  registre  des  nobles  de  Normandie,  on 
trouve  un  Elie  de  Longueil,  seigneur  d'Epauville,  de 
Poniquetot  et  Collemenil. 

I.  Henri,  seigneur  de  Longueil,  depuis  lequel  la 
filiation  est  suivie,  vivant  en  121 5,  et  épousa  Marie  de 
Saint-Denis-sur-Sarthe,  dont  il  eut  : 

II.  Adam,  seigneur  de  Longueil,  nommé  dans  un 
titre  de  l'an  i23i,  qui  laissa  pour  succeseur  : 

III.  Guillaume,  Ier  du  nom,  seigneur  de  Longueil, 
qui  épousa  Marie  de  Villiers  du  Hommet.  Il  laissa  de  ce 
mariage  : 

IV.  Guillaume,  IIe  du  nom,  seigneur  de  Longueil, 
de  Varangeville,  d'Offrainville  et  de  la  Rivière,  capitaine 
de  5o  lances,  chambellan  de  Charles  d'Anjou ,  roi  de 
Naples  et  de  Sicile.  Il  est  nommé  dans  les  lettres  du  roi 
Saint- Louis,  de  l'an  1269.  Il  avait  épousé,  i°.  Christine 
de  Coetivy  ;  20.  Briande  de  Saulx.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier   lit  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit: 

20.  Pierre,  évêque  du  Mans,  puis  administrateur 
de  l'archevêché  de  Tours.  Il  se  trouva  au  concile 
général  de  Vienne,  en  1 3 1 1  ;  aux  funérailles  du 
roi  Philippe-le-Bel,  en  i3i4;  au  concile  de  Sau- 
mur,   en   i3 1 5  ;  et  mourut  en   1 336  ou  i33y; 


DE    LONGUEIL.  249 

Du  second   lit   : 

3°.  Perronnelle  de  Longueil,  mariée  à  Jean  de  Neuf- 
châtel,    seigneur   de   Buzançois. 

V.  Jean,  Ier.  du  nom,  seigneur  dé  Longleil,  de 
Varangeville  et  Offrainville,  capitaine  de  Pontoise,  épousa 
Péronnelle  Bourgot,  fille  de  Jean  Bourgot,  seigneur  du 
Puy,    de  laquelle  il   eut,   entr'autres   enfants    : 

VI.  Geoffroy-Marcel,  seigneur  de  Longueil,  vicomte 
d'Auge,  chevalier  de  l'ordre  de  l'Etoile,  gouverneur  de 
Pontoise,  sous  le  roi  Jean,  en  i332  et  1 3  34 ,  puis  de 
toute  la  province  de  Normandie.  Il  fut  tué  à  la  funeste 
bataille  de  Poitiers,  le  19  septembre  1 356.  Il  avait  épousé 
Isabelle,  vicomtesse  d'Auge,  sœur  du  comte  de  Longue- 
ville.   Elle  mourut   en    r33gr,   et   eut   pour   enfants    : 

i°.  Geoffroy- Marcel,  mort  sans  postérité,  de  Cathe- 
rine   Hanivel,    sa   femme  ; 

20.   Guillaume,    dont  l'article  suit  : 

3°.   Mathieu,   docteur   en  Sorbonne    en    1392  ; 

40.  Denis,  seigneur  d'Offrainville,  tué  à  la  bataille 
d'Azincourt,    en    141 5. 

VII.  Guillaume,  IIIe.  du  nom,  seigneur  de  Longueil, 
vicomte  d'Auge,  gouverneur  de  Gaen  et  de  Dieppe,  fut 
aussi  tué  à  la  bataille  d'Azincourt  avec  son  fils  aîné.  Il 
avait  épousé,  i°.  Gillette  Lalleman,  fille  de  Geoffroy 
Lalleman ,  seigneur  de  Cherville ,  maire  de  la  ville  de 
Rouen;  20.  Catherine  de  Bourquenobles.  Ses  enfants 
furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.    Raoul  ou  Robert,  tué  à  la  bataille   d'Azincourt, 

avec   son  père   et   son   oncle  ; 
2°.   Jean,    dont  l'article    suit    : 
3°.    Philippe,    seigneur    d'Offrainville,     tué    au    siège 

de    Falaise,     en     1432,  laissant    de     Françoise    de 

Massy,  son  épouse   : 

a,  Renaud,  qui  fut  établi,  par  lettres  données 
à  Paris  au  mois  de  décembre  1409,  pannetier 
du    Roi  ; 

b.  Jeanne,   épouse  de  Jacques   Filleul  ; 

Du  second  lit,  : 
40.     Richard  -  Olivier ,      vicomte    d'Auge  ,      d'abord 


a50  DE    LONGUEIL. 

archidiacre  d'Eu,  dans  l'église  de  Rouen,  et  pro- 
posé pour  en  être  archevêque.  Depuis  1453,  il  fut 
élu  évêque  de  Coutances.  Il  fut  nommé,  par  le 
pape ,  pour  revoir  le  procès  de  la  Pucelle  d'Or- 
léans ;  se  signala  parmi  les  commissaires  qui  dé- 
couvrirent l'innocence  de  cette  héroïne  et  l'injus- 
tice de  ses  juges.  Charles  VII,  charmé  du  zèle 
patriotique  qu'il  avait  fait  éclater  dans  cette  occa- 
sion, l'envoya  ambassadeur  vers  le  duc  de  Bour- 
gogne, le  fit  chef  de  son  conseil  et  premier  pré- 
sident de  la  chambre  des  comptes  de  Paris  ;  et , 
pour  mieux  reconnaître  les  services  qu'il  lui  avait 
rendus,  ce  prince  lui  obtint  un  chapeau  de  cardi- 
nal, que  le  pape  Caliste  III  lui  donna  en  1456. 
On  le  nomma  Cardinal  de  Coutances,  et  quelque- 
fois d'Eu.  Il  se  trouva  au  sacre  de  Louis  XI,  en 
l'an  1461;  mais  étant  tombé  dans  la  disgrâce  de 
ce  prince,  qui  lui  confisqua  sa  vicomte  d'Auge  et 
la  charge  de  premier  président  de  la  chambre  des 
comptes,  il  se  retira  à  Rome,  où  le  pape  Pie  II  le 
reçut  avec  honneur,  lui  donna  les  évêchés  de 
Porto  et  de  Santé  -  Ruffine,  le  fit  archevêque  de 
Saint-Pierre,  et  le  nomma  légat  de  l'Ombrie  et 
des  lieux  circonvoisins.  Pour  juger  de  la  considé- 
ration que  Pie  II  avait  pour  ce  cardinal,  il  ne  faut, 
continue  Moréri,  que  lire  ce  que  le  cardinal  de 
Pavie,  secrétaire  de  ce  pape,  en  dit  dans  la  97e.  de 
ses  épi  très  :  Plût  à  Dieu,  dit-il,  que  nous  eussions 
-plusieurs  cardinaux  de  Coutances  ;  V église  ne  man- 
querait pas  de  conseillers.  C'est  un  homme  vénérable , 
qui  a  beaucoup  de  doctrine,  de  sagesse  et  de  bonté, 
et  qui  est  extrêmement  sincère  dans  les  avis  qu'il 
donne.  Le  cardinal  de  Longueil  mourut  à  Sutri, 
ou  selon  d'autres  à  Pérouse,  le  i5  août  1470.  Son 
corps  fut  porté  à  Rome  et  enterré  dans  l'église  de 
Saint- Pierre.  On  voit  encore,  dans  l'église  du  Va- 
tican, à  Rome,  ses  armes  écartelées  de  Longueil  et 
de  Bourquenobles,  qui  sont  au  bas  de  la  statue  de 
Saint-Pierre,  que  ce  cardinal  fit  faire  en  bronze  ; 
5°.  Guillaume,  seigneur  de  Varangeville  et  de  Bren- 
not,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes  des  ordon- 
nances du  roi  Charles  VII.  Il  épousa  Alix  de  Binon, 
dont   il  eut    Robinot  de   Longueil  ; 


DE    LONGUEIL.  25l 

6°.  Philippe ,  grand  prévôt  de  l'église  de  Reims , 
grand  archidiacre  de  Laon,  et  conseiller  au  par- 
lement de   Paris,   mort   en    1464. 

VIII.  Jean,  IIe  du  nom,  seigneur  de  Longueil,  de 
Varangeville,  d'Offrainville,  de  la  Rivière,  de  Maisons 
et  du  Rancher,  au  Maine,  conseiller  du  roi  Charles  VI, 
conseiller  au  parlement  de  Paris  en  i38o,  puis  président 
au  même  parlement  en  141 6,  mourut  le  23  mars  1430. 
Il  avait  épousé  Jeanne  Bouju,  dame  de  Rancher,  fille 
de  Jacques  Bouju,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  et 
de  Gillette  de  Ghanteprime.   Il   en   eut   : 

i°.  Jean,   dont  l'article  suit   : 

20.  Pierre,  évêque  d'Auxerre  en  1449,  grand-maître 
de  ia  chapelle  du  duc  de  Bourgogne,  mort  le  16 
février    1473  ; 

3°.  Pierre,  le  Jeune,  seigneur  d'Offrainville,  con- 
seiller au  parlement  de  Paris ,  reçu  le  26  août 
1440,  et  ambassadeur  au  traité  d'Arras.  Il  avait 
épousé  Anne  le  Picart,  fille  de  Martin  le  Picart, 
sieur  de  Velleron,  secrétaire  du  Roi,  et  de  Jeanne 
de  Marie.  Il  en  eut  :  Martin  de  Longueil,  qui 
épousa,  en  1476,  Perrette  Sanguin,  dont  il  n'eut 
point  de  lignée  ; 

40.  Guillaume,  chanoine  et  trésorier  de  l'église  de 
Beauvais  ; 

5°.  Guillaume ,  le  Jeune  ,  grand  archidiacre  de 
l'église  d'Auxerre,  et  vicaire-général  de  Pierre, 
son   frère,   mort  en    1482  ; 

6°.  Philippe ,  seigneur  de  la  Rivière ,  conseiller  au 
parlement  de  Paris,  et  conservateur  des  privilèges 
de  l'université  de  cette  ville  ; 

7°.    Nicolas,    seigneur   de    Bistelles    et    du  \  Rancher, 
avocat  du  Roi   au  châtelet  de  Paris.  Il  épousa,  par 
contrat  du    29    août    1438,    Marguerite    Aguenin, 
fille   de   Jean  Aguenin,  président  au  parlement   de 
Paris,    et   de   Jeanne  de   la    Porte.    Il   en   eut   : 
a.    Nicolas,    seigneur  de   Bistelles,   qui   épousa, 
par   contrat  du    14    avril    1465  ,     Jeanne     de 
Blaire ,    mère    d'Antoine     de     Longueil ,   sei- 
gneur de   Bistelles  ,    qui   fut   marié ,   par  con- 
trat du   23  février   i522,  avec  Marie  du  Puy. 


î52  DE    LONGUEIL. 

Il  fut  père  de  Foissan  de  Longueil,  seigneur 
de  Bistelles  ,  qui  s'allia  ,  par  contrat  du  22 
mars  i55o,  avec  Anne  du  Puy,  dont  il  eut  : 
—  a.  Antoine  de  Longueil  ,  seigneur  de 
Bistelles,  marié,  par  contrat  du  9  septembre 
i582,  à  Renée  de  Lombart,  mère  de  Louis 
de  Longueil,  seigneur  de  Launay,  marié, 
par  contrat  du  5  mai  1626,  avec  Marie  d'U- 
demare  ;  —  b,  Antoine  -  Médéric  de  Longueil, 
mort   le    20   juin    1 586, 

b.  Catherine   de   Longueil  ; 

c.  Philipotte  de   Longueil  ; 

d.  Marie   de   Longueil  ; 

8«.  Jeanne  de  Longueil,  femme  de  Guillaume  du 
Breuil,  seigneur  de  la  Greslerie,  secrétaire  de 
Charles  de   France,   duc.  de   Guienne. 

IX.  Jean  ,  IIIe  du  nom  ,  seigneur  de  longueil  ,  de 
Varangeville,  d'Ofïrainville,  du  Rancher  et  de  Maisons, 
conseiller  au  parlement  de  Paris  ,  lieutenant  civil  au 
Châtelet,  maître  des  requêtes  ordinaire  de  l'hôtel  du  Roi, 
puis  président  aux  requêtes  du  palais,  vendit,  en  1440, 
la  terre  de  Longueil,  en  Normandie,  se  réservant  seule- 
ment, pour  marque  de  son  origine,  le  droit  de  la  ser- 
genterie  dudit  lieu ,  et  la  présentation  des  chapelles  de 
Saint-Sauveur  et  de  Castres.  Il  fit  son  testament  le  20  dé- 
cembre 1460,  et  mourut  en  1466.  11  avait  épousé  Marie 
de  Morvilliers,  fille  de  Philippe  de  Morvilliers,  prési- 
dent au  parlement  de  Paris,  et  de  Jeanne  du  Drac,  et 
sœur  du  chancelier   de   Ffance.   Il   en   eut   : 

i°.   Jean,    dont  l'article  îsuit    : 

20.  Antoine,  mort  le  2  5  août  i5oo,  évêque  de 
Léon ,  chancelier  et  aumônier  de  la  reine  Anne 
de  Bretagne,  et  ambassadeur,  pour  le  Roi,  dans 
les  Pays-Bas,  où  il  eut,  d'une  bourgeoise  de 
Malines,  un  fils  naturel,  nommé  Christophe  de 
Longueil,  né  l'an  1490,  mort  à  Padoue  le  11  sep- 
tembre i522,  abbé  de  Saint-Ambroise  de  Milan, 
orateur  du  pape  Léon  X,  et  célèbre  entre  les 
gens  de  lettres  du  seizième  siècle.  Il  fut  chan- 
celier de  la  reine  Anne  de  Bretagne  ;  montra 
de    bonne     heure     beaucoup    d'esprit    et    de    mé- 


DE    LONGUEIL.  253 

moire.  Il  embrassa  toutes  les  parties  de  la  litté- 
rature :  antiquités  ,  langues  ,  droit  civil  ,  droit 
canon  ,  médecine  ,  théologie.  Le  succès  avec 
lequel  il  exerça  la  profession  de  jurisconsulte  à 
Paris  lui  valut  une  charge  de  conseiller  au  par- 
lement. Pour  étendre  encore  plus  son  génie ,  il 
parcourut  l'Italie,  l'Allemagne,  l'Espagne,  l'An- 
gleterre ,  la  Suisse ,  où  il  fut  retenu  captif  par 
le  peuple ,  ennemi  juré  des  Français  vainqueurs 
de  Marignan.  Il  a  laissé  des  ouvrages  fort  esti- 
més, des  Epîtres,  des  Harangues,  etc.; 

3°.  Pierre  ,  vicaire  -  général  de  l'évêque  de  Léon  , 
son  frère,  et  archidiacre  d'Auxerre; 

4°.  Christophe ,  prieur  de  Noyers  ,  en  Bour- 
gogne ; 

5°.  Jeanne,  mariée,  par  contrat  du  20  janvier  1444, 
avec  Guillaume  de  Gorbie,  premier  président  au 
parlement  de  Dauphiné  ; 

6°.  Girarde ,  mariée:  i°.  par  contrat  du  3  avril 
1456,  avec  Guillaume  Aguenin  ,  dit  le  Duc, 
seigneur  de  Villevaudé ,  avocat  au  parlement  ; 
20.  à  Denis  de  Thumery ,  seigneur  de  Boissise, 
président  aux  enquêtes  du  parlement  ; 

70.  Françoise ,  mariée  à  Michel  de  la  Grange ,  sei- 
gneur de  Trianon ,  maître  de  la  chambre  aux 
deniers ,  garde  des  monnaies ,  prévôt  de  Paris  en 
1466,  dont  postérité; 

8°.  Denise,,  mariée,  par  contrat  du  19  juillet  1468, 
à  Jacques  Chambellan,  baron  de  Vatimbourg, 
conseiller  au  parlement; 

90.  Marie,  j  religieuses    à    l'abbaye    de     Long- 

io°.  Jacqueline,     j       Champ. 

X.  Jean  de  Longue  il  ,  IVe  du  nom,  seigneur  de 
Varangeville,  de  Chevreville,  de  Maisons,  de  la  Grange, 
de  Niessé ,  du  Rancher,  etc.,  conseiller  au  parlement 
de  Paris,  mourut  en  1479.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  premier  février  1462,  Marie  de  Marie,  dame  de  Che- 
vreville -  sur  -  Marne  ,  fille  d'Arnoul  de  Marie  ,  seigneur 
de  Tartigny,  président  au  parlement  de  Paris ,  et  de 
Martine  Boucher,  sa  seconde  femme,  et  petite-fille  du 
chancelier  de  Marie.  De  ce  mariage  sont  issus  : 
i°.  Jean,  dont  l'article  suit: 


354  DE    LONGUEIL. 

2°.  Louis,  qui  fonda  la  branche  des  seigneurs  de 
Chevreville,  rapportée  en  son  rang. 

XI.  Jean  de  Longueil,  Ve  du  nom,  seigneur  de 
Varangeville,  de  Maisons  et  de  la  Rivière,  épousa,  par 
contrat  du  21  septembre  et  11  octobre  1496,  Marie 
Clutin,  fille  de  Henri  Glutin,  conseiller  au  parlement, 
et  de  Catherine  de  Louviers.  Leurs  enfants  furent  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit  : 

20.  Christophe  ,  protonotaire  du  Saint  -  Siège  , 
nommé  à  l'évêché  de  Dol ,  par  Henri  II,  mort  à 
Lyon ,  avant  d'en  avoir  pris  possession ,  le  1 5 
juillet  i554; 

3°.  Nicolas,  ecclésiastique  ; 

40.  Geoffroy,  seigneur  d'Andilly  et  de  Chaunuy, 
mort  sans  postérité  de  Jeanne  Fremond,  son 
épouse ,  fille  de  Jean  Fremond  ,  sieur  de  Mon- 
diné,   et  de  Jeanne  de  Vitry  ; 

5°.  Nicolas,  le  Jeune,  abbé  de  Trouart,  en  Nor- 
mandie ; 

6°.  Christophe,  le  Jeune,  chanoine  de  Sainte-Croix, 
à  Orléans  ; 

70.  Antoinette ,  mariée,  par  contrat  du  29  octobre 
i5 1 3,  à  Louis  d'Albiac  ; 

8°.  Jeanne  j  mariée  par  contrat  du  7  mai  1 5 19 , 
avec  Henri  de  Livre,  seigneur  de  Sèvres  ; 

9°.  Marie,  religieuse  et  prieure  de  l'abbaye  d'Hyères; 
morte  le  27  décembre  1578. 

XII.  Jean  de  Longueil,  VIe  du  nom,  seigneur  de 
Maisons,  du  Rancher ,  de  Sèvres,  etc.,  conseiller  au 
parlement  de  Bretagne,  conseiller  au  grand  conseil, 
président  aux  enquêtes  et  en  la  chambre  du  domaine 
du  parlement  de  Paris,  et  conseiller  d'Etat  en  1549, 
sous  Henri  II,  se  rendit  célèbre  dans  ces  emplois  par 
sa  prudence  et  son  habileté.  Il  laissa  un  Recueil  curieux 
de  271  arrêts  notables  rendus  de  son  tems,  et  mourut 
le  premier  mai  1 55 1 .  Il  avait  épousé,  par  contrat  du 
21  janvier  i52i,  Marie  de  Dormans,  morte  le  28  août 
1570,  fille  de  Guillaume  de  Dormans,  président  au 
parlement  de  Dijon,  et  de  Marie  Piedefer.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit  : 


DE    LONGUEIL.  255 

2°.  Charles,  prieur  d'Alencourt; 

3°.  Henri,   chanoine  de  Notre-Dame   de  Chartres, 
mort  en  i557  ; 

4°.  Pierre ,     chevalier     de     Malte ,     nommé     grand 
•     prieur  de  Champagne,  étant  à   Rome,  où  il  mou- 
rut en  1 566  ; 

5°.  Jacques,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de 
Sèvres,  rapportée  ci-après  ; 

6°.  Marthe  de  Longueil,  religieuse; 

7°.  Marie ,  épouse  :  i°.  de  Nicolas  Berruyer,  pré- 
sident de  la  chambre  des  comptes,  maître  des 
requêtes,  conseiller  d'Etat  ;  2°.  de  Jacque  Robert 
de  Lignerac ,  maître  des  requêtes  ordinaire  de 
l'hôtel  du  Roi,  conseiller  d'Etat;  3°.  de  Charles 
de  Selve ,  seigneur  de  Saillies ,  fils  naturel  de 
Lazare  de  Selve  ,  seigneur  de  Cromiers ,  et  de 
Nicole  Bault.  Elle  mourut  sans  enfants   en    1590. 

XIII.  Jean  de  Longueil,  VIIe  du  nom,  seigneur 
des  Maisons  du  Rancher,  de  Sèvres,  etc.,  reçu  con- 
seiller au  parlement  de  Paris  le  4  juillet  i55i,  épousa, 
par  contrat  du  18  janvier  de  la  même  année,  Marthe 
le  Maître ,  fille  de  Gilles  le  Maître ,  premier  président 
au  parlement  de  Paris ,  et  Marie  Sapin.  Il  mourut 
en  1 538  ,  laissant  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit  : 

20.  Nicolas  de  Longueil  (1),  seigneur  du  Rancher, 
conseiller  au  Châtelet  ;  reçu  le  i3  juin  i58i; 
conseiller  au  parlement  de  Bretagne ,  puis  con- 
seiller au  grand  conseil,  en  1587.  Ayant  pris  le 
parti  de  la  Ligue ,  il  fut  rétabli  dans  les  fonc- 
tions de  sa  charge,  par  lettres  enregistrées  le 
26  septembre  1591.  Il  mourut  dans  sa  maison 
du  Rancher,  au  Maine,  âgé  de  64  ans,  et  son 
corps  fut  apporté  à  Paris  et  inhumé,  le  3i  oc- 
tobre 1622,  dans  l'église  des  Cordeliers  du  grand 
couvent,  sépulture  de  ses  ancêtres.  Il  avait  épousé  : 
i°.  Geneviève  Croquet,  fille  de  Pierre  Croquet, 
et  de  Geneviève   le    Bossu ,    sa    première   femme  ; 


(1)   Cette     branche     portait    pour    brisure     un     souci    d'or    en 
cœur. 


2  56  DE    LONGUE1L. 

2°.  Catherine    Marcel ,   dont    il    n'eut   point    d'en- 
fants. Ceux  du  premier  lit  furent  : 

A.  Jean  de  Longueil ,  seigneur  du  Rancher, 
né  en  1587,  qui  vendit  la  terre  du  Randjer, 
et  épousa  Jeanne  de  Meserets,  morte  le  29 
décembre   1639,  ayant  eu  : 

a.  Jean,  né  en   1626  ; 

b,  François,  mort  avant  sa  mère  ; 

B.  Nicolas  de  Longueil,  né  en  i5g5  ,  avocat 
au  parlement ,  puis  secrétaire  du  Roi  ,  mort 
le  22  décembre  i652.  Il  avait  épousé  Anne 
le  Boindre,  morte  le  i5  juin   16....  Il  en  eut: 

a.  Nicolas.  (      ,.  . 

b.  Paul,     '  )  rell§ieux  capucins; 

c.  François,  seigneur  de  la  Touche,  mort 
sans  alliance  ; 

d.  René,  né  le  11  août  1635,  mort  le  19 
septembre  16 38  ; 

e.  Jean,  né  le  29  janvier  i638; 

f.  Marie,  religieuse  ursuline  au  Mans; 

g.  Françoise,  née  le  4  février  1634,  morte 
le  7  décembre  1 636  ; 

h.  Marie,  la  Jeune,  morte  le  7  décembre 
i63y; 

i.  Marthe,  morte  en  i638; 

;.  Isabelle  de  Longueil  ; 

k.  Marthe,    la    Jeune,  religieuse   au    Mans; 

/.  Anne,  mariée,  le  4  mars  1648,  à 
François  de  Courtier,  baron  de  Souche, 
chevalier  d'honneur  en  la  chambre  des 
comptes  de  Bourgogne  ;  Marie  -  Anne 
Coutier ,  leur  fille ,  fut  mariée ,  le  1 1 
juin  1670,  à  Antoine -Louis  de  Damas, 
comte  de  Crux,  capitaine  de  la  compa- 
gnie des  gendarmes  de  la  Reine  ; 

C.  Marie,  née  le  i5  août  i5qo,  mariée  :  i°.  à 
François  de  Champlins ,  écuyer,  sieur  de  la 
Masserie,  dont  un  fils;  20.  à  Christophe  du 
Bouchet ,  écuyer,  sieur  du  Vau,  dont  plu- 
sieurs enfants;  3°.  à  N...  de  Launay,  sei- 
gneur de  Longmortier  ; 


DE    LONGUEIL.  257 

D.   Geneviève  ,    femme  de   Louis  de  Courtoux  , 

seigneur  de   Berault,   au   Maine,  dont  un  fils. 

3°.    Marie,   alliée,  par   contrat  du   18   avril   i5y5,   à 

André    d'Alesso ,     seigneur     du     Mesnil  ,     grand 

maître  des   eaux  et  forêts  de   France. 

XIV.  Jean  de  Longueil,  VIII*  du  nom,  seigneur 
de  Maisons,  etc.,  né  en  1 554,  conseiller  du  Roi  en  ses 
conseils,  doyen  en  sa  chambre  des  comptes  à  Paris, 
mort  doyen  de  cette  chambre  en  1629,  avait  épousé, 
par  contrat  du  22  juillet  1582,  Madelaine  Luillier,  fille 
de  Jacques  Luillier,  seigneur  de  Barberan  et  de  Mon- 
taigny,  et  d'Anne  Thibault.  De  ce  mariage  sont  issus  : 
i°.  Jean,   mort    sans    alliance,    sur    le    point    d'être 

reçu   conseiller  au   parlement  de   Paris  ; 
20.    René,   dont   l'article   suit  : 

3°.    Pierre,     conseiller-clerc     au    parlement,   abbé    de 
Beaulieu ,    de   Valdieu  et   de   Fontaine-Jean ,    cha- 
noine  de   la   Sainte -Chapelle  de   Paris,  prieur  de 
Raguy ,     et    chancelier    de    la    Reine ,     mère    de 
Louis   XIV.    Il   mourut  le   19   mai    1 656  ,   âgé   de 
cinquante-sept  ans. 
40.    Dominique,    chevalier    de    Saint-Jean    de    Jéru- 
salem, reçu   au   prieuré   de   France  en    1621,  capi- 
taine au   régiment  de   Picardie,   blessé  au  siège  de 
Spire,   et   mort  peu  après,  le  i3   avril    1 6 3  5  ; 
5°.     Jean  ,     maître    ordinaire    en     la     chambre    des 
comptes  de    Paris,    conseiller    d'état    et    directeur- 
général   des  finances,  mort  au  mois  de  juin   1667; 
6°.  Marie  -  Marthe,     morte    le    21     décembre     1639. 
Elle  avait  épousé,   en   1604,   Michel  des   Champs, 
seigneur    de    Gaillon  ,    maître   des    requêtes    ordi- 
naire de  l'hôtel  du   Roi,    mort  le  4  juillet   i636. 

XV.  René  de  Longueil,  marquis  de  Maisons,  baron 
de  Cressé,  châtelain  de  Cheverché,  seigneur  de  Vide- 
ville,  conseiller  au  grand  conseil  le  6  novembre  16 18, 
premier  président  de  la  cour  des  aides  le  29  août  i63o, 
président  à  mortier  au  parlement  de  Paris,  le  8  décembre 
1642,  gouverneur  de  Saint-Germain  en  Laye ,  de  Ver- 
sailles, de  Poissy  et  des  chasses  du  Roi,  prêta  serment, 
pour  ces  charges,  entre* les  mains  de  Leurs  Majestés, 
le  16  mars  1645  ;  fut  nommé  un  des  membres  du  conseil 
i3.  17 


258  DE    LONGUEIL. 

de  Gaston  d'Orléans,  lieutenant-général  du  Roi,  par  arrêt 
du  parlement,  du  20  juillet  i652  ;  ministre  d'état,  surinten- 
dant des  finances  le  25  mai  i65o,  chancelier  de  la  Reine, 
mère  de  Louis  XIV.  Ce  fut  lui  qui  fit  bâtir  le  château 
de  Maisons,  l'un  des  plus  beaux  de  l'Europe.  Il  mourut 
le  premier  septembre  1677.  Il  avait  épousé  Madelaine 
Boulenc  de  Crévecœur,  morte  le  11  avril  1 636  ,  fille 
de  Guillaume  Boulen'c  de  Crévecœur,  seigneur  de  Gri- 
solles et  de  Haute-Maison,  maître  des  comptes,  et 
de  Madelaine  Chevalier.  De  ce  mariage  sont  issus  : 
i°.  Jean,   dont  l'article  suit  : 

20.  Guillaume ,  abbé  de  Saint  -  Pierre  de  Conches , 
conseiller  de  grand'chambre.  Il  fut  un  des  dépu- 
tés du  parlement  de  Paris,  pour  assister  aux  con- 
férences tenues  à  Ruel,  relativement  aux  troubles 
qui  agitaient  le  royaume.  Il  fut  conseiller  au  par- 
lement le  3  août  i656,  et  mourut  au  mois 
de  janvier  1669  ; 
3°.  Michel,  mort,  sans  alliance,  le  20  avril  1640; 
4e.  Marie- Renée,  morte  le  premier  octobre  171 2. 
Elle  avait  épousé,  le  24  février  i656  ,  Charles- 
Maximilien-Antoine  de  Belleforière ,  marquis  de 
Soyecourt,  comte  de  Tilloloy ,  baron  d'Istre, 
chevalier  des  ordres  du  Roi ,  grand  veneur  de 
France ,  grand  maître  de  la  garderobe  du  Roi, 
fils  de  Maximilien  de  Belleforière  ,  chevalier  des 
ordres  du  Roi,  maréchal  de  camp,  et  de  Judith 
de  Mesme  ; 
5°.  Marie  -  Marguerite  de  Longueil ,  religieuse  à 
Port- Royal  ; 

Bâtard. 

René  de   Longueil,   curé  de  Sainte-Colombe. 

XVI.  Jean  de  Longueil,  IX8  du  nom,  marquis  de 
Maisons,  etc.,  président  à  mortier  au  parlement  de  Paris, 
fut  conseiller  au  parlement,  maître  des  requêtes,  chan- 
celier de  la  reine-mère,  capitaine  gouverneur  des  châ- 
teaux de  Versailles,  Saint-Germain  et  de  Poissy,  mourut 
le  10  avril  1705,  à  l'âge  de  80  ans.  Il  avait  épousé  Louise 
Fieubet ,  fille  de  Gaspard  Fieubet ,  baron  de  Launac , 
trésorier  de  l'épargne ,  et  de  Claude  Ardier,  Elle  est 
morte  le   14  novembre    1698,   ayant  eu  : 


DE    LONGUEIL.  25g 

i°.  Jean-René,  seigneur  de  Poissy,  conseiller  au 
parlement ,  mort  ,  sans  alliance ,  au  mois  de 
mai    1689; 

20.    Claude,  dont  l'article   suit  : 

3°.  Renée  -  Susanne,  co-adjutrice,  puis  abbesse  de 
Sainte-Perrine  de  la  Villette,  près  Paris,  en  1688, 
morte   le   28   mars    1733,   âgée   de   75   ans; 

40.    Louise-Marie-Thérèse,  religieuse   à    Poissy  ; 

5°.  Louise  -  Françoise ,  abbesse  de  Notre  -  Dame  de 
Meaux  ,  nommée  en  novembre  1701  ,  morte  en 
i7i3; 

6°.   N de   Longueil,   morte  en    1668. 

XVII.  Claude  de  Longueil,  marquis  de  Maisons,  de 
Poissy,  etc.,  né  le  12  juin  1668,  conseiller  au  parlement 
le  i5  juin  1689,  puis  président  à  mortier  en  survivance, 
le  16  décembre  1695,  en  exercice  le  18  novembre  1701, 
mourut  le  22  août  171 5.  Il  avait  épousé,  i°,  le  i3  avril 
1693,  Marie- Madelaine  de  Lamoignon  ,  décédée  le  i5 
septembre  1694,  n'ayant  eu  qu'un  fils  décédé  à  l'âge  de 
trois  mois,  fille  de  Chrétien-François  de  Lamoignon, 
avocat-général,  puis  président  à  mortier  au  même  par- 
lement ,  et  de  Marie -Jeanne  Voisin;  20.  le  27  février 
1698,  Marie-Charlotte  Roque  de  Varangeville,  morte  le 
5  mai  1727,  fille  de  Pierre  Roque  de  Varangeville,  am- 
bassadeur à  Venise,  et  de  Charlotte-Antoinette  Courtin. 
De  ce  mariage  est  issu   : 

XVIII.  Jean-René  de  Longueil,  né  le  14  juillet 
1699  ,  marquis  de  Maisons  et  de  Poissy,  seigneur  des 
terres  et  châtellenies  de  Longueil,  de  Sèvres,  d'Orgerus, 
Grisolles,  de  la  vicomte  et  châtellenie  de  Neufchâtel. 
du  Banc  de  la  Roche,  etc.,  reçu  conseiller  au  parle- 
ment en  1716,  eut  l'agrément  de  la  charge  de  président 
à  mortier  le  27  juin  de  la  même  année,  à  la  charge  de 
ne  prendre  séance  en  cette  qualité  qu'à  l'âge  de  20  ans 
19  jours,  conservant  son  rang  du  jour  de  sa  réception. 
Il  est  mort  de  la  petite-vérole,  le  t3  septembre  iy3i, 
dans  la  33e.  année  de  son  âge,  et  a  été  inhumé  dans 
l'église  des  Cordeliers  du  grand  couvent,  lieu  de  la  sé- 
pulture de  ses  ancêtres.  Il  était  l'un  des  honoraires  de 
l'académie  royale  des  sciences  de  Paris,  où  il  fut  reçu  le  2  3 
août  1726.  Il  avait  un  cabinet  de  médailles  et  d'autres 


2Ô0  DE    LONGUEIL. 

curiosités  rares,  et  un  jardin  de  botanique  bien  entre- 
tenu à  Maisons,  rempli  de  plantes  rares  et  singulières. 
11  avait  épousé,  i°.  le  10  septembre  1720,  Marie- 
Charlotte  Charon  de  Menars,  morte,  sans  enfants,  le 
premier  décembre  1721,  à  14  ans,  fille  de  Jean-Jacques 
Charon,  marquis  de  Menars ,  et  de  Marie-Françoise  de 
la  Grange;  20.  le  11  août  1728,  Marie-Louise  Bauyn 
d'Angervilliers,  fille  unique  de  Nicolas  -  Prosper  Bauyn 
d'Angervilliers,  ministre  et  secrétaire  d'état  de  la  guerre, 
et  de  Marie-Anne  de  Maupeou,  dont,  pour  fils  unique, 
René-Nicolas-Prosper  de  Longueil,  né  le  17  mars  173 1 , 
mort  d'une  chute  le  21  octobre  1732.  Elle  s'est  remariée, 
le  21  janvier  173?,  avec  Armand-Jean  de  Saint-Simon, 
duc  de  Ruffec,  et  est  morte  le  7  septembre  1761.  Par  la 
mort  de  l'enfant,  dernier  de  cette  branche,  tous  les 
grands  biens  paternels  de  la  branche  de  Longueil  de 
Maisons,  sont  passés  à  Marie-Renée  de  Belleforière, 
marquise  de  Soyecourt ,  veuve  de  Timoléon  -  Gilbert  de 
Seiglières  de  Bois-Franc,  maître  des  requêtes  ordinaire 
de  l'hôtel  du  Roi ,  chancelier  de  Monsieur  ,  duc  d'Or- 
léans, frère  unique  du  roi  Louis  XIV,  comme  fille  de 
Marie-Renée  de  Longueil,  morte  le  premier  octobre 
1712,  laquelle  était  grand'tante  du  marquis  de  Maisons, 
dernier   décédé. 


SECONDE     BRANCHE. 

Seigneurs  de  Sèvres. 

XIII.  Jacques  de  Longueil,  chevalier,  seigneur  de 
Sèvres,  de  la  Vaudoire  et  de  Cerny,  co-seigneur  de 
Maisons,  cinquième  fils  de  Jean,  VIIe  du  nom,  et  de 
Marie  de  Dormans,  fut  chevalier  de  l'ordre  de  Saint- 
Michel  (1),  maître  d'hôtel  ordinaire  du  Roi,  maître 
ordinaire  en  la  chambre  des  comptes  de  Paris  ;  épousa, 
par  contrat  du  21  août  1 568,  Catherine  de  Montmirail, 
dame  de  la  Vaudoire  et  de  Cerny,  fille  de  Thierry  de 
Montmirail,  seigneur  d'Aulnoy ,  de  la  Rivière,  de  la 
Vaudoire,  etc.,  et  d'Antoinette  Lamy.  De  ce  mariage 
est  issu   : 


(1)   Il  brisait  ses  armes  d'une  feuille  de  souci  d'or  en  cœur. 


DE    LONGUEIL.  2Ôl 

XIV.  Charles  de  Longueil,  Ier  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Sèvres  et  de  la  Vaudoire,  marié,  par  contrat 
du  6  mars  i  5q5,  à  Louise  Seguier,  fille  de  Pierre  Seguier, 
seigneur  de  Saint-Cyr,  conseiller  au  parlement  de  Paris, 
et  de  Charlotte  Janvier  de  Sourdun.  Leur  enfants  furent: 
i°.    Jean,   seigneur  de     Sèvres,     ecclésiastique,  mort 

le  1 2  février  1 646  ; 
2°.  Charles,  dont  l'article  suit  : 
3°.  Louis,    chevalier     de    Saint-Jean    de    Jérusalem, 

reçu  au  prieuré  de  France,  le  23  décembre  1686  ; 
40.   Nicolas,     grand    prévôt    de    Champagne    et    de 
Brie,     qui     épousa,     i°.    Claude     de    l'Escarnelot  ; 
20.    Denise   de   la    Rebestière.   Il   eut  plusieurs  en- 
fants de  ces  deux  mariages  ; 
5°.  Marie    de     Longueil,    religieuse   en    L'abbaye   de 

Lieu- Dieu; 
6°.  Marguerite,  religieuse  en  la  même  abbaye; 
70.  Elisabeth    de      Longueil,     épouse     de      François 
Fortin,  écuyer,    seigneur    de   Brequigny,    mort  au 
mois  de  janvier  1647; 

XV.  Charles  de  Longueil,  IIe  du  nom,  devint,  par 
la  mort  de  son  frère  aîné,  seigneur  de  Sèvres,  fut  se- 
crétaire du  Roi,  et  mourut  le  12  décembre  1668.  Il 
avait  épousé  Elisabeth  de  Montrouge,  fille  de  Jacques- 
Etienne  de  Montrouge,  seigneur  de  Courgousson  ,  et 
sœur  de  l'évêque  de   Pamier.    De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit; 

2°.  Charles,  religieux  mathurin; 

3°.  Jacques,  seigneur  de  Pliens,  marié  avec  Elisa- 
beth de  la  Rebastière,  fille  de  Gilles  de  la  Rebas- 
tière,  secrétaire  du  Roi,  et  de  Denise  Papillon. 
Il  eut  de  ce  mariage  : 

a.  Jacques  de  Longueil; 

b.  Elisabeth  de  Longueil; 

40.  Louise,  religieuse  en  l'abbaye  de  Lieu-Dieu; 
5°.  Elisabeth,  religieuse  cordelière  ; 
6°.  Marie  de  Longueil. 

XVI.  Jean  de  Longueil,  VIII9  du  nom,  seigneur 
d'Ozoy,  conseiller  aux  requêtes  du  palais,  en  la  cour  des 
aides,   et  enfin  au  parlement  de   Paris,  acquit,   en    1674, 


2Ô2  DE    LONGUEIL. 

les  terres  et  seigneuries  de  Saulzet,  Beauverger  et  Lis- 
tenois, et  mourut  au  mois  d'avril  1695.  Il  avait  épousé, 
le  12  juillet  1654,  Catherine  de  la  Ville,  fille  de  Gilbert 
de  la  Ville,  procureur  au  parlement,  et  de  Catherine 
Monnerot.   Il  eut  de  ce  mariage  : 

XVII.  Jean-Gilbert  de  Longueil,  seigneur  de  Saulzet, 
de  Beauverger,  de  Listenois,  etc.,  qui  épousa,  le  10 
janvier  1693,  Anne-Louise  le  Vasseur,  fille  d'Alexandre- 
François  le  Vasseur,  trésorier  des  gardes  du  corps  du 
Roi,  de  laquelle  il  eut  : 

i°.  Joseph-Gilbert,  dont  le  nom  suit  ; 

20.  Claude- Hector,  né  le  3i  octobre  1705,  reçu 
page  du  Roi  dans  sa  grande  écurie,  le  i5  oc- 
tobre 1725,  mort  capitaine  au  régiment  de  Cossé, 
en  1735; 

XVIII.  Joseph-Gilbert  de  Longueil,  seigneur  de 
Saulzet,  Beauverger  et  Listenois,  officier  de  marine, 
épousa  le  10  août  1730,  Anne  Chevarrier,  de  laquelle 
il  eut  : 

i°.  Gilbert-Jacques-Claude-Annet  de  Longueil; 
prieur  de  Saint-Thibaut,  chanoine  de  la  cathé- 
drale de  Metz,  mort  déporté,  en  rade  à  Roche- 
fort,  en  l'an  2; 

20.  Claude-Hector,  dont  l'article  viendra  ; 

3°.  Pétronille,  a  épousé  Joseph  de  Rostaing-de- 
Bataille,  colonel  d'artillerie; 

40.  Marie,  morte  sans  alliance  en  1782. 

XIX.  Claude- Hector  de  Longueil,  seigneur  de 
Saulzet,  Beauverger  et  Listenois,  capitaine  au  régiment 
d'Aquitaine,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  mourut  le  29  janvier  1793.  Il  avait  épousé 
le  4  novembre  1769,  Jeanne- Amable  Ribaud  de  la 
Chapelle,  de  laquelle  il  laissa: 

i°.  Joseph-Auguste-Hilaire- René,  dont  l'article 
suivra  : 

20.  Marie-Catherine-Henriette ,  chanoinesse ,  com- 
tesse du  chapitre  noble  de  Neufville,  mariée  à 
M.  François  de  Bonneval,  écuyer  ; 

3°.  Marie- Anne- Amable- Pauline,  chanoinesse, 
comtesse  de  Neufville,  mariée  à  Eustache-Louis 
le  Picart  d'Abancourt. 


DE    LONGUEIL.  2Ô3 

XX.  Joseph- Auguste -Hilaire- René  de  Longueil  , 
chevalier,  sieur  de  Beauverger,  né  le  14  janvier  1775, 
au  château  de  Saulzet,  où  il  habite;  a  épousé,  le  10 
octobre  i8o3,  Marie  -  Madelaine  de  la  Boulaye  de 
Marillac,  fille  unique  de  Nicolas-Ambroise  de  la  Bou- 
laye de  Marillac,  lieutenant  au  régiment  de  Béarn, 
première  victime  immolée  à  Moulins,  pour  la  cause 
royale.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Eléonor  de  Longueil,  né  le  16  août  1804, 
élève-pensionnaire  de  l'école  royale  de  Saint-Cyr  ; 

20.  Charles-Nicolas-Joseph  de  Longueil,  né  le 
12  février  1810; 

3°.  Joséphine- Amable  de  Longueil,  née  le  22 
avril  i8o5. 

TROISIÈME     BRANCHE. 

Seigneurs    de   Chevreville. 

XI.  Louis  de  Longueil,  seigneur  de  Bou,  de  Che- 
vreville, etc.,  second  fils  de  Jean  IV,  et  de  Marie  de 
Marie  (1),  fut  conseiller  au  parlement  de  Paris;  et 
épousa  :  i°.  Catherine  de  Piedefer;  20.  Catherine 
Brulart.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.  Louis,  conseiller    au    parlement  de  Paris,    mort 

sans  hoirs  de  Catherine  Guibert,  son  épouse; 
2°.  Guy,  dont  l'article  suit; 
3°.  Charles,  auteur  des  seigneurs  de  la  Grange 

Du  second  lit  : 

40.  Pierre,  qui  forme  la  branche  des  seigneurs  de 
Bou  et  des  Chenets,  mentionnée  en  son  rang. 


XII.  Guy  de  Longueil,  seigneur  de  Chevreville; 
fut  conseiller  au  parlement  de  Paris;  épousa  Marie 
de  la  Mare,  de  laquelle  il  eut  : 

i°.    Noël,    seigneur    de    la   Brosse,    qui  s'allia  avec 

Ci)  Il  prit  pour  brisure  une  bordure  composée  d'argent  et  de 
gueules. 


264  DE    LONGUÈIL. 

Madelaine  de  Villeroc,  dont    sortit    Madelaine     de 
Longueil ,    femme    de    Claude    de    Lyonne ,    con- 
seiller, secrétaire  du  Roi; 
20.  Jean,  dont  l'article  suit: 

XIII.  Jean  de  Longueil,  V*  du  nom,  seigneur  de 
Chevreville,  épousa  Suzanne  du   Pré.  Ses  enfants  furent  : 

i°.  Georges,  dont  l'article  suit: 

20.  Guy,  seigneur  de  Chevreville,  mort  sans  alliance  ; 
3°.  Charles,  marié  avec    Louise    Nortier,   dont  pos- 
térité. 

XIV.  Georges  de  Longueil,  seigneur  de  Chevreville, 
épousa  Marie  Saine  et  en  eut  plusieurs  enfants,  dont 
on  ignore  la  destinée. 

QUATRIÈME    BRANCHE. 

Seigneurs  de  la  Grange  (1). 

XII.  Charles  de  Longueil,  seigneur  de  la  Grange, 
de  la  Noue  et  de  Villaine,  troisième  fils  de  Louis, 
seigneur  de  Bou,  et  de  Catherine  de  Piedefer,  sa  pre- 
mière femme  ;  épousa  Isabelle  d'Hubert,  sœur  d'Etienne 
d'Hubert,  seigneur  d'Argeville ,  gouverneur  de  Melun. 
Il  en  eut  : 

i°.     Jacques,     seigneur    de    Villaine,      mort     sans 

alliance  ; 
20.  Jean,  dont  l'article  suit; 
3°.  Jean -Baptiste,     seigneur     de    la    Noue,     baron 

d'Erissé;  mort  sans  hoirs,  en  1579. 

XIII.  Jean  de  Longueil,  V*  du  nom,  vicomte 
d'Argeville,  baron  d'Erissé  ;  fut  reçu  conseiller  au  grand 
conseil,  au  mois  de  décembre  1 585.  Ayant  pris  le  parti 
de  la  Ligue,  il  fut  rétabli  dans  les  fonctions  de  sa  charge, 
par  lettres  enregistrées,  le  26  juin  i5g  1  ;  fut  maître  des 
requêtes,  le  26  février  1601;  mourut  en  son  château 
d'Argeville,   en  1607,  et  inhumé    dans  l'église   des    Cor- 


(1)  Cette  branche  brisait  d'un  souci  d'or  en  cœur. 


DE    LONGUEIL.  2Ô5 

deliers  de  Paris.  Il  avait  épousé,  le  28  février  i585, 
Jeanne  d'Aligre,  morte  le  11  décembre  1 635  ,  sœur  du 
chancelier  d'Aligre ,  et  fille  de  Jean  d'Aligre ,  baron 
de  la  Brosse,  et  de  Marie  d'Auvergne.  De  ce  mariage 
vinrent  : 

i°.  Constantin,  vicomte  d'Argeville,    baron   d'Erissé, 
mort  sans  alliance,  en   161 1  ;  capitaine  au  régiment 
de  Champagne,  et   premier  gentilhomme   de   mon- 
seigneur le  prince  de  Condé  ; 
20.  Madelaine,  morte  le  21  juillet  i636; 
3°.  Denise  de  Longueil  ; 
40.  Jeanne,   mariée,   le  4  mars   i636,   à  Pierre   Ca- 

triot,  seigneur  de  la  Garenne; 
5°.  Isabelle,   mariée,  le    4  février    1637,   à    Jean  le 

Roux ,    seigneur  de  Sigoyer,  en  Touraine  ; 
6°.  Marie  de  Longueil. 

CINQUIÈME     BRANCHE. 

Seigneurs  de  Boit  et  des  Chenets. 

XII.  Pierre  de  Longueil,  seigneur  de  Bou ,  d'Evry 
et  de  la  Fosse-Martin,  etc.,  fils  de  Louis  et  de  Cathe- 
rine Brulart,  fut  nommé  à  la  charge  de  premier  président 
au  parlement  de  Bordeaux,  après  avoir  été  conseiller  au 
parlement  de  Paris,  et  intendant  de  justice  en  Lyonnais 
et  Bourbonnais.  Il  mourut  le  28  octobre  1 58 1 .  Il  avait 
épousé  Denise  l'Alloyeau  ,  dame  du  Val- Petit,  fille  de 
N...  l'Alloyeau,  sieur  de  Sceau,  et  de  Anne  du  Mont. 
Elle  mourut  le  premier  novembre  i58i,  en  apprenant 
la  mort  de  son  mari.  Leurs  enfants  furent  : 

ie.  Mathieu,  seigneur  de  Bou,  conseiller  -  clerc  au 
parlement  de  Paris  ;  trésorier  de  la  Sainte  -  Cha- 
pelle du  bois  de  Vincennes  ;  prieur  d'Essay,  en 
Poitou;  mort  le  2  5  novembre  1590; 

20.  Pierre  ,  seigneur  de  Bou  ,  conseiller ,  doyen 
en  la  quatrième  chambre  des  enquêtes  du  par- 
lement ;  mort  le  24  juin  1607.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  18  juin  i582,  Bonne  le  Guay , 
fille  de  Jean  le  Guay,  et  de  Madelaine  Sevin , 
dont  il  n'eut  point  d'enfants  ; 

3°.  Guy- Louis,   secrétaire  du    Roi,  grand- prévôt  et 


266  DÉ    LONGUEIL. 

seigneur  spirituel  et  temporel  de  Chablis ,  en 
Champagne,  décédé  le  6  février  1618; 

40.  Vhibaud ,  seigneur  d'Evry ,  chevalier  de  Malte , 
mort  jeune  ; 

5°.  Antoine,  mort  jeune; 

6°.  Jacques,  dont  l'article  suit; 

70.  Marie  de  Longueil ,  religieuse  aux  Filles  -  Dieu , 
à  Paris,  morte  le  10  mai   1598; 

8°.  Jeanne  de  Longueil,  religieuse  à  Chablis; 

90.  Elisabeth ,  religieuse  à  l'abbaye  de  Fontaine- 
lès-Nonains  ; 

io°.  Anne,   religieuse  de  Saint-Amand ,  à   Rouen; 

ii°.  Charlotte,  religieuse  à  Sarcy  ; 

12°.  Antoinette,  religieuse  à  Montivilliers ,  morte 
le  i5  juin  i58o  ; 

i3°.  Catherine  de  Longueil,  morte  au  mois  d'avril 
1639.  Elle  avait  épousé  :  i°.  Edme  de  Boucher, 
baron  de  Flogny  et  de  la  Chapelle ,  en  Cham- 
pagne ,  fils  de  Philippe  de  Boucher,  seigneur  de 
Flogny  et  de  Milly,  et  de  Madelaine  Mirey  ; 
20.  Gédéon  -  Charles  le  Bascle ,  seigneur  de 
Champ  -  Charstin. 

XIII.  Jacques  de  Longueil,  seigneur  de  Bou,  d'Evry 
et  de  la  Fosse -Martin,  né  le  i3  février  1567,  mort  le 
24  août  1637,  avait  épousé,  le  2  avril  1607,  Suzanne 
le  Barbut ,  fille  de  Nicolas  le  Barbut ,  avocat  -  général 
au  parlement  de  Rouen ,  et  de  Perrine  de  Vachorrant. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Guy- Louis,  dont  l'article  Suit  : 

20.  Pierre,  mort  jeune; 

3°.  Nicolas,  sieur  de  la  Roche,  né  le  11  avril  161 5; 

4°.  Jean  -  Jacques ,  protonotaire  du  Saint  -  Siège 
apostolique  ; 

5°.  Marie-Marthe  de  Longueil,  née  le  premier  août 
1622,  religieuse  -  professe  au  couvent  des  béné- 
dictines de  Château-du-Loir,   le    19    février   1640. 

XIV.  Guy-Louis  de  Longueil,  seigneur  des  Chenets, 
Chevillé  et  de  Chantepie ,  né  le  2  5  septembre  1610  ; 
épousa  :  i°.  par  contrat  du  18  juin  1640,  Urbaine  de 
Landrepouste,  morte  le  29  avril  i653;  20.  par  contrat 
passé  devant  René  Buchel ,   notaire  à  Angers,  le   3   sep- 


LUCE    DE    GASPARI.  267 

tembre  i655,  Madelaine  de  Lovot,  veuve  de  Guillaume 
Monage,  lieutenant  -  particulier  en  la  sénéchaussée  d'An- 
gers ,  et  fille  de  Charles  de  Lovot ,  aussi  lieutenant- 
particulier  au  même  siège,  et  d'Anne  Jonbar.  Il  eut  du 
premier  lit  : 

i°.  Antoine-Hyacinte  de  Longueil; 

20.  Guy-Louis  de  Longueil  ; 

3°.  Richard-Olivier-Joseph,  mort  jeune; 

40.  N....  de  Longueil; 

5°.  Anne-Marie  de  Longueil; 

6°.  Agnès-Françoise  de  Longueil  ; 

70.  Antoinette-Urbaine,  morte  jeune. 

Cette  branche  subsiste  dans  le  Maine  et  dans  l'Anjou. 
De  cette  dernière  était  Henri  -  Charles  de  Longueil  des 
Chenets ,  seigneur  de  la  Devançaie ,  né  à  Angers ,  le 
27  septembre  1725,  fils  de  Henri-Etienne  de  Longueil, 
seigneur  de  la  Devançaie,  et  de  Jacquine  de  Carrières, 
d'une  des  plus  anciennes  familles  nobles  de  la  province. 
Il  fut  page  du  duc  d'Orléans,  en  avril  1739;  servit  quel- 
ques années,  en  qualité  de  cornette,  dans  le  régiment 
d'Orléans,  cavalerie  ;  fut  nommé ,  au  mois  de  novembre 
1747,  gentilhomme  ordinaire  du  duc  de  Chartres,  depuis 
duc  d'Orléans. 

Armes  :  d'azur,  à  trois  roses  d'argent  ;  au  chef  d'or, 
chargé  de  trois  roses  de  gueules.  Devise  :  Pace  et  Armis. 
Cimier  :  une  tête  humaine.  L'écu  timbré  d'une  couronne 
de  marquis.  * 


de  RIVIÈRE  de  LABATUT,  dans  le  comté  de 
Bigorre.  Les  armes  de  cette  ancienne  maison,  mentionnée 
dans  le  tome  VIII  de  cet  ouvrage,  page  358,  sont  :  d'or, 
à  trois  épées  de  gueules,  soutenant  une  couronne  fermée 
du  même.  Couronne  de  comte.  Supports  :  deux  lions. 


LUCE  de  GASPARI.  Les  armes  de  cette  famille, 
mentionnée  au  tome  X  de  cet  ouvrage,  page  395, 
sont  :  écartelé  :  au  1 ,  d'argent,  à  l'aigle  éployée  de  sable  ; 
au  2,  d'azur,  à  la  croix  d'argent,  à  l'écusson  de  gueules, 


268  DE    SAINT-MARTIN    DU    POUY. 

chargé  d'un  lion  d'or,  brochant,  qui  est  de  Bérenger 
au  3,  d'azur,  à  la  croix  d'argent,  cantonnée  de  20  croi 
settes  du  même,  qui  est  de  Mouton  -  Blainville  ;  au  4 
de  gueules,  fretté  de  six  lances  d'or,  semé  d'écussons  di 
même  dans  les  clairvoies  ;  à  l'écusson  d'azur ,  charg< 
d'une  fleur  de  lys  d'or,  brochant,  qui  est  de  Villeneuve  : 
sur  le  tout  d'azur,  à  la  fleur  de  lys  d'or,  accompagné* 
de  trois  étoiles  à  huit  rais  du  même,  qui  est  de  Gaspari 
Couronne  de  duc.  Supports  :  deux  lions  d'or.  Cimier 
une  fleur  de  lys  du  même.   Devise  :  Ferro  non  auro. 


de  BOUTHILLIER  de  CHAVIGNY,  en  l'Isle  d< 
France,  famille  originaire  de  Bretagne,  qui  porte  :  d'azur 
à  trois  fusées  d'or,  accolées  en  fasce.  Couronne  de  marquis 
Supports  :  deux  lions.  Devise  :  Marte  etiam  invito. 


de  JOURDA  de  VAUX,  du  Ehuilter,  de  Foletier 
en  Languedoc  ;  famille  noble ,  qui  porte  pour  armes  : 
d'or,  à  la  bande  de  gueules,  chargée  de  trois  croissants 
d'argent.  Couronne  de  vicomte. 


de  SAINT  -  MARTIN  du  POUY,  maison  ancienne, 
originaire  de  Gascogne. 

I.  Michel,  Ier  du  nom,  seigneur  de  Saint  -  Martin  . 
au  diocèse  de  Dax,  vivait  en  1198.  Il  eut  pour  fils  : 

II.  Guillaume,  Ier  du  nom,  seigneur  de  Saint  - 
Martin,  marié  avec  Jeanne  de  Caupène.  Il  en  eut  : 

III.  Antoine  ,  Ier  du  nom  ,  seigneur  de  Saint- 
Martin,  marié,  en  1240,  avec  Lucie  de  Caupène, 
fille  de  Jean  de  Caupène,  seigneur  de  Metz.  Il  fui 
père  de  : 

IV.  Antoine,  IIe  du  nom,  seigneur  de  Saint- 
Martin  ,  qui  laissa  de  sa  femme ,  Marie  d'Orbussan , 
un  fils,  nommé  : 


DE    SAINT-MARTIN    DU    POUY.  269 

V.  Michel,  IIe  du  nom,  seigneur  de  Saint- 
Martin,  gouverneur  de  Saint-Sévère  en  i3oo.  Il  fut 
père   de   : 

VI.  Bertrand ,  Ier  du  nom ,  seigneur  de  Saint- 
Martin,  qui   eut  pour  fils   : 

VII.  Bertrand,  IIe  du  nom,  seigneur  de  Saint- 
Martin,  marié  du  vivant  de  son  père,  en  i36o  ,  avec 
Sarry  d'Albert  ,  fille  de  Pées ,  comte  de  Guiche  ,  dont 
il   eut    : 

VIII.  Antoine,  IIIe  du  nom,  seigneur  de  Saint- 
Martin,  qui  s'allia  avec  Michelle  de  la  Brède,  dont 
est  issu   : 

IX.  Bartellot,  seigneur  de  Saint  -  Martin  ,  vivant 
en  1426,  du  tems  de  Jean,  évêque  de  Dax,  ainsi  qu'il 
résulte  de  l'enquête  qu'il  fit  faire  ,  étant  de  retour  de 
la  guerre,  justifiant  du  droit  de  patronage  et  de  l'in- 
féodatioa  de  la  dîme  de  la  cure  de  Saint  -  Martin  ,  et 
que  la  maison  avait  donné  le  nom  à  la  paroisse.  Il  eut 
deux  fils   : 

i°.  Guy-Charnaud,   qui   suit  : 

20.    Payrot,     qui    fonde    la    seconde    branche,    rap- 
portée ci-après. 

X.  Guy  -  Charnaud  ,  seigneur  de  Saint  -  Martin  , 
épousa,  l'an  1456,  Isabeau  de  Montferrand ,  dont 
il  eut   : 

XI.  Robert,  seigneur  de  Saint  -  Martin  ,  marié 
en  1495,  avec  Jeanne  de  Péoullan  ;  de  ce  mariage  est 
issu   : 

XII.  Charles,  seigneur  de  Saint  -  Martin  ,  vicomte 
de  Viscarosses,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  gouver- 
neur de  Baïonne,  et  sénéchal  de  Lannes.  Il  épousa, 
en    i568,  Cécile  de   Doumy  de   Béarn,   dont  il  eut   : 

XIII.  Jean,  seigneur  de  Saint  -  Martin  ,  qui  fut 
père  de   : 

i°.    Louis,   qui  suit   : 

2°.  Gabriel,  mort  sans  alliance. 

XIV.  Louis  ,    seigneur    de    Saint  -  Martin  ,     vicomte 


27O  *>E    SAINT-MARTIN    DU    POUY. 

de  Viscarosses,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  sénéchal 
de  Larmes,  épousa,  i°.  Françoise  de  Noailles,  nièce 
de  François  de  Noailles  ,  -évêque  de  Dax ,  20.  Jeanne 
de  la  Boirie,  dame  dudit  lieu,  qu'elle  apporta  dans 
la  maison  de  Saint-Martin.  De  ce  mariage   est  issu  : 

XV.  Bertrand  de  Saint-Martin,  IIIe  du  nom, 
vicomte  de  Viscarosses,  baron  de  Gapelereton ,  seigneur 
de  Pontoux,  du  Pouy,  de  Vie,  de  Liégousse,  de 
Rion,  de  Légo ,  marié  avec  N....  fille  de  M.  de  Luc- 
Major,  maître  des  requêtes  ordinaire  de  l'hôtel,  dont 
sont   issus   : 

i°.   Guillaume,    dont  l'article   suit   : 
20.   Un  autre  fils. 

XVI.  Guillaume  de  Saint-Martin,  II«  du  nom, 
marié,  i°.  avec  demoiselle  de  TEscure  ,  fille  de 
M.  de  l'Escure ,  président  au  parlement  de  Bordeaux  ; 
2°.  à  demoiselle  de  Maniban,  fille  de  M.  de  Maniban, 
avocat- général  au  parlement  de  Toulouse,  de  laquelle 
il  eut  un  fils   : 

XVII.  Jean -François  de  Saint  -  Martin  ,  marquis 
de   Pontoux. 

seconde    branche. 

X.  Payrot  ,  de  Saint-  Martin  ,  second  fils  de 
Bartellot,  seigneur  de  Saint-Martin,  épousa,  i°.  en 
Béarn,  en  1487,  Françoise  des  Portes  ;  20.  en  1490, 
Justine  de  Tours.   Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit. 

i°.   Pierre,  dont  l'article  suit  : 

Du  second  lit. 

2°.  Philippe  de  Saint-Martin ,  qui  épousa  ,  en 
1540,  Guillane  de  Maillet,  en  Bordelais,  dont 
il  eut  Daniel  de  Saint-Martin;  Marie,  qui 
s'allia  en  1597,  avec  Marthe  de  Béarn,  fille 
naturelle  de  Henri  IV,  roi  de  Navarre.  Le  roi 
assista  audit  mariage,  et  en  1609,  S.  M.  ac- 
corda une  pension  annuelle  de  600  livres,  à 
ladite    Marthe    de    Béarn,   pour    l'aider    à    élevai 


DE    SAINT-MARTIN    DU    POUY.  27I 

sa   famille,  ce  qui    fut   enregistré    en    la    chambre 
des  comptes  de   Paris,    le   12   août   1609  ; 
3*.    Pierre,   qui    s'allia,    en     1577,    avec    Jeanne    de 
Tauzia. 

XI.  Pierre  de  Saint-Martin,  Ier.  du  nom,  épousa 
en  i55i,  Olympe  de  Cours,  en  Agénois,  dont  est 
issu   : 

Pierre  de  Saint-Martin,  II*  du  nom,  qui  épousa 
en  1569,  Blanche  Auge,  et  fut  gouverneur  de  Clairac, 
en  i58o,  ainsi  qu'il  appert  du  brevet  qui  lui  fut 
donné  par  Henri  IV,  pour  les  bons  et  agréables  services 
qu'il  avait  rendus  ci-devant  à  la  couronne,  il  eut  pour 
fils   : 

XII.  Jean  -  Antoine  de  Saint  -  Martin  ,  marié  en 
1593,  avec  Judith  de  Rossannes.  Il  fut  fait  capitaine 
de  60  arquebusiers  à  cheval  (carabins) ,  par  brevet  de 
Tan  1 6 1 5 ,  et  le  même  jour,  il  lui  fut  donné  ordre  pour 
prendre  toutes  les  villes  qu'il  trouverait  à  propos,  et 
courre  contre  tous  ceux  qui  tiendraient  le  parti  con- 
traire, et  tirer  rançon,  selon  les  lois  de  la  guerre  ;  et 
en  1621,  S.  M.  lui  donna  une  compagnie  de  chevau- 
légers.    Il   eut  pour    fils    : 

XIII.  André  de  Saint  -  Martin,  I^j  du  nom,  qui 
épousa,  en  i63o,  Marie  Dalba  ;  il  était  capitaine  d'in- 
fanterie dans  le  régiment  de  Schomberg,  en  162 1.  De 
son   mariage  est  issu  : 

XIV.  David  de  Saint  -  Martin  ,  qui  épousa  ,  en 
i65i,   Marie  de  Pérusse,  et  en  eut   : 

XV.  André  de  Saint -Martin  du  Pouy  ,  IIe  du 
nom,  marié,  i°.  en  1674,  avec  demoiselle  Margue- 
rite de  Malvin  de  Montazet  ;  j2°.  en  1691,  à  Marie  d'Hallot. 
Ses  enfants   furent  : 

Du  premier  lit. 

i°.  Antoine  du  Pouy,  chevalier,  seigneur  de  la 
Roche,  qui  fut  capitaine  dans  le  régiment  de 
Béringhen  ;  étant  obligé  de  se  retirer  du  service , 
à  cause  de  ses  infirmités,  Sa  Majesté  lui  accorda 
une  pension.  Il  épousa,  en  1729,  Anne  du  Ver- 
rier 3  fille  de   Jean- Pierre    du    Verrier,    capitaine 


272  DE    CHAPONAY. 

gouverneur  du  Dauphiné,  et  d'Elisabeth  de  Galz  ; 
il  mourut  en    1742,   laissant  : 

a.  Jean  du    Pouy  ;   né  le    3o   mars    1734,    mort 
à  Clairac,  le   24  octobre    18 13, 

b.  Jean-Pierre  du   Pouy,  chevalier. 

Du  second   lit. 
20.   Jean,   dont  l'article  suit   : 

XVI.     Jean    du    Pouy    dé    Bonnegârde,     a     été     capi- 
taine-commandant  au   régiment  de    Lorraine    infanterie  , 
et    chevalier    de     l'ordre     royal    et    militaire    de    Saint- 
Louis.  Il   a  épousé  demoiselle   Boudet,  dont  sont  issus  : 
i°.   Pierre   du    Pouy  de   Bonnegârde  ; 
20.   Jean  du  Pouy  de  Bonnegârde,   né  le  3o  décembre 
1799,   lieutenant  en   premier,  dans   la   gendarmerie 
royale  ; 
3°.   Antoine  du    Pouy  de   Bonnegârde. 

Armes  :  d'azur,  à  deux  vaches  rangées  d'or,  passant 
sur  une  terrasse  de  sinople  ;  accompagnées  en  chef  de 
trois  étoiles  mal  ordonnées  du  second  émail,  la  pre- 
mière,  accostée  de  deux  croissants   d'argent. 


de  BAUSSANCOURT,  en  Champagne;  famille 
noble  et  .ancienne,  dont  les  armes  sont  :  d'argent,  au 
lion  de  sable,  armé  et  allumé  du  champ,  la  queue  four- 
chée  et  passée  en  sautoir;  chargé  à  l'épaule  d'une  étoile 
dor. 


de  BOSSE  de  BONREGUEIL;  famille  noble  de 
Provence ,  qui  porte  :  d'azur ,  à  la  tour  d'argent ,  ma- 
çonnée de  sable. 


CHAPONAY  ;  maison  des  plus  anciennes  de  France, 
en  la  province  de  Dauphiné,  qui  a  fait  ses  preuves  par- 
devant  M.  Chérin,  généalogiste  des  ordres  du  Roi,  pour 
les  honneurs  de  la  Cour,  et  ce  sont  ces  mêmes  preuves, 
que  je  vais  rapporter  ici  littéralement. 


NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE  FRANCE 

OU  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES    MAISONS    NOBLES    DE    CE    ROYAUME 


M.   DE   SAINT-ALLAIS 

AVEC    LE   CONCOURS 

DE  MM.  DE  COURCELLES,  L'ABBÈ  L  ESPINE,  DE  SAINT-PONS 

ET  AUTRES  GENEALOGISTES  CELEBRES 


TOME  TREIZIÈME 


DEUXIEME   PARTIE 


PARIS 

LIBRAIRIE  ANCIENNE   ET  MODERNE 
BACHE  LIN-DEFLO  RENNE 

Société  anonyme  au  capital   de    i,5oo,ooo  francs 

SIÈGE     SOCIAL    :    3,     QUAI    MALAQUAIS,     3 


MDCCCLXXVI 


DE    CHAPONAY.  I"]?) 

Les  seigneurs  de  Chaponay  étaient  barons  de  Morancé 
et  de  Belmont ,  seigneurs  de  Chaponay,  Ponsonas , 
Eybens  ,  Feyzin ,  Bresson  ,  Saint-Marcel ,  la  Mure , 
Leyrieu,  Certeaux,  Beaulieu,  Lizerable,  le  Pin,  Marzé, 
la  Regnière,  Saint -Jean -des- Vignes,  Saint- Pierre -la 
Chapelle,  l'Isle-Méan,  Trédo,  titrés  marquis  de  Cha- 
ponay-Morancé. 

Premiers  Individus  connus. 

Gaspard  de  Chaponay,  chevalier,  mourut  la  veille  de 
la  purification  de  la  Vierge,  de  Tan  1232,  et  fut  inhumé 
au   couvent  de  Saint-Bonaventure  de  la  ville  de  Lyon  ; 

Femme  :  dame  Clémence  de  Beauvoir ,  laquelle  dé- 
céda les  ides  de  janvier  de  Pan  1237,  et  fut  inhumée 
auprès  de  son  mari.  On  trouve  ensuite   : 

Pierre  de  Chaponay,  chevalier,  seigneur  de  Ponsonas, 
lequel  mourut  la  veille  de  Saint-Paul  de  l'an  1289,  et 
fut  enterré  dans  l'église  des  Jacobins  de  la  ville  de  Lyon. 

Femme  :  dame  Guigone-de*la- Porte ,  laquelle  décéda 
le  8  des  calendes  de  septembre  de  l'an    1290. 

I.  Pierre  de  Chaponay  ,  Ier  du  nom ,  chevalier,  de- 
puis lequel  la  filiation  est  parfaitement  établie,  rendit 
deux  hommages  ;  le  premier,  le  4  des  calendes  d'avril 
1297,  à  l'église  de  Saint-Just  de  Lyon,  de  biens  qu'il 
tenait  en  fief  de  cette  église;  et  le  second,  le  samedi 
avant  la  fête  de  Saint-Jean-Baptiste  de  la  même  année, 
à  Etienne  de  Lavieu,  seigneur  d'Iseron,  de  droits, 
usages  et  servis  qu'il  possédait  en  franc  alleu  à  titre  de 
patrimoine  et  par  indivis  avec  lui  dans  différentes  pa- 
roisses ;  et  transigea  avec  le  même  Etienne  de  Lavieu,  le 
25  juin  i3i4,  au  sujet  de  leurs  droits  respectifs  dans  la 
terre  d'Iseron. 

Femme   :   N....  ;   dont  il  eut   : 

i°.  Humbert  de  Chaponay,  damoiseau,  qui  suit  : 
20.  Etienne  de  Chaponay,  damoiseau,  seigneur  de 
Chaignon,  lequel  rendit  conjointement  avec  Pierre 
de  Chaponay,  son  frère,  le  12  mai  1 3 1 9,  hom- 
mage-lige au  doyen  de  Lyon,  de  ce  qu'ils  tenaient 
en  fief  de  cette  église  du  chef  de  leurs  père  et 
mère  ; 
3°.  Pierre  de  Chaponay ,  damoiseau  ,  lequel  rendit 
conjointement  avec  Etienne  de  Chaponay ,  son 
i3.  18 


274  DE    CHAPONAY. 

frère,  l'hommage  dont  on  vient  de  parler.  Il  eut, 
d'une  alliance  inconnue,  un  fils  nommé  Louis, 
aussi  damoiseau  ,  co-seigneur  de  Chaignon ,  dont 
on  ignore  la  postérité. 

IL  Humbert  de  Chaponay  ,  damoiseau ,  seigneur  de 
Ponsonas,  obtint,  conjointement  avec  sa  femme,  par 
acte  du  3  avril  i326,  de  l'abbesse  du  monastère  de  la 
Déserte  de  la  ville  de  Lyon,  la  faculté  de  racheter  di- 
verses rentes  et  servis  annuels  ;  rendit  hommage-lige  à 
Humbert,  dauphin  de  Viennois,  le  17  février  i334  ; 
fut  un  des  nobles  qui  consentirent  au  transport  fait  le 
23  avril  1343,  de  la  province  du  Dauphiné,  au  fils  aîné 
du  roi  de  France,  et  ne  vivait  plus  le  16  septembre 
1364. 

Femme  :  Béatrix  de  Sachenay,  fille  de  messire  Guy 
de  Sachenay,   de  laquelle  il  eut  : 

III.  Bernard  de  Chaponay,  damoiseau,  seigneur  de 
Ponsonas  et  de  la  maison  forte  de  Feyzin ,  donna ,  le 
16  septembre  1364,  à  Louis  de  Chaponay,  damoiseau, 
co-seigneur  de  Chaignon,  son  cousin -germain  paternel, 
une  reconnaissance  de  la  somme  de  i5o  francs  d'or  que 
lui  avait  légués  feu  Etienne  de  Chaponay,  damoiseau, 
leur  oncle  commun;  fit  une  acquisition,  le  3  avril  i384, 
et  était  mort  le  28  avril,  après  Pâques  de  l'an    1425. 

Femme   :    Etiennette  de  Varrey ,   de   laquelle  il  eut  . 

IV.  Antoine  de  Chaponay,  damoiseau,  seigneur  de 
la  maison  forte  de  Feyzin,  reçut,  le  i3  juillet  141 2, 
pour  lui  et  ses  successeurs,  l'office  de  châtelain  du  châ- 
teau de  Vernaison,  avec  les  droits  et  émoluments  y 
attachés,  que  lui  donna  l'abbé  "du  monastère  d'Ainay  de 
la  ville  de  Lyon,  pour  reconnaître  les  services  qu'il  lui 
avait  rendus;  consentit,  le  28  avril,  après  Pâques,  1425, 
une  quittance  de  1640  francs  d'or,  reçus  à-compte  sur  la 
dot  de  sa  femme  ;  fut  un  de  ceux  qui  essuyèrent  les 
exactions  et  les  ravages  commis  par  les  soldats  bourgui- 
gnons ,  anglais  et  savoyards ,  que  Louis ,  marquis  de 
Saluces,  avait  conduits  dans  les  châteaux,  lieux  et  mande- 
ments qui  étaient  sous  la  sauve-garde  du  roi  Charles  VII., 
dauphin  de  Viennois,  durant  la  guerre  de  1430  ;  est 
employé  comme  noble,  et  vivant  noblement  dans  la  ré- 
vision qui  fut   faite  des   feux   du  mandement  de  Saint- 


DE    CHAPONAY.  2^5 

Symphorien-d'Ozon,    le  8    mai    1432,  et  ne  vivait  plus 
le   18  janvier    1457. 

Femme   :   Catherine    de    Ville-Neuve,    fille    de    noble 
Eustache,  citoyen  de   Lyon,   dont  il  eut   : 
i°.  Jean  de  Chaponay,  qni   suit   : 
2°.  Marguerite   de    Chaponay,  décédée   avant   le    i3 
avril  1459. 

V.  Jean  de  Chaponay  ,  Ier  du  nom ,  seigneur  de  la 
maison  forte  de  Feyzin,  fit  une  donation,  conjointement 
avec  sa  femme,  le  12  janvier  1443,  et  une  acquisition 
le  i5  septembre  1445;  testa  le  18  janvier  1447,  et  était 
mort  avant  le   ier  mars    1453. 

Femme   :  Catherine  de  Pompierre ,  de  laquelle  il  eut  : 
i°.    Philibert  de  Chaponay,   écuyer,  qui  suit  : 
20.   Guillaume    de    Chaponay,     sacristain    de    Tlsle- 
Barbe,  en    1457. 

VI.  Philibert  de  Chaponay,  écuyer,  seigneur  de 
Feyzin,  fit  une  acquisition  le  ier  mars  1453,  fut  gratifié 
de  l'office  de  prévôt  de  Vénissieu  et  de  Feyzin,  au  man- 
dement de  Saint  -  Symphorien  -  d'Ozon  ,  par  lettres- 
patentes  de  Louis,  fils  aîné  du  roi  de  France,  dauphin 
de  Viennois ,  comte  de  Valentinois  et  de  Diois ,  du  1 5 
mai  1454,  en  considération  des  services  que  lui  et  ses 
auteurs  avaient  rendus  à  ce  prince,  au  fait  des  guerres, 
et  qu'il  lui  rendait  encore;  fit  hommage,  pour  ledit 
office  de  prévôt  de  Vénissieu  et  de  Feyzin,  le  24  mai  1454; 
passa,  le  18  mai  1462,  un  bail  emphitéotique ,  et  fut 
compris  dans  le  rôle  des  brigandiniers  qui  devaient 
servir  au  ban  et  arrière-ban  du  Dauphiné,  convoqué  en 
vertu  du  commandement  du  roi  Louis  XI,  donné  le  14 
décembre   1472. 

Femme   :  noble  Françoise  Villard,   dont  il  eut   : 
i°.  Jean  de  Chaponay,  qui  suit  : 
20.  Charles    de    Chaponay,    lequel    transigea,   le    25 

juillet    1492,  avec  Jean  de  Chaponay,    son   frère  ; 

il  eut,    d'une  alliance  inconnue,    un  fils  nommé 

Jean,   dont  on  ignore   le  sort. 

VII.  Jean  de  Chaponay,  II*  du  nom,  docteur  en 
droit  ,  président  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Dau- 
phiné, et  seigneur  de  Feyzin,  fit  des   acquisitions  les  2 


276  DE    CHAPONAY. 

décembre   1 5 1 9   et  17  octobre  i52i,  et  testa  le  17  février 

l522. 

Femme   :   noble   Catherine    Palmier ,   fille    de    messire 

Jean,  docteur   en   droit,   chevalier    et   président   du   pays 

de  Dauphiné ,    et  de   noble   dame  Meraude  ;    mariés    par 

contrat  du  i3   mai    1492.   De  ce  mariage   sont  issus   : 

i°.   Soffroy  aliàs  SorTrey   de   Chaponay,  qui   suit  ; 

20.   Anne    de    Chaponay,  mariée   à    noble     Claude- 

Arthaud,   seigneur  de  la    Roche  ;- 
3°.     Meraude    de     Chaponay,     religieuse     à    Mont- 

Ferrat  ; 
40.  Catherine   de  Chaponay,  mariée  à  noble  Jacques 
Guerroern,    bourgeois   de   Lyon. 

VIII.  Soffroy  aliàs  Soffrey  de  Chaponay,  seigneur 
d'Eybens  et  de  Feyzin,  président  de  la  Chambre  des 
Comptes  du  Dauphiné,  partagea  avec  noble  Nicolas  de 
Chaponay,  son  frère,  la  succession  de  leur  père,  le  24 
avril  1 53 1  ;  transigea  avec  lui  le  26  juin  1 533  ;  fit  une 
acquisition  le  4  août  1 537  ;  testa  avec  sa  femme  le  7 
octobre  1 539 ,  et  rendit  hommage  de  la  seigneurie 
d'Eybens  et  de  la  co- seigneurie  de  Feyzin,  le  dernier 
août    1 541  ; 

Femme  :    noble  Jeanne  le  Maistre,   dont  il  eut  : 

i°.    Laurent   de  Chapona)',   qui  suit  ; 

2°.  Pierre  de  Chaponay,  doyen  de  Gap ,  lequel  fit 
son  testament   le    i3    septembre    i5y3  ; 

3°.  Jean  de   Chaponay,   dont   on   ignore  le   sort  ; 

40.  Philippe  de  Chaponay  ,  dont  le  sort  est  égale- 
ment ignoré  ; 

5°.    Françoise   de   Chaponay,     religieuse  à  Pratmol  ; 

6°.    Meraude  de  Chaponay,  religieuse   à   Montfleuri; 

70.   Jeanne  de  Chaponay; 

8°.  Autre  Françoise  de  Chaponay,  dont  la  destinée 
est  inconnue. 

IX.  Laurent  de  Chaponay,  seigneur  d'Eybens  et 
de  Feyzin,  président  en  la  Chambre  des  Comptes  de 
Dauphiné ,  fut  pourvu  de  l'office  de  maître  -  auditeur 
des  comptes  en  la  même  Chambre ,  par  provisions  du 
roi  François  II  ,.  du  12  décembre  i55o,  et  reçu  audit 
office  par  arrêt  rendu  sur  requête,  le  3  mars  1 5  5 1  ; 
testa  le  i3  mai  i56o,  et  était  décédé  le  22  février  i58i. 


DE    CHAPONAY.  277 

Femme  :    Barbe    Plouvier ,    fille    de     messire    Pierre , 
chevalier,   sieur   de    Chandouble  et  de    Quaiz  ,   président 
des  comptes  en  Piémont  et  en  Savoye,  auditeur  des  comptes 
en    Dauphiné ,   et   de  demoiselle   Claude    Lafont  ;   mariés 
par  contrat  du   icr  juillet  i55o.  De  ce  mariage  naquirent  : 
i°.  Pierre  de  Chaponay,  chevalier,  qui  suit  : 
2°.  Scipion   de  Chaponay,  dont  on   ignore  le  sort; 
3°.  Laurence  de  Chaponay,  religieuse  à  Pratmol; 
40.  Claude  de  Chaponay,   religieuse   au  couvent  des 

Ayes,  près  Grenoble  ; 
5°.  Marguerite  de  Chaponay; 
6°.  Meraude    de    Chaponay ,    dont    la     destinée    est 

inconnue  ; 
70.  Isabeau   de  Chaponay,  mariée  au  sieur  de  Ver- 
donay. 

X.  Pierre  de  Chaponay,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  d'Eybens  et  de  Bresson  ,  conseiller  du  Roi, 
trésorier  de  France ,  et  général  de  ses  finances ,  en  la 
généralité  de  Lyon,  obtint  le  24  avril  161 5,  des  lettres- 
royales,  pour  se  pourvoir  au  parlement  de  Paris  contre 
deux  sentences  rendues ,  par  le  sénéchal  de  Lyon ,  les 
12  avril  et  12  septembre  16 14,  et  testa  le  14  août  16 16. 
Femme  :  Françoise  Scarron  ,  fille  de  noble  homme 
François,  seigneur  de  Scarron,  conseiller  ordinaire  es 
conseils  du  Roi,  et  de  demoiselle  Catherine  de  la  Tour; 
mariés  par  contrat  du  22  février  i582,  laquelle  fit  son 
testament  le  3  mai   1628.    De  ce  mariage  naquirent  : 

i°.  Laurent  de  Chaponay,  lequel  était  mort  avant  le 
14  août  16 16  :  il  épousa  demoiselle  Gaspard 
Espilly,  qui  le  rendit  père  d'une  fille  nommée 
Isabeau,  mariée  avec  messire  Antoine  de  Moreton, 
seigneur  de  Chabrillant  ; 
2°.  Bertrand  de  Chaponay,  écuyer  qui  suit  : 
3°.  François  de  Chaponay,  religieux  de  l'ordre  des 
Minimes.  / 

XL  Bertrand  de  Chaponay,  écuyer,  seigneur  d'Ey- 
bens  et  de  Bresson,  chevalier  de  Tordre  du  Roi,  rendit 
hommage  à  Sa  Majesté  de  la  terre  d'Eybens  et  des  droits 
seigneuriaux  en  dépendants,  le  12  novembre  1623  ;  Fut 
honoré  du  collier  de  l'ordre  de  Saint-Michel,  le  20  jan- 
vier  1625  ;  fut  retenu  en  l'état  et  charge  de  gentilhomme 


278  DE    CHAPONAY. 

ordinaire  de  la  chambre  de  Sa  Majesté,  le  4  septembre 
suivant  ;  testa  le  même  jour,  et  ne  vivait  plus  dès  avant 
le  2  5  avril  1643. 

Femme  :  Virginie  Edme  de  Saint  -  Julien ,  fille  de 
messire  Octavien  Edme,  seigneur  de  Revel,  Millier  et 
Saint-Didier,  conseiller  du  Roi  ,  en  son  conseil  d'Etat 
et  privé ,  maître  des  requêtes  et  second  président  au 
parlement  de  Dauphiné,  et  de  dame  Diane  de  Montey- 
nard  ;  mariés  par  contrat  du  1 6  février  j  6 1 3 .  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i°.  Octavien  de  Chaponay,  chevalier,  qui  suit  : 

2°.  Laurent  de  Chaponay,  capitaine  au  régiment 
de  Piémont,  seigneur  de  Vénissieu  ,  lequel  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse,  avec  noble  Octavien, 
son  frère,  par  jugement  du  18  juin  1667; 

3°.  Marguerite  de  Chaponay; 

4°.  Françoise  de  Chaponay,  dont  le  sort  est  in- 
connu. 

XII.  Octavien  de  Chaponay,  chevalier,  baron  de 
Morancé,  seigneur  d'Eybens,  de  Bresson ,  Saint-Marcel, 
Lizerable,  la  Mure,  Leyrieu,  Sainte-Marie,  Certeaux  et 
autres  places ,  capitaine  au  régiment  de  Piémont ,  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse ,  avec  noble  Laurent ,  son 
frère,  par  jugement  de  M.  du  Gué,  intendant  des  pro- 
vinces de  Lyonnais  ,  Dauphiné ,  Forez  et  Beaujolais , 
du  18  juin  1667;  rendit  hommage  au  Roi  de  la  sei- 
gneurie de  Saint -Marcel  et  du  fief  de  Lizerable,  le  29 
mars  1680;  donna  procuration,  le  18  mai  de  la  même 
année,  pour  faire  hommage,  en  son  nom,  de  la  même 
seigneurie  de  Saint  -  Marcel  ;  fournit  l'aveu  et  dénom- 
brement du  fief  de  Lizerable  et  de  la  terre  de  Morancé, 
le  5  juin  suivant;  testa  le  21  octobre  1686,  et  ne  vivait 
plus  le  29  janvier  1720. 

Femme  :  demoiselle  Louise  de  Loras,  fille  de  feu 
messire  Artus ,  seigneur  de  Chamagnieu ,  et  de  dame 
Claire  de  Villars;  mariés  par  contrat  du  2  5  avril  164?, 
laquelle  fit  son  testament  le  29  octobre  1679,  et  mourut 
avant  le  29  janvier  1720.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Gaspard  de  Chaponay,  chevalier,  qui  suit  : 
20.  N de    Chaponay,    dit    le    capitaine    de  Cha- 
ponay,  aliàs  le  seigneur  de  Saint-Marcel ,   lequel 


DE    CHAPONAY.  279 

était  capitaine  au  régiment  Dauphin ,  infanterie , 
lorsqu'il  fut  tué  dans  un  combat  donné  en 
Flandre ,  entre  l'armée  française  et  les  confé- 
dérés, le  14  août  1673  ; 

3°,  Alexandre  de  Chaponay,  chevalier  de  l'ordre 
de  Malte; 

40.  Louise  de  Chaponay,  mariée  à  M,  Jean-Baptiste 
de  Clermont,  chevalier,  baron  de  Saint- Cassin  ; 

5°.  Catherine  de  Chaponay,   dont  on  ignore  le  sort; 

6°.,  7°.  Eléonore  et  Françoise  de  Chaponay,  reli- 
gieuses au  monastère  de  Sainte -Marie  de  Cré- 
mieux  ; 

8°.,  90.,  Marie- Angélique  et  Marie- Anne- Josephe, 
religieuses  au  monastère  de  Sainte  -  Ursule  de 
Crémieux. 

XIII.  Gaspard  de  Chaponay,  chevalier,  baron  de 
Morancé ,  seigneur  de  la  Mure,  Leyrien ,  Saint-Marcel, 
Certeaux,  Lizerable  et  autres  places,  capitaine  au  ré- 
giment Dauphin ,  infanterie  ;  rendit  deux  hommages  au 
Roi  :  le  premier,  des  terres  et  seigneuries  de  Saint- 
Marcel  et  Leyrien,  le  9  avril  1696,  et  le  second,  des 
terres  et  fiefs  de  Morancé  et  de  Lizerable,  le  3o  juin 
171 7;  fit  son  testament  le  7  mars  1720,  et  était  mort 
avant  le  24  décembre  1731. 

Femme  :  Marie  de  Baglion  ,  demoiselle  ,  fille  de 
messire  François,  chevalier,  comte  de  la  Salle,  baron  de 
Jous,  seigneur  de  Saillans  et  de  Charette,,  gentilhomme 
de  S.  A.  S.  monseigneur  le  Prince,  et  de  dame  Marie 
de  Perrey,  mariée  par  contrat  du  29  janvier  1680,  la- 
quelle testa  le  24  décembre  173 1 .  Il  eut  de  ce  mariage: 
i°.  Pierre  de  Chaponay,  qui  suit: 
2°.  Balthazar     de      Chaponay,     chevalier,     seigneur 

de  l'Isle-Méan,  dont  on  ignore  la  destinée; 
3°.  Virginie    de    Chaponay,    religieuse    au    couvent 

de  Sainte-Ursule  de  Crémieux  ; 
40.  Catherine    de   Chaponay,   religieuse    de    l'abbaye 

royale  de  Saint- Pierre,  à  Lyon  ; 
5°.  Marie  -  Anne  de  Chaponay,  religieuse  au  couvent 

de  Sainte-Marie,  à  Sainte-Colombe-lès-Vienne  ; 
6°.  Marie  de  Chaponay,  religieuse  au  prieuré  d'Alix. 

XIV.  Pierre    de   Chaponay,    IIIe    du    nom,    chevalier, 


280  DE    CHAPONAY. 

appelé  marquis  de  Chaponay,  baron  de  Morancé  ,  sei- 
gneur d'Eybens,  de  Lizerable,  le  Pin,  Belmont,  Saint- 
Jean-des-Vignes  et  autres  places ,  capitaine  au  régiment 
Dauphin,  infanterie;  transigea  avec  la  dame  sa  mère, 
le  6  septembre  1720;  rendit  hommage  au  Roi ,  de  la 
terre  de  Morancé ,  relevante  en  fief  de  Sa  Majesté ,  à 
cause  de  son  château  de  Pierre-en-Scise ,  le  23  janvier 
1722;  donna  procuration,  le  26  septembre  1736,  pour 
faire ,  en  son  nom ,  l'hommage  qu'il  devait  au  Roi ,  à 
cause  de  la  terre  de  Leyrieu  ;  et  fit  son  testament  le 
12  septembre  1774. 

Femme  :  Marie  -  Anne  d'Areste ,  demoiselle ,  fille 
d'Antoine,  écuyer,  seigneur  de  Rosarge,  et  de  dame 
Marie  Baronnat  :  mariés  par  contrat  du  27  novembre 
1722.  De  ce  mariage  provinrent  : 

i°.  Pierre  -  Elisabeth  de  Chaponay,  dont  l'article 
suit  : 

20.  Pierre- François -Joseph- Jean,  marquis  de  Cha- 
ponay, major  du  régiment  de  Beauvaisis  ;  suc- 
cessivement lieutenant-colonel  de  ce  corps ,  bre- 
veté colonel ,  et  enfin  élevé  au  grade  de  brigadier 
des  armées  du  Roi ,  lors  de  la  promotion  faite 
sous  le  ministère*  de  M.  le  prince  de  Montbarey, 
ministre  de  la  guerre ,  chevalier  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis; 

3°.  Jacques  -  Hugues  de  Chaponay,  ancien  capitaine 
au  régiment  de  Lally,  aussi  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis; 

4°.  Marie- Bal thazarde  de  Chaponay,  chanoinesse  du 
chapitre  noble  de  Saint-Denis  d'Alix. 

XV.  Pierre  -  Elisabeth  de  Chaponay,  appelé  comte 
de  Chaponay,  chevalier,  baron  de  Morancé  et  de  Bel- 
mont,  seigneur  de  Beaulieu,  Lizerable,  le  Pin,  Marzé, 
la  Regnière,  TIsle-Méan,  Saint-Jean-des- Vignes,  Tredo, 
Saint  -  Pierre  -  la  -  Chapelle  et  autres  places  ;  capitaine 
au  régiment  Dauphin,  infanterie,  et  depuis  lieute- 
nant de  MM.  les  maréchaux  de  France,  au  département 
de  Beaujolais  ;  a  rendu  hommage  au  Roi ,  des  terres  et 
seigneuries  de  Saint- Jean- des-Vignes  ,  Belmont,  Beau- 
lieu,  Tredo  et  Morancé,  le  2  3  avril  1779  :  a  été  associé 
à  Tordre  royal  et  militaire  de  Siint-Louis,   le   i5   dé- 


DE    CHAPONAY.  28 I 

cembre     1783;   et  a  fait  une  acquisition,  le   20   septem- 
bre 1784. 

Femme  :  Suzanne  Nicolau,  demoiselle,  fille  de  messire 
Pierre,  chevalier,  ci-devant  seigneur  de  Poussan,  et  de 
dame  Anne  Olivier  ;  mariés  par  contrat  du  23  février 
1753.  Sont  nés  de  ce  mariage  : 

i°.  Pierre- Anne  de  Chaponay,  qui  suit  : 
20.  Pierre-Marie  de  Chaponay,  baron  de  Chaponay- 
Morancé,  capitaine  au  régiment  de  Beauvaisis, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  et  maire  de  la  ville  de  Nantua  ;  a  été 
marié  à  demoiselle  de  Pradon.  De  ce  mariage 
est  issu  : 

Pierre-Humbert-Alfred  de  Chaponay; 

3°.    Christophe -François      de      Chaponay,     grand- 
vicaire  de  Senlis  ; 

40.  Jacques-Hugues-Suzanne  de  Chaponay,  vicomte 
de  Chaponay-Morancé,  officier  au  régiment  de 
Rouergue,  chevalier  de  Saint-Louis  ;  a  été  marié 
à  demoiselle  de  Grezolles.  De  ce  mariage  est 
issu  : 
Henri  de  Chaponay; 

5°.    Antoinette -Françoise -Suzanne     de     Chaponay 
chanoinesse     du     noble    chapitre    de    Saint-Denis 
d'Alix  ; 

6°.     Hélène-Josephe  de    Chaponay,     chanoinesse    du 
même  chapitre. 

XVI.  Pierre- Anne  de  Chaponay,  chevalier,  appelé 
marquis  de  Chaponay-Morancé,  né  le  18  février  1754, 
a  reçu  lu  baptême,  le  19  février  suivant;  a  été  premier 
page  de  Madame,  comtesse  d'Artois,  suivant  une  quit- 
tance de  ses  entrées,  du  20  janvier  1780;  a  obtenu 
rang  de  capitaine  au  régiment  de  Belzunce,  le  5  avril 
de  la  même  année  ;  capitaine  de  remplacement  dans 
le  régiment  des  chasseurs  des  Alpes,  le  2  3  septembre 
1784;  c'est  lui  qui  a  eu  Phonneur  de  monter  dans  les 
carrosses  de  Sa  Majesté  et  de  le  suivre  à  la  chasse  ;  il  est 
aujourd'hui  lieutenant-colonel  de  la  cavalerie,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  et  a  épousé 
une  demoiselle  de  Châtillon,  de  laquelle  il  a  : 


282  DE    SAINT-POL. 

i°.  Charles-François  de  Chaponay; 

2°.  Antoine-François-Louis  de  Chaponay; 

Armes  :  d'azur,  à  trois  coqs  d'or,  becqués,  crêtes, 
barbés  et  membres  de  gueules.  Couronne  de  marquis. 
Supports  :  deux  lions.  Cimier  :  un  coq  d'or,  becqué, 
crête,  barbé  et  membre  de  gueules.  Devise  :  Gallo, 
canente  spes  redit. 

Il  y  a  encore  une  autre  famille  de  ce  nom,  en 
Dauphiné;  Chorier  dit  qu'elle  est  différente  de  celle- 
ci,  et  effectivement,  elle  porte  des  armes  qui  ne  sont 
pas  du  tout  les  mêmes,  puisqu'elles  sont  de  gueules, 
à  la  fasce  engrêlée  d'or,  et  à  trois  bandes  retraites  mou- 
vantes du  chef  d'argent,  ce  qui  n'a  aucun  rapport  avec 
les  armes  de  la  maison  de  Chaponay,  dont  nous  venons 
de  donner  la  généalogie  extraite  du  Cabinet  du   Roi. 


AUTARD  de  BRAGARD,  famille  rapportée  tom.  II, 
p.  40  3  et  406,  porte  :  d'azur,  à  une  outarde  d'argent, 
becquée,  membrée  et  allumée  de  gueules,  tenant  en  son 
bec  un  rameau  d'olivier  de  sinople  ;  et  adextrée  en  chef 
d'une  étoile  d'or. 


PHILIPPE,  famille  noble  de  Normandie,  qui  porte 
pour  armes  :  d'azur,  à  trois  fers  de  lance  ou  de  dard 
d'argent.  Chevillard  donne  à  tort  des  flèches  tombantes, 
au  lieu  de  fers  de  lance. 


. 


de  SAINT-POL,  maison  originaire  de  Normandi 
qui  descend,  par  un  puîné,  des  anciens  barons  de  Saint- 
Pol,  connus  en  Bretagne,  dès  le  douzième  siècle.  Les 
historiens  de  ces  provinces  nous  apprennent  qu'elle  se 
distingua  par  sa  valeur,  ses  voyages  dans  le  Levant  et  ses 
alliances  avec  les  maisons  de  Dinan,  du  Guesclin,  de 
la  Moussaie  et  de  Chaumont,  etc. 

Guillaume,    seigneur    de    Saint-Pol,    époux  de  Marie 
Flos  de  Plouet,  se  croisa  en  1 195.  Il  laissa: 


DE    SAINT-POL.  283 

Philippe  de  Saint-Pol,  tué  à  la  bataille  de  Damiette. 
Raoul  de  Saint-Pol,  son  fils,  épousa  Anne  de  Dinan 
de  Belière.  Il  eut  de  ce  mariage  Geoffroi,  qui  suit  : 

Geoffroi  de  Saint-Pol  eut  pour  fils  Alain,  capitaine 
d'une  des  grandes  compagnies,  et  Pierre  de  Saint-Pol, 
père  de  Jean,  qui  suit: 

Jean  de  Saint-Pol  fut  un  brave  chevalier,  le  Roi  lui 
donna  le  gouvernement  d' Aurai,  place  considérable  alors. 
Un  puîné  de  sa  nombreuse  postérité,  a  continué  jusqu'à 
présent  sa  maison,  qui  se  divisa,  depuis  près  de  quatre 
cents  ans,  en  différentes  branches,  toutes  descendant 
de  Pierre  de  Saint-Pol,  seigneur  des  Fourneaux  et  de 
Vigny. 

En  1400,  Noël  de  Saint-Pol-Villers,  maria  sa  fille, 
Louise  de  Saint-Pol,  avec  Jean  de  Rouci,  seigneur 
de  la  Boissière;  Barbe  de  Rouci,  leur  fille,  épousa 
Antoine,  seigneur  de  Conflans. 

Claude  de  Saint-Pol,  chevalier,  seigneur  de  Villers, 
de  la  Valière  et  de  Genne,  gouverneur  de  Cambrai, 
eut  de  son  mariage  avec  Anne  de  Bourg,  Françoise  de 
Saint-Pol,  qui  épousa  Daniel,  comte  d'Aumale,  sei- 
gneur d'Aucourt,  dont  est  sortie  Suzanne  d'Aumale, 
épouse  du  maréchal  de  Schomberg. 

Marc-Antoine  de  Saint-Pol-frlecourt  fut  un  des  plus 
braves  marins  du  dix-septième  siècle.  Le  Roi  le  nomma 
capitaine  de  vaisseau,  en  1693.  Il  en  commanda  un 
dans  l'escadre  du  prince  de  Conti,  au  voyage  de  Dant- 
zick,  ayant  mis  pied  à  terre  et  s'étant  retranché  avec 
deux  mille  hommes,  il  soutint  l'effort  de  toute  la  cava- 
lerie de  l'électeur  de  Saxe,  qui  avait  enlevé  l'équipage 
de  l'abbé  de  Polignac,  ambassadeur  en  Pologne;  et, 
après  avoir  embarqué  tout  son  monde  à  la  vue  de  l'en- 
nemi, il  joignit  son  escadre,  avec  cet  ambassadeur.  En 
1703,  après  la  prise  de  plusieurs  '  gros  vaisseaux  anglais 
et  hollandais,  le  Roi  lui  donna  le  commandement  de 
l'escadre  de  Dunkerque  ;  il  attaqua,  en  la  même  année, 
une  flotte  de  200  voiles,  escortée  par  quatre  vaisseaux 
de  guerre  hollandais  ;  le  commandant  fut  coulé  à  fond, 
les  trois  autres  pris  et  la  flotte  entièrement  détruite  sur 
les  côtes  d'Ecosse;  les  officiers  et  soldats  furent  faits 
prisonniers  ;  les  flammes,  banderoles  et  pavillons  ap- 
portés à  Paris.  Les  employés  en  l'armement  de  Dun- 
kerque   lui     ayant    donné  une    action  de    mille    francs, 


284  DE    SAINT-POL. 

il  la  distribua  à  son  équipage.  En  1705,  il  enleva  une 
flotte  de  vingt  bâtiments  et  deux  vaisseaux  de  guerre; 
la  même  année,  après  en  avoir  pris  plusieurs  à  l'abor- 
dage, il  fut  tué  en  s'avançant  pour  donner  des  ordres. 
On  conduisit  son  corps  à  Dunkerque,  où  on  l'inhuma 
avec  tous  les  honneurs  dus  à  sa  valeur  et  à  sa  naissance. 
Il  n'existe  plus  que  trois  branches  de  la  maison  de 
Saint-Pol,  celles  de  Marie  et  du  Grand-Fé,  établies  dans 
le  Perche;  et  celle  de  la  Briche ,  dans  l'Isle-de- France. 
Branche  aînée  actuelle,  dont  la  filiation  suit  : 

I.  Pierre  de  Saint-Pol,  seigneur  des  Fourneaux  et 
de  Vigny,  épousa,  en  1341,  Mathurine  de  Saint-Pol. 
Ils  eurent  pour  fils  : 

IL  Jean  de  Saint-Pol,  seigneur  de  Vigny,  marié, 
en  i3So,  à  Marie  Flecourt.  Ils  eurent  pour  fils  : 

III.  Guillaume  de  Saint-Pol,  seigneur  de  Miseri, 
qui  épousa,  en  1428,  Jeanne  de  Bataille.  11  eut  de 
ce  mariage: 

IV.  Pierre  de  Saint-Pol,  seigneur  de  Boissi ,  qui 
épousa  en  1458,  Nicole  du  Moncel.   Il  eut  de  ce  mariage: 

V.  Jacques  de  Saint-Pol,  seigneur  de  Boissi,  qui 
épousa,  en  1498,  Michelle  de  Nancelle.  Ils  eurent  de 
ce  mariage  : 

VI.  Philippe  de  Saint-Pol,  seigneur  de  Boissi, 
marié,  en  i53o,  à  Jeanne  d'Avui  de  Saint- Peravi.  Il 
eut  de  ce  mariage  : 

VII.  Etienne  de  Saint-Pol,  seigneur  de  Lemondans, 
qui  épousa,  en  1571,  Gabrielle  le  Prince  de  la  Bre- 
tonnière.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

VIII.  François  de  Saint-Pol,  seigneur  de  la  Haie, 
marié,  en  i6o5,  à  Mathurine  de  Rennes.    Il  eut  pour  fils  : 

IX.  Louis  de  Saint-Pol,  seigneur  de  la  Briche  et 
de  Guillerville,  qui  épousa,  en  1641,  Marie  de  Gelin. 
Il  eut  de  ce  mariage  : 

X.  Louis  de  Saint-Pol,  seigneur  de  la  Briche  et 
de  Guillerville,  marié,  en  1678,  à  Louise  de  Fleurigni. 
Il  eut  pour  fils  : 


DE    BIGU    DE    CHERY.  285 

XI.  Guillaume  de  Saint  -  Pol  ,  seigneur  de  la  Briche 
et  de  Guillerville,  qui  épousa,  en  17 17,  Catherine 
de  Montagu.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

XII.  Etienne  de  Saint-  Pol,  seigneur  de  la  Briche 
et  de  Guillerville  ,  qui  épousa.,  en  1752  ,  Françoise  de 
Vigny.  Ils  eurent  de  ce  mariage  : 

XIII.  Louis  de  Saint  -  Pol  ,  qui  fut  premier  page 
de  la  grande  écurie;  il  est  écuyer  calvacadour  du  Roi, 
qui  lui  a  accordé,  en  1814,  le  brevet  de  colonel  de 
cavalerie.  Il  a  épousé,  en  1779,  Elisabeth  de  Marillac. 
Ils  ont  de  ce  mariage  : 

i°.  Ange- François-Christian  de  Saint-Pol  ; 
20.  Rose  Christiane  de  Saint  -  Pol ,    qui  a    épousé , 
en    i8o5,  le  chevalier  de   Martel,    ancien    officier 
du   régiment  du   Perche  ;  chef  d'escouade  du  corps 
des    chasseurs    nobles    de   l'armée  de   Condé,   dont 
il    a    fait    toutes    les     campagnes.    Le    roi    lui    a 
accordé  la  croix  de  Saint-Louis,  en  18 14. 
Toutes  les  branches  de  la  maison  de  Saint-Pol  portent 
les   mêmes   armoiries  :    d'argent,    au    sautoir    dentelé    de 
sable.    Supports  :    deux    lions    d'or.     Cimier  :    une  croix 
haussée  d'argent,   et  pour  devise  :   Absit  gloriari  nisi  in 
cruce. 

Cette  généalogie  est  copiée  sur  celle  dressée  en  1706, 
d'après  les  titres  et  autres  papiers ,  par  M.  Chevillard , 
historiographe  de  France  et  généalogiste  du  Roi. 

On  peut  consulter,  sur  cette  famille,  les  histoires  de 
Normandie  et  de  Bretagne  ,  celles  des  Croisades  ,  les 
mémoires  de  d'Argentré  et  Moréri. 


ROTHIACOB,  famille  rapportée  tome  IV,  page  248, 
porte  pour  armes  :  écartelé  de  gueules  et  d'argent. 


de  BIGU  de  CHÉRY,  anciennement  de  Bigue; 
noble  et  ancienne  famille,  originaire  de  Champagne, 
qui  s'établit  dans  le  Bourbonnais,  vers  la  fin  du  qua- 
torzième siècle. 


286  DE     BIGU    DE    CHÉRY. 

I.  Lancelot  de  Bigu  ,  chevalier,  seigneur  de  la 
Vinarre,  est  rappelé  dans  les  lettres  du  roi  Charles  VII, 
du  26  août  1425,  accordées  à  Pierre  de  Bigu,  son  fils, 
où  il  est  dit,  que  ledit  Lancelot  de  Bigu,  chevalier, 
servit  bien  loyalement  en  plusieurs  voyages,  où  il  ac- 
compagna le  roi  Charles  VI,  et  où  il  se  distingua  par 
plusieurs  beaux  faits  d'armes.  Ces  lettres  le  disent  issu 
du  pays  de  Champagne,  «  où  ses  prédécesseurs  ont  fait 
»  et  font  encore  (  1425  )  leur  résidence.  »  Il  eut  pour 
fils: 

II.  Pierre  de  Bigu,  écuyer,  seigneur  de  la  Vinarre, 
près  Souvigny,  en  Bourbonnais,  qui  obtint  des  lettres 
du  roi  Charles  VII,  précitées,  par  lesquelles  ce  prince 
le  déclare  noble  et  issu  de  noble  race  et  lignée,  et 
reconnaît  que  ses  ancêtres  ont,  de  tous  tems,  servi  les 
Rois,  ses  prédécesseurs,  et  que  ledit  Pierre  de  Bigu 
servit  dans  ses  guerres  contre  les  Anglais.  Il  était  marié 
avant  Fan  1425,  et  eut  pour  fils  : 

III.  Jean  de  Bigu,  Ier  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  la  Vinarre,  qui  obtint  du  même  roi  Charles  VII, 
le  26  octobre  1448,  des  lettres -patentes,  qui  le  main- 
tiennent, ainsi  que  sa  postérité,  dans  les  privilèges  et 
exemptions  de  la  noblesse ,  dont  avait  joui  ses  an- 
cêtres. Il  eut  deux  fils  : 

i°.  Mayeul,  dont  l'article  suit: 

2°.  Jacques  de  Bigu ,  écuyer ,  qui  fut  valet  de 
chambre  du  roi  Charles  VII,  et  vivait  en  1493.  Il 
fut  aussi  valet  de  chambre  ordinaire  de  Louis  XII  ; 
il  obtint  de  ce  prince  la  commission  de  secré- 
taire de  ses  guerres,  par  lettres  données  à  Blois, 
le  8  mai  i5i3.  Il  fut  envoyé  par  le  roi  de 
France  vers  le  roi  des  Romains,  pour  traiter 
de  la  paix,  et  fut  envoyé  à  Gênes  et  employé  en 
diverses  circonstances  importantes. 

IV.  Mayeul  de  Bigu,  écuyer,  seigneur  de  la  Vinarre, 
commissaire  des  guerres  du  roi  Louis  XII,  obtint, 
conjointement  avec  Jacques  de  Bigu,  son  frère  puîné, 
des  lettres  de  Gilbert  Chauveau,  dit  Montjoie,  premier 
roi  d'armes  de  France,  sous  Charles  VIII,  du  12  juillet 
1493,  qui  portent  que,  vu  leur  ancienne  noblesse, 
dont  il    a  pris  pleine  et  entière  connaissance,   ils  pour- 


DE    BIGU    DE    CHÉRY.  287 

ront  mettre  leurs  armes  aux  panons  des  routes  et  autres 
lieux  et  endroits  ;  et  jouiront,  ainsi  qu'avaient  fait  leurs 
prédécesseurs,  de  tous  les  droits,  franchises  et  libertés 
appartenantes  à  la  noblesse,  étant  nobles  et  issus  de 
noble  race   et  lignée. 

Mayeul  de  Bigu,  fut,  en  outre,  conservé  dans  les 
mêmes  privilèges,  par  lettres  du  roi  Louis  XII,  données 
à  Blois,  le  22  décembre  i5i2.  Il  avait  épousé  Jeanne 
Forest,   dont  il   eut   : 

V.  Geofïroi  de  Bigu,  écuyer,  seigneur  de  la  Vinarre 
et  de  Chéry,  lieutenant-général  en  la  châtellenie  de 
Souvigny ,  qui  obtint  des  lettres  -  patentes  du  roi 
François  Ier.,  données  à  Saint-Germain-en-Laye,  le 
i3  janvier  i52Ô,  qui  le  maintiennent  lui  et  sa  posté- 
rité dans  leurs  droits  et  privilèges  de  noblesse.  Il  fut 
marié,  par  contrat  du  29  janvier  i522,  reçu  par  Ghan- 
teau,  conseiller,  notaire  et  auditeur  des  comptes  du 
duc  de  Bourbonnais ,  avec  Claude  de  Chamelet ,  fille 
de  feu  noble  homme  Michel  de  Chamelet,  écuyer,  et 
de  Marguerite  Girard.  Il  rendit  hommage,  tant  pour 
lui,  que  pour  demoiselle  Claude  de  Chamelet,  sa  femme, 
des  fiefs  et  terres  de  Souvigny  et  de  Chéry,  mouvants, 
en  plein  fief,  du  duché  de  Bourbonnais,  le  8  septembre 
1 540.  Il  paraît  encore  dans  un  acte,  du  1 1  septembre 
i552;  et  ne  vivait  plus  le  12  décembre  t 555.  Il  eut  trois 
enfants  de   son  mariage,   qui  sont  : 

i°.   Jean,   dont   l'article   suit   : 

2°.   Charles  de   Bigu,   écuyer,    sieur  de    la   Vinarre, 

qui  partagea,   avec  Jean,   son  frère,  la  succession 

paternelle,   le  12   décembre    1 555  ; 
3°.    François  de  Bigu,  écuyer,  sieur  de  Thoulon. 

VI.  Jean  de  Bigu,  IIe  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Chéry,  lieutenant-général  en  la  châtellenie  de  Sou- 
vigny, -épousa,  par  contrat  du  7  juin  i55o,  reçu  par 
Chanteau,  conseiller,  notaire  et  auditeur  des  comptes 
du  duc  de  Bourbonnais ,  Claude  Millet  ,  fille  de 
noble  homme  Jean  Millet,  écuyer,  sieur  de  la  petite 
Matherée ,  lieutenant  -  général  pour  le  Roi  ,  dans  la 
ville  de  Bellay,  en  Savoie,  et  de  Marie  Cardon.  Il 
rendit  hommage  de  la  seigneurie  de  Chéry,  le  22  fé- 
vrier 1554  et   10  juin    1 555,   fut   nommé  panetier  ordi- 


288  DE    BIGU    DE    CHERT. 

naire  de  Marguerite  de  France,  duchesse  de  Berri,  sœur 
du  roi  Henri  II,  par  lettres-patentes  de  ce  prince, 
datées  de  Saint-Germain-en-Laye,  le  24  janvier  1570, 
office  pour  lequel  il  prêta  serment  entre  les  mains  du 
chancelier  de  France,  en   1574.  Ses  enfants  furent  : 

i°.  François,  dont  l'article  suit; 

2°.  Gaspard  de  Bigu,  écuyer,  sieur  de  la  petite 
Matherée. 

VII.  François  de  Bigu,  écuyer,  seigneur  de  Chéry, 
capitaine-châtelain  de  Souvigny  ;  reçut  une  commis- 
sion de  la  cour,  le  5  juillet  ;  rendit  hommage  au  prieur 
de  Souvigny,  de  la  Baillie  (ou  de  l'Ablie),  Melhaud, 
ce  qui  paraît  dans  un  acte  du  7  mars  1608,  et  vivait 
encore  en  1627.  Il  avait  épousé,  en  1596,  demoiselle 
Jeanne  Barbarin,  dont  il  eut  deux  enfants: 

i°.  François  dont  l'article  suit; 

20.  Jeanne    de   Bigu,   mariée,    le   i3  mars    1619,    à 

Gaspard  de    Valzargues,    frère    de     Diane,    épouse 

de  Louis  de  Bigu. 

VIII.  Louis  de  Bigu,  Ier  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Chéry,  né  le  7  mars  1599,  épousa,  le  6  mars  16 19, 
demoiselle  Diane  de  Valzargues.  Sébastien  Mares,  pro- 
cureur en  la  ville  de  Souvigny,  fit  un  bail  d'héritage 
à  son  profit,  le  10  juin  1626.  Il  fut  capitaine-châtelain 
de  Souvigny,  par  la  résignation  de  son  père,  le  7  février 
1627.  De  son  mariage  est  issu: 

IX.  Odile  de  Bigu,  écuyer,  seigneur  de  Chéry,  né 
le  10  juillet  1625,  capitaine-châtelain  de  Souvigny.  Il 
fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  par  M.  Lambert  d'Her- 
bigny,  commissaire  départi  pour  le  Roi,  en  la  généralité 
de  Bourbonnais,  pour  la  recherche  des  faux  nobles, 
en   1660.   Il  épousa  Claudine  Voisin,  dont  est  issu: 

X.  Louis  de  Bigu,  II8  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Chéry,  etc.;  marié  à  Louise  de  Regnière,  qui  le 
rendit  père  de  : 

XI.  Messire  Charles  de  Bigu,  chevalier,  seigneur 
de  Chéry,  du  Guay,  de  la  Tour-Gazeau  et  autres 
lieux  ;  marié  avec  Jeanne  de  Sauzay,  mère  de  : 

XII.  Henri    de    Bigu  de  Chéry,    chevalier,    seigneur 


DE    BIGU    DE    CMÉRY.  289 

d'Orsenais,  du  Gay,  de  la  Tour-Gazeau  et  autres  lieux, 
qui  épousa  Marguerite-Aimé,  née  de  Neuchaise.  De  ce 
mariage  sont  issus  trois  fils  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit  : 

20.  et  3°.  François  et  Charles  de  Bigu,  qui  furent 
tous~  les  deux  victimes  de  la  révolution;  ils  per- 
dirent la  vie  à  Châteauroux,  département  de 
l'Indre,  le  i5  avril  1793,  regretés  généralement  de 
tous  les  honnêtes  gens,  et  ce  qui  augmenta  encore 
plus  les  regrets,  ce  fut  leur  grâce,  que  Marguerite- 
Aimé,  née  de  Neuchaise,  leur  mère,  qui  l'avait 
obtenue  de  Robespierre,  et  qui,  malheureuse- 
ment, arriva  trop  tard,  ou  que  l'on  craignit  de 
faire  paraître  trop  tôt. 

XIII.  Jean  de  Bigu  de  Chéry,  lieutenant-colonel, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
entra  au  service  de  Sa  Majesté  Louis  XV,  en  qualité 
de  sous-lieutenant  au  régiment  de  Flandre,  le  10  juin 
1770;  fut  fait  lieutenant,  au  même  régiment  en  1775; 
s'embarqua  la  même  année,  avec  le  quatrième  bataillon 
dudit    régiment,     pour    Saint-Domingue  ;   commanda   un 

;  détachement  de  son  régiment,  au  siège  de  Pensacola, 
dans  le  goife  du  Mexique,  sous  les  ordres  du  général 
Galves,  pour  les  Espagnols,  contre  les  Anglais,  en  1781; 
passa  capitaine  en  second  au  régiment  de  Cambrésis,  dé- 
doublement de  Flandre,  en  1782;  revint  en  Europe,  après 
la  paix  faite  avec  l'Angleterre,  en  1783  ;  fut  rait  capi- 
taine  en  premier,    en    1790;    capitaine    de   grenadiers,   et 

'  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  St-Louis  en  1792. 
Emigra  le  4  février  1792,  après  la  malheureuse  catas- 
trophe du  régiment  de  Cambrésis,  à  Perpignan.  Dans 
son  émigration,  il  entra  sous-officier  dans  la  compa- 
gnie noble  de  Beauce,  armée  de  Bourbon,  même  année. 
Au  licenciement  de  cette  armée,  passa  dans  le  corps 
du  duc  de  Laval"- Montmorency ,  Cocarde -Blanche, 
à  la  solde  de  l'Angleterre,  en  1794,  et  y  devint  suc- 
cessivement sergent,  sergent-major  et  lieutenant.  Au 
licenciement  de  ce  corps,  il  passa,  comme  grenadier 
au   régiment  de    Dillon,    en  Corse,     en    1795.    Après  la 

:  campagne  contre  les  rebelles  de  cette  île,  il  passa  lieu- 
tenant dans  le  régiment  de  Smith,  anglais,  en  1796. 
Réiormé  peu  de  temps  après,  il  fut  envoyé  de  Gibraltar, 
1 3 .  19 


29O  DE     BIGU    DE    CHERY. 

à  Lisbonne;  de  là,  en  Angleterre,  avec  la  demi-solde 
de  son  grade,  et  y  resta  jusqu'au  jour  que  M.  le  comte 
de  Blacas  l'expédia,  avec  un  paquet  de  l'auguste  famille 
des  Bourbons,  pour  S.  A.  R.  duc  d'Angoulême,  à  Saint- 
Jean-de-Luze,  près  Bayonne ,  qui  était  bloqué  par  les 
Anglais.  Il  débarqua  dans  la  nuit  du  5  mars  1814,  à 
Saint-Jean  -de-  Luz,  où  il  ne  trouva  plus  le  prince, 
qui  était  parti  la  veille  pour  Orthez,  se  rendant  à  Bor- 
deaux. Le  chevalier  de  Bigu,  se  dirigea  d'Orthez,  vers 
le  pays  des  Basques,  pour  y  annoncer  l'heureuse  arrivée 
de  Son  Altesse  Royale  ;  il  trouva  ce  bon  peuple  très- 
disposé  à  rentrer  sous  la  légitimité  de  l'auguste  famille 
des  Bourbons.  Du  pays  des  Basques,  il  passa  ia  Nive  et 
l'Adour,  et  fut  assez  heureux  pour  rendre  service  aux 
habitants  de  Hastingues,  département  des  Landes,  dont 
la  déclaration   est   ci-jointe   (1).   Il  commanda   une    com- 


(1)    Copie   de    la  déclaration  des  habitants   de  Hastingues. 

Le  maire  et  les  habitants  de  la  commune  de  Hastingues ,  dé- 
partement des  Landes ,  arrondissement  de  Dax,  canton  de  Pey- 
rourade ,  pénétrés  de  la  plus  vive  reconnaissance  envers  M.  de 
Bigu,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis ,  lui 
en  présentent  l'expression,  dans  la  déclaration  suivante  des 
causes  qui  y  donnèrent  lieu  ,  et  du  noble  trait  qui  l'a  rendue 
inéfaçable. 

Le  six  mai  1814,  M.  le  général  espagnol  Murillos ,  évacuant 
avec  sa  division  le  territoire  français,  envoya,  de  Peyrourade 
à  Hastingues,  trois  militaires,  avec  ordre  de  s'y  procurer  du 
bétail  par  voie  de  réquisition;  interprétant  mal  cet  ordre,  ces 
trois  militaires,  qui  auraient  dû  s'adresser  préalablement  à  l'au- 
torité locale,  s'avisèrent  de  vouloir,  sans  plus  ni  moins,  s'emparer 
des  bœufs  qui  se  trouvaient  en  pâturage  dans  la  plaine.  Un  paysan 
de  la  commune  s'y  transporta  ,  pour  défendre  sa  propriété  et 
la  conserver,  s'il  était  possible  :  de  là  des  propos  entre  lui 
et  l'un  des  maraudeurs  ;  ils  en  vinrent  aux  mains.  Les  soldats 
se  retirèrent  et  le  bétail  resta. 

Mais  loin  de  finir,  le  danger  devint  ,  au  contraire ,  bien- 
tôt après ,  général  et  extrême.  Sur  le  rapport,  rien  moins 
que  véridique ,  des  militaires ,  cent  cinquante  hommes  eurent 
ordre  de  se  faire  livrer  le  paysan  vainqueur,  et,  en  cas  de  refus 
ou  de  résistance,  de  piller  et  d'incendier  la  commune. 

La  troupe  arrivée  en  l'absence  du  maire  et  de  l'adjoint,  la 
consternation  étant  dans  tous  les  ménages ,  personne  n'osant  se 
montrer,    c'en     aurait     été    fait     de    la    commune     entière,    sans 


DE    BIGU    DE    CHERY.  2gt 

pagnie  de  volontaires  royaux,  à  Vincennes,  lorsque 
Buonaparte  reparut  sur  le  sol  français,  en  i8i5;  se 
trouva  à  l'arrivée  des  Prussiens,  à  Fontenay,  près  Paris, 
et  eut  encore  le  bonheur  de  servir  utilement  les  habitants 
des  villages  situés  près  de  cette  ville  'et  de  la  capitale, 
ainsi  qu'il  est  attesté  par  la  lettre  du  maire  de  Clamart, 
ici   transcrite  (i).   Il  épousa,  en   1787,  Rose  de  la  Lande, 


M.  de  Bigu ,  qui ,  à  peine  rentré  alors  de  l'émigration ,  eut 
assez  de  courage  et  de  fermeté  pour  se  présenter ,  seul  ,  à 
cette  soldatesque  en  fureur,  et  obtint ,  avec  beaucoup  de 
peine,  à  travers  mille  dangers,  la  renonciation  aux  projets 
destructeurs  qu'elle  était  sur  le  point  d'exécuter. 

Ainsi ,  Hastingues  et  ses  habitants  ne  doivent ,  en  quelque 
sorte ,  leur  existence  actuelle ,  qu'à  la  générosité  et  à  la  bra- 
voure ,  de  M.  de  Bigu. 

Certifié  par  les  autorités  du  lieu ,  et  signé  par  quatorze 
membres   de  la  commune. 

(1)    Copie  d'une    lettre   du   maire   de  la    commune  de  Clamart 
à  Sa   Majesté. 

Mairie   de   Clamart,    arrondissement  de  Sceaux,    département 
de  la  Seine. 

Sire,  notre  situation  a  été  des  plus  affreuses;  ma  commune 
a  souffert  plus  que  toutes  les  autres.  Personne  n'ignore  qu'avant 
la  rentrée  de  Votre  Majesté ,  les  autorités  n'étaient  pas  plus 
respectées  que  les  particuliers,  et  qu'elles  étaient  plus  exposées 
aux  mauvais  traitements  des  Prussiens,  qui  ne  m'ont  pas  épar- 
gné, tout  maire  que  je  suis. 

J'ai  reçu  un  coup  de  sabre  qui  mTa  fendu  la  tête,  ce  qui 
m'a  forcé  à  demander  une  sauve-garde  le  huit  août  :  ils  l'ont 
repoussée  violemment;  mais  M.  le  chevalier  de  Bigu  de  Chéry 
m'a  sorti  de  ce  mauvais  pas  ;  ayant  appris,  par  la  voie  publique , 
les  services  qu'il  a  rendus  aux  habitants  de  Fo:itenay-aux-Roses, 
pendant  le  pillage,  je  me  suis  adressé  à  lui;  il  est  venu  avec  moi 
chez  le  commandant,  lui  a  parlé  au  nom  du  Roi,  et  la  sauve- 
garde a  été  acceptée. 

Le  14  ,  j'ai  eu  l'honneur  de  lui  écrire ,  ces  messieurs  ne 
voulant  entendre  que  lorsqu'on  leur  parle  militairement  ;  il 
s'est  rendu  chez  moi  à  sept  heures  du  matin ,  comme  je  le  lui 
avais  mandé;  et  la  tranquillité  nous  a  été  rendue  par  lui  une 
seconde  fois. 

Je  me  plais  à  rendre  justice  à  la  vérité,  ne  pouvant 
prouver  ma  reconnaissance  d  une   autre  manière. 

Je  suis  avec  respect ,  Sire ,  de  Votre  Majesté ,  votre  fidèle 
sujet.  Corbt,   maire. 


292  LE  GENDRE  DE  LA  PERRIÈRE. 

fille  de  messire  Pierre  de  la  Lande,  seigneur  du  Luc, 
de  laquelle  sont  issus  : 

i°.  Agnès- Victoire  de  Bigu  de  Chéry,  mariée  à 
M.  du  Vignau  de  la  Lande  ; 

20.  Françoise-Caroline  de  Bigu  de  Chéry. 

Armes  :  D'azur,  au  chevron  d'or,  chargé  de  trois 
coquilles  du  champ,  accompagné  de  trois  fers  de  lance 
du  second  émail. 


GOUJON  de  GASVILLE,  famille  noble  mentionnée 
dans  le  tome  IX  de  cet  ouvrage,  page  189,  porte  pour 
armes  :  D'azur,  à  deux  goujons  d'argent,  passés  en  sau- 
toir,  une   rivière  du  même,  mouvante  du  bas  de  l'écu. 


de  CHAMBRE,  tome  II,  p.  349  :  D'or,  à  la  fasce 
d'azur,  surmontée  d'un  lion  naissant  de  gueules,  et  ac- 
compagnée en  pointe  d'une  fleur  de  lis  du  même. 


le  GENDRE  de  la  FERRIÈRE.  Cette  famille  s'est 
étendue  sur  divers  points  de  la  Normandie  :  d'Amneville, 
Andelys ,  Pont-de-l'Arche  ,  Vesly ,  Mont-Perreux  ,  etc. 
Elle  a  toujours  eu  les  mêmes  armoiries  que  les  le  Gendre 
de  Berville  et  de  Collande,  originaires  de  Hollande,  qui 
vinrent  s'établir  en  France,  et  furent  comblés,  sous 
Louis  XIV  et  Louis  XV,  de  distinctions,  en  récom- 
pense de  leurs  services.  Charles  le  Gendre,  seigneur  de 
Berville,  Romilly,  Fourneau,  et  Livarot,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  et  commandeur  de  l'ordre 
de  Saint-Louis,  en  1734,  était  fils  de  Thomas  le  Gendre, 
seigneur  de  Romilly,  Alges,  Elbeuf  et  Maigremont,  et 
d'Esther  Scot  de  la  Mesangère.  Charles  avait  épousé,  en 
1708,  Eléonore  d'Estaing  de  Saillans,  fille  de  Gaspard 
d'Estajng,  marquis  du  Terrail,  vicomte  de  Ravel  et  de 
Saillans,  et  de  Philiberte  de  la  Tour  de  Saint-Vida,1.  Il 
joignit    les    armoiries    d'Estaing    aux   siennes.    Thomas, 


LE    GENDRE    DE    LA    FERRIÈRE.  2û3 

frère  puîné  de  Charles,  seigneur  de  Grille-Fontaine, 
maréchal  de  camp  des  armées  du  Roi,  et  commandeur 
de  l'ordre  de  Saint-Louis,  avait  épousé,  en  171 5,  Mar- 
guerite-Catherine-Madelaine  le  Voyer  d'Argenson,  sœur 
du  feu  ministre  de  la  guerre.  Pierre-Hyacinthe  le  Gendre, 
marquis  de  Berville,  fils  de  Charles,  lieutenant-général 
des  armées  du  Roi,  et  commandeur  de  l'ordre  de  Saint- 
Louis,  en  1758,  épousa  Marie  -  Adélaïde  le  Gendre  de 
Maigremont,  sa  cousine- germaine,  dont  il  eut  Eléonore- 
Louise ,  mariée,  à  Emmanuel  -  Agathe  Marquis  du 
Hallay-Coëtquen. 

En  attendant  que  nous  puissions  présenter  sur  cette 
famille,  qui  s'est  toujours  distinguée  par  son  dévouement 
ît  par  ses  services,  un  article  complet,  nous  allons  nous 
DOrner   aux   faits   suivants  : 

1.  Jean-Jacques  le  Gendre  d'Amneville  ,  chevalier, 
ieigneur  de  la  Madelaine  sur  Heudeville,  la  Ferrière, 
Rousoux,  Bonnefoy,  Berard,  le  Mesnil,  etc.,  trésorier  de 
rance,  secrétaire  du  Roi,  épousa  le....  dame  Madelaine- 
eanne- Catherine  de  Foulogne.  Il  est  mort  dans  l'isle 
e  la  Trinité  espagnole.  De  son  mariage  est  issu  Antoine- 
ean-François  qui  suit.  Dans  les  registres  de  décès  de 
église  paroissiale  de  Sainte-Foy,  ville  de  Conches,  dé- 
artement  de  l'Eure,  le  4  mars  179 1 ,  on  trouve  un  autre 
oseph  le  Gendre,  ancien  brigadier  des  gardes-du-corps 
u  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
.ouis,   etc. 

IL  Antoine  -  Jean  -  François  le  Gendre,  chevalier, 
dgneur  de  la  Ferrière,  etc.,  conservateur,  en  Norman- 
ie,  des  chasses  de  Monsieur  (Aujourd'hui  Sa  Majesté 
ouïs  XVIII),  épousa,  le  3o  décembre  1774,  demoi- 
11e  Aurore- Elisabeth  de  Mauvillain,  fille  de  Germain- 
uillaume  -  Cé^ar  de  Mauvillain,  écuyer ,  ancien  tré- 
rier  des  armées  du  Roi,  et  de  dame  Marthe  -  Aurore 
ieu.  A  ce  contrat  de  mariage,  passé  par  Gobert  et 
onet,  notaires  à  Paris,  assistèrent  comme  parents, 
ue,  de  Mathan,  de  Vierville,  de  Senonnes,  de  Barban- 
ne,  Paulmy  d'Argenson,  de  Laverdy,  Le  Fèvre  d'Or- 
esson,  Brulard,  veuve  du  maréchal  d'Estrées,  etc. 
onsieur,  frère  du  Roi  (Aujourd'hui  S.  M.  Louis  XVIII), 
les  autres  Princes  du   sang,  l'honorèrent  de  leurs    si- 


294  LE    GENDRE    DE    LA.    FERRIÈRE. 

gnatures»  En  1792,  retiré  dans  le  Vendômois,  il  y  fait 
des  partisans  à  l'armée  royale.  En  1793,  au  conseil  du 
Roi  à  Vendôme,  il  est  député  à  celui  du  Mans,  pour 
déterminer  la  réunion  des  forces  royales.  En  1794,  enlevé 
avec  sa  famille,  mis  en  arrestation,  gardé  à  vue  par  des 
gendarmes,  etc.,   etc.    De   son   mariage   sont   issus   : 

i°.  Louis-Philippe- Antoine,  dont  l'article  suit  : 
?.°.  Antoine-Germain-François,  mort  avant  la  res- 
tauration. Il  a,  conjointement  avec  son  frère, 
servi  la  cause  royale  dans  les  départements  dé 
l'Ouest  et  en  Angleterre,  avec  autant  de  bravoure 
que  d'intelligence,  et  exposé  mille  fois  sa  vie  pour 
cette  cause  sacrée  ; 
3°.   Pierre- François- Hypolite,  mort  jeune. 

III.    Louis  -  Philippe  -  Antoine     le     Gendre      de     la 
Ferrière.  En    1795,  il  se  réunit  avec  son  frère   Antoine- 
Germain-François,   dit  Auguste  de  la  Ferrière,  à  l'armée 
de   l'Ouest  ;  tous  deux  dévoués  jeunes  encore  à  la  cause 
royale,  furent  nommés    premiers    aides-de-camp    du    gé- 
néral  Mallet.    En    1796,  ils  firent  la  guerre,  tant  dans  le 
Berri  et  l'Orléanais  qu'en  Normandie  et  en  Picardie.  En 
1797,   ils  eurent    l'honneur    de    tenir    la    correspondance 
directe  avec  S.  A.  R.  Monsieur,  comte  d'Artois.   Ils  pas- 
sèrent en  Angleterre  d'où  ils  revinrent  chargés  de  missions 
importantes  pour  Sa  Majesté.  En   1798,  ils  contribuèreni 
à  l'enlèvement  de  sir   Sidney  Smith ,   au  Temple  ;    l'ur 
d'eux  fut  chargé  de  le  conduire  et  de  le  faire  reconnaître 
à  la  flotte  anglaise.  En   1799,  Auguste  de  la  Ferrière,  fu 
arrêté    sur    une    péniche    anglaise,    avec    son    camarad< 
Greslu    de    Fay    (le    chevalier    Dupeyrat),    au     momen 
où   ils  allaient   prendre  terre    chargés    de    missions    pou 
le    général    Mallet,    commandant    alors    en    Normandie 
conduits   dans  les  cachots  des  prisons  du   Havre   et   tra 
duits    devant    deux    commissions     militaires,    ils    furen 
bientôt  condamnés   à   mort,    mais   sauvés    par    le    coura 
geux  dévouement  de  M.   Ponsard,   aujourd'hui  député  di 
Morbihan,  qui,  d'abord,  obtint   un  sursis  au  moment  0 
les  deux  victimes   marchaient  à  l'échafaud,  et  ensuite  U 
renvoi  en  règlement  de  juges  devant  la  cour  de  cassatior 
Sur   ses   plaidoieries ,    les    jugements    furent   cassés    pou 
cause  d'incompétence  et  les  prévenus  furent  livrés  à  1 
justice  ordinaire.  Cette  affaire    eut   assez    de    mérite    ( 


LE    GENDRE    DE    LA    FKRRIÈRE.  2g5 

d'éclat  pour  fixer  l'attention  de  Monsieur,  frère  du  Roi, 
et  S.  A.  R.  en  fit  donner  un  témoignage  écrit  de  sa  satis- 
faction. Ce  témoignage  honorable,  ainsi  que  plusieurs 
autres  titres  précieux  pour  cette  famille,  ont  disparu  dans 
un  enlèvement  de  papiers  pendant  la  tourmente  révolu- 
tionnaire, mais  le  souvenir  n'a  pu  s'en  effacer  du  cœur 
auguste  de  S.  A.  R.  En  1800,  les  deux  frères  de  la  Fer- 
rière  furent  arrêtés  et  constitués  pendant  18  mois,  pri- 
sonniers d'état  au  Temple.  Le  château  de  madame  la 
vicomtesse  Fleuriau  de  Villegomblain,  leur  tante,  servait 
de  rendez-vous,  dans  le  Vendômois  ;  les  généraux  Ro- 
checot,  Charette,  Mallet,  y  établirent  leurs  états-majors; 
les  fidèles  serviteurs  du  Roi  y  trouvèrent  toujours  un 
asyle  et  sa  fortune  ;  mais  privée  elle-même  de  sa  liberté 
et  transférée  à  Sainte-Pélagie,  elle  ne  dut  qu'au  9  ther- 
midor d'échapper  à  ses  bourreaux.  Elle  fut  de  nou- 
veau arrêtée  lors  de  l'affaire  de  M.  de  Gadoudal.  Elle 
avait  eu  à  Trêves,  en  1792,  l'honneur  d'être  présentée 
au  Roi  et  d'en  être  accueillie  avec  une  bienveillance  par- 
ticulière. Sa  Majesté  n'avait  sans  doute  point  oublié  les 
divers  titres  de  cette  famille  à  son  intérêt,  lorsqu'elle  a 
appelé  M.  Louis-Philippe-Antoine  de  la  Ferrière  dans  sa 
garde.  Il  a  été  nommé,  par  brevet,  chevalier  de  la  Légion- 
d'Honneur,  le  16  août  181 3  ;  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  comme  ayant  appartenu  à 
l'armée  catholique  et  royale  de  haute  Normandie ,  le  7 
novembre  18 14  ;  capitaine,  lieutenant  en  premier  au 
2e  régiment  des  grenadiers  à  cheval  de  la  garde  royale, 
le  10  octobre  1 8 1 5  ;  chef  d'escadron,  capitaine  dans  le 
même  corps,  le  3o  juillet  18 17.  En  vertu  des  pouvoirs 
de  S.  A.  R.  Monsieur,  il  avait  été  nommé,  en  décembre 
1799,  lieutenant-colonel  de  cavalerie  attaché  à  la  division 
d'état-major,  par  le  général  Mallet,  à  cette  époque  com- 
mandant en  chef,  pour  le  Roi^  en  haute  Normandie  et 
sur  la  rive  droite  de  la  Seine.  Il  a  épousé,  le  i5  août 
18 14,  Marie- Louise-Geneviève  le  Gendre  de  Mârain- 
ville,  sa  cousine. 

Armes  :  Ecartelé  :  au  1  et  4,  coupé  d'azur  sur  or,  l'or 
chargé  d'un  rosier  de  trois  roses  de  gueules,  la  feuille 
et  tige  de  sinople,  et  l'azur  de  deux  poissons  d'argent, 
celui  de  dessous  contourné;  au  2  et  3,  d'or,  au  cerf  au 
naturel   en  repos,   qui  est  Scot  de  la  Mesangère. 


296  DE    CHAMBARLHAC 


de  CHAMBARLHAC  ou  CHAMBARLHIAC,  en 
Velay,  et  en  Vivarais,  l'une  des  plus  anciennes  maisons 
de  la  province  du  Languedoc,  qui  tire  son  nom  de  la 
seigneurie  de  Chambarlhac  ou  Chambarlhiac ,  dans  le 
haut-Vivarais,  au  ci-devant  diocèse  de  Valence,  par- 
lement de  Toulouse,  généralité  de  Montpellier,  où 
l'on  compte  272  feux  ;  il  paraît  que  cette  terre  est  sortie 
de  la  maison  de  Chambarlhac,  à  une  époque  très-re- 
culée, et  qu'elle  est  entrée  dans  celle  Truchet,  bien 
avant  le  quinzième  siècle,  époque  où  elle  en  était  en 
possession,    et   qui   paraît   l'avoir   toujours   eue   depuis. 

La  maison  de  Chambarlhac  a  fourni  une  quantité  con- 
sidérable d'officiers  distingués  au  service  de  nos  Rois, 
et  un   comte  au   chapitre   noble  de    Brioude,   de    i582. 

On  lit  dans  l'histoire  du  département  de  la  Haute- 
Loire  (Velay),  par  M.  Dulac  de  la  Tour,  imprimée  au 
Puy,   en   181 3,   que  : 

»  Charles  VI,  visitant  le  Languedoc,  s'arrêta  dans  la 
y>  ville  du  Puy,  en  1394,  et  que  ce  Monarque  logea 
»  pendant  trois  jours  dans  la  maison  de  M.  Pierre 
»  de  Chambarlhac,  chanoine  de  la  cathédrale,  issu 
»  d'une  famille  illustre  et  ancienne,  qui  subsiste  avec 
»  l'éclat  et  la  distinction,  qui  sont  inséparables  du 
»  mérite.    » 

Raymond  de  Chambarlhac ,  chevalier,  fut  présent  à 
la  fondation  de  la  chartreuse  de  Bonnefoy,  le  24  juillet 
1179,  par  Raymond,  comte  de -Toulouse;  dans  cet  acte, 
Raymond  de   Chambarlhac    prend   la    qualité   de  miles. 

I.  Hugon  de  Chambarlhac  de  l'Herm,  damoiseau, 
vivait  en  i32Ô;  il  rendit  hommage,  le  9  mars  de  la  même 
année,  à  Raymond  VII,  vicomte  de  Turenne,  baron  de 
Fay,  pour  les  biens  qu'il  possédait  en  la  mouvance  de 
sadite   baronnie.    Il   fut  père   de  : 

II.  Raymond  de  Chambarlhac  de  l'Herm,  damoi- 
seau, qui  rendit  hommage  à  Guillaume  Roger,  HT. 
du  nom,  comte  de  Beaufort,  vicomte  de  Turenne. 
baron  d'Alais,  d'Anduse,  de  Fay,  le  3  mai  1 352.  Il  fut 
père   : 


DE    CHAMBARLHAC.  297 

i°.    Pons,    dont   l'article  suit    : 

20.  Pierre  de  Chambarlhac,  chanoine  de  la  cathé- 
drale du  Puy,  qui  eut  l'honneur  de  loger  pendant 
trois   jours   le   roi   Charles  VI,   en    1394. 

III.  Pons  de  Chambarlhac  de  l'Herm,  damoiseau, 
seigneur  de  FHerm,  au  nom  de  Bermonde,  aliàs, 
Garianne  Rochette ,  sa  femme ,  rendit  hommage  à 
Raymond  -  Louis  de  Jkaufort,  vicomte  de  Turenne, 
baron  de  Fay,  le  i5  novembre  1399.  De  leur  mariage 
est  issu   : 

IV.  Jean  de  Chambarlhac  de  l'Herm  ,  Ier  du 
nom,  damoiseau,  qui  paraît  dans  une  reconnaissance 
de  la  rente  des  Estreyts,  du  26  mars  1400.  Il  eut  pour 
fils  : 

V.  Jean  de  Chambarlhac  de  l'Herm,  IIe  du 
nom,  damoiseau,  seigneur  de  l'Herm,  qui  paraît  dans 
une  reconnaissance,  faite  en  sa  faveur,  de  la  rente  des 
Estreyts,   le  10  septembre    1479.    Il   fut   père   de    : 

i°.    Louis   dont   l'article   suit    : 

20.  Pierre  de  Chambarlhac,  qui  fut  père  de  Jean 
de  Chambarlhac,   avec   lequel   il   vivait   en    1524. 

VI.  Louis  de  Chambarlhac,  Ier  du  nom,  damoi- 
seau, seigneur  de  l'Herm,  vivait  le  i5  avril  i5io,  et 
donna  une  quittance  générale  à  Pierre  et  à  Jean  de  Cham- 
barlhac, père  et  fils,  de  la  paroisse  des  Vostres,  le  1 5  sep- 
tembre   1524.    Il  eut  pour   fils   : 

i°.   Jean,    dont  l'article  suit  ; 

20.   Antoine  de  Chambarlhac,    dominicain. 

VIL  Jean  de  Chambarlhac,  IIIe  du  nom,  seigneur 
de  l'Herm ,  reçut  quittance  des  biens  paternels  ,  d'An- 
toine de  Chambarlhac,  son  frère,  religieux  dominicain, 
le  i5  avril  i5io;  il  fit  son  testament  le  21  décembre 
i534,  acte  reçu  par  Archier,  notaire,  par  lequel  il 
institue  héritier ,  noble  Antoine  de  Chambarlhac ,  son 
fils  ;  fait  un  legs  à  noble  Pierre,  son  autre  fils,  et  fait 
mention  de  Colombe  des  Estres,  femme  dudit  Antoine  : 
il   eut  pour   fils    : 

i°.   Antoine,   dont  l'article   suit  ; 

20.    Pierre   de   Chambarlhac ,     qui   fit   son   testament 


298  DE    CHAMBARLHAC. 

le  17  juillet  1557,  en  faveur  de  nobles  Claude  et 
Alexandre  de  Chambarlhac ,  ses  neveux,  et  fait 
un  legs  à  Colombe  des  Estres,  veuve  dudit  An- 
toine de  Chambarlhac,  son  frère,  et  à  Pierre  de 
Chambarlhac,    leur   fils  ; 

3°.  Autre  Pierre  de  Chambarlhac,  chanoine  et  comte 
de   Brioude,    en    i582  ; 

40.    Louis  de   Chambarlhac^   qui   fut   père  de   : 

A.  Guillaume  de  Chambarlhac,  héritier  de  son 
oncle ,  Pierre  de  Chambarlhac  ,  le  î  5  juillet 
1557.  Il  partagea,  le  24  juin  1 5 58,  avec 
Claude  de  Chambarlhac  ,  fils  d'Antoine ,  les 
biens  de  Jean  de  Chambarlhac ,  leur  aïeul , 
et  testa  le  12  octobre  1 563.  Il  eut  pour 
fils,  Pierre  de  Chambarlhac,  qui  fit  son  tes- 
tament le  23  juillet  1618,  et  avoit  épousé, 
le  7  mars  i566  ,  Antoine  des  Cours  ,  dite 
Morianne,    dont    : 

a.  Alexandre  de  Chambarlhac ,  seigneur 
de  l'Herm,  marié,  le  Ier  juillet  1604, 
avec  Catherine  d'Allard,  dont  il  eut  : 
—  i°.  Jacques  de  Chambarlhac,  seigneur 
de  l'Herm,  marié,  le  28  avril  1647, 
avec  Laurence  de  Brénas  ;  —  20.  Alexandre 
de  Chambarlhac ,  seigneur  de  Bascar- 
nier,  qui  épousa,  le  2  5  novembre  1 559, 
Ciprienne  Plantin;  —  3°.  Antoine  de 
Chambarlhac,  seigneur  de  la  Varenne, 
maintenu  avec  ses  frères,  le  28  sep- 
tembre   1669  ; 

b.  Pierre  de  Chambarlhac,  marié,  le  28 
septembre  1610  ,  avec  Jeanne  dit  Ja- 
mette  de  Crose,  qui  testa  le  17  mai  1641. 
Il  fut  père  de  :  —  i°.  Louis  de  Chambar- 
lhac de  l'Herm,  marié,  le  2  septembre 
i638,  avec  Claude  Giberte  ;  —  29.  Pierre 
de  Chambarlhac  ,  mentionné  dans  le 
testament  de  sa  mère,  maintenu  avec 
son  frère,   le   8   septembre    1669; 

c.  Marie,  mentionnée  dans  le  testament 
de   son   père,   du   23    juillet    16 18  ; 

B.  Claude  de  Chambarlhac,  héritier  avec  Guil- 


DE    CHAMBARLHAC.  299 

laume  de  Chambarlhac,  son  frère,   de   Pierre, 
leur  oncle,    le    i5    juillet    i55y. 

VI H.  Antoine  de  Chambarlhac  de  l'Herm  ,  Ier  du 
nom,  écuyer,  épousa,  par  contrat  du  20  mai  1527,  Co- 
lombe des  Estres,  qui  était  veuve  de  lui,  le  i5  juillet 
1557.    Il  en  eut  : 

i°.   Claude,   dont  l'article  suit   : 

20.  Pierre  de  Chambarlhac,  à  qui,  Claude,  son 
frère,  fit  une  donation,  le  16  février  1557,  acte 
reçu   par   Marion,   notaire. 

IX.  Claude  de  Chambarlhac  de  l'Hërm  ,  Ier  du 
nom,  écuyer,  épousa,  par  contrat  du  11  janvier  i55y, 
reçu  par  Iston,  notaire,  Anne  des  Cours,  qui  étant 
veuve,  fit  une  donation,  le  19  mai  1607,  acte  reçu  par 
Guilhot,  notaire,  insinuée  au  sénéchal  du  Puy,  le  20  août 
suivant,  en  faveur  d'Antoine  dit  le  Jeune,  l'un  de  ses 
fils   qui   furent  ; 

i°.    Antoine  dit  le   Vieux,   qui   suit   : 

20.  Antoine  de  Chambarlhac,  dit  le  Jeune,  qui 
épousa,  le  27  novembre  1606,  Sébastienne  Cham- 
bon,  dont  il  eut  Claude  de  Chambarlhac,  seigneur 
de  Fontmourette  de  la  Roche-lès-Fay ,  diocèse  du 
Puy,  marié,  le  4  octobre  16 38,  avec  Isabeau 
Cortial.    Il   fut   maintenu   le    i3  décembre  1668. 

X.  Antoine  de  Chambarlhac,  IIe  du  nom,  dit  le 
Vieux,  damoiseau,  seigneur  de  l'Herm,  épousa,  par  con- 
trat du  21  mai  i58i,  Marguerite  Guillot,  rendit  hom- 
mage au  seigneur  baron  de  Fay,  le  16  mars  1601,  Ses 
enfants   furent    : 

i°.   Jean  l'Aîné,    dont   l'article  suit  : 

20.  Jean  le  Jeune  qui  fonde  la  branche  de  Cham- 
barlhac de  l'Aubepain ,  rapportée  page  3 18  du 
tome  VII   de  cet   ouvrage; 

3°,  Alexandre  de  Chambarlhac,  qui  comme  pro- 
cureur fondé  de  noble  Jean,  son  frère,  rendit 
hommage  au  baron  de  Fay,  le  17  août  1639,  avec 
dérivation  de  l'hommage  rendu  en  1 352,  par 
noble   Pons  de   Chambarlhac,   son  septième   aïeul  ; 

4°.  Marguerite  de  Chambarlhac,  mariée,  par  contrat 
du  4  octobre  1644,  avec  Pierre  Blanc  de  Molines, 


300  DE    CHAMBARLHAC. 

seigneur  de  Champs,  fils  de  Henry  Blanc  de  Mo- 
lines,  et  de  Catherine  Bayle. 

XI.  Jean  de  Chambarlhac  ,  IIIe  du  nom,  seigneur 
de  Costechaude,  au  diocèse  du  Puy ,  épousa,  le  22  fé- 
vrier 1637,  Charlotte  Jolivet,  et  rit  son  testament  le 
21    juin    1667.    Il   eut   pour   fils   : 

XII.  Antoine  de  Chambarlhac,  IIIe  du  nom,  sei- 
gneur de  Costechaude,  maintenu  dans  sa  noblesse,  par 
jugement  de  M.  Bazin  de  Bezons,  intendant  de  la  pro- 
vince de  Languedoc,  du  25  septembre  1669.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  12  janvier  1671,  Marie  Blanc  de 
Molines,   dont   il   eut   : 

i°.   Claude,  dont   l'article   suit   : 
20.   Antoine   de   Chambarlhac,   qui   fonde   la   seconde 
branche   rapportée   ci-après. 

XIII.  Claude  de  Chambarlhac,  capitaine  dans  un 
régiment  provincial,  épousa,  par  contrat  du  25  juillet 
1701,  demoiselle  Marianne  de  Clavières.  De  ce  mariage 
est   issu    : 

XIV.  Pierre  -  Guillaume  de  Chambarlhac,  écuyer , 
seigneur  de  Beaupré ,  de  Montregard  et  autres  places  , 
marié,  par  contrat  du  26  janvier  1745,  avec  dame  Eléo- 
nore  de  Bannes,  acte  reçu  par  Demeure,  notaire.  Il  fut 
reçu  lieutenant  dans  le  régiment  d'Auvergne,  fit  son  tes- 
tament le  3o  juillet  1782,  acte  reçu  par  Verdier,  notaire, 
et  institua  pour  son  héritier,  messire  Joseph-Flonmond 
de   Chambarlhac,    son  fils,   qui   suit   : 

XV.  Joseph  -  Florimond  ,  baron  de  Chambarlhac  , 
chevalier  de  Saint- Louis,  chef  de  division,  lieutenant- 
colonel  dans  le  corps  des  chevaliers  de  la  couronne,  par 
brevet  de  S.  M.  et  de  monsieur,  frère  du  Roi,  le  18  no- 
vembre 1791,  a  épousé,  le  5  avril  1806,  mademoiselle 
Pierrette-Josephe  de  Solmes  de  Verac,  fille  légitime  de 
Jacques  de  Solmes  de  Verac,  ancien  gendarme  de  la 
garde,  et  de  dame  Rose  de  Chambarlhac.  De  ce  mariage 
sont   issues    : 

i°.    Marie-Adèle  de   Chambarlhac; 
20.    Marie-Eléonore   de   Chambarlhac  ; 
3°.    Marie-Victorine  de  Chambarlhac. 


DE  chambarlhac.  3oi 

SECONDE       BRANCHE. 

XIII.  Antoine  de  Chambarlhac,  IVe  du  nom, 
seigneur  de  Montgros,  second  fils  d'Antoine  de  Cham- 
barlhac, IIIe  du  nom,  et  de  Marie  Blanc  de  Molines,  eut 
pour  fils  : 

XIV.  Antoine  de  Chambarlhac  ,  Ve  du  nom ,  né 
le  12  novembre  1708,  seigneur  de  Montgros,  qui  épousa 
Catherine  Joanique,  et  donna  procuration,  le  22  mai 
1752,  à  André  de  Chambarlhac,  son  fils  aîné,  pour 
contracter  mariage.   Ses  enfants  furent  : 

i°.  André,  dont  l'article  suit: 

20.  Claude  de  Chambarlhac  de  Montgros,  seigneur 
de  la  Bessée,  marié ,  par  contrat  du  1 3  février 
1753,  avec  demoiselle  Marie  Mollin.  Il  mourut 
à  l'armée  ; 

3°.  Un  autre  fils,  mort  au  service. 

XV.  André  de  Chambarlhac,  seigneur  de  la  Chaux, 
officier ,  puis  lieutenant  -  colonel  au  régiment  du  Roi , 
major  de  la  place  de  Maubeuge,  épousa,  d'après  la  pro- 
curation de  son  père,  en  1.752,  Marie  Mathieu,  de  la- 
quelle il  a  eu  : 

XVI.  Dominique  -  André ,  baron  de  Chambarlhac, 
né  le  17  mai  1754,  lieutenant-général  au  corps  royal  du 
génie,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  et  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis;  fut  d'abord 
cadet  au  régiment  du  Roi,  depuis  le  ier  janvier  1763 
jusqu'en  1773,  qu'il  passa  lieutenant  en  second  du  génie 
à  l'école  de  Mézières,  en  1 773  ;  fut  reçu  ingénieur  le 
18  janvier  1775  ;  capitaine,  le  3o  mars  1786  ;  lieutenant- 
colonel,  le  8  novembre  1792;  chef  de  brigade,  directeur 
des  fortifications,  le  21  mars  1795  ;  général  de  brigade,  le 
ier  février  i8o5  ;  lieutenant-général,  par  ordonnance  du 
20  août  18 14;  commandant  de  la  Légion  d'honneur,  le 
i5  août  1806  ;  chevalier  de  Saint-Louis,  le  27  juin  18 14; 
admis  à  la  retraite,  en  vertu  de  l'ordonnance  du  ier  août 
181 5  ;  employé  à  l'armée  des  Vosges,  en  1792,  a  soutenu 
le  siège  du  fort  de  Vauban,  où  il  a  été  fait  prisonnier  de 
guerre,  le  14  novembre  1793,  et  conduit  en  Hongrie; 
est   rentré   en   France,  le   23  septembre   1795  ;  se  trouva 


302  TAILLEPIRD. 

aux  différentes  affaires  et  batailles  de  l'armée  du  Rhin  et 
Moselle,  en  Tan  IV  ;  fut  blessé  à  la  jambe  par  un  boulet  à 
ricochet,  au  siège  de  Kelh,  en  Tan  V;  servit  à  l'armée 
d'Allemagne,  en  l'an  VI  et  l'an  VII,  au  siège  de  Philis- 
bourg  ;  fut  chargé  de  la  démolition  des  places  de  Cassel, 
Ehrenbreistein  et  Dusseldorff,  en  l'an  VIII  et  l'an  IX; 
servit  au  siège  de  Gaè'te,  armée  de  Naples,  en  1806,  aux 
sièges  de  Magdebourg,  Colbert  et  Stralsund,  à  la  grande 
armée,  en  1807  et  1808  ;  défendit  la  citadelle  de  Passau, 
à  l'armée  d'Allemagne,  en  1809;  a  été  nommé  comman- 
dant du  génie  en  Hollande,  par  ordre  du  21  septembre 
18 10;  commandant  du  génie  à  Dantzick ,  en  1811;  a 
servi  à  la  grande  armée,  en  1812;  fut  commandant  du 
génie  à  Stettein,  en  181 3,  où  il  a  été  fait  prisonnier,  et 
est  rentré  à  la  paix,  en  18 14. 

Armes  :    D'azur,  au  chevron  d'or,  accompagné  de  trois 
colombes  d'argent,  becquées  et  membrées  de  gueules. 


de  CORLIEU,  famille  mentionnée  tomes  II,  page 
23 1,  et  III,  page  379,  porte:  Ecartelé  :  aux  1  et  4,  de 
sinople ,  au  chevron  d'argent,  chargé  de  trois  quinte- 
feuilles  de  gueules  ;  aux  2  et  3^  d'argent,  au  lion  de  gueules, 
lampassé,  armé  et  couronné  d'or. 


du  VAL,  famille  rapportée  tome  I,  page  337  de  cet 
ouvrage.  Ses  armes  sont  :  D'azur,  à  la  bande  d'argent. 
Supports  :  deux  griffons.  Cimier  :  un  trophée  d'armes. 
Devise  :  En  tout  candeur. 


TAILLEPIED,  jadis  Taillepié  ;  famille  originaire 
de  Basse- Normandie,  où  il  existe,  près  de  Coutances, 
une  terre  de  Taillepied,  dont  les  seigneurs  primitifs  ont 
donné  le  nom  à  leurs  descendants,  et  que  les  aînés  de 
ceux-ci  ont  porté,  dès  le  quatorze  ou  quinzième  siècle, 
en  maison  étrangère,  d'où  elle  est  passée  successivement 
dans  celle  de  Morvillier,  vers  i5oo,  de  Poésrie ,  vers 
1600,  et  d'Harcourt,  vers  1700,  tandis  que  les  puînés 
se  répandaient  aux  environs  du  manoir  paternel,  dans  le 


TAILLEPIED.  3o3 

Vexin,  en  Bretagne  et  ailleurs,  avec  toute  l'inégalité  de 
fortune  qu'assignaient  aux  cadets  les  partages  nobles  de 
Normandie.  C'est  ce  que  justifient  complètement  les 
titres  peu  nombreux ,  mais  irréprochables ,  qu'il  a  été 
possible  de  sauver  de  la  proscription  révolutionnaire,  et 
de  recouvrer  dans  les  chartes  historiques  conservées  par 
l'impression. 

Ausgier  de  Taillepié  fut  témoin,  en  io55,  d'une  charte 
en  faveur  de  l'église  de  Hercé,  au  territoire  de  Redon. 
D.  Morice^  Mémoires  pour  servir  de  preuves  à  V  Histoire  de 
Bretagne,  tome  i,  coh  403,  408.  Extr.  de  la  Ch.  des 
comptes  de  Paris. 

N....  de  Taillepié  est  nommé  dans  un  compte  au  sujet 
de  la  poursuite  des  droits  féodaux  de  Tan  1327. 

En  1379,  Perrot  de  Taillepié ,  l'un  des  huit  écuyers 
de  la  compagnie  de  messire  Galeot  de  Saint-Simon, 
chevalier,  fit  montre,  le  3o  mai,  à  la  Val-Guion.  Mémoires 
pour  servir  de  preuves  à  V Histoire  de  Bretagne,  tome  II, 
col.  204.  Le  même  Perrot  de  Taillepié  était,  en  i38o, 
l'un  des  huit  écuyers  de  la  compagnie  de  messire  Jehan 
Prunelle,  chevalier  qui  fit  montre  au  Mans,  le  17  mai. 
Ibid.,  col.  247. 

N....  de  Taillepié  est  nommé  dans  un  compte,  des  cens 
et  fetages  du  bailliage  de  Dunois  et  Fetival,  de  l'an  i3qi. 

Pierre  de  Taillepié,  chevalier,  maître  de  l'hôtel  de 
monseigneur  d'Albret ,  connétable  de  France  ,  donna  , 
sous  le  sceau  de  ses  armes,  et  le  sein  de  Quarré,  le 
Ier  novembre  1403,  une  quittance  de  franc  -  salé  au 
grentier  de  Montereau-Fault- Yonne.  Original  en  parche- 
min resté  au  pouvoir  de  M.  de  Bondy. 

Le  3i  décembre  1434,  pardevant  Germain  Maloysel, 
tabellion  du  Pont-1'Abbé ,  Perrin,  Quief-de- Ville  (Chef- 
de -Ville)  et  Perrin  Josset,  prêtèrent  serment,  que 
l'acquisition  faite  par  Gollin  Scelle,  de  Jouhan  Ingnouf 
et  Jouhanne,  sa  femme,  au  prix  de  60  s.  tz.  et  5  s.  tz. 
de  vin,  pardevant  Philipot  le  Blanc,  tabellion,  le  22 
mars  1432  (v.  st.)  est  du  fieu  [fief],  terre  et  seigneurie 
appartenant  à  Jehan  de  Taillepié,  et  que  le  treizième 
lui  en  appartient.  Original  en  parchemin  resté  au  pouvoir 
de  M.  de  Bondy. 

N . . . .  de  Taillepié  est  compris  dans  une  montre  de 
l'an    147 1. 

Cette  famille   est  encore  mentionnée  dans  des  amendes 


304  TAILLEPIED. 

de    cheminage    taxées  par  le  vicomte  de  Bayeux ,   de  la 
fin  du  quatorzième  siècle. 

I.  Robert  Taillepied  ,  qualifié  noble  homme  i  , 
conseiller  du  Roi ,  élu  en  l'élection  de  Mantes  et  de 
Meulan ,  originaire  du  Cotentin  ,  épousa ,  le  1 1  mai 
1629,  damoiseile  Antoinette  Chervise,  fille  de  feu  Ni- 
colas, conseiller  du  Roi,  premier  élu  et  assesseur  de  la 
même  élection,  et  de  dame  Marie  de  Gars,  sa  deuxième 
femme,  par  contrat  du  11  mai  1629,  auquel  assistèrent, 
comme  parents  communs  des  futurs,  MM.  Nicolas  Le 
Clerc  de  Lesseville,  chevalier,  conseiller  du  Roi,  maître 
des  comptes  à  Paris,  et  Pesprot  père  et  fils,  avocats  au 
parlement.  Le  11  mars  1643,  il  reçut  de  Gaspard  de 
Dampont,  seigneur  des  Aubins,  une  quittance  du  droit 
de  relief,  foi  et  hommage,  de  terres  à  lui  obvenues  du 
chef  de  son  épouse,  en  ligne  maternelle.  Le  20  janvier 
1648,  il  fit,  conjointement  avec  dame  Anne  le  Camus, 
duchesse  de  Damville  -  Cheviz ,  son  alliée  par  la  mère 
d'elle,  l'abandon  d'une  rente  assise  sur  une  propriété 
entr'eux  commune  ,  aux  Franciscains  de  Meulan ,  à 
charge  de  fondation  annuelle  et  perpétuelle  de  deux  ser- 
vices de  vigiles  à  trois  leçons  et  trois  messes,  la  dernière, 
haute  de  requiem,  en  fin  libéra,  la  prose  languentibus, 
et  le  de  profanais ,  l'un  en  faveur  de  la  feue  dame  Le 
Clerc  de  Lesseville,  mère  de  la  duchesse,  le  20  juillet, 
jour  de  son  décès,  en  1639;  l'autre,  en  faveur  d'An- 
toinette Chervise,  épouse  dudit  Robert  Taillepied  , 
le  26  novembre  1647,  Jour  auquel  eUe  était  décédee,  à 
l'âge  de  trente -cinq  ans.  Le  premier  août  1649,  ^ 
donna  quittance  du  montant  de -certaines  attributions  de 
son  office.  Le  24  novembre  i653,  il  intervint  au  contrat 
de  mariage  d'Anne,  sa  fille,  avec  M.  de  Mayart  ;  et  le 
16  janvier  1671,  à  celui  de  Jacques,  son  fils,  avec  ma- 
demoiselle de  Gars.  (  Grosses,  tant  en  parchemin  quen 
papier  et  autres  originaux.)   Il  mourut,  le  24  novembre 


(1)  On  sait  que  cette  qualification  de  noble  homme  est  ad- 
mise, en  Normandie,  comme  caractéristique  de  noblesse  :  le 
partage  énoncé  dans  ce  degré,  et  les  deux  degrés  suivants, 
achève  de  justifier  l'induction  qui  en  résulte,  ainsi  que  de  tout 
ce  qui  précède ,  et  présente  aujourd'hui  les  affinités  les  plus 
distinguées. 


TAILLEPIED, 


3o5 


1677,  laissant  de  son   épouse,   suivant  partage    de    1684, 
six  enfants,  savoir  : 

i°.  Jacques,  qui  suit  : 

20.  Nicolas  Taillepied,  )  morts,    sans  alliance,   avant 

3°.  Charles  Taillepied,  \  1681; 

40.  Antoinette  Taillepied,  veuve  de  monsieur  maître 
Christophe  Camus,  conseiller  avocat  du  Roi  au 
présidial  de  Mantes,  avant  i683; 

5*.  Marie  Taillepied,  épouse  de  noble  homme  René 
Trépagnie,  avant  1681  ; 

6°.  Anne    Taillepied,     mariée    à    Paris,    le    24    no- 
vembre   i653,   à   Claude     Mayart,    écuyer,     secré- 
taire du  Roi,  maître  des  eaux  et  forêts,  et  capitaine 
des  chasses  et  plaisirs  de  S.  M.,  à  Châteauneuf  en 
Thimerais,     par    contrat,     auquel    intervinrent    et 
assistèrent    l'abbé    de    Ventadour,    chanoine  de   la 
cathédrale  de   Paris,     et    le    duc    d'Amville,     tous 
deux   du  nom  de  Lévis  ;  et  le  marquis  de  Laval  ; 
messires  François  de   Fortia,    abbé    de    Montbou- 
cher  ;    Nicolas    d'Avanne,    prieur  de    Saint-Nicaise 
de    Meulan  ;    et     Eustache  Le  Clerc   de   Lesseville, 
abbé     de     Saint-Crépin    de     Soissons,     comte    de 
Brioude,    baron     de     Saint-Ange,     conseiller- clerc 
au   parlement    de   Paris;    Jean    Dyel,  seigneur  des 
Hameaux,     conseiller    ordinaire    du     Roi     en    ses 
conseils  ;     François    de    Montholon,    conseiller    du 
Roi    en    ses     conseils    d'état  et   privé  ;     Nicolas  et 
Pierre    Le   Clerc  de    Lesseville,  conseillers   du    Roi 
en  ses  conseils,   l'un   doyen  des  maîtres   des   comp- 
tes, et   l'autre,     conseiller  au  parlement    de   Paris,* 
et  commissaire  aux   requêtes  du  palais  ;  Nicolas  Le 
Prestre,   seigneur   de   Menucourt,    et    Claude   Fou- 
cault,    aussi     conseillers    au    parlement  de   Paris  ; 
Charles   Le  Clerc  de   Lesseville,   conseiller  du   Roi 
en    son   grand    conseil;    N...     de    Morel,    seigneur 
de  Bizancourt,   Claude   Foucault,   seigneur  de   Gi- 
raucourt,    et   Antoine  Le   Clerc   de   Lesseville,   sei- 
gneur  d'Evesquemont,    tous    chevaliers;    N...    du 
Ryer,    sieur   de    Lurcy,   Nicolas    Chrestien,   N... 
Jodelet,   secrétaire  du   Roi,  et  Louis  Maurin,  con- 
seiller   du    Roi,   trésorier  provincial    des    décimes  à 
Montpellier,    tous    écuyers  ;     enfin,    le   père  de  la 
future,    et     Hilaire    Collet,     garde -du*- corps    de 
i3.  20 


3o6  TAILLEPIED. 

S.  A.  R.,  son  cousin-germain;  messires  Pierre 
Mayart,  prêtre,  prieur  du  Perray  et  de  Vieille- 
Eglise,  et  Noël  Mayart,  écuyer,  sieur  de  Bois- 
Rouvray,  capitaine  du  château  de  Mailiebois, 
frères  du  futur;  et  autres  parents  et  amis  des  deux 
parts;  elle  était  morte  avant  1681,  et  Louise 
Mayart,  seul  fruit  de  ce  mariage,  et  femme  de 
messire  Simon  de  Grieux,  chevalier,  seigneur 
de  Noiseau,  intervint,  du  chef  de  sa  mère,  au 
partage  de  la  succession  de  son  aïeule  et  de  deux 
de  ses  oncles  maternels,  de  1684,  par  le  ministère 
de  Gaston  de  Grieux,  chevalier,  seigneur  de 
Saint- Aubin,  son  procureur  fondé  par  acte  du 
6  juillet  1684.  (Titres  originaux,  comme  ci- 
dessus.) 

II.  Jacques  Taillepied,  écuyer,  huissier  de  la  chambre 
de  la  Reine,  épousa  à  Meulan,  damoiselle  Marie  de 
Gars,  fille  de  noble  homme  Jean,  -  conseiller  du  Roi, 
président  en  l'élection  de  Mantes,  et  de  demoiselle  Marie 
Chervise,  sa  veuve,  par  contrat  du  16  janvier  1671,  au- 
quel intervinrent  le  père  du  futur,  MM.  Jean  de  Gars, 
conseiller  du  Roi,  prévôt  forain  de  Ghaumont  enVexin, 
Jean  de  Mouchy,  conseiller  du  Roi,  son  procureur  à 
tous  les  sièges  dudit  Chaumont,  frère  et  beau-frère  de  la 
future,  et  autres,  leurs  parents  et  amis,  récapitulés  au 
contrat  de  mariage  ci-après  de  Louise-Henriette,  leur 
fille.  Le  i5  juillet  1684,  il  partagea  avec  ses  sœurs  et 
nièces,  la  succession  de  sa  mère  et  de  ses  frères.  Il  obtint 
trois  sentences  des  requêtes  du  palais,  en  i685,  1689  et 
1692.  Le  22  juin  17 10,  il  assista  au  mariage  de  sa  fille 
aîné.  (Titres  originaux  comme  ci-dessus.)  Il  était  mort 
avant  le  3  janvier  1724,  date  du  mariage  de  son  fils  aîné, 
laissant  sa  veuve  et  les  quatre  enfants  qui  suivent  : 

i°.  Jean-Baptiste,  aliàs  Robert-Jean-Baptiste,  qui 
suivra; 

20.  Antoine  Taillepied,  écuyer,  seigneur  de  Pié- 
mont, mousquetaire  du  Roi  en  1709,  suivant  un 
état  original  de  la  maison  du  Roi,  et  en  1710, 
suivant  le  contrat  de  mariage  de  Louise~Henriette, 
sa  sœur.  Il  vivait  encore  en  1724,  et  Ton  ignore 
s'il  a  contracté   quelque  alliance   et  laissé  postériié; 

3°.  Louise-Henriette    Taillepied,   mariée,   le   22   juin 


TAILLEPIED.  6oj 

171  o,  à  messire  Jean-Baptiste- Léonor  de  Bille- 
heust  (1),  chevalier,  seigneur  de  Saint-Georges, 
et  de  la  Forterie,  capitaine  d'infanterie,  domicilié 
en  la  paroisse  des  Loges,  au  diocèse  d'Avranches, 
mort  en  i"/5y.  Au  contrat  intervinrent,  du  côté 
de  la  future,  son  père,  Antoine,  écuyer,  mous- 
quetaire du  Roi,  et  Thérèse,  demoiselle,  ses 
frère  et  sœur  ;  messires  Charles-François  de  Gars, 
seigneur  de  Boisemont,  et  dame  Agnès  Le  Noir, 
son  épouse;  Simon  de  Gars,  seigneur  de  Blaru, 
conseiller  du  Roi,  maire  perpétuel  de  la  ville  et 
fort  de  Meulan,  et  dame  Catherine  Vathane, 
son  épouse;  et  Antoine  de  Gars,  conseiller  du 
Roi,  auditeur  en  sa  chambre  des  comptes  à  Paris, 
tous  écuyers,  oncles  maternels;  Jean-Baptiste  de 
Gars,  écuyer,  sieur  de  Boisemont,  et  Catherine- 
Jeanne     de     Gars,     demoiselle,    cousins-germains; 

et    du    côté    du    futur,     N ,     écuyer, 

seigneur    de     Poil  de-Truye  , (Expé- 
dition en  papier  et  en  forme.) 
40.  Thérèse   Taillepied,    demoiselle,    qui    n'est    men- 
tionnée   qu'au     mariage  de  sa    sœur,    en    17 10,    et 
dont  on  ignore  la  destinée  ultérieure. 

III.  Jean-Baptiste,  aliàs  Robert-Jean-Baptiste  Taille- 
pied,  écuyer,  seigneur  de  Bondy,  la  Garenne,  etc.,  suc- 
cessivement receveur-général   des  finances  de  la  généralité 


(1)  La  famille  de  Billeheust  est  d'ancienne  noblesse  origi- 
naire d'Irlande,  où  trois  branches  de  ce  nom  subsistent.  Plu- 
sieurs de  cette  famille  ont  été  décorés  de  l'ordre  de  la  Jarre- 
tière, du  titre  de  Mylord,  et  de  la  dignité  de  membres  du 
parlement  d'Irlande.  Plusieurs  membres  de  cette  famille, 
passés  en  France  à  une  époque  très  reculée,  se  sont  établis  en 
Normandie  ,  où  leur  postérité  florissait  dès  le  quatorzième 
siècle  :  elle  a  formé  depuis  un  grand  nombre  de  branches  et 
rameaux.  Jean  -  Baptiste  -Léonor  de  Billeheust,  chef  de  la 
branche  des  Loges ,  avait  épousé ,  en  premières  noces  ,  par 
contrat  du  3  novembre  1701,  demoiselle  Barbe  du  Hommel, 
fille  de  feu  messire  Louis  du  Homme! ,  seigneur  et  patron  de 
Sartilly,  les  Eaux,  etc.,  dont  il  eut  plusieurs  enfants.  Les  armes 
de  cette  ancienne  famille  sont  :  d'azur,  au  chevron  d'argent, 
accompagné  de  trois  roses   du   même. 


3o8  TÀILt"PIED. 

d'Auch,  secrétaire  du  Roi,  et  l'un  des  quarante  fermiers 
généraux  des  domaines  de  S.  M.,  épousa,  le  3  janvier  1724, 
demoiselle  Geneviève-Marie  le  Mercier  de  Senlis,  fille 
de  feu  Jehan,  sieur  de  Senlis,  et  de  dame  Geneviève- 
Marie  Chastellier,  sa  veuve,  par  contrat  auquel  assis- 
tèrent, du  côté  du  futur,  Charles  Savalette,  écuyer, 
seigneur  de  Magnanville,  procureur  iondé  de  sa  mère, 
par  acte  du  24  décembre  1723;  Antoine  Taillepied,  écuyer, 
seigneur  de  Piémont,  son  frère;  Charles-François'  de 
Gars ,  écuyer ,  seigneur  de  Boisemont,  son  oncle  ma- 
ternel ;  Louis  de  Blair,  chevalier,  seigneur  de  Gernay 
et  Aulnay,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  cousin- 
germain,  à  cause   de    feu  son  épouse   N de   Gars 

de  Boisemont,  et  Melchior  de  Blair,  chevalier,  seigneur 
de  Cernay,  et  dame  Marie  de  Brinon,  son  épouse  ;  du 
côté  de  la  future,  Jean-Baptiste  Misanges,  son  oncle  à 
la  mode  de  Bretagne  ;  Adrien  Cornet,  avocat  au  parle- 
ment et  aux  conseils  du  Roi,  son  cousin  issu  de  germain, 

et  dame  N Chaudron  des  Aunays,  son  épouse; 

messires  Pierre  Dodun ,  chevalier,  et  dame  Claude-Su- 
sanne  Jacques  de  Vitry,  son  épouse,  cousin  ;  André- 
Gaspard  Dodun,  écuyer,  cousin;  Moïse-Augustin  de 
Fontanieu ,  chevalier,  intendant-général  des  meubles 
de  la  couronne,  et  dame  Geneviève  Dodun,  son  épouse, 
cousine  ;  Gaspard-Moïse  de  Fontanieu,  chevalier,  con- 
seiller du  Roi  en  ses  conseils,  aussi  intendant  des  meubles, 
de  la  couronne ,  cousin  ;  Charles-Gabriel  de  Belsunce, 
marquis  de  Castel-Moron,  brigadier  des  armées  du  Roi, 
capitaine-lieutenant  des  gendarmes  bourguignons,  et 
dame  Cécile-Geneviève  de  Fontanieu,  cousine;  Gaspard 
Dodun,  chevalier,  marquis  d'Herbault,  seigneur  châte- 
lain d'Hommère-le-Belloy,  d'Achères,  Font-Ordines,  etc., 
conseiller  ordinaire  au  conseil  général  royal,  contrôleur 
général  des  finances,  et  dame  N...  Sachot,  son  épouse, 
cousin  ;  Louis  Fagon,  chevalier,  conseiller  d'état,  et  au 
conseil  d'état  royal,  intendant  des  finances ,  cousin  ; 
dame  Anne  de  la  Bussière,  veuve  de  Jacques  Gilbert, 
écuyer,  sieur  de  Nozières,  commissaire  des  guerres, 
cousine;  et  dame  Anne-Geneviève  Gilbert  de  Nozières, 
épouse  de  M.  de  Savalette-Magnanville  ci-dessus,  cou- 
sine. Il  étoit  mort  avant  le  Ier  juillet  1766,  date  à  la- 
quelle sa  veuve  vendit  à  Philippe-Jean  de  Lisle,  fermier 
général,  l'office  de    secrétaire  du    Roi    de  feu    son  mari, 


TAILLEPIED.  ,  300, 

tant  en  son  nom  que  de  leurs  seuls  enfants  qui  étoient  : 
[Titres  originaux  comme  ci-dessus.) 

i°.  Jean-Baptiste  Marie- Adéodat,  qui  suit  : 
2°.  Charles- Claude- Alexandre  Taillepied,  chevalier, 
seigneur  de  la  Garenne,  qui  fonde  la  branche  de 
la  Garenne.  Il  fut  conseiller,  secrétaire  des  com- 
mandements, maison  et  finances  et  du  cabinet  de 
Monsieur  ,  frère  du  Roi  ;  s'allia  ,  par  contrat 
passé  le  22  mars  1776  ,  devant  le  Gras  et  son 
confrère ,  notaires  au  châtelet  de  Paris  ,  avec 
Agathe  -  Marie  Masson  ,  demoiselle  ,  fille  de 
Claude  -  Louis  Masson  ,  écuyer,  conseiller  secré- 
taire du  Roi ,  maison  couronne  de  France  et  de 
ses  finances  ,  trésorier  des  rentes  'de  l'hôtel  de 
ville  de  Paris,  et  de  dame  Marie- Françoise  Radix, 
son  épouse.  Il  rendit  hommage  et  aveu  pour  ses 
terres,  en  1778,  et  obtint  la  charge  d'introduc- 
teur des  ambassadeurs  près  S.  M.,  en   1785. 

IV.  Jean  -  Baptiste  -  Marie  -  Adéodat  Taillepied  de 
Bondy  ,  écuyer,  seigneur  de  Bondy,  etc.,  conseiller  du 
Roi  ,  receveur  général  des  finances  ,  épousa  demoiselle 
Catherine   de   Foissy  (1),  qui  Ta  rendu  père  de  : 

i°.  Pierre-Marie  qui  suit: 

20.  Charles  -  Claude  Taillepied  de   Bondy,  dont  l'ar- 
ticle suivra  celui  de  son  frère. 

V.  Pierre  -  Marie  Taillepied  ,  comte  de  Bondy,  né 
in  1766,  a  épousé  Sophie  Hamelin,  de  laquelle  il  a  deux 
;rfants  : 

i°.  Adolphe-Charles  Taillepied  de  Bondy  ; 
20.   Francisque  Taillepied  de  Bondy. 
V.   Charles  -  Claude    Taillepied     de    Bondy  ,    écuyer  , 


(1)  La  maison  de  Foissy  est  une  des  plus  anciennes  du  Mâ- 
onnais  ;  elle  a  formé  des  alliances  avec  les  maisons  les  plus 
onsidérables  de  Bourgogne ,  entr'autres ,  avec  celles  de  Din- 
îville,  de  Vergy,  d'Andelot,  etc.,  etc.  Philibert  de  Foissy, 
hevalier  de  l'ordre  de  Saint- Jean  de  Jérusalem,  grand  prieur 
e  Champagne,  vivait  en  i55o.  Nicolas  de  Foissy,  chevalier 
u  même  ordre,  mourut  en  1625.  Les  armes  sont  :  d'azur , 
u  cygne   d'argent,  becqué    et    membre  de  sable. 


3lO  DE   MALLEVAUD. 

a  commandé  une  section  de  Paris,  au  ier  vendémiaire. 
Son  dévouement  pour  la  cause  royale  Payant  fait  con- 
damner à  mort,  il  fut  obligé  d'émigrer.  Il  est  marié  à 
Joséphine  Rousseau  de  la  Brosse,  de  laquelle  il  a  : 

Charles-Pierre  Taillepied  de  Bondy,  né  en  1817. 

Armes  :  D'azur,  à  trois  croissants  d'or;  au  chef  du 
même ,  chargé  de  trois  molettes  d'éperon  de  gueules. 
Devise  :  Aspera  non  terrent. 


du  FOS  de  MÉRY,  famille  noble  originaire  du 
Quercy,  dont  les  armes  sont  :  D'or,  à  trois  pals  de 
gueules. 


MALLEVAUD  ou  MALLEVAULT,  de  la  Varcnne, 
de  Vomorand,  de  Marigny,  et  de  Puyrenaud.  Cette 
maison,  mentionnée  dans  les  tomes  II  et  III  du  Nobiliaire 
universel  de  France,  a  obtenu  de  M.  Chérin,  généalo- 
giste des  ordres  du  Roi,  un  certificat  qui  atteste  qu'elle 
est  d'extraction  noble;  et  ses  armoiries,  décrites  dans  les 
deux  articles  précités ,  et  dans  la  première  livraison  de 
X  Armoriai  général  des  familles  nobles  de  France,  doivent 
être  ainsi  rectifiées  : 

«  D'argent  à  trois  vires  d'azur,  au  bâton  du  même, 
«  posé  en  pal,  au  centre  de  l'écu.  Couronne  de  marquis. 
«  Tenants  :  deux  sauvages.  » 

Et  au  degré  IX  de  la  branche  de  Mallevaud  de  Puy- 
renaud, il  faut  ajouter  que  Fançois  de  Mallevaud,  tib 
aîné  de  François-Henri,  a  épousé,  le  22  février  1816,  j 
demoiselle  Françoise  Hocquart ,  fille  de  messire  Tous- 
saint -  Thérèse  Hocquart ,  chevalier  de  l'ordre  royal  e 
militaire  de  Saint-Louis,  et  chef  d'escadron,  et  de  dam< 
Madelaine  le  Prince,  d'une  ancienne  famille  noble  très- 
distinguée.  M.  Quelin  ,  neveu  de  M.  HoCquart  ,  vieil 
tout  récemment  d'être  sacré  évêque  in  partibus. 


DE    GERMIGNEY.  3l 


de  GERMIGNEY,  en  Franche-Comté. 

La  terre  de  Germigney,  située  dans  le  Val  d'Amour, 
entre  Salins  et  Dole,  au  comté  de  Bourgogne,  a  eu  ses 
seigneurs  de  nom  et  d'armes.  L'une  des  branches  de  la 
maison  de  Germigney,  établie,  dans  le  XVe  siècle ,  en 
la  ville  de  Salins,  devint  l'héritière  d'une  famille  noble 
du  nom  dé  Coquelin,  à  charge  d'en  prendre  le  nom  et 
les  armes. 

De  cette  famille  était  Guy  Coquelin ,  l'un  des  con- 
seillers de  Philippe -le- Hardi,  duc  de  Bourgogne,  qui 
fut  du  nombre  de  ceux  convoqués  par  ordre  de  ce  prince, 
pour  assister  au  parlement  tenu  à  Dole,  en  juillet,  août 
et  septembre  1397  et  21  février  1400,  suivant  ses  lettres- 
patentes  datées,  les  premières  de  Beauté-sur-Marne,  le  i3 
juin  1397,  les  deuxièmes  du  6  décembre  1400.  Il  se  trouva 
dans  cette  dernière  assemblée  avec  Guillaume,  seigneur  de 
Chissey,  d'une  branche  de  la  maison  de  Germigney,  et 
plusieurs  autres  seigneurs  des  deux  Bourgogne  (1). 

Dans  la  suite,  une  autre  famille  du  nom  de  Coquelin, 
qui  habitait  aussi  la  ville  de  Salins,  ayant  été  anoblie, 
Jean-Baptiste  de  Germigney,  dit  Coquelin ,  qui  venait 
de  substituer  ses  biens  à  l'infini  à  ses  enfants  et  à  leurs 
descendants,  craignant  que  la  confusion  ne  s'établît,  avec 
le  temps,  entre  les  deux  familles  et  n'occasionnât  quelques 
difficultés  en  la  succession  de  ses  biens ,  demanda  et  ob- 
tint de  Philippe  III,  roi  d'Espagne,  la  permission  de 
quitter  le  nom  de  Coquelin,  pour  reprendre  celui  de  ses 
aïeux.  Les  lettres-patentes  qui  lui  furent  accordées  pour 
reprendre  son  nom  de  Germigney,  en  date  de  Bruxelles , 
du  mois  d'avril  1 633,  ont  été  enregistrées  aux  actes  im- 
portants du  parlement  de  Dole,  le  9  juin  suivant,  et  au 
bailliage  de  Salins,  le  2  5  du  même  mois. 

Cette  maison  de  Germigney  est  reçue  depuis  long-tems 
à  Malte,  à  Saint-Georges,  dans  les  chapitres  nobles  de 
Baume  -  les  -  Messieurs ,    Lons  -  le  -  Saunier ,     Migette    et 


(1)    Hist.     de     Ifc>urgogne,      par     dom      Plancher,      tome     III, 
pag.    466    et    476. 


3l2  DE    GERMIGNEY. 

autres    collèges    nobles  de    la    province  de  la   Franche  - 
Comté,  où  l'on  fait  preuve,  de  seize  quartiers. 

L'abbé  Guillaume,  dans  son  histoire  des  sires  de  Salins, 
n'a  donné  qu'un  fragment  de  la  généalogie  de  cette  maison; 
l'on  va  suppléer  à  ce  qui  manque.  Nous  commencerons 
par  le  plus  ancien,  sur  lequel  on  a  conservé  des  titres. 

I.  Jean  de  Germigney,,  chevalier,  vivant  en  1390, 
a  eu  de  Pernette  de  Ghamblay^  sa  femme  : 

II.  Guillaume  de  Germigney,  Ier  du  nom ,  écuyer, 
seigneur  de  Chargey,  épousa  Alix  d'Avanne ,  fille  de 
Renaud  d'Avanne,  chevalier,  sire  de  Frasnois,  et  de 
Marguerite  de  Vezet.  Celle  -  ci  d'ancienne  maison  de 
nom  et  d'armes  qui  s'est  éteinte  au  commencement  du 
XVe.  siècle  dans  celle  de  Grammont.  Il  en  eut  plusieurs 
enfants,  entr'autres  : 

i°.  Claude,,  dont  la  postérité  est  ignorée; 
20.  Thibaud,  qui  suit  : 

III.  Thibaud  de  Germigney,  écuyer,  seigneur  de 
Chargey,  s'allia  à  Huguette  de  Grussy,  fille  de  Louis  de 
Grusry,  dit  Barant,  écuyer,  et  de  Françoise  d'Avanne. 
Il  en  eut  :  • 

IV.  Gaspard  de  Germigney,  écuyer,  seigneur  de 
Chargey  et  autres  lieux.  Jean  Coquelin ,  son  oncle, 
descendant  de  Guy-Coquelin,  conseiller  du  duc  de  Bour- 
gogne Philippe -le- Hardi,  le  fit  son  héritier  par  son  tes- 
tament, publié  en  l'officialité  de  Besançon,  le  pénultième 
de  mars  1572,  à  charge  par  lui  et  les  siens  de  prendre  son 
nom  et  ses  armes.  Il  avait  épousé  Louise  d'Alepy,  d'une 
famille  noble  de  Salins,  alliée  à  l'illustre  maison  de  Pon- 
tailler,  fille  de  noble  Guillaume  d'Alepy  et  de  Jeanne 
d'Alonval.   Il  en  eut  sept  enfants,  savoir  : 

i°.  Guillaume,  qui  a  continué  la  postérité; 

20.  Jean,  chanoine  de  Saint-Anatoile  de  Salins  ; 

3°.  Louise,  femme  de  François  de  Sombarde; 

4°.  Perrenette ,    épouse    de    noble    Jean    Masson    de 

Noseroy  ; 
5*.  Jeanne,     femme     de     Jean      Duc,     de    Salins, 

écuyer  ; 
6°.  Etiennette ,    alliée    à    noble    Jean     Froissard    de 

Poligny  ; 
7°.  Philiberte  de  Germigney. 


DEGERMIGNEY.  3  I  3 

V.  Guillaume  II.  de  Germignèy,  dit  Coquelin, 
devenu  héritier  des  biens  de  Jean  Coquelin,  son  oncle  (i), 
racheta,  conjointement  avec  sa  mère,  alors  veuve,  la 
terre  de  Germignèy,  avec  celles  de  Chilley  et  du  Perret 
que  son  aïeul  avait  aliénées.  Il  servit  en  qualité  de  volon- 
taire dans  le  terce  du  baron  de  Rye  ,  en.  1589,  et  ^ut 
convoqué  aux  états  de  la  province,  en  16 14.  Il  avait 
épousé  Catherine  Jacquinot  de  Goux,  fille  de  Claude 
Jacquinot  de  Goux,,  chevalier,  président  de  Bourgogne, 
et  de  Marguerite  de  Mongenet,  sa  seconde  femme.  Il 
mourut  le  6  juillet  161 9,  et  son  épouse,  le  20  juillet  161 1, 
suivant  leur  épitaphe  gravée  en  lettres  d'or  sur  un  marbre 
noir  qu'on  voyait  encore  avant  la  révolution  dans  la  cha- 
pelle de  Sainte-Barbe,  en  l'église  collégiale  de  Saint- 
Anatoile  de  Salins.  Il  eut  de  son  mariage  trois  fils  à   qui 

il   substitua   ses   biens  à   l'infini,   savoir   : 
«. 

I».   Jean  Baptiste,    qui    suit   : 

20.    Nicolas   de   Germignèy  ; 

3°.    Pierre  de   Germignèy  ; 

40.    Louise,    femme   de   Claude   d'Udressier,    écuyer , 

d'une   ancienne   maison   noble  de  Salins. 

VI.  Jean  -  Baptiste  de  Germignèy  ,  dit  Coquelin  , 
écuyer,  devenu  seigneur  de  Germignèy  et  héritier  des 
terres  de  Chilley ,  Avesches  ,  Labergement ,  etc.,  par  le 
testament  de  son  père,  obtint,  pour  les  motifs  déjà 
rapportés  des  lettres  -  patentes  données  à  Bruxelles,  au 
mois  d'Avril  i633,  par  Philippe  III,  roi  d'Espagne, 
qui  lui  permettent  de  reprendre  l'ancien  nom  de  sa  fa- 
mille, en  considération  de  ses  services  militaires  et  de 
ceux  de  son  père.  Il  épousa,  par  contrat  du  29  août  16 17, 
Anatoile  Suzanne  du  Champ,  fille  de  Claude-François- 
Anatoile  du  Champ,  écuyer,  seigneur  de  Parthey ,  et 
de   Claudine-Gérarde   de   Laborey.    Il  en  eut   : 

VII.  Guillaume  IIIe,  de  Germignèy,  écuyer,  seigneur 
dudit  lieu,  Aresches,  Chilley,  etc.,  marié,  par  traité 
du    ier  juin    1660,    à   Marguerite    de   Bancenel ,    fille    de 


(1)  Il  était  fils  de  Henri,  petit-fils  de  Guillaume,  et  arrière 
petit-fils  de  Guy  Coquelin,  conseiller  du  duc  de  Bourgogne  et 
de    ses    parlements,    tous    qualifiés    écuyers. 


3l4  DE    GERMIGNEY 

Jean-Baptiste  de  Bancenel,    écuyer,    seigneur  de  Myon , 
et  de  Jeanne  du    Prel,   de  laquelle   il   eut   : 

VIII.  Jacques  -  François  de  Germigney  ,  seigneur 
dudit  lieu,  Aresches ,  Chilley  et  autres  lieux,  capitaine 
de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Saint-Maurice,  fut  fait 
marquis  d'Aresches,  par  lettres-patentes  du  Roi,  données 
au  mois  de  décembre  171 7,  portant  érection  en  marqui- 
sat de  cette  terre  et  de  celles  de  Germigney,  Chilley, 
Labergement  et  du  Perret,  en  considération  de  sa  no- 
blesse et  de  l'ancienne  possession  de  ces  terres  dans  sa 
famille.  Il  s'allia,  par  contrat  du  4  février  1691,  avec 
Françoise-Bonaventure  de  Saint-Maurice,  fille  de  Jean- 
Simon  de  Saint-Maurice ,  seigneur  d'Augerans  et  de 
Verges,  chevalier  de  Saint-Georges,  et  d'Anne  de  Saint- 
Martin.  Il  substitua  ses  biens,  à  la  quatorzième  génération, 
à  ses  enfants  mâles,  par  son  testament,  reçu  Deverre,  no- 
taire à  Salins,  le  8  mars  1730,  publié  au  bailliage  de 
cette   ville,    le   icr   avril   suivant.    Ses   enfants   furent   : 

i°.   Claude-François,   qui   a  continué   la  lignée  : 

20.   Jean-Charles,   reçu   chevalier  de   Malte   en    1708, 

mort  commandeur   et   capitaine  dans    le   régiment 

de   la   marine  (1). 
3°.  Jean  -  Claude -Joseph  -  Yoland,     religieux    en     la 

noble    abbaye     de    Baume-les-Messieurs  ,    où    l'on 

prouvait  les  seize  quartiers  ; 
40.   Jeanne  -  Claudine  -  Thérèse  ,     reçue     chanoinesse 

en    la    noble    abbaye     de    Lons-le-Saunier,    le    12 

juin    1708  ; 
5°.     Claudine  -  Bernardine  ,  "religieuse    ursuline  ,     à 

Salins  ; 
6°.     Jeanne-Françoise,   cordelière   à  Salins. 


(1)  L'arbre  généalogique  présenté  pour  la  réception  de  Jean- 
Charles  de  Germigney  à  Malte,  est  de  32  quartiers,  qui  sont  : 
Germigney,  Alpy ,  Jacquinot ,  de  Mongenet ,  du  Champ, 
du  May,  Laborey,  Gaignon,  Bancenel,  d'Orchamps,  Musy, 
Magnict,  du  Prel,  le  Moine,  Marchand,  de  Noseroy,  Saint- 
Maurice,  Drouhot,  Froissard,  Blanchod,  de  Montrichard, 
de  Rousin,  de  Chavirey,  de  Ferlin,  de  Saint-Martin,  des 
Arsures,  de  Vichy,  de  Chissey,  de  Monte*  de  Grisseul,  de 
Cluny  et    de    Fenière. 


DE    GERMIGNEY.  3  I  5 

IX.  Claude- François  de  Germigney  ,  marquis  cTAres- 
ches,  ayant  aliéné  cette  terre,  obtint  du  Roi  des  lettres- 
patentes  données  à  Compiègne,  au  mois  de  juillet  1740, 
portant  union  des  terres  de  Germigney,  Vaivre,  Chilley, 
Rennes  et  du  Perret,  avec  leur  érection  en  marquisat, 
sous  le  nom  de  Germigney.  Ces  lettres  ont  été  enregis- 
trées au  parlement  de  Besançon,  par  arrêt  du  3i  août 
1740,  et  à  la  chambre  des  comptes  de  Dole,  Je  12  janvier 
175 1.  Il  fut  marié  deux  fois,  i°.  à  Marie- Rosalie  des 
Salles  ,  filles  de  Louis ,  comte  des  Salles  ,  chevalier ,  et 
de  Denise-Agathe  de  Louviers  ;  20.  à  Charlotte  de  Ban- 
cenel  de  Myon,  douairière  de  N Desarmant,  bri- 
gadier des  armées  du  Roi,  gouverneur  de  la  citadelle  de 
Valenciennes,  et  fille  de  Guillaume-Joseph  de  Bancenel, 
écuyer,  seigneur  de  Myon,  et  de  Jeanne  -  Thérèse  de 
Boutechoux  ;  il  n'en  eut  point  d'enfants.  Il  fut  mousque- 
taire de  la  garde  du  Roi.  Il  testa  en  son  château  du  Perret, 
le  i5  mai  1773,  et  son  testament  fut  publié  au  bailliage 
de  Salins,  le  8  avril  1774.  De  son  premier  mariage  sont 
issus   : 

i°.  Jacques  -  François  ,  marquis  de  Germigney  , 
seigneur  dudit  lieu ,  Vaivre ,  Chilley,  Rennes, 
du  Perret,  etc.,  fils  aîné  du  précédent,  capi- 
taine au  régiment  du  Roi,  infanterie,  fut  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis; 
fut  reçu  chevalier  de  Saint- Georges,  à  l'assemblée 
de  cet  ordre  tenue  à  Besançon,  le  28  avril  1738. 
Il  y  avait  présenté  pour  ses  lignes  paternelles  et 
maternelles  ,  Germigney  ,  Saint  -  Mauris  ,  des 
Salles  et  Louviers.  Il  s'allia  à  Derîise-Victoire  de 
Chastelier  du  Mesnil,  fille  de  Charles  -  Joachim , 
marquis  de  Chastelier  du  Mesnil  ,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  grand'croix  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  commandant 
dans  la  province  de  Dauphiné,  et  de  dame  Petit 
de   Marivats.    De   cette  alliance   sont   issus   : 

A.  Roch-Cloud,  mort  au   berceau  ; 

B.  Françoise- Emilie,  mariée,  par  contrat  du 
25  avril  1789,  à  messire  Joseph  -Luc-Jean- 
Baptiste  -HypoJite,  comte  de  Mareschal  de 
Vezet  ,  seigneur  de  Vezet,  Greucourt,  Thise 
et   autres   lieux,    président  à   mortier   au   par- 


3i6 


DE    GERMIGNEY. 


lement  de  Franche  -  Comié  ,  conseiller  du 
Roi  en  ses  conseils  ;  l'un  des  députés  de  la 
noblesse  du  baillage  d'Amont  (Vesoul)  ,  aux 
états-généraux  du  royaume,  en  1789.  Dont 
trois   enfants,   savoir  : 

a.  Alphonse-Luc- Henri ,    mort   au   berceau; 

b.  Jean  -  Luc  -  Victor  -  Médard    de    Mares- 
chal  ; 

c.  Emilie   de   Mareschal. 

C.  Victorine  -  Bonaventure  -  Denise  ,  alliée  à 
Louis- René- Dominique  de  Gras  de  Pré- 
ville, chevalier  de  Tordre  de  Malte  et  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis, 
contre  -  amiral  et  major  -  général  de  S.  M.  le 
roi  de  Naples,  en  18 17,  fils  de  Balthasar, 
IIe  du  nom  de  Gras  de  Préville,  seigneur 
de  Clemensane,  lieutenant  de  vaisseau,  et 
de  Marie  -  Thérèse  de  Pavée  ,  des  barons  de 
Montredon  et  de  Villevielle,  dont  deux 
filles   : 

a.  Caroline   de   Gras   de   Préville  ; 

b.  Joséphine  de   Gras   de   Préville. 

D.  Agathe  -  Josephe  -  Félicité  de  Germigney  , 
chanoinesse  du  chapitre  noble  de  Sainte  - 
Claire   de    Lons-le-Saunier  ; 

2°.    Charles-Joseph,   dont    la    postérité    sera    rappelée 

après  celle   de   son   frère  ; 
3°.    Bonaventure- Yolande ,    chanoinesse   en   la    noble 

abbaye   de   Sainte  -  Claire   de 'Lons-le-Saunier,   où 

elle   a   été  reçue,   le   27  septembre    1735  ; 
40.    Antoinette-Bonaventure,  chanoinesse   en  la   noble 

abbaye  de   Migette. 

X.  Charles-Joseph  de  Germigney,  fut  marquis  de 
Germigney,  après  la  mort  sans  enfants  mâles  de  son 
frère  aîné.  Il  a  été  lieutenant -colonel  au  régiment  du 
Roi,  dragons,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis,  et  reçu  chevalier  de  Saint-Georges  en  1763. 
Il  s'allia,  par  contrat  passé  au  château  de  Loulans,  le 
8  octobre  1786,  avec  E  iennette-Catherine  de  Boitouset 
d?Ormenans,  fille  de  messire  Marie  -  Dominique- Alexis 
de    Boitouset  de   Poinsson,   marquis  de  Loulans  et  d'Or- 


SAINT-LEGER.  3  I  7 

menans  ,  capitaine  au  régiment  de  la  Reine  ,  dragons  , 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et 
de  dame  Louise-Désirée  Marchant  du  Pouch  de  la  Vivie 
et  de  Bernon,  fille  de  messire  Pierre  Marchant  du  Pouch, 
écuyer,  seigneur  de  la  Vivie  et  de  Bernon,  d'une  famille 
noble  de  la  ville  de  Larche,  en  bas  Limousin,  capitaine 
de  grenadiers  au  régiment  de  Gâtinois,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  d'Élisabeth- 
Françoise,  née  comtesse  de  la  Porte  de  Vezins.  Charles- 
Joseph,  marquis  de  Germigney,  héritier  des  titres  et 
des  biens  substitués  de  sa  famille,  testa  en  son  château 
du  Perret,  devant  Mourcet,  notaire  à  Salins,  le  10  juin 
1790  ,  sort  testament  fut  publié  au  tribunal  d'Arbois  , 
en    1792.   Il   a   laissé   un   fils  unique    : 


.    Amédée-Louis^,     marquis    de    Germigney,     né    à 
Salins,   le   7   mars    1789. 

Armes  :  D'azur,  à  deux  licornes  affrontées  d'or,  ac- 
cornées  d'argent,  les  cornes  passées  en  sautoir.  Couronne 
de  marquis.  Cimier  :une  licorne  issante  de  l'écu.  Devise  : 
En  attendant  mieux  Germigney.  Supports  :  2  aigles.  Au- 
trefois :  d'argent,   au  chef  de  sable  émanché  de   3  pointes. 


de  GAIGNON  de  VILAINES,  noble  et  ancienne 
maison  originaire  du  Maine,  dont  les  armes  sont  : 
D'hermine,  à   la   croix   de  gueules. 


:  de  GIEY,  en  Champagne,  famille  qui  porte  :  D'ar- 
gent, semé  de  trèfles  de  sable  ;  au  lion  du  même,  brochant  ; 
au   chef  de  gueules,   chargé   de   trois  croissants  d'argent. 


SAINT-LEGER,  famille  ancienne,  originaire  de 
Charle ville,  puis   établie   à   Laon   et  à   Maubeuge. 

I.  François  de  Saint- Léger,  commandant  pour  le 
Roi  à  Maubert-Fontaine,  y  perdit  les  titres  de  généalogie 
précédente,  lors  de  l'incendie  qui  l'a  réduite  en  cendres. 
Il   a   épousé   N De  ce   mariage   vint   : 


3l8  DE    SAINT-LEGER. 

II.  François  de  Saint- Léger ,  capitaine  au  régiment 
de  Baudole,  mort  de  ses  blessures  au  siège  de  Rethel.  Il 
avait  épousé   N De  ce   mariage   vint   : 

III.  Jean- Baptiste  de  Saint  -  Léger,  écuyer,  con- 
seiller secrétaire  du  Roi,  maison  et  couronne  de  France. 
Il  avait  épousé  N De    ce   mariage   vint    : 

IV.  Etienne  de  Saint- Léger,  seigneur  d'Ambeuval, 
Vosges,  etc.  Il  avait  épousé  Françoise  Ballotte.  De  ce 
mariage  vifirent    : 

i°.   Jean-Baptiste,  mort  capitaine  au    régiment    pro- 
vincial de   Soissons,   seigneur  de   Vosges  ; 
Il  eut  trois   fils   morts   jeunes    sans   enfants  ; 

2°.  Charles  -  Etienne,  mort  doyen  honoraire  de  la 
collégiale  de  Nesle  ; 

3°.   Antoine-Nicole-Florimonde,     morte     célibataire; 

4°.   César- Alexandre,   dont  l'article  suit   : 

V.  César  -  Alexandre  de  Saint- Léger  ,  chevalier  , 
seigneur  de  Beautor,  né  à  Laon,  le  8  novembre  1735, 
entré  au  service  du  Roi,  en  1748,  retiré  en  1781,  avec 
le  grade  de  capitaine.  Il  a  épousé,  en  1769,  Albertine- 
Théodore-Ursule-Josephe  de  Preseau ,  fille  de  messire 
Ferdinand-Joseph  de  Preseau,  en  son  vivant  conseiller 
procureur  du  roi  de  Maubeuge,  seigneur  de  Menaige  et 
de  Claire  Hyacinthe  du  Belloy.  De  ce  mariage  vinrent  : 

i°.  Ferdinand  -  Baptiste  -  Alexandre  ,  dont  l'article 
suit   : 

20.  Ferdinand-César,  retiré  du  service  avec  le  grade 
de  capitaine  dans  les  états-majors  de  l'armée, 
chevalier  de  la  légion  d'honneur.  Il  a  épousé  Fran- 
çoise-Ferdinande  Houseau  de  Milleville,  fille  de 
monsieur  Ferdinand  Houseau  de  Milleville,  gen- 
tilhomme demeurant  à  Mons,  ville  des  Pays-Bas, 
de   laquelle  il   n'a   pas  de  postérité  ; 

3°.  Alexandre-Louis- Joseph  ,  tué  à  l'armée  d'Italie, 
ayant  le  grade   de   lieutenant  ; 

40.   Armand-Etienne- Maurice,   mort    jeune. 

VI.  Ferdinand  -  Baptiste  -  Alexandre  de  Saint- Léger  , 
retiré  chef  de  bataillon  du  génie  militaire,  chevalier  de 
Saint-Louis  et  de   l'ordre  royal  de   la  légion   d'honneur. 


ANDRÉ    DE    KERLIDEC.  3  I  9 

Il  a  épousé,  en  1799,  Adélaïde-Marie- Louise  Benoist  de 
Neuflieu,  fille  de  messire  Antoine  -  Auguste- Jean -Bap- 
tiste Benoist  de  Neuflieu,  en  son  vivant  colonel  du  génie, 
et  de  Louise-Jeanne-Josephe  le  Page  ;  de  ce  mariage  sont 
issus  : 

i°.  Adélaïde-Laurence,  morte  jeune; 
20.  Adolphe,  dont  l'article  suit  : 
3°.  Théophile,  mort  jeune; 
40.  Alfred,  mort  jeune  ; 
5°.  Claudine,  en  bas  âge. 

VIL  Adolphe  de  Saint- Léger,  âgé  de   16  ans. 

Armes  :  D'azur ,  à  deux  épées  d'argent ,  passées  en 
sautoir,  accompagnées  en  chef  d'un  soleil  d'or.  Couronne 
de  comte  ;  supports  :  deux  licornes. 


de  GRIPIÈRE  DE  MONCROC,  en  Agénois,  famille 
noble  qui  porte  :  De  gueules,  à  la  croix  d'argent,  can- 
tonnée de  quatre  molettes  d'éperon  d'or. 


de  SAINT  -  GENIEZ ,  famille  noble,  dont  les  armes 
sont  :  Ecartelé  :  au  1 ,  d'azur,  à  la  fasce  contrebretessée 
d'or,  accompagnée  en  chef  de  trois  étoiles  d'argent,  et 
en  pointe  de  deux  épées  du  second  émail,  passées  en 
sautoir;  au  2,  d'azur,  à  trois  bandes  d'or  ;  à  la  bordure  de 
sable,  chargée  en  chef  de  deux  tours  d'argent;  au  3, 
ecartelé  d'or  et  de  gueules  ;  au  4,  d'or,  à  la  croix  ancrée 
de  gueules.  Couronne  de  comte.    Supports  :  deux  lévriers. 


ANDRE  de  KERLIDEC,  ancienne  famille  de  Pro- 
vence ,  établie  en  Bretagne  ,  où  elle  réside  de  nos 
jours. 

I.    René  -  François      André    dé     Villerain  ,  écuyer, 


320  ANDRE   DE     K.ERLIDEC. 

seigneur  du  Léhec  et  de  Kermorial  ,  mort  en  1762  , 
avait  épousé  .Marie  Guyardet  Loyant.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

i°.  Pierre,   mort  célibataire; 

20.  Etienne,  dont  l'article  suit: 

3*.  Marie,  morte  en  1782,  supérieure  des  dames 
religieuses  ursulines  de  Quimperlé  ; 

40.  Ciaude  -  Laurence  André  ,  morte  ,  sans  hoirs  , 
en  18 10;  elle  avait  épousé  messire  Joseph-Marie 
le  Couriault,  chevalier  du  Quilio ,  major  d'in- 
fanterie ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de   Saint- Louis; 

5°.  Perrine  André,  aussi  décédée  sans  hoirs,  en 
1743.  Elle  avait  épousé  M.  le  Gouverneur,  écuyer, 
officier  d'infanterie. 

II.  Etienne  André  du  Léhec,  écuyer,  seigneur  de 
Kermorial,  mort  en  1766.  Il  avait  épousé  Elisabeth  le 
Duigou,  morte  en  1794,  et  avait  marché  avec  l'arrière- 
ban,  lors  de  la  descente  des  Anglais  à  Lorient.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i°.  Hyacinthe,  mort  en  très   bas  âge; 

20.  François -Marie,  capitaine  au  régiment  de  Pen- 
thièvre,   mort,   sans  hoirs,  en    1775; 

3°.  Joseph  -  Etienne,  émigré  en  1791,  mort  dans 
l'émigration,  en  1792.  Il  avait  épousé  :  i°.  made- 
moiselle du  Laurens  de  la  Barre ,  dont  il  eut 
une  fille,  morte  en  bas  âge  ;  2°.  demoiselle  Julie 
Urvoy  de  Saint  -  Bédant ,  dont  il  eut  une  autre 
fille,    morte  à  quatre  ans  't 

40.  René- Laurent ,  agent  de  la  Nation  ,  à  Mocka , 
marié,  en  1768,  à  Gilette-Josephe  de  Kerguern. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

a.  Marie  -  Claire,  mariée,  en  1808,  à  M.  du 
Plessix-Mauduit  ,  chevalier  de  Saint  -  Louis  , 
chef  de   brigade  d'artillerie  retraité  ; 

b.  Françoise  -  Michelle  ,  mariée  ,  en  1804  ,  à 
M .    Bilktte,  syndic  de  la  marine  ; 

c.  Elisabeth,   née  en    1789,  non  mariée; 
5°.  Jean-Claude,   dont  l'article   suit  : 

6°.  Elisabeth- Renée,  morte,  sans  hoirs,   en    1786; 
70.  Marie  -  Claire  ,     religieuse    bernardine  ,     prieure 


ANDRÉ    DE    KERLIDKC.  321 

inamovible  de  l'abbaye  royale  de  Kerlot,  à  Quim- 
per,  morte  en   1796  ; 
8°.  Thérèse,  morte   en  1789,  veuve  de  M.   Quentin 
de  Trémisot,   ancien  commandant  d'Yanaon.    Elle 
a  eu  de  ce  mariage  : 

a.  Jean  -  Simon  -  Henri  ,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  émigré  en  1791,  pour  servir  sous  les 
ordres  des  princes  français ,  et  a  été  attaché 
à  l'armée  du  prince  de  Gondé,  jusqu'à  son 
licenciement  ; 

b.  Thérèse,  mariée  à  M.  de  Christol,  chevalier 
de  Saint  -  Louis  ,  capitaine  au  régiment  de 
Royal-Roussillon  ; 

c.  René  -  François  ,  émigré  en  179 1,  a  servi 
dans  le  régiment  du  duc  de  la  Châtre  ,  a  été 
blessé  dans  les  Pays  -  Bas ,  et  fusillé  à  Nieu- 
port; 

90.  Perrine  ,  religieuse  bernardine ,  de  l'abbaye 
royale  de  Kerlot,  décédée  à  Auray,  en  1810; 

io°.  Avoye  ,  morte  en  181 5  ,  sans  postérité.  Elle 
avait  épousé  le  comte  de  Robien  du  Poul  ; 

ii°.  Marie-Renée,  morte  en   18 10,  sans  postérité; 

12°.  Marie -Elisabeth  Renée,  mariée  à  M.  Briant 
de  Penquelien  ,  chevalier  de  Saint»-  Louis,  mort 
en  18 12,  émigré  en  1791.  Il  a  servi  en  qualité 
d'officier  d'une  des  compagnies  nobles  de  l'armée 
de  Condé,  où  il  a  fait  toutes  les  campagnes.  De 
ce  mariage  sont  nés  : 

a.  Hyacinthe,  mort  en  bas  âge  ; 

b.  Marie,  morte  en  bas  âge; 

c.  Charles-Marie,  né  en  février  1792.  Il  a  servi 
dans  l'armée  royale  de  Bretagne ,  pendant 
les  cent  jours,  et  est  actuellement  lieute- 
nant dans  la  légion  de  l'Aisne. 

III.  Jean-Claude  André  de  Kerlidec,  écuyer,  né  le  1 3  jan- 
vier 1757,- chevalier  de  Saint- Louis ,  nommé  lieutenant 
d'artillerie  des  Colonies,  en  1776,  a  fait  cinq  campagnes 
dans  l'Inde,  s'est  trouvé  au  siège  de  Pondichéry,  où  il 
a  été  blessé  en  1778,  s'est  rendu  en  Allemagne  en  1791, 
pour  se  ranger  sous  les  drapeaux  des  princes  français,  a 
été  fait  capitaine  en  181 1,  et  a  été  attaché  en  qualité 
i3.  21 


322  DE    BARRUEL. 

de  chef  d'escouade  de  la  compagnie  des  officiers  du 
régiment  d'Angoulême ,  infanterie,  dans  la  campagne 
de  1812,  a  fait  celle  de  181 5  et  les  suivantes,  dans  l'ar- 
mée de  S.  A.  S.  Monseigneur  le  prince  de  Condé,  où  il 
a  reçu  trois  coups  de  feu,  dont  une  balle  au  travers  de 
la  poitrine.  Rentré  après  le  Roi,  en  1814,  il  a  obtenu 
le  rang  et  la  retraite  de  chef  de  bataillon  ;  forcé  de 
s'émigrer  de  nouveau  à  la  seconde  rentrée  de  l'usurpa- 
teur, il  est  revenu  en  France,  en  181 5,  et  a  été  fait  lieu- 
tenant-colonel, en  18 17. 

Armes  :  De  gueules ,  à  la  fasce  d'or,  accompagnée  en 
chef  de  deux  merlettes  d'argent ,  et  en  pointe  de  deux 
étoiles  du  même. 


de  LA  COULDRE  de  LA  BRETONNIÈRE,  en  l'Isle- 
de- France,  famille  noble  dont  les  armes  sont  :  D'or,  à 
l'aigle  au  vol  abaissé  de  sable,  becquée,  membrée  et 
couronnée  de  gueules. 


DAROT  de  VAUGOUBERT,  en  Normandie,  fa- 
mille noble,  dont  les  armes  sont  :  Ecartelé  :  aux  1  et  4, 
d'argent,  au  lion  de  sable,  lampassé  de  gueules  ;  aux  2 
et  3,  de  cinq  points  d'or,  équipolés  à  quatre  de  gueules. 


de  BARRUEL ,  en  Vivarais.  Nous  n'avons  donné 
qu'une  notice  sur  cette  famille,  dans  le  tome  II  du 
Nobiliaire  ;  nous  allons  en  transmettre  ici  la  généalogie , 
dressée  par  M.  le  comte  de  Waroquier ,  sur  les  titres 
qui  lui  ont  été  fournis. 

Si  la  tradition  qui  donne  une  origine  écossaise  à 
MM.  de  Barruel,  est  vraie,  dit  M.  le  comte  de  Waro- 
quier, ce  doit  être  vers  la  fin  du  douzième  siècle  ou 
au  commencement  du  treizième  ,  qu'ils  ont  formé  leur 
établissement  en  Vivarais. 

Les  montres  écossaises,  donnant  vers-  ce  tems-là  beau- 
coup de  personnages  de  ce    nom,   à  cette   même  époque 


DE    BARRUEL.  323 

la  compagnie  écossaise  fut  établie,  et  même  avant, 
beaucoup  d'écossais  servaient  en  France,  dans  des  com- 
pagnies franches. 

Le  premier,  connu  de  ce  nom  dans  le  Vivarais,  est 
noble  Raymond  de  Barruel,  qui,  Tan  i3o3,  le  mardi 
après  la  fête  de  la  chaire  de  Saint-Pierre,  le  roi  Philippe, 
régnant,  fait  hommage  à  fief  franc,  noble  et  gentil,  à 
noble  et  puissant  homme  Pons,  seigneur  de  Mirabel, 
de  son  fait  du  terroir  de  Brassenegue,  confrontant,  d'une 
part,  le  terroir  et  mandement  du  château  de  Saint- 
Pons,  et,  d'autre  part,  le  terroir  et  mandement  du 
château  de  la  Rochechérie.  Ces  deux  seigneuries  sont 
encore   dans   la   famille  des    Barruel-Saint-Pons. 

Les  guerres  civiles  et  de  religion,  qui  ont  désolé, 
pendant  plus  d'un  siècle,  le  Vivarais,  ont  fait  perdre 
à  cette  famille,  la  plupart  de  ses  anciens  titres,  de 
sorte  que  ceux  qui  ont  toujours  habité  le  Vivarais  ne 
peuvent  établir  leur  filiation,  que  de  Pierre,  rappelé  dans 
un  acte  de  1481,  alors  la  filiation  est  parfaitement  suivie; 
mais  on  voit,  dès-lors,  que  leurs  alliances  avec  les  an- 
ciennes familles  du  pays,  dénotent  une  ancienne  origine. 

I.  Noble  Pierre  de  Barruel,  rappelé  dans  un  acte 
de    1481,   fut  père   de   : 

i°.    Jean,   dont  l'article  suit    : 

20.  Une  fille,  qui  épousa  Jean  de  Chambau,  branche 
qui  s'est  éteinte  en  la  personne  d'Anne  de  Cham- 
bau, dame  et  baronne  de  Privas,  qui  épousa,  sous 
le  règne  de  Louis  XIII,  René  delà  Tour-du-Pin- 
Gouvernet. 

II.  Noble  Jean  de  Barruel,  épousa  N....  de  Gou- 
vernet.    De  ce  mariage  il   eut   : 

i°.    Pierre,  dont  l'article  suit   : 
20.   Antoinette,    qui    épousa    Antoine    Chomouroux, 
ancienne  famille  du   Velay. 

III.  Pierre  de  Barruel,  IIe  du  nom,  épousa  sa 
cousine  N....  de   Chambau.   De   ce   mariage  naquit    : 

IV.  Jean  de  Barruel,  IIe  du  nom,  bailli  d'épée 
de  Crussol  ;  qualifié  de  noble  dans  sa  commission, 
datée  du  12  mars  i55o.  Il  épousa  N....  de  Bechereau 
ou   Bouchereau.    De  ce  mariage  il  eut  trois  fils  : 


324  DE    BARRUEL. 

i°.  Elzéas,  attaché  à  la  maison  du  duc  d'Uzès , 
fut  s'établir  à  Bagnol,  où  il  a  formé  la  branche 
des   Barruel-Beauvert  ; 

2°.    Pierre  de   Barruel,   dont   l'article   suit   : 

3°.   André  de  Barruel. 

V.  Pierre  de  Barruel,  IIIe  du  nom,  épousa  N.... 
de  Châteauvieux,   dont  il  eut    : 

VI.  Antoine  de  Barruel,  qui  épousa  Antoinette 
Berger,   dont  il  eut   : 

VII.  Antoine   de   Barruel,    IIe.    du   nom,   qui   épousa 

N Garnier,    dont    la    sœur    ou    nièce,    épousa    N.... 

d'Arlande,  marquis  de  Mirabel.   Il   eut  de  ce   mariage    : 

i°.   Timothée,     qui    forma    la    branche    de    Barruel- 

Bavas  ; 
2°.    Louis,   celle  de   Barruel-Mirabel,   qui   suit. 

VIII.  floble  Louis  de  Barruel  -  Mirabel  ,  épousa 
N....  d'Escours.  De  ce  mariage  il  eut  deux  fils,  dont 
l'aîné  a  continué  la  branche  de  Barruel-Mirabel,  et 
l'autre,  qui  suit,   a  formé  celle  de  Barruel -Saint- Pons. 

IX.  Louis  de  Barruel  -Saint-  Pons  ,  épousa  sa  cou- 
sine Marie  d'Escoùrs  de    Beaulieu,  dont   il  eut   : 

i°.   Antoine,   dont  l'article  viendra  ; 

2°.  Marie ,  qui  épousa  son  cousin  René  -  Marin  de 
Barruel -Bavas,  écuyer,  seigneur  du  marquisat 
de  Bavas,  Saint-Cierge,  Saint- Vincent ,  Saint- 
Quintin,  Durfort,  la  Baume,  Montagu,  Mon- 
tély  et  autres   lieux.    De   ce  mariage   sont  nés   : 

A.  René  -  Marin  de  Barruel  •  Bavas ,  écuyer, 
seigneur  du  marquisat  "de  Bavas,  Saint-Cierge, 
Saint  -  Vincent,  Saint  -  Quintin  ,  Montagu , 
Durfort,  la  Baume,  Montély  et  autres;  cor- 
nette de  cavalerie  au  régiment  d'Anjou, 
épousa  Marie  de  Mayol  de  Luppé.  Il  eut 
de  ce  mariage    : 

a.  René- Marin-Marie  de  Barruel  -  Bavas  , 
seigneur  du  marquisat  de  Bavas,  épousa, 
en  1771,  Pauline  de  Rochefort,  fille  du 
baron  de  Rochefort  ,    chevalier  de  Saint- 


DE     BARRUEL.  325 

Louis,  ancien  capitaine  d'infanterie,  et 
N....  de  Moreton»Chabrillant  ;  mort  en 
i8i5,  sans  enfants;  laissant  sa  femme, 
héritière  ;  mais  il  avait  fait  auparavant 
une  donation  de  son  château  et  sei- 
gneurie de  Bavas ,  à  son  cousin-issù-de- 
germain  ,  Louis  -  Antoine  de  Barruel  - 
Saint -Pons,  pour  que  la  terre  ne  sortît 
pas  de  la  famille  ; 
b.  N....  de  Barruel  -Bavas- Saint- Quintin  , 
lieutenant  au  régiment  de  Languedoc, 
mort  au   service,  en    1789; 

B.  Louis  de  Barruel- Saint- Cierge,  chevalier 
de  Saint- Louis,  capitaine  au  régiment  de 
Brie,   mort  célibataire  ; 

C.  N de    Barruel-Saint-Vincent ,.  capitaine 

au    régiment    de    l'Isle-de- France,     a    laissé 
trois  fils   : 

a.  N de  Barruel-Saint-Vincent,  che- 
valier de  Saint-Louis,  garde  du  corps, 
compagnie  de  Gramont  ;  fut  joindre 
son  corps,  en  1791 ,  à  l'armée  des 
princes  ;  ensuite  aide-major  dans  un 
régiment  à  la  solde  d'Angleterre  ;  a  re- 
joint son  corps,   au  retour  du   Roi  ; 

b.  N....  de  BarrueHa-Combe ,  chevalier 
de  Saint-Louis,  garde  du  corps  de  la 
même  compagnie  ;  a  rejoint  avec  son 
frère  ; 

c.  N de   Barruel-Saint-Vincent,   ancien 

chanoine  de  Bayeux  ; 

D.  N....,  de  Barruel-Duvert,  officier  dans  la 
légion   de   Flandre,  mort  célibataire  ; 

E.  N....  de  Barruel-Montély  ,  chevalier  de 
Saint- Louis,  capitaine  de  cavalerie,  garde 
du  corps  du  Roi,  compagnie  de  Villeroy  ; 
mort  sans  enfants  ; 

F.  N....  de  Barruel-la-Baume ,  prédicateur  du 
Roi  ,  grand-vicaire  d'Angoulême  ,  chanoine 
et  écolâtr'e  de   Bayeux  ;   mort  en    1806. 

X.    Antoine     de      Barruel  -  Saint  ••  Pons  ,      IIIe     du 


326  DE    BAR RU EL. 

nom,  écuyer,  seigneur  de  Chai,  Saint- Pons,  la  Roche- 
chérie  ,  co-seigneur  de  Mirabel  ,  Saint-Laurent  ,  la 
Villedieu  et  autres  lieux  ;  épousa,  en  1730,  Madelaine 
de  Meunier,  fille  de  noble  Antoine  de  Meunier,  sei- 
gneur de  la  Coste,  dont  la  petite-fille  épousa,  en  1752, 
le  comte  de  Colonne  d'Ornano,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  capitaine  de  dragons  au  régiment  de  Septimanie, 
et  dont  les  deux  fils  sont  morts  chevaliers  de  Saint- 
Louis,  capitaines  au  régiment  de  Penthièvre.  De  ce  ma- 
riage  sont  nés   : 

i°.    René- Marin   de   Barruel-Saint-Pons    de   la   Ver- 
nède,     mort     à    Strasbourg,     en     1769,     capitaine 
au  régiment  de  Touraine  ; 
20.    Louis-Antoine,   dont   l'article  suit  ; 
3°.    Louis-François,    qui    fonde    la    seconde    branche 

rapportée  ci-après  ; 
40.  Augustin  de  Barruel-Saint-Pons,  aumônier  de 
S.  A.  S.  madame  la  princesse  de  Conti,  chanoine 
honoraire  de  Notre-Dame  de  Paris,  auteur  connu 
par  ses  ouvrages  contre  la  révolution  française  ; 
5°.  Thérèse  de  Barruel ,  qui  épousa,  en  1768, 
messire  Paul  -  David  d'Aleyrac ,  chevalier,  sei- 
gneur de  Saint-Vincent-de-Barrés,  chevalier  de 
Saint- Louis,  capitaine  au  Corps- Royal  de  l'artil- 
lerie.   De  ce   mariage  sont  nés   : 

a.  Paul-David,  chevalier  de  Saint-Louis,  capi- 
taine au   régiment  de    Rouergue  ; 

b.  Hypolite,  chevalier  de  Saint -Louis,  capi- 
taine au  Corps- Royal  de  l'artillerie,  marié 
à  Auxerre  ,  avec  mademoiselle  N....  de 
Coulange.  Ils  ont  fait  l'un  et  l'autre  toutes 
les  campagnes  de  l'armée  de  Condé. 

XI.  Louis- Antoine  de  Barruel-Saint-Pons,  écuyer, 
seigneur  de  Saint-Pons,  la  Rochechérie  et  autres  lieux  ; 
épousa,  en  1768,  Anne  Mure  de  Larnage.  Il  passa  pro- 
curation à  son  père,  Antoine,  en  qualité  de  ses  sei- 
gneuries de  Saint-Pons,  la  Rochechérie,  et  autres, 
pour  assister,  en  son  nom,  à  l'assemblée  de  la  noblesse 
du  Vivarais,  convoquée  par  ordre  du  Roi,  pour  la  tenue 
des  états-généraux,  datée  du  12  mars  1789,  pardevant 
Roux,  notaire  royal.  De  ce  mariage  sont  nés  : 
i°.  Louis- Antoine,  dont  l'article  suit  : 


DE     BARRUEL.  327 

2°.  Joseph-Camiiie,  qui  a  épousé,  le  26  octobre 
i8o3  ,  Marie  -  Madelaine  -  Louise  -  Alexandrine 
de  Bernard ,  duquel  mariage  sont  nés  plusieurs 
enfants   : 

3°.  Olympe,  mariée,  le  19  juin  1801  ,  à  M.  Daia- 
mel,   écuyer,   seigneur  de  Bournet  ; 

XII.  Louis-Antoine  de  Barruel-Saint-Pons,  II"  du 
nom,  écuyer,  seigneur  du  marquisat  de  Bavas,  Saint- 
Pons,  la  Rochectyérie  et  autres  ;  a  épousé,  le  1 5  février 
i8o5,  Marie- Anne- Joséphine  de  Rivoire,  dont  sont  issus  : 

i°.    Louis- René-Henri- Alfred,   né  le  4  mai    1808; 

20.  Louis-Eloi-Eugène,   né  le   23   juin    1810; 

3°.   Louis-Antoine,  né  le   8   avril   18 1 3  ; 

40.    Louise-Olympe-Octavie,   née  le  25   mai    1806  ; 

5°.    Louise-Flavie,  née  le  3   février   18 17. 


SECONDE     BRANCHE. 

XL  Louis-François  de  Barruel-Saint-Pons  ,  écuyer, 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis, 
lieutenant-colonel  du  Corps- Royal  de  l'artillerie,  fut  se 
réunir,  en  1791,  au  corps  de  la  noblesse  française,  ras- 
semblée à  Coblentz,  sous  les  ordres  de  Monsieur,  au- 
jourd'hui notre  Roi,  à  qui  il  fut  présenté  par  M.  le  maréchal 
duc  de  Broglie.  Il  eut  l'honneur  de  commander  une  com- 
pagnie d'artillerie,  composée  de  cinquante  officiers  de  ce 
corps,  attachés  à  la  division  de  monseigneur  le  duc  de 
Bourbon.  Il  fit  ses  preuves  pour  être  admis  à  l'assemblée 
de  la  noblesse  de  la  province  de  Bresse.  Il  assista  à  celle 
convoquée,  par  ordre  du  Roi ,  pour  le  tenue  des  états- 
généraux,  en  1789.  Il  épousa,  en  1785,  à  Pont-de-Veyle, 
en  Bresse,  madame  la  comtesse  Françoise- Hélène-Marie 
de  Veyle  de  la  Salle,  chanoinesse  du  noble  chapitre  de 
Salles,  en   Beaujolais.   De  ce  mariage  est  né   : 

XII.  Louis -Camille -Marie  de  Barruel- Saint -Pons, 
garde  de  la  porte  du  Roi,  en  18 14  et  181 5  ;  allié,  par 
sa  grand'-mère,  Denise  de  Ramos,  aux  Saint-Maurice, 
prince  de  Montbarey ,  aux  Montmorillon ,  aux  Favre 
de  Longvy;  par  sa  bisaïeule,  Jacqueline  de  Samoraux  de 
Saint- Lazare,  à  la  famille  de  M.  de  la  Live,  introducteur 


328  MAYROT. 

des  ambassadeurs ,  et  par  sa  trisaïeule ,  Florence  de  la 
Coste,  aux  Costa,  aux  Baurepaire,  aux  Thoisy  et  aux 
Montrichard. 

Cette  famille  a  formé  des  alliances  avec  les  Colonne 
d'Ornano ,  les  Latour-du-Pin-Gouvernet,  les  Chomo- 
roux,  Rochefort ,  Moreton-Chabrillant  et  d'Arlande , 
marquis  de  Mirabel. 

La  branche  des  Barruel  -  Mirabel  existe  encore  à 
Charme,  en  la  .personne  de  monsieur  N....  de  Barruel- 
Mirabel,  gendarme  de  la  garde  du  Roi  ;  marié  à  N... 
de  Neyrieu  de   Domarin,  duquel  mariage  sont   nés   : 

i°.   Alfred  de   Barruel  ; 
2°.    Deux  filles. 

Armes  :  barré  d'or  et  d'azur;  l'écu  timbré  d'un  casque 
de  chevalier.  Tenants  :  deux  anges.  Cimier  :  une  étoile 
partie  d'or  et  d'azur.  Devise  :  Virtute  sideris.  Cri  d'armes  : 
Vivat  Rex. 


de  FONTAINE  BIRÉ,  famille  noble,  originaire 
d'Anjou,  qui  porte  :  D'azur,  au  chevron  d'or,  accom- 
pagné en  chef  de  deux  trèfles,  et  en  pointe  d'une  gerbe, 
le  tout  du  même. 


PONTAS  du  MÉRIL,  en  Normandie,  porte  pour  ar- 
mes :  D'or,  à  la  foi  de  carnation,  tenant  un  lis  au  naturel 
entre  deux  épées  de  gueules,  passées  en  sautoir;  au  chef 
d'azur,  chargé  d'un  lion  d'or.  L'écu  timbré  d'un  casque 
taré  de   profil,  orné  de   ses   lambrequins. 


MAYROT,  en  Franche  -  Comté.  La  noblesse  de  cette 
famille  a  été  jurée,  depuis  plus  de  deux  siècles,  à  Malte, 
à  Saint-Georges,  et  dans  tous  les  chapitres  de  Franche  - 
Comté,  où  l'on  prouvait  seize  quartiers.  Des  dix-sept 
branches  qu'elle  a  fournies,  il  ne  reste  que  Ferdinand 
de  Mayrot,  mousquetaire  du  Roi,  à  la  rentrée  de  Sa 
Majesté,     actuellement    lieutenant     de    dragons,     fils    de 


MAYROT.  329 

Claude -François  de  Mayrot,  capitaine  du  régiment  de 
Roussillon,  qui  avait  épousé  Marie-Bernardine  -  Mélanie 
Garnier  de  Falletans,  chanoinesse  non-professe  à  Lons- 
le  -  Saunier,  et  sœur  de  deux  chevaliers  de  Malte ,  qui 
ont  suivi  le  Roi,  en   i8ï5.   Il  n'a  qu'une  sœur. 

Anne-Marie- Jeanne -Thérèse- Félicité  de  Mayrot,  fille 
unique  de  Léonard  -  Prosper  de  Mayrot ,  capitaine  de 
cavalerie  ,  seigneur  de  Mutigney ,  Dammartin,  etc.  ,  a 
épousé,  en  1771,  le  marquis  de  Froissard  -  Broissia , 
maréchal  de  camp.  Ses  fils  sont  chevaliers  de  Saint- 
Georges.  Le  frère  de  son  père  avait  prouvé  seize  quartiers 
au  chapitre  de  Besançon. 

Jean-Charles  de  Mayrot,  écuyer,  seigneur  de  Vitreux; 
n'a  eu  qu'une  fille,  vivante,  épouse  du  baron  d'Allarde, 
dont  le  fils  a  été  reçu  au  chapitre  de  Saint-Claude. 

Joseph  de  Mayrot,  capitaine  de  cavalerie,  est  mort 
en  émigration. 

Claude  -  Charles  de  Mayrot ,  seigneur  de  Leucourt , 
maréchal  de  camp,  avait  épousé  Marie  -  Charlotte- An- 
toine-Gabrielle  Garnier  de  Parthey,  qui  avait  sa  tante, 
abbesse  de  Montigny,  et  deux  autres  tantes ,  chanoi- 
nesses  du  même  chapitre.  Il  n'a  eu  qu'une  fille,  mariée 
à  François -Simon -Augustin  du  Montet  de  la  Terrade  , 
premier  président  de  la   cour   royale  de   Besançon. 

Claude -Charles  de  Mayrot,  est  mort  après  avoir  servi 
le  Roi  pendant  soixante  ans.  Ses  services  sont  détaillés 
dans  les  quatre  pièces  originales   que  Ton   va  transcrire  : 

i°.  Lettre  de  M.  le  maréchal  de  Broglie  à  M.  de  Mayrot. 

Dusseldorff,  le  3o  avril  1794. 

«  Monseigneur  le  prince  de  Condé ,  Monsieur,  ayant 
»  informé  S.  A.  R.  monseigneur  comte  d'Artois  des 
»  blessures  que  vous  avez  reçues,  de  la  valeur  et  de  l'in- 
»  teiligence  dont  vous  avez  donné  les  preuves  en'Com- 
»  battant  sous  ses  ordres,  S.  A.  R.  m'a  chargé  de  vous 
»  témoigner,  au  nom  de  Monsieur,  régent,  et  au  sien, 
»  la  satisfaction  qu'elle  a  de  vos  services  et  de  votre 
»  conduite  distinguée. 

»  Je  vous  prie ,  Monsieur ,  d'être  bien  persuadé  du 
»  plaisir    que    j'ai    de    vous    transmettre    ce    témoignage 


33o  MAYROT. 

»  flatteur,  et  des  sentiments  avec  lesquels  j'ai   l'honneur 
»  d'être  votre  très-humble  et    très-obéissant   serviteur, 

»  Le  maréchal  duc  de  Broglië.  » 

2°.  «  Nous,  Louis- Antoine,  petit-fils  de  France,  duc 
»  d'Angoulême ,  chef  du  régiment  noble  à  cheval  de 
»  notre   nom,   etc.,  etc. 

»  Certifions  que  M.  Claude  -  Charles  de  Mavrot , 
»  gentilhomme  de  la  province  de  Franche- Comté  , 
»  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  chevalier  de 
»  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  après  avoir 
»  parcouru  la  carrière  militaire  la  plus  honorable  pen- 
»  dant  laquelle  il  a  fait,  en  Bohême,  les  campagnes 
»  de  1742  et  1743,  en  qualité  de  sous-lieutenant  et  de 
»  capitaine  d'un  bataillon  de  sa  province  ;  comme  cor- 
»  nette  au  régiment  de  Bourbon  ,  cavalerie  ,  les  cam- 
>>  pagnes  de  44  et  45  ;  toute  la  guerre  de  Flandre,  la 
»  guerre  de  sept  ans,  en  qualité  d'aide-major,  avec  rang 
»  de  capitaine;  a  été  reçu  chevalier  de  Saint -Louis, 
»  en  60  ;  capitaine  ayant  troupe,  en  63  ;  eut  le  brevet 
»  de  major,  en  73;  lieutenant  -  colonel ,  en  80;  s'étant 
»  retiré  en  87,  avec  une  pension  de  2,808  livres;  a 
»  couronné  tam  de  bons  et  honorables  services ,  en 
»  donnant  à  la  noblesse  française  l'exemple  d'un  cou- 
»  rage,  d'un  zèle  et  d'un  attachement  à  la  personne  du 
»  Roi,  digne  des  plus  grands  éloges,  en  faisant,  à 
»  l'armée  de  Condé,  les  campagnes  de  1792,  93,  94, 
»  comme  lieutenant  dans  la  cavalerie  noble  ;  celle  de 
»  1795,  1796  et  1797,  capitaine  d'une  compagnie  de 
»  son  nom;  celles  de  1799,  1800  et  1801,  capitaine 
»  dans  notre  régiment,  sans  que  son  grand  âge,  deux 
»  blessures  reçues  dans  le  cours  de  ses  campagnes,  l'aient 
»  empêché  de  se  trouver  à  toutes  les  affaires,  et  de 
»  soutenir  les  travaux  les  plus  pénibles  de  la  guerre, 
»  Nous  lui  donnons  ,  avec  plaisir,  l'assurance  de  notre 
»  affection  particulière  et  de  notre  parfaite  estime ,  qu'il 
»  n'a  jamais  cessé  de  mériter,  comme  militaire,  comme 
»  loyal  gentilhomme  et  bon  et  fidèle  sujet  du  Roi. 

»  En  foi  de  quoi,  nous  lui  avons  fait  expédier  le 
»  présent  certificat,  que  nous  avons  signé  de  notre 
»  main ,  et  auquel  nous  avons  fait  apposer  le  sceau  de 
»  nos  armes. 

>-  Fait  à  Rein,  en  Styrie,  le  25  février  1801. 

»  Louis  -  Antoine.  » 


MAYROT.  33 I 

3°.  «  Nous,  Charles- Ferdinand,  duc  de  Berry,  petit- 
»  fils  de  France,  grand-prieur  de  l'ordre  de  Saint-Jean 
»  de  Jérusalem ,  au  grand  prieuré  de  France  ,  chef  du 
»  régiment  noble  à  cheval,  de  notre  nom,  etc.,  etc. 

»  Certifions  que  M.  Claude  -  Charles  de  Mayrot, 
»  gentilhomme  de  la  province  de  Franche  r  Comté , 
»  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  chevalier  de 
»  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis ,  dont  les 
»  longs  et  glorieux  services  égalent  ,  pour  ainsi  dire , 
»  le  nombre  des  années,  ayant  fait  en  Bohême  les  cam- 
»  pagnes  de  1740  et  1742  ,  sous-lieutenant  et  capitaine 
»  dans  les  bataillons  de  sa  province  ;  celles  de  44  et  45  , 
»  cornette  dans  le  régiment  de  Bourbon,  cavalerie; 
»  toute  la  guerre  de  Flandre  en  la  même  qualité; 
»  toutes  les  campagnes  de  Westphalie  ,  comme  aide- 
»  major,  avec  rang  de  capitaine,  et  reçu  chevalier  de 
»  Saint- Louis,  en  60;  capitaine  ayant  troupe,  en  63; 
»  major,  en  73;  lieutenant  -  colonel ,  en  1780;  retiré, 
»  en  1787,  avec  une  pension  de  2,808  livres;  a  recom- 
»  mencé  cette  honorable  carrière,  en  1792;  a  rejoint 
»  le  corps  de  Condé,  y  a  fait  comme  lieutenant  dans 
»  la  cavalerie  noble,  les  campagnes  de  1792,  93,  94; 
»  comme  capitaine  d'une  compagnie  de  gentilshom- 
»  mes  de  son  nom,  celles  de  1795,  96,  97;  est  passé 
p  dans  notre  régiment,  à  la  formation  russe,  comme 
»  général  -  major  capitaine  d'une  compagnie;  y  a  fait 
»  les  campagnes  de  1799,  1800  et  1801;  certifions  qu'il 
»  s'est  trouvé  à  toutes  les  affaires  sans  exception  ;  que, 
»  par  sa  brillante  valeur,  son  exactitude  rigoureuse  aux 
v  services  les  plus  pénibles,  la  pureté  de  ses  principes 
»  et  son  dévouement,  il  a  été  l'exemple  de  la  noblesse 
»  et  s'est  assuré,  comme  gentilhomme,  comme  militaire 
h  comme  bon  et  fidèle  sujet  du  Roi ,  notre  affection 
»  particulière  et  notre  parfaite  estime,  tant  que  le  corps 
»  a  été  sous  nos  ordres  et  depuis  qu'il  est  passé  sous  ceux 
»  du  duc  d'Angouleme ,  notre  frère. 

»  En  foi  de  quoi,  nous  lui  avons  fait  expédier  le  présent 
»  certificat  que  nous  avons  signé  de  notre  main ,  et 
»  auquel   nous  avons  fait  apposer  le  sceau  de  nos  armes. 

»  Fait  à  Rein,  en  Styrie,  le  26  février  1801. 

»  Charles- Antoine.  » 

4°.  «  Nous ,  Louis  -  Joseph  de  Bourbon,  prince  de 
»  Condé,    prince    du    sang,    pair    et    grand-maître    de 


332  MAYROT. 

»  France,  duc  de  Guise,  etc.,  etc.,  colonel  -  général 
»  de  l'infanterie  française  et  étrangère  ,  chevalier  des 
»  ordres  du  roi  de  France  et  de  Tordre  de  Saint- André 
»  de  Russie ,  grand  -  prieur  de  l'ordre  hospitalier  de 
»  Sainjt-Jean  de  Jérusalem  de  Malte  au  grand  prieuré 
»  de' Russie,  etc.,  etc.,  commandant  en  chef,  par  les 
»  ordres  du  Roi ,  une  division  de  la  noblesse  et  de 
»  Farinée  française.  » 

»  Certifions  que  M.  Claude  -  Charles  de  Mayrot , 
»  gentilhomme  français  de  la  province  de  Franche - 
»  Comté,  chevalier  de  l'ordre  militaire  de  Saint- Louis 
»  et  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi  ,  nous  a 
»  joint  en  1792,  et  a  servi,  depuis  ce  tems,  sans  inter- 
t>  ruption  ,  sous  nos  ordres  ;  ayant  fait  les  campagnes 
»  de  1792,  1793  et  1794,  comme  lieutenant  dans  la 
«cavalerie  noble;  celle  de  1795,  1796 'et  1797,  dans 
»  le  même  corps ,  comme  capitaine  d'une  compagnie 
»  de  son  nom  ,  et  les  suivantes  jusqu'à  ce  jour,  en  la 
»  même  qualité  de  capitaine  au  régiment  noble  à  cheval; 
»  qu'il  s'est  trouvé  à  toutes  les  affaires  qui  ont  eu  lieu 
y>  pendant  qu'il  a  été  à  Farmée  et  où  la  cavalerie  a  été 
»  employée  ;  qu'il  s'est  constamment  distingué  par  sa 
»  valeur  la  plus  intrépide,  ainsi  que  sa  fermeté  et  son 
»  zèle  pour  le  maintien  de  la  discipline  et  pour  le  service 
»  du  Roi  ;  que  nous  ne  pouvons  donner  trop  d'éloges 
»  à  l'exactitude  étonnante  avec  laquelle ,  malgré  son 
»  grand  âge ,  il  s'est  trouvé  toujours  le  premier  sur  le 
»  terrain ,  même  dans  les  saisons  les  plus  rigoureuses 
»  et  dans  les  marches  les  plus  pénibles,  et  que  la  con- 
»  duite  excellente,  sous  tous  les  rapports,  qu'il  a  tenue 
»  au  corps  ,  n'a  pu  que  nous  confirmer  dans  la  bonne 
»  opinon  que  ses  longs  et  honorables  services  nous 
»  avaient  depuis  long-tems  'donnée  de  ses  talents  et  de 
»  son  expérience. 

»  En  foi  de  quoi,  nous  lui  avons  fait  expédier  le  présent 
»  certificat ,  "signé  de  notre  main,  contre-signe  par  le 
»  secrétaire  de  nos  commandements,  et  auquel  nous 
»  avons  fait  apposer  le  sceau  de  nos  armes. 

»  Fait  à  notre  quartier  -  général  de  Feistrilz  ,  le  3 1 
»  mars  1801.  Louis-Joseph  de  Bourbon. 

»  Par  S.  A.  S.  Monseigneur,  Drouin.  » 

Armes  :  de  gueules,  à  la  fasce  ondée  d'argent. 


DE    LA     CROIX    d'aZOLETTE.  333 


de  la  CROIX  d'AZOLETTE,  honorable  et  très-an- 
cienne famille  du  Beaujolais,  province  où  elle  réside 
encore  de  nos  jours. 

En  143 1,  Jean  de  la  Croix  était  l'un  des  4  échevins 
de  la  ville  de  Villefranche,  capitale  actuelle  du  Beaujo- 
lais. Il  y  eut  des  échevins  de  ce  nom  jusqu'en  i522,  que 
Philippe   de  la   Croix    exerçait   cette   charge. 

Jean-Marie  de  la  Croix-d'Azolette,  fils  de  Jean- 
Marie  de  la  Croix,  ancien  seigneur  haut-justicier  de  la 
terre  d'Azolette ,  en  Maçonnais,  et  de  Marie-Madelaine- 
Philiberte  Verchère  de  Corson,  né  à  Azolette,  actuelle- 
ment département  du  Rhône,  arrondissement  de  Ville- 
franche,  le  23  avril  1770,  servit  d'abord  dans  la  maison 
du  Roi.  Proscrit  en  1793,  après  le  siège  de  Lyon,  arrêté 
et  incarcéré  avec  son  père  dans  les  prisons  de  Beaujeu, 
il  ne  parvint  à  échapper  à  la  tourmente  révolutionnaire 
qu'en  profitant  de  la  loi  funeste  qui  appelait  indistincte- 
ment aux  armées  tous  les  jeunes  gens  de  18  à  2  5  ans. 
Après  avoir  commandé  un  bataillon  de  réquisition  et  les 
sapeurs  auxiliaires  à  l'armée  des  Alpes,  il  parvint  à  ren- 
trer dans  sa  patrie,  où,  depuis  1800  jusqu'en  18 14,  il 
exerça  les  fonctions  honorables  de  membre  du  conseil- 
général  du  département  du  Rhône  ;  dans  plusieurs  ses- 
sions de  ce  conseil,  il  eut  même  l'honneur  d'être  nommé 
secrétaire-rédacteur . 

A  la  première  rentrée  du  Roi,  en  mars  1814,  il  fut 
un  des  cinq  députés  choisis  par  le  conseil-général  pour 
porter  au  pied  du  trône  les  vœux  et  l'acte  de  félicitation 
de  ce  département.  Dans  la  première  quinzaine  d'avril, 
même  année,  il  fit  reconnaître  de  la  Saône  à  la  Loire,  l'au- 
torité légitime  dans  les  provinces  du  Lyonnais,  Beaujo- 
lais, Charollais  et  Brionnais,  arborer  la  cocarde  française 
et  hisser  sur  les  clochers  le  drapeau  blanc  (1).    Les  gardes- 

(1)  Instruite  d'une  conduite  aussi  courageuse  que  recom- 
mandable,  dans  des  tems  aussi  difficiles,  S.  M.  Louis  XVIII  a 
daigné  en  témoigner  sa  satisfaction  à  M.  de  la  Croix  d'Azolette, 
par    la    lettre    la    plus   flatteuse,    dont    la   teneur   suit    : 

Paris,   le   11    mai    18 14. 
«  Monsieur,   sur    le   compte    qui    a   été    rendu    au    Roi,    du  zble 
»  que    vous    avez    mis   à   faire    arborer    la    cocarde    française    dans 
»  un   grand  nombre   de  communes   ou   villes    situées   depuis  Lyon 


334  DE    LA    CROIX    d'aZOLETTE. 

du-corps  ayant  été  recréés  la  même  année  1814,  il  fut  un 
des  premiers  à  s'y  faire  inscrire,  et  servit  dans  la  compa- 
gnie de  Luxembourg.  Le  17  août  18 14,  il  fut  nommé  par 
le  Roi  chevalier  de  l'ordre  royal  de  la  Légion-d'Honneur, 
et  le  3o  septembre  suivant,  S.  M.  le  fit  encore  chevalier 
de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  A  la  première 
nouvelle  de  l'invasion  de  Buonaparte,  en  mars  i8i5,  étant 
chez  lui  en  congé,  il  se  hâta  de  se  rendre  à  Paris,  à  son 
corps  ;  partit  le  20  mars  pour  Gand,  avec  le  Roi,  fit  la  cam- 
pagne de  Belgique  dans  l'armée  royale,  commandée  par 
Mgr.  le  duc  de  Berri  (1),  et  rentra  à  Paris  avec  S.   M.   le  8 


»  à  la  Loire,  Sa  Majesté,  satisfaite  de  votre  conduite,  m'a  au- 
»  tor  se  à  vous  annoncer  :  qu'elle  veut  bien  permettre  que  vous 
»  portiez  la  décoration  accordée  à  la  brave  et  fidèle  garde 
»  nationale    parisenne. 

»  Ca  simbole  de  fidélité  et  d'amour  pour  le  Roi  ne  peut  être 
»  conféré  à  quelqu'un  qui  en  soit  plus  digne  que  vous,  et  je 
»  tiens  pour  une  faveur  insigne,  celle  que  Sa  Majesté  me  fait, 
»  en  da  guant  me  choisir  pour  vous  transmettre  l'expression  de 
»  sa    satisfaction. 

»    En     recevant    mes     félicitations ,     agréez    l'assurance     de     ma 
»  considération     et     de     rattachement     sincère,     avec     lesquels     je 
»  suis,   monsieur,   votre    très-humble    et  très-obéissant    serviteur. 
Signé   le   vicomte   de    Buseuil. 
Officier  des  gardes    du   corps   et    maréchal    des 
camps    et    armées    du    Roi. 

(1)  Voici  le  certificat  que  lui  délivra,  à  cette  occasion, 
Monseigneur    le   duc  de    Berri    : 

*    Nous,     Charles-Ferdinand,     duc     de     Berry,    fils     de     France, 
»  colonel-général   des    chasseurs    à     cheval     et     lanciers,    comraan- 
»  dant  en    chef   de    l'armée    royale .  en   Belgique,   etc.,    etc.,    etc. 
»    Certifions     que     M.     de    la    Croix    d'Azolette     (Jean-Marie), 
»  garde    du    corps ,    compagnie   de   Luxembourg ,     a    suivi    le    Roi 
»   en    Belgique;    qu'il    a    fait  partie    du    corps   d'armée    sous    mon 
»  commandement,    et    qu'il    y   a    donné    des    preuves    de    fidélité, 
»  de    zèle,    et  de    son    dévouement  pour   le  service  de   Sa  Majesté. 
»    En    foi    de    quoi    nous    lui    avons    fait     expédier    le    présent 
»  certificat,     que    nous    avons   revêtu  de   notre    signature,     et    au- 
»  quel   nous    avons    fait   apposer  le    sceau    de    nos 'armes. 
»  Fait  au  château  des  Tuileries,  le  premier  janvier  1816. 
»  Signé  Charlv:s-Ferdinand. 
»  Et  plus  bas,  par  Son  Altesse  Royale  : 
»    Le  secrétaire-général,    colonel  ; 
»   Signé  :  Chevalier  de  Fontanes.    « 


335 

juillet  suivant.  Le  i5  novembre  i8i5,  il  fut  nommé,  à 
Montbrison,  capitaine  commandant  la  gendarmerie  royale 
du  département  de  la  Loire,  et  le  27  décembre  suivant,  fut 
anobli  par  S.  M.  Les  lettres-patentes  dont  elle  honora 
M.  de  la  Croix  d'A^olette,  étant  un  témoignage  authen- 
tique de  ses  services,  de  son  dévouement,  et  de  la  con- 
sidération du  Prince,  et  un  monument  précieux  pour 
les  descendants  dudit  chevalier  de  la  Croix  d'Azolette, 
nous  avons  jugé  indispensable  d'en  rapporter  ici  la  te- 
neur : 

LOUIS,       PAR      LA       GRACE      DE     DlEU,       ROI       DE      FRANCE 

et  de   Navarre,   à  tous   présens  et  à  venir,   salut  : 

Voulant  donner  une  preuve  de  notre  bienveillance  au 
sieur  Jean  -  Marie  de  la  Croix  d'Azolette,  l'un  de  nos 
anciens  gardes-du-corps,  actuellement  capitaine  com- 
mandant la  gendarmerie  royale  du  département  de  la 
Loire,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis 
et  de  l'ordre  royal  de  la  Légion-d'Honneur,  et  voulant 
aussi  récompenser  ses  services  et  son  dévouement  à  notre 
personne  ,  nous  l'avons^  par  notre  ordonnance  du  27  dé- 
cembre   181 5,   décoré  du  titre  de   noble. 

En  conséquence  de  cette  décision,  notre  amé  le  sieur 
de  la  Croix,  né  à  Azolette,  département  du  Rhône,  le 
2  5  avril  1770,  désirant  profiter  de  la  faveur  que  nous  lui 
avons  accordée,  s'est  retiré  par-devant  notre  amé  et  féal 
chevalier  chancelier  de  France,  le  sieur  Dambrajr,  com- 
mandeur de  nos  ordres,  à  l'effet  d'obtenir  nos  lettres -pa- 
tentes nécessaires  pour  jouir  de  son  titre  et  en  faire  jouir 
ses  descendans. 

A  ces  causes,  nous  avons  de  notre  grâce  spéciale,  pleine 
puissance  et  autorité  royale,  anobli,  et  par  ces  présentes 
signées  de  notre  main,  anoblissons  ledit  sieur  de  la  Croix. 
Voulons  qu'il  soit  censé  et  réputé  noble  tant  en  jugement 
que  dehors,  ensemble  ses  enfans,  postérité  et  descendans, 
mâles  et  femelles,  nés  et  à  naître  en  légitime  mariage, 
que  comme  tels  ils  puissent  prendre  en  tout  lieu  et  en 
tout  acte,  la  qualité  d'écuyer  et  jouir  des  rangs  et  des 
honneurs  réservés  à  notre  noblesse,  et  qu'ils  soient  ins- 
crits en  ladite  qualité  au  registre  ouvert  à  cet  effet  par 
notre  commission  du  sceau.  Permettant  au  sieur  de  la 
Croix,  à  ses  enfans,  postérité  et' descendans,  de  porter 
les  armoiries  timbrées,    telles    qu'elles  sont  désignées  et 


336  DE    LA    CROIX    D'AZOLETTE. 

figurées  aux  présentes,  et  qui  sont  :  parti  d'azur  et 
d'argent  à  une  croix  ancrée  sur  le  tout,  partie  de  Vun  et 
Vautre;  au  chef  d'or,  chargé  d'une  épée  de  sable  entourée 
d'un  baudrier  de  sinople,  posée  de  fasce  ;  Vécu  timbré  d^un 
casque  taré  de  profil,  orné  de  ses  lambrequins. 

Mandons  à  nos  amés  et  féaux  conseillers  en  notre  cour 
royale  de  Lyon,  dans  l'arrondissement  de  laquelle  ledit 
sieur  de  la  Croix  est  domicilié,  de  publier  et  d'enregis- 
trer les  présentes,  après  avoir  reçu  de  l'impétrant  le  ser- 
ment de  fidélité  à  notre  personne  ,  et  d'obéissance  aux 
lois  du  royaume  ;  lequel  serment  sera  consigné  à  la  suite 
de  l'enregistrement  des  lettres  -  patentes ,  d'en  envoyer 
copie  à  notre  commissaire  du  sceau  :  car  tel  est  notre  bon 
plaisir  ;  et  afin  que  ce  soit  chose  ferme  et  stable  à  tou- 
jours, notre  amé  -et  féal  chevalier  chancelier  de  France, 
le  sieur  Dambray,  y  a  fait  apposer  par  nos  ordres,  notre 
grand  sceau,  en  présence  de  nôtre  commission  du  sceau. 

Donné  à  Paris,  le  14e  jour  de  décembre  de  l'an  de 
grâce    18 16,   et  de  notre  règne  le  22e. 

Signé,  LOUIS. 
Et  plus  bas,   par  le  Roi, 
Le  chancelier  de  France, 

Dambray. 

Le  8  avril  18 17,  il  fut  appelé  à  Périgueux,  au  com- 
mandement de  la  gendarmerie  royale  du  département  de 
la  Dordogne,  et  le  3i  juillet  suivant  fut  envoyé  à  Mou- 
lins, pour  commander  la  gendarmerie  royale  du  dépar- 
tement de  l'Allier,  où  il  sert  actuellement  [décembre 
181 7).  Il  a  épousé,  le  3i  janvier  1795,  Louise -Marie 
Louvrier  des  Turrets,  sa  cousine  germaine,  fille  de  mes- 
sire  Cosme  Joseph  Louvrier,  ancien  seigneur  de  Lavaux, 
conseiller  du  Roi,  etc.,  et  de  Louise-Marie  de  la  Croix 
d'Azolette,  fille  de  François-Marie  de  la  Croix  d'Azo- 
lette  ,  ancien  seigneur  d'Azolette.  De  ce  mariage  sont 
issus  ; 

i°.   Jean-Marie-Victor,   né    à    Azolette   le    22    mars 

1798  : 
2\   Louis-Gabriel-Nicolas-Abel ,     né     à    Azolette    le 

26  février    1801,   mort  à  Azolette  le   7   décembre 

1801  ; 


DE    BOITOUSET.  337 

3°.   Jean-Marie-Louis,    né  à   Azolette  le   11    novem- 
bre  1802  ; 
4».   Jean-Marie-Louis-Abel ,    né    à    Azolette     le    29 

juin    i8o5; 
58.   Charles-Marie- Joseph,  né  à  Azolette  le  24  mars 

1809  ; 
6°.   Louis- Antoine-Xavier,    né  à  Azolette  le    14  sep- 
tembre   1 8  f  1  ; 
70.   Jeanne-Marie-Adélaïde,     née    à    Azolette    le    20 
décembre    1797,    décédée  à   Reignier  le  22  octobre 
i.8o3  ; 
8°.    Louise- Marie-Susanne-Augustine ,     née     à    Azo- 
lette,  le   4  septembre    1799,  morte  à   Lyon  le   3o 
mai    181 3  ; 
90.   Marie-ÉIisabeth-Thérèse,   née    à    Azolette    le    i5 
octobre    1806.  * 

Armes  :  Parti  d'azur  et  d'argent  ;  à  la  croix  ancrée  de 
l'un  à  l'autre  ;  au  chef  d'or,  chargé  d'une  épée  de  sable, 
posée  en  face,  accolée  de  son  baudrier  de  sinople  ;  l'écu 
timbré  d'un  casque  taré  de  profil ,  orné  de  ses  lambre- 
quins. Supports  :  deux  lévriers,  ayant  la  tête  contournée. 
Devise  :  In  cruce  sains. 


de  CAIRE  du  LAUZET,  famille  rapportée  tome  VI, 
page  29,  porte  :  De  gueules,  à  la  bande  d'argent,  rem- 
plie de  sable,  chargée  d'un  lévrier  du  second  émail,  col- 
leté du  troisième;  au  chef  cousu  d'azur,  chargé  de  trois 
étoiles  d'or  ;  couronne  de  comte.  Supports  :  deux  lévriers. 


GROUT,  famille  rapportée  tome  IV,  page  j83,  porte: 
Ecartelé  :  aux  1  et  4,  de  sable,-  à  trois  têtes  de  léopard 
d'or  ;  aux  2  et  3,  d'argent,  à  trois  fusées  de  gueules,  ac 
colées  en  fasce. 


de    BOiTOUSET    de    POINSSON,   marquis    de 
Loulans,   d'Ormenans,   en   Franche-Comté. 

La   famille  de   Boitouset,  qualifiée  noble  depuis  quatre 
i3.  22 


338  DE    BOITOUSET. 

siècles,  est  originaire  de  Besançon,  où  elle  a  tenu  un 
rang  distingué  dans  le  tems  que  cette  ville  était  impé- 
riale et  libre,  et  que  la  souveraineté  résidait  dans  ses 
magistrats,  qui  traitaient  de  souverains  à  souverains, 
faisaient  des  alliances,  se  qualifiaient  de  nobles,  qualité 
qui  ne  leur  a  jamais  été  contestée. 

Les  grands  biens  et  les  fiefs  que  cette  famille  possédait 
par  ses  alliances  à  Liesle,  Lombart,  Ghouzelot  et  lieux 
voisins,  fixèrent,  pendant  plusieurs  années,  son  établis- 
sement à  Quingey,  petite  ville  sur  la  Loue,  qui  a  été 
le  siège  d'un  bailliage,  à  trois  lieues  de  Besançon.  Elle 
y  a  exercé  pour  nos  souverains  comtes  de  Bourgogne, 
l'office  de  capitaine- châtelain  du  château  -  fort,  qui  leur 
appartenait,  place  qui  ne  s'accordait  qu'à  des  gentils- 
hommes. Dans  la  suite,  des  mariages  plus  avantageux 
la  dispersèrent  ;  la  branche  des  seigneurs  d'Epenoy  vint 
à  Besançon,  et  celle  des  seigneurs  de  Poinsson  et  de 
Loulans   s'établit  à   Salins. 

Cette  généalogie  a  été  dressée  sur  les  titres  originaux 
qui  ont  échappé  aux  fureurs  de  la  révolution,  et  sur  ce 
qui  reste  dans  les  dépôts  publics  ;  l'ancienneté  de  la 
noblesse  de  cette  famille  et  sa  filiation  s'y  trouvent 
justifiées.  Il  suffit  d'analyser  ici  tous  ces  titres ,  parmi 
lesquels  on  remarquera  plusieurs  jugements  et  les  attes- 
tations les  plus  honorables,  émanés,  tant  de  la  cour  de 
parlement  de  Dole,  que  de  la  chambre  des  comptes  de 
cette  ville  et  de  celle  de  Dijon,  et  aussi  des  deux  cham- 
bres de  la  noblesse  des  duché  et  comté  de  Bourgogne, 
où  cette  famille  a  été  admise.  On  y  voit  des  reprises  de 
fiefs,  actes  de  foi  et  hommages  et  dénombrements  donnés 
en  i6i5,  au  roi  de  France,  en  sa  chambre  des  comptes 
de  Paris,  pour  la  terre  de  Poinsson  ;  des  lettres  de  con- 
vocation aux  états  de  ces  deux  provinces,  de  la  part  des 
rois  de  France  et  de  ceux  d'Espagne  ;  des  actes  judi- 
ciaires et  authentiques,  tant  du  bailli  d'Aval,  que  de 
son  lieutenant-général  au  bailliage  de  Salins;  des  attes- 
tations de  l'illustre  chapitre  métropolitain  de  Besançon, 
où  cette  famille  a  eu  plusieurs  chanoines  distingués, 
savoir  :  un  abbé  de  Bellevaux,  un  autre  conseiller-clerc 
au  parlement  ;  enfin  d'autres  attestations  des  chapitres 
des  collégiales  de  S  ûnt-Anatoile  et  de  Saint-Maurice  de 
Salins  et  d'autres  églises. 

On   remarque  aussi   une  attestation  de  M.   le  marquis 


DE    BOITOUSET.  33g 

d'Yeune  ,  maréchal ,  gouverneur  et  capitaine  -  général , 
pour  le  roi  d'Espagne,  des  comtés  de  Bourgogne  et  du 
Charrolais,  accordée  à  Philippe  Boitouset ,  seigneur  de 
Vennans ,  ancien  co  -  gouverneur  de  Besançon  ,  en  date 
de  cette  ville,  du  21  septembre  1662,  portant  :.  qu'il 
a  produit  les  actes  les  plus  authentiques,  constatant 
que  sa  famille  est  de  bonne  et  ancienne  noblesse. 

Tous  ces  titres  et  autres  encore  existants ,  sont  rap- 
portés et  détaillés  très  au  long  dans  un  jugement  rendu 
le  3  avril  1677,  en  la  ville  de  Dijon,  par  les  élus  des 
États  de  Bourgogne,  en  faveur  de  noble  Pierre  Boitouset, 
seigaeur  de  Poinsson ,  portant  reconnaissance  de  sa 
noblesse  ,  ce  dont  il  a  justifié  par  les  pièces  déposées 
au  greffe  de  ces  Etats,  le  10  novembre  1676,  en  confor- 
mité des  ordonnances ,  édits ,  déclarations  et  arrêts  des 
mois  de  mai    1672    et    i3    mars    1673. 

Enfin ,  l'on  rappelle  ici  les  lettres  -  patentes  par  les- 
quelles le  Roi  a  érigé,  au  mois  de  septembre  171 8,  la 
terre  de  Louians  et  ses  dépendances,  en  marquisat,  en 
faveur  de  Pierre -Désiré  de  Boitouset,  portant:  qu'elles 
lui  sont  accordées  en  considération  de  sa  naissance  et 
de  ses  bonnes  qualités  ,  et  de  ce  qu'il  est  issu  d'une 
très  -  ancienne  et  très-noble  maison  du  comté  de  Bour- 
gogne,  et  reconnue  pour  telle,  ainsi  qu'il  en  a  justifié, 
et  elles  rappellent  les  services  de  ceux  de  ses  pères  et 
oncles. 

Cette  famille,  qui  a  fait  de  bonnes  alliances,  avait 
un  fief  de  son  nom,  dans  le  bailliage  d'Ornans,  possédé 
par  la  branche  d'Epenoy.  Avant  la  Révolution,  on  voyait 
des  marques  de  sa  piété,  de  sa  bienfaisance  et  munifi- 
cence dans  l'église  métropolitaine  de  Besançon  et  dans 
les  églises  de  Salins  et  de  Quingey. 

Elle  a  été.  jurée  à  Malte,  à  Saint-Georges,  en  l'illustre 
chapitre  métropolitain  de  Besançon ,  au  chapitre  noble 
et  cathédral  de  Saint  -  Claude  et  autres  collèges  nobles 
de  la  province.  Elle  a  aussi  fait  ses  preuves  pour  Saint- 
Cyr,   Neuville,   eti   Bresse   et   pour  les   pages   du    Roi. 

Cette  généalogie  sera  donc  établie,  pour  sa  noblesse 
et  sa  filiation,  sur  les  actes  les  plus  authenthiques  du 
parlement  et  de  la  chambre  des  comptes  de  Dole.  Elle 
comprendra  deux  branches,  celle  des  seigneurs  d'Epenoy 
et  celle  des  seigneurs  de  Poinsson,  marquis  de  Louians 
et  d'Ormenans. 


340  DE    B01T0USET. 

L'on  ne  parlera  pas  des  autres  branches,  qui  ont  peu 
existé,  et  sur  lesquelles  on  n'a  d'ailleurs  aucuns  rensei- 
gnements. On  commencera  par  : 

I.  Noble  Etienne  Boitouset  ,  ainsi  qualifié  dans  un 
titre  de  1419,  est  le  plus  ancien  de  cette  famille,  dont 
on  ait  connaissance.  Il  épousa  Pernette,  fille  aînée  de 
Girart  Guienart  et  de  Jordaine,  sa  femme.  Etienne 
Boitouset  a  eu  de  cette  alliance  quatre  enfants  : 

i°.  Besançon,   qui   fut   prêtre; 

20.  Regnauld   Boitouset,   qui   suit; 

3°.  Etienne  Boitouset  ; 

40.  Jeanne   Boitouset. 

Ils  partagèrent  la  succession  de  Guiette  Avillet, 
leur  tante  ,  veuve  de  Hugues ,  dit  Neveur  de 
Quingey,  ensuite  de  la  donation  qu'elle  leur  avait 
faite  de  ses  biens ,  par  acte  passé  devant  OrlLc 
et  Fabri,  notaires,  le  jeudi  après  la  fête  de  Saint- 
Georges    1421. 

II.  Noble  Regnauld  Boitouset  fut  nommé  côquatre 
ou  notable  de  la  ville  de  Besançon,  en  la  bannière  d'Ar- 
rênes,  èz  années  1438,  39,  40,  41,  42,  43  et  fut 
ensuite  élu  co-gouverneur,  en  1458  et  1459.  Il  épousa 
Clémence  Jacques  ,  fille  de  noble  Jean  Jacques  de 
Liesle ,  et  de  Cecillate,  sa  femme.  Ce  Jean  Jacques  fut 
anobii  avec  son  frère  Thomas  Jacques,  dit  Lombard, 
par  lettres  données  au  châtel  de  Hesdin,  au  mois  de 
de  décembre  1437,  enregistrées  en  la  chambre  des  comptes, 
le  i3  janvier  1441.  La  famille  Jacques  a  possédé  la  terre 
de  Nans  ;  elle  a  donné  des  membres  aux  parlements  de 
Dole  et  de  Besançon.  Elle  s'est  éteinte  dans  la  noble 
maison  de  Poligny,  qui  a  fait  jurer  sa  lignée  à  Saint- 
Georges  et  à  Château-Châlon.  Regnauld  Boitouset  a  eu 
de  son  alliance  : 

i°  Jean,  curé  de  Quingey; 

20  Etienne   Boitouset;  * 

3*  Jean,  le  jeune,  qui  suit  ;  •  ; 

40  Claude  Boitouset; 

5°  Marguerite  Boitouset. 

III.  Noble  Jean  Boitouset,  capitaine  -  châtelain  du 
château   de    Quingey,    fut    marié    deux    fois,   comme  il 


Dfl     BOITOUSET.  3^.1 

se  voit  par  le  testament  de  Jean,  son  frère  aîné,  curé 
de  Quingey,  passé  devant  Borei  et  Mpntrivel ,  notaires 
en  cette  ville,  le  i3  octobre  i5o6.  On  ignoré  le  nom 
de  sa  première  femme  ;  de  la  seconde,  Marguerite 
Palouset,  d'une  famille  noble  de  Salins,  il  eut  un  fils, 
Claude,   qui   suit   : 

IV.  Noble  Claude  Boitouset,  Ier  du  nom,  capitaine- 
châtelain  du  château  de  Quingey,  riche  héritier,  épousa 
Pernette  de  Boisset,  fille  de  Louis  Mongeot  de  Boisset, 
conseiller  au  parlement  de  Dôle,  et  de  Pernette  Vincent, 
l'un  et  l'autre  de  famille  noble  de  Poligny.  Cette  alliance 
se  vérifie  par  le  testament  de  ce  Louis -Mongeot  de 
Boisset,  reçu  de  Poly,  notaire  à  Dôle,  le  9  octobre 
1541,  publié  au  parlement,  le  i3  septembre,-  1544, 
dans  lequel  ils  sont  nommés,.  Claude  Boitouset  mourut 
à  Quingey,  le  8  décembre  1548,  et  fut  inhumé  dans 
le  chœur  de  l'église  de  St. -Martin,  paroisse  de  cette  ville 
où  Ton  voyait,  avant  sa  destruction,  lors  de  la  révo- 
lution, son   épitaphe  en   marbre.   Elle  est  ainsi   conçue  ; 

Nob.  Claudio  à  Boitouset,  viro  antiquœ 
Probitatis  fideq  ;  et  industriel  summl,  apud  iîlust.  loci 
Qui  obiit  VI  id.  décembris  ad  A.  S.  (1)   1)  XLVIIJ. 
Et  uxori  ejus  incomp.  Perrenetœ  de  Boisset 
Patr.  senatoris  filiœ  et  sorori  matronœ. 
Omnibus  virtutibus  quas  in  lectissima  fœmina 
Esse  oportet  ac  cumulatissime  ornatèque  dum  virum 
Integerrima  adhuc  œtate  amisisset,  liberis  V 
Admodum  impub.  rem  familiarem  vidua 
Conservavit  absentiumq  ;filiorilm  desiderium 
Dum  hijurisprud.  discentes  peregrinarentur 
Paterno  potiûs  quàm  materno  animo  pertulit. 
Tandem  vero  et  oîbusjam  adultis  Altissima 
Quiète  quasi  consopita.  D.  V.  et  S.  multis 
Pr orner ens  animam  reddidit  Jd.  VI1J.  Ka.  Maïas. 
(1)1)  LXXIL      F.  F. 
Ph.  Con.  Bisunt.  Cla.  Caus.  Patr.  et  Joanna  P    R.  C. 
Devotiss.  parentibus  B.  M.  munus  singulari 
Religione    debitum    P.  P. 

Le   enfants   issus   de  leur  mariage,   sont   : 
i*.    Claude,  qui   suit; 
2\   Philippe,    chanoine    et    grand-trésorier    en    Til- 


342  DE    BOITOUSET. 

lustre  église  métropolitaine  de  Besançon,  abbé 
de  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Bellevaux,  qui 
acheta  les   terres  de   Poinsson   et  de   Loulans  ; 

3°.  Denise ,  femme  de  noble  François  Grandval  de 
Saint-Oyan-de-Joux  ; 

40.  Jeanne,  mariée  à  noble  Pierre  Raguz,  seigneur 
de  Renne  ;  elle  était  déjà  veuve  lorsque  l'abbé  de 
Bellevaux,    son   frère,  lui  fit  donation  de  ses  biens 

par    acte     entre  -  vifs ,     passé    devant notaires 

à  Besançon,  le  i3  mars  160S,  insinué  en  la  cour 
de  l'officialité  de  cette  ville  et  au  bailliage  de 
Gray,  les  14  mars  et  8  avril  suivants.  Elle  reprit 
de  fief,  pour  la  terre  de  Poinsson,  en  la  chambre 
des  cemptes  de  Paris,  avec  acte  de  foi-hommage 
et  dénombrement  au  Roi,  les  3,  10  et  11  mai 
1 585.  Par  son  testament  du  9  novembre  1627, 
publié  en  l'officialité  de  Besançon,,  le  14  janvier 
1629  ,  "elle  institua,  pour  ses  héritiers  universels, 
i°.  Philippe,  fils  de  Denis  Boitouset,  dit  Raguz, 
son  neveu,  et  de  Denise  Amyot ,  pour  la  sei- 
gneurie de  Poinsson ,  les  biens  et  maisons  de 
Quingey  ;  20.  Claude-Antoine,  son  frère,  pour 
les  biens  et  maisons  de  Besançon,  et  la  terre  de 
Loulans,  à  la  charge  de  substitution  aux  enfants 
mâles,  les  aînés  préférés  ;  substituant  encore  audit 
Philippe,  ledit  Claude-Antoine,  et  à  celui-ci, 
Pierre-Désiré,  aussi  son  frère,  et  ensuite  tous 
lesdits  biens,  à  Pierre  Boitouset ,  le  jeune,  et 
après  eux,  à  Philippe,  fils  aîné  de  Philippe  Bow 
touset,  grand-juge  de  la  régalie,  à  Besançon. 
Cette  substitution  donna  lieu,  dans  la  suite,  à 
un  grand  procès  entre  l'oncle  et  le  neveu. 

V.  Claude  Boitouset,  IIe  du  nom,  s'adonna,  comme 
ses  frères,  à  l'étude  des  lois  et  acquit  la  réputation  d'un 
grand  magistrat.  Il  était  encore  très-jeune,  lorsqu'il  fut 
nommé  du  conseil  municipal  de  la  ville  de  Dole.  Il  fut 
ensuite  lieutenant-général  du  bailliage  d'Ornans  ,  puis 
grand  'juge  de  la  régalie  de  Besançon,  charge  qui  condui- 
sait aux  honneurs;  aussi  il  fut  bientôt  nommé  conseiller 
au  parlement  de  la  province,  par  patentes  de  Philippe  II, 
en  date  de  Bruxelles,  du  23  décembre  1597.  11  prêta 
serment  en  cette    qualité,    le  8   février   1599,   entre   *es 


DE    BOITOUSET.  343 

mains  de  Claude  Jacquinot,  seigneur  de  Gou,  président 
de  Bourgogne.  Il  épousa  Marie  de  Brugnard,  fille  unique 
de  noble  Antoine  de  Brugnard,  professeur  en  l'université 
de  Dôie,  et  d'Antoinette  Troptard  ,  sa  seconde  femme. 
Antoine  de  Brugnard,  dans  son  testament,  reçu  de 
Sirhorry  et  Contant,  notaires  à  Dole,  le  19  février  1 563, 
publié  au  bailliage  de  cette  ville  le  4  février,  1573,  fait 
mention  de  Philiberte  de  Moissey,  sa  première  femme. 
Celle-ci  testa  devant  Subtil,  notaire  en  la  même  ville 
de  Dole,  le  7  mars  1549.  Claude  Boitouset  fit  son  tes- 
tament devant  Goubot,  notaire  à  Dôle,  le  24  septembre 
161 1,  par  lequel  il  fonde  son  anniversaire,  en  l'église 
de  Quingey,  où  il  veut  être  inhumé  ;  recommande  ses 
enfants  à  l'amitié  de  ses  frère  et  sœur,  Philippe  Boitouset 
de  Poinsson,  abbé  de  Bellevaux,  et  Jeanne  Boitouset, 
veuve  de  Pierre  Raguz,  écuyer  ;  fait  des  legs  à  Huguette 
et  Jeanne  Boitouset ,  ses  deux  filles ,  et  nomme ,  pour 
ses  héritiers  universels,  ses  fils,  nommés  ci-après.  Il 
mourut  le  21  août  161 1,  suivant  son  épitaphe  en  mar- 
bre, placée  au  chœur  de  l'église  paroissiale  de  Quingey, 
où  il  fut  inhumé,  auprès  de  son  père.  Cette  épitaphe, 
qui  rappelle  ses  services  et  ses  vertus,  mérite  d'être  ici 
conservée.    Elle  est  ainsi   conçue  : 

VIRTUTI    ET    HONORI 

Aet.   Mem. 
Nob,  D.  Claudii  à  Boitouset  V.  E. 
Qui  ad  eximium  virtutum  splendorem  natus 
Per  continuas  honorum  accessiones 

Célèbrent  advocationem 
Urbicos  Dolœ  magistratus 
Ornacensis  tribunalis  prœfecturam 
Bisunt.  civitatis  supremam  judicaturam 
Ad  sequanici senatus purpuram  evectus 

Tranquillitatem  in  negotiis 

Humanitatem  in  dignitatibus 
Moderationem  in  prosperitate  coîuit, 

Superis  insigni  pietate,  v 

Principibus  eruditione,  integritate,  fide 
Oîbus  incomparabili  comitate  gratissimus 
Ambitionis,  avaritiœ,  simultatum  ncscius. 
Quinque  filios ,  variis  magistratibus 
Et  facultatibus  auctos  vidit. 


344  DE    BOITOUSET. 

Deinfacili  et  fœlici  senecta  mortalitatem 

Et  pur pur am  exuens  induit  immort alïaîem 

XII  Kal.  Sept.  A.  S.  (i)  i)  CXj.  • 

Ac.  D.  Mariant  Brugnard,  lectissimam 

Et  dulcissimam  conjugem  XII  annis  talami 

Et,  laborum  comitem,  individuam  XVI  annis  viduam 

Adtumuli  et  non  moriturœ  gloriœ  consortium  advocav  it 

Il J  Sept.  A.  S.  (i)  i)  CXXj 
Claud.  Boitouset  Can.  et  Cam.  Bisunt.  et  Dolœ 

Curiœ  con .     Fi.    primogenitus 

Dulcissimis  parentibus 

Mœrens  meritissimè  H.  M.  P. 

< 
Ses  enfants  furent  : 

i°.  Claude,  chanoine  et  archidiacre  de  Faverney, 
en  l'illustre   chapitre    métropolitain   de   Besançon  ; 

2°.    Pierre   Boitouset  ; 

3°.   Philippe,    dont  l'article   suit  ; 

4°.  Denis,  héritier  et  substitué  aux  biens  de  noble 
Pierre  Raguz  de  Renne,  écuyer,  son  oncle,  à 
charge  de  prendre  son  nom  et  ses  armes,  auteur 
de  la  branche  des  seigneurs  de  Poinsson  et  de 
Loulans,   qui  sera   rapportée  en   son  lieu  ; 

5°.  Louis,   chanoine   de   Besançon  ; 

Ces  cinq  fils  partagèrent  les  biens  de  leur  père, 
situés  à  Pessans,  Cessey,  Lavans,  Chazelle,  Chou- 
zelot,  Lombart  et  lieux  environnants,  par  acte 
passé  devant  Tinseau,  tabellion-général,  le  12  dé- 
cembre 1611,  dans  lequel  ils  sont  tous  quali- 
fiés,  écuyers. 

VI.  Philippe  Boitouset,  Ier  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur d'Epenoy  du  chef  de  sa  femme,  troisième  fils 
de  Claude  Boitouset,  II*  du  nom,  et  de  Marie  Bru- 
gnard, était  aussi  seigneur  à  Beure.  Il  succéda  à  son 
père  dans  la  charge  de  grand-juge  de  la  régalie  et 
vicomte  de  Besançon.  Il  épousa  Claire  de  Mesmay,  fille 
de  Siméon  de  Mesmay,  écuyer,  et  de  Jeanne  Mercier, 
dame  d'Epenoy;  ledit  Siméon,  fils  de  Jean  de  Mesmay, 
écuyer,  et  de  Anne  Perrot  d'Annoires.  Jeanne  Mercier 
était  fille  de  Léonard  Mercier,  écuyer,  et  de  Charlotte, 
dame  d'Epenoy.    Il   eut  de  ce  mariage   : 


DE     BOITOUSET.  345 

VII.  Philippe  Boitouset,  IL  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur d'Blpenoy,  Boitouset,  Venans,  Beure,  etc.  ;  fut 
élu  co-gouverneur  de  la  cité  impériale  de  Besançon,  es 
années  1643,  1644,  1645,  1646,  1647  et  1648.  II 
épousa  Marguerite  Pierrard,  iiile  d'Etienne  Pierrard, 
écuyer,  seigneur  de  Vennans,  et  de  Marguerite  Lullier, 
son  épouse,  celle-ci,  fille  de  Hubert  Lullier,  écuyer, 
seigneur  de  Preigney,  Rosière,  etc.,  et  de  Marie  de 
Pierrefontaine.   De   cette  alliance  est  né   Pierre,   qui  suit. 

VIII.  Pierre  Boitouset,  écuyer,  seigneur  d'Epenoy, 
Vennans,  à  Beure,  etc. ,  épousa  Charlotte-Louise  de  Pé- 
tremand ,  fille  de  Jean-Baptiste  de  Pétremand ,  écuyer , 
et  de  Béatrix  Laborey,  dame  de  Mutigney,  celle-ci, 
fille  de  Philippe-Louis  de  Laborey,  chevalier,  seigneur 
de  Byans  et  de  Mutigney,  et  d'Alix  Billard,  demoiselle. 
De  ce   mariage   est  née  : 

Anne-  Ignace  Boitouset,  dame  d'Epenoy,  Boi- 
touset, Mutigney,  Bay,  Bémont,  Vennans ,  à 
Beure,  etc.,  héritière  des  biens  de  sa  branche. 
Elle  épousa  Antoine-  Philibert  d'Agay ,  cheva- 
lier ,  seigneur  de  Myon ,  président  à  mortier  au 
parlement  de  Franctfe  -  Comté.  De  ce  mariage 
sont  issus  :  —  a.  Marie-François- Bruno,  comte 
d'Agay ,  chevalier,  président  au  grand  conseil 
et  intendant  de  Bretagne;  —  b.  Philippe  -Joseph- 
François,  prieur-commendataire  de  Heauville  et 
de  Clairvaux,  chanoine  en  l'illustre  chapitre  métro- 
politain de  Besançon,  où  il  a  été  reçu  sur  preuves 
de  seize  quartiers;  —  c.  Jean- -Gabriel,  chanoine 
du  chapitre  noble  et  cathédral  de  Saint-Claude; 
mort  évèque  de  Perpignan  ;  —  d.  Marguerite- 
Françoise-Bernardine,  mariée,  en  1748,  à  Claude- 
François-Joseph  de  Mongenet,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Roche,  Montaigu,  Colombier,  etc.  ; 
—  e.  Louise  -  Ferdinande  et  Jeanne  -  Françoise- 
Ursule,   mortes   chanoinesses   à   Lons-le-Saulnier. 

Branche  des  seigneurs  de  Poinsson,  marquis  de  Loulans, 
Ormenans,   etc. 

VI.  Denis  Boitouset  de  Poinsson  ,  écuyer,  seigneur 
de  Poinsson  et  de   Loulans,    fut    capitaine    d'armes;     il 


346  DE    BOITOUSET. 

porta ,  ainsi  que  ses  enfants  le  nom  de  Raguz ,  en  sa 
qualité  d'héritier  universel  et  substitué  de  noble  Pierre 
Raguz,  écuyer,  son  oncle,  décédé  époux  de  Jeanne 
Boitouset ,  dame  de  Poinsson  et  de  Loulans ,  ci-devant 
mentionnée.  Il  était  le  quatrième  fils  de  Claude  Boi- 
touset, conseiller  au  parlement  de  Dole ,  et  de  Marie 
de  Brugnard.  Il  épousa,  par  contrat  passé  devant  Perriet, 
notaire  à  Salins,  le  25  août  1604,  Denise  Amyot,  fille 
de  Pierre  Amyot,  de  Salins,  écuyer,  et  de  Nicole 
Marchant,  fille  à  Philippe  Marchant,  écuyer,  conseiller 
de  l'Empereur  et  trésorier-général  en  Bourgogne  ,  et  de 
dame  Louise  de  Battefort,  dame  d'Arinthod.  Denis 
Boitouset  était  déjà  marié,  lorsque  son  père  Témancipa 
d'autorité  et  pardevant  Guillaume  Guyon,  lieutenant- 
général  du  bailliage  de  Dole,  le  5  février  i6o5.  Il  testa 
devant  Etienne  Olivet,  notaire  à  Salins,  le  8  août  16 36; 
la  publication  en  eut  lieu  au  bailliage  de  cette  ville, 
le    11    octobre   i638;  ses  enfants  y  sont  nommés,  savoir: 

i°.  Philippe,  seigneur  de  Poinsson  et  de  Loulans, 
comme  héritier  institué  de  Jeanne  Boitouset, 
sa  tante,  veuve  de  noble  Pierre  Raguz...  Il  fut 
capitaine,  en  i633,  en  la  terre  du  comte  de  la 
Tour -Saint -Quentin,  baron  de  Moncley  ;  ensuite 
major   au   régiment  de   Baufremont  ; 

20.  Claude-Antoine,  seigneur  de   Poinsson  ; 

•3°.    Pierre   Boitouset  ; 

4B.   Pierre-Désiré,   dont  l'article  suit  ; 

5°.   Marie,  femme  de   Pierre  Patornay,  écuyer  ; 

6°.  Jeanne  Boitouset  ; 

70.  Anne-Marie   Boitouset; 

8°.  Claudine  Boitouset  ; 

9°.   Claude- François  Boitouset. 

VIL  Pierre-Désiré  de  Boitouset  -  Raguz,  écuyer, 
seigneur,  de  Poinsson,  Loulans,  Ormenans ,  Bois-du- 
Moulans,  Mauffans,  Vandelans,  la  Barre,  etc.,  héritier 
universel  de  son  père,  avec  son  frère  Pierre,  par  le 
testament  précité,  du  8  août  1 636  ;  fut  capitaine  de 
cent  hommes  d'armes.  Il  obtint,  pour  des  affaires  im- 
portantes, le  2  5  mai  i65o,  un  jugement  sur  requête  de 
Nicolas  de  Malpas,  lieutenant-général  du  bailliage  de 
Salins,  attestant  que  nobles  sieur  Philippe  Boitou- 
set,   seigneur    de     Loulans,    Claude-Antoine    Boitouset, 


DE    BOITOUSET.  347 

seigneur  de  Poinsson,  Pierre  et  Claude-François  Boi- 
touset  étaient  tous  ses  frères  de  père  et  de  mère ,  qu'ils 
étaient  tous  décédés  après  Denis  Boitouset  '-  Raguz,  leur 
père,  et  qu'il  était  demeuré  lui  seul  survivant  et  vrai 
héritier  des  sieurs  ses  frères.  Il  fut  marié  deux  fois, 
i°.  avec  Jeanne  Alepy  de  Vaux,  fille  de  Gaspard  Alepy 
de  Vaux,  écuyer,  et  de  Hyppolite-Françoise  de  Pon- 
tailler,  celle-ci,  fille  de  Philibert  de  Pontailler,  sei- 
gneur de  la  Mothe ,  chevalier  des  ordres  du  roi  de 
France,  et  vde  Marie  de  Veillant.  Jeanne  Alepy  testa 
devant  Girart ,  notaire  à  Salins,  le  i3  octobre  1661  ; 
son  testament  fut  publié  au  bailliage  de  cette  ville,  le 
5  juin  i665  ;  par  cet  acte,  elle  élit,  sa  sépulture  en 
l'église  collégiale  de  Saint-Maurice  ;  lègue  à  Hyppolite 
Boitouset,  sa  fille  aînée,  la  somme  de  mille  francs,  et 
nomme  tous  ses  autres  enfants  pour  ses  héritiers  uni- 
versels ;  20.  avec  Françoise  de  Vers  de  Vaudrey,  fille 
de  François  de  Vers,  écuyer,  seigneur  de  Vaudrey, 
chevalier  de  Saint- Georges,  et  de  Françoise  du  Saix. 
Ses  enfants   furent   : 

Du  premier   lit  : 
i°.   Eléonore,   qui   testa   le  20    septembre    1710  ; 
20.    Joachim,  dont   l'article  suit   : 
3e.   Michel,     né    le    3o    septembre    1647,     chanoine 
de  Saint-Anatoile    de    Salins ,    qui  testa   le   20   fé- 
vrier   1 708  ; 
40.  Gaspard,    dit    de    Maussans,  capitaine    au    régi- 
ment,   de     la     Reine,     dragons ,    tué     au     dernier 
assaut  du  siège  de   Namur,  à  la  tête  de  sa   com- 
pagnie ; 
5°.  •  Joseph  de  Boitouset  ; 

6°.   Jean-François  ,   curé  de    Quingey ,    qui    fut    hé- 
ritier de   son    frère    Michel,    et    testa    le    7    mars 
1729,     en     faveur     de    Pierre-Désiré-Joseph    Boi- 
touset son   neveu  ; 
70.  Hyppolite  de   Boitouset  ; 

8°.  Jeanne  -  Françoise  ,  femme  de  Claude  Floris 
Cécile,  écuyer,  capitaine  au  régiment  de  Poi- 
tiers ,  dont  elle  eut ,  entr'autres  enfants  ,  Anne 
Hyéronime ,  femme  d'Etienne  -  François  Ban- 
cenel ,  écuyer ,  seigneur  de  Champagne ,  et 
Jeanne  -  Françoise ,  alliée  à  Antoine-Adrien  de 
Sagey,    dont    les     descendants    ont    fait    jurer    la 


348  DK     BOITOUSET. 

ligne  Boitouset,  à  Saint  Georges,  en  1768,  en 
la  personne    de    Claude-Michel-Judith    de    Sagey  ; 

9#.   Anne-Marie  Boitouset  ; 

io°.   Thérèse  de   Boitouset; 

î  i°.  Madelaine,  qui  testa  le  26  mars  1708,  en 
faveur  de   son   frère   Michel  ; 

Du  second  lit  : 

12*.  Claude-Joseph  Boitouset  de  Poinsson,  capitaine 
au  régiment  de  la  Mestre-de-camp-général ,  dra- 
gons, qui  s'allia  à  Susanne-Philippe  Fillotte,  de 
laquelle  il  eut  une  fille  unique,  Susanne  Boitouset 
de  Poinsson  ,  mariée  à  Philippe  -  Emmanuel 
Colin,  écuyer,  seigneur  de  Montigny  et  de  Cham- 
pagne, par  contrat  passé  au  château  de  Rennes, 
le  Ier.  juin  1729,  de  ce  mariage  sont  nés  cinq 
fils.  Claude-Joseph  de  Boitouset  de  Poinsson, 
plaidait  en  1721,  avec  Pierre- Désiré  de  Boitouset, 
marquis  d'Ormenans,  son  neveu,  pour  la  substi- 
tution   Raguz, 

VIII.  Joachim  de  Boitouset  de  Poinsson,  seigneur 
d'Ormenans,  Loulans  et  autres  lieux,  capitaine  de  deux 
cents  hommes  d'armes,  et  lieutenant-colonel  au  régiment 
de  Grammont-Fallon,  fut  fait  chevalier  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  à  l'époque  de  la  création  de 
cet  ordre  par  Louis  XIV.  Il  se  distingua  dans  plusieurs 
combats,  et  fut  grièvement  blessé  à  la  bataille  de  Marche  en 
Famine.  11  reprit  de  fief,  pour  la  seigneurie  de  Poin- 
son  en  la  chambre  des  comptes  de  Dijon ,  le  28  juillet 
1704.  Il  avait  épousé,  le  3  octobre  1694,  Alix  Guignoire, 
née  à  Salins  ,  le  16  octobre  i65"6  fille  de  noble  Jean 
Guignoire ,  et  de  Marguerite  d'Esterlin ,  d'une  famille 
noble   des   Pays-Bas.    De   ce  mariage   est   né   : 

IX.  Pierre-Désiré  de  Boitouset  de  Poinsson,  sei- 
gneur et  marquis  de  Loulans,  Ormenans,  Senans,  Bois- 
du-Moulin,  Vandelans,  Guiseul ,  la  Barre  et  autres 
lieux,  qui  fut  fait  colonel  du  régiment  du  Roi,  dragons,  à 
l'époque  de  sa  création  ;  devint  ensuite  brigadier  des  ar- 
mées du  Roi ,  et  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire 
de  St. -Louis.  Sa  Majesté,  en  récompense  de  ses  services, 
et  de  ceux  de  ses  auteurs,  unit,  en  sa  faveur,  les  terres 
de   Loulans,    Ormenans,    Bois  -  du  -  Moulin,  Maussans, 


DE    BOITOUSET.  349 

Vandelans  et  Senans ,  et  les  érigea  en  marquisat ,  sous 
le  nom  de  Loulans,  par  patentes  déjà  rappelées,  données 
à  Paris,  au  mois  de  septembre  1718,  enregistrées  au  par- 
lement de  Besançon,  et  en  la  chambre  des  comptes  de 
Dôle ,  les  7  et  1 5  décembre  de  la  même  année.  Il  se 
maria,  le  7  janvier  1730,  avec  Antoinette  Perrot, 
fille  de  messire  Nicolas  Perrot,  écuyer,  capitaine  au  ré- 
giment de  Cambrésis,  infanterie ,  puis  prévôt  des  maré- 
chaux de  France  au  département  de  Dôle,  et  de  Cathe- 
rine Vernier  ;  ledit  Nicolas  Perrot,  fils  de  Claude  Perrot 
d'Annoires,  écuyer,  et  de  Jeanne  de  Viron  ,  et  petit- 
fils  d'Aimé  Perrot ,  écuyer,  seigneur  d'Annoires ,  et  de 
Jeanne  de  Marenches  (1),    dont   : 

i°.    Un   fils   mort  au  berceau; 

20.   Marie-Dominique-Alexis,  qui  suit  : 

3°.   N.. ...  destiné   à  l'état  ecclésiastique; 

40.  Emmanuelle,  morte  à  Versailles,  dernière  su- 
périeure de  la  maison  de  Saint-Cyr,  où  elle  avait 
été  reçue   en   1743  ; 

5°.     N capitaine    d'infanterie ,     mort     à 

Québec. 

X.  Marie  -  Dominique  -  Alexis  de  Boitouset  de 
Poinsson,  marquis  de  Loulans,  Ormenans,  seigneur 
desdits  lieux,  Maussans,  Vandelans,  Senans,  Guiseul, 
Bois  -  du  -  Moulin,  etc.,  capitaine  au  régiment  de  la 
Reine,  dragons,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint- Louis,  né  à  Besançon,  sur  la  paroisse  Saint- 
Jean  -  Baptiste,  le  14  septembre  1 78 1 ,  se  maria,  par 
contrat  passé  devant  ylvestre,  notaire  à  Luxeul ,  le  17 
septembre  1757,  avec  Louise-Désirée  Marchant  du  Pouch, 
dame  de  la  Vivie,  de  Bernon  et  de  Fougerolles,  fille  de 
Pierre  Marchant  du    Pouch   (2),   écuyer,   seigneur  de  la 


(i)  La  ligne  et  la  noblesse  de  MM.  Perrot  ont  été  prouvées 
à  Saint  -  Georges ,  par  Ermenfroid-François  de  Marenches,  et 
aux  chapitres  métropolitains  et  cathédrals  de  Besançon  et  de 
Saint-Claude,  par  MM.  d'Agay,  frères,  dont  l'un  est  mort 
évêque   de    Perpignan. 

(2)  Il  n'est  pas  inutile  de  faire  ici  une  digression  en  faveur 
de  la  famille  noble  de  Marchant  du  Pouch,  seigneurs  de  la  Vivie 
et   de  Bernon,    d'après    quelques   titres   qu'on    a   conservés,    et    de 


350  HE    BOITOUSET. 

Vivie  et  de  Bernon,  capitaine  des  grenadiers  au  régiment 
de   Gâtinois,  chevalier  de    l'ordre    royal  et    militaire    de 


donner  une  notice  de  la  filiation  de  madame  la  marquise  d'Or- 
menans. 

Marchant  du  Pouch.  La  famille  noble  et  ancienne  de  ce  nom 
est  originaire  de  la  ville  de  l'Arche,  diocèse  de  Limoges,  en 
bas    Limousin. 

Le  plus  ancien  sur  lequel  M  le  marquis  d'Ormenans  ait 
pu  obtenir  des  titres,  pour  les  preuves  de  ses  enfants  dans 
les    collèges    nobles,    est    : 

I.  Jacques  Marchant,  Ier  du  nom,  écuyer,  seigneur  de  la 
Vivie,  qui  eut,  .  de  son  mariage  avec  Guillemette  du  Pouch, 
née    demoiselle    : 

IL  Jacques  Marchant,  II'.  du  nom,  écuyer,  seigneur  de 
la  Vivie,  qui  prit  le  nom  et  les  armes  de  sa  mère,  né  et 
baptisé  en  la  ville  de  l'Arche,  en  bas  Limousin,  le  i5  mai 
1620.  Il  se  maria,  par  contrat  passé  devant  Pomarel,  notaire 
en  ladite  ville,  le  27  avril  1642,  avec  Antoinette  de  Falvel, 
fille  de  noble  Henri  de  Falvel,  écuyer,  seigneur  de  Bartol, 
et    de    Françoise   de    Dautrement.    De    ce    mariage    est  issu    : 

III.  Jean  Marchant  du  Pouch,  écuyer,  seigneur  de  la  Vivie 
et  de  Bernon,  né  et  baptisé  en  l'église  paroissiale  de  Saint- 
Caprais  de  l'Arche,  le  18  février  1649,  s'allia,  par  contrat 
passé  devant  Broussard,  notaire  à  Terrasson  en  Périgord,  le 
dernier  février  1677,  avec  Ysabeau  de  Saint-Exupéry,  dame 
de  Saint-Cyprien ,  de  Fraysse  ,  etc. ,  fille  de  messire  Jean 
de  Saint-Exupéry,  écuyer,  seigneur  de  Fraysse,  et  de  dame 
Galiotte  de    Chancey,   dont   : 

i*.  Jean  Marchant  du  Pouch,  écuyer,  qui  s'allia  à  Perone 
de  Juge,  fille  de  noble  François  de  Juge,  seigneur 
de  la  Ferrière ,  et  de  Marguerite  de  Laval  ,  par  contrat 
passé  devant  Laroche,  notaire  à  Saint-Servin,  en  bas 
Limousin,    vicomte    de    Turenne,    le    17    février    1697  ; 

2%   Pierre,     qui    suit  ; 

IV.  Pierre  Marchant  du  Pouch,  seigneur  de  la  Vivie  et 
de  Bernon,  fut  marié,  par  contrat  reçu  de  Richardot,  no- 
taire à  Fougerolles,  le  11  août  172 1,  avec  Elisabeth-Françoise, 
née  comtesse  de  la  Porte  de  #Vesins,  fille  de  Pierre- Henri, 
comte,  de  la  Porte  de  Vesins,  chevalier,  seigneur  du  Bois 
de  la  Porte,  capitaine  des  gardes  de  S.  A.  Léopold ,  duc  de 
Lorraine,  et  de  Marie  -  Gobert  de  Petitjean ,'  dame  de  Gié 
et  d'Orquevaux  :  celle-ci  fille  unique  de  messire  Jean  Gobert 
de     Petitjean     de     Gié,    chevalier,    baron      d'Orquevaux      et      de 


DE    BOITOUSET.  35  I 

Saint  -  Louis,   et  d'Elisabeth-Françoise,   née   comtesse   de 
la    Porte    Je    Vesins  ;   celle-ci    d'une    ancienne     maison 
d'Anjou,   établie  en   Bretagne.   Il  eut  de  ce  mariage  : 
i°.   Charles- Alexandre,   dont    l'article   suit  : 
2°.  Marie-Louis-Maximilien,    chevalier  d'Ormenans, 
lieutenant  au    régiment    du    Roi,    dragons,    mort 
sans   alliance  ; 


Toul,     commandant      de      Charleville,      et      de      Claude      d'Apre- 
mont,    son  épouse. 

Marie  Gobert  de  Petitjean  avait  été  mariée  deux  fois  ;  son 
premier  contrat  de  mariage  fut  passé  avec  Julien  de  Langle, 
chevalier ,  seigneur  d'Assigny  ,  devant  Langlois ,  notaire  à 
Paris,  le  io  juin  1654.  Dans  cet  acte,  Marie-Louise  d'Apre- 
mont,  sa  tante,  douairière  de  S.  A.  Léopold,  duc  de  Lor- 
raine, y  paraît  avec  l'autorisation  de  Henri ,  comte  de 
Mansfeldt,  son  second  mari,  ambassadeur  de  S.  M.  I.  près 
le  roi  d'Espagne ,  pour  faire  donation  à  cette  nièce  des  terres 
et    seigneuries    de   Freisne,    de    Ruaux    et   de    Fougerolle. 

Son  second  mariage,  avec  Henri,  comte  de  la  Porte,  fut 
passé  devant"  Bussand  et  Gendron,  notaires  royaux  à  Nantes, 
le  premier  avril  1694.  De  cette  seconde  alliance  sont  nées 
deux  filles,    savoir  : 

ie.    Anne  -  Charlotte   de    la    Porte,   mariée,    le    11    juin    1721  , 
à     Gaspard     d'Hourière ,      comte      de    Vierme  ,     dont     elle 
a  un    fils    et    trois    filles  ; 
20.    Elisabeth-Françoise   de    la    Porte    de    Vesins,    qui    suit  ; 

V.  Elisabeth-Françoise  de  la  Porte  de  Vesins,  épouse  de 
Pierre  Marchant  du  Pouch,  écuyer,  seigneur  de  la  Vivie  et 
de    Bernon.   De  cette  alliance    sont    nées    trois    filles   : 

i°.  Marie  -  Louise  Marchant  du  Pouch  de  la  Vivie,  qui, 
veuve  de  Hubert -Joseph  de  Donneraës ,  écuyer  ,  sei- 
gneur de  Velleguindry,  etc.,  se  remaria  à  Charles- 
Alexandre,  comte  de  la  Roche  -  Aimon ,  capitaine  de 
cavalerie  au  régiment  de  Royal-Navarre,  d'une  ancienne 
et  illustre  maison  du  Périgord  ; 
20.  Elisabeth -Françoise  Marchant  du  Pouch  de  la  Vivie 
de  Bernon  ,  épouse  de  Marie  -  Dominique  -  Alexis  de 
Boitouset  de  Poinsson  ,  marquis  d'Ormenans  ,  dont 
il  est  ici  mention  } 
3\  Jeanne  -  Charlotte  Marchant  du  Pouch  de  la  Vigie, 
mariée  à  Charles,  comte  de  la  Ferté-Meun,  d'une 
ancienne  .maison  de  Bourgogne,  capitaine  de  cavalerie 
au  régiment  de  Navarre. 


352  DE     BOITOUSET. 

3°.  Etiennette-Catherine ,  mariée,  par  contrat  passé 
au  château  de  Loulans ,  devint  Belamy ,  ni 
à  Besançon,  le  8  octobre  1786,  à  Charles-Joseph, 
marquis  de  Germigney  ,  lieutenant  -  colonel  dans 
le  régiment  du  Roi,  dragons,  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  de  Saint- 
Georges,  devenu  l'héritier  des  titres  et  biens 
substitués  de  sa  famille,  par  le  décès  sans  enfants 
mâles  de  Jacques-François,  marquis  de  Germi- 
/  gney,  son  frère  aîné  ;    l'un  et  l'autre  fils  de  Claude- 

François,    marquis    de   Germigney  et     d'Aresches , 
et  de    Marie-Rosalie  des   Salles.   De  cette  alliance 
est  né  un  fils  :  Amédée  -  Louis ,     marquis    de    Ger- 
migney,  né  à   Salins,   le    7  mars    1789  ; 

40.  Josephe- 1 renée  ,  reçue  à  Saint -Cyr  sur  preuves, 
par  brevet  du  Roi  du  ier  novembre  1769,  ensuite 
chanoinesse  du  chapitre  royal  de  Saint  -  Louis  de 
Troannc   en  Normandie; 

d°.   Claire-Alexandrine  ; 

6°.  Françoise- Louise  ,  reçue  à  Saint  -  Cyr  ,  sur 
brevet   du   Roi,  en  date  du  8  avril   1773  ; 

70.  Charlotte  de  Boitouset ,  élevée  à  ^aint-Cyr,  où 
elle  a   pris  le   voile. 

XL  Charles- Alexandre  de  Boitouset  de  Poinsson  ; 
marquis  d'Ormenans  et* de  Loulans,  capitaine  au  régiment 
de  Navarre,  infanterie,  chevalier  d*  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  mort  général  à  Saint-Domingue, 
fut  marié  deux  'fois  :  i°.  avec  Marguerite-Marthe  de 
Gonne,  veuve  en  premières  noces  de  Paul  -  Joseph  , 
marquis  des  Porcellets  et  de  Grille  ,  comte  du  Saint- 
Empire,  morte  sans  enfants  ;  20.  avec  Julie-Amélie- 
Félicité  Desmarets  ,  fille  mineure  de  Pierre  -  Joseph 
Desmarets ,  écuyer,  et  de  demoiselle  Elisabeth-Jacque- 
line-Catherine de  Roquigny  de  Roquefort  ,  mariée  par 
contrat  passé  à  Paris,  le  12  février  1794;  de  cette  der- 
nière alliance  est  issu  un  fils  unique,  qui  suit  : 

XII.    Alphonse- Alexandre     de      Boitouset,     marquis 

d'Ormenans,    né    à    Paris,    le lieutenant    en    181 7, 

dans  la  garde  du  Roi.      • 

es  :  D'azur,    à  la    fasce  d'argent,  accompagnai 
chef  de  2  losanges  d'or,  et  d'une  rose  du  même  en  poli- 


biftCri    DE    OAÀil'ÀKIiN»  353 

L'clJ  timbré  d'un  casque  taré  de  profil,  orné  de  ses 
lambrequins  et  sommé  d'une  couronne  de  marquis. 
Cimier  :  3  roses  de  l'écu ,  tigées  de  sinople.  Supports  : 
2  lions.  Devise  :  Sans  reproche. 


de  BELLOC,  en  l'Isle-de-France,  famille  originaire 
de  Béarn,  dont  les  armes  sont  :  Ecartelé  :  aux  i  et  4, 
d'argent,  à  deux  chevrons  de  gueules,  accompagnés  de 
trois  abeilles  de  sable,  qui  est  de  Belloc;  aux  2  et  3,  de 
gueules,  au  lion  d'argent,  qui  est  de  Pas  de  Feuquières. 
Couronne  de  comte. 


de    SANZILLON,    en     Périgord,    Famille    noble     qui 
porte  :  D'azur,  à  trois  pigeons  d'argent. 


CABOT  de  DAMPMARTIN.  Cette  famille  doit  son 
origine  a  Pierre  Cabot,  qui  acheta  une  charge  de  se- 
crétaire du  Roi,  maison,  couronne  de  France,  et  fut 
audiencier  près  le  conseil  supérieur  d'Artois,  le  23  no- 
vembre 1730.  Elle  est  représentée  aujourd'hui  par  : 


Anne-Henri  Cabot,  vicomte  de  Dampmartin,  né  le 
3o  juin  1755  ,  qui  a  épousé  en  troisièmes  noces  ,  Marie- 
Amélie  de  Duriort ,  fille  du  comte  Louis  de  Durfort, 
ambassadeur  de  France,  près  la  république  de  Venise. 
Il  a  quatre  enfants  de  son  premier  mariage  avec  made- 
moiselle Bignan. 


i3.  23 


354  .  LE    TONNELLIER 


le  TONNELLIER  de  BRETEUIL;  maison  noble 
et  ancienne ,  illustre  par  ses  services ,  ses  alliances  et  les 
grands  hommes  qu'elle  a  donnés.  Eile  est  originaire  du 
Beauvaisis,  et  sa  filiation  remonte,  depuis  son  établis- 
sement à  Paris,  à  : 

I.  Claude  le  Tonnellier,  Ier  du  nom,  seigneur  de 
Conti  et  de  Breteuil,  qui  fut  marié,  le  19  mars  i5o2, 
avec  Anguerande  de  Bailly,  ainsi  qu'il  est  justifié  par  les 
preuves  que  fit ,  pour  l'ordre  de  Malte ,  Antoine  le  Ton- 
nellier, son  arrière-petit-fils ,  admises  au  grand  prieuré 
de  France,  le  i3  juin  1629.  Claude  eut  de  son  mari, 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit  : 

20.  Antoine  le  Tonnellier,  évêque  de  Damois. 

II.  Jean  le  Tonnellier,  Ier  du  nom,  seigneur  de 
Conti  et  de  Breteuil,  fut  conseiller  au  grand  conseil, 
marié,  par  contrat  du  18  janvier  i53b, à  Elisabeth  d'Au- 
bray,  fille  de  Charles  d'Aubray,  écuyer,  seigneur  de  la 
Provenchère,  de  Bruyères,  etc.,  et  d'Opportune  Briga- 
lier.    Il  eut  pour  enfants  : 

i°.   Etienne,  dont  l'article  suit  ; 

20.   Jean  le  Tonnellier,    seigneur   du   Plessis-Piquet, 

marié  à   Catherine  de  Cressé,   dont  il  n'eut   point 

d'enfants  ; 
3°.   Claude  le  Tonnellier,  auteur  de  la    branche  des 
barons  de   Breteuil,   rapportée  ci-après. 

III.  Etienne  le  Tonnellier",  Ier  du  nom,  seigneur 
du  Boullay,  d'Achères,  du  Mas  et  de  Conti,  fut  conseiller 
au  grand  conseil,  dont  il  mourut  doyen  ;  épousa,  i°.  le 
25  janvier  i562,  Marie  Amelot,  fille  de  Jacques  Amelot, 
scigneur.de  Carnetin,  et  de  Jeanne  Vialart,  et  sœur  de 
Jean  Amelot,  maître  des  requêtes,  morte  sans  enfants  ; 
2°.  le  19  février  1576,  Geneviève  Mangot,  fille  de  Claude 
Mangot,  seigneur  de  Villeran  ,  et  de  Geneviève  Savin  , 
et  sœur  de  Claude  Mangot ,  garàe  des  sceaux  ,  morte 
sans  postérité;  3°.  le  i5  avril  i58o,  Marie  Briçonnct , 
lillc  de  Jean  Briconnet,  seig  résident 
en  la  cour  d             ,,  et  d'Etiennette  de 

du  cardinal  de  ce  nom.  Marie  de  Briçonnct,  étant  veuve. 


LE    TONNELLIER. 


355 


lit  don  de  la  place  pour  rétablissement  des  religieuses 
bénédictines ,  dites  de  Notre-Dame  de  Liesse ,  dans  la 
plaine  de  Vaugirard,  le  5  octobre  1647,  ^ans  un  âge 
fort  avancé.    De  ce   troisième   mariage  sont   issus   : 

i°.  Etienne  le  Tonnellier,  né  au  mois  de  sep- 
tembre   1 5  S  3  ; 

20.    François,    dont   l'article   suit  ; 

3°.  Jean  le  Tonnellier,  né  au  mois  de  septembre 
i585  ; 

40..  Françoise  le  Tonnellier,  née  au  mois  de  no- 
vembre 1D87,  mariée,  par  contrat  passé  devant 
Jacques  Fardeau  et  Jacques  de  Saint- Waast ,  no- 
taires à  Paris ,  le  22  octobre  1604 ,  à  Jacques 
de  Vion  ,  chevalier,  seigneur  de  Gaillon ,  veuf 
de  Marguerite  du  Vivier,  et  fils  de  Jacques  de 
Vion,,  chevalier,  capitaine  d'infanterie,  et  de 
Marie  de  Forest,   dont   postérité  ; 

5°.  Louise  le  Tonnellier,  née  au  mois  de  décembre 
1 5SS  ; 

6°.  Marie  le  Tonnellier,  mariée,  le  12  mars  1607, 
à   Mathieu   Brion,   seigneur  de  la   Pierre  ; 

70.  Charlotte  le  Tonnellier,  mariée,  le  20  mars 
161 2,  à  Jean  Grangiers,  seigneur  de  JSelesme, 
l'un  des  cent  gentilshommes  de  la  maison  du  Roi, 
et  capitaine  entretenu  en  la  cavalerie  légère  de 
Sa  Majesté  ; 

8°.  Catherine  le  Tonnellier,  mariée,  le  9  juillet 
1624,  à  Ambroise  de  Rousselet,  procureur-géné- 
ral des  requêtes   de  l'hôtel. 

IV.  François  le  Tonnellier  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Conti,  du  Mas,  du  Boullay,  d'Achères,  etc.,  né  le  17 
septembre  1584,  fut  reçu 'conseiller  au  grand  conseil, 
le  12  avril  161 2,  secrétaire  de  la  chambre  et  du  cabinet, 
le  5  janvier  1624,  maître  des  requêtes  le  5  janvier  i633, 
intendant  et  commissaire  départi  en  Limosin,  où.  il  est 
mort  le  i5  mai  i638.  Il  avait  épousé,  le  29  août  161 3, 
Marie  Sopitre,  fille  de  Pierre  Sopitre,  seigneur  de  Lu- 
cien nés  près  Marly,  et  de  Marie  des  Chevères.  Leurs  en- 
fants  furent    : 

i°.   Jean,   dont  l'article   suit; 

20.  Etienne  le  Tonnellier,  seigneur  du  Mas ,  mort 
sans   postérité  ; 


56  LE    fONNËL<MbU. 

3°.   ftanÇoiâé   le    Tonnellier,    mariée,    îe    29    mars 

1649,    à   René   le   Maire,   chevalier,    seigneur    de 

Millière  et  de  Gourtemanche  ;   gentilhomme  de  la 

maison   du   Roi,  gouverneur  des  ville   et  château 

de  Mayenne  ; 

4°.    Catherine  le   Tonnellier,  religieuse   à   Poissy. 

V.  Jean  le  Tonnellier,  IIe  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur du  Boullay,  d'Achères,  de  Conti,  etc.,  fut  capi- 
taine au  régiment  de  Nice.  Ayant  été  obligé  de  quitter 
le  service,  à  cause  de  ses  blessures,  il  se  retira  dans  son 
château  du  Boullay,  et  s'allia,  par  contrat  du  24  mai 
1 65 1 ,  avec  Elisabeth  le  Noir,  fille -de  Jean  le  Noir,  sei- 
gneur de  Moquesoucy,  et  de  Marie  le  Beau.  11  en  eut  : 

i°,    Etienne,   dont  l'article   suit  ; 

20.  Hector-Jean-Baptiste  le  Tonnellier,  chanoine 
régulier  de  Saint-Augustin,  et  prieur  de  Saint- 
Léonard,    mort  le  20   janvier    1730  ; 

3°.  Françoise  le  Tonnellier,  morte,  sans  alliance, 
/  en  1677. 

VI.  Etienne  le  Tonnellier  de  Conti  ,  chevalier, 
seigneur  du  Boullay,  fut  capitaine  de  dragons.  Il  épousa. 
i°.  le  22  janvier  1686,  Catherine  Boileau,  fille  de  Claude 
Boileau,  seigneur  de  Chauvigny,  dont  il  eut  deux  filles 
mortes  sans  alliance;  20.  le  20  septembre  1721,  Marie- 
Madelaine  de  Bonnechose ,  fille  de  Thomas  de  Bonne- 
chose,  seigneur  de  Vaudrecourt,  dont  il  n'a  point  laissé 
d'enfants. 


SECONDE     BRANCHE. 


Barons    de    Breteuil. 


III.  Claude  le  Tonnellier,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Breteuil  et  de  Colombes ,  troisième  fils  de 
Jean  Ier  et  d'Elisabeth  d'Aubray,  fut  secrétaire  de  la 
chambre  et  du  cabinet  du  Roi  avant  l'an  i58o,  général 
des  finances  à  Orléans,  et  secrétaire  des  commandements 
de  François  de  France,  duc  d'Orléans,  Il  mourut  le  2 
septembre  1608.  11  avait  épousé,  le  27  juillet  1579, 
demoiselle  Marie  le  Charron,  fille  de  Jean  le  Charron, 
seigneur  d'Evry  et  de  Louans,  maître  des  requêtes,  puis 


LE    TONNELLIER.  357 

président  en  la  cour  des  aides  et  prévôt  dés  marchands, 
conseiller  d'État,  et  d'Anne  Guyot  de  Charmeaux.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i°.  François  le  Tonnellier,  baptisé  le  14  mai  1 58 1  ; 

20.  Claude,  dont  l'article  suit; 

3°.  François  le  Tonnellier,  baptisé  le  4  juillet  1590; 

4°.  Antoine  le  Tonnellier,  auteur  de  la  branche  des 
seigneurs  de  Voyennes,  rapportée  en  son  rang  ; 

5°.  Marie  le  Tonnellier,  née  le  19  juillet  1D82,  ma- 
riée, le  i5  avril  1606,  à  Pierre  Sanguin,  seigneur 
de  Fontenay  et  Givry,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi, 
gentilhomme  ordinaire  de  sa  chambre  ; 

6°.  Madelaine  le  Tonnellier,  née  le    2   juillet    1 583  ; 

70.  Jeanne  le  Tonnellier,  née  en  juillet   1587; 

8°.  Anne  le  Tonnellier,  née  en  juin  1 588. 

IV.  Claude  le  Tonnellier,  IIIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Boissette  et  de  Mons,  né  le  23  mai  i58o,  fut 
pourvu  d'un  office  de  conseiller  en  la  cour  des  aides , 
le  i5  mai  1604,  reçu  le  i5  juillet  suivant;  procureur 
général  en  la  même  cour,  le  i3  août  1617;  conseiller 
d'État  la  même  année;  directeur  des  finances,  le  20  mai 
1620;  conseiller  d'honneur  en  toutes  les  cours  souve- 
raines du  royaume,  le  16  janvier  1623,  décéda  le  9  avril 
i63o.  Il  avait  épousé,  le  18  janvier  1607,  Marie  le  Fèvre 
de  Caumartin,  morte  en  décembre  i653,  fille  de  François 
le  Fèvre  de  Caumartin,  seigneur  de.  Mormans,  et  de 
Gabrielle  de  Chanteclerc;  et  nièce  de  Louis  le  Fèvre, 
chevalier,  garde  des  sceaux  de  France.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

i°.  Louis,  dont  l'article  suit: 

20  Antoine  le  Tonnellier  de  Breteuil ,  reçu  cheva- 
lier de  Malte  au  grand  prieuré  de  France,  le  i3 
juin  1629;  mort  à  Malte,  en  i63o; 

3°.  Charles  le  Tonnellier,  prieur  de  la  Roche- 
Guyon,  mort  en  1640; 

4°.  Claude  le  Tonnellier,  auteur  de  la  branche  des 
seigneurs  d'Escouché,  rapportée  plus   loin; 

5°.  Marie  le  Tonnellier,  née  au  mois  de  février 
1608. 

V.  Louis  le  Tonnellier  de  Breteuil,  chevalier , 
seigneur   de  Boissette,   fut  reçu  conseiller   au  parlement 


358  LE    TONNELLÎKR. 

de  Bretagne,  Te  26  janvier  i632;  conseiller  au  parlement 
de  Paris  et  commissaire  en  la  première  des  requêtes,  te  17 
décembre  1637;  maître  des  requêtes,  le  16  janvier  16 
intendant  de  justice,  police  et  finances  es  provinces 
de  Languedoc  et  Roussillon ,  le  1 5  octobre  1 646  ; 
intendant  de  la  généralité  de  Paris,  le  12  août  16 53  ; 
enfin,  contrôleur  général  des  finances,  et  conseiller  d'État, 
le  20  octobre  1657.  Il  mourut  le  18  janvier  i685.  Il  avait 
épousé,  \le  6  janvier  1637,  Chrétienne  le  Court,  veuve 
de  Nicolas  de  Bragelongne ,  chevalier,  seigneur  de  la 
Touche,  maître  d'hôtel  du    Roi,   contre  irai  des 

eaux  et  forêts  de  l'Isle  de  France,  Elle  mourut  le  3o  août 
1707,  âgée  de  91  ans.   11  eut  de  ce  mariage  : 

i°.  François,   dont  l'article  suit  ; 

2°  Antoine  le  Tonnellier,  né  au  mois  de  juin  1640, 
.  reçu  chevalier  de  Malte,  le  5  février  i65o;  com- 
mandeur de  son  ordre  et  chef  d'escadre  des  galères 
du  Roi;  mort  à  Avignon,  en  1696.  Il  avait  servi, 
en  qualité  de  capitaine  commandant,  une  galère 
au  combat  gagné  le  2  juin  par  M.  de  Vivonne  -sur  la 
flotte  combinée  d'Espagne  et  de  Hollande,  en  1677  ; 

3°.  Louis  le  Tonnellier,  baptisé  à  Saint-Jean,  le  16 
septembre  1642;  reçu  chevalier  de  Malte,  le  12 
février  1660;  lieutenant  au  régiment  de  Piémont, 
le  19  juin  1662.  Il  passa  avec  ce  régiment  en  Hon- 
grie ,  et  se  trouva  à  la  bataille  de  Saint-Godard , 
en  1664,  et  en  Hollande,  sous  les  ordres  de  M.  de 
Pradel,  en  iô65  et  1666;  capitaine  dans  le  même 
régiment,  le  10  mai  1667;  il  commanda  sa  com- 
pagnie aux  sièges  de  Tournay,  de  Douay  et  de 
Lille,  la  même  année  ;  sa  compagnie  ayant  été  réfor- 
mée par  ordre  du  24  mai  166b,  il  fut  remplacé  le 
18  juin   1 671,  et  se  trouva  aux  fidéj  et  de 

Rimbcrg,  au  passage  du  Rhin,  au  siège  de  Dues- 
boujg,  en  1672;  au  siège  de  Maestncht,  puis  à 
l'armée  de  Hollande,  sous  le  duc  de  Luxembourg, 
en  1673-  à  l'armée  de  Roussillon,  en  1674;  aux 
sièges  de  Dihunt ,  de  Ruy  et  de  Lirnbour. 
1675  ;  il  se  démit  de  sa  compagnie,  au  mois  de  jan- 
vier 1676,  et  quitta  le  service.  Il  acheta  une  com- 
pagnie au  régiment  des  Gardes  Françaises,  dont 
il   fut  pourvu  le  21   février    1686,  et  U  commanda 


LE    TONNELLIER.  35g 

à  l'attaque  de  Valcourt,  en  1689;  à  la  bataille  de 
Fleurus,  en  1690;  au  siège  de  Mons  et  au  combat 
de  Leuse,  en  1691  ;  au  siège  de  Namur  et  à  la  ba- 
taille de  Steinkerque,  en  1692;  à  la  bataille  de 
Neerwinde  et  au  siège  de  Charleroy,  en  1693  ;  au 
bombardement  de  Bruxelles,  en  1695;  créé  bri- 
gadier des  armées  du  Roi,  le  29  janvier  1702;  il 
se  trouva  au  combat  de  Nimègue,  la  même  année  ; 
à  celui  d'Eckeren,  en  1703;  créé  maréchal  de 
camp,  le  26  octobre  1704,  il  servit  en  cette  qua- 
lité à  l'armée  de  Flandre,  en  1705;  combattit  à 
Ramillies,  en  1706;  servit  en  Flandre  en-  1707; 
se  trouva  à  la  bataille  de  Malplaquet,  en  1709; 
servit  encore  en  Flandre  ,  par  lettres  du  6  niai 
171 1,  et  mourut  commandeur  de  son  ordre,  le  12 
septembre  1712  ; 

40.  Louis  le  Tonnellier,  né  en  novembre  1643; 

5°.  Jean  -  Baptiste  le  Tonnellier,  reçu  chevalier  de 
Malte,  le  18   juin  1662;  mort  en  1668; 

6°.  Charles  -  Achille  le  Tonnellier,  autour  de  la 
branche  des  seigneurs  de  Chanteclerc ,  rapportée 
ci  -après  ; 

70.  Claude  le  Tonnellier,  né  au  mois  de  novembre 
1644;  éveque  de  Boulogne- sur- Mer  en  1 6 8 1  ; 
mort  le  8  janvier  1 698  ; 

8°.  Louis-Nicolas  le  Tonnellier,  qui  fonde  la  branche 
des   barons  de   Preuilly,  rapportée  en    son   rang;  ' 

90.  Marie -Anne  le  Tonnellier,  née  le  18  décembre 
i655.; 

io°.  Elisabeth  -  Chrétienne  le  Tonnellier,  née  le  6 
mars  1657,  mariée  à  André,  marquis  de  Saint- 
Biimont  et  de  Pande,  baron  d'Ordres. 

VI.  François  le  Tonnellier  de  IJreteuil,  chevalier, 
marquis  àfi  Fontenay-Trésigny,  sire  de  Villebert,  baron 
de  Boitron,  seigneur  des  Chapelles,  de  Breteuil ,  du 
Mesnil  -  Chassemartin,  etc.,  créé  marquis  de  Fontenay, ' 
naquit  le  23  août  i638,  selon  Morêri;  le  i5  septembre 
1 638,  fut  reçu  conseiller  au  parlement,  et  commissaire 
en  la  deuxième  des  requêtes  du  palais,  le  11  février  1661; 
maître  des  requêtes  de  l'hôtel,  le  24  février  1671  ;  inten- 
dant de  justice,  police  et  finances  en  Picardie  et  Artois, 
le   i3  août   1674;  intendant  de    Flandre,  le  11  novembre 


300  LE    TONNELLIER. 

i683;  intendant  de  l'armée  de  Flandre,  où  le  Roi  était 
en  personne,  le  i3  janvier  1684;  intendant  des  finances, 
la  même  année;  conseiller  d'État,  le  28  janvier  i685; 
reçut  une  gratification  de  i5o  mille  livres  en  dédomma- 
gement de  la  commission  d'intendant  des  finances  qu'il 
exerçait,  et  que  le  Roi  supprima  en  170 1.  Il  est  mort  le 
10  [mai  1705,  et  fut  inhumé  à;Fontenay.  Il  avait  épousé, 
à  Paris,  le  18  décembre  1684,  Anne  de  Calonne  de  Cour- 
tebonne,  morte  16  mai  1737,  fille  de  Charles  de  Ca- 
lonne, 'marquis  de  Courtebonne,  maréchal  de  camp, 
lieutenant  pour  le  Roi  au  pays  d'Artois,  et  commandant 
à  Calais  et  au  gouvernement  de  Hesdin,  et  d'Anne  de 
Chaulnes.    Leurs  enfants  furent  : 

i°.  François-Victor,  dont  l'article  suit: 
2°.  Charles  -  Louis  -  Auguste  le  Tonnellier,  évéque 
de  Rennes,  abbé  de  Saint-Pierre  de  Chaumes, 
prieur  de  Reuil,  grand -maître  de  la  chapelle  du 
Roi,  décédé  le  24  avril  1732; 
3°.  Claude  -  Alexandre  le  Tonnellier,  reçu  chevalier 
de  Malte,  en  169g;  colonel  d'infanterie  et  capitaine 
au  régiment  des  gardes  françaises  ;  mort  au  mois 
de  mai    1721. 

VII.  François  -  Victor  le  Tonnellier  de  Breteuil, 
Ier  du  nom,  marquis  de  Fontenay  -  Trésigny,  sire  de 
Villebert,  baron  de  Boitron,  seigneur  des  Chapelles,  de 
Breteuil,  du  Mesnil  -  Chassemartin  ,  de  Palaiseau  ,  de 
Villenevotte,  etc.,  né  le  7  avril  1686,  fut  d'abord  reçu, 
n'étant  âgé  que  de  18  ans,  en  considération  des  servicej 
de  ses  pères,  en  une  charge  de  conseiller  au  parlement, 
et  commissaire  en  la  deuxième  des  requêtes,  le  5  août  1705  ; 
maître  des  requêtes  de  l'hôtel,  le  27  février  171 2;  inten- 
dant des  provinces  de  Limosin,  Angoumois  et  la  Marche, 
le  8  mars  171 8;  commandeur,  prévôt  et  maître  des 
cérémonies  des  ordres  du  Roi,  le  i3  juillet  1721  ;  fut 
commis   pour  faire  les  fonctions  de  sécrétai;  j  au 

département  de  la  guerre,  à  la  retraite  de  M .  Le  Blanc  ; 
il  prêta  serment  entre  les  mains  du  Roi,  à  Meudori,  le 
4  juillet  1723  ;  conseiller  d'État  par  lettres  du  même 
jour,  il  prêta  serment  au  conseil  tenu  au  Louvre,  le 
i3  août  suivant;  secrétaire  d'État  en  charge  à  la  mort  du 
cardinal  Dubois,  le  4  octobre  de  la  même  année;  chan- 
celier de  la  Reine,  le  18  mai  1725,  prêta  serment  à  Fon- 


LE    TONNELLIEll.  36  I 

tainebleau,    le  6  septembre  suivant,    entre  les  mains  de 
la   Reine  ;   se  démit  de  s>a  charge  de  secrétaire-d'état,  le 
16  juin  1726,  y  fut  rappelé  à  ia  mort  de  M.  d'Angevilliers, 
le  20  février  1740,  prêta  serment  et  signa  le  même  jour  ; 
conseiller-d'état    par    brevet    du     même    jour  ;.  ministre- 
d'état,   le  3   mars   1741,  jusqu'à  sa  mort  arrivée  le  7  jan- 
vier   1743   (1).    Il  avait    épousé,    au    château    d'Ennery, 
près   Pontoise,    le    i5   octobre    1714,     Marie-Anne- Angé- 
lique  Charpentier,  morte  le    17   mars   1760,   fille  de  Jac- 
ques-Thomas-François   Charpentier,    seigneur    d'Ennery, 
d'Espies,      de      Leviiliers,      de      Vaulangouja,      d'Amé- 
court,  etc.,   etc.    De  ce  mariage  sont   issus   : 
i°.   François- Victor,   dont   l'article   suit  ; 
20.   Armand- François-Louis    le  «Tonnellier    de    Bre- 
teuil,  né  le  22   février   171 9,   mort  le   17  juin   de 
la    même   année  ; 
3°.    Louis-Laure    le    Tonneilier    de    Breteuil,    né    le 

18  novembre  1727,  mort  ie  i5  septembre  1729  ; 
40.    Florent-Victor    le    Tonneilier     de     Breteuil,    né 

le  20  novembre  1728,  guidon  de  la  gendarmerie  ; 
5°.   Marie- Anne- Julie    le     Tonneilier     de     Breteuil, 
mariée    le    5    juin     1741,    à    Charles-Henri- Jules, 
duc    de     Clermont-Tonnerre,    grand-maître     héré- 
ditaire,   damoiseau    de    Dauphiné,    connétable    et 
premier  baron  des  états  de  îa  province,  lieutenant- 
général  des   armées,   dont  postérité  ; 
6°.   Marie-Gabrielle  le  Tonneilier,    née    le    29    sep- 
tembre   1723,    morte  le  28  octobre   suivant  ; 
70.   Gabrieile- Rosalie   le    Tonneilier ,  née  ie   28   août 
172D,   mariée  le  ici"  août  1740,   à  Claude- Armand, 
vicomte   de   Pons,    comte  de    Rocheiort,    brigadier 
de^avalerie ,   mort  le  21    mai    1770,    dont  posté- 
rité. 

VIII.   François-Victor     le    Tonnellier    de    Breteuil, 
IIe   du  nom,  marquis  de  Trésigny,  né  le  25  août  iyi5y 


(1)  Voyez  la  Galette  de  France  du  12  janvier  1743.  Il  y  est 
dit,  enti  autres  choses,  touchant  la  mort  de  ce  ministre  :  «  Qu'il 
*  a  toujours  marque  autant  de  zèle  pour  le  bien  du  service  du 
»  koi  ,  que  d'empressement  à  justifier  la  confiance  dont  S.  M. 
»  l'avait   honoré.    11    est    infiniment    regretté.    » 


362  LE    TONNELLÏER. 

sous  -  lieutenant  des  chevau-légers  cfauphins  ,  mourut  à 
Doulens  en  Picardie,  le  dernier  de  sa  branche,  le  4  dé- 
cembre 1771.  Il  avait  épousé  N...  Le  Feyre  de  Miily, 
dont  il  n'a  pas  eu  d'enfants. 


TROISIEME     BRANCHE. 

Seigneurs     de     Chantecîere. 

VI.  Charles  -  Achille  le  Tonnellier.  de  Breteuil  , 
chevalier,  seigneur  de  Ruviile,  sixième  fils  de  Louis  et 
de  Chrétienne  Le  Court,  fut  capitaine  au  régiment  royal 
vaisseaux,  commandeur  des  ordres  de  N.-D.  de  Montcarmel 
et  de  Saint-Lazare,  et  mourut  lé  26  janvier  1708,  âgé  de 
67  ans.  Il  avait  épousé,  le  18  mai  1695,  Madelaine  Testard 
de  la  Guette, -•  iilie- de  Pierre  Testard,  seigneur  de  la  Guette, 
lieutenant  -  générai  d'artillerie,  et  conseiller-d'état.  Il  en 
eut  : 

VIL  Claude  -  Charles  le  Tonnellier  de-  Breteuil, 
comte  de  Bréteuil-de-Chanteclerc ,  seigneur  de  Chante- 
clerc,  BcviTiers,  Y.  Croix ,  et  autres  lie 
substitué  \rc\  chevalier  de 
l'ordre  r  fé  -  camp 
de  c  . 
Bre; 

inhume  •   de   ses 

ancêtres.  Il  a  Û'Brien 

de    Clare    (  1 

10  juin    1781  ,  j  e  de 

Clare,   pi  armées  du 

Roi ,     c  d'un     r  terie 

irlandais  de  m  ,    et    de    Charlotte  de  .sa 

veuve,  ^l'honneur    de    Marie  -  B 

d'Est-Modene,   rei  re,   et   sœar  de  la  mare- 

chale  duchesse  de  Ëerwick.    De  ce    mariage  sont  issus  : 
i°.    Louis-  Chai  les-  Olympe    le    Tonnellier,     comte 


(1)  La  maison  O'Brien  régnait  sur  toute  l'Irlande  lors  de  la 
descente  d'Henri  II,  Depuis  cette  époque,  elle  compte  douze 
souverains  qui  ont  régné  sur  la  partie  de  l'Irlande  formant  la 
comt«  de   Limerick,   ou    Thoffi 


LE    TONNELLIER.  363 

de  Breteuil,  etc.,  né  le  26  octobre  1721,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
mestre  de  camp  de  cavalerie,  gouverneur  du  châ- 
teau royal  de  Blois,  conservateur  des  chasses  du 
Roi,  à  Blois,  etc.,  marié,  i°.  par  contrat  passé 
à  Aix  ,  en  Provence  , .  avec  Julie-Louise-Adélaïde 
d'Albert  de  Sillans  ;  2°.  avec  Marie  -  Charlotte 
Oré ,  veuve  d'Antoine-Louis-Marie  d'Estiomet , 
comte  de  Vassy,  elle  mourut  à  Paris,  sans  avoir 
eu  d'enfants  de  ce  second  lit.  Le  comte  de  Breteuil 
n'eut  de  son  premier  mariage  qu'une  fille  unique, 
Anne  -  Françoise  -  Louise  -  Hortense  de  Breteuil , 
mariée  par  contrat  passé  à  Paris ,  en  mai  1789, 
et  signé  par  le  Roi  et  par  la  famille  royale ,  à 
messire  Armand-Paul  de  la  Brirle,  titré  comte  de 
la  Briffe  d'Amiily,  chevalier,  seigneur  de  Précy , 
Samergue  ,  Saint  -  Martin  -  des  -  Champs  ,  Bion  , 
des  Barres,  près  la  Charité-sous- Loire  et  canton 
de  Sancerre,  seigneur  de  la  terre  d'Amigny,  en 
Normandie  ,  bailliage  de  Bayeux  ,  etc.  ,  etc.  ,  of- 
ficier au  régiment  du  Roi ,  infanterie ,  fils  de  feu 
messire  Antoine-Henri  de  la  Briffe,  «comte  d'A- 
milly, ier  de  Saint  -  Louis ,  capitaine  de 
frégate  du  Roi,  et  de  darne  Julienne  -Marie  -  Renée 
le  Près  château-Giron.  Il  mourut  le  12  mars 
1796,  et  la  comtesse  de  la  Briffe  mourut  à  Nogent- 
sur-Seine,  le  29  juin  1800,  sans  avoir  eu  d'en- 
fants ; 

2°.  Jacques-Laure  le  Tonneilier,  bailli  de  Breteuil, 
né  le  9  février  1723,  bailli  grand'-croix  de  Tordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem ,  ancien  capitaine  des 
galères  dudit  ordre  ;  reçu  page  du  grand-maitre, 
le  25  février  1736  ;  commandeur  de  Villers-au- 
Liège,  en  1757  ;  de  Troyes ,  en  1767,  de  Val- 
lampont ,  en  1774;  de  Piéton,  en  1781;  prieur 
de  Notre-Dame  de  Dormans  ;  ambassadeur  de 
son  ordre,  en  France;  mort  à  Paris,  et  inhumé 
au  Temple,  le   26  août   1785  ; 

3°.  Claude-Stanislas,  dont  l'article  suit  ; 

40.  Anne-François- Victor   ie  Tonneilier  de  Breteuil, 

né     le ,     nommé  ,    le    6    octobre  .  1762  , 

évêque  de  Montauban,  préconisé  à  Rouen,  le 
19   décembre,  sacré    ie  24   lévrier    1763  ;  jeté,   par 


3Ô4  LE    T0NNELL1ER. 

les  révolutionnaires,  en  1794,  dans  les  prisons 
de  Rouen ,  .  où  il  mourut  victime  de  son  zèle 
apostolique,  et  de  son  attachement  au  Roi  ; 
5°.  Claude-Charles-Henri  le  Tonnellier  de  Breteuil, 
né  le  3i  décembre  1734,  grand-vicaire  de  Noyon, 
mort  en    1764  ; 

6°.  Marie  -  Anne  -  Charlotte  -  Sophie  le  Tonnellier 
de  Breteuil,  née  le  19  janvier  1725,  morte  le 
25   mars    1727  ; 

70.  Anne-Charlotte  le  Tonnellier  de  Breteuil ,  née 
le  10  janvier  1728,  mariée,  par  contrat  passé 
à  Paris,  au  mois  de  mars  1750,  signé  par  le 
Roi  et  la  famille  royale,  à  messire  Achilles  de 
Cochart,  marquis  de  Chastenoye  (1),  chevalier 
de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis  , 
gouverneur  de  l'île  de  la  Tortue ,  du  Cap ,  de 
la  partie  du  nord  de  Saint-Domingue  ;  lieute- 
nant -  général  au  gouvernement  des  îles  d'Amé- 
rique-sous -le -Vent  ;  seigneur  de  Saint-Lubin, 
des  Joucherets,  la  Leup ,  les  Menus-Cens,  Ma- 
licorne  ,  la  Potterie  ,  Challet , .  le  Puit  -  Autran  , 
Chanthemerle ,  Vrisseul  et  autres  lieux,  mort 
à  Paris,  le  10  avril  1787.  Ladite  dame  Anne- 
Charlotte  ,  marquise  de  Chastenoye ,  mourut  à 
Marly-  la-Machine,  le  3i  juillet  1799.  De  ce 
mariage  sont  issus   : 

a.  Charles-Laure  de  Cochart,  marquis  de  Chas- 
tenoye, né  en  1704;  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  capitaine 
de   l'ancien  régiment  du    Roi  ; 

b.  Charlotte  de  Cochart  de  Chastenoye,  morte 
sans  alliance  ; 

c.  Marie-Aglaé  de  Cochart  de  Chastenoye ,  ma- 
riée à  Claude  -  Stanislas  le  Tonnellier  de 
Breteuil,     vicomte     de     Breteuil     son     oncle, 


(1)  La  famille  de  Cochart  de  Chastenoye  est  originaire  de  Nor- 
mandie. Elle  a  été  maintenue  en  Ô99  et  1668,  et  sa  filiation 
remonte,  par  titres,  à  Pierre  Cochart,  écuyer,  vivant  en  i35r. 
Ses  armes  sont  :  de  gueules,  à  trois  fasces  d'or.  Couronne  de 
marquis.    Supports   :    deux    lions    couronnés    d'or. 


LE   ÎÔNNttLLÏEft»  363 

seigneur    de    Bevilliers,   maréchal    dô    camp, 
mort  en  1783  ; 
8°.    Henriette- Thérèse    le    Tonnellier     de     Breteuil, 

née  le   7  avril    1729,    morte  le   24  juin   suivant  ; 
9°.    Marie  -  Thérèse  le   Tonnellier  de   Breteuil  ,    née 

le   2    juin     1732,    morte    le    14    des    mêmes  mois 

et  année  ; 
io°.   Marie -Thérèse  le  Tonnellier  de  Breteuil ,  née 

le    24    août    1733,     abbesse  de  Saint- Paul,  ■  près 

de  Soissons,   morte   à    Paris,   le  6   février   1801. 

VIII.  Claude-Stanislas  le  Tonnellier,  vicomte  de 
Breteuil,  seigneur  de  Bevilliers  et  autres  lieux,  né  le 
7  mai  1730  ;  reçu  chevalier  de  l'ordre  de  Malte  de  mi- 
norité, le  12  août  173 1  ;  servit  dans  le  régiment  de 
Benvick,  à  la  suite  duquel  il  a  été  colonel  ;  fut  créé 
brigadier  des  armées  du  Roi,  le  premier  mars  1780; 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint -Louis; 
grand'-croix  honoraire  de  Tordre  de  Malte;  maréchal 
des  camps  et  armées  du  Roi.  Il  avait  épousé,  i0.,  par 
contrat  passé  à  Paris,  le  20  mars  1771  ,  Marie-Aglaé 
de  Cochart  de  Chastenoye ,  sa  nièce  du  côté  maternel, 
fille  de  messire  Charles-Laure  de  Cochart ,  marquis  de 
Ckastenoye,  ancien  lieutenant-général  au  gouvernement 
des  îles  d'Amérique-sous-le-Vent  ,•  et  d'Anne -Charlotte 
le  Tonnellier  de  Breteuil.  Elle  mourut  sans  enfants, 
en  1773;  20.,  le  20  octobre  1778,  Olympe- Marguerite- 
Geneviève  de  Siry  de  Marigny,  morte  à  Paris,  le 
28  juin  1 8 1 3  (1),  fille  de  messire  Pierre  -  François  de 
Siry,  comte  de  Marigny ,  baron  de  Couches ,  marquis 
de  Savignies  et  de  Charny ,  etc. ,  président  honoraire 
au  parlement  de  Paris ,  et  de  dame  Olympe  Lotin  de 
Charny.  Claude-Stanislas,  vicomte  de  Breteuil,  est  mort 
à  Surène ,  près  Paris,  le  3  novembre  1783.  De  son 
second  mariage   sont  issus   : 

i°.  Achille-Charles-Stanislas-Emile,    qui  suit  ; 

2°.   Louis  -  Elisabeth     le     Tonnellier    de    Breteuil  , 


(1)  Son  corps  est  déposé  dans  un  caveau  .de  famille,  que 
M.  le  comte  de  Breteuil,  son  fils,  a  fait  construire  dans  la 
terre  de  Breteuil ,  dont  il  est  propriétaire ,  laquelle  était 
autrefois  connue   sous   le    nom    de  Bevilliers. 


366  LE    TONNELLIER. 

né  à  Paris,  lé  21  avril  1783,  mort  le  9  octo- 
bre 1784.  Il  avait  été  reçu  chevalier  de  Malte  de 
minorité  ; 
3°.  Charlotte-Laure-Olympe  le  Tonnellier  de  Bre- 
teuil, née  le  12  octobre  1779,  mariée,  le  12  avril 
i8o3,  à  Charles-Ray nard-Laure- Félix  de  Choiseul, 
duc  de  Praslin,  fils  d'Antoine-César  de  Choiseul, 
duc  de  Praslin,  et  de  Charlotte-Antoinette-Marie- 
Septimanie  O'Brien'  de  Thomond,  tille  du  ma- 
réchal de  Thomond. 

IX.  Achille  -  Charles  -  Stanislas  -  Emile  le  Tonnellier, 
comte  de  Breteuil,  né  à  Paris,  le  29  mars  1781,  che- 
valier de  l'ordre  royal  de  la  Légion  -  d'Honneur  et  de 
Tordre  de  Saint  -  Jean  de  Jérusalem  ;  nommé  ,  par  le 
Roi,  maître  des  requêtes,  et  par  ordonnance  royale, 
du  i3  juillet  181 5,  préfet  du  département  d'Eure-et- 
Loir;  a  épousé,  le  12  avril  181 5  ,  Elisabeth  -  Margue- 
rite Cottin  de  Fontaine ,  fille  de  Louis-Daniel  Cottin 
de  Fontaine,  seigneur  de  Fontaine ,  de  Fieulaine  et 
Meraulieu,  et  d'Adélaïde  -  Marie  Poupart  de  Neuflize. 
De  ce  mariage  est  issu   : 

Louis  -  Charles  -  Ernest    le    Tonnellier    de    Breteuil, 
né  à   Paris,   le    11    septembre    1816. 


•  QUATRIÈME      BRANCHE. 

Barons  de  Preuilly. 

VI.  Louis  -  Nicolas  le  Tonnellier  de  Breteuil, 
baron  de  Preuilly,  premier  baron  de  Touraine,  seigneur 
d'Azay-le-Feron,  de  Fombaudry,  de  Tournon  et  autres 
lieux,  huitième  fils  de  Louis  et  de  Chrétienne  le  Court,; 
naquit  à  Montpellier,  le  i5  septembre  1648.  D'abord, 
lecteur  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  le  12  février 
1677,  envoyé  extraordinaire  près  les  princes  d'Italie,  le 
18  janvier  1682,  introducteur  des  ambassadeurs  et  princes 
étrangers  près  sa  majesté,  le  29  novembre  1698;  mourut 
le  24  mars  1728.  Il  avait  épousé,  i0.,  le  3  août  1679, 
Marie-Anne  le  Fèvre  de  Caumartin ,  sa  cousine ,  lille 
de  Louis  le  Fèvre,  seigneur  de  Mormans,  et  de  Denise 
Gamin  de  Vicq   :    elle   mourut  en   1686;  20.  le    i5   avril 


LE    TONNELLIER.  36y 

1697,  Gabrielle-Anne  de  Froulay,  morte  le  4  août  1740, 
fille  de  Charles,  comte  de  Froulay,  grand-maréchal-des- 
logis  de  la  maison  du  Roi  et  chevalier  des  ordres ,  et 
d'Angélique  dé  Baudean  de  Parabère.  Ses  enfants  furent  ; 

Du  premier  lit  : 
i°.   Anne- Louise  le  Tonnellier    de    Breteuil ,   morte 
sans  alliance   le  20  avril   1692; 

Du  second  lit  : 

20.    René -Alexandre  le  Tonnellier  de   Breteuil,    né 
le  7  février  1698,  mort  enseigne  de  la  colonelle  au 
régiment  de  Champagne,  au  camp  de  Montargis, 
en    1720  ; 
0  3°.   Charles-Auguste,  dont  l'article  suit  ; 

40.  Charles-Auguste  le  Tonnellier  de  Breteuil,  reçu 
chevalier  de  Malte  le  1 1  mai  1706,  mort  en  17 10  ; 

5°.  Elisabeth  -  Thcodose  le  Tonnellier  de  Breteuil , 
né  le  8  décembre  17 10,  reçu  chevalier  de  Malte 
le  19  mars  171 3;  d'abord  agent-général  du  clergé, 
conseiller  d'état,  abbé  de  Notre-Dame,  de  la 
Charité  de  Besançon,  de  Saint-Eloy,  de  Royon , 
de  Livry,  diocèse  de  Paris ,  prieur  de  Saint-  Martin- 
des-Champs,  chancelier  garde  des  sceaux,  et  chef 
du  conseil  de  monseigneur  le  duc  d'Orléans,  bailli, 
grand'eroix  de  l'ordre  de  Malte  ;  inhumé  à  Saint- 
Martin-des-Champs,   le   24  juillet    1781  ; 

6°.  Gabrielle-Emilie  le  Tonnellier  de  Breteuil,  née 
le    17  décembre    1706,   mariée,   le    12   juin   1725  , 

'  à  Florent  -  Claude  ,  marquis  du  Châtelet ,  comte 
de  Lomont ,  gouverneur  de  Sémur,  grand  -  bailli 
d'Auxois,  brigadier  des  armées  du  Roi  et  colonel 
du  régiment  de  Piémont,  puis  grand'eroix  com- 
mandeur de  l'ordre  de  Saint-Louis,  et  lieutenant- 
général  des  armées  du   Roi,   le  2    mai   1744. 

VIL  Charles  -  Auguste  le  Tonnellier  de  Breteuil 
de  Preuilly  ,  Ier  du  nom  ,  premier  baron  de  Tou- 
raine ,  seigneur  d'Azay-le-Féron ,  de  Fombaudry ,  de 
Tournon,  etc.,  né  le  17  novembre  1701,  fut  capitaine 
de  cavalerie  au  régiment  de  Lorges,  en  1725,  et  mourut 
au  château  d'Azay,  le  i3  juin  173 1,  et  fut  inhumé  en 
l'église  de  l'abbaye  de  Preuilly  avec  son  père.  Il  avait 
épousé,  le  6  juin    1728,  Marie-Anne  Goujon  de   Gasville, 


368  LE    TONNÉLLIEk. 

fille  de  Jeân-Prôsper  Goujon  ,  seigneur  de  Gasville ,  de 
Ris,  etc.,  maître  des  requêtes,  intendant  de  la  généralité 
de  Rouen,  et  d'Anne  Faucon-de-Ris.  Etant  veuve,  elle 
se  remaria  à  Pierre  Colas-de-Marolle ,  comte  de  Roche- 
platte,  brigadier  des  armées  du  Roi.  Elle  eut,  de  son 
premier   mariage  : 

i°.   Louis-Charles- Auguste,   dont  Particle  suit  ; 

2°.  Marie-Elisabeth-Emélie  le  Tonnellier  de  Bre- 
teuil ,  née  au  château  d'Azay ,  le  20  mai  173 1  , 
morte  religieuse  au  couvent  de  la  Visitation  de 
Sainte-Marie,  à  Paris  ; 

VIII.  Louis-Charles-Auguste  le  Tonnellier  de  Bre- 
teuil,  baron  de  Preuilly,  premier  baron  de  Tourafte, 
seigneur  d'Azay-le-Féron,  etc.  ,  gouverneur  de  Ger- 
beaux,  né  au  château  d'Azay,  le  7  mars  1730,  d'abord 
officier  de  gendarmerie,  ensuite  premier  cornette  des 
chevau-légers  de  Bourgogne,  en  1758,  commença  sa 
carrière  diplomatique  par  une  mission  à  Cologne,  en 
1759,  où  il  obtint  la  commission  de  colonel  de  cavalerie, 
le  9  juin  de  cette  année  ;  fut  nommé  ambassadeur  en 
Russie  en  1760,  où  il  obtint  de  l'empereur,  en  1762, 
une  reversale  pareille  à  celle  qui  avait  été  donnée  par 
l'impératrice  Elisabeth,  lorsque  la  France  accorda  à 
cette  princesse  le  titre  impérial.  A  son  retour  de  Russie, 
en  1763,  il  fut  présenté  au  Roi,  qui  le  nomma,  le  14 
juillet,  son  ambassadeur  en  Suède;  il  obtint,  le  19  dé- 
cembre 1763,  ses  premières  audiences  du  roi  et  de  la 
reine  de  Suède  ;  fut  nommé  ambassadeur  auprès  des 
états-généraux  des  Provinces- Unies,  en  juin  1767,  bri- 
gadier des  armées  du  Roi  le  20  avril  1768,  chevalier  des 
ordres  le  26  mai  1776,  maréchal-de-camp  le  ier  mars 
1780,  ambassadeur  extraordinaire  près  l'empereur  d'Au- 
triche, ministre  et  secrétaire  d'Etat  le  27  juillet  1783, 
au  département  de  la  maison  du  Roi  ;  la  ville  de  Paris  lui 
est  redevable  d'une  partie  de  ses  embellissements.  Il  émi- 
gra  en  1789,  et  mourut  à  Paris  le  2  novembre  1807  (1). 


0)  Son  corps  est  déposé  dans  un  caveau  de  famille,  que 
M.  le  comte  de  Breteuil,  son  neveu,  a  fait  construire  dans  la 
terre  de  Breteuil,  dont  il  est  propriétaire,  laquelle  était  autre- 
fois   connue    sous    le    nom    de  Bévillievs» 


LE    ÎÔNNÈLHEË.  36() 

Il  avait  épousé,  le  24  janvier  1752,  N....'.  Parât  de  Mont- 
geron  ,   morte  à  Stockolm  ,    le    14  mars    1768,    âgée  de 
28   ans.    De  ce   mariage,    naquirent   : 
i°.    Un   rils,   mort  en   bas  âge  ; 
20,   Marie-Elisabeth-Emilie    le     Tonnellier    de    Bre- 
teuil,   mariée,    en     1772,    par     contrat    signé    du 
Roi  et  de  la   famille  royale,,   à    M.   le  comte  de 
Matignon. 

CINQUIÈME      BRANCHE. 

Seigneurs  d'Escouché. 

V.  Claude  le  Tonnellier  de  Breteuil,  IVe  du 
nom,  baron  d'Escouché,  seigneur  de  Mons,  etc.,  qua- 
trième fils  de  Claude  III  et  de  Marie  le  Fèvre  de  Cau- 
martin,  fut  reçu  conseiller  au  parlement  le  25  janvier 
i652.  Il  épousa,  i°.  Madelaine  Rogier  de  Neuilly,  fille 
de  Nicolas  Rogier,,  chevalier,  seigneur  de  Neuilly, 
morte  le  9  décembre  1676;  20,  le  10  septembre  1686, 
Marie-Thérèse  de  Froulay,  sœur  de  la  baronne  de  Bre- 
teuil. Il  mourut  le  16  avril  1698,  âgé  de  soixante-quinze 
ans  ;  sa  veuve,  Marie-Thérèse  de  Froulay,  se  remaria, 
le  28  avril  1716,  à  René-François,  marquis  de  la  Vieu- 
ville,  chevalier  d'honneur  de  la  reine  Marie-Thérèse, 
et  gouverneur  du   Poitou.   Ses   enfants  furent   : 

Du  premier  lit  : 
i°.   Claude-Nicolas  le  Tonnellier  de  Breteuil,  maître 
de  la  garde-robe  de   Philippe  de  France,  duc  d'Or- 
léans,  mort,   âgé  de  3o  ans^  le  8  août  1703,  sans 
laisser  de  postérité  de  N....  Regnaud,  son  épouse  ; 

Du   second  lit   : 
2*.   Charles  le  Tonnellier  de  Breteuil,    baron   d'Es- 
couché,  né   le  4  novembre    1688,  mort  sans  pos- 
térité le   2   décembre    171 9. 

sixième    branche. 
Seigneurs  de  Voyennes. 

IV.    Antoine  le  Tonnellier,   chevalier^  seigneur    de 
Voyennes,    quatrième    rils    de    Claude    et   de    Marie    le 
i3.  ;  24 


37°  Lli    TON  SEL  LIEU. 

Charron,  fut  reçu  auditeur  en  la  chambre  des  comptes, 
au  lieu  de  Mathieu  Buyer,  le  i3  avril  1611,  conseiller 
d'état;  il  épousa,  le  3  janvier  16 12,  Anne  Brice,  fille 
d'Etienne  Brice,  auditeur  des  comptes ,  et  de  Marie- 
Ligier  de  Gouville.  Il  eut  de  ce  mariage  : 
i°.  Claude,  dont  l'article  suit  ; 
2°.   Antoine    le  ,  Tonnellier,     chanoine    régulier    de 

Saint-Augustin  ; 
3*.    Marie  le  Tonnellier,   né  le    19  janvier    1614; 
4°.    Charles   le  Tonnellier,  né  le   4   mai    1616  ; 
5e.    Pierre    le    Tonnellier ,     chevalier  ,    seigneur     de 
Meslay  et  du  -Mesnil,  né  le   12  septembre   1617.  Il 
iut  capitaine  des   gardes   du  duc   d'Angoulême,  et 
mourut  sans  alliance  ; 
6e.    Etienne   le    Tonnellier ,    auteur    de    la    branche 

des  seigneurs  de  Charmeaux,  rapportée  ci-après  ; 
70.    Marguerite  le   Tonnellier,   mariée,  i°.  à  Antoine 
de    Moucy ,    seigneur    de    Gravelle ,    auditeur  des 
comptes,    mort    sans     enfants     en     1642  ;    20.    le 
22   avril    1644,   à   Thierry   Charpentier,   conseiller 
au  parlement,  commissaire    aux    requêtes    du    pa- 
lais,   dont   postérité  ; 
8°.   Anne  le   Tonnellier,   née   le    19  janvier    1619; 
9°.   Geneviève   le   Tonnellier,   morte   sans  alliance. 

V.  Claude  le  Tonnellier,  IIIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Voyennes,  fut  reçu  conseiller  du  Roi,  audi- 
teur en  la  chambre  des  comptes,  au  lieu  de  son  père, 
le  14  avril  1643,  et  mourut  le  i5  mai  1681.  Il  avait 
épousé,  le  10  septembre  1642,  Claude  Beroul,  fille  de 
Mathieu  Beroul ,  seigneur  de  Troisvilles  ,  et  de  Gene- 
viève  Hotman.    Leurs   enfants  furent   : 

i°.    Etienne-Claude,   dont   l'article  suit  ; 
20.   Geneviève,   morte   sans  alliance. 

VI.  Etienne -Claude  le  Tonnellier,  chevalier,  sei- 
gneur de  Voyennes  et  d'Abins,  conseiller  au  grand-con- 
seil, épousa,  le  23  septembre  167S,  Marguerite  Pous- 
sineau,  tille  de  Florentin  Poussineain,  chevalier,  seigneur 
d'Abins  en  Poitou,  et  Je  Marie  Ostran.  11  eut  pour  lille 
unique,  Marie-Catherine  le  Tonnellier,  dame  d'Abins, 
mariée,  le  2  5  janvier  1703,   à   Bernard  de   Bernard,  mai- 


LE    TONNELLIER.  3j  I 

quis  de  Torcy  en   Bourgogne ,   mort    sans   postérité ,    le 
20  septembre  1732. 


SEPTIEME    BRANCHE. 

Seigneurs  de  Charmeaux. 

V.  Etienne  le  Tonnellter  ,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Charmeaux,  sixième  fils  d'Antoine  et  d'Anne 
Brice,  fut  d'abord  auditeur  des  comptes  au  lieu  de  Gen- 
cien  le  Charron,  le  3  juillet  1643,  puis  maître  en  ladite 
chambre  au  lieu  de  Jean  Boucherat,  le  12  juin  1671, 
épousa,  le  18  juin  i658,  Elisabeth  de  Hautecourt,  fille 
de  Claude  de  Hautecourt,  et  de  Pauline  Favières.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i°.  Pierre-Etienne,  dont  l'article  suit: 

20.  Tranquille  -  Antoine  le  Tonnellier,  garde  -  ma- 
rine, mort  jeune; 

3*.  Louis  le  Tonnellier,  docteur  en  théologie, 
chanoine  régulier  de  Saint-Augustin  et  prieur  de 
l'abbaye  de  Saint-Victor  ; 

4°.  Jean -Jacques- Pascal,  prieur  de  la  Chartreuse, 
à  Paris  ; 

5°.  Paule  -  Elisabeth  le  Tonnellier,  morte  sans  al- 
liance, le  20  novembre  1660. 

VI.  Pierre  -  Etienne  le  Tonnellier,  chevalier,  sei- 
gneur de  Charmeaux,  né  le  3  juillet  1660,  conseiller  au 
grand-conseil,  mourut  le  7  août  1732.  Il  avait  épousé, 
le  20  juillet  1700,  Marie  -  Gabrielle  le  Gras,  fille  de 
Jean-Baptiste  le  Gras,  vicomte  d'Azy,  et  de  Marie  Ge- 
neviève Charpentier.  Il  en  eut  : 

i°.  Etienne- Pierre,  dont  l'article  suit: 

20.  Marie  -  Elisabeth  le  Tonnellier,  née  le  18  août 
1701,  morte  peu  après; 

3°.  Marie  -  Geneviève  le  Tonnellier,  née  le  6  mai 
1705,  mariée,  le  17  mai  1726,  à  Louis-François 
Gaultier,  marquis  de  Chi  lire  ville,  lieutenant  -  gé- 
néral des  armées  du  Roi ,  et  premier  sous  -  lieu- 
tenant de  la  première  compagnie  des  mousque- 
taires, dont  il  eut  Marie-Louise-Geneviève  Gaultier 
de  Chirïreville,  mariée* à  Charles  O'Brien  de  Clare 


372  DE    TH0L0ZAN* 

de  Thomond,  maréchal  de  France,  "mort  le  9  sep- 
tembre 1761,  et  elle,  le  6  avril  1763.  Leur  fille 
Charlotte  -  Antoinette  -  Marie  -  Septimanie  O'Brien  , 
née  à  Montpellier,  le  premier  février  1750,  a 
épousé,  le  22  août  1775,  Antoine  -  César  de 
Choiseul ,  comte ,  puis  duc  de  Praslin  >  dont 
postérité. 

VII.  Etienne  -  Pierre  le  Tonnellier  ,  chevalier,  sei- 
gneur de  Charmeaux,  né  le  14  mai  1703,  est  mort  le 
dernier  de  sa  branche,  le  24  octobre  1709,  et  fut  in- 
humé en  l'abbaye  de  Saint  -  Victor,  en  la  sépulture  de 
sa  famille. 

On  trouve  encore  Thibault  le  Tonnellier,  écuyer,  qui 
épousa  Jeanne  Charles,  veuve  de  Houdart  Fraboure,  dit 
Le  Périer,  laquelle  mourut  le  10  mars  1427.  Elle  fut 
inhumée  au  Charnier  des  Innocents,  contre  une  arcade 
du  côté  de  la  rue  de  la  Lingerie,  où  fut  mise  son  épi- 
taphe. 

Laurent  le  Tonnellier,  sieur  de  Goutesmenil ,  vivait 
en  i538. 

Armes  ;  D'azur,  à  Pépervier  d'or,  le  vol  étendu , 
longé  et  grilleté  du  même.  Couronne  de  comte.  Sup- 
ports :  deux  éperviers  d'or,  le  vol  étendu.  Devise  : 
Nec-spe,  nec  metu. 


le  COURTOIS,  famille  noble  de  Normandie,  qui 
subsiste  en  deux  branches,  dont  une  porte  le  surnom  de 
Sainte-  Colombe ,  d'une  terre  qu'elle  possède  encore  au- 
jourd'hui, porte:  De  gueules,  à  la  fasce  ondée  d'or, 
accompagnée  de  trois  merlettes  d'argent. 


I 

THOLOZAN ,  noble  et  ancienne  famille  de  la  pro- 
vince de  Dauphiné,  originaire  du  marquisat  de  Saluces, 
dont  une  branche  s'est  établie  en  Languedoc,  où  elle  a 
possédé  la  seigneurie  de  la  Sesquière,  et  formé  des  al- 
liances avec  les  maisons  les  plus  distinguées,  entr'autres 
avec  celles  de  Carie,  de  la  Rochefoucauld,  etc. 


y 

DE    THOLOZAN.  3j3 

La  branche  de  Dauphiné  prouve  son  ancienneté, 
à  son  établissement  dans  cette  province,  depuis  l'an  i339, 
ainsi  qu'il  appert  du  certificat  suivant  : 

Noble  Honoré  Tholozan  de  Cesane,  originaire  de 
cette  province  de  Dauphiné ,  et  de  l'ancienne  famille 
des  seigneurs  de  Cesane,  résidant  actuellement  à  Paris , 
désirant  notre  attestation  pour  justifier  des  rangs,  état  et 
condition  qu'ont  tenus  ses  auteurs,  nous,  Antoine  César, 
vicomte  de  Bardonnenche  ,  Jean  -  Jacques  ,  marquis  de 
Viennois,  syndics  de  la  noblesse  ;  Armand- François  de 
la  Tour  du  Pin-Montauban,  et  Pierre  Emé,  marquis  de 
Marcieu  ,  lieutenant  -  général  des  armées  du  Roi ,  sous- 
signés, après  nous  être  procurés  les  renseignements  con- 
venables sur  la  famille  dudit  sieur  de  Tholozan,  tant  par 
les  informations  particulières  que  nous  avons  prises  dans 
les  lieux  de  Saint-Clément  et  de  Châteauroux,  en  Em- 
brunois,  où  ont  vécu  ses  père,  aïeul  et  bisaïeul,  que  par 
la  communication  qui  nous  a  été  faite,  de  l'arrêt  de  la 
souveraine  cour  de  la  chambre  des  comptes  de  cette 
province  ,  rendu  sur  les  titres  produits  par  ledit  sieur  de 
Tholozan,  le  9  août  1780,  laquelle  a  jugé  qu'elle  descend 
sn  ligne  directe  de  Jean  Tholozan,  seigneur  de  Cesane, 
sn  i339,  et  du  jugement  de  la  même  cour  du  3  mai 
[782,  qui  l'a  admis  et  reçu  à  prêter  hommage  à  la  ma- 
nière des  nobles,  du  fief  de  la  Tour  de  Saint-Crépin,  et 
msemble  de  l'arrêt  du  1 1  du  même  mois  de  mai,  qui  a 
:  -eçu  l'hommage  dudit  sieur  de  Tholozan ,  en  la  même 
nanière,  certifions  et  attestons,  à  tous  qu'il  appartiendra, 
|  ]ue  messieurs  Etienne,  Antoine  et  Esprit  Tholozan , 
3ère,  aïeul  et  bisaïeul  dudit  sieur  Honoré,  ont  toujours 
'écu  noblement  et  avec  distinction  ;  qu'ils  ont  été  re- 
f  :onnus  de  tous  tems  nobles  d'ancienne  race,  et  qu'ils 
:  >nt  pour  armes  :  un  écu  fond  d'azur,  chargé  d'une  sirène 
V argent  couronnée  d'or,  posée  dé  front,  et  qui  tient  ses 
leux  queues,  dont  les  nageoires  sont  d'or.  En  foi  de  quoi, 
îous  avons  fait  le  présent  que  nous  avons  signé ,  et  y 
I  ivons  apposé  chacun  le  sceau  de  nos  armes.  A  Grenoble, 
e  10  octobre  1782.  Signé:  le  vicomte  de  Bardonnenche, 
|  yndic  delà  noblesse;  le  marquis  de  Viennois,  syndic  de 
I  a  noblesse  ;  le  marquis  de  la  Tour  du  Pin  Montauban  ; 
Emé  marquis  de   Marcieu.   Vu   par  nous,   intendant  de 

Dauphiné,  signé  Pajol. 


374  I>K    THOLOZAN. 

Nous,  François  Jadin,  écuyer,  conseiller  du  Roi, 
vi-bailli  de  Viennois,  lieutenant-général  civil  et  criminel 
au  siège  royal  présidial  de  Graisivaudan,  séant  à  Gre- 
noble, certifions  et  attestons  à  tous  qu'il  appartiendra, 
que  les  signataires  au  certificat  de  l'autre  part,  sont  tels 
qu'ils  sont  qualifiés  ;  en  foi  de  quoi,  nous  avons  signé  le 
présent,  avec  le  substitut  audit  siège,  et  y  avons  fait  ap- 
poser le  scel  royal  d'icelui.  Donné  à  Grenoble,  le  n  no- 
vembre 1782.  Signé  :  Jadin,  lieutenant-général;  Soirel, 
substitut. 

Nous,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi  et  de  la 
province  de  Dauphiné,  commandant  en  chef,  certifions, 
que  les  sieurs  marquis  de  Marcieu,  de  Viennois,  de  la 
Tour  du  Pin  -  Montauban  et  vicomte  de  Bardonenche , 
qui  ont  signé  le  présent  certificat,  sont  gentilshommes 
de  cette  province,  ainsi  qu'ils  se  qualifient,  et  que  foi 
doit  être  ajoutée  à  leurs  signatures,  de  même  qu'au  con- 
tenu dudit  certificat,  visé  par  M.  l'intendant.  En 
témoin  de  quoi,  nous  avons  délivré  le  présent  signé  de 
notre  main,  auquel  nous  avons  fait  apposer  le  cachet  de 
nos  armes,  et  fait  contresigner  par  le  secrétaire  de  notre 
commandement.  Fait  à  Grenoble,  le  12  novembre  1782. 
Signé  le  duc  de  Tonnerre;  par  monseigneur,  signé  Teys- 
seyre-Rochefleix . 

Nous,  Philippe- Marie  Ponte,  comte  de  Scarnafis, 
chevalier,  grand'croix  et  commandeur  de  Tordre  royal 
et  militaire  des  Saints  Maurice  et  Lazare,  gentilhomme 
de  S.  M.  le  roi  de  Sardaigne,  et  son  ambassadeur  auprès 
du  Roi  très-chrétien,  certifions  à  tous  ceux  qu'il  appar- 
tiendra, que  l'acte  ci-dessus  a  été  authentiqué  par  M.  le 
duc  de  Glermont-Tonnerre,  lieutenant-général  du  Dau- 
phiné. En  témoignage  de  quoi ,  nous  avons  donné  les 
présentes  signées  de  notre  main,  contresignées  par  notre 
secrétaire,  et  munies  du  cachet  de  nos  armes.  Fait  à 
Paris,  le  29  novembre  1782.  Signé  de  Scarnafis  ;  contre- 
signé J.  Motture. 

Le  notaire  juré  public  de  la  ville  et  république  de 
Fribourg,  en  Suisse,  soussigné,  certifie  que  la  présente 
copie  est  conforme  et  fid'ellement  tirée  de  son  original. 
A  Fribourg,  le  17  février  1794.  Signé  Joseph-Nicolas 
Stocckiin. 

Nous,   l'avoyer  et  conseil  de  la  ville  et   république  de 


ROUGIER.  375 

Fribourg,  en  Suisse,  certifions  à  tous  ceux  qu'il  appar- 
tiendra ,  que  le  sieur  Joseph-Nicolas  Stoecklin  ,  notaire 
juré  public,  qui  a  signé  et  expédié  la  présente  copie,  est 
effectivement  tel  qu'il  se  dit  être,  et  qu'en  conséquence, 
foi  peut  et  doit  être  ajoutée,  tant  en  jugement  que  dehors. 
Certifions  en  outre,  que  le  papier  timbré  et  le  contrôle 
ne  sont  point  en  usage  dans  cette  souveraineté.  En  foi  de 
quoi,  nous  avons  fait  munir  les  présentes  de  notre  sceau 
accoutumé,  proche  la  signature  de  notre  secrétaire-d'état, 
Donné  le  17  février  1794.  Suit  la  signature. 

Cette  famille  est  représentée  de  nos  jours  par  : 

Jean  -  Baptiste  ,  marquis  de  Tholozan,  né  en  1771  ; 
entré  au  service,  dans  les  hussards  de  Chamborant  en 
1788  ;  a  émigré  en  1791,  et  fait  les  guerres  dans  les  hus- 
sards de  Salm.  Il  est  aujourd'hui  colonel  de  la  légion  de 
Seine-et-Marne,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint- Louis,  marié  à  Euîalie  de  Brisay  ;  de  ce  mariage 
sont  issus   : 

i*.    Ernest- René  de  Tholozan  ; 
20.    Euialie  de  Tholozan. 

Armes  :  d'azur,  à  la  sirène  d'argent,  couronnée  d'or, 
tenant   ses   deux   queues,  lorrées   du   même   émail. 


# 
le  VER  ,    famille  noble  de   Picardie  ,  dont  les  armes 
sont   :   D'argent,  à   trois   sangliers   de   sable ,  accompagnés 
de  neuf  trèfles  du  même,  3,  3  et  3. 


ROUGIER,  au  pays  d'Aunis,  famille  noble  du  Poitou, 
dont   la   filiation  remonte   par   titres,    à   : 

I.  Georges  Rougier,  écuyer,  co-seigneur  du  Pré- 
l'Evêque,  un  des  vingt-cinq  échevins  de  Poitiers,  maire 
de  cette  ville  [en  i526,  qui  épousa  dame  Jeanne  Regnault, 
dont  il  eut    : 


Sjb  ROUGIER. 

i°.   Guillaume   Rougier,  écuyer  (1)  ; 
2e.    Pierre,   dont  l'article  suit , 

3°.   Jeanne    Rougier,    mariée    à    Jacques    Audebert, 
écuyer,     sieur     de     la    Guillonnière,    ainsi     qu'il 


(1)  II.  Guillaume  Rougier,  écuyer,  sieur  du  Pré-1'Evêque, 
conseiller  de  la  ville  et  sénéchaussée  de  Poitiers,  en  1 55g, 
constitua  une  rente  de  trois  cents  livres,  au  profit  de  M.  Pidoux, 
écuyer,  sieur  de  Malaguet  lieutenant -général  au  présidial  de 
Poitiers,  et  de  dame  Françoise  Bouhier,  son  épouse  ;  passée 
à  Poitiers,  par  devant  Martin,  notaire;  l'amortissement  est 
au  bas  de  l'acte.  Il  acquit  de  M.  Jacques  Baudet,  écuyer, 
la  maison  noble  du  Pré-1'Evêque ,  située  dans  la  paroisse  de 
Thurageau,  en  Poitou ,  par  acte  passé  devant  Chesneau  et 
son  confrère,  notaires  à  Poitiers,  le  26  mai  i556.  Il  épousa, 
i°.  Marie  Rouyer  ;  20.  Anne  Moreau,  qui,  étant,  veuve,  fit 
f  une  déclaration,  tant  pour  elle  que  pour  ses  enfants  et  autres 
tenanciers  solidaires,  de  •  différents  lots  de  terre  dépendants  de 
la  maison  noble  du  Pré-1'Evêque,  au  seigneur  de  Châteigner, 
chevalier  des  ordres  du  Roi,  à  cause  de  sa  terre  d'Abin,  passée 
devant  Chesneau  et  son  confrère,  notaires  à  Poitiers,  le  26  mai 
i55g;  et  fit  accord,  devant  les  mêmes  notaires,  avec  ses  en- 
fants,  le    3i    octobre   1578.  Guillaume    Rougier    eut    pour  enfants  ; 


Du   premier   lit   : 

i\   Louis  Rougier,  écuyer,  seigneur   du   Reneux; 

20  René  Rougier  ,  écuyer ,  seigneur  de  Plsle  -  Bertin 
avocat  du  Roi  au  bureau  des  finances,  à  Poitiers, 
maire  de  ladite  ville.  |I1  épousa  Charlotte  de  Gauret 
fille  d^  Louis  de  Gauret,  écuyer,  sieur  de  Sollère ,  cor 
seiller  au  présidial  de  cette  ville ,  et  de  dame  Anne  di 
Plessis-Berland.    Leurs    enfants  Jurent  : 

a.  René     Rougier ,      écuyer  ,       sieur      de       PIsle-Bertin  , 
prêtre ,    chanoine      de      Saint-Pierre     de      Poitiers  ; 

b.  Jeanne-Françoise    Rougier; 

c.  Marie  Rougier ,  qui  épousa  Godefroy  Pous 
sineau ,  écuyer,  sieur  de  la  Motte  -  Croutel ,  fils  de 
messire  Jean  Poussineau ,  écuyer ,  conseiller  di 
Roi,  président  trésorier  de  France  au  bureau  des 
finances  à  Poitiers,  et  de  dame  Susanne  Thubert, 
fille  de  Jean  Thubert,  écuyer,  sieur  de  la  Cor- 
baye,  conseiller  au  présidial  de  Poitiers,  l'un  des 
vingt -cinq  échevins  de  cette  ville,  et  de  Marie 
Fouet.    De    ce  mariage    est    issu    : 

Godefroy     Poussineau,     écuyer,    sieur    de     la     Motte- 


ROUGIER.  377 

appert  par  le  contrat  de  partage,  du  12  mars 
i565,  passé  à  Poitiers,  devant  Pierre  Millet  et 
son  confrère,  notaires.  Il  en  eut  un  fils  nommé 
aussi  Jacques  Audebert,  écuyer,  sieur  de  la 
Guillonnière. 

IL  Pierre  Rougier,  écuyer,  sieur  des  Roches- aux- 
Fées,  ou  des  Bruères,  dans  la  paroisse  de  Montreuil- 
Bonnin,    en    Poitou,   partagea    la  succession   de  ses  père 


Croutel  ,  qui  épousa  demoiselle  Renée  Cons- 
stant,  fille  de  Charles  Constant,  écuyer,  sieur 
de  la  Gautrie ,  conseiller  au  présidial  de  Poi- 
tiers ,  et  de  dame  Jeanne  Picard ,  en  présence 
de  messire  Godefroy  Poussineau ,  Marie  -  Renée 
Constant,  de  Gauret ,  d'Elbene ,  Etienne  Cons- 
tant ,  F.  Constant  ,  Marie  -  Marguerite  Poussi- 
neau ,  René  [■  Rougier ,  Constant ,  Jacques  Rou- 
gier, Pierre  Picard,  N....  Constant,  Constant 
Poussineau  ;  Geneviève  Rougier ,  Jeanne  -  Fran- 
çoise Rougier  ,  Louis  Rousseau  ,  Pierre  Constant  , 
M.  Clabat,  F.  Brunel,  Marie  et  Ignace  Jarno, 
Louis-Cécile  de  Gennes,  M.  Constant  et  des  no- 
taires ;  cet  acte  est  signé  Royer.  Cette  famille  est 
représentée  jpaintenant  par  mademoiselle  Pous- 
sineau du  Lys,  héritière  du  château  de  la  Motte- 
Croutel ,  où  elle  habite  avec  M.  de  Clervaulx , 
son  mari.  Cette  dame  a  d'autres  sœifrs  puînées  ; 
3°.  Marguerite  Rougier,  mariée  à  messire  René  de  Gauret, 
écuyer,  sieur  de  Sollère,  conseiller  au  présidial  de  Poi- 
tiers, frère  de  Charlotte  de  Gauret,  épouse  de  René 
Rougier  ; 

Du  second  Ut    : 

40.  Jean,    dont    l'article  suit    : 

5°.    Pierre  Rougier,    sieur    de    Verres    ou    de    Vayres,    marié 

avec    Jacquette    Cartiers,    dont   on    ignore    la    destinée  ; 
6*.    Barbe     Rougier,     qui     épousa     noble     Guillaume    Aubert, 

avocat   en    la    cour  de    parlement    de   Paris,   et  conseiller   au 

présidial    de    Poitiers. 

III.    Jean    Rougier ,      Ie'    du    nom ,    sieur    du    Pré  -  l'Evoque    et 
de    la    régale,    près    de    Gergais,    en    Poitou,  épousa,   le    20    juillet 
1 55g,    demoiselle    de    la    Coussaye,    dont  sont   issus   : 
i°.    Jean,  dont    l'article    suit   : 

2e.    François     Rougier,*    écuyer,      sieur     du     Pré  -  TEvêque , 
conseiller    au    présidial    de   Poitiers ,     père     de    Marie     Rou- 


378  ROUGI  ER. 

et  mère,  étant  mineur,  sous  l'autorité  de  sir  François 
Lucas,  sieur  de  Verinnes,  avocat  du  Roi  au  présidial 
de  Poitiers,  son  oncle  maternel,  et  son  curateur  fondé, 
le  12  mars  1 565  ;  épousa  demoiselle  Florence  Pidoux  , 
fille  de  messire  Jean  Pidoux,  écuyer,  sieur  de  Malla- 
guet ,  lieutenant-général  au  présidial  de  Poitiers  ,  et  de 
dame  Françoise  Bouhier.  Il  consentit  un  bail  à  ferme, 
au  profit  de  Jean  Audebran,  d'une  métairie,  nommée 
le  Gouet- Poitou,  appartenante  à  dame  Florence  Pidoux, 
son  épouse,  passé  à  Saint-Loup,  devant  Drouet  et  Lor- 
reine,    notaires    audit    lieu,    le    11    juin    1621  ;  consenti 


gier ,  mariée,  i°.  à  Pierre  Thubert  (1) ,  écuyer,  sei- 
gneur de  la  Tour-de-Boussay,  paroisse  de  Vendœuvres, 
en  Poitou,  conseiller  au  présidial  de  Poitiers,  fils  aîné 
de  messire  Jean  Thubert,  écuyer,  sieur  de  la  Corbaye, 
conseiller  au  présidial  de  Poitiers ,  et  l'un  des  vingt-cinq 
pairs  et  échevins  de  cette  ville,  et  de  dame  Marie  Fouet  ; 
étant  veuve,  elle  reconnut  avoir  reçu,  tant  en  son  nom 
et  comme  héritière  en  partie  de  feu  messire  François 
Rougier,  écuyer,  sieur  du  Pré-1'Evêque ,  conseiller  au 
présidial  de  Poitiers  ,  son  père ,  et  comme  mère  et 
tutrice  de  ses  enfants,  de  Philippe  de  Lauzon,  écuyer, 
sieur  de  la  Monnerie,  la  somm#de  2,5oo  livres,  à  la- 
quelle il  était  solidairement  obligé,  avec  M.  de  Lauzon, 
écuyer,  sieur  de  Ragneux,  trésorier  de  France  à  Poitiers, 
par  obligation  passée  devant  Porcheron  et  Bougouin  , 
notaires   de    Poitiers,    le    25    septembre   t6i8,    dont  les    deux 

(1)  11  avait  deux  sœurs;  i°.  Susanne  Thubert,  qui  épousa 
M.  Poussineau,  écuyer,  conseiller  président  au  bureau  des 
finances  à  Poitiers;  20.  Madelaine-  Thubert,  qui  épousa  Flo- 
rentin Rouatier,  écuyer,  sieur  de  Jorigné,  conseiller  au  pré- 
sidial, l'un  des  vingt  cinq  échevins  de  la  ville  de  Poitiers. 
Elles  sont  rappelées  par  le  .partage  des  biens  de  Jean  Thubert 
et  Marie  Fouet,  leurs  père  et  mère,  fait  par  lesdites  dames, 
et  Pierre  Thubert,  leur  frère,  le  9  novembre  1643,  acte 
reçu   par    Martin    et    Caillé,    notaires    à    Poitiers. 

Nota.  Une  demoiselle  de  la  Rivière  -  de  -  Broc  ,  sœur  de 
l'épouse  de  Charles  -  Armand  de  la  Porte -Vezins,  chevalier, 
seigneur  de  Beaufort,  dont  la  rille  a  épousé  M.  Jacques- 
Alexandre  Rougier,  écuyer,  officier  au  régiment  d'Orléans , 
infanterie,  s'est  mariée,  à  Châtellerault,  avec  messire  Thu- 
bert, écuyer,  sieur-  de  la  Yalançay,'  dont  sont  issues  deux 
demoiielles,    qui    ont    été    religieuses    audit    lieu. 


ROUGIER.  379 

lin    arrentement ,    par    acte    du    premier    octobre    de    la 
même   anne'e.    De    son   mariage  sont   issus  : 

i°.    Charles    Rougier,     écuyer ,      prêtre ,      prieur     de 

Lucfaé  -  Poitou,    qui   fut    chargé    des    pouvoirs    de 

ses  père  et  mère  ,     vu    leur    grand   âge ,     lors  du 

mariage  de  Jean,   son   frère   puîné,  en    i63i  ; 

2°.  Jean,   qui   continue  1»  lignée  ; 

3°.   Jeanne  Rougier,   qui-  épousa  Jacques  Audebert , 


tiers  appartenaient  audit  feu  François  de  Rougier , 
écuyer,  sondit  père,  qui  lui  sont  demeurés  par  le  par- 
tage qu'elle  a  fait  avec  ses  co-héritiers  J  et  l'autre  tiers 
appartenait  à  M.  Guillaume  Rougier,  écuyer,  sieur  de 
Charais  et  du  Reneux,  qui  en  avait  fait  le  transport 
audit  feu  sieur  Pierre  Thubert,  par  acte  passé  devant 
Royer  et  Porcheron,  notaires,  le  17  octobre  1629.  Cet 
acte  de  reconnaissance  passé  à  Poitiers/  devant  Barreau 
et  Martin,  notaires,  le  14  décembre  i633.  E'ie  épousa 
en  secondes  noces,  par  contrat  du  21  février  1634, 
passé  devant  Barreau  et  Martin,  notaires  à  Poitiers, 
Jean  de  Bridieu ,  écuyer ,  seigneur  de  la  Baron ,  paroisse 
de  Sénéché,  en  Poitou,  fils  de  Pierre  de  Bridieu, 
écuyer,  seigneur  de  la  Baron,  de  la  Saulaie,  etc.,  l'un 
des  cent  gentilshommes  de  la  maison  du  -Roi ,  com- 
mandant pour  Sa  Majesté  au  château  de  Villebois,  en 
Angoumois,  et  de  Gabrielle  de  Montfort,  dame  du  Breil 
et  de  la  Baron.  Voye%  leur  postérité,  dans  le  tome  XII 
du  Nobiliaire  de  France,  pag.  242  et  suiv.  Marie  Rougier 
eut   de    messire   Pierre    Thubert,    son    premier    mari    : 

a.  Charles  Thubert,  écuyer,  sieur  de  la  Tour  de 
Boussay  ; 

b.  Susanne  Thubert,  qui  épousa  messire  François  de 
Martel ,  chevalier ,  seigneur  de  Tricon ,  fils  de 
messire  Philibert  de  Martel,  chevalier,  sieur  de 
Tricon,  etc.;  ' 

c.  Louise  Thubert,  mariée  à  messire  Marc  Antoine 
Colasseau  ,  chevalier ,  seigneur  des  Roches  de  Ven- 
dceuvres  ; 

3°.  Charles  Rougier ,  écuyer ,  sieur  du  Pré  -  l'Evêque , 
conseiller  au  présidial  de  Poitiers,  l'un  des  vingt-cinq 
pairs  et  échevinjs  de  ladite  ville  ;  il  fit  une  acquisition  j 
par  acte  du  i5  mai  1612,  passé  à  Poitiers,  devant 
Preignard  et  Jorigny,  notaires  ;  fit  un  échange  de  terre 
avec     Rolland     Vibard,    sergent     royal,     par     contrat     passé 

*à     Poitiers    devant    Porcheron,     notaire,     le     17     avril    1623, 


380  ROUGIER. 

écuyer,  sieur  de  la  Guillonnière ,  fils  de  Jacques 
Audebert  ,  écuyer  ,  seigneur  du  même  lieu ,  et 
de  dame  Jeanne  Rougier.  Elle  fit  une  promesse 
à  sa,  mère,  dame  Florence  de  Pidoux,  le  4  février 
1622.    De  ce   mariage  sont  issus   : 

a.  N....  Audebert,  père  de  Jean  Audebert, 
abbé  de  Rouilé,  chanoine  de  Sainte-Rade- 
gonde  de  Poitiers,  qui  a  laissé  une  succession 
considérable  ; 

b.  Florence  Audebert,  mariée  à  messire  Pierre 
Joulin  ,  écuyer  ,  sieur  de  Bois-Menet ,  qui 
eut  un  fils,   nommé   Pierre  Joulin. 

III.  Jean  Rougier,  Ier  du  nom,  écuyer,  sieur  des 
Bourries ,  dans  la  paroisse  du  Turageau ,  en  Poitou , 
conseiller  au  présidial  de  la  Rochelle,  en  1629  ;  épousa, 
par  contrat   passé  à    Fontenay-le-Comte,   devant  Bonnin 


et  rendit  une  déclaration  de  certaines  terres  de  la  mé- 
tairie du  petit  Thouillet,  dépendante  de  la  maison  noble 
du  Pré  -  l'Évêque,  avec  d'autres  tenanciers  en  frérêches, 
passée  à  Mirebeau,  par  devant  Jourdin,  notaire,  le 
28  février  1628,  à  dame  Vaillant  de  Guelis,  veuve  de 
M.  de  Moulins,  écuyer,  sieur  de  Villonet,  maître- 
d'hôtel  ordinaire  de  la  maison  de  la  reine  Lduise  ; 
4#.    Barbe    Rougier. 

IV.  Jean  Rougier,  IIe  du  nom,  écuyer ,  sieur  de  la  Régale 
et  de  Moulin,  fut  receveur  du  taillon  à  Poitiers,  et  maire  de 
ladite  ville  en  16 ti.  Ses  armes,  qui  se  voyaient  sur  la  bordure 
du  tableau  du  siège  de  Poitiers,  dans  la  salle  de  l'hôtel-de-ville, 
sout  :  d'argent,  au  chevron  d'azur,  accompagné  en  chef  de  trois 
roses  de  gueules ,  avec  cette  devise  ;  fato  major  prudentia.  Il 
épousa,  par  contrat  passé  devant  Jean  Brisset  et  Sébastien 
Assailly,  notaires  de  Niort,  le  27  janvier  1592,  demoiselle 
Perrette  Jolly,  fille  de  Jean-Baptiste  Jolly  et  de  demoiselle 
du  Rueau.  Ce  contrat  fut  signé  de  Louis  de  la  Coussaye,  con- 
seiller au  présidial  de  Poitiers,  Eméry  Regnault,  avocat  du 
Roi,  et  Jean  Vidard,  procureur  du  Roi  au  même  siège.  Jean 
Rougier  et  Perrette  Jolly  ,  son  épouse ,  se  firent  un  don  mu- 
tuel, par  acte  passé  à  Poitiers  devant  Johanne,  notaire,  le  23 
juin  1622.  Il  partagea  la  succession  de  ses  père  et  mère,  avec 
ses  co-héritiers,  le  4  mai  1594.  Il  acquit  la  maison  noble  de 
Moulin,  de  Jean-Baptiste  Jolly,  son  beau-père,  telle  qu'elle 
avait  été  adjugée    par    le     procès-verbal    des    criées    et    l\idj#dica- 


ROUGIER.  38 1 

et  Jolly,  notaires,  le  3i  août  i63i,  demoiselle  Jeanne 
Jolly,  fille  de  M.  Jolly,  conseiller  en  l'élection  de 
Fontenay,  et  de  dame  Guyonne  Achard  ;  acquit  une 
maison  à  la  Rochelle,  rue  de  l'Ecole,  de  M.  Urbain 
Bouhier,  René  Berteau,  sieur  de  Saint  -  Fulgen,  et  de 
demoiselle  Berteau,  son  épouse,  par  contrat  passé  à 
pontenay-le-Gomte ,  pardevant  Bonnin  et  Trin  ,  no- 
taires,  le  27  juin   1639.  Etant  venu  s'établir,  de  Poitiers, 


tion  du  17  janvier  i58i.  Il  en  rendit  hommage-lige,  le  i3 
janvier  1626,  à  la  baronnie  de  Chauvigny  et  au  seigneur  évêque 
de     Poitiers.    De    son    mariage    sont    issus    : 

i°.    Jean,    dont    l'article   suit   : 

2°.  Jacques  Rougier ,  écuyer ,  sieur  des  Châtelliers ,  cha- 
noine   de   Saint-Pierre    de    Poitiers  ; 

3°.  Jean  Rougier,  écuyer,  sieur  de  Puy-Poirier,  né  en 
1612  ,  émancipé  le  22  mars  i632.  Il  acquit,  de  ses 
père  et  mère ,  une  maison  sise  à  Poitiers ,  rue  Saint- 
Cybard ,  et  la  métairie  noble  de  Puy  -  Poirier ,  afin  de 
les  acquitter  d'une  somme  qu'ils  avaient  reçue  pour  lui, 
pendant  sa  minorité ,  de  M.  le  Coq ,  conseiller  au  par- 
lement de  Paris,  en  pur  don.  Il  épousa,  au  mois  de 
juin  i65o,  demoiselle  du  Ruau,  sa  parente  du  côté 
maternel.  Il  paraît  qu'après  son  mariage  ,  il  fut  s'éta- 
blir dans  sa  maison  de  la  Poussardie,  paroisse  de  Saint- 
Médard  de  Marçay,  en  Poitou.  On  ignore  s'ils  ont 
eu    des    enfants  ; 

40.  Marie  Pougier,  religieuse  au  monastère  de  Gaine, 
en    Poitou  ; 

5°.  Anne  Rougier,  mariée  à  M.  Jean  de  Méchinet , 
écuyer,  sieur  de  "la  Renouzière,  par  contrat  passé  à 
Poitiers ,  devant  Sapien  et  Porcheron ,  notaires ,  le  28 
décembre  1620.  De  ce  mariage  est  issue  Jeanne  de 
Méchinet,  qui  épousa  René  Vidard ,  écuyer,  sieur  de 
la  Fosse,  demeurant  à  la  Gobunière,  paroisse  de  Vâle, 
en  Poitou.  De  ce    mariage  vinrent  : 

a.  Jean-Armand  Vidard  ; 

b.  Jeanne   Vidard  ; 

c.  Marie-Anne    Vidard  ; 

d.  Isabelle    Vidard  ; 

e.  Andrée    Vidard. 

V.  Jean  Rougier,  IIIe  du  nom,  écuyer,  sieur  .de  Moulin, 
épousa,  par  contrat  passé  devant  Johanne  et  Porcheron,  notaires, 
le    ti    février  i63o,  demoiselle  Françoise   Varenne,   fille   de   Simon 


382  ROUÔIER. 

d'où  ses  ancêtres  étaient  originaires ,  et  où  il  était  né , 
à  la  Rochelle,  vers  Tan  1628,  il  fut  imposé  à  la  taille; 
mais  il  obtint  une  sentence,  rendue  en  l'élection  de 
ladite  ville,  le  28  juillet  1 644 ,  qui  ordonna ,  vu  sa 
qualité  de  noble,  de  le  rayer  et  biffer  du  rôle  des  tailles 


Varenne,  sieur  de  Charois,  et  de  dame  Barbillon.  Il  mourut  à 
Pougne,  en  Poitou,  le  11  septembre  de  la  même  année  i63o.  Sa 
veuve  renonça  à  sa  succession,  le  25  novembre  suivant,  par  re- 
quête signée  Varenne,  et  Bontemps,  procureur  à  Poitiers,  et 
appointée  par  René  Brochard.  Elle  fît  faire  l'inventaire  des 
meubles,  titres  et  papiers  délaissés  par  feu  son  mari  ,  au  mois 
de  décembre  suivant.  Françoise  de  Rougier,  leur  fille  unique, 
fut  mariée  à  René  du  Pont ,  écuyer ,  sieur  de  Charzay ,  pair 
et  échevin  de  la  ville  de  Poitiers ,  qui  passa  un  accord  ,  pour 
le  remploi  des  deniers  dotaux  de  sa  femme,  devant  Bour- 
beau  et  Marot,  notaires  à  Poitiers,  le  i5  novembre  i663, 
avec    ses    enfants   dénommés   ci-après. 

i».    René   du   Pont  ; 

20.   Jean   du    Pont; 

3°.    Marie  du  Pont; 

40.   Anne    du    Pont  ; 

5*.    Louise   du    Pont  ; 

6*.  Françoise  du    Pont  ; 

FRAGMENTS. 

Demoiselle  N....  Rougier  épousa  messire  Jacques  de  Gennes, 
écuyer,  conseiller  au  présidial  de  Poitiers,  un  des  vingt-cinq 
pairs   et    échevins  de   ladite  ville.    De  ce  mariage    sont    issus  : 

i»    Charles    de    Genres ,    écuyer ,    sieur    du    Courtion ,    con- 
seiller   au    présidial    de    Poitiers*,    marié     avec     demoiselle 
Cécile    Texier  ; 
2».    Jeanne-Marie    de    Gennes ,   mariée    à    Louis    de    Brillac, 
écuyer,    qu'elle    rendit   père    de    : 

a.  Charles  de  Brillac,  écuyer,  prêtre,  chanoine  et 
grand-chantre    de  Saint-Hila'ire   de    Poitiers  ; 

b.  Marie  -  Scholastique  de  Brillac ,  mariée  à  François- 
Sylvain  de  Chauvclin ,  écuyer,  sieur  de  Beau- 
regard  ; 

c.  Louis    de    Brillac,  écuyer. 

Louise  Rougier  épousa  messire  Goguet  de  la  Roche- Gratton, 
trésorier   de   France   à   Poitiers,   dont  sont   issus   plusieurs   enfants. 

Transaction  passée ,  au  mois  de  septembre  ibbg ,  entre  le 
marquis    de     Frénois    et     dame     de     Tusseau,    son     épouse,    lille 


KOUGIEU. 


383 


de  la  paroisse  de  Saint  -  Barthélemi  de  cette  ville ,  avec 
défense  de  l'y  comprendre  à  l'avenir  ;  obtint,  le  i3  dé- 
cembre 1669,  une  ordonnance  de  maintenue  de  noblesse, 
de  M.  Colbert  du  Terron,  intendant-général  de  la  ma- 
rine, commissaire  départi  au  gouvernement  de  la  Ro- 
chelle. Cette  ordonnance  fait  mention  du  blason  de  ses 
armes,  qui  est  d'argent,  à  trois  roses  de  gueules.  Il  épousa, 
en  secondes  noces ,  par  contrat  passé  devant  Langlois  , 
notaire  à  la  Rochelle ,  le  1  o  février  1 646  ,  damoiselle 
Jeanne  de  Mirande,  dame  de  Pouillas ,  fille  de  messire 
Jean  de  Mirande,  écuyer,  sieur  du  Treuil  des  Noyers, 
conseiller  à  l'amirauté  de  Guienne,  et  de  dame  Fouchier. 
Il  n'en  eut  point  d'enfants.  Il  mourut  à  la  Rochelle,  le 
2  avril  1672,  et  fut  inhumé  le  3,  dans  l'église  de  Saint- 
Barthélemi,  à  l'âge  d'environ  quatre-vingt-deux  ans. 
De  son  premier   mariage  sont   issus  : 

i°.  Jacques  Rougier,  écuyer,  sieur  du  Vigneau, 
célibataire,  conseiller  au  présidial  de  la  Rochelle, 
en   1654  ; 

2e.   Autre  Jacques,  dont  l'article   suit. 

IV.  Jacques  Rougier,  Ier  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur des  Tourettes  ,  et  du  Marais  -  Guiot  ,  conseiller 
au  présidial  de  la  ville  de  la  Rochelle,  le  17  janvier 
1660  ;  procureur  du  Roi  audit  siège  et  à  la  maré- 
chaussée, le  24  août  1680  ;  né  à  la  Rochelle,  le  2  5  no- 


de  messire  Charles  de  Tusseau,  baron  de  Folcourt  et  les 
Beaupinoy,  et  messire  Jean  Rougier,  écuyer,  sieur  de  Moulin, 
et  Charles  de  Gennes,  écuyer,  sieur  de  Courtion,  pour 
régler  une  créance  de  6,5oo  livres,  et  plusieurs  années  d'ar- 
rérages qui  étaient  dus,  par  ledit  baron  de  Folcourt,  à  feu 
messire  Charles  Rougier,  écuyer,  sieur  du  Pré  -  l'Évêque, 
et  à  messire  Jean  Rougier,  écuyer,  sieur  de  Moulin  ;  ladite 
créance  partageable  par  moitié  avec  M.  de  Bridiem  écuyer, 
sieur  de  la  Baron,  #t  messire  Jean  Rougier,  écuyer,  sieur  de 
Moulin,    et   demoiselle    Françoise    Varenne,    pour    l'autre    moitié. 

Dans  une  ordonnance  rendue  en  i562,  il  paraît  qu'un  Fran- 
çois Rougier  prenait  les  titreS  de  baron  de  Feralz,  Saint-Benoît 
et  Pincelicon,  seigneur  de  Matras ,  Tournebois ,  Villemagne 
et  de  Dignadomons,.  conseiller  du  Roi  en  son  conseil  privé, 
maître  -  d'hôtel  ordinaire  de  S.  M.  la  Reine  mère,  sénéchal  de 
Lauragais. 


384  •  fcOUGifek» 

vembre  i635  ;  partagea  la  succession  de  dame  Jeanne 
Jolly,  sa  mère,  avec  son  frère  aîné,  par  acte  passé  à 
la  Rochelle ,  pardevant  Demontereau ,  notaire  ,  le  7  no- 
vembre 1666;  donna  quittance  à  messire  Jean  Rougier, 
son    père  ,    conjointement     avec     sondit     frère    aîné ,   le 

3  novembre  1666,  de  la  somme  de  i5,ooo  livres,  que 
leurdit  père  leur  avait  donnée  à  chacun ,  en  outre  de 
leur  charge  de  conseiller,  pour  demeurer  quitte  envers 
eux  de  tout  ce  qu'ils  pouvaient  prétendre  de  feu  Jeanne 
Jolly,  leur  mère.  Il  épousa,  en  premières  noces,  Eli- 
sabeth Guéry,  fille  de  Simon  Guéry,  sieur  de  la  Ma- 
cardière ,  procureur  en  l'élection  de  la  Rochelle ,  et  de 
demoiselle  Cabèce,  par  contrat  passé  devant  Demon- 
tereau, notaire,  le  22  septembre  1660.  Ils  se  firent 
un  don  mutuel,  par  acte  passé  devant  le  même,  le 
22  septembre  1661.  Il  vendit,  à  M.  Colin  de  la  Mar- 
tignière,  avocat  du  Roi  à  Fontenay-le-Comte,  la  maison 
noble  des  Tourettes,  avec  une  borderie,  leurs  appar- 
tenances et  dépendances,  situées  au  bourg  de  Saint- 
Jullien-de-Petosse ,  en  Bas-Poitou,  pour  la  somme  de 
3,45o  livres,  par  contrat  passé  par  Chatevert  et  Paren- 
teau,  notaires  à  Fontenay,  le  10  avril  1676  ;  acquit  la 
maison  de  Cherterre  et  la  métairie  de  Seille,  leurs 
appartenances  et  dépendances ,  situées  en  la  paroisse  de 
Villedoux,  près  la  Rochelle,  de  dame  Susanne  Henry, 
veuve  et  non  commune  en  biens  de  feu  Henri  Vlamain, 
marchand  de  la  Rochelle,  le  5  novembre  1681.  Il 
épousa,  en  secondes  noces,  Marie  Ghavigneau ,  fille 
de  M.  Clément  Chavigneau,  conseiller  en  l'élection  de 
la  Rochelle,  et  de  demoiselle  Anne  Belleau.  Il  mourut 
âgé  de  cinquante-cinq  ans,  à  la  Rochelle,  le  23,  et  fut 
enterré  le  24  novembre  1691  ,  dans  le  haut  de  la  nef 
de  l'église  de  Saint-Barthélémy ,  à  main  droite  ;  après 
sa  mort,  sa  veuve  -fit  faire  l'inventaire  des  meubles, 
effets,    titres    et    papiers    par    lui    laissés,    commencé  le 

4  octobre,  clos  le  10  décembre  169*  Elle  passa  deux 
transactions,  i°.  avec  les  sieurs  et  dame  de  Montbron, 
pour  régler  les  droits  qu'ils  avaient  à  prétendre  dans  la 
succession  de  leur  père  et  beau-père,  .dans  les  meubles 
et  acquêts,  le  19  janvier  1693  ;  20.  avec  les  mêmes, 
qui  règle  les  droits  qu'ils  avaient  à  prétendre  dans  la 
succession  de  leur  père  et  beau-père,  dans  les  domaines 
propres,  par   acte   passé  devant  Juge,   notaire  à   la   Ro- 


koUGiEît.  38:? 

chelle,  le  21  avril  1694;  partagea  les  domaines  propres 
et  les  meubles  et  effets  de  la  succession  de  feu  Jacques 
Rougier  des  Tourettes,  son  mari,  avec  les  enfants  du 
second  lit  dudit  défunt  et  d'elle,  par  actes  des  1 1  mars  et 
10  mai  1705,  reçus  par  Michaud, -notaire  à  la  Rochelle; 
obtint  une  ordonnance  de  maintenue  de  noblesse,  tant 
pour  elle,  que  pour  messire  Jacques  Rougier,  son  fils 
aîné,  de  M.  Bégon,  intendant  de  la  généralité  de  la 
Rochelle,  du  11  mars  1702.  Jacques  Rougier  eut  pour 
enfants  : 

Du  premier  lit  : 

i*.  Françoise  -  Elisabeth  Rougier,  mariée,  par 
contrat  du  7  mai  1687,  avec  Alexandre- Robert 
de  Montberon,  chevalier,  seigneur  d'Esnandes, 
d'Usseau  et  de  Beauregard  ,  près  la  Rochelle  , 
fils  de  François  de  Montberon,  chevalier,  sei- 
gneur des  mêmes  terres  ,  d'une  ancienne  maison 
d'Angoumois,  connue  dès  l'an  1140,  et  de  Char- 
lotte de  Landas.  Elle  et  son  mari  transigèrent 
avec  Marie  Châvigneau,  leur  belle-mère,  en  1694. 
De  ce  mariage  sont  issus    : 

a.  Alexandre- François  dit  le  comte  de  Mont- 
beron, capitaine  au  régiment  de  Mornac, 
marié,  par  contrat  du  20  septembre  1720, 
à  Catherine- Agnès  de  Lévis-Charlus  ,  fille  de 
Charles- Antoine  de  Lévis,  comte  de  Charlus. 
et  de  Marie-Françoise  de  Paule  de  Béthisy, 
et  sœur  de  Charles-Eugène  de  Lévis,  pair 
de   France  ; 

b.  Charlotte  de  Montberon ,  mariée,  i°.  au 
seigneur  de  Saint  -  Mary ,  en  Angoumois  , 
mort  sans  enfant;  20.  à  Henri  de  Vigneau; 
seigneur  de  Vaucarte  et  de  Fayal ,  chevalier 
de   Saint-Louis,  dont  plusieurs   enfants  ; 

Du  second  lit  : 

3°.  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

40.  Gabriel  Rougier,  écuyer ,  sieur  des  Tourettes, 
officier  au  régiment  de  Mornac,  en  garnison  dans 
les  Ardennes  ;  marié,  par  contrat  du  24  août 
ï  71 8,  passé  devant  Poussignon,  notaire  à  Sedan, 
i3.  25 


386  ROUGIER. 

avec  demoiselle  Jeanne  Salut.  Il  mourut  à  Saint- 
Just,  près  Marenne ,  en  Saintonge,  le  5  octobre 
1756.    De  son   mariage  sont  issus   : 

a.  Vital   Rougier,   écuyer ,   sieur  des  Tourettes  ; 

b.  Claude  Rougier,  écuyer,  sieur  des  Tourettes; 

c.  Marie-Madelaine  Rougier,  mariée  en  1756, 
à  Jean-François  Rougier  du  Payau,  son  cou- 
sin-germain. 

Ces  deux  garçons  se  sont  mariés  et  ont  eu 
des  enfants,  qui,  n'ayant  point  de  fortune, 
ont  passé  au  Port-au-Prince ,  île  de  Saint- 
Domingue,  où  ils  ont  tous  été  égorgés  par 
les  nègres.  Les  journaux  du  tems  font  men- 
tion des  détails   affreux   de  leur   mort  ; 

5°.  Jacques  Rougier,  écuyer,  sieur  des  Tourettes, 
né  le  ?i  mai,  et  baptisé  le  premier  juin  168 1, 
pourvu  d'un  .  canonicat  de  Saint  -  Henri,  étant 
diacre,  le  10  juin  1705,  nommé  ensuite  second 
archidiacre  dudit  chapitre  ;  il  est  mort  dans  cette 
dignité,  le  3i  mai  1753,  et  fut  enterré  le  len- 
demain dans    l'église   cathédrale    de    la    Rochelle  ; 

6°.  Jean-Jacques,  qui  fonde  la  seconde  branche, 
rapportée  en    son   rang  ; 

70.  Daniel- Georges  Rougier,  écuyer,  mort  à  l'île 
d'Aix,   sans   alliance  ; 

8°.  Marie-Jeanne  Rougier,  mariée,  i°.  à  Louis  de 
Mornay ,  chevalier ,  seigneur  de  la  Chapelle  ,  ca- 
pitaine des  vaisseaux  du  Roi,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  mort  en  1708,  fils  de  Henri  de  Mornay, 
marquis  de  Montchevreuil,  seigneur  de  Vaudam- 
pierre,  chevalier  des  ordres  du  Roi,  capitaine  et 
gouverneur  du  château  de  St-Germain-en-Laye, 
et  de  Marguerite  Boucher-d'Orsay;  20.  à  M.  Louet, 
écuyer,  sieur  du  Tremblay  ,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  mort  sans  enfants.  Elle  mourut  à  la  Ro- 
chelle ,  le  6  décembre  1756,  âgée  de  quatre- 
vingt-deux  ans,  et  inhumée  le  7,  dans  le  cime- 
tière de  Notre-Dame  de  cette  ville.  De  son  pre- 
mier mariage  sont  issus  te 
a.  Louis  de  Mornay,  écuyer  de  la  duchesse 
d'Orléans ,     gentilhomme     du     duc  ,     ensuite 


ROUGIER.  387 

gouverneur    de    Saint  -  Cloud ,     mort    céliba- 
taire, dans  un   âge  très-avancé  ; 

b.  Gabrielle  de   Mornay,  religieuse  à  Saint-Cyr  ; 

c.  Susanne-Madelaine  de  Mornay ,  abbesse  de 
l'abbaye  de  Notre- Dame-aux-Bois  ,  en  1745, 
morie  en    1760  ; 

d.  Renée- Françoise  de  Mornay ,  d'abord  reli- 
gieuse ,  ensuite  mariée  à  messire  Auguste 
Gobert  ,  écuyer  ,  sieur  de  Ghouppes ,  dont 
est  issue  demoiselle  Jeanne  -  Françoise- Au- 
guste Gobert  de  Chouppes ,  religieuse  aux 
dames  de  i; Union-Chrétienne  de  Fontenay- 
le-Gomte ,  où  elle  existe  encore ,  supérieure 
du  même  monastère,   dans   un  grand   âge  ; 

90.  Susanne    Rougier,    mariée    à    messire     Etienne 
Huet,  écuyer,    sieur   de    Sourdon,    dont    postérité, 
représentée  aujourd'hui   (1818)   par   deux  garçons , 
dont  le  dernier  a  été  admis  par  le  roi  Louis  XVI, 
élève    à    l'école    royale    et    militaire   de   Vendôme , 
le  7   septembre    1782,   et-  tous  deux  ont  été  déco- 
rés  par  Sa   Majesté    Louis    XVIII,    en    1814.     Ils 
sont    passés     en     Angleterre,     au     commencement 
de   la   révolution,   et   s'y  sont  mariés.    Ils   ont  une 
sœur  ,   également    mariée  ,    nommée    Marie  -  Blan- 
dine- Félicité   Huet  de   Sourdon  ,  .  dont  on    ignore 
la    destinée.     Pierre-Philippe  Huet ,     chevalier    de 
Sourdon,    leur   oncle,  a   été    capitaine    aux    grena- 
diers royaux,    chevalier  de    St-Louis,   et  a  fait  la 
guerre  en  Italie,  sous  M.   de  Maillebois.  Un  autre 
fut  religieux   bernardin  ,    et   long  -  tems   procureur 
de    l'abbaye    de    la    Grâce    de    Dieu,    en    Aunis  ; 
lorsque    ces   religieux   furent   contraints   de  quitter 
leur  monastère ,    il  s'est  retiré  chez  son   frère ,    à 
Nantilly,  près  la  Rochelle,  où  il  est  mort.  Ces  der- 
niers avaient  deux  sœurs,   Tune  mariée  à   M.   de 
Mascaron  ,     chevalier    de    Saint  -  Louis  ,     gouver- 
neur de   l'île   et   château   d'Oléron ,    en  Saintonge , 
et  l'autre  ,   religieuse    hospitalière    à   l'hôpital   Fo- 
restier à   la   Rochelle. 

V.  Jacques  Rougier,  II*  du  nom,  écuyer,  sieur  du 
Marais-Guiot,-  lieutenant  -  particulier  ,  assesseur  civil  et 
criminel  au  présidial  de  la   Rochelle,    en    1703,    né  en 


388  aouGiÈR» 

cette  ville  le  18,  et  baptisé  le  3o  juillet  1678  ;  épousa, 
par  contrat  passé  devant  Michaud  et  Marchand,  notaires 
de  cette  ville,  le  5  juin  1709,  demoiselle  Madelaine 
Brageau,  veuve  de  M.  d'Aucher  ;  obtint,  conjointe- 
ment avec  ses  frères  et  sœurs ,  une  ordonnance  de 
maintenue  de  noblesse,  de  M.  de  Beauharnais,  inten- 
dant de  la  généralité  de  la  Rochelle,  le  20  octobre  17 14. 
Madelaine  Brageau  mourut  à  la  Rochelle,  le  3  et  fut 
inhumée  le  5  février  1752,  à  l'âge  de  soixante-neuf  ans, 
dans  l'église  de  Saint-Barthélemi  de  cette  ville  ;  et  son 
mari,  Jacques  Rougier,  mourut  dans  la  même  ville, 
le  5  février  1758,  et  fut  inhumé*  le  6,  dans  la  même 
église.  De  leur  mariage  sont  nés  plusieurs  enfants,  morts 
en   bas  âge,  et  : 

VI.  Alexandre  Rougier,  écuyer,  seigneur  du  Marais- 
Guiot,  procureur  du  Roi  au  présidial  de  la  Rochelle, 
en  1741;  il  naquit  dans  cette  ville,  le  3o  janvier,  et 
fut  baptisé  le  i5  avril  171 6,  dans  l'église  de  Saint- 
Barthélemi  ;  épousa,  par  contrat  passé  devant  Poirel 
et  de  Comps,  notaires  à  la  Rochelle,  le  28  mai  1745, 
demoiselle  Marie- Marguerite-Françoise  Bille ,  fille  uni- 
que de  M.  Michel-Antoine  Bille,  et  de  demoiselle 
Marguerite  Airaut.  Il  était  maire  de  la  Rochelle,  en 
1788,  que  le  10  de  cette  année,  il  fut  passé  un  acte 
devant  la  Vergne  et  Roy,  notaires,  qui  atteste  que  lui  et 
sa  femme,  étant  enfants  uniques,  il  n'y  a  pu  avoir  de 
partage  des  successions  de  leurs  pères  et  mères  respectifs. 
Il  mourut  en  sa  maison  noble  de  Bonnegran ,  près  la 
Rochelle,  le  2  5  novembre  1793,  et  fut  enterré  le  len- 
demain, dans  le  cimetière  d'Aitré-lès-Rouaux.  De  son 
mariage  sont  issus   :  -     , 

i°.   Jacques-Alexandre,    dont  l'article  suit  ; 

2*.  Marie-Madelaine-Geneviève  Rougier,  née  à  la 
Rochelle  le  2,  et  baptisé  le  3  janvier  1746, 
mariée,  par  contrat  passé  devant  Fargenel  et  de 
la  Vergne  ,  notaires  de  cette  ville .  le  9  avril 
1769,  avec  Louis-Mathurin  Brunet,  écuyer,  sei- 
gneur de  Sairigné  ,  en  Bas-Poitou ,  mousquetaire 
de  la  seconde  compagnie  de  la  garde  du  Roi,  fils 
aîné  de  Pierre-Gabriel  Brunet,  écuyer,  sieur 
de  Sairigné,  et  de  dame  Rose  Stéphanie  Merlans. 
De  ce  mariage  sont   issus  : 


ROUGÏER.  -389 

a.  Gabriel  -  Alexandre  Brunet ,  écuyer,  sei- 
gneur de  Sairigné ,  marié  :  i°.  avec  made- 
moiselle Agathe  Altier ,  fille  de  Charles 
Jean  -  Marie ,     baron    Altier,    ambassadeur    à 

.  Rome,  et  de  dame  Françoise-Emilie  Gilbert 
de  Gourville,  dont  un  enfant,  mort  en 
naissant  ;  2°.  avec  Susanne  -  Lucile  Renard- 
Cambois  de  Chenusac,  fille  de  Rémi  Renard- 
Cambois  de  Chenusac,  et  d'Adélaïde- Pauline 
Croisset.  De,  ce  mariage  sont  nés  trois  garçons 
et  deux  filles  ; 

b.  Geneviève- Françoise -Aimée  Brunet  de  Sai- 
rigné, mariée  à  M.  Alexandre-Aimable-Pierre 
Morin,  avocat  en  la  cour  d'appel  de  Poitiers, 
et  juge  suppléant  au  tribunal  de  première 
instance  de  la  Rochelle,  dont  un  fils,  mort 
en  naissant. 

VII.  Jacques  -  Alexandre  Rougier,  écuyer,  sieur  du 
Marais-Guiot ,  né  à  la  Rochelle,  le  4  septembre  175 1  7 
et  baptisé  le  5  ;  entra  au  service,  en  qualité  de  cadet,  au 
régiment  de  Royal-Comtois,  le.  25  mars  1768;  sous-lieu- 
tenant à  la  suite  au  régiment  d'infanterie  d'Orléans,  du 
i3  mai  1771  ;  sous-lieutenant  en  pied  au  même  corps,  le 
1 9  mai  1 774  ;  lieutenant  au  même  régiment,  le  7  août 
1777;  épousa,  par  contrat  passé  devant  Château  et  son 
confrère,  notaires  à  Parthenay,  le  18  mai  1779,  Rose  de 
la  Porte-Vezins ,  damoiselle ,  fille  unique  de  messire 
Charles-Armand  de  la  Porte-Vezins,  chevalier,  seigneur 
de  Beaufort,  près  Châtellerault,  en  Poitou,  capitaine 
d'infanterie,  chevalier  de  Saint-Louis,  et  de  dame  de  la 
Rivière-Broc.  Leur  fille  unique,  Rose-Marguerite- Aimée 
Rougier,  née  au  château  de  la  Bonnière ,  a  été  mariée, 
pendant  la  Révolution ,  à  Louis  -  Antoine  des  Ouches , 
directeur-général  des  hôpitaux  de  la  marine  à  Brest.  De 
ce  mariage  sont  issus  deux  garçons  et  une  fille,  morts 
en  bas  âge,  à  Rochefort. 

SECONDE     BRANCHE. 

Seigneurs    du    Payau. 

V.  Jean-Jacques  Rougier,  écuyer,  seigneur  du  Payau, 
garde  de  la  marine  royale,  quatrième  fils  du  second  lit  de 


390  •  ROUGIER. 

Jacques  Rougier,  écuyer,  sieur  des  Tourettes,  et  de 
dame  Marie  Chavigneau,  naquit  à  la  Rochelle,  le  9  avril 
1687.  Il  épousa  :  i°.  par  contrat  passé  en  cette  ville,  de- 
vant Michaud  et  son  confrère,  notaires,  le  17  juillet  1717, 
demoiselle  Anne  -  Marie  Bigotteau ,  fille  de  M*  Michel 
Bigotteau,  receveur  des  consignations,  à  la  Rochelle,  et 
de  dame  Anne  Vinet  ;  20.  par  acte  du  i3  juin  1725, 
passé  à  Dompierre,  près  la  Rochelle,  demoiselle  Jeanne 
de  la  Grange.  Il  consentit  un  acte  à  son  fils  Jean-Fran- 
çois Rougier,  écuyer,  le  10  décembre  1752,  reçu  par 
Fleury  et  son  confrère,  notaires  à  la  Rochelle.  Il  mourut 
en  sa  maison  de  Lardillière,  paroisse  de  Dompierre,  le 
premier  décembre  1763.  Ses  enfants  furent: 

Du  premier  lit  : 

i*.  Jean-François,   dont  Tarticle  suit  : 

20.  Marie-Anne   Rougier,  née  au  mois  d'août  171 9; 

décédée   religieuse  hospitalière    de  Sainte  -  Marthe 

de  la  Rochelle,  le  i3  avril  1767; 

Du  second  lit  : 

3°.  Plusieurs  enfants,  morts  en  bas  âge  ; 

4°.  Marie- Louise -Jeanne  Rougier,  admise  au  nom- 
bre des  élèves  de  la  maison  royale  de  Saint-Cyr, 
par  brevet  du  Roi,  le  18  septembre  1739,  d'après 
les  preuves  faites  pardevant  M.  d'Hozier,  généa- 
logiste de  la  maison,  de  la  chambre  et  des  écuries 
du  Roi ,  le  1 2  septembre  précédent  ,  et  le  certi- 
ficat de  Mme  de  Boufflers,  supérieure,  et  de  madame 
de  Lignemare,  maîtresse.- générale  des  classes  de 
ladite  maison  royale  du   10  décembre  1752. 

VI.  Jean-François  Rougier,  écuyer,  sieur  du  Payau; 
né  à  Saint-Xandre,  près  la  Rochelle,  le  25,  et  baptisé 
le  3i  mai  171 8;  nommé  officier  au  bataillon  de  milice 
de  Saint-Jean-d'Angély,  le  premier  octobre  1734;  aide- 
major,  par  brevet  du  3  juillet  1746;  capitaine,  par 
commission  du  27  avril  1748;  chevalier  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  Saint- Louis,  le  25  janvier  1758;  passa 
à  une  compagnie  de  fusiliers,  le  12  juin  [759  :  inspec- 
teur des  milices,  le  11  janvier  1761  ;  a  fait  la  campagne 
de  1746,  en  Italie,  partie  dans  la  communication  de  Nice 
à  Gènes;  et  a  joint  l'armée  du  maréchal  de  Maillebois, 
la  même  année  au  camp  de  Tortone,  y  fit  la  campagne  ; 


rougier.  3gi 

entra  dans  Monaco,  le  5  octobre,  et  obtint  la  commis- 
sion de  capitaine  de  Seconde  classe  d'invalides  à  la  suite 
de  la  place  de  la  Rochelle.  Il  épousa,  par  acte  du  19  dé- 
cembre 1756,  demoiselle  Marie  -  Madelaine  Rougier  des 
Tourettes,  sa  cousine-germaine,  fille  de  Gabriel  Rougier, 
écuyer,  sieur  des  Tourettes,  officier  au  régiment  de 
Mornac,  et  de  dame  Jeanne  Salut.  Il  passa  une  licitation 
avec  Marie-Louise-Jeanne  Rougier,  sa  sœur  germaine, 
admise  à  la  maison  royale  de  Saint-Cyr,  devant  Gràssous  et 
son  confrère,  notaires  à  la  Rochelle,  le  16  décembre  iyS3  ; 
fit  son  testament  devant  le  Roy  père  et  son  confrère , 
notaires  en  la  même  ville,  le  2  octobre  1782,  et  mourut 
au  Payau,  le  4  novembre  suivant.  De  son  mariage  sont 
issus  : 

i°.  Deux  garçons,  morts  en  bas  âge; 

20.  Jean-François-Louis  Rougier,  qui  suit; 

3°.  François  Rougier,  écuyer,  né  au  Payau,  le  24 
mai  1764;  nommé  par  brevet  du  roi  Louis  XV, 
en  1772,  élève  de  l'école  de  la  Flèche;  transféré 
à  l'école  d'Efiiat,  et  de  là,  à  celle  de  Vendôme, 
où  il  a  été  nommé  sous  -  lieutenant  au  régiment 
de  Royal  -  Auvergne  ;  est  passé,  en  cette  qualité, 
à  Saint-Domingue,  avec  un  bataillon  dudit  régi- 
ment; y  a  fait  la  guerre,  et,  après  son  retour  en 
France ,  il  quitta  le  service  pour  cause  de  ma- 
ladie ; 

40.  Marie  -  Madelaine  -  Marguerite  -  Geneviève  Rou- 
gier, née  au  Payau,  le  11  juin  1763,  morte  au 
même  lieu,  à  l'âge  de  seize  à  dix-sept  ans,  et 
inhumée  à  Nieul. 

VII.  Jean  -  François  -  Louis  Rougier,  écuyer,  seigneur 
du  Payau,  né  en  ce  lieu,  le  17  octobre  1758,  garde 
du  corps  du  Roi ,  dans  la  première  compagnie  française  ; 
puis  lieutenant  dans  les  gardes-côtes  rochellais  ;  épousa, 
par  contrat  passé  à  Dompierre,  près  La  Rochelle,  devant 
Roy  père  et  son  confrère,  le  24  avril  i7$3,  demoi- 
selle Marie-Jeanne-Julie  le  Blanc  de  Montlebourg,  née 
à  Génolhac,  diocèse  d^zès,  en  Languedoc,  le  20  mai 
1764,  fille  unique  de  messire  Louis  -  Vincent  le  Blanc 
de  Montlebourg  ,  écuyer ,  capitaine  des  grenadiers  au 
régiment  de  Penthièvre  ,  chevalier  de  Saint  -  Louis , 
qui,   en  cette  qualité,   a   fait  les   campagnes    de  Corse, 


392  rougier. 

et  de  dame  Marie- Bénigne -Catherine  Billeau.  Ils  con- 
sentirent une  cession  sous -seing  privé,  le  11  octobre 
1784,  au  profit  de  M.  Perrier,  administrateur  -  général 
des  domaines,  et  secrétaire  de  la  marine,  demeurant  à 
Paris,  de  tous  les  droits  mobiliers  et  immobiliers  que 
pouvait  avoir  M.  Louis- Vincent  le  Blanc  de  Montle- 
bourg,  écuyer  de  leur  père  et  beau  -  père ,  contre  feu 
M.  André  le  Blanc  de  Montlebourg,  écuyer,  capitaine 
au  régiment  de  Beaujolais,  leur  oncle  paternel,  con- 
trôlée à  la  Rochelle,  le  ier  avril  i8o3.  Be  ce  mariage 
sont  issus  : 

i°.  Louis- François,  dont  l'article  suit  : 
20.  Marie- Catherine- Julie    Rougier,     née    à    la    Ro- 
chelle,   le    premier     septembre     1784,     mariée    à 
Génolhac,  où  elle  a  des  enfants; 
3°.  Henriette-Sophie   Rougier,   née    au    Payau,   le  6 

novembre  1789  ; 
40.  Marie  -  Athalie    Rougier,    née  au  Payau,   le   28 
août    1790,   mariée,  par  contrat  du   28  novembre 
18 10  ,    passé    à    la   Rochelle,   devant   Moreau-du- 
Grand- Chemin     et    son     confrère,    notaires,     avec 
M.    Ragouin,    capitaine -adjudant -major    au    82e 
régiment  de  ligne,  membre  de  la   Légion  d'Hon- 
neur,   ensuite   capitaine   de   recrutement   dudit   ré- 
giment ,   à   Evreux ,    et   enfin   chef  de   bataillon   à 
la  suite  de  Fétat-major  de  l'armée.  De  ce  mariage 
sont   issus  deux  garçons  : 
5*.  Caroline -Marie -Rougier,   née  au  Payau,   le    14 
février   1794,   mariée  à  La  Rochelle,  le   21    juillet 
1 8-1 3,   à  M.  Horme,    natif  de  Dusseldorf,  officier- 
payeur  au  régiment  du  duc  de  Bergue,    dont  une 
fille,  morte  en  bas  âge  ; 
6\  Victoire-Lise    Rougier,    née    au    Payau,     le    14 

avril  1798. 
7*.  Marie-Esther    Rougier,    née    au   Payau,    le    17 
avril  1798. 

VIII.  Louis  -  François  Rougier,  écuyer,  seigneur  du 
Payau,  né  audit  lieu,  le  20  juin  1787;  servit  en  qualité 
de  soldat  au  79e  régiment  de  ligne,  le  16  janvier  i8o5; 
caporal,  le  premier  !  janvier  1806;  sergent,  le  26  juin  de  la 
même  année;  sergent-major,  le  premier  novembre  j8o8  ; 
passa,  avec  le  même  grade,   dans  le  deuxième  régiment 


DE    PLANTA.  3ç3 

de  la  Méditerranée,  devenu  le  i32L  de  ligne,  le  i3  avril 
1 8 1 1  ;  sous-lieutenant  au  même  corps,  le  12  juin  181 3; 
passa,  avec  le  même  grade,  au  39e  régiment  de  ligne, 
le  n  août  1814;  sous -lieutenant  des  grenadiers  de  la 
Charente-Inférieure,  le  premier  janvier  181 6;  a  fait  la 
campagne  d'Italie,  en  i8o5  ;  celle  de  Dalmatie,  en  1806, 
1807  et  1808;  celle  de  Russie,  de  Pologne  et  d'Alle- 
magne, en  18 12,  181 3  et  18 14;  sur  le  Rhin,  en  181 5  ; 
a  été  fait  prisonnier  de  guerre  à  Torgau,  le  4  janvier  181 3, 
et  est  entré  en  France,  le  11  août  18 14. 

Armes  :  d'argent,  à  trois  roses  de  gueules. 


PASCHAL,  famille  originaire  du  Languedoc,  déclarée 
noble,  le  10  décembre  1668,  comme  descendante  de 
conseillers  en  la  cour  des  aides  de  Montpellier.  Elle 
porte  pour  armes  :  d'azur,  à  l'agneau  pascal  d'argent. 
Il  y  a  encore  du  nom  de  : 

Pascal,  une  famille  dont  une  branche  est  établie 
en  Bretagne,  et  l'autre,  au  château  de  Lacours,  dépar- 
tement du  Gard,  qui  a  été  anoblie  plus  récemment,  et 
qui  a  fourni  divers  officiers  qui  ont  servi  avec  distinc- 
tion. Elle  porte  pour  armes:  de  gueules  à  l'agneau 
pascal  d'argent ,  portant  une  croix  d'or ,  à  laquelle  est 
attachée  une  banderolle  d'argent  ;  au  chef  cousu  d'azur, 
chargé  d'un  croissant  d'argent,  accosté  de  deux  étoiles 
d'or. 

Quant  à  la  maison  de  Pascal  de  Saint  -  Juéry, 
très  -  ancienne  noblesse  de  la  province  de  Languedoc , 
voyez  le  tome  VIII  du  Nobiliaire  universel  de  France, 
page  354. 


de  PLANTA,  famille  noble,  d'ancienne  extraction, 
originaire  d'Étrurie ,  transplantée  dans  le  pays  des 
Grisons,  laquelle  a  fourni,  l'an  5 19,  un  évêque  de 
Coire,  dans  la  personne  d'Ursichx,  dont  on  voit  encore 
le  tombeau  dans  l'église  cathédrale.  Elle  a  possédé  en 
fief  le  comté  de  l'Engadine,  donné  plusieurs   chevaliers 


394  DE    PLANTA. 

à  Tordre  Teutonique ,  des  princes  évêques  de  Coire,  et 
des  abbesses  de  différents  ordres.  Cette  famille  s'est  di- 
visée en  plusieurs  branches ,  dont  les  principales  sont 
celles  de  Zutz ,  de  Zexnetz ,  de  Steinberg ,  de  Samade, 
de  Wildenberg,  etc.  Cette  dernière  a  formé  les  rameaux 
qui  sont  établis,  de  nos  jours,  dans  le  Suntdgaw  et  dans 
la  province  de  Dauphjné.  La  branche  du  Suntdgaw  s'est 
fondue,  en  1745,  dans  la  maison  des  marquis  d'Amédor 
de  Molans ,  en  la  personne  de  Joséphine  -  Clémentine- 
Marie,  dame  de  l'ordre  impérial  de  la  Croix  étoiiée , 
morte  le  12  janvier  1789. 

I.  Conrad   de  Planta,     I"   du   nom,    reçut   de   Conrad ^ 
de   Bibérach  ,  évêque    de    Coire ,    l'investiture  du   comté 
de  PEngadine,  en  11 39.  Il  eut  pour  fils  : 

i°.  Rodolphe,  dont  l'article  suit  : 
2*.  Bella  de  Planta. 

II.  Rodolphe  de  Planta,  Ier  du  nom,  seigneur  de 
Rhémus,  mourut  en  1193,  laissant  pour  fils  : 

III.  Conrad  de  Planta,  .IIe  du  nom,  vivant  en 
1227,  lequel  reçut  de  Volfgand  de  Thunn  et  de  Neu- 
bourg  l'investiture  du  comté  de  l'Engadine.  Il  mourut 
en  1257,  étant  père  de  : 

IV.  André  de  Planta,  Ier  du  nom,  vivant  en  1244, 
qui  reçut,  en  1271  ,  l'investiture  de  ce  même  comté. 
Il  laissa  : 

V.  André  de  Planta,  IIe  du-  nom,  qui  reçut,  en 
1285  ,  de  Berthold  Heiligenberg,  évêque  de  Coire,  l'in- 
vestiture du  comté  de  l'Engadine ,  pour  lui  et  ses  des- 
cendants, moyennant  la  somme  de  io5o  marcs  d'argent. 
Il  épousa  N...  d'Invalta,  de  laquelle  il  laissa  : 

i°.  Jean    de   Planta,   vivant  à     Zutz,    en     1339.    Il 

mourut  sans  postérité  ; 
20.  Conrad,  dont  l'article  suit  ; 
3*.   Frédéric  de  Planta  ; 
40.  André  de  Planta. 

VI.  Conrad  de  Plan**.,  IIP'  du  nom,  assista,  avec 
ses  deux  frères ,  à  un  tournoi  donné  par  Henri  de  Ca- 
rinthie,  roi  de   Pologne   et  de   Bohême,  la  veille  de  Noël 


DE    PLANTA.  3q5 

de  l'an     i3 ij,   et  y  remporta  la    bannière.    Il   eut  pour 
fils  : 

i°.  Uldaric  de  Planta,  qui  fut  père  de  : 

a.  Conrad  de  Planta  ; 

b.  Jean  de  Planta ,  qui  fut  père  de  Conrad  ; 
lequel  signa ,  en  1429  v  un  traité  avec  le 
comte  de  Toggenbourg,  et  n'eut  point  de 
lignée  ; 

2°.  Conradin,  dont  l'article  suit  : 

VII.  Conradin  de  Planta,  reçut,  conjointement 
avec  Uldaric,  son  frère,  l'investiture  du  comté  de 
PEngadine ,  de  Henri ,  roi  de  Pologne  et  de  Bohême. 
Il  laissa  : 

VIII.  Uldaric  de  Planta,  qui  reçut  de  Louis,  mar- 
grave de  Brandebourg,  l'investiture  de  plusieurs  fiefs, 
en  1 356.  Ses  enfants  furent: 

i°.  André,   dont  l'article  suit; 
20.  Uldaric  de  Planta. 

IX.  André  de  Planta,  IIIe  du  nom,  vivait  en  1390 
et  1400.   Il  fut  père  de  : 

X.  André  de  Planta,  IVe  du  nom,  vivait  en  1420, 
Il   laissa  : 

XI.  François  de  Planta,  qui  vint  s'établir  dans  le 
Dauphiné  ,  et  y  fut  seigneur-châtelain;  de  Châteauneuf- 
d'Izère.   Il  laissa  : 

XII.  Guillaume  de  Planta,  Ier  du  nom,  dit  le 
Vieux y  qui  fut  père  de  : 

XIII.  Guillaume  de  Planta,,  IIe  du  nom,  dit  le 
Jeune ,  qui  épousa  Virginie  -  Madelaine  de  Combe ,  de 
laquelle  il  laissa  : 

i°.  Achille,   dont  l'article  suit  : 

2*.  Robert  de  Planta,  qui  épousa,  vers  1590,  Mar- 
guerite Durand ,  dont  il  eut  une  fille  ,  Florence 
de  Planta, 

3°.  François  de  Planta; 

40.  Marguerite  de  Planta  ; 

5°.  Catherine  de  Planta. 


396  DE    PLANTA. 

XIV.  Achille  de  Planta  ,  Ier  du  nom ,  vivait  en 
1628,  et  mourut  en  1639.  Il  avait  épousé  Anne  Magnime, 
de  laquelle  il  eut  : 

XV.  Aymard  de  Planta,  qui  vivait  en  1628.  Il  avait 
épousé  Jeanne  Serret,   qui  le  rendit  père  de  : 

i°.  Aymard,    qui    épousa    mademoiselle  de  Grassy, 

dont  il  n'eut  point  d'enfants  ; 
20  Ennemond  de   Planta,   qui   mourut  en   i663.    Il 

avait  épousé    Françoise  d'Orcière.    De  ce  mariage 

sont  issus  : 

A.  Claude  de  Planta ,  lieutenant  -  colonel  d'ar- 
tillerie, commandant  en  second  l'école  de 
Grenoble ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mi- 
litaire de  Saint- Louis,  mort  en   1789; 

B.  François  de  Planta,  qui  épousa  Virginie  de 
Bigot,  de  laquelle  il  eut  : 

a.  Joseph  -  Emmanuel  de  Planta ,  qui  a 
épousé  Geneviève  de  Ville  ; 

b.  Elisabeth  de  Planta ,  religieuse  à  Va- 
lence ; 

c.  Anne  de  Planta,  mariée  à  M.  d'Hébrail, 
chevalier  de  l'ordre  •  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis  ; 

d.  Elisabeth  de  Planta,  mariée  à  M.  Bancel , 
seigneur  de  Confoulens  ; 

3*'  Charles -Jacob  de  Planta  de  la  Thuillière,  capi- 
taine au  régiment  de  Guimetière,  mort  sans  pos- 
térité, des  blessures  qu'il  reçut  à  l'armée  ; 

4*.  Jean,  qui  continue  la  lignée; 

5*.  Laurent  ,  qui  fonde  la  troisième  branche  rap- 
portée ci-après  ; 

6°.  François  de  Planta,  capitaine  de  vaisseaux  du 
Roi;  il  mourut  en  Amérique,  en  1694,  après 
le  combat  du  Solide,  qu'il  commandait,  contre 
le  vaisseau  anglais   le  Garde* Côte,  qui   fut  pris; 

7*.  Louis  de  Planta,  lieutenant -colonel  de  dragons 
au  service  de  France,  tué  à  l'affaire  de  l'Assiette, 
où  il  monta  deux  fois  à  l'assaut  ; 

8°.  Hélène  de  Planta,  mariée  à  Just-Henri  de  Blan- 
chelène,  seigneur  de  Canclaut.  Elle  mourut  le 
3i   mai  1705  ; 


\  DE   IPLANTÀ.  Sgf 

90.  Marguerite  de  Planta,   mariée  à   M.  de  Gallier  ; 
ioa.  Louise    de    Planta ,     sœur    jumelle    d'Hélène, 

mariée  à  Jean  de  Benoît ,   capitaine  de  cavalerie, 

commandant  de  la  ville  d'Etoile  ; 
ii°.  Jeanne  de   Planta,   mariée  à  Joseph  d'Alberni  ; 
i2°.  Marie  de  Planta,  qui  testa  en  i663. 

XVI.  Jean  de  Planta,  épousa  Marie  -  Anne-  Aymard  , 
de  laquelle  il  eut  : 

i°.  Ennemond,  dont  l'article  suit: 

20.  Claude    de    Planta ,  )  chanoines    de     l'ordre    de 

3*.  Hesque    de   Planta  ,  \  Saint-Benoît  ; 

4°.  Marguerite,   mariée  à  René  de  Vaugrand  ; 

5°.  Elisabeth  de  Planta. 

XVII.  Ennemond  de  Planta,  épousa  Marie  Ruel , 
de  laquelle  sont  issus  : 

i°.  Henri-Joseph-Robert,  dont  l'article  suit  : 
20.  Claude- Antoine ,   qui   fonde  la  seconde  branche, 
rapportée  ci-après. 

XVIII.  Henri-Joseph- Robert  de  Planta  -  Wilden- 
berg  ,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment  de  Fouquet , 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis  , 
grand-maréchal  héréditaire  de  l'évêché  de  Coire,  dignité 
qui  lui  fut  concédée  à  perpétuité  pour  lui  et  ses  des- 
cendants mâles ,  par  Charles-Rodolphe  de  Buol ,  comte 
de  Schawenstein ,  prince  -  évêque  de  Coire,  par  lettres- 
patentes,  en  date  du  12  novembre  1795.  De  toute  an- 
cienneté, la  charge  de  grand  -  maréchal  héréditaire  de 
cet  évêché  avait  été  possédée  par  la  branche  catholique 
des  comtes  de  Planta,  étabfte  dans  le  pays  des  Grisons. 
Cette  charge  était,  à  cette  époque,  devenue  vacante  par 
la  mort  de  Louis -Auguste ,  baron  de  Planta  -  Wilden- 
berg,  lieutenant -général  au  service  de  France,  proprié- 
taire d'un  régiment  suisse,  et  ckevalier  de  Saint-Louis, 
lequel  était  dernier  rejeton  du  rameau  catholique  des 
Grisons.  Henri-Joseph  Robert,  mort  en  1799,  avait 
épousé  :  i*.  le  10  décembre  1743,  Claude  -  Laure  de 
Moncand;  20.  le  5  juillet  1750,  Louise- Anne  le  Rast. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.  Jeanne,  religieuse  au  monastère  de  Notre-Dame 
de  Valence  ; 


3q8  DE    PLANTA. 

2°.  Claudine,  morte  sans  avoir  été  mariée; 

Du  second  lit  : 

3°.  Claude-Anne,  dont  l'article  suit  : 

4°.  Laurent  -  Joseph ,  chevalier  de  Planta,  capitaine 
dans  Royal  -  Allemand ,  cavalerie  ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis ,  né  le 
26  octobre  1756.  Il  a  émigré  en  1791,  avec  son 
régiment,  qu'il  commandait  à  cette  époque.  Il  a 
épousé,  le  19  mai  1790,  Françoise  de  Vienne. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

a.  Marie-René-Hercule,  né  le    26  juin    1807; 

b.  Claude  -  Marie-Joseph,   né  le    i5   avril    181 3. 

XIX.  Claude  -  Anne  de  Planta  -  Wildenberg  ,  né 
en  1752,  fourrier-major  de  la  compagnie  écossaise  des 
gardes  du  corps  du  Roi ,  avec  brevet  de  capitaine  de 
cavalerie ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis  ,  grand -maréchal  héréditaire  de  l'évéché  de 
Coire  ;  a  été  député  de  la  ville  de  Valence ,  près  Sa 
Majesté  Louis  XVIII,  à  son  avènement  au  trône,  en 
18 14,  et  a  reçu,  à  cette  occasion,  la  décoration  du 
Lys;  il  a  épousé,  le  16  avril  1796,  Marie- Anne-Claire 
Parisot  de  Durand.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Joséphine  -  Henriette  -  Anne  -  Virginie  de  Planta, 
née  le  14  mars  1797; 

20.  Trois   enfants,   morts  en   bas  âge. 


SECONDE      BRANCHE. 

XVIII.  Claude-Antoine  de  « Planta  de  Longueterre, 
second  fils  d'Ennemond  de  Planta,  et  de  Marie  Ruel  ; 
épousa  Marie-Anne  de  Castanier  du  Glas,  dont  est  issu  : 

XIV.  Jean-Claude  de  Planta  de  Longueterre  , 
né  le  4  mai  1746,  qui  a  eu  l'honneur  d'être  présenté 
par  M.  le  duc  d'Aumont,  le  8  août  1814,  à  Sa  Majesté 
Louis  XVIII,  qui  daigna  lui  accorder  la  décoration 
du  Lys,  tant  pour  lui  que  pour  ses  deux  fils.  Il  épousa  : 
i°.  Jeanne-Charlotte  du  Claux  de  la  Mésangère,  dé- 
cédée sans  enfants  ;  2*.  Elisabeth  Astier,  de  Clermont. 
De  ce  dernier  mariage  sont  issus  : 


DE    MAÇON.  399 

10.  Jean-Claude- Félix,  de  Planta  de  Longueterre , 
né  le   3   mai    1797  ; 

20.  Jean-Jacques-Adolphe  de  ,  Planta  de  Longue- 
terre,  né  le   22   novembre    1800  ; 

3».   Anne-Zoé  de   Planta  de   Longueterre. 

TROISIÈME      BRANCHE. 

XVI.  Laurent  de  Planta,  Ier  du  nom,  cinquième 
fils  d'Aymard,  et  de  Jeanne  Serret  ;  épousa  Virginie 
Pied,   de  laquelle  il  a  eu    : 

i°.   Jean-Baptiste,   chanoine  d'Uzès  ; 
2°.    Laurent,   dont  l'article   suit  ; 
3°.   Marc  -  Antoine,  chanoine    de    l'ordre    de    Saint- 
Benoît,  prieur  commandataire  de   Lussas. 

XVII.  Laurent  de  Planta  -  Wildenberg  ,  II*  du 
nom,  mort  en  1783  ;  avait  épousé  Madelaine  de  Bouvier 
de  Cachard,  morte  en  1799.  De  ce  mariage  vint  : 

XVI II.  Marc  -  Antoine»  de  Planta  -  Wildenberg  ,'  né 
le  25  août  1765,  officier  au  régiment  de  Barrois,  in- 
fanterie, en  1781.  Il  a  émigré  en  1791,  et  a  fait  les 
campagnes  à  l'armée  des  princes  ,  dans  le  régiment 
Dauphin  ;  a  fait  partie  de  la  députation  envoyée  par 
la  ville  de  Valence,  à  Sa  Majesté  Louis  XVIII,  à  son 
avènement  au  trône  ,  et  a  reçu  ,  à  cette  occasion ,  la 
décoration  du  Lys.  Il  a  épousé  Joséphine  de  Rostaing. 
De   ce   mariage   sont   issus  : 

i°.   Alexis  -  Rodolphe    de     Planta  -  Wildenberg  ,    né 

le  26  octobre    1802  ; 
20.   Conrad  de  Planta-Wildenberg,  mort  en  1806  ; 
3°.    Louise- Fanny    de    Planta-Wildenberg,     née    le 

5    février    180  5. 

Armes  :  d'argent,  à  la  patte  d'ours  de  sable  en  bande, 
coupée  de  gueules,   les  griffes  cm.  haut. 


MAÇON,  en  Franche -Comté.  Il  ne  reste  de  cette 
ancienne  famille,   que   : 

Jean-Joseph  de  Maçon,  célibataire,  âgé  de  cinquante- 
cinq  ans ,   ancien  capitaine  d'infanterie ,   pour  le  service 

du   Roi,  avant  la  révolution. 

7 


4-00  DB     SÂIuNAIvL' 

Jean  dé  Maçon,  seigneur  d'Esboz,  de  Molans ,  Lié- 
vans,  etc. ,  qui  assista  dans  la  chambre  de  la  noblesse,  aux 
états  du  comté  de  Bourgogne,  en  1574,  Jean  de  Mâcon, 
seigneur  d'Esboz,  de  la  Rochette,  Quers,  Citers,  Vaivre; 
Montcourt,  capitaine  de  deux  cents  hommes  de  pied,  y 
assista  en  1654,  1657  et  i658. 

Il  s'établit  à  Seex-sur-Saône ,  par  suite  de  son  ma- 
riage contracté  devant  le  notaire  Henriot,  le  29  novem- 
bre i653,  avec  Claude- Françoise  Carementrant  ,  dame 
de  Montchevrey  et  de  la  Tour,  fille  de  noble  Hubert  Care- 
mentrant, capitaine  du  château  fort  de  Seex-sur-Saône, 
d'une  famille  noble  de  Poligny  ,  connue  dans  l'histoire 
de  cette  ville,  tome  second,  pages  184,  186,  422,  424; 
et  dont  un  membre,  Claude  Carementrant,  lieutenant- 
général  du  grand  bailli  d'Amont,  fut  tué  au  siège  de 
Vesoul,   par   Tremblecourt,  en   1595. 

Les  autres  femmes  épousées  par  les  sieurs  de  Maçon, 
étaient  des  maisons  de  Montereux,  Roppes,  Myon, 
Cuit,   Oiselet,    Longueval,    Franquemont    et    Grammont. 

Armes  :  Parti  d'or  et  d'argent  ;  au  sautoir  engrêlé  de 
gueules,    bronchant  sur  le  tout. 


CHAZOTTE  (de)  ,  famille  noble  d'Arlebosc  ,  en 
Vivarais ,  et  dont  était  Jean  Roucherd  de  Chazotte , 
conseiller  au  parlement  de  Dombes,  en  1771,  qui  a 
laissé  descendance.  Elle  porte  pour  armes  :  d'azur,  à  la 
croix  d'or,  bordée  de  sable,  cantonnée  de  quatre  étoiles 
d'argent. 


SAIGNARD  ou  SAGNARD,  famille  des  plus  an- 
ciennes du  Languedoc  ,  et  distinguée  par  ses  alliances  et 
ses  services  militaires,* divisée  en  plusieurs  branches  : 
i°.  celles  de  Saignard  de  la  Fressange,  barons  de  Quey- 
rières  et  des  états  du  Velay,  dans  laquelle  s'est  fondue 
la  maison  d'Allier  de  la  Fressange,  dont  elle  a  porté  le 
nom  ;  20.   celles  de  Sagnard  de  Choumouroux  (1)  ,  qui, 


(1)   La   maison    de    Choumouroux    est    ancienne    et    a    contracté 
de    belles    alliances.    Elle    prouve    une    filiation    suivie    depuis    : 
I.    Gabriel,    seigneur    de   Choumouroux,    qui    fut   père    de  : 


DE    SAIGNARD.  401 

s'étant  alliée  avec  la  dernière  héritière  de  Choumouroux, 
en  porte  le  nom  ;  3°  celle  des  marquis  de  Sasselanges, 
issus  de  la  seconde  branche,  laquelle  est  représentée  de 


II.  Jacques  de  Choumouroux,  écuyer,  seigneur  dudit  lieu, 
qui  épousa,  i°.  le  2  février  i5i4,  Isabeau  Vacherel  ;  20 
Hélix  de  Baux ,  dite  de  Borne ,  avec  laquelle  il  transigea , 
le  21  janvier  i536 ,  et  avec  Pierre  de  Baux,  seigneur  de 
Borne,  son  beau  -  frère,  et  testa  le  8  janvier  i5b5.  Il  eut  de 
ton    second    mariage    : 

10.    Antoine,    dont   l'article    suit  ; 

2-.    François,    rapporté    après    la    postérité    de    son    aîné. 

III.  Antoine  de  Choumouroux  testa  le  12  février  161 2.  Il 
avait  épousé,    le    22    mai    i558,    Anne    Baronnat,    et  en    eut    : 

i°.    Pierre  de    Choumouroux,    qui    assista     au     mariage     de 

son    frère,    le   26    avril    1620  ; 
20.     François,    dont    l'article    suit. 

IV.  François  de  Choumouroux  épousa,  le  26  avril  1620, 
Catherine    Jausserand,    de    laquelle    il    eut    : 

i*.    Charles,   qui    suit  ; 

20.  Claude  de  Choumouroux;  mort  au  camp  de  Pom- 
mas, dans  le  Milanais,  comme  il  se  voit  par  le 
certificat  que  Charles,  son  frère,  obtint  pour  leurs 
services   communs,    en    1643. 

V.  Charles  de  Choumouroux,  seigneur  de  la  Borie ,  épousa  , 
10.  le  20  janvier  i638,  Jeanne  de  Borne;  2».  le  16  sep- 
tembre 1645,  Grfbrielle  de  Badx,  et  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse,  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  de  la 
province  d«  Languedoc,    du    20    août    1669. 

III.  François  de  Choumouroux,  dit  de  Baux,  second  fils 
de  Jacques,  et  de  Hélix  de  Baux ,  sa  seconde  femme  ; 
Antoine,  son  frère,  fit  une  ,  quittance  à  Hélix,  sa  mère, 
en  faveur  dudit  François  de  Choumouroux,  le  26  mars 
i538.  La  même  Hélix,  chargea  ledit  Antoine,  par  la  do- 
nation qu'elle  lui  fit  le  3  juin  i585,  de  payer  une  pen- 
sion audit  François  ;  il  testa  le  5  juillet  1610.  11  avait 
épousé,    le   4   mai    1584,    Marie    Spert,    qui    le   rendit   père  de    : 

IV.  Jean    de    Choumouroux,    dit   de    Baux,   seigneur    de    Borne, 

qui     épousa,       le     2      février Susanne     de     Malbec ,      dite 

de     Montviel ,     qui      testa,     étant     veuve,     le    2     mai     1662.    Il 
en    eut    : 

V.  Jean-Hugues  de  Choumouroux,  dit  de  Baux,  seigneur 
e  Borne,  du  diocèse  de  Puy,  marié,  le  16  octobre  i658, 
avec  Françoise  de  Verrières.  Il  fut  maintenu  dans  sa  no- 
blesse,   le    2i    août    1669. 

i3.  26 


401  DE     SAIGNAKD. 

nos  jours,   par    M.    le    marquis    de    Sasselanges,   ancien 
premier  page  du   Roi,   ancien  colonel  de  cavalerie. 

Cette  famille  possède  des  lettres  autographes  des  rois 
Charles  VII   et  Henri   IV. 

Jean  de  Saignard  est  qualifié  écuyer,  dans  des  lettres 
du  roi  Charles  VIII,  de  l'an    1481. 

Antoine  de  Saignard,  testa  le  24  janvier  1 533  ;  il  avait 
épousé  Jeanne  de  Saint- Laurent,  dont  il  eut  : 

Pierre  de  Saignard,  seigneur  de  Vernet,  co-seigneur 
de  Mortesagne,  qui  testa  le  22  décembre  1639.  Il  avait 
épousé,  le  18  novembre  i55o  ,  Suzanne  Bonissoc  ,  et 
en  eut  : 

i°.   César  de  Saignard,   qui   suit   : 

2°.  Pierre  de  Saignard,  écuyer,  seigneur  de  Vernet, 
qui  testa  le  22  décembre  1639.  Il  avait  épousé, 
le  23  juin  161 3,  Marguerite  Chapat,  dite  Balard, 
dont  il  eut  César  de  Saignard ,  seigneur  de  Ver- 
net ,  et  Christophe  de  Saignard ,  maintenus  dans 
leur  noblesse,  Iç  20  décembre    1668. 

César  de  Saignard,  capitaine  de  cavalerie,  par  com- 
mission du  4  avril  i58o,  épousa,  par  contrat  du  14  mai 
1589,   Claude   Langon,   de  laquelle  il  eut  : 

i#.  Jean  de  Saignard,  seigneur  de  Préaux,  qui 
épousa,  le  25  octobre  1627,  Claude  Allier  de  la 
Fressange  ;  dont  il  eut  Gabriel  de  Saignard,  sei- 
gneur de  la  Fressange,  qui  épousa,  le  5  octobre 
1666,  Marguerite  Navet.  Il  fut  maintenu,  avec 
son  père,  le  20  décembre  1668.  Cette  branche 
aînée  s'est  continuée  jusqu'à  nos  jours.  Elle  est 
représentée,  en  18 18,  par  M.  de  Saignard  de  la 
Fressange ,  baron  de  Queyrières,  aide  -  major, 
chef  d'escadron  des  grenadiers  de  la  Roche- 
Jacquelein  ; 

20.   Antoine,   dont  l'article  suit. 

Antoine  de  Saignard,  seigneur  de  Marmignac,  Mau- 
meire  et  Glavenas,  épousa,  i°.  le  20  août  1625,  Isabeau 
de  Crémeaux  ;  20  le  premier  décembre  1629,  Claire  des 
Baux.    Il  eut   de   sa  première  femme   : 

i\   François,   dont  l'article  suit  ; 


DE    SAIGNARD.  403 

2°.  Isabeau  de  Saignard,  mariée,  par  contrat  du 
17  décembre  i656,  à  François  Baronnat,  écuyer, 
seigneur  du  Poyron,  fils  d'Imbert  Baronnat,  sei- 
gneur du   même  lieu,   et  de   Rainarde  de  Gast. 

François  de  Saignard,  seigneur  et  baron  de  Queyrières, 
épousa,  le  premier  février  1667,  Hélène  de  la  Rivoire , 
et  fut  maintenu,  avec  son  père,  le  20  décembre  1668, 
par  M.   de  Bezons,   intendant  du   Languedoc. 

Jean-Joseph  de  Saignard  de  Choumouroux,  écuyer , 
épousa  Catherine   de  Brun,  dont   il  eut   : 

i°.    Pierre-Louis   de   Saignard   de  Choumouroux,  qui 

suit  : 
20.   Aimé  de  Saignard   de  Choumouroux,  lieutenant- 
colonel     du    régiment    d'Auvergne,     brigadier    des 
armées   du   Roi,  en    1748. 

Pierre-Louis  de  Saignard  de   Choumouroux,  capitaine 
au   régiment  d'Auvergne,   infanterie ,  fut  tué  au   combat 
de  Rhinberg,    au    mois    d'octobre    1760.   Il  avait  épousé 
Catherine  de   Bonnafoux.    Il  eut  de  ce   mariage  : 
i°.   Joseph-Raimond-Bénigne,   qui    suit  ; 
2°.   Cinq    autres    fils ,     tous     officiers     au     régiment 
d'Auvergne,   et  chevaliers  de  Saint  -  Louis.    Deux 
furent  blessés  au   combat  de   Rhinberg,  le   16   oc- 
tobre   1760. 

Joseph-Raimond-Bénigne  de  Saignard  de  Choumouroux^ 
officier  au  régiment  d'Auvergne,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  major  au  régiment  des 
grenadiers  royaux  du  Quercy,  épousa,  en  1786,  demoi- 
selle Catherine-Pauline  Ornano  de  Colonna,  fille  de 
M.  Sébastien  Benoît,  comte  de  Colonna.  De  ce  mariage 
est  issu  : 

Joseph-Alphonse-Raimond-Bénigne,  baron  de  Saignard 
de  Choumouroux,  qui  a  servi  en  Espagne,  et  fut  député 
du  département  de  la  Haute-Loire,  à  la  chambre  de  181 5. 
Il  a  épousé,  en  181 1,  demoiselle  Marie- Françoise- An- 
gélique du  Crozet,  fille  de  M.  du  Crozet,  lieutenant- 
colonel.    De  ce   mariage  sont  issus  : 

i°.  Joseph -Charles -Ernest     de    Saignard    de    Chou- 
mouroux ; 
20.     Pauline  -  Charlotte  -  Léonice      de    Saignard     de 
Choumouroux. 


404  D   ESPAGNE    DE    VENEVELLES. 

Armes  :  écartelé  :  aux  1  et  4,  d'azur,  à  trois  chevrons 
d'or  ;  aux  2  et  3  d'azur,  au  sautoir  d'or.  Couronne  de 
comte. 


de  JAQUELS  de  BRAY,  famille  noble  de  la  pro- 
vince de  Languedoc,  dont  les  armes  sont  :  coupé  :  au 
1,  d'or,  à  trois  cyprès  terrassés  de  sinople  ;  au  2,  de 
gueules,  au  bélier  d'argent.  Couronne  de  comte.  Sup- 
ports :  deux  lions. 

On  donnera  un  article  plus  détaillé  sur  cette  famille 
dans   un    des  volumes  de  cet  ouvrage. 


du  BOIS  d'ESCORDAL,  noble  et  ancienne  famille 
de  la  province  de  Champagne  ,  dont  les  armes  sont  : 
d'argent,  à  cinq   mouchetures  de   sable,  3   et   2. 

Nous  donnerons ,  dans  un  des  volumes  subséquents , 
une   généalogie  détaillée  de  cette  maison. 


de    SAISSEVAL,    ancienne    et  illustre     maison     de 

Picardie  ,   qui  porte  pour  armes   :  d'azur ,   à   deux  bars 

adossés  d'argent.  Supports   :   deux  lévriers.  Cimier  :  une 
licorne. 


de  CHAMBORANT,  illustre  et  ancienne  maison, 
qui  porte  pour  armes  :  d'or,  au  lion  de  sable,  lampassé 
et  armé  de  gueules.  Cimier  :  un  dragon  issant  d'or.  Sup- 
ports :  deux  dragons  du  même. 


d'ESPAGNE  (1)  de  VENEVELLES,  au  Maine,  sei- 
gneurs d'Espagne  ,  d'Aunay  ,  de  Vénevelles ,  de  Coulaines 
et  autres  lieux,  titrés  marquis  et  comtes  de  Vénevelles. 

Cette  famille,  qui  a  fait  les  preuves  pour  les  carrosses  du 
Roi  et  jouir  des  honneurs  de  la  cour ,  en  1 782  ,  est  une  des 


(1)  Le  nom  de  cette  famille  varie  singulièrement  dans  les 
anciens  actes  et  monuments  historiques  ;  on  le  trouve  écrit  : 
Epaigne,  Epagne,  Epeigne,  Espeigne,  mais  plus  communément 
et  presque  toujours,  Espaigne  ou  Espagne.  C'est,  en  consé- 
quence, cette  dernière  orthographe  que  l'on  a  adoptée  et  suivie 
dans  tout   le  cours   de   cet   article. 


40  5 

plus  anciennes  et  des  mieux  alliées.  Elle  paraît  avoir  tiré 
son  nom  d'un  fief,  situé  dans  la  paroisse  de  Saint-Gervais, 
à  trois  lieues  au  couchant  du  Mans.  C'est  le  sentiment 
de  divers  auteurs,  et  notamment  du  R.  P.  Marc  Gilbert 
de  Varennes,  en  son  ouvrage,  intitulé  :  le  Roi  d'armes, 
dont  on  aura  occasion  de  parler  à  la  fin  de  cette  pro- 
duction. 

I.  Herbert  d'Espagne,   écuyer,   est  le  premier  de  cette 
famille  dont  on  ait  une  connaissance  certaine.  Il  fit  une 
acquisition,   de  Macée,   veuve  de  Thébaut  du    Buisson, 
de  la  paroisse  de  Laigné,  le  lundi  après  la  fête  de  Saint- 
Lucas,  de  Tan  1298,  par  acte  passé  sous  le  scel  de  la  cour 
du  Mans;   acquit  le   bordage    de    Vaulx,   situé  dans    la 
paroisse  de  Mont ,    de  Joachim  du  Plessis  ,   moyennant 
la  somme  de  douze  livres  tournois,  le  vendredi  après  la 
Saint  -  Jean- Baptiste  de  l'an    i3oo,   par  acte  passé  sous 
le  scel  de  la  même  cour  ;   fit  une  acquisition  de  rente, 
le   mardi  après  la  fête  de  Sainte-Catherine  de  l'an  i3i2, 
de  Simon   Tnchon    et  d'Agnès,   sa   femme,   demeurants 
dans  la  paroisse  de  Saint-Gervais;    une  autre,  le  samedi 
après  la  Chandeleur  de  la  même  année  i3i2,  de  Jouffroy 
Bégin,    écuyer,    demeurant   dans    la    paroisse   de   Saint- 
Martin  -  de  -  Laigné  ;  fit  un  accord  ,  avec  le  même ,  le 
mardi  après  la  Saint- Lucas  i3i6,  par  lequel  ledit  Bégin, 
pour    demeurer    quitte    envers    ledit    d'Espagne ,    de    la 
somme  de  trente-neuf  livres  tournois,  d'une  part,  qu'il 
lui  devait   pour  arrérages  de  rente,   et  de  la    somme  de 
vingt  sous  de  rente,  qu'il  lui  avait  ci-devant  constitués, 
lui   cède  et  transporte  la  métairie  de  Léau  et  ses  dépen- 
dances, avec  les  foi  et  hommages  et  chevaux  de  service, 
qu'étaient  tenus    de  lui   faire    les  seigneurs    de  Queurie 
et  de  Novillette,   et  un  denier  de  franc -devoir,  que  ledit 
Herbert  d'Espagne  devait  pour  raison  des  héritages  qu'il 
tenait  en  parage,   dans  la  paroisse  de   Pontvalain,  et  à 
cause  de  la   cession  que  ledit  Bégin  lui  avait  faite,  des 
foi   et    hommages,   et    cheval    de    service,    qu'Alain    de 
Boissay  et  Thomas  du  Gué  lui  devaient,    sans   préjudice 
de    soixante -deux    sous    tournois    de   rente,    dont    ledit 
Bégin  était  encore  redevable   envers  ledit  d'Espagne,   et 
qu'il   avait  constitués  à  son    profit,    par  acte  du  samedi 
après  la    Chandeleur  de  l'an   i3i2.    Celui-ci,   du  mardi 
après  la  Saint-Lucas  de  l'an    i3i6,  par  lequel  il  est,  en 


406 

outre  ,  stipulé  qu'en  payant ,  par  ledit  Jouffroy  Bégin  , 
audit  d'Espagne,  la  somme  de  soixante-deux  livres,  dans 
trois  ans,  il  rentrerait  dans  ledit  domaine  et  autres  choses 
ci -dessus  cédées,  fut  passé  sous  le  scel  de  la  cour  du 
Mans  ;  passa  divers  actes  de  bail,  le  lundi  d'après  Noël 
1 3 16  ;  d'accord,  le  lundi  avant  la  Saint- Lucas  1 3 17  ; 
de  vente ,  le  samedi  avant  la  Saint  -  Pierre  de  février  i 
i3i8,  lundi,  veille  de  Noël  i3 19  ,  et  dimanche  après 
Noël  i322;  et  ne  vivait  plus  le  lundi  après  la  fête  de 
Saint-Martin  d'hiver  de  l'an  i323.  De  sa  femme,  dont  le 
nom  est  demeuré  inconnu,  il  laissa  : 

i°.  Guillaume,  dont  l'article  suit  : 

20.  Philippe  ,  dit  Philipot  d'Espagne ,  qualifié 
noble  homme  monseigneur,  dans  un  aveu  qui  lui 
fut  rendu  en  1340.  Uni  avec  Denise,  sa  femme, 
il  fit  une  acquisition  de  rente,  de  Michel  Moreau, 
de  la  paroisse  de  Laigné  ,  par  acte  du  mercredi 
après  Judica  me  i35o,  reçu  par  du  Plessis,  notaire 
de  la  cour  du  Mans. 

II.  Guillaume  d'Espagne,  écuyer ,  est  nommé  dans 
une  sentence  rendue  en  la  cour  du  Mans,  le  lundi  après 
la  Saint-Martin  d'hiver  de  l'an  i323,  par  laquelle,  sur 
ce  que  Geoffroy  Bégin,  écuyer,  avait  vendu  à  feu  Herbert 
d'Espagne,  écuyer,  soixante-deux  sous  de  rente,  affectés 
sur  certains  héritages  mentionnés  au  contrat  de  ladite 
vente,  avec  stipulation,  qu'à  défaut  de  paiement  de  cette 
rente,  ledit  d'Espagne  prendrait  partie  des  héritages  sur 
lesquels  elle  a  été  assignée ,  jusqu'à  la  concurrence  du 
principal  et  des  arrérages  qui  en  seraient  dus  ;  et  en 
conséquence  de  cette  clause,  ledit  Guillaume  d'Espagne, 
fils  et  héritier  dudit  Herbert ,  auquel  il  était  dû  une 
année  d'arrérages  de  ladite  vente ,  avait  fait  saisir  sur 
ledit  Bégin,  une  pièce  de  pré  et  une  pièce  de  bois,  qui, 
après  avoir  été  estimées  à  la  somme  de  quarante-quatre 
livres  par  experts ,  lui  avait  été  adjugées  pour  ladite 
somme,  savoir  :  trente-cinq  livres,  pour  le  principal  de 
ladite  rente  ;  soixante  -  deux  sous ,  pour  les  arrérages  ; 
cent  deux  sous ,  pour  le  dédommagement  des  foi  et 
hommages,  lods  et  ventes,  auxquels  il  pouvait  être  tenu 
à  cause  de  ladite  adjudication ,  et  vingt  sous,  pour  les 
frais.  Ladite  cour  du  Mans  donne,  audit  Guillaume  d'Es- 
pagne ,    la  saisine ,   seigneurie  et   propriété  desdits   hcri- 


407 

tages.  Il  eût  de  sa  femme  dont  le  nom  n'est  pas  connu  : 
Pierre  ou  Perrot,  qui  suit  : 

Dans  le  même  tems  vivaient  : 

Hervet  d'Espaigne ,  qui  fut  l'un  des  sept  écuyers 
de  la  compagnie  de  Jean  le  Voain ,  chevalier , 
selon  la  montre  qui  fut  faite  le  18  janvier  i357, 
conservée  en  original  ; 

Jehan  d'Espaigne ,  écuyer,  qui  servit  en  cette 
qualité,  aux  sièges  de  Léon  et  de  Saint-Brieux  et 
de  Quimperlé  ,  en  la  compagnie  d'Olivier ,  sire 
de  Clisson,  dont  la  revue  fut  faite  à  Vannes,  les 
premier  janvier,  premier  février  et  premier  mars 
i375  (i). 

IIL  Pierre  ou  Perrot  d'Espagne,  Ier  du  nom,  écuyer, 
seigneur  d'Espagne,  fit  un  accord,  le  mardi  après  Pâques 
i36i,  avec  messire  Robin  d'Averton ,  chevalier,  et 
Marguerite  d'Averton,  sœur  dudit  Robin,  et  fiancée 
dudit  Perrot  d'Espagne,  par  lequel  accord  ledit  Robin 
d'Averton  assigne  à  ladite  Marguerite  la  somme  de 
vingt  livres  tournois  de  rente  ,  et  s'oblige  ,  en  outre , 
à  lui  payer  deux  cents  écus  d'or,  du  coin  du  roi  Jean, 
en  plusieurs  termes,  dont  le  premier  échoirait  au  jour 
de  l'Agevenne ,  alors  prochain ,  au  moyen  de  laquelle 
constitution ,  ladite  Marguerite  d'Averton ,  du  consen- 
tement dudit  Perrot  d'Espagne  ,  son  fiancé ,  renonce 
aux  successions  échues  et  à  échoir  de  ses  père  et  mère  : 
ledit  acte  passé  sous  le  scel  de  la  cour  du  Maine  et  signé 
de  Ju mille.  Pierre  d'Espagne  ne  vivait  plus  au  mois 
d'août   i3y3.  11  eut  pour  fils  : 

Pierre  ou  Perrot,  dont  l'article  suit  : 

Dans  le  même  tems  vivaient  : 

Guillaume  d'Espagne ,  qui  transigea ,  au  sujet  de 
divers  héritages,  par  acte  du  10  septembre  1409, 
par  devant  Colin,  notaire  en  la  paroisse  de  Saint- 
Clez-lès-Loudun  ; 


(1)  Hist.  de  Bretagne,  par  dora  Morice,  tom.  1,  page  35 1. 
Mémoires  pour  servir  de  preuves  à  l'histoire  de  Bretagne,  par 
le  même,  tom.  2,  col.  101,  10a  et  104.  Chambre  des  Comptes 
de    Paris. 


4-o8  d'espagne  de  vénevelles. 

.  Jehan  d'Espagne ,  qui  fut  un  des  écuyers  de  la 
compagnie  d'Antoine  Gervais  ,  aussi  écuyer  (i)  , 
qui  fit  montre  à  Bourges,  le  24  juin  141 8  ; 
Olivier  d'Espagne,  compris  au  nombre  des  cin- 
quante-neuf arbalétriers  de  la  compagnie  de  Jehan 
de  Penhouet  (2),  amiral  de  Bretagne,  faisant 
parjtie  de  l'armée  levée  pour  le  recouvrement  du 
duc,  fait  prisonnier  et  retenu  par  Olivier  de 
Blois  ,  comte  de  Penthièvre  ,  Charles  ,  son  frère 
et  leurs  adhérents,  ainsi  qu'il  paraît  par  la  revue 
de  ladite  compagnie,  faite  devant  René,  sire  de 
Coetquen,  maréchal  de  Bretagne,  le  27  juin  1420. 

IV.  Pierre  ou  Perrot  d'Espagne  ,  II*  du  nom  , 
écuyer,  seigneur  d'Espagne,  était  mineur  en  1373.  Il 
fit  un  accord,  le  6  mai  i3g8,  avec  Gervais  Gelin  et 
Jeanne,  sa  femme,  qui  lui  cédèrent  un  bordage,  situé 
dans  la  paroisse  de  Saint- Gervais- en  -  Belin,  que  ledit 
Pierre  leur  avait  ci  -  devant  donné  à  titre  de  rente , 
moyennant  la  somme  de  trente  sous  ,  et  ledit  seigneur 
d'Espagne  les  quitta  et  déchargea  de  la  vente;  cet 
acte  reçu  par  la  Sousse ,  notaire  de  la  cour  de  Vaulx- 
en-Belin  ;  fit  un  échange,  le  4  novembre  1407,  avec 
noble  homme  Jean  Sevin  ;  reçut  la  constitution  qui  lui 
fut  faite,  le  4  décembre  141 2,  par  Guillaume  de  Saint- 
Loup,  aliàs  de  la  Perrière,  de  la  somme  de  vingt  sous 
tournois  de  rente,  moyennant  celle  de  dix  livres,  mon- 
naie courante;  et  fit  deux  acquisitions,  les  17  décembre 
141 3  et  11  décembre  1414.  Il  avait  épousé  Catherine 
Garnier ,  dame  du  domaine  d'Aunay  ,  dans  la  paroisse 
de  Luché,  au  Maine.  Il  laissa  de  ce  mariage  : 
Jean,  dont  l'article  suit  : 

Dans  le  même  tems  vivaient  : 

Messire  Bertrand  d''  Espagne,  qui,  selon  les  Annales 
manuscrites  de  Vitré ,  fut  commis  ,  avec  le  sei- 
gneur de  Loué- Laval,  par  le  roi  de  Sicile  et  de 
Jérusalem ,  duc  d'Anjou ,  pour  appointer  le  fait 
du  douaire  de  Jeanne  de  Laval,  sa  femme, 
l'an    1444; 


(1)  Mém.  ib.,  col.   963.  Ch.  des   Comp.  de  Paris. 

(2)  Mém.   ib.,  col.    ioi5.  Ch.    des    Comp.    de  Paris. 


D  ESPAGNE    DE     VF.NEVELLES.  4O9 

Rogier  d'Espagne,  frère  du  précédent,  qui  se  trouva 
avec  lui  au  siège  de  Bayonne,  l'an  1452  (1). 

V.  Jean  d' Espagne,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
d'Espagne,  d'Aunay,  de  Vénevelles  (2),  dans  la  paroisse 
de  Luché,  au  Maine,  des  Roches,  de  la  Ripardière,  est 
connu  par  divers  actes  des  années  1453,  1455,  1463  et 
1466,  et  ne  vivait  plus  le  26  janvier  1475.  Il  avait  épousé 
Ambroise  de  Jupilles,  filles  de  Roulet,  seigneur  de 
Jupilles.  Elle  est  rappelée  dans  un  acte  du  28  mai  1483 
mentionné  au  degré  suivant.  De  leur  mariage  sont  issus  : 

i°.   Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2°.  Marguerite  d'Espagne  ,  mariée  à  René,  seigneur 
de  Champagnette;  elle  est  nommée,  avec  lui,  dans 
l'acte  du  28  mai  1483,  rapporté  au  degré  suivant; 

Dans  le  même  tems  vivait  : 

Perroton  d'Espaigne,  qui  fut  un  des  archers  (2)  de 
la  compagnie  des  dix-neuf  hommes  d'armes  et 
trente-neuf  archers,  du  nombre  de  vingt  lances 
fournies  de  l'ordonnance  du  Roi,  sous  la  charge 
et  conduite  de  Pierre  de  Rohan,  seigneur  de 
Quintin,  qui  fit  montre  à  Dinan,  le  premier 
septembre   1489. 

VI.  Louis  d'Espagne,  écuyer,  seigneur  d'Espagne, 
de  Vénevelles,  d'Aunay  et  des  Roches,  fut  un  des 
hommes  d'armes  de  la  compagnie  de  Poton  ,  seigneur 
de  Saintrailles  et  de  Villeton ,  maréchal  de  France , 
composée  de  cinquante  hommes  d'armes  et  de  cent  ar- 
chers, ainsi  qu'il  appert  du  compte  d'un  trésorier  des 
guerres,  commencé  l'an  1451  et  terminé  en  1455  (4); 
fit,  en  1466,  le  retrait  d'un  bien  vendu  par  son  père; 
acquit,  en  1479,  un  fief,  sis  dans  la  paroisse  de  Luché; 


(1)  Histoire  de    la   maison   de  Savonnières ,    par    L.    Trincant , 
page  94. 

(2)  Vénevelles    était  une    baronnie  composée  de    quatorze    fiefs, 
et    mouvait    de   la    baronnie    de    Château-du-Loir, 

(3)  Mémoires   pour    servir   de    preuves    à    l'hist.     de     Bretagne, 
par   dom    Morice,    tom.   3,    col.   63 2.    Ch.    des  Comp.    de  Paris. 

(4)  Armoriai    général   de    France ,    registre    3  ,     part,    première , 
article  Chamborant,   page   3g. 


4io 

épousa,  avant  le  2  juin  1577,  Girarde  de  Broc,  fille  de 
René  de  Broc,  écuyer,  seigneur  de  Broc-Lisardière ,  et 
de  Marie  de  Saint-Benoît,  vicomtesse  de  Foulletourte , 
dame  du  château  des  Pairay  :]  fit  un  accord,  le  28  mai 
1483,  avec  noble  homme  Girard  de  Broc,  écuyer,  sei- 
gneur de  Broc,  frère  de  Girarde  de  Broc,  sa  femme,  au 
sujet  du  paiement  de  la  somme  de  quatorze  cents  livres, 
que,  par  acte  du  2  juin  1477,  ledit  sieur  de  Broc  s'était 
obligé  de  donner  à  ladite  Girarde  de  Broc,  sa  sœur, 
pour  les  droits  qui  lui  étaient  échus  dans  la  succession 
de  feus  nobles  personnes  René  de  Broc,  et  de  Marie 
de  Saint-Benoît,  leurs  père  et  mère.  Louis  d'Espagne 
eut  de  son  mariage   : 

i°.   Jean,  dont  l'article  suit   ; 

2e.  Jean  d'Espagne,   dont  on  ignore  la  destinée. 

VII.  Jean  d'Espagne,  IIe  du  nom,  écuyer,  seigneur 
d'Espagne,  de  Vénevelles ,  des  Roches,  d'Aunay,  etc.; 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi  François  Ier., 
épousa,  par  contrat  du  12  juin  1499,  Antoinette  de 
Dureil ,  dame  de  la  Boissière  et  de  la  Villatte ,  en  la 
paroisse  de  Luché,  sœur  de  Jean  de  Dureil,  écuyer, 
seigneur  de  la  Barbée,  et  de  François  de  Dureil,  écuyer, 
seigneur  de  Coulaines,  et  fille  aînée  de  François  de 
Dureil,  écuyer,  seigneur  de  Dureil  et  de  la  Barbée,  et 
de  demoiselle  Olive  de  Chemans  ;  comparut,  à  Tarriêre- 
ban  du  comté  du  Maine,  en  i5i2  ;  fut  curateur,  or- 
donné par  justice,  des  enfants  mineurs  de  feus  nobles 
Guillaume  Labbé  et  demoiselle  de  Ghampagnette,  sa 
femme ,  sieur  et  dame  de  la  Barre ,  ainsi  qu'il  paraît 
par  un  compte  de  la  dépense  par  lui  faite,  en  cette 
qualité,  depuis  le  jour  de  la  Toussaint  de  l'an  i52o; 
et  ne  vivait  plus  le  10  janvier  i53o,  qu'Antoinette  de 
Dureil,  sa  veuve,  obtint,  tant  en  son  nom  que 
comme  ayant  la  garde  noble  des  enfants  mineurs  d'elle 
et  dudit  défunt,  des  lettres  d'ajournement  relatives  à 
certain  procès,  naguères  pendant  pardevant  le  bailli  du 
Lude ,  entre  elle  et  le  nommé  Jean  Guillart ,  fermier 
du  lieu  des  Roches.  Les  enfants  provenus  de  leur  mariage 
sont,   entr'autres   : 

i°.    Geoffroy,   dont  l'article  suit  ; 

2*.   Jacques  d'Espagne,    écuyer,  sieur  de  la   Pierre. 


4ii 

qui  obtint,  conjointement  avec  Geoffroy  d'Es- 
pagne, son  frère  et  plusieurs  autres  seigneurs,  le 
privilège  d'aller  et  venir,  accompagné,  chacun, 
de  trois  hommes,  armés  de  telles  armes  que  bon 
lui  semblera,  et  de  porter  arquebuse  et  pistolet 
nonobstant  les  règlements,  pour  la  défense  de 
leurs  personnes  eontre  leurs  ennemis ,  etc.  ,  etc. , 
par  brevet  du  roi  Henri  II,  daté  de  l'Isle-Adam, 
le  26  juin  i555.  Jacques  d'Espagne  était  tuteur 
et  curateur  de  Lazare  d'Espagne,  son  neveu, 
le  9  mars  1572.  Il  vivait  encore  le  4  juillet  1 588, 
et  mourut  le    14  avril   1606.  Ses  enfants  furent: 

a.  Cyprien  d'Espagne ,  sieur  de  la  Pierre , 
vivant  le  3i  mars  1 583 .  C'est,  sans  doute, 
le  même  Cyprien  d'Espagne,  écuyer,  sieur 
dudit  lieu,  qui  fut  présent  au  mariage  d'Anne 
d'Espagne,  le   3o   janvier    1604; 

b.  René  d'Espagne ,  écuyer,  vivant  le  4  juillet 
1 588.  C'est  peut-être  ce  même  René  d'Es- 
pagne, qui,  sous  les  qualités  de  maréchal- 
des-logis  de  ;la  compagnie  des  gendarmes 
du  marquis  de  Villaines,  et  seigneur  de  la 
Touche  de  Migny  ,  épousa,  vers  l'an  1590, 
Marie  de  Savonnières  de  la  Troche  (1) ,  fille 
d'Antoine  de  Savonnières ,  chevalier ,  sei- 
gneur de  la  Troche,  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi,   et  de  Charlotte  de  Saint-Germain  ; 

3°.  Anne  d'Espagne,  femme,  avant  le  4  février 
1574,  de  Jean  de  Sarcé ,  écuyer,  sieur  de  Sarcé 
et  de  Nully.    Ils  vivaient  le  4  juillet    1 588  ; 

40.   N d'Espagne,  mariée  à   Pierre  de   Launay , 

seigneur  dudit  lieu,  vivants  le  10  août  1540  ; 

5°.  Jeanne  d'Espagne ,  femme  de  noble  homme 
Pierre  de  Montplacé ,  seigneur  dudit  lieu ,  vivants 
le   12   septembre    1540. 

VIII.  Geoffroy  d'Espagne,  chevalier,  seigneur  d'Es- 
pagne, de  Vénevelles,  d'Aunay,  etc.,  épousa,  i°.  par 
contrat  du    10   août  1540,  demoiselle  Jeanne  de  Savon- 


(1)    Hist.    de     la     maison     de     Savonnières,   lettre    L.    Trincarit, 
page    i35. 


412  d'espagne  de  vénevelles. 

r 

nières,   fille    de  Jean    de    Savon nières ,     VI-     du    nom, 
seigneur  de  la  Bretesche ,   de  Meaulne   et  de  Vallan  ,  et 
d'Olive  de  Mathefelon   :  il  donna  quittance  de  la  somme 
de   trois  mille  cent  vingt-neuf  livres  tournois,   le   12   du 
mois  de  septembre  1 540,  audit  noble  et  puissant  seigneur 
Jean  de  Savonnières,  seigneur  de  la   Bretesche,   pour  ce 
qui  lui  restait  dû  de  celle  de   six  mille  livres,  constituée 
en  dot  par  ledit   seigneur  de  la   Bretesche    et    Olive   de 
Mathefelon,   à  Jeanne  de  Savonnières,   épouse  de   Geof- 
froy d'Espagne  ;  elle  ne  vivait  plus  le  10  mai  1548,  que 
Geoffroy  d'Espagne,  son  mari,  fit  un  accord  avec  Olive 
de  Mathefelon,  dame  de  Meaulne  ;   acquit,  de   François 
de   Dureil,  son  oncle,   la  seigneurie  de   Coulaines,   en  la 
paroisse    de    Saint-Marc-de-Crée,     en     Anjou,    pour    la 
somme  de  quatre  mille  livres  tournois,  le  27  mai  1549; 
est  nommé  dans  une  procuration  des  frères  de  la  confrai- 
rie  des  chapelains  et  clercs  de  l'église  du  Mans,  donnée 
le  20  juin  i552,  à  Pierre  Cartier  et  Mathurin  Bourdin, 
prêtres,  pour  rendre  les  foi   et   hommages  qu'ils  devaient 
audit  Geoffroy  d'Espagne,  à  cause  de  leur  domaine  de  la 
Fosse,  situe  près  de  la  paroisse   de  Marigué,  et  mouvant 
delà  seigneurie  d'Espagne  ;  transigea,  le  9  décembre  de  la 
même  année  i552  ,  avec  François  de  Dureil,  son  oncle,  au 
sujet  de  l'acquisition   qu'il  avait  faite  de  la  seigneurie   de 
Coulaines;   épousa,   2*.   le   17  avril   1554,  Catherine  de 
Coussac,   fille  et  héritière  de  feu   Jean   de   Coussac,   che- 
valier,  seigneur  de  St.-Brice ,   en   Limosin,  de  Chailly, 
en  Gatinais,   etc.,  et   de  Catherine  de    Pocquières  :   reçut 
quittance  de  la  somme  de  mille  huit   cent  soixante -six 
livres,  de   Jacques    et   Antoine m  de    Savonnières,   enfants 
puînés  de  feu   noble    Jean    de   Savonnières ,    seigneur  de 
la   Bretesche,   et  d'Olive   de   Mathefelon,    qu'il  leur  avait 
donnée  en  déduction    de  celle   de  cinq  mille   cinq  cents 
livres,   faisant   partie    de   six  mille  livres  constituées  en 
dot  à  feu  Jeanne  de  Savonnières,  leur  sceur,  par  son  con- 
trat   de    mariage,     avec     ledit    Geoffroy    d'Espagne,   du 
10  août  1540;   rendit  hommage  de  la  seigneurie  de  Cou- 
laines, le  dernier  juillet    i56o;   fit,    conjointement  avec 
Catherine  de  Coussac,   sa  femme,  un  accord,  le   19  sep- 
tembre   i563,   avec   noble  homme   François  de  Coussac, 
seigneur    de    Saint-Brice     et    de    Champmousseau,  son 
frère  aîné,  au   sujet  des  différents  qu'ils  avaient  pour  le 
payement  de  la  somme  de  six   mille  livres,  constituée  en 


d'espàgne  de  vénevelles.  4i3 

dot  à  ladite  Catherine  de  Coussac  ;  et  ne  vivait  plus  le 
27  mars  i566;sa  veuve  vivait  encore  le  3i  mars  i583, 
et  s'était  remariée  dès  le  25  novembre  1569,  avec  René 
Freseau,  seigneur  de  la  Ganetière,  en  la  paroisse  du 
Lude.   Geoffroy  d'Espagne,   eut  pour  enfants, 

Du  premier  lit  : 

i*.  Mathurin  d'Espagne,  qui  vivait  le  10  mai  1548  ; 

Du  second  lit  : 

20.    Lazare,  dont  l'article  suit  ; 

3°.  Nicolas  d'Espagne  ,  écuyer  ,  seigneur  de  la  Brosse  , 
de  Champdurand,  de  Beaumarais,  dans  la  paroisse 
de  Vilïeray,  au  Maine,  etc.,  qui  épousa,  le  i5 
mars  i583,  demoiselle  Léa  Boutault,  dame  de 
Nesmy,  fille  de  Claude  Boutault,  écuyer,  seigneur 
de  Laubonnière,  de  Nesmy,  de  la  Nollière,  etc., 
et  de  demoiselle  Anne  du  Fou,  sa  seconde  femme. 
Il  est  qualifié  noble  et  puissant  Nicolas  d'Espagne, 
sieur  de  la  Brosse,  guidon  de  cinquante  hommes 
des  ordonnances  du  Roi,  dans  une  transaction 
qu'il  passa  avec  les  héritiers  dudit  Claude  Bou- 
tault, au  sujet  des  foi  et  hommages  et  autres  de- 
voirs féodaux  des  seigneuries  de  la  Nollière  et  des 
Chasteigniers,  le  22  mars  1589.  Sa  femme  et  lui 
ne  vivaient  plus  le  3o  janvier  1604,  que  Jeanne 
d'Espagne,  leur  fille,  épousa  haut  et  puissant 
Benjamin  de  Ranconnet,  seigneur  d'Escoire  et  de 
Polignac,  fils  de  Joseph  de  Ranconnet,  écuyer, 
seigneur  d'Escoire,  en  Périgord,  et  de  Polignac, 
en  Saintonge,  et  de  Catherine  de   Polignac  ; 

4°.   Anne  d'Espagne,  qui  était  mineure,  le   10  juin 

1572; 
5°.  Thibaude    d'Espagne,    qui    vivait    le    4    février 
1574. 

IX.  Lazare  d'Espagne,  écuyer,  qualifié  haut  et  puissant , 
seigneur  d'Espagne,  d'Aunay,  de  Coulaines,  de  la  Brosse, 
de  Vénevelles,  de  St.-Brice,  de  Chailly,  etc.,  transigea, 
le  10  juin  1572,  avec  François  de  Pocquières,  son  oncle, 
écuyer,  sieur  de  la  Pélisonnière,  au  sujet  de  la  terre  et 
seigneurie  de  Chailly ,  en  Galinais ,  dont  ledit  sieur  de 
Pocquières,  s'était  emparé,  en  vertu  de  la  donation  qui 
lui  avait  été  faite,   l'an   i568,   par  le  testament   de  feu 


414  D   ESPAGNE    DE    VENEVELLES. 

François  de  Coussac,  neveu  dudit  sieur  de  Pocquières, 
laquelle  terre  fut  adjugée  audit  Lazare  d'Espagne ,  par 
ladite  transaction,  comme  représentant  Marguerite  de 
Coussac,  sa  mère,  sœur  dudit  sieur  François  de  Goussac  ; 
épousa,  le  19  novembre  1573,  demoiselle  Anne  Boutault, 
fille  de  Claude  Boutault,  seigneur  de  Laubonnière,  de 
la  Nollière  et  de  Nesmy,  et  de  Renée  Girard,  sa  pre- 
mière femme  ;  était  enseigne  de  la  compagnie  de  M.  de 
Malicorne,  lieutenant  -  général  en  Poitou  ;  fit  un  accord 
sur  partage,  avec  noble  homme  Jean  de  Sarcé,  seigneur 
de  Sarcé  et  de  Nully,  et  demoiselle  Anne  d'Espagne,  sa 
femme,  le  4  février  1574;  passa  un  autre  accord,  le 
i5  mai  1578  ;  donna  quittance  d'une  somme  de  neuf  cent 
soixante-six  écus  deux  tiers,  revenant  à  deux  mille  neuf 
cents  livres,  le  16  novembre  1579;  fut  retenu  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  duc  d'Anjou  et  d'A- 
lençon,  frère  unique  du  Roi,  par  lettres  du  26  avril  i58o, 
fit  un  accord  avec  Anne  Boutault,  sa  femme,  le  16  fé- 
vrier 1584,  et  ne  vivait  plus  le  4  juillet  de  Tan  i588, 
selon  l'acte  de  tutelle  de  ses  enfants  ;  et  sa  veuve  était 
remariée  avec  Nicolas  de  Bonnefoy,  sieur  de  Bretonville, 
gouverneur  pour  le  Roi  de  la  ville  de  Pons,  avant  le 
14  avril  16 12.  Lazare  d'Espagne,- eut  de  son  mariage: 
i°.  Jacques  d'Espagne,  qui  était  âgé  de  douze  ans, 
le  4  juillet  i588,  fut  page  d'Henri  de  Bourbon, 
depuis  Henri  IV,  et  était  mort  à  son  service, 
avant  le    16  avril   1606  (1)  ; 


(i)Nous  rapporterons  ici  la  lettre  écrite  de  la  main  de  ce 
prince,  au  sujet  de  la  mort  de  Jacques  d'Espagne,  et  adressée 
à  Anne  Boutault,  veuve  de  Lazare-  d'Espagne  ;  elle  est  sans  date 
mais  elle  n'a  pu  être  écrite  que  depuis  le  4  juillet  i588,  jusqu'à 
la    mort  d'Henri    III,    arrivée    le   premier    août-  1589. 

<  Mademoiselle  de  Vénevelles,  ce  m'est  beaucoup  de  dé- 
»  plaisir  de  vous  écrire  pour  un  si  mauvais  sujet,  mais  puisque 
»  c'est  chose  qui  ne  vous  peut  être  celée,  j'aime  mieux  vous  en 
»  aivertir  que  si  c'étoit  un  autre  qui  ne  vous  en  pouroit  conter 
»  l'histoire  sy  au  vray  que  moy.  Pour  donc  commencer  ce  triste 
»  événement  je  vous  diray  comme  il  a  plu  à  Dieu  prendre  votre 
»  fils  que  m'aviez  donné  page,  dont  je  porte  encore  un  plus 
»  grand  ennuy,  parce  que  j'espérois  en  faire  un  honneste  hom- 
»  me,  mais  puisque  c'est  la  volonté  divine  il  nous  y  faut  tous 
»    conformer,    et   ce   qui  vous    doit  apporter  de   la  consolation   en 


d'espagne  de  vénevelles.  4i5 

2°.    Paul,  dont  l'article  suit  ; 

3°.  Lazare  d'Espagne,  écuyer,  seigneur  de  Laubon- 
nière,  qui  fut  présent  au  mariage  de  Jeanne 
d'Espagne,  sa  cousine,  le  3o  janvier  1604,  et 
vivait  encore  le  28  juillet  i633.  Il  épousa  de- 
moiselle Gabrielle  Le  Goux,  dont .  il  eut  entr'au- 
tres  enfants,  Charles  d'Espagne,  écuyer,  seigneur 
de  Laubonnière ,  curateur  des  enfants  mineurs 
d'Henri  d'Espagne,  le  3  mars  1661.  Il  épousa 
demoiselle  Françoise  de  Rinecourt,  avec  laquelle 
il  vivait  le  12  mars  1669  ;  il  fut  probablement 
père  de  Louis  d'Espagne,  écuyer,  seigneur  de 
Laubonnière ,  qui  fut  parrain  de  Louis  -  Henri 
d'Espagne,  le  4    septembre   i685  ; 

4°.  Marie  d'Espagne,  âgée  de  10  ans,  le  4  juillet 
i588.   Elle  vivait  le   16  avril   1606; 

5°.  Susanne  d'Espagne,  âgée  de  8  ans,  le  4  juillet 
i588; 

6°.  Esther  d'Espagne,  âgée  de  7  ans,  le  4  juillet 
i588,  mariée,  avant  le  14  avril  1606,  avec 
Daniel  les  Cœurs,  écuyer,  seigneur  de  Saint- 
Fort,   près   Brouage  ; 

7*.  Madelaine  d'Espagne ,  qui  était  mariée ,  avant 
le  4  mars  1643,  avec  Jérôme  de  Bernard,  écuyer, 
sieur  des  Hays,  qu'ils  donnèrent  conjointement  quit- 
tance de  la  somme  de  cinq  mille  trois  cents 
livres,  à    Henri    d'Espagne,  leur    neveu. 


»  cette  affliction  est  que  vous  avez   d'autres    enfants   pour  lesquels 

»  si  j'ay  moyen  de  faire  quelque  chose   et  pour  vous,  croyés  que 

»  je    m'y  emploiré    comme  une   personne  désirente  de  vous   ren- 

»  dre   tous   les    témoignages  qu'elle    pourra    de    la    bonne    volonté 

»  qu'elle    vous    porte.    Vous  saurés  par  ceux  qui   ont  traité  votre 

»  dit    tils    que   l'on    n'a    rien    épargné  pour   sa   guérison,   mais  la 

»  diligence    des    hommes    n'a    pu    divertir    la    condition    sous   la- 

»  quelle  il  étoit  né,  je  vous  puis  assurer  que,  tant  pour  l'aquit  de 

»  ma  conscience  que  pour  le  désir  que  j'avois  qu'il    se  put  garentir 

»  de  cette   maladie,   je  l'ay   fait   secourir  le  mieux  que  j'ay   pu,  je 

»  vous  diray  encore  une  fois  que  ce   me  sera  un   extrême  conten- 

>  tement  de   faire  chose  qui  puisse  aporter  utilité  à  vous  et  à  vos 

»  enfants,    comme   celui    qui   à    jamais    sera   votre    plus   fidèle    et 

»  très-assuré    ami,    signé    Henri  de  Bourbon.  » 
La  suscription   est    :   à   mademoiselle  de    Vennevelles. 


416  d'espagne  de  vénevelles. 

Dans  le  même  tems  vivaient  : 

Jacques  d'Espagne ,  écuyer ,  seigneur  de  la  Boivi- 
nière,  vivant  le    12   avril    1623  ; 

Antoine  d'Espagne,  frère  du  précédent,  écuyer, 
vivant  le    12   avril    1623  ; 

Charles  d'Espagne,  écuyer,  seigneur  de  la  Grande- 
maison,   vivant  le   28  juillet  i633  ; 

Madelaine  d'Espagne,  femme  de  Samuel  de  la  Pri- 
maudaie ,  écuyer ,  sieur  de  Bissay ,  mariés  avant 
le  12  avril  1623. 

X.  Paul  d'Espagne  ,  qualifié  haut  et  puissant ,  che- 
valier ,  seigneur  d'Espagne  ,  de  Goulaines ,  d'Aunay ,  de 
la  Brosse ,  baron  de  Vénevelles ,  né  au  mois  d'octobre 
i583;  obtint  la  permission  de  chasser  et  de  tirer  l'ar- 
quebuse, tant  sur  ses  terres  et  domaines,  que  sur  les 
étangs,  marais  et  rivières  de  Sa  Majesté,  par  lettres 
signées  Henri,  et  données  à  Paris,  le  20  janvier  1604; 
épousa,  par  contrat  du  16  avril  1606,  demoiselle  Marie  de 
Pons-de-Mirambeau,  de  l'ancienne  et  illustre  maison  de 
Pons,  fille  de  haut  et  puissant  messire  Jacques  de  Pons, 
chevalier ,  seigneur  et  baron  de  Miratnbeau ,  de  Cham- 
puyers,  de  Courpignac  en  partie,  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  chambre  du  Roi,  et  de  feu  haute  et  puissante 
Marie  de  la  Porte,  dame  de  Mirambeau,  Anne  Boutault, 
sa  mère,  veuve  de  Lazare  d'Espagne,  et  femme,  en  se- 
condes noces,  de  haut  et  puissant  Nicolas  de  Bonnefoy, 
seigneur  de  Bretonville,  de  son  autorité  et  du  consente- 
ment de  Jean  de  Bonnefoy,  écuyer,  seigneur  de  la  Gorge, 
son  fils  aîné,  avait  fait  don,  entre-vifs  et  irrévocable, 
audit  Paul  d'Espagne,  son  fils  aîné  de  son  premier  lit, 
en  faveur  de  son  mariage,  de  tous  les  biens,  tant  meu- 
bles qu'immeubles,  provenus,  tant  de  la  succession  dudit 
sieur  de  Vénevelles,  père,  que  de  celle  de  Jacques  d'Es- 
pagne, frère  aîné  dudit  Paul  d'Espagne,  le  14  du  même 
mois  d'avril  1606  ;  fut  pourvu  de  la  charge  de  capitaine 
des  ville  et  château  de  Beaufort  en  Vallée ,  par  provi- 
sions du  Roi,  données  à  Paris,  le  3i  du  mois  de  juillet  1608, 
signées  Henri,  et  adressées  à  son  cher  et  bien  aimé  messire 
Paul  d'Espagne,  seigneur  de  Vénevelles ,  chevalier  de  son 
ordre,  et  l'un  des  gentilshommes  ordinaires  de  sa  cham- 
bre, en  considération  des  services  qu'il  lui  avait  rendus, 
notamment  dans  la  conservation  de  ladite  place  ;  fut  fait 


^ESPAGNE    DE    VENEVELLES.  4Î7 

gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  par  lettres 
de  retenue,  du  5  janvier  1609  ,  dont  il  prêta  serment, 
le  25  février  de  l'an  161  5  ;  obtint  de  nouvelles  provisions 
de  la  charge  de  capitaine  et  gouverneur  des  ville  et  châ- 
teau de  Beaufort  en  Vallée,  données  à  Paris,  par  le  roi 
Louis  XIII,  le  3i  juillet  16. ..2  (1)  ;  fit  collectivement 
sune  constitution  de  rente,  le  9  janvier  161 2  ;  fit  un  accord, 
sur  droits  successifs,  avec  Madeleine  d'Espagne,  sa  sœur, 
le  22  juillet  1614;  eut  commission  de  Henri  de  Bourbon, 
prince  de  Condé ,  premier  prince  du  sang  ,  donnée  au 
camp  de  Clermont  en  Beauvoisis,  le  18  novembre  161 5, 
pour  lever,  le  plus  diligemment  qu'il  pourra,  une  com- 
pagnie de  cinquante  chevau-légers,  de  personnes  choisies, 
avec  pouvoir  de  mettre  tel  lieutenant  et  autres  membres 
capables  qu'il  aviserait;  et  mourut  le  9  mai  16 17.  Marie 
de  Pons,  sa  veuve,  était  remariée,  le  10  novembre  1.6 18, 
avec  GéJéon  de  Pressac,  seigneur  de  Pressac,  et  baron 
de  l'isle  en  Périgord.  Elle  vivait  encore  le  28  juillet  1 633, 
et  était  morte  avant  le  12  février  1643.  Paul  d'Espagne 
en  avait  eu  : 

i°.   Henri,   dont  l'article  suit: 

2°,  Louis  d'Espagne,  mort  avant  le  18  septembre 
1643; 

3°.  Esther  d'Espagne,  âgée  de  7  ans  le  i3  juin 
161 7,  mariée,  avant  le  18  septembre  1643,  avec 
Daniel  de  Pressac,  écuyer,  seigneur  de  Pressac, 
marquis  d'Aubeterre  en  Angoumois  ; 

40.  Louise  d'Espagne,  mariée,  avant  le  2  août  1646, 
à    Pons  de  la  Cour,  écuyer,  seigneur  de  Pernant. 

Dans  le  même  tems  vivaient  : 

,  Charles  d'Espagne,  écuyer,  seigneur  de  Coulaines, 
qui  fut  présent  au  mariage  d'Henri  d^Espagne,  le 
12  février  1643  ; 
René  d'Espagne,  écuyer,  seigneur  de  la  Tardillière, 
gentilhomme  de  la  maison  du  Roi  ,  lequel  acquit 
de  Robert  Thuret ,  conseiller  du  Roi  ,  contrôleur 
général  des  rentes  de  la  ville  de  Paris,  la  somme 
de  six  cent  cinq  livres  de   rente,  pour  lui   et  ses 


(1)  Ce  doit  être    1G12,    car    Louis    XIII    parvint    à   la   couronne, 
en    16 10,    et    Paul    d'Espagne    mourut    le    9    mai    161 7. 

i3.  '    27 


4I&  D'ESPAGNE    DE    VENEVELLES. 

hoirs,  par  acte  passé  devant  Jacques  Pallu  et 
Etienne  Paisant,  notaires  et  gardes-notes  du  Roi , 
à  Paris,  le  6  juillet  i656.  Il  ne  vivait  plus  le 
2  5  juin  1670,  que  damoiselle  Marguerite  de  Sal- 
vert,  sa  veuve,  acquit  de  Gabrielle  de  Salvert,  sa 
sœur,  la  somme  de  soixante  -  quinze  livres  de 
rente  ,  échues  à  ladite  Gabrielle  ,  par  le  partage 
qu'elle  avait  précédemment  fait  par  devant  Fran- 
çois Paris ,  conseiller  du  Roi,  prévôt  et  juge  or- 
dinaire à  Tours,  le  22  août  1659,  avec  ladite 
Marguerite  ;  en  quaiité  de  co-héritiers  de  la  suc- 
cession de  demoiselle  Marie  de  Salvert,  leur  sœur  ; 
acte  passé  devant  le  Roy  et  Gaudin  ,  notaires  au 
châtelet  de   Paris. 

XI.  Henri  d'Espagne  ,  I*r  du  nom ,  chevalier ,  baron 
de  Vénevelles,  seigneur  d'Espagne,  de  Coulaines^  de  la 
Saucelière,  d'Huillé,  de  Saint-Mars-de-Cré ,  etc.,  né  en 
161 5,  fut  fait  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
Roi,  par  lettres  de  retenue  du  i5  juillet  i638,  et 
prêta  le  serment,  pouc  ladite  charge,  le  21  avril  1644; 
épousa,  le  12  février  1643,  demoiselle  Susanne  le  Vas- 
seur ,  fille  de  Louis  le  Vasseur ,  seigneur  de  Cougnée , 
de  Thouars,  de  Fargot,  et  de  Beaumont-la-Route,  gen- 
tilhomme ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  et  de  demoi- 
selle Susanne  de  Malleray;  fit  un  accord,  le  18  septembre 
de  la  même  année  1643,  avec  Esther  d'Espagne,  sa  sœur, 
femme  de  Daniel  de  Pressac,  écuyer,  seigneur  de  Pres- 
sac,  demeurant  au  village  de  Puy-Arnaud,  paroisse  de 
Puymangon;  un  autre  accord,  le  2  août  1646,  avec  de- 
moiselle Louise  de  Vénevelles,  sa  sœur,  et  Pons  de  la 
Cour,  écuyeg  sieur  de  Pernant,  mari  de  ladite  demoi- 
selle; reçut  l'ordre  de  lever  un  régiment  de  cavalerie, 
en  i65i  (1)  ;  fut  convoqué  aux  États  généraux,  le  11  juin 


(1)  Voici  la  lettre  que  lui  écrivit,  le  20  février,  le  duc  de 
Rohan,    relativement    à   cette    levée   : 

«  Monsieur ,  il  est  si  important  au  service  du  Roi ,  de  faire 
»  des  levées,  que  je  vous  supplie  de  travailler  incessamment  à 
»  mettre  sur  pied  un  régiment  de  cavalerie  ;  je  vous  en  enverrai 
»  la  commission  de  Son  Altesse  Royale,  au  premier  jour,  et  un 
>   brevet     de     maréchal  -  de  -  camp,      et     souhaite      passionnément 


D    ESPAGNE    DE    VÉNEVELLES.  419 

Je  la  même  année  i65i  ;  reçut  ordre  de  François  de 
Vendôme,  duc  de  Beaufort,  pair  de  France,  lieutenant- 
général  pour  le  service  du  Roi,  daté  de  Saint- Ulsalce ,  le 
26  février  i652,  qui  l'invite  à  employer  son  crédit  et 
:elui  de  ses  amis  pour  se  saisir  et  rendre  maître  de  tous 
[es  ponts  et  passages  qui  étaient  sur  les  rivières  de  la 
Flèche,  de  Duretal ,  de  Luché,  du  Lude,  du  Loir,  et 
îutres  ;  fut  fait  commandant  de  la  ville  et  du  château  de 
Belfort,  à  la  prise  de  laquelle  il  avait  été  blessé  au  bras 
d'un  coup  de  mousquet  ;  obtint,  en  considération  de  ses 
services  et  de  ceux  de  ses  ancêtres,  l'érection  en  marquisat 
de  sa  baronie  de  Vénevelles,  en  1654,  et  ne  vivait  plus 
le  3  mars  1661.  Sa  veuve  vivait  encore  le  12  mars  1669, 
zt  mourut  avant  le  14  décembre  1680.  Leurs  enfants 
furent  : 

i*.  Louis  -  Paul    d'Espagne,    chevalier,   marquis  de 
Vénevelles,   vivant  le   3i    mai    i683,   mourut  sans 
enfants,    le    3o  novembre    1708.    Il  avait  épousé, 
par  contrat    du    i3   décembre    1684,   Glaude-Mar-_ 
guérite   Goyon,   de   l'ancienne    et    illustre    maison 
de     Matignon  ,    fille    de    Claude-Charles     Goyon, 
baron    de    Marcé ,  vicomte    de    Terchamp ,   et  de 
Marie    d'Appelvoisin,     vicomtesse    de     Farce,     sa 
première       femme.       Ladite      Claude  -  Marguerite 
Goyon,   se  retira  à   Maestricht,  au   mois  de  juillet 
i73o; 
20.  Henri  d'Espagne,  dont  l'article  suit  : 
3°.  Claude    d'Espagne ,    écuyer  ,    seigneur    de    Lau- 
bonnière,  vivant  le   12   mars    1669,  mort  avant  le 
14  décembre   1680  ; 
40.  Gaspard  d'Espagne,  écuyer,  j  vivants 

5°.  Charles  d'Espagne,  écuyer,  i   le    12    mars    1669. 

XII.  Henri  d'Espagne  ,  IIe  du  nom  ,  chevalier, 
seigneur  de  Coulaines,  d'Avennes,  etc.,  capitaine  d'une 
compagnie  de  cavalerie  au  régiment  de   Tilladet,  épousa, 


»    qu'il    y    ait    occasion    de    vous  servir    utilement   et    de  vous   té- 

•  moigner  les    sentiments   avec    lesquels    je   suis,    monsieur,   votre 

•  très-humble    et   très-affectionné    servitenr, 

Signé    le    duc  de    Rohan.   » 
La  suscription    est   :    à   Monsieur,    Monsieur    de     Vennevelles. 


420  D   ESPAGNE    DE    VENEVELLES.    « 

par  contrat  du  14  décembre  1680,  demoiselle  Claude 
Chansson ,  fille  de  David  Chausson  ,  écuyer,  capitaine 
d'une  compagnie  de  trois  cents  hommes  suisses,  wague- 
mestre  général  et  capitaine  des  guides  des  camps  et  armée: 
du  Roi,  et  de  dame  Jeanne  Pousin,  son  épouse  ;  donn; 
quittance  de  deux  cent  soixante  livres,  pour  ses  appoin 
tements  de  soixante-cinq  jours,  en  qualité  de  capitain» 
d'une  compagnie  de  chevau-légers  au  régiment  de  Tilla 
det,  à  Jean  de  Turmenyes,  conseiller  du  Roi,  trésorie 
de  l'extraordinaire  des  guerres,  le  12  juin  i683.  Louis 
Paul  d'Espagne,  marquis  de  Vénevelles,  son  frère  aîné 
lui  fit  cession,  le  4  janvier  1686,  de  la  somme  de  quatr 
mille  livres,  sans  préjudice  de  celle  de  seize  mille  livres 
que  sondit  frère  lui  devait  encore.  Il  eut  de  ladite  demoi 
selle  Claude  Chansson,  sa  femme  : 

i°.  Louis-Henri,  dont  l'article  suit  : 

20.  Jacques    d'Espagne,     né     au     château   d'Huillé 

en    1686,  ainsi  qu'il   est  énoncé   dans  un   acte   di 

28  novembre  1709. 

Dans  le  même  tems  vivaient  : 

Françoise-Elisabeth  d'Espagne,  mariée,  le  9  févrie 
1716,  avec  Jean  -  Baptiste  de  Rancher,  chevalier 
seigneur  de  Verneil,  etc.,  chevalier  des  ordre 
de  Notre-Dame  de  Mont-Carmel,  et  de  Saint 
Lazare  de  Jérusalem,  fils  d'Antoine  de  Rancher 
IVe  du  nom  T  chevalier,  seigneur  de  Verneil  e 
de  Mouchaut ,  et  de  Louise  de  Bontemps  di 
Belair,  sa  première  femme. 

XIII.  Louis-Henri  d'Espagne,  marquis  de  Vénevelles 
né  au  château  d'Huillé,  en  Anjou,  le  29  août  168 5  ;  ca 
pitaine  réformé  à  la  suite  du  régiment  de  Beuil,  infan 
terie,  par  commission  du  4  mars  1710;  puis  capitain 
d'infanterie  dans  le  régiment  du  prince  de  Pons-Lorraine 
ensuite  dans  le  régiment  de  Boufflers,  où  il  servait  ei 
17 14;  épousa,  le  i3  avril  171 5,  demoiselle  Marie- Mai 
the  Ervoil  d'Oyré,  fille  d'Ignace  Ervoil,  seigneur  d'Oyré 
conseiller  du  Roi,  juge  magistrat  au  siège  présidial  de  1 
Flèche,  et  de  Marie  Artaud.  Ayant  fait  abjuration  de  1 
religion  prétendue  réformée,  entre  les  mains  de  mon 
seigneur  le  cardinal  de  Noailles,  archevêque  de  Paris,  1 
[  8   septembre  1 709  ,  il   fut  fait  chevalier  de  l'ordre  royc 


42  1 

ît  militaire  de  Saint-Louis  ;  créé  chevalier  des  ordres  de 
^otre-Dame  de  Mont-Carmel  et  de  Saint-Lazare  de  Jé- 
rusalem, le  3o  avril.  1723,  et  en  prêta  serment  le  même 
our.  Il  vivait  encore  le  22  décembre  1724.  Il  eut  de  son 
nariage  : 

i°.  Henri- Louis,  dont  l'article  suit  ; 
2°.   Louise  -  Marthe  d'Espagne  ,   née   le   3  septembre 
1718,  reçue  à  Saint-Cyr,   le  8   août   1730,  mariée, 
le   Ier.   août  1749,    à   messire  Jean-Thimoléon   de 
Rancher  ,   chevalier  ,   seigneur  ;    baron  de   Nogent- 
sur-Loir,  seigneur  de   Verneil,    etc.,  fils'  de  Jean- 
Baptiste   de   Rancher,   chevalier,   seigneur  de  Ver- 
neil,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint  -  Lazare,  et  de 
Françoise-Elisabeth  d'Espagne,  son  épouse  ; 
3°.   Henriette    d'Espagne,    née    le    2  3  juillet     1722, 
reçue  à  Saint-Cyr,  le    2  5   juin    1733,    morte  dans 
cette  maison   royale  ; 
4°.     Elisabeth     d'Espagne,     mariée     au     comte    de 
Goyon. 

XIV.  Henri  -  Louis  d'Espagne  ,  chevalier  ,  marquis 
le  Vénevellcs,  né  le  3o  avril  1720,  élevé  page  de  mon- 
seigneur le  duc  d'Orléans  ;  capitaine  dans  le  régiment 
le  Mailly,  infanterie;  puis  capitaine  de  grenadiers  au 
•égiment  de  Guienne,  lieutenant-colonel  d'infanterie, 
:hevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis  ; 
ipousa,  par  contrat  du  21  mars  1757,  demoiselle  Marie- 
Anne-Renée-Jacquine  du  Pontaubevoye,  née  le  8  janvier 
1741,  fille  et  héritière  de  feu  messire  Jacques  du  Pont 
TAubevoye ,  chevalier,  seigneur  de  la  Roussière ,  capi- 
:aine  de  dragons  au  régiment  de  Lautrec,  et  de  dame 
Marie- Anne  Richer  de  Montehard ,  sa  seconde  femme. 
De  ce  mariage  est  issu  : 

XV.  Henri  -  Jacques  -  Louis  d'Espagne  ,  comte  de 
^énevelles,  major  en  second  du  régiment  de  la  Reine, 
:avalerie,  né  le  2  3  septembre  1759,  page  de  la  Reine, 
m  1777.  Il  est  monté  dans  les  carrosses  du  Roi,  le  10  mai 
[782,  et  a  eu,  à  lage  de  dix-huit  ans,  une  compagnie 
ians  le  régiment  d'Orléans ,  cavalerie ,  en  cessant  d'être, 
3remier  page  de  la  Reine.  Il  a  fait  toutes  les  campagnes; 
ie  l'émigration  à  l'armée  de  Gondé,  et  y  a  reçu  la  croix 
ie  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.    Il  a  épousé, 


422 

en  1782,  Alexandrine-Thérèse  Ponte  de  Nieul ,  fille  di 
marquis  de  Nieul,  chef  d'escadre,  inspecteur  du  corp; 
royal  d'infanterie  et  de  l'artillerie  de  la  marine,  granc 
sénéchal  de  Saintonge,  commandeur  de  l'ordre  royal  e 
militaire  de  Saint  -  Louis ,  et  de  l'ordre  de  Notre  -  Dam« 
de  Mont-Carmel,  et  de  Saint-  Lazare  de  Jérusalem.  Lï 
comtesse  de  Vénevelles  a  été  présentée,,  le  7  mai  1783 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Charles  d'Espagne ,  marquis  de  Vénevelles ,  n 
«le  11  décembre  1783,  chevalier  de  Saint- Louis 
officier  de  la  Légion-d'Honneur ,  et  chevalier  d 
l'ordre  royal  de  Saint- Henri  de  Saxe  ;  il  était  co 
lonel  en  second  •  du  2e  régiment  d'hussards ,  ai 
départ  du  Roi,  le '20  mars  18 1 5  ;  il,  fut  arrêté  e 
conduit  à  la  prison  de  l'Abbaye,  et  destitué  pa 
Bonaparte  ;  à  son  retour ,  le  Roi  l'a  nommé  co 
lonel  du  ier  régiment  d'hussards  ;  il  a  épouse 
le  4  juin  181 1,  mademoiselle  Emilie  de  Net 
chaise  ; 
20.  Arnould  -  Julien  -  Edouard  d'Espagne,  comte  d 
de  Vénevelles,  né  le  28  janvier  1791  ;  il  a  éi 
nommé,  le  6  juillet  18 14,  officier  supérieur  d 
la  ire  compagnie  des  mousquetaires,  qu'il  a  e 
ensuite  l'honneur  de  commander  pendant  toi 
le  tems  que  le  Roi  est  resté  en  Belgique,  où 
est  passé  à  la  suite  des  princes,  le  2  5  mars  181 5 
il  a  été  nommé  lieutenant-colonel,  le  1 9  mars  c 
la  même  année.  Sa  Majesté ,  à  son  retour ,  1 
nommé  chef  d'escadron  du  2e  régiment  dei  cui 
rassiers  de  la  garde  royale ,    et   le    1 5   novembi 

181 5,  officier    supérieur    de   ses  gardes  du  corp 
compagnie  d'Havre.     Il  a   reçu,   le   25    septembi 

1816,  l'ordre  du   Phénix,   de   S.   A.   S.    le   Prim 
de   Hohenlohe. 

Armes  :  D'azur,  au  peigne  d'argent  en  fasce,  accon 
pagné  de  trois  étoiles  d'or. 

Cette  maison  a  écartelé  des  armes  de  France,  coran 
il  paraît  par  l'ouvrage  du  révérend  père  Marc  Gilbert  1 
Varennes,  de  la  compagnie  de  Jésus,  ayant  pour  titre 
le  Roi  d'Armes,  ou  r  Art  de  bien  former,  charger,  br 
ser,    etc.,  les  Armoiries,  seconde  édition,   page    175,  c 


d'espagne  de   vénevellks.  423 

il  dit  :  cTEspeigne-Vennevelles  porte  :  Parti  :  au  premier, 
d'azur ,  au  peigne  d'argent ,  posé  en  fasce ,  à  3  étoiles 
d'or,  deux  en  chef  et  une  en  pointe;  au  2,  coupé  tiercé  : 
au  premier,  d'azur,  au  pont  à  trois  arches  d'argent;  au 
second,  d'or,  à  trois  fasces  de  sable  ;  au  tiers  (troisième), 
d'azur,  à  trois  rieurs  de  lys  d'or  ;  au  bâton  de  gueules, 
péri   en  bande. 


GILBERT  de  VOISINS,  famille  originaire  de  Franche- 
Comté,  dont  les  armes  sont  :  d'azur  à  la  croix  engrêlée 
d'argent,  cantonnée  de  quatre  croissants  d'or. 


de  GALLÉAN  des  ISSARTS,  au  comtat  Venaissin, 
maison  ancienne  et  illustre ,  originaire  de  Gênes ,  dont 
les  armes  sont  :  d'argent  à  la  bande  de  sable,  remplie 
d'or,  accompagnée  de  deux  roses  de  gueules.  Cimier  :  un 
lion  d'or.  Devise  :  Ab  obice  sœvior  ibit.  Cri  de  guerre  : 
Semper  magis. 

Nous  attendons  sur  cette  famille ,  devenue  princière 
de  l'Empire  depuis  le  dernier  siècle,  des  détails  plus 
étendus,  que  nous  transmettrons  dans  un  des  volumes 
suivants. 


de  ROUEN  de  BERMONVILLE,  en  Normandie, 
porte  pour  armes  :  d'azur ,  au  chevron  d'or,  accom- 
pagné en  pointe  d'une  roue  du  même  ;  au  chef  en- 
grêlé  d'argent,  chargé  de  trois  molettes  d'éperon  de 
gueules. 


de  RIGAUD  de  VAUDREUIL,  très-ancienne  fa- 
mille  noble  du  Languedoc,  dont  les  armes  sont  :  d'argent, 
au  lion  de  gueules,  lampassé,  armé  et  couronné  d'or, 
accompagné  de  huit  écussons  de  gueules  ,  chargés  cha- 
cun d'une  fasce  d'argent. 


424  D    ICHKR    DE    VILLEFORT. 


de  ROQUIGNY  de  CRASVILLE,  en  Normandie, 
porte  pour  armes  :  d'argent,  à  trois  fers  de  lance 
émoussés  de  sable.  - 


RIOULT  d'OUILLY,  en  Normandie,  porte  pour  ar- 
mes :  d'argent ,  à  l'aigle  éployée  au  vol  abaissé  de 
sable  ;  à   la  bordure  denchée  du   même. 


de  BERNABÉ  de  la  HAYE,  famille  noble  d'An- 
jou, qui  porte  pour  armes  :  d'azur,  à  la  croix  d'or, 
cantonnée  de  quatre  colonnes  du   même. 


GUILLAUME  de  CHAVAUDON  ,    en   Champagne 
famille   noble  qui  porte  pour  armes   :  d'azur  au  chevron 
d'or,   accompagné  de  trois   besants  du  même. 


de  LANGAN  de  BOIS  FEVRIER,  en  Bretagne, 
famille  ancienne,  qui  porte  pour  armes  :  de  sable,  au 
léopard   d'argent,   lampassé,   armé   et   couronné  d'or. 

Ses  alliances  sont,  entr'autres,  avec  les  maisons  de 
Perrier-de-Quintin,  d'Orange-de  -  la  -  Feuillée,  de  la 
Ferrière,  de  la  Vove,  de  -Visdelou,  de  Brulart-de- 
Sillery,   de   Puisaye,  du  Montgommery,    de    Farcy,   etc. 


d'ICHER  de  VILLEFORT,  une  des  familles  les  plus 
anciennes  de  France,  d'origine  étrangère,  laquelle  a  été 
maintenue,  à  diverses  époques,  dans  les  privilèges  de  son 
extraction,  et  par  jugement  de  M.  de  Lamoignon,  inten- 
dant en  la  province  de  Languedoc,  du  28  octobre  1698. 

Catherine  Gayssière,  veuve  de  noble  Jean  Pierre  de 
Trémoulet,  fit  une  donation  à  messire  César  d'Icher,  son 
tilleul,   le   9  juillet  de  l'année    1100. 


DICHKR    DE     V1LLKFORT.  42D 

Bertrand  tflcher,  chevalier,  rendit  hommage,  au  mois 
d'avril  1282,  à  Guillaume  de  Saint  -  Maurice ,  damoi- 
seau, baron  de  Montpaon,  pour  les  fiefs  qu'il  tenait  en  la 
mouvance  de  ladite  terre  et  baronnie  de   Montpaon. 

Raymond  d'Icher,  damoiseau  ,  seigneur  direct  du 
Clapied ,  rendit  horhmage  et  dénombrement  de  cette 
seigneurie,  au  seigneur  -  évêque  de  Rodez,  au  mois 
d'avril    i325. 

On  n'a  pu,  par  suite  des  fureurs  de  la  Révolution,  et 
la  perte  des  titres  qu'avait  faite  cette  famille,  lors  de  la 
prise  du  château  de  la  Bastide,  par  les  religionnaires,  en 
1622,  établir  la  filiation  qui  suit,  que  sur  les  titres  qui  ont 
pu  échapper  à  ces   désastres,  lesquels  titres  remontent  à  : 

I.  Sicard  d'Icher,  Ier  du  nom,  co  -  seigneur  de  la 
Bastide-de-Fons,  en  Rouergue,  de  Soubès,  etc.,  qui  fit 
un  testament  au  mois  de  décembre  i52i  ;  assista  au  contrat 
de  mariage  de  Jean  d'Icher,  son  fils  aîné,  du  16  juillet 
1554;  fit  un  second  testament,  devant  Jean  Alarxat  ; 
notaire,  le  23  novembre  i556,  par  lequel  entr'autres 
choses,  il  veut  être  inhumé  au  cimetière  de  la  chapelle 
de  Saint-Jamme  de  la  Bastide-de-Fons,  au  tombeau  de 
ses  prédécesseurs,  et  veut,  qu'à  sadite  sépulture,  il  soit 
appelé  soixante  prêtres,  et  qu'il  leur  soit  donné  vingt 
deniers  à  chacun  ;  donne  l'usufruit  de  ses  biens  à  de- 
moiselle de  la  Vergne,  sa  femme  ;  fait  des  legs  à  Jeanne, 
Marguerite,  Catherine  et  Madelaine  d'Icher,  ses  filles, 
entr'autres  choses ,  à  ces  deux  dernières ,  qui  n'étaient 
point  mariées  ,  des  habits  nuptiaux  ,  savoir  :  à  chacune 
six  robes,  trois  hopulandes ,  avec  cottes  de  satin ,  trois 
gonnelles  garnies  ;  une  des  robes,  cottes  de  soie,  doublée 
de  damas,  bordée  et  bandée  de  velours  ;  item,  une  autre 
cotte,  drap  de  Rouen  ou  de  Paris,  bordée  de  velours  et 
permje  ;  item,  une  autre  robe,  cotte  de  drap  de  Saint- 
Pons  ou  Cabarèdes,  aussi  bandée  et  garnie  de  velours,  et 
les  trois  robes,  gonelles,  garnies  à  Véquipolam  des  trois 
cottes  ;  à  l'avis ,  dire  et  discrétion  de  leurs  parents  et 
bons  amis,  avec  miages,  manches  de  satin,  habillements 
de  tête,  etc.,  etc.;  fait  différents  legs  à  Tristan,  Alrias 
et  Biaise  d'Icher,  ses  fils,  et  à  noble  Madeleine  d'Icher, 
sœur  de  lui ,  testateur,  et  institue  son  héritier  uni- 
versel ,  Jean  d'Icher ,  seigneur  de  Bernagues ,  son  fils 
aîné.  Il  fit  un  troisième  testament,  le   7  mai    1 568»  dans 


426  d'icher  de  villefort. 

lequel  il  rappelle  tous  ses  enfants,  et  la  même  Marguerite 
d'Icher  de  Giniac,  sa  sœur.  Il  ne  vivait  plus  le  23  août 
1592.  Ses  enfants  furent  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit: 

20.  Tristan  d'Icher,  vicaire  de  l'église  paroissiale 
de  la  Bastide-de-Fons ,  légataire  le  2  5  novembre 
1 556  et  le  9  mai   1 568  ; 

3°.  Alrias  d'Icher,  moine  au  monastère  de  Ville- 
moigne,  légataire  le  23  novembre  1 556  et  le 
9  mai  i568  ; 

40.  Biaise  d'Icher,  qui  paraissait  être  destiné  à  être 
marié ,  lors  du  second  testament  de  son  père , 
du  i5  novembre  1 556 ,  mais  qui,  lors  du  troi- 
sième, du  9  mai  1  568,  était  religieux  en  l'abbaye 
de  Saint-Thibery,  au  diocèse  d'Agde,  et  vivait 
encore  le  23  août  1592; 

5°.  Jeanne  d'Icher,  légataire  le  23  novembre  1 556, 
et  le  9  mai  i568,  mariée  avant  la  première  épo- 
que, à  Louis  de  Lavit,  seigneur  de  Colombières, 
avec  lequel  elle  vivait  en   t  568  ; 

6°.  Marguerite  d'Icher,  qui  était  mariée ,  le  2  3 
novembre  1 556,  avec  N...  Patien,  seigneur  de 
Mara.   Elle  ne  vivait  plus  le  9  mai  1 568  ; 

70.  Catherine  d'Icher,  légataire  le  23  novembre 
1 556.  Elle  était  mariée,  le  i5  février  1567,  à 
noble  Denis  de  Bayne,  de  la  ville  de  Capestang, 
avec  lequel   elle   vivait  le  9  mai  i568  ; 

8°.  Madelaine  d'Icher,  légataire  le  2  3  novembre 
1 5 56  ,  mariée,  avant  le  i5  février  1567,  avec 
noble  Claude  Promilhac ,  seigneur  de  Bouloc  ; 
avec  lequel   elle  vivait  le,  9  mai  1 568. 

II.  Jean  d'Icher,  Ier  du  nom,  seigneur  de  Ber- 
nagues ,  de  la  Bastide-de-Fons,  en  Rouergue  ;  épousa, 
par  contrat  du  16  juillet  1 554,  reçu  par  Dulac,  notaire 
de  Sodorgnes ,  et  par  lui  collationné ,  auquel  assista 
Sicard  d'Icher,  son  père  ,  demoiselle  Françoise  dé  Ro- 
quefeuil  ,  fille  de  Guillaume  de  Roquefeuil ,  chevalier  , 
seigneur  de  Pinet,  de  la  Bessière,  de  Padiès,  en  Albi- 
geois, et  de  Catherine  Guittard  de  Taurine,  et  sœur  de 
Pierre  de  Roquefeuil,  seigneur  de  Pinet,  de  Padiès,  etc., 
époux  de  Françoise  de  Montperoux,  lequel  fut  nommé 
un  des  exécuteurs  du  testament  du  même  Jean  d'Icher, 


D    ICHER    DE     VILLEFORT.  427 

le  6  février  1567;  fut  institué  héritier  universel  de  Sicard, 
son  père,  par  son  testament  du  23  novembre  1 556  ;  fit 
le  sien,  le  6  février  1567,  devant  Martin,  notaire,  par 
lequel,  entr'autres  choses,  il  veut  qu'après  sa  mort,  son 
corps  soit  enseveli  au  cimetière  de  l'église  Saint-Jacques, 
au  tombeau  de  ses  prédécesseurs  ;  fait  différents  legs  à 
Jeanne ,  Catherine  et  Madelaine  d'Icher ,  ses  sœurs ,  à 
Rose,  Béatrix  et  Jeanne  d'Icher,  ses  filles  ;  donne  l'usu- 
fruit de  tous  ses  biens  à  dame  Françoise  de  Roquefeuil, 
sa  femme  ,  et  institue  son  héritier  universel  ,  Sicard 
d'Icher,  son  fils.  Il  fut ,  de  nouveau ,  institué  héritier 
universel  de  Sicard  d'Icher  Ier,  son  père ,  par  son 
troisième  testament  du  9  mai  1 568.  Ses  enfants  furent: 

i°.  Sicard,  dont  l'article  suit  : 

20.  Rose  d'Icher,         \  ,,    „  .  ,       T  , 

•20    r>-  «.  •       j>t  !  légataires  de     Jean,    leur 

3°,  Beatnx    d  Icher,  }       &,        ,  c    c,     .       '  cc 

„    T  ,,T  ,  père,   le  b   tevrier   1007. 

40.  Jeanne   d'Icher,     )  r  ' 

III.  Sicard  d'Icher,  IIe  du  nom,  seigneur  de  la 
Bastide-de-Fons ,  au  diocèse  de  Vabres,  en  Rouergue , 
fut  institué  héritier  universel  de  Jean  d'Icher,  son  père, 
par  son  testament  du  6  février  1567;  épousa,  par  contrat 
du  2  3  août  1592,  reçu  par  Goste ,  notaire  de  Gabian, 
demoiselle  Antoinette  d'Arnaud ,  fille  de  noble  Jacques 
d'Arnaud,  dit  Prévost,  en  son  vivant ,  seigneur  de 
Neffiès,  au  diocèse  de  Béziers  ,  et  de  demoiselle  Claire 
de  la  Valette,  son  épouse.  Il  eut  pour  fils  unique  : 

IV.  Sicard  d'Icher,  IIIe  du  nom,  seigneur  de  Soubès, 
de  la  Bastide-de-Fons,  etc.,  à  qui  son  père  fit  donation 
de  tous  ses  biens,  par  acte  du  8  juin  1604,  reçu  par 
Coste  ,  notaire  de  Gabian.  On  voit  par  une  lettre  du 
roi  Louis  XIII  ,  datant  du  camp  devant  Montpellier, 
le  2  septembre  1622,  portant  ordre  aux  capitaines  Beis, 
Mazeron  et  autres ,  de  faire  restituer  à  noble  Sicard 
d'Icher,  son  château  de  la  Bastide  et  ses  effets,  délaissés 
par  les  rebelles  ;  que  ledit  Sicard  d'Icher  avait  servi  ou 
servait  activement  la  cause  de  ce  prince  dans  ses  guerres 
contre  les  religionnaires.  Il  se  maria  deux  fois.  Le  nom 
de  sa  première  femme  est  inconnu.  Il  épousa  en  secondes 
noces,  par  contrat  du  10  février  1642,  Marie  de 
Roquefeuil  de  Verzols,  fille  de  de  feu   noble   Claude  de 


4^8  ELlCHER    DE    VILLEFORT. 

Roquefeuil,  seigneur  de  Verzols ,  en  Rouergue,  et  de 
demoiselle  Anne  de  la  Tude  de  Fontes.  Il  comparut  au 
ban  de  la  noblesse  de  Rouergue,  ainsi  qu'il  est  dit  dans  un 
certificat  du  marquis  de  Bournazel,  commandant  en  chef 
la  noblesse  de  Rouergue,  du  24  juillet  1644.  Il  fit  son 
testament  pardevant  le  sieur  Bourgade,  curé  de  Soubès, 
au  défaut  de  notaire,  le  19  décembre  1666,  par  lequel 
il  élit  sa  sépulture  dans  le  cimetière  de  la  paroisse  de 
Saint-Jacques  de  la  Bastide-de-Fons  ,  au  tombeau  de  ses 
prédécesseurs;  fait  des  legs  à  Claire,  Louise  et  Françoise 
d'Icher,  ses  filles  du  premier  lit;  à  Jeanne,  Marie, 
Pierre  et  Jean  -  François  d'Icher,  ses  enfants  du  second 
lit,  et  nomme  son  héritier  universel  Jean  d'Icher,  son 
fils  aîné  du  second  lit.  Les  témoins  de  ce  testament  sont  : 
Jacques  Julien,  écuyer,  habitant  de  Ceilhes ,  Michel 
d'Azémar,  juge  de  Lodève,  son  beau-fils,  Jean  Ramond, 
Jean  Icher,  Pierre  Cazilhac ,  François  Fabreguettes  , 
Jacques  Albanhac,  Pierre  Cazilhac,  bailli  de  la  Bastide. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.  Claire  d'Icher,  légataire  le  19  décembre  1666, 
alors  veuve  de -noble  Claude  de  Roquefeuil,  sei- 
gneur de  Saint- Etienne  ; 

20.  Louise  d'Icher,  légataire  de  la  somme  de 
deux  mille  livres,   le    19  décembre   t668; 

3°.  Françoise  d'Icher,  femme  de  Michel  d'Azémar, 
juge  de  Lodève,  légataire  le  19  décembre  1666, 
vivante  le  1 3  mai   1689; 

Du   second  lit  : 

40.  Jean  d'Icher,  qui  fut  institué  héritier  universel 
de  Sicard,  son  père,  par  son  testament  du  19  dé- 
cembre 1666.  Il  fut  seigneur  de  la  Bastide  et  de 
Soubès  ;  servait  dans  la  compagnie  des  chevau- 
légers  de  M.  d'Estang  de  Fontes,  le  dernier  mai 
1674,  ainsi  qu'il  conste  de  l'ordre  qui  lui  fut 
adressé  pour  le  ban  et  arrière -ban  de  la  noblesse 
de  Guienne,  par  le  maréchal  d'Albret.  Il  épousa, 
par  contrat  du  20  février  1678,  reçu  par  Journez, 
notaire  à  Sauve,  Marie-Claire  de  Pelet  de  Mont- 
mirat,  fille  de  noble  Henri  de  Pelet,  seigneur  de 
Montmirat  de  Narbonne ,  capitaine  d'infanterie 
dans   le  régiment    du    marquis    de    Calvisson ,   et 


4?g 

d'Isabeau  ,  aliàs  ,  Fanson-d'Aleman  -  Mirabel ,  et 
petite-fille  de  Pierre  Pelet  de  Narbonne ,  baron 
de  Combas  et  de  Montmirat ,  seigneur  de  Fon- 
tanez,  de  Cannes  et  de  Vie,  et  de  Catherine 
Deydier  de  Puyméjan;  fut  convoqué  au  ban  de  la 
noblesse  de  Guienne,  par  le  marquis  de  Bournazel, 
sénéchal  et  gouverneur  du  pays  de  Rouergue,  le 
26  avril  1693;  fut  déchargé  de  la  taxe  de  deux 
mille  livres  des  francs-fiefs,  attendu  sa  qualité  de 
gentilhomme  ,  par  ordonnance  de  M.  Lambert- 
d'Herbigny,  intendant  de  Montauban ,  du  17 
juillet  de  la  même  année  1693;  et  fut  maintenu 
dans  sa  qualité  de  noble  et  dans  son  ancienne  extrac- 
tion, par  jugement  de  M.  de  Lamoignon,  inten- 
dant du  Languedoc,  du  28  août  1698; 

De  cette  branche  était  le  chevalier  de  la  Bas- 
tide, capitaine  de  grenadiers  au  régiment  de 
Vexin,  lequel  fut  tué  dans  un  siège  à  la  tête  de 
sa  compagnie  ; 
5°.  Pierre  d'Icher,  sieur  Del-Pont,  légataire  de  la 
somme  de  trois  mille  livres,  le  19  décembre  1666. 
Il  épousa  demoiselle  Geneviève  de  Courges,  de  la 
ville  de  Lodève,  servit  dans  le  régiment  des  gardes 
du  marquis  de  Vins;  dans  celui  du  sieur  de 
Villèle  ;  puis  au  ban  et  arrière  -  ban  des  gentil- 
hommes  de  la  province  de  Languedoc,  en  1692, 
1693,  etc.  Ses  enfants  furent  : 

a.  Jean   d'Icher-Del-Pont,  né  le    11   mars    1684; 

b.  Marie  -  Geneviève  d'Icher-Del-Pont,   née  le 
7  mai  1689  ; 

6°.  Jean-François,  dont  l'article  suit  ; 

70.  Jeanne  d'Icher,   légataire    le    19   décembre   1666, 

alors    mariée    à    Pierre    Julien  ,    écuyer,    seigneur 

de  Ceilhes  ; 
8°.  Marie    d'Icher,   légataire    de    la    somme  de  deux 

mille  livres,  le  19  décembre  1666. 

Cette  branche  s'est  éteinte  au  château  de  la 
Bastide  ,  dans  deux  petites-filles  ,  mariées  ,  l'une 
à  M.  d'Albignac,  baron  du  Triadou,  maréchal- 
de-camp  ,  père  du  général  d'Albignac ,  comman- 
dant de  l'école  royale   militaire  de  Saint  -Cyr;  et 


43o  d'icher  de  villefort. 

l'autre,  à  M.  le   baron  de  Laurens,  ancien  officier 
des  gardes  de  Monsieur. 

V.  Jean  -  François  d'Icher,  écuyer,  sieur  des  Angles, 
fut  légataire  de  la  somme  de  deux  mille  livres,  par  le 
testament  de  Sicard  d'Icher,  son'  père,  du  19  décembre 
1666;  donna  quittance  de  ce  legs  à  Jean  d'Icher,  son 
frère  aîné,  ainsi  qu'il  conste  de  la  déclaration  qu'il  lui 
en    fit  le  2  janvier  1673  ;  épousa,  par   contrat  du   7  juin 

1678,  demoiselle  Catherine  de  Tiffi,  dame  de  la  Bessière, 
fille  de  feu  Etienne  de  Tiffi,  capitaine  de  cavalerie,  sei- 
gueur  du  même  lieu,  duquel  Jean  -  François  d'Icher 
rendit  aveu  et  dénombrement  à  messire  Antoine-Charles 
de  la  Garde  de  Chambonnas ,  évêque ,  seigneur  de 
Lodève,  comte  de  Montbrun ,  le  20  mars  1688,  et  au 
mois  de  février  1698.  La  ville  de  Nant,  en  Rouergue, 
doit  son  salut  et  sa  conservation  à  Etienne  de  Tiffi,  a 
qui  le  commandement  de  cette  ville  avait  été  confié 
pendant  les  troubles  ,  ainsi  qu'il  appert  d'un  certificat 
délivré  par  les  autorités  et  les  notables  de  ladite  ville, 
le  20  mars  1670.  Il  lui  fut  donné,  en  cette  considération, 
un  banc  d'honneur  dans  la  principale  église  de  ladite  ville, 
lequel  est  échu  à  la  famille  d'Icher  de  Villefort,  qui  en 
devint  héritière.  Jean  -  François  d'Icher  fut  maintenu , 
le  28  octobre  de  la  même  année  1698,  dans  sa  noblesse  et 
son  ancienne  extraction  ,  conjointement  avec  Jean  et 
Pierre  d'Icher,  ses  frères,  par  jugement  de  M.  de  Lamoi- 
gnon,  intendant  de  la  province  de  Languedoc,  et  vivait 
encore  le  21  mai  171 1.   De  son  mariage  est  issu: 

VI.  Jean  -  Christophe    d'Icher,     né    le     9    décembre 

1679,  seigneur  de  la  Bessière  et  de  Saint  -  Félix  ,  ma- 
rié ,  le  24  janvier  1709,  avec  demoiselle  Catin  de 
Rouvier,  fille  de  Gervais  de  Rouvier,  et  de  demoiselle 
Claire  Bruguier,  de  la  ville  de  Nant  ;  fut  fait  lieutenant 
de  la  compagnie  de  la  milice  de  ladite  ville,  le  20  octobre 
1702;  donna  quittance  finale  de  la  dot  de  ladite  demoi- 
selle Catin  de  Rouvier,  sa  femme,  montant  à  la  somme 
de  six  mille  quatre  cents  livres,  le  4  mai  1706,  à  Pierre 
de  Rouvier,  avocat  au  parlement  et  lieutenant  de  juge 
de  Nant ,  avec  lequel  il  transigea  au  sujet  des  biens 
dotaux  de  ladite  de  Rouvier,  le  28  juin  1720;  reçut 
quittance,   au   mois  de   janvier    1737,   de  la   somme  de 


d'icher  de   villefort.  43 1 

trois  cent  quatre-vingt-dix-neuf  livres ,  provenant  du 
prix  de  l'acquisition  qu'il  avait  faite  d'une  maison,  dans 
la  ville  de  Nant,  le  28  octobre  1736.  Il  eut  entr'autres 
enfants  : 

i°.   Raimond,  dont  l'article   suit  : 

20.  Gervais  d'icher  de  Villefort,    bénédictin,   prieur 

de  Saint-Sauveur  ; 
3°  N....   d'icher,   mort    lieutenant    au    régiment    de 

Condé,   infanterie  ; 
4°.   Catherine  d'icher  de   la   Bessière,  mariée  à  N... 

de  Ghauvet. 

VII.  Raimond  d'Icher,  chevalier,  baron  de  Villefort, 
seigneur  de  la  Bessière,  de  Saint-Félix,  né  à  Nant, 
le  19  avril  1726;  lieutenant  au  régiment  de  Condé,  en 
1744;  consentit  une  vente,  le  12  juillet  1756  ;  épousa, 
par  contrat  du  20  octobre  1757,  passé  devant  Passebosc, 
notaire  à  Béziers,  Anne- Glaire-Thérèse  le  Noir,  dame 
de  Ribaute,  née  le  23  août  1744,  fille  légitime  de  messire 
Louis  le  Noir,  seigneur  de  .Ribaute,  et  de  dame  Fran- 
çoise-Thérèse de  Gautier  de  Villenouvette.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  : 

i°.   Pierre- François-Marie,    dont  l'article  suit  ; 

20.    Marie-Baptiste  d'icher  de  Villefort,   mort  enfant; 

3°.  Marie  -  Thérèse  d'icher  de  Villefort,  mariée, 
i°.  à  M.  des  Angles,  inspecteur  de  la  maré- 
chaussée ;  20.  à  M.  Izarn  de  Fraissinet,  chevalier 
de  Malte  ; 

40.    Agathe   d'icher,  )  , 

5».    Félicité  d'icher,  {  mortes  en  bas  âge. 

VIII.  Pierre- François-Marie  ,  baron  d'Icher  de  Vil- 
lefort ,  ancien  capitaine  de  cavalerie ,  chevalier  de 
l'ordre  noble  du  Phénix  d'Hohenlohe,  et  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  entra  au  régiment  de 
Limosin,  infanterie,  le  24  janvier  1785,  comme  sous- 
lieutenant  de  remplacement,  après  avoir  fait  les  preuves 
de  noblesse  exigées,  pour  être  reçu  en  cette  qualité, 
dans  les  troupes  de  Sa  Majesté.  IJ  fut  fait  officier  des 
chasseurs,  le  6  octobre  178}.  Il  a  émigré  et  servi  avec 
distinction  dans  l'armée  de  S.  A.  S.  monseigneur  le 
prince  de  Condé  ;  à  sa  rentrée  en  France,  il  fut  cruel- 
lement persécuté,  à    cause    de    ses    principes     royalistes, 


432  GU1LBERT    DE    PIX ÉRK COURT . 

et  fut  jeté  dans  les  prisons  ;   il   ne  dut  son  salut  et  sa 
liberté  qu'aux   heureux  événements  de  la  restauration. 

Armes  :  coupé  :  au  i,  de  gueules,  au  lion  issant  d'ar- 
gent ;  au  2,  d'or,  à  l'aigle  de  sable.  Cimier  :  une  épée 
d'or.   Devise   :   Partout  fidèle. 


GUILBERT  de  PIXÉRÉCOURT  ,  famille  noble 
originaire  de  Lorraine. 

I.  Georges  Guilbert  (i),  conseiller-auditeur,  maître 
des  comptes  de  Lorraine,  seigneur  de  Saint-Remy-aux- 
Rois,  fut  anobli,  par  lettres  de  S.  A.  R.  Léopold  Ier, 
duc  de  Lorraine  et  de  Bar,  données  à  Lunéville,  le  10 
juin  17 12,  et  enregistrées  à  la  cour  des  comptes  de  Lor- 
raine, le  20  juillet  de  la  même  année.  Il  mourut  le  2  3 
octobre  1745,  âgé  de  cinquante-trois  ans.  Il  avait  épousé 
demoiselle  Marie  Guyot,  née  d'une,  famille  noble,  dont 
les  armes  sont  :  d'azur,  semé  dî  abeilles  d'or,  à  la  ruche 
du  même  ;  fille  de  noble  René  Guyot,  avocat  en  la  cour, 
et  de  Jeanne  Doridant.  Elle  mourut  le  6  novembre  176 1, 
âgée  de  quatre-vingt-six   ans.    De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  René  Guilbert,  qui  était  aumônier  de  S.  M.  le 
roi  de  Pologne,  et  chanoine  de  l'insigne  église 
cathédrale  primatiale  du  chapitre  noble  de  Nancy. 
Il  mourut  le  10  octobre  1781,  âgé  de  quatre- 
vingt-sept  ans; 

20.   Charles- François,   dont"  l'article  suit   ; 

3°.  Nicolas  -  Gaspard  Guilbert,  conseiller,  maître 
des  comptes  de  Lorraine,  seigneur  de  Saint- 
Remy-aux-Bois,  et  haut  voué  de  la  ville  de 
Châtel  ;  marié  avec  Marguerite  Gaudel  de  No- 
mexy,  dont  les  armes  sont  :  de  sinople,  au  chevron 
d?  argent,  accompagné  de  trois  lionceaux  du  même. 


(1)  Il  avait  une  sœur,  nommée  Claude  Guilbert,  mariée  à 
Antoine  Bagard,  conseiller  d'état,  mort  à  Commercy  en  1742. 
Il  portait  :  d'azur,  à  trois  annelets  d'or,  flamboyants  de  gueules  ; 
au  chef  du  second  émail,   chargé  d'un  lion  léoparde  du  troisième. 


GUILBERT  DE  PIXERÉCOURT.  433 

Il  mourut  le  6  novembre  1770,  âgé  de  soixante- 
huit  ans  ; 
40.  Charles  -  Léopold  Guilbert ,  seigneur  d'Arna  - 
ville,  capitaine  au  service  de  S.  M.  l'empereur 
d'Autriche,  mort  le  6  avril  1762,  âgé  de  cin- 
quante-cinq ans  ; 

II.  Charles-François  Guilbert,  seigneur  de  Pixeré- 
court  ,  conseiller  de  Son  Altesse  Royale ,  épousa  Mar- 
guerite Alix  de  Pixerécourt,  dont  les  armes  sont  :  d'azur 
à  trois  rencontres  de  cerf  d'or.  Il  mourut  le  22  novembre 
1773,  âgé  de  soixante-douze  ans.  De  leur  mariage  est 
issu   : 

III.  Nicolas-Charles-Georges  Guilbert  de  Pixeré- 
court, seigneur  de  Saint-Vallier,  entré,  en  1759,  dans 
la  compagnie  des  cadets-gentilshommes  de  S.  M.  le  roi 
de  Pologne  ;  il  a  servi  dans  le  régiment  Dauphin,  infan- 
terie, et  dans  Royal- Roussillon  ,  où  il  était  aide-major. 
Après  dix-neuf  ans  de  service,  dans  lesquels  on  compte 
huit  campagnes  consécutives  en  Allemagne  et  en  Corse, 
sa  mauvaise  santé  le  contraignit  à  prendre  sa  retraite.  Il 
a  épousé  Anne-Marguerite  Foller  de  Silloncourt ,  morte 
je    18   octobre    1802.   De  ce  mariage  est  issu   : 

IV.  René  -  Charles  Guilbert  de  Pixerécourt,  né  à 
Nancy,  le  22  janvier  1773,  inspecteur  des  domaines  du 
Roi,  auteur  dramatique  fort  distingué,  et  capitaine  de  grer 
nadiers  dans  la  garde  nationale  de  Paris.  Destiné  au  parle- 
ment, M.  de  Pixerécourt  a  reçu  une  excellente  éduca- 
tion ;  il  a  fait  toutes  ses  études  au  collège  des  Cha- 
noines réguliers  de  Nancy,  fondé  par  S.  M.  le  roi  de 
Pologne.  Il  allait  être  reçu  avocat ,  lorsque  les  Princes 
français  s'éloignèrent  du  royaume  et  firent  un  appel  à  la 
noblesse  fidèle.  Il  fut  les  joindre  en  juin  1791,  et  fit  la 
campagne  de  1792,  comme  officier  au  régiment  de 
Bretagne,  sous  les  ordres  de  S.  A.  S.  Monseigneur  le  duc 
de  Bourbon.  Il  revint  en  France,  en  1793,  pour  sauver 
les  jours  et  la  fortune  de  son  père,  que  son  inscription 
sur  la  liste  des  émigrés  avait  rendu  l'objet  direct  de  la 
persécution  des  anarchistes.  Mais  bientôt  proscrit  lui- 
même  et  poursuivi  avec  acharnement ,  il  ne  parvint 
qu'à  travers  mille  dangers  à  dérober  sa  tête  à  la  hache 
révolutionnaire. 

i3.  28 


434  GUILBERT    DE    PIXERECOURT. 

C'est  dans  ces  jours  de  terreur,  et  du  fond  de  l'asile 
secret  qu'il  avait  choisi,  que,  se  nourrissant  d'idées 
sombres  et  de  la  lecture  de  nos  meilleurs  dramaturges, 
il  commença  à  écrire  pour  le  théâtre.  Il  fit  plusieurs 
opéras  que  nous  avons  vu  représenter  avec  succès,  tels 
que  la  Rose  blanche  et  la  Rose  rouge,  la  horêt  de  Sicile, 
le  Petit  Page,  Avis  aux  Femmes,  Koulouf,  etc.  Mais 
trop  fier,  trop  plein  de  cette  dignité  qui  sied  à  l'homme 
de  lettres,  pour  faire  aux  comédiens  des  grands  théâtres 
une  cour  assidue,  sans  laquelle  il  n'est  point  de  succès 
durable,  il  crut  s'hoi  orer  davantage  en  réformant  les 
théâtres  secondaires.  Jadis  on  y  représentait  des  pièces 
licencieuses,  obscènes,  où  le  peuple  allait  puiser  cette 
immoralité,  ce  mépris  du  trône  et  de  l'autel ,  dont  les 
novateurs  avaient  besoin  pour  opérer  une  révolution. 
M.  de  Pixerécourt  entreprit  la  tâche  honorable  de  relever, 
d'anoblir  ces  théâtres,  et  il  y  a  réussi.  De  biillans  et 
nombreux  succès  ont ,  depuis  dix-huit  ans ,  couronné 
ses  efforts.  Dans  des  drames  bien  charpentés,  bien  écrits, 
pleins  de  situations  fortes  et  attachantes ,  mais  remar- 
quables surtout  par  les  idées  morales  et  religieuses  qui 
caractérisent  un  écrivain  estimable  et  nourri  d'excellents 
principes,  il  a  offert  des  traits  d'héroïsme,  de  bravoure, 
de  fidélité,  des  modèles  de  toutes  les  vertus  enfin,  puisés 
le  plus  souvent  dans  l'histoire  et  dans  nos  vieilles  chro- 
niques. Il  s'est  constamment  efforcé  de  rendre  le  peuple 
meilleur  en  lui  montrant ,  jusque  dans  ses  plaisirs ,  de 
beaux  exemples.  Certes,  sous  ce  point  de  vue,  il  a  droit 
aux  suffrages  de  tous  les  hommes  éclairés.  Presque  tous 
ses  drames  ont  obtenu  un  prodigieux  succès ,  non-seule- 
ment en  France,  mais  en  Europe,  La  plupart  ont  été 
traduits  en  allemand,  en  anglais,  en  russe,  en  italien. 
Sous  le  rapport  littéraire ,  ils  méritent  donc  d'être  dis- 
tingués de  la  foule  de  ceux  que  ses  imitateurs  ont  produits. 
Mais,  comme  tous  les  hommes  à  talent,  il  a  eu  à 
souffrir  les  attaques  de  l'envie.  De  jeunes  écrivains ,  élevés 
pendant  nos  troubles,  étrangers  par  conséquent  à  cette 
politesse,  à  ce  respect  humain  que  donnaient  l'ancienne 
éducation  et  l'usage  du  monde,  et  offusqués  de  la  trop 
grande  renommée  de  M.  de  Pixerécourt,  se  sont  cons- 
titués ses  détracteurs  :  ils  se  sont  attachés  à  ridiculiser  le 
genre  d'ouvrage  auquel  il  s'est  livré  de  préférence ,  et  lui 
ont  décoché  quelques  épigrammes  ;   mais  déjà   elles  sont 


GUILBERT  DE  PIXERECOURT.  435 

oubliées,  et  les  ouvrages  de  M.  de  Pixerécourt  resteront.  La 
Femme  à  deux  Maris ,  la  Forteresse  du  Danube,  Tékéli, 
la  Citerne,  les  Ruines  de  Babylone,  le  Chien  de  Montargis, 
le  Monastère  abandonné,  Charles  le  Téméraire  et  beaucoup 
d'autres,  placent  leur  auteur  au  moins  sur  la  même  ligne 
que  Sedaine.  C'est  ainsi  qu'en  pensait  un  célèbre  critique 
(l'abbé  Geoffroy),  qui,,  souvent,  a  regretté  que  les 
pièces  de  M.  de  Pixerécourt  ne  fussent  pas  représentées 
sur  les  premiers  théâtres  ;  ce  dont  il  les  jugeait  plus 
dignes  que  la  plupart  de  celles  que  Ton  y  jouait.  11  en 
parlait  presque  toujours  avec  éloge,  et  avait  surnommé 
cet  auteur  le  Shakspeare  français.  Cette  dénomination  nous 
paraît  juste  et  méritée.  Nous  ne  doutons  pas  qu'elle  ne 
reste  à  M.  de  Pixerécourt,  lorsque  surtout  il  aura  cessé 
de  vivre.  Alors  son  talent  ne  sera  plus  un  motif  déses- 
pérant de  comparaison  pour  ceux  qui  suivent  la  même 
carrière,  et  qu'il  a  laissés  si  loin  de  lui.  Un  écrivain  mé- 
diocre peut  produire,  par  hasard",  un  bon  ouvrage  ; 
mais  on  ne  réussit  pas  pendant  vingt  années  de  suite, 
sans  posséder  un  véritable  talent ,  et  voilà  ce  que  cer- 
taines gens  ne  sauraient  pardonner  à  M.  de  Pixerécourt. 
Comblé_,  récemment,  des  témoignages  les  plus  hono- 
rables de  la  part  de  ses  concitoyens,  il  a  été  élu  membre 
de  l'académie  de  Nancy.  Une  conduite  constamment 
irréprochable ,  une  loyauté  parfaite ,  des  principes 
éprouvés  et  des  qualités  aimables  ,  lui  ont  acquis  l'es- 
time et  la  considération  de  tous  ceux  qui  le  connais- 
sent. Cette  justice  lui  est  due ,  et  nous  nous  plaisons 
à  la  lui  rendre  comme  un  hommage  à  l'impartiale  vé- 
rité. Il  a  épousé  Marie-Jeanne-Françoise  Quinette  de  la 
Hogue.    De  ce  mariage  est  née   : 

Anne-Françoise  Guilbert  de   Pixerécourt. 

Nous  lisons  encore,  dans  V Histoire  de  la  ville  de  Nancy, 
par  l'abbé  Lionnois,  que  les  tombeaux  de  cette  famille 
se  trouvent  dans  le  cloître  des  Cordeliers  de  cette  ville, 
près  de  celui  du  célèbre  Callot.  Nous  rapporterons  ici 
textuellement  les  inscriptions  tumulaires  qu'il  cite  tom.  i, 
page    i3y. 

lcy  reposent  les  corps  de  M.  Georges  Guilbert  ;  lorsqu'il 
vivoit  conseiller-auditeur,  maître  des  comptes  de  Lorraine, 
seigneur  de  Saint- Remy- aux -Bois,  mort  le  25  octobre  de 
l'année  174D,  âgé  de  cinquante-trois  ans  ; 


4-36  d'andigné. 

Et  de  dame  Marie  Guiot,  son  épouse,  morte  le  6  no- 
vembre de  l'année    1761  ,    âgée  de   quatre-vingt-six   ans. 

Reposent  aussi  les  corps  de  leurs  en/ans,  M.  Charles- 
Léopold  Guilbert,  capitaine  pour  le  service  de  Sa  Majesté 
Impériale,  seigneur  d'Arnaville,  mort  le  6  avril  1762, 
âgé   de  cinquante-cinq   ans  ; 

De  M.  Nicolas-Gaspard  Guilbert,  conseiller,  maître, 
des  comptes  de  Lorraine,  seigneur  de  Saint-Remy-aux- 
Bois,  et  haut  voué  de  Châtel,  mort  le  6  novembre  de 
Tannée   1770,  âgé  de  soixante-huit  ans  ; 

Et  de  M.  Charles-François  Guilbert,  conseiller  de  Son 
Altesse  Royale,  seigneur  de  Pixerêcourt,  mon  le  22  no- 
vembre 1773,  âgé  de  soixante-douze  ans. 

Armes  :  d'azur ,  à  la  couronne  de  laurier  d'or  ;  au 
chef  d'argent,  chargé  de  trois  étoiles  du  champ.  Cou- 
ronne de  comte.   Tenants  :  deux  sauvages. 


ANDIGNE  (d'),  en  latin  de  Aldeniaco,  de  Ande- 
niaco,  etc.,  maison  reconnue  pour  l'une  des  premières 
et  plus  anciennes  de  la  ci-devant  province  d'Anjou,  où 
est  son  berceau  ;  c'est  ainsi  que  s'en  expliquent  les  auteurs 
généalogiques  qui  ont  fait  mention  d'elle,  tels,  en- 
tr'autres,  que  feu  M.  d'Hozier,  dans  la  préface  du  second 
registre  de  son  Armoriai  général,  où  il  répond  aux 
critiques  du  premier  registre,  et  aussi  à  l'article  du  nom, 

où   il  rapporte  quelques-unes   des  premières   chartes  ; 

Ménage,  histoire  de  Sablé,  deuxième  partie,  manuscrite, 
et  dans  ses  remarques  sur  la  vie  de  Pierre  Airault  (impri- 
mée) ;  l'Hermite  de  Souliers,  histoire  de  la  noblesse  de 
Touraine,  au  nom  Andigné  ;  et  jusqu'à  la  Chesnaye- 
des-Bois  ,  dans  son  Dictionnaire  héraldique ,  où  il  cite 
la  vraie  province  d'origine  de  cette  famille,  et  non  dans 
le  premier  volume  de  son  Nobiliaire,  où  le  mot  Poitou 
se  trouve  substitué  à  celui  d'Anjou,  sans  parler  d'autres 
erreurs  concernant  les  alliances,  etc.,  etc.,  et  que  nous 
nous  réservons  de  relever,  lorsque  nous  publierons  dans 
l'un  des  prochains  volumes,  la  généalogie  de  cette  maison, 
revue,  avec  le  plus  grand  soin,  sur  les  titres  originaux, 


DU    VAL    DE    TOCQUEVILLE.  ^\.3j 

et  augmentée  de  la  filiation  de  la  branche  mère,  dite  des 
seigneurs  d'Angrie  et  marquis  de  Vezins ,  qui  n'avait 
point   encore  paru. 

Lorsque  l'on  considère  que  cette  famille  vraiment 
chevaleresque,  et  qui  appartient  incontestablement  au 
rang  de  celles  dites  de  nom  et  d'armes,  a  poussé,  dès 
les  premiers  tems  de  son  existence  connue,  de  nom- 
breux rameaux,  en  plusieurs  provinces,  au  point  qu'on 
en  comptait  jusqu'à  33,  en  1600,  et  années  suivantes, 
on  ne  peut  s'étonner  qu'il  ait  fallu  beaucoup  de  tems 
et  de  recherches,  pour  classer  ces  diverses  branches,  et 
les  grouper  convenablement  autour  du  nœud  commun. 
Réduits,  aujourd'hui ,  à  nous  resserrer  dans  une  très- 
courte  notice ,  nous  nous  contenterons  d'observer , 
que  cette  maison,  joint,  à  l'avantage  d'établir  par  une 
série  de  chartes,  la  plus  haute  antiquité,  celui  non 
moins  important,  d'avoir  contracté  les  plus  belles  allian- 
ces, et  qui  donnent  ouverture,  dans  quelques-unes 
d%  ses  branches  encore  existantes,  à  de  bien  illustres 
consanguinités. 


Du  VAL  de  TOCQUEVILLE,  maison  très  ancienne, 
établie  en  Normandie,  et  qui  nous  a  justifié  de  sa 
noblesse  par  des  titres  originaux,  en  parchemin,  depuis 
1327,  i36o,  i362,  1372,  i38o,  1408,  1410,  1426, 
1429,  1456,  1489,  i5io,  1527,  1 538,  1543, 
1 565,  etc.,   etc.,   et  par   l'acte  de  naissance  de  : 

Messire  Pierre-Victor,  comte  du  Vai.  de  Tocquevillé, 
officier  supérieur  dans  la  garde  royale ,  fils  de  messire 
Jean -Baptiste- Emmanuel  de  Tocquevillé,  seigneur  et 
patron  de  Roiville,  et  de  dame  Jeanne  -  Pétronille  de 
Gippers,  à  nous  également  exhibé,  en  date  du  7  mai 
1791,   dûment  visé  et  légalisé. 

Armes  :  Paie  d'azur  et  d'argent  de  huit  pièces.  Devise  : 
Fortis  atque  Fidus  ;  supports  :  deux  lions  ;  couronne  de 
marquis. 


4-38  DE    LESPINASSE. 


de  LESPINASSE  ;  famille  noble,  d'ancienne  extrac- 
tion, originaire  de  Guienne,  établie  en  Normandie  vers 
la  fin  du  quinzième  siècle,  où  elle  s'est  divisée  en  plu- 
sieurs branches.  Elle  a  été  maintenue  dans  cette  dernière 
province,  lors  de  la  recherche  des  usurpateurs  du  titre' 
de  noblesse,  en  1666. 

Jean,  seigneur  de  Lespinasse,  chevalier-bachelier, 
servit,  avec  quatre  chevaliers  et  62  écuyers  de  sa  chambre, 
en  l'armée  destinée  à  passer  en  Angleterre,  sous  le  duc 
de  Bourgogne.  Il  fit  montre  à  Bruges,  le  20  novembre 
1 386  (1).  Son  sceau  représente  un  écu  fascé  (qui  sont 
les  armes  que  cette  famille  porte  encore  aujourd'hui, 
et  avec  lesquelles  elle  a  été  maintenue  en  1666).  Tenants  : 
deux  hommes  armés  à  pied,  ayant  des  bonnets  d'Albanais. 
Cimier  :  une  tête  cheveiée  et  barbue. 

I.  Messire  Gabriel  de  Lespinasse,  Ier  du  nom,  che- 
valier, seigneur  de  la  Châtelaye  et  de  la  baronnie  de 
Lespinasse,   épousa    Isabeau    de    Layon,  dont  il   eut   : 

IL  Messire  Marcel  de  Lespinasse,  chevalier,  baron 
dudit  lieu,  marié  avec  dame .  Françoise  d'Ourte,  dont 
il  eut  plusieurs  enfants,    entr'autres   : 

III.  Jean  de  Lespinasse,  Ier  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  la  Bezancière,  qui  commanda  une  compagnie 
dans  les  guerres  de  Bretagne.  De  son  épouse,  Jacqueline 
Prindeau,   est  sorti   : 

IV.  Charles  de  Lespinasse,  écuyer,  seigneur  de  la 
Motte-sur- Rivière  et  de  la  Bezancière,  marié  avec  Ca- 
therine le  Deny,  dont /sont  issus   : 

i°.  Robert,    dont  l'article  suit  ; 

20.    Roch    de    Lespinasse,     écuyer,     seigneur  de    la 

Fontaine  ; 
3°.   Jacques   de   Lespinasse ,   écuyer,    seigneur  de  h 


(1)    Recueil    de    l'ancienne    Noblesse    de    France,    tiré  du    ban    e 
arrière-ban,    page    118. 


: 


DE    LESPINASSE.  489 

Motte  ,  marié  avec   Marie  -  Françoise   Furin  ,  dont 
il  eut  Jean  de  Lespinasse,  écuyer. 

V.  Robert  de  Lespinasse,  écuyer,  sieur  de  Riant, 
épousa  Guyonne    de  Quincé,  dont  il  eut  : 

i°.   Guy,  dont  l'article   suit   ; 
20.  Jean  de   Lespinasse,  écuyer  ; 
3°.    Françoise   de    Lespinasse ,   mariée   à    Pierre    de 
Loger,   écuyer,   seigneur  de  Terras. 

VI.  Guy  de  Lespinasse,  écuyer,  sieur  de  Langlê- 
cherie,  épousa   Françoise  de  la.  Broise,  dont  sont   issus  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

20.   Guy  de   Lespinasse,   écuyer,  sieur  de    Lorrière. 

VII.  Jean  de  Lespinasse,  IIe  du  nom,  écuyer,  sieur 
de  Langlêcherie ,  s'allia  avec  Marguerite  Hudé ,  dont 
il  eut  : 

i°.  Georges,  dont  l'article  suit  ; 

2°.  Marquis  de  Lespinasse,  écuyer,  sieur  des  Prizes, 
marié  avec  dame  Françoise  le  Hérissé,  qui  le  fit 
père  de  Georges  de  Lespinasse ,  écuyer  ,  sieur  de 
Loubercerie ,  qui  ,  de  Renée  Chardron  ,  son 
épouse,  eut  un  fils,  qui  fut  seigneur  de  la  Brar- 
dière,  marié  à  demoiselle  de  Loger.  Il  fut  père 
de  messire  N...    de    Lespinasse. 

VIII.  Georges  de  Lespinasse,  écuyer,  seigneur  de 
Langlècherie,  épousa  demoiselle  Anne  le  Hérissé,  dont 
sont  issus   : 

i°.  François  de  Lespinasse  ,  écuyer  ,  marié  avec 
demoiselle  Renée  Hesric,  qui  le  fit  père  de  Jean- 
Jacques  de  Lespinasse,  écuyer,  sieur  de  Lons, 
marié  avec  demoiselle  Marie  du  Pont ,  et  père , 
i°.  de  Jeanne  de  Lespinasse,  morte,  ainsi  qu'un 
de  ses  frères,  sans  postérité  ;  2°.  de  Gabriel  de 
Lespinasse,  marié  avec  dame  de  l'Ecluse.  Sa  pos- 
térité était  fixée  en  Anjou  ,  avant  la  révolution . 
Plusieurs  de  ses  enfants  périrent  en  partie  victimes 
des  troubles  civils,  et  dépositaires  des  titres  de 
la  famille,  qui  ont  été  perdus  ; 

2*.    Julien,   dont  l'article  suit  ; 


440  DE    LESPINASSE. 

3*.   Guy  de   Lespinasse,      ] 

4°.  Jean  de   Lespinasse,      >  morts  au  service. 

5°.  Jacques  de  Lespinasse,  ) 

IX.  Julien  de  Lespinasse,  écuyer ,  seigneur  de  Lan- 
glêcherie,  épousa  Renée  de  Colombel,   et  en  eut  : 

X.  Antoine  de  Lespinasse  ,  écuyer ,  sieur  de  Maison- 
Neuve,  marié  avec  demoiselle  Marie  de  Marseul ,  dont 
il  eut   : 

i°.   Charles-Antoine,   qui   suit; 

2°.   Jacques  de  Lespinasse,  mort  sans  hoirs. 

XI.  Charles- Antoine  de  Lespinasse  ,  écuyer,  épousa 
Marie-Françoise  Doynel  de  la  Sausserie,  maison  des  plus 
anciennes  et  qui  avait  fait  ses  preuves  de  la  cour,  dont 
est  issu   : 

XII.  René-Charles-Joachim,  de  Lespinasse,  écuyer, 
né  près  de  Domfront,  en  1772,  marié,  le  20  novembre 
1804,  avec  dame  Marie  -  Françoise  de  Ponthaud  ,  dont 
les  armes  sont  :  gironné  d'argent  et  de  sable,  fille  de  Ma- 
thurin- André-Marie  de  Ponthaud,  écuyer,  seigneur  des 
Plessis  et  de  la  Mazure,  maître  particulier  des  eaux  et 
forêts  du  comte  de  Mortain,  et  de  Marie-Françoise- 
Marthe  Lentaigne.  René-Charles-Joachim  de  Lespinasse 
a  émigré  le  26  décembre  1791  ;  a  fait  la  campagne  de 
1792,  dans  l'armée  de  Bourbon,  en  la  coalition  de  la 
noblesse  de  Normandie  ;  a  fait  celles  de  1793,  94,  95 
et  96  à  l'armée  de  Condé,  en  qualité  de  chasseur  noble, 
compagnie  du  marquis  de  Vauborel.  Il  a  été  blessé  griè- 
vement à  l'affaire  d'Oberkaamlach ,  en  Souabe  ,  le  i3 
août  1796;  est  resté  attaché  à  l'armée  jusqu'au  licencie- 
ment effectué  en  1801  ;  est  rentré  en  France  en  1802; 
a  été  nommé  ,  au  retour  de  S.  M.  Louis  XVIII,  en  1814, 
sous-préfet  de  l'arrondissement  de  Mortain  (  Manche  ) , 
par  ordonnance  royale  du  i5  juillet  1 8 14  :  démissionnaire 
au  retour  de  Buonaparte,  en  181 5  ,  et  rentré  dans  ses 
fonctions  de  sous-préfet  le  12  juillet  suivant;  chevalier 
de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  par  ordon- 
nance du  Roi,  du  7  décembre  de  la  même  année.  De  son 
mariage  est  issu  : 

i°.  Amédée  -  François    de     Lespinasse,    né    en    dé- 
cembre  i8o5  ; 


DE  GUIBERT  DE  LA  ROSTIDE.  44I 

2°.  Ernest  -  François  de    Lespinasse,   né  le   26   août 
1809. 

Armes  :   fascé  d'argent  et  de  gueules. 

On  voit,  par  la  correspondance  qui  nous  a  été  exhibée 
de  M.  le  comte  de  Lespinasse,  pair  de  France,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  grand-officier  de  la  Légion- 
d'Honneur,  et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint  -  Louis ,  avec  M.  de  Lespinasse,  sous  -  préfet  de 
Mortaih,  qu'il  était  issu  d'une  branche  de  sa  famille,  et 
la  qualité  de  cousin  qu'ils  se  donnent  mutuellement,  dé- 
signe leur  parenté.  Cet  ancien  officier-général  qui  por- 
tait les  mêmes  armes  que  celles  ci-dessus  rapportées,  est 
mort  en  décembre  18 16.  Le  Moniteur  du  6  du  même 
mois  fait  un  éloge  mérité  de  ses  vertus  et  de  ses  talents 
militaires,  et  dit  qu'il  est  issu  d'une  des  branches  de  la 
maison  de  Lespinasse,  dont  l'ancienneté  remonte  à  plus 
de  600  ans,  laquelle  se  glorifie  d'avoir  des  parentés  avec 
la  maison  royale  de  France.  Il  n'a  laissé  qu'une  fille, 
qui  est  veuve  de  M.  le  comte  de  Lespinasse ,  de  la 
branche  de  Langeac ,  duquel  elle  n'a  eu  que  trois  de- 
moiselles. Voyez,  pour  la  généalogie  de  cette  dernière, 
le  tome  XII  du  Nobiliaire  universel  de  France. 


de  GUIBERT  de  la  ROSTIDE,  famille  des  plus 
anciennes  de  la  province  de  Languedoc ,  où  elle  floris- 
rissait  dès  la  fin  du  onzième  siècle.  Elle  a  possédé  pendant 
long  -  tems  la  terre  de  Cabrières ,  située  au  diocèse  de 
Nismes,  et  celle  de  la  Rostide,  dont  elle  porte  encore  le 
surnom  de  nos  jours.  Elle  paraît  originaire  de  la  pro- 
vince de  Touraine ,  et  ne  s'être  fixée  définitivement  en 
Languedoc  que  depuis  environ  l'an   1480. 

Béatrix,  femme  du  seigneur  de  Guibert,  est  nommée 
dans  une  charte  de  Raymond-de-Saint-Gilles,  en  faveur 
de  l'abbaye  de  Saint-Victor  de  Marseille  de  l'an  1094. 
Bouche,  Hist.  de  Provence,  tome  II,  p.  1054. 

En  1104,  elle  a  donné  un  abbé  à  Nogent,  à  Loudun, 
qualifié ,  par  les  historiens  de  ce  tems ,  gentilhomme 
français.  Un  autre,  dans  ce  même  siècle,  fut  abbé  de 
Nogent  -  sous  -  Goucy,   qui  s'est  rendu    célèbre    par    ses 


442  DE    GUIBERT    DE    LA    ROSTIDE. 

ouvrages ,  et  que  l'histoire  dit  être  issu  d'une  riche  et 
puissante  famille.  Dictionnaire  historique,  in- 8°. 

Pierre  de  Guibert  est  nommé  dans  le  contrat  de 
mariage  de  Marguerite  de  Pracontal  avec  Ponce  Bayle, 
le  21   février  1 358.  Armoriai  général  de  France,  in-fol. 

Hugues  de  Guibert  est  nommé  dans  le  testament  de 
Guillaume  de  Pracontal ,  chanoine  de  Sainte  -  Croix  de 
Montélimart,   du    ier  janvier   i5o3.   Idem. 

Rostaing  de  Guibert,  fut  un  de  ceux  qui,  avec  Antoine 
Florent,  damoiseau,  travaillèrent  à  la  réformation  des 
statuts  municipaux  de  la  communauté  de  Bédouin,  le 
12  décembre  1397. 

Jeanne  de  Guibert,  dame  de  Cabrières,  épousa,  le  25 
février  1664,  François  Rostaing  Aimini,  dont  les  armes 
sont  :  échiqueté  de  sable  et  d'or  de  dou\e  pièces,  chaque 
carreau  de  sable^  chargé  d'un  besant  d'argent  ;  fils  de 
Conrad  Aimini,  IIe  du  nom,  capitaine  de  cent  hommes 
de  pied,  et  d'Alix  Cognet. 

Angèle  de  Guibert  fut  mariée,  vers  l'an  1670,  avec 
Jean  de  Raousset,  dit  de  Laudun,  dont  les  armes  sont  : 
d'or,  à  la   croix  pâtée  de  sable,  bordée  de  gueules. 

I.  Augier  de  Guibert  prêta  hommage  au  roi  Robert, 
le  19  décembre  1309.  Il  épousa,  l'an  i3i2,  Charlotte 
de  Gast  de  Lussault,  qui  porte  :  d'azur  à  cinq  besants 
d'or,  2,  2  et  1.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

II.  Charles-Aimé  de  Guibert,  qui  épousa,  Tan  i345, 
Marthe  d'Argis,  dont  les  armes  sont  :  d'or,  à  huit  mer- 
lettes  de  sable  en  orle.   Elle  le  fit  père  de  : 

i°.  Bertrand,  dont  l'article  suit  : 
20.  Philippine  de  Guibert. 

III.  Bertrand  de  Guibert  épousa,  l'an  i38o,  Marie 
de  Bans,  qui  porte  :  d'argent,  à  V aigle  éployée  de  sable. 
Il  en  eut  : 

IV.  Jean  de  Guibert  ,  Ier  du  nom,  qui  épousa,  l'an 
1409,  Agnès  de  Menou,  dont  les  armes  sont  :  de  gueules, 
à  la  bande  d'or.  Leurs  enfants  furent  : 

i°.  Jean,  dont  l'article  suit  ; 
2*.  Thomas  de  Guibert; 
3°.  Gertrude  de  Guibert. 


DE    GUIBERT    DE    LA    ROSTIDE.  443 

V.  Jean  de  Guibert,  IIe  du  nom,  épousa,  Pan  1458, 
Françoise  d'Aloigny,  qui  porte  :  de  gueules  à  cinq  fleurs 
ie  lys  d'argent.  Il  en  eut  : 

VI.  Nicolas  de  Guibert,  chevalier,  né  à  Tours, 
l'an  1460,  qui  s'établit  à  Tarascon,  en  Provence,  vers  la 
fin  du  quinzième  siècle,  où  il  fut  attiré  par  la  proximité 
de  cette  ville  à  celle  de  Baux,  dont  il  fut  nommé  gou- 
verneur, par  commission  du  parlement  de  Provence  de 
l'an  1504.  Il  avait  fait  l'achat  d'une  censé  annuelle  de 
dix  saumés  de  blé,  le  12  novembre  1499;  obtenu  une 
bulle  portant,  ainsi  qu'à  ses  descendants,  des  dispenses 
et  permissions  très  -  distinguées  ;  et  nommé,  en  i5oi  , 
commissaire  du  Roi,  en  Provence,  pour  l'expulsion  des 
Juifs  de  cette  contrée.  Il  testa  le  25  août  i52o,  et  institua 
tous  ses  enfants  mâles  héritiers  par  égale  part  et  portion. 
Il  avait  épousé  ;  ie.  en  1507,  demoiselle  Jeanne  de 
Pontevès,  dont  les  armes  sont  :  de  gueules,  au  pont  à 
deux  arches  d'or,  maçonné  de  sable;  20.  demoiselle 
Catherine  d'Arlod  ;  3°.  le  12  octobre  i5ii,  Madelaine, 
aliàs  Marie  de  Genoin,  fille  de  noble  Raimond  de 
Genoin.    Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i°.  Gui-Tannequin    de   Guibert; 

20.  Pierre    de    Guibert,    auquel    échut    la    terre    de 

Gabrières  ; 
3°.  Antoine  de  Guibert  ; 

Du  troisième  lit  : 
40.  Denis,  dont  l'article  suit  : 

VII.  Denis  de  Guibert  eut  en  apanage  le  fief  de  la 
Rostide,  dont  il  porta  le  nom,  ainsi  que  ses  descendants, 
pour  se  distinguer  des  différentes  branches  que  ses  frères 
avaient  formées ,  éteintes  dans  plusieurs  familles  de 
Provence  ou  de  Languedoc  ,  et  dont  la  dernière  fut 
Marguerite  de  Guibert,  mère  de  messire  Louis  Fabry- 
de-Moncault ,  mort  lieutenant  -  général  des  armées  du 
Roi.  Denis  de  Guibert,  seigneur  de  la  Rostide,  épousa, 
le  2  3  décembre  1549,  Marthe  Clément  de  Nozières , 
fille  de  messire  Claude  Clément ,  seigneur  de  Nozières , 
qui  portait  :  d'argent  à  trois  pals  de  gueules.  Il  testa  le 
6  mai  1567,  et  fut  père  de  : 


444  DE    GUIBERT     DE    LA    ROSTIDE. 

i°.  Charles  Guibert  de  la  Rostide ,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Rostide,  marié  avec  Françoise-Emilu 
de  Puget ,  qui  portait  :  d'argent  au  bœuf  dt 
gueules ,  la  tête  surmontée  d'une  étoile  d'azur. 
fille  de  Pierre  de  Puget  ,  et  de  Charlotte 
d'Aymini.  Il  n'eut  qu'une  fille,  Marguerite  de 
Guibert  de  la  Rostide ,  mariée ,  le  21  avril 
1640,  à  Paul  Robins,  seigneur  de  Graveson,  fils  de 
Paul- François  Robins,  seigneur  de  Graveson,  et 
d'Anne  de  Puget  de  la  Ramatuelle.  Antoine  de 
Robins  de  Graveson,  leur  fils,  fut  reçu  chevalier 
de  Malte  en  la  langue  de  Provence,  en  1672.  Il 
portait  :  fascé  d'or  et  de  gueules  de  quatre  pièces , 
Vor  chargé  de  trois  merlettes  -de  sable; 

2°.  Jean  de   Guibert  \ 

3°.  Pélegrin,  dont  l'article   suit  : 

VIII.  Pélegrin  de  Guibert,  Ier  du  nom,  chevalier, 
vint  le  premier  s'établir  à  Beaucaire ,  et  se  maria,  le 
24  avril  1 588,  avec  demoiselle  Françoise  d'Albenas,  fille 
de  messire  Pierr^  d'Albenas ,  seigneur  de  Gayant ,  qui 
portait  :  de  gueules,  au  demi-vol  d'argent.  Il  teste  le 
14  décembre  i6o5,  et  laissa  de  son  mariage  : 

i°.  Tannequin  de  Guibert  ; 

20.  Charles  de  Guibert  de  la  Rostide ,  marié ,  le 
11  juin  1019,  avec  Françoise  Millet  de  Puget, 
fille  de  messire  Pierre  de  Puget,  et  de  Charlotte 
d'Aymini.   Il  mourut  sans  enfants; 

3°.  Antoine  de  Guibert  ,, marié  avec  Marguerite  de 
Roys,   dont  il  n'eut  point   d'enfants  ; 

40#  Jean-Denis,  dont  l'article   suit  ; 

5°.  Bernard  de  Guibert  de  la  Rostide ,  reçu  che- 
valier de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  au  grand 
prieuré  de  Saint-Gilles,   en    161 1    (1). 

IX.  Jean-Denis  de  Guibert  de  la  Rostide,  che- 
valier, épousa,  par  contrat  du  3i  août  1619,  Anne  de 
Roys,   nièce  de   Marguerite,    femme  d'Antoine   de   Gui- 


Ci)    Voyez     l'abbé   de    Vertot ,    dans    son     Histoire     de    l'Ordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  tome  Vil,  p.  49. 


DE    GUIBERT    DE    LA    ROSTIDE.  445 

2rt ,    et   fille  de   messire   Pierre  de    Roys ,     seigneur   de 
!  édignan,   conseiller   du    Roi   et  juge  de   Beaucaire,    qui 
Drtait  :  d'azur,    à  l'aigle   éployée  d'or,    et   de    Louise 
iautaud.  Il  testa  le  12  février  1657,  et  eut  pour  enfants  : 
i°.    Pélegrin,   dont  l'article  suit  ; 
20.    Diane   de   Guibert   de  la    Rostide  ,    mariée  ,    en 
i656,    à    Hercule    Pelet    de     Narbonne ,   seigneur 
de   Cannes  et  de   Vie,  fils  de   Pierre  Pelet  de  Nar- 
bonne,    baron    de    Fontanès ,    de    Montmirat,    de 
Combas  et  autres  places,  et  de  Catherine  Deydier 
de   Puiméjan. 

X.  Pélegrin  de  Guibert  de  la  Rostide  ,  IIe  du 
10m,  écuyer*  épousa,  le  12  avril  1644,  demoiselle 
/ïarie  Pascal,  dont  les  armes  sont  :  d'azur  à  Vagneau 
>ascal  d'argent ,  fille  de  Jean  Pascal,  écuyer.  Il  en  eut  : 

XI.  Honoré  de  Guibert  de  là  Rostide,  chevalier, 
narié,  le  20  août  i665,  avec  Gillette  d'Assas,  dont  les 
irmes  sont  :  d'azur,  à  trois  trèfles  d'or,  fille  de  Jean- 
\ndré  d'Assas.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  par 
ugement  de  M.  de  Bezons ,  intendant  de  Languedoc  , 
lu   5  septembre    1669.  De  ce  mariage  est  issu   : 

XII.  Joseph -Philibert  de  Guibert  de  la  Rostide, 
aui  épousa,  le  23  juin  1710,  Delphine  de  Libel  de  Fer- 
mineau,  fille  de  Jacques,  et  dernière  de  cette  famille, 
qui  portait  pour  armes  :  de  gueules,  au  lion  d'or,  lampassé 
et  armé  d'argent;  accompagné  en  chef  d'un  cœur  d'or, 
accosté  de  deux  étoiles  d'argent.  De  leur  mariage  est  né  : 

XIII.  Jacques  de  Guibert  de  la  Rostide,  qui  servit 
dans  le  régiment  de  Vibraye ,  et  s'allia ,  le  1 1  janvier 
1745,  avec  demoiselle  Thérèse-Sybile  Malhan  de  Les- 
plane,  qui  porte  :  dor,  à  Vaigle  éployée  de  sable,  fille  de 
Jacques   Malhan  de   Lesplane.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i°.   Jérôme-Marie-Augustin,  qui  suit  ; 

„  ,,     .     ,T    ,  ,  .  \  chanoinesses   comtesses 

20.  Mane-Madelaine.  ,  ,,      ,     - 

«?«  T»t_,f  *      j    ^    •*  _*  \  au  chapitre  noble  et  re- 

3®.  lherese  de  Guibert,  >  ,.     r,      XT      -p.       , 

o  r\     i  '"«*    i    r»   -u  ■'!.»  I  gulier  de    N.     D.     de 

40.  Charlotte  de  Guibert,  17.  ,,A       «%*ja.j. 

^                                       '  ;  Coyse,  en  l'Argentiere. 

XIV.  Jérôme  -  Marie  -  Augustin    de    Guibert    de     la 


446  DE    GRIMOARD    DE    BEAUVOIR    DU    ROURE. 

Rostide,   obtint,   le   23   mars    1770,  le  titre  de  marquis; 
servit  dans   le  régiment  de   Picardie,    et   se    maria    avec 
Thérèse  de    Roys    de    Lédignan,   dont   les    armes   sont  : 
d'azur,  à  l'aigle  éplqyée  d'or.  De  ce  mariage  sont  nés  : 
i°.    François-Joseph- Amédée  de   Guibert  de  la  Ros- 
tide,   reçu   chevalier  de   Malte  de  minorité,   en  la 
langue  de  Provence,   le    14   décembre   1791  ; 
20.   Pierre- Hyppolite  de  Guibert  de  la   Rostide 

Armes  :  d'azur,  au  gui  de  chêne  fleuri  d'or ,  accom- 
pagné de  trois  étoiles  du  même.  Couronne  de  marquis. 
Supports  :  deux  griffons. 


de  GRIMOARD  de  BEAUVOIR  du  ROURE,  maison 
des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres  de  France,  dont  la 
généalogie  a  été  rapportée  dans  le  tome  X  de  cet  ouvrage; 
mais  comme  il  s'est  glissé  quelques  erreurs  à  la  page  2  3qt 
nous  rétablissons  ici  la  branche  qui  y  est  mentionnée, 
telle  qu'elle  doit  être  : 

XVII.  Scipion  de  Grimoard  -  Beauvoir  ,  comte  du 
Roure,  marquis  de  Grisac,  baron  de  Bannes  et  des  Etats, 
chevalier  des  ordres  du  Roi ,  lieutenant  -  général  de  ses 
armées,  et  de  la  province  de  Languedoc,  gouverneur  de 
la  ville  et  citadelle  de  Montpellier,  et  du  Pont -Saint- 
Esprit;  premier  chambellan  de  Gaston  de  France,  duc 
d'Orléans;  testa  en  1669.  Elevé  près  de  Gaston,  frère 
de  Louis  XIII,  par  les  soins  du  maréchal  d'Ornano,  son 
parent  ;  il  fut  toujours  honoré  des  faveurs  et  de  l'amitié 
de  ce  prince,  qui  le  fit  son  premier  chambellan  à  la  mort 
d'Alphonse  d'Ornano.  Il  eut  l'honneur  de  recevoir,  à 
Montpellier ,  Louis  XIV  ,  enfant ,  la  reine  mère  et  le 
cardinal  Mazarin  ,  et  fut  fait  bailli ,  puis  sénéchal  du 
haut  et  bas  Vivarais  et  du  Vêlai,  en  récompense  des  ser- 
vices qu'il  rendit  pendant  les  guerres  de  religion.  Lors- 
qu'il fit,  il  y  a  cent  soixante  ans,  ses  preuves  pour  être 
reçu  chevalier  des  ordres ,  il  prouva  ,  par  contrats  de 
mariage  et  testaments,  quatorze  générations  de  père  en 
fris,  sans  avoir  changé  de  nom  pendant  quatre  cents  ans; 
et  que,  pendant  ce  tems  et  les  tems  antérieurs,  ceux  de 


DE    GRIMOARD    DE    BEAUVOIR    DU    ROURE.  447 

sa  maison,  avaient  toujours  été  qualifiés  du  plus  haut 
titre  qui  fût  en  usage.  Il  avait  épousé,  i°.  Grésinde  de 
Baudean,  dont  il  eut  dix  enfants  ;  2°.  Jacqueline  de 
Bornes,  sa  nièce,  veuve  du  marquis  de  la  Fare, 
dont  il  n'eut  point  d'enfants.  Le  pape  lui  accorda  une 
dispense  gratis,  à  condition  qu'il  donnerait  douze  mille 
livres ,  pour  faire  faire  une  mission  dans  ses  terres.  Il 
eut  du   premier  lit   : 

i°.  Jacques  qui  se  trouva  à  la  bataille  de  Raab,  en 
Hongrie,  et  fut  tué  en  duel,  en  1664,  à  Vienne, 
en  Autriche,  par  le  vicomte  de  Lestrange,  fils 
du  marquis  de  Châteauneuf,  pour  venger  son 
père,  que  le  comte  du  Roure  avait  fait  arrêter  en 
son  château,  et  ensuite  enfermer  dans  la  citadelle 
du   Pont-Saint-Esprit,  dont   il    était   gouverneur  ; 

20.  Pierre-Scipion,  dont  l'article  suit  ; 

3°.  François,   abbé  de   Villeneuve-lès-Avignon  ; 

4°.    Charles,   chevalier   de  Mahe; 

5°.  François ,  prieur  -  commandataire  de  Barjeac  , 
Freyssinet,   etc.  ; 

6°.   Pierre,    abbé-commandataire  du    Roure  ; 

7°.    Marguerite  ; 

8°.    Louis-Gaston,  chevalier  de  Malte  ; 

90.  Louis ,  marquis  de  Grisac ,  marié  avec  Made- 
leine-Françoise d'Apcbier,  veuve  de  lui  en  1728, 
et  morte  le   3   juin    1763  ; 

io°.  Jacqueline,  mariée  à  Armand,  vicomte  de 
Polignac ,   gouverneur  du   Puy,  père  du  cardinal. 

XVIII.  Louis  -  Pierre  -  Scipion  de  Grimoard  -  Beau- 
voir, comte  du  Roure,  marquis  de  Grisac,  baron  de 
Barjac,  de  Bannes  et  des  Etats,  lieutenant  -  général  des 
armées  du  Roi,  et  de  la  province  de  Languedoc,  gou- 
verneur de  la  ville  et  citadelle  du  Pont-Saint-Esprit  ; 
testa  en  1730.  En  1670,  n'étant  âgé  que  de  vingt-deux  ans, 
il  avait  soumis  les  rebelles  du  Vivarais,  à  la  tête  de  la 
maison  du  Roi.  Il  épousa,  par  contrat  reçu  par  Foin,  no- 
taire à  Paris,  le  9  janvier  1666,  Marie  du  Guast  d'Artigny, 
petite-fille  du  marquis  du  Guast ,  capitaine  des  gardes, 
sous  Charles  IX  et  Henri  III,  à  qui  fut  confiée  la  garde 
du  cardinal  de  Lorraine,  aux  états  de  Blois,  et  d'An- 
toinette de  Montmorency-Fosseux.  Le  Roi  dota  made- 
moiselle d'Artigny  de  cent   mille  livres,  et  de  dix  mille 


44-8  DE    GRIMOARD   DE    BEAUVOIR    DU    ROURE. 

livres  de  rente,  et  lui  donna  un  collier  de  perles  de  trente 
milles  livres.  Sa  Majesté  eut  la  bonté  de  conduire  elle- 
même  les  mariés  à  l'église,  de  les  mener  ensuite  au  lit, 
et  de  donner  la  chemise  au  comte  du  Roure,  honneur 
que  le  Roi  n'avait  coutume  de  faire  qu'aux  princes  seu- 
lement.   De  ce  mariage  sont  issus   : 

i°.  Louis -Scipion,  qui  a  continué  la  branche  aînée, 
rapportée  page  338  du  tome  X  de  cet  ouvrage  ; 

2°.   Ange- Urbain,    dont  l'article    suit  ; 

3°.  Elisabeth ,  mariée  à  Antoine  ,  marquis  de 
Longaunay  ; 

4°.  Fleurie-Thérèse ,  mariée  au  marquis  de  la 
Fare-Tornac,   depuis  créé    maréchal  de   France  ; 

5°.  Delphine,  abbesse  de  la  Ville-Dieu ,  à  Au- 
benas. 

XIX.  Ange  -  Urbain  de  Grimoard  de  Beauvoir  ,  mar- 
quis du  Roure,  baron  de  Florac  et  des  états  du  Langue- 
doc,  donna,  très-jeune,  des  preuves  d'une  valeur  dis- 
tinguée à  la  bataille  de  Fredelingue,  n'ayant  alors  que 
14  ans,  et  à  la  funeste  bataille  de  Hochstaedt,  à  la  tête  du 
régiment  du  Roure  ;  se  distingua  comme  brigadier  des 
armées  du  Roi,  et  fut  tué  à  la  bataille  de  Fontenoy.  Il 
était  gouverneur  du  Pont-Saint-Esprit,  et  colonel  des 
régiments  du  Roure,  infanterie  et  cavalerie.  Il  avait  été 
doté  de  la  terre  du  Roure  en  1703,  et  de  celle  de  Florac. 
Il  épousa  Marie-Louise  le  Gagneur  de  Sénonville.  Il  eut 
de   son    mariage   : 

i°.    Louis-Alexandre,   dont  l'article  suit  ; 

2°.  Urbaine ,  qui  cultiva  la  poésie  avec  succès  ,  et 
fut  maîtresse  des  jeux  "floraux,  en  1784.  Elle 
épousa  le  marquis  de  la  Gorce  ,  dont  elle  a  eu 
un  fils,  Scipion,  comte  de  la  Gorce,  qui  épousa 
mademoiselle  de  Hautefort,  dont  il  a  eu  un  fils, 
qui  a  épousé  mademoiselle  de  Rochambeau,  fille 
du  général,  et  petite-fille  du  maréchal  de  Ro- 
chambeau. Le  comte  de  la  Gorce  a  aussi  une 
fille  qui   a    épousé    Scipion,    comte   de  Chapelain. 

XX.  Louis  -  Alexandre  de  Grimoard  de  Beauvoir  , 
comte  du  Roure,  né  le  6  octobre  1730,  d'abord  mous- 
quetaire   noir,    puis     capitaine,     et     ensuite    mestre-de- 


DE    GR1M0ARD    DE    BEAUVOIR    DU    ROURE.  44$ 

camp  de  cavalerie  ;  mérita,  et  obtint  très-jeune,  la  croix 
de    Saint-Louis  ;     servit     avec     distinction    dans    l'état- 
major-général     de    l'armée,    pendant    la    guerre    de    sept 
ans,  et  fut  blessé  et  fait  prisonnier  à   la   bataille  de  Min- 
den;  il   testa   à   Avignon,   en    1789,   et  mourut  à  Ville- 
neuve-sur-Avignon,   le    9     août    1792.    Il    avait    épousé 
honorable    Henriette     Knight,     fille     du     très-honorable 
Robert    Knight,    comte    de  Catherlough,  pair   d'Irlande, 
et    d'honorable     Henriette     Saint-John,     ville    de   lord, 
vicomte     de     Saint-John,     pair    d'Angleterre     (père     du 
célèbre    vicomte    de    Bolingbroke  ,    ministre    des    affaires 
étrangères   de   la    reine    Anne)   et  veuve    de    l'honorable 
Josiah    Child,    lord    Tilney,    comte    et     pair     d'Irlande. 
Henriette    Knight,    comtesse    de     Roure,     mourut    en 
couches    de     Louis-Henri     Scipion,    dont    l'article    suit, 
à    Marseille,   le    premier  mars    1763,   et    fut   enterrée  en 
Angleterre,    le    12   juillet    suivant,   dans   la  voûte  sépul- 
crale  de   ses    ancêtres,  dans    l'église    de    Wotton-Waven, 
au   comté  de  Warwick,    où    son    père  fit   élever   un  ma- 
gnifique mausolée  à  sa  mémoire. 

XXI.  Louis-Henri-Scipion  de  Grimoard  de  Beauvoir, 
comte  du  Roure,  marquis  de  Grisac,  baron  de  Barjac,  etc. , 
né  à  Marseille,  le  26  février  1763.  (C'est  par  erreur  que 
nous  avions  dit  qu'il  était  naturalisé  Anglais,  et  qu'il 
était  arrière-petit-fils  d'Ange- Urbain,  tandis  qu'il  en 
est  le  petit-fils).  Par  la  mort  du  comte  Denis-Auguste, 
en  18 14,  il  est  resté  le  seul  descendant  mâle  de  cette 
branche  aînée. 

Les    armes   de    cette   branche    aînée,    sont  :    parti   de 

deux    traits,    coupé  d'un,    ce    qui    forme    six    quartiers  ; 

au   1,  d'azur,  au  chêne  d'or  à  quatre  branches  entrelacées 

en  deux    cercles  l'un  dans  l'autre,   qui  est  du    Roure; 

au  2,    d'or,    au  lion  de  vair,   couronné  d'azur,   qui   est 

de  Montlaur;   au  3,  de  gueules,  au  chef   émanché  d'or 

de     trois    pièces,     qui    est    de    Grisac,     dit     Grimoard; 

au  4,  d'or,  à  deux  léopards  d'azur,   qui   est  de  Maubec  ; 

au  5,   d'argent  à  la  tour  de  gueules,  ouverte  et  ajourée 

de  sable,   qui   est  de  Gévaudan  ancien;    au  6,  de   sable, 

au  lion  d'argent  ;  à  la  bordure  engrêlée  du  même,   qui 

est  de  Beauvoir.  C'est  ainsi  qu'elles  sont  expliquées  dans 

l'Encyclopédie,    tom.    XXIV,    pag.    828.    Le    cimier   est 

i3.  29 


45o  DE    POMIER. 

une  merlusine ,  et  les  supports ,  deux  anges  portant 
des  guidons,  dont  l'un  porte  les  armes  de  Grimoard,  et 
l'autre,  celles  de  Beauvoir.  La  devise  :  A  vetustate 
robur. 


DE     POMIER,      DE     POMMYER  ,    DE     POMMIER  ,      DE        POM- 

miers,  famille  ancienne,  originaire  de  Guienne,  où 
elle  tenait  un  rang  distingué  dès  le  commencement  du 
quatorzième  siècle.  Elle  nous  a  présenté  un  titre  original 
de  l'an  1 335,  dans  lequel  sont  mentionnés  Girard  et 
Hugues  de  Pommiers. 

Jean  de  Pommiers,  seigneur  de  Lescuns,  épousa,  vers 
l'an     i35o,    souveraine    d'Albret,    fille    de    Bernard-Ezy,  . 
sire  d'Albret,  vicomte  de  Tartas,  et  de  Marthe  d'Arma- 
gnac,, sa  seconde  femme. 

Messires  Amenyon  et  Jean  de  Pommiers  (ce  dernier 
peut  être  le  même  que  le  précédent),  furent  du  nombre 
des  principaux  capitaines  et  chevaliers  gascons  qui  ser- 
virent utilement  le  roi  Charles  le  Sage.  Ils  sont  rappor- 
tés dans  le  Recueil  des  Rois  de  France,  de  du  Tillet, 
règne  de  Charles  V,  sous  la  date  de  1364.  Ils  firent  tous 
deux  promesse  et  serment  .de  servir  le  roi  Charles  le 
Sage  envers  et  contre  tous,  fors  le  roi  d'Angleterre  et  ses 
enfants  ;  savoir,  Amenyon  de  Pommiers,  chevalier,  à  cause 
de  mille  livres  tournois  de  rente  à  vie  sur  l'une  des  séné- 
chaussées de  Toulouse,  Carcassonne  ou  Beaucaire,  les- 
quelles mille  livres  il  sera  tenu  quitte  s'il  s'arme  pour 
ledit  roi  d'Angleterre  contre  ledit  roi  Charles  V,  le  8 
août  1364;  et  il  y  a  certification  que  c'est  son  scel  du 
8  décembre  et  suivant;  et  ledit  Jean  de  Pommiers,  che- 
valier, à  causé  de  cinq  cents  livres  de  rente  à  vie  sur 
l'une  desdites  sénéchaussées,  à  la  même  charge,  le  8 
août  i364,  avec  la  même  certification  que  ci-dessus. 

Cette  famille  est  représentée,  de  nos  jours,  par  : 

i*  Pierre-Louis  de  Pomier,  lieutenant  au  régiment 
provincial  de  Tours,  le  icr  mai  1773,  passé  sous-lieu- 
tenant au  régiment  Royal- Roussillon,  cavalerie,  le  27 
mai   1777,   où   il  a  servi  jusqu'à  son  émigration  au  mois 


DE    POMMYER.  45  I 

d'août  1791,  et  agrégé  aux  gardes-du-corps  du  Roi,  à 
son  arrivée  à  Coblentz,  compagnie  de  Gramont  ;  y  a 
fait  la  campagne  de  1792,  à  l'armée  des  Princes;  au  li- 
cenciement, a  joint  l'armée  de  Monseigneur  le  Prince 
de  Condé,  y  a  fait  les  campagnes  de  1793,  1794,  1795, 
dans  la  cavalerie  noble  ;  sous-lieutenant  dans  le  régiment 
de  Rurange,  cavalerie,  en  1796;  y  a  fait  les  campagnes 
1796,  1797;  chevalier  de  Saint- Louis  à  Rotweil,  le  23 
mars  1797;  passé  en  Russie  avec  le  corps,  à  cette  for- 
mation ;  sous-lieutenant  dans  le  quatrième  escadron  du 
régiment  noble,  à  cheval,  de  LL.  AA.  RR.  Monsei- 
gneur le  duc  d'Angoulême,  Monseigneur  le  duc  de 
Berry,  en  1798;  y  a  fait  les  campagnes  de  1799,  1800, 
1801  ;  a  eu  le  grade  de  capitaine  de  cavalerie,  à  dater  de 
1789;  depuis  le  licenciement  de  l'armée,  a  joui,  dans 
les  états  de  S,  M.  l'empereur  d'Allemagne,  de  la  pension 
accordée  par  S.  M.  Britannique  aux  officiers  du  corps  de 
Gondé,  jusqu'à  la  rentrée  du  Roi,  y  étant  utile  pour  le 
service  de  Sa  Majesté;  à  l'invasion  de  18o5  et  1809,  il 
s'est  retiré  à  ces  deux  époques  en  Hongrie  jusqu'à  l'éva- 
cuation de  Gratz;  et  il  est  rentré  en  France  en  1814. 
A  l'invasion  de  l'usurpateur,  au  mois  de  mars  181 5,  il 
est  arrivé  près  de  Paris  pour  se  trouver  près  la  personne 
du  Roi.  Apprenant  le  départ  du  Roi,  et  l'entrée  de 
l'usurpateur,  il  a  rétrogradé  sur  le  champ  pour  joindre 
Monseigneur  le  duc  de  Bourbon,  dans  la  Vendée^  à 
Beaupréau.  N'ayant  pu  accomplir  son  dessein,  par  le 
départ  de  S.  A.  S.,  il  est  allé  s'embarquer  à  Granville, 
pour  Jersey,  Southampton,  pour  se  rendre,  par  Londres, 
Douvres.  Ostende  et  Bruges  à  Gand,  où  il  est  arrivé  le 
20  mai;  a  eu  l'honneur  d'être  présenté  à  Sa  Majesté;  a 
joint  à  Termonde,  comme  colonel  de  cavalerie,  les 
officiers  sans  troupe,  sous  les  ordres  de  M.  le  Maréchal 
de  camp,  vicomte  Dubouzet;  a  accompagné  le  Roi  à 
Paris,  avec  le  corps,  et  y  est  resté  jusqu'au  licencie- 
ment, au  mois  de  mars  1 8 1 6  ; 

2*.  François-Noël ,  chevalier  de  Pommyer  ,  lieutenant 
dans  le  régiment  provincial  de  Tours,  le  ier  mai  1773, 
garde-du-corps  du  Roi,  de  la  première  et  plus  ancienne 
compagnie  française,  le  26  mars  1777,  capitaine  de  ca- 
valerie, le  ier  mai  1788,  servait  le  quartier  d'octobre 
1789,  aux  journées  funestes  des  5    et   6  octobre,  il  réunit 


4$2  DE    POMMYER. 

ses  efforts  à  ceux  de  ses    camarades,    pour    s'opposer    à 
l'invasion  du  palais  du   Roi,  par  les   brigands,  sur  l'es- 
calier de  marbre  et  de  salle  en  salle;  obligé  de  céder  à   la 
multitude  qui  fonçait  de  toute  part,  il  fut  volé  de  tous  ses 
effets  au  château  et  à  l'hôtel  ;  émigra  à  Coblentz,  au  mois 
d'août  1791;  a  fait  la  campagne  de  1792   sous   les   ordres 
de   Leurs  Altesses   Royales,  dans  la  compagnie    de    Gra- 
mont  ;   s'est  rendu  pour  la  campagne  de    1793,  sous  les 
ordres  de  S.   A.  S.    Monseigneur  le  prince  de  Condé;  a 
fait  cette  campagne    dans  l'escadron    de  Mellet,   celle  de 
1794  dans  l'escadron  de  la  Reine,  pelles  de    1795,    1796 
et    1799  dans  le  deuxième  régiment  de  la  cavalerie  noble, 
forme    des     gardes-du-corps  ;    reçu    chevalier    de   Saint- 
Louis,  au  camp  de  Villengen,  le  7  juillet    1796;  Parmée 
de  Condé  étant  en  marche  pour  la  Russie,  au  mois  d'oc- 
tobre  1797,  en  a  été  détaché  pour  aller  servir   près  du 
Roi,   à  Jever  et  à   Mitau  ;   au    départ  de  Sa  Majesté  de 
cette  résidence,   Sa    Majesté    lui    a    accordé   le  grade  de 
major  de  cavalerie,  le  20  janvier   1801  ;  a  rejoint  l'armée 
de  Condé  au  moment  du  licenciement  ;  a  obtenu,   au   lieu 
de   la   gratification,   la.  pension   accordée  par   Sa    Majesté 
Britannique;   est  resté  à    Munich   jusqu'à    l'invasion   de 
i8o5;  s'est  retiré  dans  les  états  de  Sa  Majesté  l'empereur 
jusqu'en    Hongrie,  S.  A.   S.   Monseigneur    le    prince  de 
Condé  y  ayant  obtenu  asile  et  protection  pour  les  émi- 
grés français;   est  revenu,   avec   l'agrément  de  S.   A.    I. 
Monseigneur   l'archiduc    Charles,    habiter  Gratz,  de  1806 
à   i8©9,  qu'il  a.  encore  été  obligé,   par  une  nouvelle  in- 
vasion,  de   se  retirer   jusqu'à  Pesth,  pendant  l'occupation 
de  l'ennemi;   est  revenu  à  Gratz   lorsque  le  pays   a  été 
évacué,  à  la  fin   de  janvier   1810;  est     rentré  continuer 
son  service    au  retour    du    Roi,   et  a  fait  maréchal-des- 
logis.    Lors    de    l'invasion    de    l'usurpateur,   au   mois  de 
mars   181 5,  il  est  arrivé  près  de  Paris,  pour  se  réunir  à 
son  corps  ;   en  apprenant  le  départ  du   Roi,   il  a    rétro- 
gradé   pour  rejoindre  S.    A.   S.    Monseigneur  le  duc  de 
Bourbon,  dans  la  Vendée,  à  Beaupréau  ;    n'ayant  pu  ac- 
complir ce  dessein,   par  le  départ  de  Son  Altesse  Séré- 
nissime,  est  allé  s'embarquer    à    Granville  pour  Jersey, 
Southampton,    Londres,    Douvres     Ostende,     Bruges    et 
Gand,   où   il  est  arrivé,  le  22   mai  ;  a  eu  l'honneur  d'y 
être  présenté  à  Sa  Majesté  ;  a  joint  aussitôt  les  gardes-du- 
corps  réunis,    à    Termonde,    aux    officiers   sans    troupe, 


DE    GOMER.  453 

sous  les  ordres  de  M.  le  maréchal  -  de  -  camp  j  vicomte 
Dubouzet  ;  a  eu  l'honneur  de  commander  le  demi-esca- 
dron que  formait  alors  la  compagnie  de  Gramont ,  et 
le  jour  où  S.  A.  R.  Madame  la  duchesse  d'Angoulême 
est  venue  voir  l'armée  du  Roi,  sous  les  ordres  de  Son 
Altesse  Royale  Monseigneur  le  duc  de  Berry,  réunie  à 
Alost ,  a  acheté  un  cheval ,  pour  rejoindre  le  second 
escadron  des  gardes  -  du  -  corps  ,  au  commencement  des 
hostilités  ;  s'est  armé  et  équipé  à  ses  frais  pour  faire  la 
campagne,  et  accompagner  Sa  Majesté  jusqu'au  château 
des  Tuileries  ;  Sa  Majesté,  en  lui  donnant  sa  retraite,  lui 
a  accordé  le  grade  de  colonel  de  cavalerie;  le  1"  mai 
1801  ,  S.  A.  S.  Monseigneur  le  prince  de  Hohenlohe  lui 
a  accordé  la  décoration  de  l'Ordre  du  Phénix. 

Armes  :  d'argent,  au  pommier  de  sinople,  fruité  d'or, 
au  chef  d'azur,  chargé  de  trois  étoiles  d'argent.  Couronne 
de  marquis. 


de  GOMER,  en  Picardie ,  maison  distinguée  par  ses 
services  et  ses  alliances,  et  dont  l'ancienneté  remonte  au 
onzième  siècle  ;  laquelle  s'est  successivement  répandue 
dans  les  provinces  et  pays  de  Normandie,  de  Cambrésis, 
du   Maine,  de  Beauvaisis  et  de  Picardie,  etc.,   etc. 

D'anciens  mémoires  de  famille  portent  que  le  chef  des 
armes  de  MM.  de  Gomer  est  le  roi  d'Yvetot,  autrement 
Lavieret. 

Dans  l'histoire  de  la  Normandie,  par  André  du  Chesne, 
p.  188  et  189,  il  est  fait  mention  de  N...  de  Gomer,  au 
nombre  des  seigneurs  normands  qui  concoururent  à  la 
conquête  de  l'Angleterre  sous  Guillaume  le  Bâtard,  duc  de 
Normandie,  en  1066.  Après  la  page  564  de  la  même  his- 
toire, on  trouve  compris  Eudes  de  Gomer,  à  la  page  43 
du  catalogue  des  seigneurs  renommés  en  Normandie,  de- 
puis Guillaume  le  Conquérant  jusqu'en  l'année  1212, 
sous  Philippe-Auguste. 

L'état  de  la  Noblesse  du  Cambrésis  ,  page  625  ,  fait 
mention  de  Jacques  de  Gomer,  chevalier,  qui  donna  à 
l'abbaye  du  Verger,  en  1276,  quatre  mercaudées  de  terre 
joignantes  les  hayettes  d'Oisy,  du  consentement  de  Ricvine 
de  Lagnicourt,  son  épouse,  et  de  ses  enfants,  Jacques, 
Eustache,  Jean  et  Simon  de  Gomer.   Jacques  de  Gomer 


4^4  DE    GOMER. 

épousa  Guillemette  de  Cantaing  (i)  ;  Eustache  fut  .; 
de  Saint-Bertin  à  Saint- Orner,  l'an  1294;  Jean  fut  abbé 
d'Eaucourt,  l'an    1296;  et  Simon  de  Gomer  fut  conjoint 
avec  Agnès  de  Senghen  (2),  en  la  châtellenie  de  Lille. 

Marguerite  de  Gomer  épousa,  avant  1 38 1,  Wauthier  II, 
seigneur  de  Hallwin  (3),  de  Wateroule  et  de  Tronchiennes, 
dont  elle  fut  la  seconde  femme.  Elle  vivait,  ainsi  que  Jean 
de  Hallwin,  son  fils,  en  1406  et  1407. 

Baudouin  de  Gomer  épousa,  vers  l'an  1470,  Marie  de 
Langlée  (4) ,  d'une  branche  puînée  des  sires  de  Wavrin , 
fille  de  Pierre  de  Langlée ,  écuyer,  et  de  Jeanne  Wer- 
dier-de-Péronne. 

Jacques  de  Gomer  fut  marié,  vers  l'an  1490,  avec  Jeanne 
de  Lacherie,  fille  de  Jacques  de  Lacherie,  dit  Hutin,  sei- 
gneur de  Rive,  et  de  Marie  de  Fief. 

Baudouin  de  Gomer,  seigneur  de  Schoowelde,  épousa, 
vers  Fan  i5oo_,  Marguerite  le  Prévost  de  Basserode  (5), 
fille  de  Jacques  le  Prévost  de  Basserode,  seigneur  de  Fles- 
quières,  et  de  Marie  de  Tenremonde. 

Ces  différents  rameaux  (6)  du  Cambrésis  et  des  Pays- 
Bas  ,  comptaient  encore  des  alliances  ,  selon  le  Blond , 
avec  les  maisons  de  Prouveur ,  de  la  Motte ,  de  Saint- 
Venant  -  Marquant ,  de  le  Cocq ,  de  Hannart ,  de  Her- 
bais ,  de  Warlusel ,  de  Huffèle  ,  de  Heurne ,  de  Brac  , 
d'Eve,  et  autres. 

D'une  autre  branche  était  Philippot  de  Gomer.  écuyer, 
qui  servit  en  cette  qualité  dans  les  guerres  de  son  temps,  en 


(1)  De  Cantaing:  D'argent,  à  trois  lionceaux  d'azur.  Selon 
d'autres:  D'or,  à  trois  lionceaux  d'azur.  Cri:  Cambrésis. 

(2)  De  Senghen  :  Trois  fasces,  et  un  dextrochère  tenant  un 
oiseau  sur  le  poing. 

(3)  De  Hallwin  :  D'argent ,  à  trois  lionceaux  de  sable ,  lam- 
passés   et  couronnés  d'or. 

(4)  De  Langlée:  D'argent,  au  sautoir  de  gueules;  en  chef 
un  écusson  dazur,  chargé  d'un  écusson  d'argent ,' qui  est  de 
Wavrin. 

(5)  Le  Prévost  de  Basserode:  D'azur,  au  lion  d'or,  lam- 
passé  et  armé  de  gueules. 

(fi)  Quelques-uns  portaient  pour  armes  :  De  sable  ,  semé  de 
billettes  d'or;  à  la  fasce  du  même,  chargée  de  trois  aiglettes 
de  gueules ,  brochante  sur  le  tout.  D'autres  brisaient  d'un 
lambel  en  chef. 


DE    GOMER.  455 

la  compagnie  de  Guillaume  Chou,  aussi  écuyer,  laquelle 
fit  montre  au  Mans  le  3  août  1392. 

Le  premier,  depuis  lequel  on  a  une  filiation  suivie  de 
cette  maison,   est  : 

I.  Louis  de  Gomer,  Ier  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Gomer  au  bas  Maine ,  qui  eut  de  sa  femme,  dont  le 
nom  est  resté  inconnu  : 

i°.  Artus,  dont  l'article  suit  : 

20.  Envers  de  Gomer,  capitaine  de  cinquante  lances 
du  gouvernement  de  Charles  d'Amboise ,  tué ,  en 
1460,  à  l'assaut  de  l'Étoile,  en  Bourgogne.  Il 
s'était  marié  près  Penthièvre ,  et  n'eut  qu'une 
fille; 
3°.  Louis  de  Gomer,  dit  Loisel  de  Balagny,  seigneur 
de  Balagny,  près  Marloupe,  etc.,  capitaine  de  5oo 
arbalétriers,  sous  la  charge  dudit  seigneur  Charles 
d'Amboise.  Il  défendit  Beauvais ,  et  en  soutint  le 
siège,  pendant  28  jours,  contre  les  Bourguignons, 
en  1472.  Il  est  parlé  de  lui  dans  l'histoire  de 
Louis  XI.  On  lit  dans  l'histoire  de  Beauvaisis , 
supplément,  page  144,  que  le  même  Louis  de  Go- 
mer, seigneur  de  Balagny,  soutint  le  siège  des 
Bourguignons  avant  l'arrivée  du  secours.  Il  se 
maria  au  comté  de  Clermont,  en  Beauvaisis. 

IL  Artus  de  Gomer,  seigneur  de  Gomer,  du  Breuil, 
en  Brie,  de  Cuignières,  en  Beauvaisis,  et  autres  lieux, 
eut  cinq  fils  : 

i°.  Guy  de  Gomer,  seigneur  de  Tonnay  -  Charente 
et  de  la  Gachâtre,  près  de  Saintes,  homme  d'ar- 
mes sous  Charles  d'Amboise.  Il  se  maria  en  Sain- 
tonge,  et  eut  un  fils,  mort  sans  hoirs,  et  eut  une 
fille,  mariée  en  Auvergne  ; 

20.  Charles,  dont  l'article  suit; 

3°.  Jean,  qui  se  maria  près  de  Bar  -  sur  -  Aube ,  et 
n'eut  que  des  filles  ; 

40.  Biaise  de  Gomer,  seigneur  de  Crépi,  marié  aussi 
près  de  Bar-sur-Aube,  mort  sans  laisser  d'enfants  ;       v 

5°.  Nicolas  de  Gomer,  écuyer,  seigneur  de  Cui- 
gnières en  Beauvaisis,  mentionné  dans  un  acte  du 
12  janvier   1475,  et  dans  un  autre  de   1492,  rela- 


456  DE    GOMER. 

tifs  aux  terres  de  Frivillet  et  de  Frescenneville,  en 
Picardie.  Il  se  maria  en  Vimeu,  canton  de  cette 
province ,  et  n'ayant  point  d'enfants,  il  donna  la 
terre  de  Cuignières  à  Christophe  de  Gomer,  son 
neveu,  en  faveur  de  son   mariage,  en    i5o5. 

Dans  le  même  tems  vivait  : 

Jean  de  Gomer,  qui  fut  un  des  archers  de  la  com- 
pagnie de  Jean  de  Karquelenent,  chevalier,  qui  fit 
montre  à  Arras,  le  24  mars    1489. 

III.  Charles  de  Gomer,  Ier  du  nom  ,  seigneur  du 
Breuil,  d'Artonges,  du  Ménil ,  de  la  Ville  -  au  -  Bois  , 
des  Orgerieux  ,  de  Poutrincourt  ,  d'Arrest ,  et  de  plu- 
sieurs autres  terres  en  Vimeu,  fut  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi,  et  enseigne  de  la  compagnie  de  M.  le  comte  de 
Brienne.  Il  épousa,  vers  l'an  1480,  Jacqueline  de  Dom- 
pierre  (1),  des  seigneurs  d'Hardecourt ,  en  Laonais ,  de 
laquelle  il  eut  : 

i°.  Pierre,  dont  l'article  suit  : 

2°.  Christophe  de  Gomer,   auteur  de  la  branche  des 

seigneurs  de  Quevâuvillers ,  rapportée  ci-après  ; 
3°.  Artus  de  Gomer  ; 
40.  Jean  de  Gomer. 

IV.  Pierre  de  Gomer  ,  Ier  du  nom ,  écuyer,  seigneur 
du  Breuil ,  en  Brie,  fit  hommage  au  Roi  de  cette  sei- 
gneurie, en  i5o3.  Il  épousa  demoiselle  Isabeau  de  la  Motte 
de  Montigny  (2),  fille  de  Jean  de  la  Motte,  2e  du  nom, 
chevalier ,  seigneur  de  Ville  ,  de  Montigny ,  de  Rumi- 
gny,  de  la  Cour  -  de  •  FiefTe,  de  la  forêt  de  Wignacourt, 
de  Poulainville,  et  autres  lieux,  et  de  Catherine  de  Bel- 
loy,  son  épouse.  Ils  donnèrent  ensemble  une  procura- 
tion ,  le  2  septembre  1 5 1 1  ,  pour  plaider,  et  eurent, 
entr'autres  enfants  : 

i°.  Pierre,  dont  l'article  suit: 

2°.  Jacques    de    Gomer    du    Breuil,    reçu   chevalier 
de  Malte,  au  grand  prieuré  de  France,  en   i53o; 

^  (1)   Dompierre:     D'argent,     à    la    fasce    de  gueules,     accompa- 

gnée en   chef  de  trois   tourteaux  d'azur. 

(2)  De  la  Motte  de  Montigny  :  De  gueules ,  à  trois  chevrons 
de  vair. 


DE    GOMER.  4D7 

3°.  Jeanne  de  Gomer,  mariée  à  Guillaume  de  Voi- 
sins, écuyer,  seigneur  de  Villers-le-Bascle.  Ils 
vivaient  en    1542. 

V.  Pierre  de  Gomer,  IIe  du  nom,  écuyer,  seigneur 
du  Breuil,  plaidait,  en  1542,  contre  Guillaume  de  Voi- 
sins, seigneur  de  Villers-le-Bascle,  et  demoiselle  Jeanne 
de  Gomer,  sa  femme,  selon  un  arrêt  du  parlement  du 
4  novembre  de  ladite  année.  On  ignore  le  nom  de  sa 
femme,  mais  entr'autres  enfants,  on  lui  connaît  deux 
fils   : 

i°.  Christophe,   dont  l'article  suit  ; 
2°.   Jacques  de   Gomer ,  reçu  chevalier  de  Malte,   au 
grand  prieuré  de  France,  en  i582. 

VI.  Christophe  de  Gomer,  écuyer,  seigneur  du  Breuil 
et  de  Luzancy ,  épousa,  vers  Tan  i558,  Charlotte  de 
Marie  (1),  dame  de  Luzancy,  près  La  Ferté-sous-Jouarre, 
fille  de  Pierre  de  Marie,  vicomte  d'Arcy-le-Ponsart,  sei- 
gneur de  Luzancy,  etc.,  et  d'Anne  de  RerTuge.  Louis  de 
Bourbon,  Ier  du  nom,  prince  de  Condé,  pair  de  France, 
colonel  -  général  de  l'infanterie  française ,  lui  accorda  un 
acte  de  souffrance,  pour  l'hommage  de  sa  terre  de  Lu- 
zancy, le  18  septembre  1559.  De  ce  mariage  sont  issus, 
entr'autres  enfants   : 

i°.    François,   dont   l'article  suit  ; 
20.   Pierre  de  Gomer,   auteur  de  la  branche  des  sei- 
gneurs  de   Luzancy,   qui  va  suivre. 

VII.  François  de  Gomer,  chevalier,  seigneur  du  Breuil, 
né  en  i55c),  fut  le  premier  des  témoins  qui  déposèrent 
dans  l'enquête  faite,  en  1 014,  de  la  preuve  pour  l'admis- 
sion dans  l'ordre  de  Malte  de  Jacques  de  Gaunes  de  Coin- 
gis.  Il  épousa  Marie  de  Maniquet  (2),  fille  d'Hector  de 
Maniquet,  écuyer,  seigneur  du  Fayet ,  en  Dauphiné, 
maître  d'hôtel  ordinaire  de  la  reine  de  Navarre,  de  la- 
quelle sont  issus,   entr'autres   enfants  : 

i°.  Charles,  dont  l'article  suit  ; 


(1)  De   Marie:    D'argent,     à   la    bande    de    sable,     chargée    de 
trois   molettes  d'éperon  du  champ. 

(2)  De  Maniquet  :   D'azur,  à  trois  demi-vols  d'argent. 


458  DE    GOMER. 

2°.  Charlotte  de  Gomer,  mariée,  vers  l'an  1625, 
avec  Louis  de  Blécourt  (1)  ,  chevalier,  seigneur 
de  Béthencourt,  de  Dampcourt,  du  Mesnil  et  de 
la  Tour  de  Brunetel,  fils  d'Antoine  de  Blécourt, 
seigneur  de  Béthencourt,  et  de  Jeanne  d'Auxy  ; 
leur  fille,  Charlotte  de  Blécourt,  fut  mariée,  le 
16  juin  1628,  avec  Florimond  Brulart,  mar- 
quis de  Genlis,  lieutenant  des  gendarmes  d'Or- 
léans ;  de  leur  mariage  sont  issus,  entr'autres 
enfants   : 

a.  Charles  Brulart,  archevêque  d'Embrun,  mort 
en    1714; 

b.  Claude ,  marquis  de  Genlis ,  père  de  Marie- 
Anne-Claude  Brulart  de  Genlis ;  femme  de 
Henri  de  Harcourt  Beuvron,  duc  de  Har- 
court,  pair  et  maréchal  de    France  ; 

c.  Michel  Brulart,  capitaine  de  vaisseau  ; 

d.  Hardouin  Brulart ,  maréchal-de-camp,  ins- 
pecteur-général en  Catalogne,  et  gouverneur 
de  i  Gironne. 

3°.  Olive  de  Gomer,  dame  du  Breuil,  mariée,  vers 
l'an  1628,  avec  Louis  de  Briançon  (2),  seigneur 
de  la  Saludie,  mestre  de  camp  de  1000  hommes 
de  pied,  capitaine  d'une  compagnie  de  chevau-lé- 
gers,  et  gouverneur  d'Hermenstein,  en  Allema- 
gne. De  ce  mariage  sont  issus,  entr'autres  enfants  : 

a.  Marie  de  Briançon,  dame  de  la  Saludie,  ma- 
riée, le  10  novembre  1640,  avec  Jacques  des 
Acres,  marquis  de  l'Aigle,  en  Normandie, 
fils  de  Nicolas  des  "  Acres ,  baron  de  l'Aigle  , 
et  de  Geneviève  de  Vipart  de  Silly  ;  Louis- 
Gabriel  des  Acres ,  comte  de  l'Aigle  ,  leur 
arrière  petit-fils,  fut  créé  lieutenant-général 
des  armées  du  Roi  en    1 748  ; 

b.  Geneviève  de  Briançon,  mariée,  par  contrat 
du  2  5  juillet   i65i,  avec   Laurent  de   Forbin, 


(1)  De  Blécourt:   De  gueules,  au  lion  d'argent. 

(2)  De  Briançon  :  D'or,  à  la  fasce  d'azur,  accompagnée  en 
chef  de  trois  roses  de  gueules ,  et  en  pointe  d'une  coquille 
d'azur. 


DE    GOMER.  45g 

marquis  de  Janson  ,  seigneur  de  Mânes ,  de 
Faucon,  de  Sainte  -  Tulle,  etc.,  mestre  de 
camp  d'un  régiment  d'infanterie  de  son  nom, 
puis  du  régiment  d'Auvergne  en  i655  ,  gou- 
verneur des  villes,  forts  et  citadelles  d'An- 
tibes,  de  Grasse,  et  îles  en  dépendantes,  mort 
le  2  juillet  1692;  fils  de  Gaspard  de  Forbin, 
marquis  de  Janson,  seigneur  de  Limans,  de 
Mânes,  etc.,  commandant  de  la  compagnie 
d'ordonnance  du  duc  d'Angoulême,  et  de 
Claire  de  Libertat,  sa  seconde  femme.  Ils 
eurent,  entr'autres,  enfants,  Joseph  de  For- 
bin, marquis  de  Janson,  maréchal-de-camp, 
mort  à  Aix  en    1728. 

VIII.  Charles  de  Gomer,  Ier  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Luzancy,  de  Verdon,  de  Courcelles-sur-Marne, 
de  Condé-lès-la-Ferté  et  du  Bois  -  l'Archer,  épousa,  le 
5  juin  1634,  Marie  d'Anthonis  de  Perreux  (i),  fille  de 
Charles  d'Anthonis.,  II?  du  nom,  seigneur  de  Barron  et 
de  Perreux ,  gouverneur  de  Laval ,  et  de  Marguerite  de 
Parcarlârre.  De  ce  mariage  sont  issus,  entr'autres  enfants  : 

i°.    Pierre,   dont  l'article  suit  ; 

2°.  Marie  de  Gomer,  mariée,  le  i3  avril  166  5,  avec 
Charles  de  Billy  (2),  seigneur  de  Laingueville,  de 
Famechon ,  de  Cavergnon,  etc.,  mort  en  1672, 
fils  de  Philippe  de  Billy,  IIe  du  nom,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  Roi ,  et  de 
Marie  de  Belloy .  Elle  mourut  en  1672,  et  son  mari 
en  171 5,  après  s'être  remarié  deux  fois. 

IX.  Pierre  de  Gomer,  IIIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Luzancy  et  de  Barron ,  en  Valois ,  rendit 
hommage  de  cette  dernière  seigneurie,  le  28.  août  i658, 


(1)  D'Anthonis  :    D'or,    au    chevron     de    gueules,   accompagné 
en    pointe   d'un  sanglier  du  même. 

(2)  De   Billy:    Ecartelé  :  aux    1    et  4,    vairés    d'or    et    d'azur,  à  # 
deux  fasces  de   gueules,  qui  est  de  Billy;   aux   2   et  3,   d'or,  à  la  • 
croix    alésée     d'azur,     qui    est    d'Yvor.   Cette   ancienne    et   illustre 
maison  est  connue  dès   Tan    1142.    Elle  a  donné   un   évêque ,   duc 

de    Laon ,     pair    de    France ,     dans    la    personne     de    Geoffroy    de 
Billy,    mort  le  28  mars  1612. 


460  DE    GOMER. 

en  qualité  d'héritier  de  feu  Pierre  d'Anthonis,  son  oncle, 
mort   sans  postérité.    11  fut   capitaine   aux   Gardes-Fran- 
çaises,  et   périt   au  combat  de  Senef,  en   1674  ;  laissant, 
de  sa  femme,  dont  le  nom  est  ignoré,  entr'autres  enfants  : 
i°.    Charles,   dont  l'article   suit; 

20.  Deux  fils,  officiers  au  régiment  des  Gardes- 
Françaises,  tués  à  la  bataille  de  Ramillies,  le  2  3 
mai  1706  ; 
3°.  Jean-Jacques  de  Gomer,  né  en  1667,  prêtre, 
docteur  en  théologie,  abbé  de  Lanvaux,  en  Bre- 
tagne, en  171 8,  mort  chanoine  honoraire  de 
l'église  métropolitaine  de  Paris,  le  2  février  1753. 

2£.  Charles  de  Gomér  de  Luzancy,  chevalier,  sei- 
gneur de  Verdon  et  de  Barron,  lieutenant  au  régiment 
des  Gardes-Françaises  ;  assista  au  contrat  de  mariage  de 
François-Charles  ,  marquis  de  Gomer  ,  son  cousin  ,  le 
23  février  1727.  On  ignore  s'il  fut  marié,  et  s'il  a  eu 
des  enfants. 

Cette  branche  aînée  portait  pour  armes  :  d'or,  à  sept 
merlettes  de  gueules  ;  au  lambel  d'azur,  en  chef.  Les  deux 
chevaliers  de  Malte  de  Gomer  du  Breuil,  portaient  :  d'or, 
à  huit  merlettes  de  gueules.  4,  3  et  1,  sans  brisure. 

seconde  branche. 

VII.  Pierre  de  Gomer,  IIIe  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Luzancy,  second  fils  de  Christophe  de  Gomer, 
seigneur  du  Breuil  et  de  Luzancy,  et  de  Charlotte  de 
Marie;  épousa,  vers  l'an  1590,  Anne  de  Garges  (1), 
remariée,  ensuite,  à  N....  de  Bussy,  seigneur  d'Agny, 
près  de  Reims,  fille  de  François  de  Garges,  seigneur  de 
Villiers-Saint-Genest  et  de  Fresnoy-lès-Gomberies  ,  et 
d'Anne  de  Perthuys  de  Chambly.  Il  fut  père,  entr'autres 
enfants,  de  : 

VIII.  Charles  de  Gomer,  chevalier,  seigneur  de 
Luzancy,  marié,  vers  l'an  i636,  avec  Madelaine  de  la 
Hayedille    (2),    fille    de   Philippe    de   la    Hayedille,  che- 


(1)  De  Garges:  D'or,   au  lion  de  gueules. 

(2)  La    Hayedille  :    D'argent ,    à    la   croix   de    gueules ,    chargée 
de   5  coquilles   d'or. 


DE    GOMER.  _6l 

valier,  seigneur  de  Vallière,  maître- d'hôtel  ordinaire 
du  Roi,  et  d'Anne  de  Romain.  Il  en  eut,  entr'autres 
enfants   : 

IX.  Louis  de  Gomer  de  Luzançy ,  IIe  du  nom,  du 
diocèse  de  Meaux,  reçu  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem, au   grand-prieuré  de  France,  le  28  février  1662. 

Cette  branche,  sur  laquelle  on  n'a  point  de  rensei- 
gnements postérieurs,  porte  les  mêmes  armes  que  la 
précédente. 


TROISIÈME    BRANCHE. 

Seigneurs  de   Quevauvillers,  etc.^  etc. 

IV.  Christophe  de  Gomer,  chevalier,  seigneur  de 
Cuignières,  en  Beauvaisis,  par  la  donation  que  lui  en  fit 
Nicolas  de  Gomer,  son  oncle,  et  d'Artonges ,  près 
Montmirail,  en  Brie,  second  \fîls  de  Charles  de  Gomer, 
I8r  du  nom ,  seigneur  du  Breuil ,  et  de  Jacqueline  de 
Dompierre  ;  rendit  hommage  au  Roi,  de  cette  dernière 
seigneurie,  en  i5o3  ;  épousa,  par  contrat  du  20  marg 
i5o5;  passé  devant  Jacques  le  Maître,  et  Antoine  de 
Bartly ,  auditeurs  des  comptes ,  à  Amiens ,  Isabeau 
Caignet  (1),  avec  laquelle  il  est  nommé  dans  divers 
actes  des  années  i5o6,  i5io  et  1517,  et  lui,  dans  une 
sentence  de  l'an  i53o.  Elle  vivait  encore  en  1543,  et 
était  fille  de  Pierre  Caignet ,  contrôleur-général  des 
finances,  en  Picardie  ,  maître  des  requêtes  de  l'hôtel ,  et 
de  Marie  Dault.  De  ce  mariage  sont  issus  les  enfants  qui 
suivent,  selon  le  partage  qu'ils  passèrent,  le  6  mars 
1540,  devant  Jean  Trucart,  notaire  à  Château-Thierry, 
savoir  : 

i°.   Charles,  qui  continue  la  lignée  ; 

20.   Jean,    seigneur  d'Artonges,  mort  sans   hoirs  ; 

3°.   Gabrielle  de   Gomer,    morte    sans    alliance.   Elle 

avait    fait    une    donation     au    profit    de    Charles, 

en  1544  ; 
40.  Jeanne  de  Gomer,  mariée  à  Martin  de  Lavignan; 

(1)  Caignet:  D'argent,  à  trois  aiglettes  de  sable. 


462  DE    GOMER. 

5°.  Etiennette  de  Gomer,  mariée  à  Guillaume  du 
Caurel  (1),  vers  l'an  1540,  chevalier,  seigneur 
de  Taigny,  de  Dampcourt,  de  Rinsoy ,  de  Welles, 
d'Ancourt,  de  Boussincourt  et  autres  lieux,  con- 
seiller et  chambellan  du  Roi,  et  son  bailli  d'A- 
miens ;  capitaine  de  l'arrière-ban,  convoqué  en 
1557  ;  fils  de  Jean  du  Caurel,  chevalier,  seigneur 
de  Taigny,  et  de  Jeanne  d'Estourmel  de  Guyen- 
court. 

Dans  le  même  tems  vivait  : 

Jeanne  de  Gomer ,  mariée,  vers  l'an  i55o  ,  avec 
Jacques  de  Thieulaine  (2),  seigneur  d'Aigremont. 

V.  Charles  de  Gomer,  IIe  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Cuignières,  de  Courcelles,  d'Artonges  et  de  Que- 
vauvillers,  donna  procuration,  le  6  juillet  1547,  con- 
jointement avec  Jeanne  de  la  Tramerie  (3) ,  sa  femme, 
dame  de  Quevauvillers,  fille  de  feu  Jean  de  la  Tramerie, 
écuyer ,  sieur  dudit  lieu ,  et  d'Adrienne  d'Ofïigny ,  pour 
servir  le  relief  de  ladite  terre  de  Quevauvillers,  mouvante 
de  haut  et  puissant  seigneur  messire  Antoine  d'Ailly, 
chevalier,  vidame  d'Amiens ,  seigneur  d'un  fief ,  situé 
audit  Quevauvillers ,  mouvant  de  Selincourt  ;  les  droits 
étant  consignés  à  cause  du  différent  entre  ledit  vidame 
et  Jean  Sacquespée,  écuyer,  seigneur  de  Selincdtirt, 
pour  raison  de  ladite  mouvance.  Il  fut  député  de  l'état 
de  la  noblesse  de  Picardie,  pour  se  présenter  pardevant 
le  gouverneur  de  Flsle  de  France,  au  jour  assigné  par 
Sa  Majesté,  selon  procuration  du  17  mars  i56o,  et  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse,  par  arrêt  du  2  décembre 
i582.   De  leur  mariage  sont  -issus    : 

i°.  Guillaume  de  Gomer,  seigneur  de  Cuignières, 
marié    avec    Marie    Bochart    (4) ,     fille    de    Jean 


(1)  Du  Caurel  :  D'argent,  à  la  bande  fuselée  de  gueules. 

(2)  De  Thieulaine,  maison  '  connue  depuis  Liger.  de  Thieu- 
laine, chevalier,  qui  vivait  en  1099.  Burelé  d'argent  et  d'azur, 
à  la  bande  de  gueules,   chargée  de   trois  aiglettes  d'or,   brochante. 

(3)  La  Tramerie:  De  sable,  au  chevron  d'or,  accompagné 
de  trois  merlettes  du  même.  De  cette  maison  était  Godefroy  de 
la  Tramerie,   chevalier,  vivant  en.*ngg. 

(4)  Bochart:  D'azur,  au  croissant  d'or,  abaissé  sous  une 
étoile  du  même. 


DE    GOMER.  463 

Bochart ,  IVe  du  nom ,  maître  des  requêtes , 
puis  conseiller  d'Etat,  en  1 566  (quatrième  aïeul 
de  Jacques -Charles  Bochart,  seigneur  de  Gham- 
pigny  et  de  Noroy,  gouverneur  de  la  Martinique , 
et  de  Jean  -  Paul  Bochart  de  Ghampigny,  mort 
maréchal  -  de  -  camp,  et  major  -  général  des  armées 
de  Sa  Majesté,  en  Bohême),  et  d'Isabeau  Aile- 
grain.  Elle  se  remaria  avec  Pierre  de  Prouville , 
sergent  -  major  de  la  ville  d'Amiens  3  avec  lequel 
elle  vivait  en  i5q8j  que  l'on  fit  élire  un  tuteur 
aux  enfants  mineurs  d'elle  et  dudit  Guillaume  de 
Gomer,  son  premier  mari.  Us  eurent,  entr'autres 
enfants  : 

a.  Charles  de  Gomer,  chevalier,  seigneur  de 
Cuignières ,  marié  avec  Marie  de  Rivière* 
Marie  de  Gomer ,  leur  fille  ,  était  alliée , 
avant  le  2  3  mai  1654,  avec  Paul  Voilant, 
chevalier  ,  seigneur  de  Gerville  et  autres 
lieux ,  fils  aîné  de  Pierre  Voilant ,  chevalier 
de  l'ordre  du  Roi ,  seigneur  de  Berville  ,  de 
Boisgayard  et  de  Lesglantier,  d'une  maison 
originaire  d'Ecosse,  connue  dès  l'an  1298, 
et  de  Madelaine  Langlois  de  Beaurepaire, 
son  épouse ,  ainsi  qu'il  appert  d'un  acte  de 
la  date  précitée,  où  l'on  voit  qu'il  avait  été 
promis  en  dot,  à  Marie  de  Gomer,  la  somme  de 
trente-six  mille  livres; 

b.  Claude  -  Charles  de  Gomer,  seigneur  de  Cui- 
gnières ,  élection  de  Clermont ,  en  Beau- 
vaisis,   vivant  en   i685  ; 

20.  Joachim,  dont  l'article  suit  : 

3°.  Etiennette  de  Gomer,  mariée,  en  1572,  avec 
Jean  de  la  Fumaye,  écuyer,  seigneur  de  Tracy. 
Ils  vivaient  le  17  septembre  1594. 

Dans  le  même  tems  vivait  : 

Antoinette  de  Gomer,  dame  de  Long-Jardin,  mariée, 
vers  l'an   070,  à   Pierre  d'Ostrel  de  Lierres  (1), 


(1)  D'Ostrel  de  Lierres  :   D'argent,  à  deux  fasces  d'azur. 


464  DE    GOMER. 

seigneur  de  Frelinghen  et  de  Vestreuse,  souverain 
bailli  du  comté  de  Guines,  fils  de  Jean  d'Ostrel, 
chevalier ,  seigneur  de  Lierres  ,  et  de  Marguerite 
de  Courteheuse,  baronne  du  Val. 

VI.  Joachim  de  Gomer,  chevalier,  seigneur  de  Quevau- 
viilers,  Hinneville,  Halles,  Gratibus  et  le  Quesnel  ;  fit  le' 
relief  de  sa  terre  de  Quevauvillers,  en  1579;  ^ut  seigneur 
d'Artonges,  par  la  donation  que  lui  en  lit  son  père,  le 
3o  décembre  1582;  en  fit  le  dénombrement  en  i583,  et 
en  rendit  hommage  en  i585  ;  fit' de  nouveau  le  relief  de 
la  terre  de  Quevauvillers,  le  17  décembre  1594;  épousa, 
par  contrat  du  7  décembre  1596  ,  "passé  devant  André 
Pecoul  et  Nicolas  Martin,  notaires  à  Amiens,  demoi- 
selle Elisabeth,  aliàs  Isabelle  de  Gourlay  (1)  ,  assistée 
de  messire  Sanson  de  Gourlay,  chevalier,  seigneur  d'A- 
gnicourt  ,  vicomte  de  Dompmart  ;  de  Benjamin  de 
Gourlay,  écuyer,  sieur  de  la  Chapelle ,  et  d'Antoine 
de  Gourlay,  écuyer,  sieur  de  Bellette ,  ses  frères.  Il 
transigea,  en  1299,  avec  le  sieur  de  Prouville,  et  testa 
en  1628.  Sa  femme  ne  vivait  plus  le  19  décembre  1629. 
Leurs  enfants  furent  : 

i°.  François,  dont  l'article  suit  : 

20.  Adrien  de  Gomer ,  seigneur  des  Halles1,  de 
Gratibus,  qui  testa  en  i635,  et  mourut  sans 
hoirs  ; 

3°.  Louise  de  Gomer,  mariée,  avant  le  19  dé- 
cembre 1629,  avec  Jacques  d'Ostrel  (2),  che- 
valier ,  seigneur  d'Autingues  ,  lieutenant  pour 
le  Roi  à  Montmirail  ,  dont  elle  était  veuve  le 
16   décembre    j  663  ; 

40.  Marguerite  de  Gomer,  mariée,  en  1627,  à 
Charles  d'Estourmel  (  3  )  ,  chevalier  ,  seigneur 
d'Herville  et  de  Thieux,  d'une  maison  en  Picar- 
die, connue  depuis  Pan  1024  ; 

5°.  Marie    de    Gomer,   femme,   le   12  janvier   i632, 


(1)  De  Gourlay:   D'argent,  à  la  croix  ancrée  de  sable. 

(2)  D'Ostrel     d'Autingues,     porte    comme    Ostrel    de    Lierres, 
substitué  aux  armes  de  Lierres. 

(3)  D Estourmel ;  De  gueules,  à  la  croix  denchée  d'argent. 


DE    GOMER.     >  465 

de   Français   des   Champs    (1),  dit  Morel,   seigneur 
de  Hauteville,  mort  sans  hoirs. 

VII.  François  de  Gomer,  chevalier,  seigneur  de  Que- 
vauvillers,  de  Hinneville,  du  Quesnel,  etc.,  né  au  mois 
de  mars  i6o3  ;  épousa,  par  contrat  du  19  décembre  1629, 
passé  devant  Antoine  Baudelicque ,  notaire  à  Desurenes, 
damoiselle  Marie  de  Maulde  (1),  morte  le  premier  décem- 
bre 1667,  fille  de  Gabriel  de  Maulde,  chevalier,  seigneur, 
baron  de  Golomberg  (  d'une  maison  d'ancienne  cheva- 
lerie, connue,  dès  l'an  1180,  dans  le  Hainaut,  où  la  terre 
de  Maulde  est  située,  en  partie,  sur  les  bords  de  l'Escaut), 
et  de  Catherine  de  Calonne  de  Courtebonne.  Il  était 
enseigne  de  la  compagnie  de  Maulde ,  au  régiment  de 
Boulonnais,  en  1639;  fit  le  relief  de  la  seigneurie  d'Hin- 
neville  en  1641  ,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  par 
arrêt  de  l'an  i665,  et  mourut  subitement  le  27  décembre 
1671.   De  ce  mariage  sont  issus: 

i°.  Gabriel,  dont  l'article  suit  ; 

2°.  Louis  de  Gomer,  seigneur  de  Gomer,  en  1664; 
capitaine  dans  le  régiment  de  la  Reine,  en  1669, 
tué  à  la  bataille  de  Senef,  le  11  août  1674  ; 

3°  Autre  Louis  de  Gomer ,  chevalier ,  seigneur 
d'Hinneville ,  d'Allonville ,  de  Doms,  etc.  ;  lieu- 
tenant du  Roi  de  la  citadelle  d'Amiens  ;  marié , 
en  1682,  avec  Madelaine  de  Longueval  (3),  d'une 
ancienne  et  illustre  maison  de  Picardie  ,  connue 
dès  l'an  1097.   ^  mourut  sans  enfants. 

40.  Marguerite  de  Gomer,  mariée  à  Louis  de  Tron- 
ville  (4),  écuyer,  seigneur  de  Briquemesnil  ; 

5°.  Marie  de  Gomer,  mariée,  par  contrat  du  16  jan- 
vier 1664,  à  Henri  de  Dampierre  (5),  écuyer, 
seigneur  de    Millencourt ,   d'Izengremel,     de    Les- 


(1)  Des    Champs:    D'azur,    au    croissant    d'argent,    accompagné 
de  trois  cygnes  du   même. 

(2)  De   Maulde:    D'or,    à    la    bande  de  sable,   chargée    de    trois 
flanchis  d'argent. 

(3)  De  Longueval  :  Bandé  de   vair   et  de    gueules. 

(4)  De  Tronville:   De    sinople,    au    lion  d'argent. 

(5)  De  Dampierre  :  D'argent,    à   trois  losanges  de  sable. 

i3.  3© 


466  DE    GOMÊR. 

taat,  de  Quinquerne ,  de  Sainte- Agathe  et  autres 
lieux,  fils  et  héritier  d'Aymard  de  Dampierre, 
écuyer,  seigneur  des  mêmes  terres ,  et  de  demoi- 
selle Françoise  le  Maistre.  Marie  de  Gomer  était 
morte  le  17  octobre  1682,  que  Henri  de  Dam- 
pierre, épousa,  en  secondes  noces,  Anne  de  Bel- 
leval.  Françoise  de  Polhoy  fut  sa  troisième  femme. 

VIII.  Gabriel  de  Gomer,  chevalier,  seigneur  de  Que* 
vauvillers,  Hinneville  ,  du  Quesnel ,  etc.;  lieutenant 
de  la  compagnie  de  Préville,  au  régiment  Royal,  infan- 
terie, par  brevet  de  Fan  1684;  fit  le  relief  des  seigneuries 
de  Hinneville  et  du  Quesnel,  en  1674;  testa  en  i685, 
et  mourut  le  14  décembre  1687.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  du  16  décembre  i663  ,  Isabelle  du  Plessier  de 
Saint-Aurin  (1)  ,  fille  de  messire  Eugène  du  Plessier, 
chevalier,  seigneur  du  Plessier,  de  Saint-Aurin,  de  Dien- 
court,  de  Marqueglise ,  etc.,  et  de  dame  Louise  de- 
Villers  Saint-Paul.  Elle  testa  en  1697,  mourut  le  18  dé- 
cembre 1699,  âgée  d'environ  cinquante-sept  ans,  et  fut 
enterrée  le  lendemain  dans  la  chapelle  de  Gomer-Que- 
vauvillers.  De  leur  mariage  sont  issus  : 

i°.  Joachim  de  Gomer,  né  le  10  décembre  1666, 
mort  sans  hoirs  ; 

20.  Louis,  dont  l'article  suit; 

3°.  Christophe  de  Gomer ,  chevalier  ,  seigneur  du 
Quesnel,  né  le  14  avril  1682,  lieutenant  de  ca- 
valerie au  régiment  de  Berenghen ,  puis  capi- 
taine au  régiment  de-Conflans,  cavalerie,  par 
brevet  de  1703  ;  tué  à  la  bataille  d'Hochstaedt,  en 
Bavière,  le  i3  août  1704; 

4*.  Louise  de  Gomer,  née  en  1664,  morte  en  bas 
âge; 

5°.  Elisabeth  de  Gomer,  née  en  i665  ,  morte  en 
bas  âge  ; 

6°.  Anne    de    Gomer,     née    le     28    janvier     1668, 


(1)  Du  Plessier:  Ecartelé  :  aux  1  et  4,  d'argent,  à  la  fasce  de 
gueules,  chargée  d'une  vivre  du  champ  ;  aux  2  et  3,  d'or,  a  cinq 
pâtes  d'oye  de  sable. 


DE    GOMER.  467 

mariée    à    Charles    de    Cacheleu  (1),  seigneur  du 
Titre  ; 
7°.    Elisabeth    de     Gomer,    née    le     29    avril    1672, 

mbrte  sans  alliance  ; 
8°.  Louise  de  Gomer,   née  en    1677,   mariée  à  Phi- 
lippe   d'Amerfal    (2),     baron    d'Assevillers,     d'une 
très-ancienne  maison  de  Picardie. 

IX.  Louis,  comte  de  Gomer,  né  le  9  octobre  1669, 
chevalier,  seigneur  de  Gomer-Quevauvillers ,  de  Bou- 
quainville,  Hinneville,  la  Lentilly,  etc.,  fut  fait  capi- 
taine au  régiment  royal,  infanterie,  par  commission  du 
27  août  1692,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  par  juge- 
ment de  M.  Bignon,  intendant  de  Picardie,  du  21  mai 
1704,  et  mourut  le  4  février  1749.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  du  8  janvier  1703,  Marie-Madelaine  de  Vendeuil, 
dame  du  Crocq,  fille  de  Thimoléon  de  Vendeuil  (3),  et 
petite-fille  de  Charlotte  de  Séricourt,  veuve  de  Louis 
de  Vendeuil,  chevalier,  seigneur  du  Crocq,  le  Cor- 
meil ,  etc. ,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi , 
sous-lieutenant  au  gouvernement  des  ville  et  citadelle  de 
Doulens,  et  capitaine-lieutenant  de  la  compagnie  com- 
missaire-général. Elle  mourut  le  24  juillet  1748,  et  fut 
inhumée  le  lendemain  dans  l'église  de  Quevauvillers.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

i°.  Charles-François,  dont  l'article  suit  ; 

20.  Louis-Gabriel    de    Gomer,   auteur  de  la  branche 

des  seigneurs  du  Quesnel,  rapportée  ci-après  ; 
3°.  Marie-Madelaine    de  Gomer,  née   le     12     février 

1706,  morte  sans  alliance; 
40.  Louise-Thimoléone    de    Gomer,   née   le    11    sep- 
tembre 1707,  morte  sans  avoir  été  mariée. 

X.  Charles-François  de  Gomer,  chevalier,  marquis 
de  Gomer,  né  le  3o  avril  1704,  seigneur  de  Bouquain- 
vilie,  de  Quevauvillers,  d'Hinneville,  de  la  Lentilly, 
Haut-Moyencourt,   etc.,   né  le  3o  avril   1704,  mourut   le 


(1)  De  Cacheleu  :  D'azur,   à   trois   pâtes   de  loup   d'or. 

(2)  D'Amerval:  D'argent,  à  trois   tourteaux  de  gueules. 

(3)  De  Vendeuil:  D'azur,  au  lion  naissant  d'or. 


468  DE    GOMER. 

7  septembre  1741,  et  fut  inhumé  dans  le  chœur  de 
l'église  de  Quevauvillers.  Il  avait  épousé  par  contrat  passé 
chez  Bourron,  notaire  au  Châtelet  de  Paris,  le  23  février 
1727,  par  messire  Jean-Jacques  de  Gomer  de  Luzancy, 
prêtre,  docteur  en  théologie,  abbé  de  l'abbaye  de  Lan- 
vaux  en  Bretagne,  chanoine  de  l'église  de  Paris,  au  nom 
et  comme  porteur  de  procuration  de  ses  père  et  mère , 
damoiselle  Gabrielle-Catherine  de  Mornay  de  Montche- 
vreuil  (1),  qui,  étant  veuve,  testa  en  1781,  fille  de  haut 
et  puissant  seigneur  messire  Léonor  de  Mornay,  en  son 
vivant  chevalier,  marquis  de  Montchevreuil,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  et  capitaine-gouverneur  de 
Saint-Germain-en-Laye ,  et  de  haute  et  puissante  dame 
Gabrielle  du  Gué  de  Bagnols.  De  mariage  sont  issus  : 

i°.  Charles-Gabriel,  dont  l'article  suit  ; 

20.  Françoise-Catherine    de    Gomer,   née    le   2  5  avril 

1728,  mariée  à   N Cochet    de    Corbeaumont, 

écuyer,    seigneur    de    Corbeaumont,    de     Busnes, 

du  Quesnoy,  etc.  ; 
3°.  Mélanie    de    Gomer,    née    le     16     février     1730, 

religieuse    à    Variville,    près    Clermont,  en  Beau- 

vaisis  ; 
40.  Madelaine  de  Gomer,  née  le  9  septembre    iy3i% 

religieuse     au     même     monastère.    Elle    testa    en 

5°.  Marie-Adélaïde  de  Gomer,  née  le  3o  novembre 
1732,  mariée  le  2  septembre  1757,  à  Christophe 
de  Linart,  écuyer,  seigneur  d'Aveluy,  de  Haute- 
ville,  de  Divion,  du  Mets,  etc.,  qui  donna  quit- 
tance de  10,000  livres  "sur  la  dot  de  sa  femme,  en 
1758.  Elle  en  donna  une  autre  de  20,000  livres, 
restantes  de  sa  dot,  le  29  janvier  1784. 

XI.  Charles-Gabriel  de  Gomer,  comte  de  Gomer, 
né  le  8  mars  1735,  chevalier,  seigneur  de  Gomer,  Que- 
vauvillers ,  Bouquainville ,  Hinneville ,  Haut-Moyen- 
court,  etc.,  officier  aux  Gardes- Françaises,  procureur, 
syndic   de    la    noblesse   de  Picardie,   mourut  au  mois    de 


(1)  Mornay-Montchevreuil  :   Burelé    d'argent    et  de    gueules,    au 
lion  morné  de   sable,  couronné   d'or,  brochant   sur  le  tout. 


DE    GOMER.  469 

janvier  1800.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Amiens, 
le  26  avril  176 1,  devant  Machart,  notaire,  Marie- 
Josephe  de  Pingre,  demoiselle  d'Epaumenil,  fille  de 
Louis-François-Pierre  de  Pingre  de  Fricamps  (1), 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
ancien  sous-brigadier  des  Mousquetaires,  et  de  feu 
Marie-Thérèse  Baron  de  Noircin,  dont  sont  issus  : 

i°.  Alexandre- Louis-Gabriel,  dont  l'article  suit; 

20.  Christophe-Marie-Joseph  de  Gomer ,  rapporté 
après  son  aîné  ; 

3e.  Charles-Auguste  de  Gomer ,  rapporté  après 
ses  deux  frères  ; 

40.  Gabrielle-Marie- Ursule  de  Gome^,  née  le  2 
juin  .1763,  chanoinesse-comtesse  de  Poulangy, 
après  avoir  prouvé  ses  dix  générations  de  noblesse, 
mariée  le  2  mai  1786,  à  Claude  de  Guillebon 
de  Beauvoir  (2),  ancien  chevau-léger ,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis.  De 
ce  mariage  sont  issus  ; 

a.  Antoine-Joseph-Théodore  de  Guillebon  ; 

b.  Gabriel-César  de  Guillebon  ; 

c.  Ernest-Marie-Jacques  de  Guillebon  ; 

d.  Anatole-Jean-Baptiste-Augustin      de      Guille- 
bon ; 

e.  Marie- Fortuné-Joseph- Edouard     de    Guille- 
bon. 

f.  Charles  -  Alexandre  -  Ferdinand       de        Guil- 
lebon ; 

g.  Auguste-Gustave-Gaspard  de  Guillebon  ; 
h.  Louis-Paul-Emmanuel  de  Guillebon; 

i.    Marie-Joseph-Edouard  de  Guillebon  ; 
7.   Albert- Louis- Alain  de  Guillebon; 
k.  Appoline-Aline-Victoire  de  Guillebon  ; 

:°.  Augustine-Catherine    de    Gomer,   née  le  2    avril 


(1)  De    Pingre    de    Fricamps:    D'argent,    au    pin    de    sinople, 
firuilé  de   gueules,   et  sommé  d'une  grive    de'sable. 

(2)  De   Guillebon   de  Beauvoir:    D'azur,    à    la    bande    d'or,    ac- 
compagnée de   trois  besants  du   même. 


4;0  DE    GOMER. 

1767,  morte  sans  alliance,  chanoinesse-com- 
tesse  de  Poulangy  ; 

6°,  Marie-Thérèse-Sophie  de  Gomer,  née  le  10 
janvier  1770,  chanoinesse-comtesse  de  Pou- 
langy ; 

7°.  Marie-Charlotte-Sophie  de  Gomer ,  née  en 
août  1777,  mariée  à  M.  Gustave  de  Chasse- 
pot    (1),  ancien   chevalier  de   Malte,  colonel. 

XII.  Alexandre- Louis-Gabriel ,  comte  de  Gomer, 
né  à  Amiens,  le  i5  février  1762,  propriétaire  des  terres 
et  seigneuries  de  Quevauvillers,  Bouquainville,  Hin- 
neville,  Haut-Moyencourt ,  etc.,  est  entré  sous-lieute- 
nant, en  177JI,  dans  le  régiment  Royal-Pologne,  cava- 
lerie, commandé  par  le  duc  de  Mailly,  son  parent.  Il 
obtint  ensuite  une  compagnie,  et  quitta  ce  régiment 
au  commencement  de  la  Révolution  pour  émigrer.  Il  eut 
une  jambe  cassée  en  route,  et  fut  obligé  de  séjourner 
chez  son  père,  avec  lequel,  en  1793,  il  fut  enfermé,  et 
tenu  long-tems  en  arrestation,  comme  ayant  la  réputa- 
tion de  royalistes,  ennemis  de  la  Révolution.  Après  le 
retour  de  S.  M.  Louis  XVII,  il  a  reçu  le  brevet  de 
chevalier  de  Saint-Louis,  en  récompense  de  ses  anciens 
services  et  de  son  dévouement  constant  à  la  cause  royale, 
sous  la  dénomination  d'Alexandre -Louis-Gabriel,  comte 
de  Gomer.  Il  a  épousé  demoiselle  Reine-Marie-Louise 
Jolly  de  la  Viéville,  fille  de  messire  Louis  Jolly  de  la 
Viéville,  écuyer,  seigneur  de  la  Viéville,  Roquetoire, 
Renescure,  etc.,  duquel  mariage  sont  issus  : 

i°.  Louis-Auguste-Gabriel-Maxime  de  Gomer  ; 

20.  Charlotte  —  Sophie  —  Gabrielle  —  Léonide  de 
Gomer. 

XII.  Christophe-Marie-Joseph .  chevalier  de  Gomer, 
né  le  3o  décembre  1764,  est  entré  page  de  Sa  Majesté  la 
reine  de  France  en   1779;   a   été  nommé  officier  au  ré- 


(1)  De    Chassepot  :     Ecartelé   :  aux    1    et   4,   d'azur,    à   la  fasce 

ondée      d'or,     accompagnée      de     trois      roses      du      même  ;  aux 

2  et    3,   d'azur,    au   chevron    d'or,    accompagné    en   chef  de  deux 

étoiles   du    même,     et    en     pointe    d'un     croissant    surmonté  d'un 
chcrubin,   le  tout  d'argent. 


DE    GOMER.  47I 

giment  de  Bric,  en  1782  ;  a  émigré  en  1791  ;  nommé 
capitaine  en  second  dans  les  chasseurs  de  Galonné,  en 
1792,  nommé  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  en  1814.  Il  a  épousé,  en  1779,  demoiselle 
Marie-Charles  de  Taillevis  de  Jupeaux  (1),  d'une  très- 
ancienne  famille  originaire  de  Navarre,  née  à  Vendôme, 
fille  de  Louis  Didier,  chevalier  de  Taillevis  de  Jupeaux, 
et  d'Anne  Moileau,  petite-fille  de  Louis  Racine.  De  ce 
mariage  sont  issus   : 

i°.  Alfred -Louis-Joseph   de   Gomer  ; 

20.  Adolphe-Charles-Maxime  de   Gomer  ; 

3°.  Isaure-Marie-Gabrielle   de  Gomer  ; 

40.  Octavie-Charles- Ursule  de  Gomer. 

XII.  Charles-Auguste  de  Gomer,  né«  à  Amiens,  le  3 
avril  1773,  élève  à  l'école  royale  militaire  de  Pont-à- 
Mousson,  en  sortit  au  bout  de  quatre  années  pour  être  reçu 
élève  d'artillerie,  en  1789;  entré  la  même  année  comme 
officier  dans  le  régiment  de  Érie,  infanterie,  émigra  en 
1791,  en  qualité  de  lieutenant  breveté  par  les  Princes, 
dans  les  chasseurs  de  Calonne,  à  l'avant-garde  de  l'armée 
de  Bourbon  ;  a  servi  dans  ce  corps  jusqu'à  la  dissolution 
de  l'armée,  en  1792  ;  l'année  suivante  a  servi  au  siège 
de  Maestricht  ;  a  épousé,  le  2  septembre  i8o5,  Eléonore- 
Marie  -  Claudine  -  Charlotte  d'Ampiernan  (2),  fille  de 
Pierre  -  Marc  -  Antoine  -  François  d'Ampleman,  vicomte 
de  la  Cressonnière,  ancien  officier  aux  Gardes-Françaises. 
Nommé  lieutenant-colonel  de  la  Garde  Nationale  pour 
le  service  du  Roi,  à  l'époque  désastreuse  des  cent  jours,  il 
a,  en  cette  qualité,  à  la  tête  de  la  population  des  cantons 
d'Ardres  et  d'Audruick,  soumis  à  l'autorité  légitime  la 
forteresse  d'Ardres,  dont  il  a  pris  possession  au  nom 
du  Roi,  après  une  capitulation  suivie  de  cinquante  coups 
de  canon  de  réjouissance.  Il  a  été  nommé  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis ,  par  brevet  du 
Roi,    daté    du    7    août    18 16,  sous    la    dénomination  de 


(1)  De    Taillevis    de    Jupeaux:    D'azur,     au    lion     d'or,     tenant 
une  grappe   de  raisin   du   même. 

(2)  D'Ampleman-.     D'argent,     à     trois     aiglettes     épîoyées     de 
sable. 


472  DE    GOMER. 

Auguste,  comte  de  Gomer,  ancien  officier.  De  son  mariage 
sont  issus   : 

i°.  Charles-Eugène  de  Gomer ,  né  à  la  Cresson- 
nière,  le  29  août   1809  ; 

20.  Charles-Joseph-Gustave  de  Gomer,  né  à  la 
Cressonnière,   le   3i   août    1811; 

3°.  Augustine -Marie- Charlotte  -  Louisa  de  Gomer, 
née  à  Calais,  le  21  juillet  1806  ; 

40.  Marie-Clémence  de  Gomer ,  née  à  Calais  ,  le  4 
mars   1808. 


QUATRIÈME     BRANCHE. 

Seigneurs    du     Quesnel. 


X.  Louis-Gabriel,  comte  de  Gomer,  né  le  2  5  février 
171 8,  seigneur  du  Quesnel,  second  fils  de  Louis,  comte 
de  Gomer,  et  de  Marie-Madelaine  de  Vendeuil,  fut  maré- 
chal de  camp,  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint- Louis,  inspecteur -général  du  corps  royal  d'ar- 
lillerie ,  inventeur  des  mortiers  qui  portent  son  nom , 
dont  l'utilité  est  généralement  reconnue,  et  rendit  sa 
mémoire  vénérée  dans  l'arme  de  l'artillerie.  Entré  volon- 
taire à  l'école  d'artillerie  de  La  Fère,  au  mois  de  sep- 
tembre 1730,  fut  fait  officier  pointeur,  au  mois  de 
septembre  1732  ;  commissaire  extraordinaire,  au  mois  de 
septembre  1734;  fit  toutes  les  campagnes  d'Allemagne 
et  de  Flandre,  et  fut  sur  le  -Bas-Rhin,  à  l'armée  qui 
s'est  assemblée  à  Givet,  en  1741  ;  servit  en  Bohême  et 
en  Bavière,  en  1742  ;  se  trouva  à  la  défense  de  Dingel- 
fing  et  de  son  pont  ;  à  l'affaire  du  petit  Landau,  vis-à-vis 
Rhinvillers,  où  le  prince  Charles,  qui  voulait  passer  le 
Rhin,  fut  repoussé,  en  1743,  à  peu  de  distance  du 
vieux  Brisach,  où  il  s'établit  dans  l'île  de  Régnac;  a  fait, 
en  1744,  les  sièges  de  Menin,  Ypres  et  Furnes,  a  en- 
suite été  fait  commissaire  ordinaire  ;  a  fait,  en  1745, 
les  sièges  de  la  ville  et  citadelle  de  Tournay ,  d'Oude- 
narde ,  du  château  de  Gand  et  de  Dendermonde,  d'Os- 
tende,   de  Nieuport;   en    1746,  ceux  de   Liefkenshoek  et 


DE    GOMER.  473 

de  Hulst,  dans  le  pays  de  Waè's,  et  celui  des  ville  et 
château  de  Namur  ;  s'est  trouvé,  en  1747,  à  la  bataille 
de  Lawfelt  ;  a  fait  ensuite  le  siège  de  Berg-op-Zoom , 
pour  lequel  il  a  reçu  la  croix  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  celui  de  Maastricht,  en  1748  ;  a  été  fait 
commissaire  provincial  d'artillerie ,  au  mois  de  sep- 
tembre 1753  ;  employé  commandant  en  troisième  à  l'é- 
cole d'artillerie  de  Strasbourg,  en  1754;  commandant 
en  second  de  l'école  du  corps  royal  de  l'artillerie  et  du 
génie,  à  Mézières,  en  1756  ;  a  fait,  la  campagne  sur  le 
Bas-Rhin,  jusqu'au  mois  d'août  1757,  qu'il  est  parti  du 
Weser,  pour  se  rendre  à  l'armée  qui  s'assemblait  à 
Strasbourg,  pour  aller  en  Thuringe  ;  s'est  trouvé  à  la  ba- 
taille de  Rosbach,  la  même  année;  a  été  chargé,  en  1758, 
de  tout  le  dépôt  de  l'artillerie  du  Haut-Rhin  et  du 
Mein,  à  "Hanau  et  Francfort,  et  sur  le  Rhin,  jusqu'à  la 
paix  ;  en  1759,  a  été  fait  lieutenant-colonel  au  corps 
royal  de  l'artillerie,  et  commandant  en  chef  de  l'école 
des  élèves  de  cette  arme,  à  La  Fère  ;  est  cependant  resté 
à  Francfort,  pour  y  commander  l'artillerie,  pendant  les 
années  1759,  1760,  1761  et  1762.  Etant  chargé  de  l'é- 
vacuation de  toute  l'artillerie  de  l'armée  du  Haut-Rhin, 
il  n'est  rentré  en  France  qu'au  mois  de  mars  1763,  pour 
se  rendre  au  commandement  de  l'école  des  élèves  du  corps 
royal  d'artillerie,  à  La  Fère  ;  a  été  nommé  colonel  au  corps 
royal  de- l'artillerie^  au  mois  d'octobre  1765,  et  au  mois 
d'août  précédent,"  avait  été  fait  lieutenant  de  Roi  des 
ville  et  château  de  Bapaume,  où  ladite  école  des  élèves 
fut  transférée  l'année  suivante,  et  où  il  l'a  commandée 
jusqu'à  sa  suppression,  pat  l'ordonnance  du  23  août  1772  ; 
et  a  été  nommé  brigadier  des  armées  du  Roi,  le  22  jan- 
vier 1769.  Il  fut  député  aux  Etats-généraux  de  1789, 
par  la  noblesse  du  bailliage  de  Sarguemines,  en  Lor- 
raine, et  mourut  à  Dieuze,  département  de  la  Meurtke, 
en  1808.  Il  avait  épousé,  à  Francfort,  au  mois  de  juin 
1702,  Henriette-Marie- Adélaïde-Antoinette,  née  com- 
tesse de  Saint-Félix  ,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur 
messire  Antoine-Julien  ,  comte  de  Saint- Félix  ,  cheva- 
lier, seigneur  de  Marimont,  en  Lorraine,  de  Bassing  et 
autres  lieux,  et  de  haute  et  puissante  dame  Marie-Thé- 
rèse ,  née  comtesse  de  Gourcy.  De  ce  mariage  sont 
issus    : 


474  DE    GOMER. 

i°.  Antoine  -  François  -  Gabriel  ,  dont  l'article 
suit  ; 

2°.  Antoine-Gabriel  de  Gomer,  né  à  Bapaume  , 
en  l'année  1772,  lieutenant  au  régiment  de  Metz 
artillerie,  en  l'année  1786,  aide-de-camp  de 
feu  le  comte  de  Wall ,  lieutenant  -  général  des 
armées  du  Roi,  à  l'armée  de  S.  A.  R.  le  prince 
de  Condé,  en  1791  et  années  suivantes  ;  de  là, 
passa  comme  lieutenant  et  adjudant  au  régiment 
de  Loewenstein,  chasseurs,  au  service  de  Hol- 
lande, en  1794;  suivit  ce  régiment  au  service 
d'Angleterre  en  •  1795  ;  fit  les  campagnes  de 
l'année  1796,  dans  les  Isles  du  Vent,  et  mou- 
rut le  5  août  de  la  même  année,  au  fort  royal  de 
la   Martinique  ; 

3°.  Victoire- Adélaïde-Antoinette  de  Gomer  ,  née 
le   2  3   décembre    1768. 

XI.  Antoine  -  François  -  Gabriel  ,  comte  de  Gomer, 
né  à  Bapaume,  en  Artois,  le  5  août  1770,  lorsque 
son  père  était  lieutenant  de  Roi  et  commandant  l'école 
d'artillerie  de  cette  ville  ;  fut  admis  élève  d'artillerie, 
le  22  août  1784,  lieutenant  au  régiment  de  Metz, 
artillerie,  en  1785  ;  capitaine  en  second  au  même  régi- 
ment, en  1791  :  joignit  l'armée  de  S.  A.  S.  le  prince  de 
Condé,  au  mois  de  mai  1792,  à  Bingen  ;  de  là,  fui 
transféré  à  l'armée  des  princes ,  en  août  de  la  même 
année,  et  fit  la  campagne  sous  leurs  ordres.  Lors  de  h 
retraite  de  l'armée,  il  était  très-malade  à  Etain,  et  y  fui 
abandonné  faute  de  chariots  pour  emmener  les  malades  : 
et  par  les  soins  et  l'humanité  de  son  hôte,  le  sieur  Pa 
risot,  chamoiseur,  demeurant  sur  la  petite  place  de  cette 
ville,  et  par  les  secours  qu'il  reçut,  tant  du  père  de  ce 
chamoiseur,  le  sieur  Parisot,  ferblantier  à  Etain,  que 
de  son  frère,  le  curé  de  Romagne,  sous  les  côte! 
(près  de  Damvillers),  il  parvint  à  se  sauver  de  cette  ville 
et  résida  avec  ce  curé  dans  la  maison  de  cure  de  Romagne 
jusqu'au  moment  de  la"  première  réquisition,  en  mai  1793. 
dans  laquelle  il  se  trouva  compris.  Il  joignit  le  bataillor 
du  District,  à  Etain,  de  là  fut  envoyé  à  Stenai,  ensuite 
à  Montmedi,  d'où  il  parvint  à  se  sauver  hors  de  France 
Il   se   rendit,    immédiatement   après,  à    Maëstricht,  et  ob 


DE    GOMER.  475 

tint  du  service  en  Hollande;  il  y  fut  nommé  lieutenant 
d'artillerie  au  régiment  de  Hohenlohe-Bartenstein,  et 
comme  tel,  fut  employé,  en  l'année  1794,  à  la  défense 
de  l'isle  de  Bommel  ;  lors  de  l'entrée  de  l'armée  fran- 
çaise dans  les  Pays-Bas,  en  janvier  1795,  les  officiers  du 
régiment  de  Hohenlohe,  dont  il  faisait  partie,  furent 
suivis  par  l'armée  française  depuis  Voerden,  jusqu'à  En- 
chuysen,  en  Nord-Hollande;  là,  pour  éviter  d'être  faits 
prisonniers  de  guerre,  ils  se  virent  réduits  à  tenter  le 
passage  de  la  mer  de  Zuyderzée,  à  pied  sur  la  glace,  ce 
qui  leur  réussit  ;  et  après  beaucoup  de  difficultés  et  de 
dangers,  et  après  avoir  perdu  un  de  leurs  camarades, 
M.  de  Ratzenhausen  (un  jeune  alsacien),  ils  parvinrent 
à  gagner  Fisle  d'Urk  où  ils  couchèrent,  et  le  lendemain 
ils  arrivèrent  à  Kuinder,  en  Overyssel.  De  là,  il  se  rendit 
à  Vinsen  sur  la  Liche,  dans  le  pays  de  Hanovre,  et  ob- 
tint du  service  dans  l'armée  anglaise,  comme  enseigne 
au  régiment  de  Loewenstein,  chasseurs,  en  mars  1795, 
et  promu  lieutenant  au  même  régiment,  le  5  juin  sui-  * 
vant. 

Au  mois  de  septembre  1795,  il  reçut  ordre  de  s'em- 
barquer à  Stade,  à  bord  du  bâtiment  de  transport,  les 
Deux-Sœurs,  avec  F  état-major  du  régiment,  pour  passer 
en  Angleterre;  le  11  octobre,  ce  bâtiment  échoua 
devant  Calais.  Antoine-François  G.  de  Gomer  y  fut 
fait  prisonnier  de  guerre;  resta  un  mois  dans  cette  ville 
sur  sa  parole;  fut  ensuite  échangé  et  arriva  à  Douvres, 
le  11  novembre  suivant. 

Il  fut  promu  capitaine  au  régiment  de  Loewenstein, 
fusiliers,  ïe  27  mai  1796,  ensuite  transféré  capitaine  au 
60e'  régiment  d'infanterie  anglaise ,  le  3o  décembre 
1797. 

Nommé  major  du  dépôt  des  troupes  étrangères,  le 
8  mai  1808,  et  lieutenant-colonel,  le  4  juin  18 14. 

Il  fut  nommé  commandant  du  dépôt  des  troupes 
étrangères,  le  2  5  février  181 5  ;  donna  sa  démission  du 
service  anglais,  le  2  5  juin  18 17,  et  arriva  à  Calais  de 
retour  dans  sa  patrie,  le  22  juillet  suivant. 

Il  fut  admis  lieutenant-colonel  au  corps  royal  d'ar- 
tillerie de  France,  par  décision  du  Roi  du  27  août  18 17, 
pour  prendre  rang,  en  ce  grade, .du  29  août  1809. 

Le  comte  de  Gomer  a  épousé,  le  27  mars  1797,  à 
Londres,    Agathe    Breton    des    Chapelles,     fille    de    feu 


476  DE     GOMER. 

M.  Breton  des  Chapelles,  sénéchal  et  lieutenant  général 
de  l'amirauté  de  Saint-Marc,  isle  de  Saint-Domingue, 
dont  il  a  une  fille  nommée  Adélaïde-Clémentine  de 
Gomer,  née  à  Londres,  le  2  octobre  1798. 

Armes  :    D'or    à    7  merlettes  de    gueules ,    rangées  4 , 
2  et  1.  Couronne  de  marquis.  Supports  :  deux  licornes. 


de  BI ENCOURT.  La  généalogie  de  cette  ancienne 
maison,  qui  devait  faire  partie  du  douzième  volume  de 
cet  ouvrage,  et  qu'on  avait  annoncée,  page  307  de  ce 
même  volume,  pour  le  treizième,  paraîtra  dans  le  qua- 
torzième, qui  sera  mis  en  vente  dans  les  derniers  jours 
de  janvier. 


d'ESPAGNE  DE  VÉNEVELLES.  Cette  maison  se 
trouve  mentionnée  à  la  page  404  de  ce  volume.  Une 
omission  de  qualités  nous  oblige  de  revenir  sur  cet  ar- 
ticle. Il  faut  ajouter  au  degré  de  Paul  d'Espagne,  qu'il 
fut  chevalier  des  ordres  du  Roi;  et  à  celui  de  Lazare 
d'Espagne,  qu'il  fut  chevalier  de  l'ordre  du  Roi. 


FIN    DU    TREIZIEME    VOLUME. 


ADDITIONS 


ET 


CORRECTIONS 


AMYS  du  PONCEAU  (Gabriel),  a  été  élevé  à 
l'école  royale  militaire  de  Vendôme.  Cet  article  est  re- 
porté à  la  page  5  du  Catalogue  des  gentilhommes  qui 
ont  fait  leurs  preuves  pour  être  admis  au  service  mili- 
taire, dans  le  tome  XII  du  Nobiliaire. 


BARRÉS  du  MOLARD  ( Jean-Scipion  Fleury  de), 
né  au  Pouzin ,  diocèse  de  Viviers,  le  7  mars  1799,  a 
fait  ses  preuves  devant  M .  Chérin  ,  au  mois  d'octobre 
1789,  et  a  été  reçu  élève  du  Roi  à  Sorèze ,  le  9  dé- 
cembre 1790. 

Cet  article  est  à  reporter  à  la  page  16  du  même  cata- 
logue. 


del  BIANGO  de  BRANTES,  tome  XIII,  page  55, 
ligne  16,  au  lieu  de  :  deux  fleurs  de  lys  de  sable,  lise\  deux 
fleurs  de  lys  d'azur. 


de  BLACAS,  tome  XIII,  page  i36,  dernière  ligne, 
officier  de  la  Légion-d'Honneur,  des  Bouehes-du-Rhône, 
liseç  :  officier  dans  la   Légion   des  Bouches  -  du  -  Rhône. 

Cette  famille  a  été  mentionnée  dans  le  tome  Ier  de 
cet  ouvrage,  pages  184  et  417. 


BLOTTEFIÈRE  (  N comte  de]  ,  maréchal-de- 
camp  ,  a  été  élève  de  l'école  royale  militaire  de  Paris. 
Cet  article  est  ù  reporter  à  la  page  2  3  du  Catalogue 
précité. 


478  ADDITIONS 


CARRE  (  Pierre  -  Antoine  -  François  -  de  -  Sales  ) ,  cheva- 
lier de  Luzançay,  né  à  Lorient,  paroisse  de  Saint- Loup, 
le  4  mai  1766,  fils  de  messire  Charles  -  Auguste  Carre, 
chevalier  de  Luzançay ,  seigneur  du  Pou ,  commissaire 
de  la  marine,  et  de  dame  Anne-Elisabeth  de  Montigny 
du  Thymeur ,  a  fait  ses  preuves  pour  le  service  mili- 
taire, le  7  mai  1782.  Il  est  entré  en  mai  de  la  même 
année,  dans  la  maison  du  Roi,  aspirant  garde  de  la 
marine  au  département  de  Brest. 

Cet  article  est  à  reporter  à  la  page  du  Catalogue 
précité. 


CHAPONAY,   tome   XIII,  page  282,   ligne  première, 
au   lieu  de  :   Charles-François,   lise%  César-François. 


CHAUBRY  de  TRONCENORD,  tome  X,  p.  349, 
ajoutez  que  M.  François  -  Jean  -  Chaubry,  baron  de 
Troncenord,  a  été  nommé  chevalier  de  l'Eperon  d'or, 
par  bref  délivré  à  Rome,  le  2  5  novembre  18 17. 


COCHET  de    SAVIGNY,  t.   XII,  p.   286,  ligne    14, 
il  faut  rétablir  ainsi  l'article  : 

2°.  Claude-Bernard,  écuyer,  seigneur  de  Savigny  et 
du  Magny,  conseiller  au  parlement  de  Metz;  il 
avait  épousé  Catherine  -  Thérèse  Perrein ,  par  acte 
reçu  par  Bordier,  notaire  à  Charolies,  le  2  août 
1728.  De  ce  mariage  vinrent: 

a.  Melchior  -  Bénigne  -  Marie  ,  seigneur  du 
Magny ,  conseiller  -  clerc  au  parlement  de 
Dijon  ,  lequel  mourut  chanoine  de  Sainte- 
Chapelle  ,  dans  la  même  ville  de  Dijon ,  en 
1792; 

b.  Demoiselle  Cochet  du  Magny,  religieuse , 
morte  à  Dijon,  le  27  août  18 17. 


FOURNAS  de  la  BROSSE  de  FABREZAN  (Jo- 
seph-François de),  né  le  26  mai  1756  (  Guillaume- 
Henri-Claude-Charks),  frère  du  précédent,  né  le  i3  oc- 
tobre  1758,   ont  été  reçus    à    l'école  royale  militaire  de 


ET    CORRECTIONS  .  479 

la  Flèche,  le  premier  le   10   novembre    1766,  le  second 
en    1767. 

Cet   article  est  à   reporter  à  la  page  65  du  Catalogue 
précité. 


GRAIMBERG  (François  -  Mathieu  ,  Louis  -  Charles- 
François  ,  Dominique  -  Louis  et  Jean  -  François  -  Phili- 
bert), frères,  ont  été  élevés  à  l'école  royale  militaire  de 
Rebais. 

Cet  article  est  à  reporter  à  la  page  77  du  Catalogue 
des  gentilshommes  qui  ont  fait  leurs  preuves  pour  le 
service  militaire. 


LUBERSAC,  tome  IX,  page  536,  rétablissez  ainsi 
le  degré  : 

XVI.  Pierre,  IVe  du  nom,  comte  de  Lubersac,  né 
le  25  janvier  1771,  entra  sous-lieutenant  dans  le  régi- 
ment de  Beauce,  infanterie,  en  1787.  Il  a  émigré  et 
servi  en  qualité  de  mousquetaire  dans  l'armée  des  Princes 
français,  puis  dans  les  volontaires  de  lord  Moira.  Il  a 
été  fait  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  en  1814.  Il  a  épousé,  en  1810,  demoiselle  Vir- 
ginie le  Sellier  de  Chezelle,  fille  de  Jean-Baptiste- 
Pierre  -  Alexandre  le  Sellier  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Chezelle,  vicomte  de  Villette,  officier  au  régiment  de 
Soissonnais  et  de  Brie,  et  de  dame  Marie -Sophie  Mo- 
reau  de  Favrolles.  De  ce  mariage  il  a  deux  garçons  : 

i*.    Ernest  de  Lubersac,  né  le  8  février  1812  ; 

29.  Albéric  de  Lubersac,  né  le  23  juin  18 16. 


MALLEVAUD  (  François  -  Henri  -  Charles  de),  né 
le  17  février  1771,  à  Dorât,  diocèse  de  Limoges,  fils 
de  François-Antoine  de  Mallevaud  ,  chevalier ,  seigneur 
de  Marigny,  président  et  lieutenant -général  de  la  sé- 
néchaussée de  Basse-Marche,  et  de  dame  Charlotte- 
Marguerite  du  Peiron,  son  épouse;  a  fait  ses  preuves  le 
19  avril  1788.  Ch.  f. 

Cet  article  est  à  reporter  à  la  page  10 1  du  même 
Catalogue. 


480  ADDITIONS    ET    CORRECTIONS. 


MARTEL  (François  de),  a  été    reçu    élève    à    l'école 

royale  militaire  de  Tiron,  en  1779. 

Cet  article  est  à  reporter  à  la  page  io5  du  Catalogue 
précité. 

NOURY,  tome  XII,  page  256,  ligne  7,  des  malles; 
lise%  :  des  mules  ;  page  257,  ligne  5,  son  frère  ;  lise\  :  son 
père. 

de  PICQUET  de  JUILLAC,  tome  XII,  page  36, 
ligne  21,  Chatelies;  lise%  :  Chàtelux  ;  lignes  25  et  26, 
Guillaume  d'Aubin,  écuyer,  seigneur  de  Saixre,  lise\  : 
Guillaume  d'Aulin,  écuyer,  seigneur  de  Sabère.  Page 
37,  ligne  28,  Gaspard  de  Sobère ,  liseç  :  Gaspard  de 
Sabère.  Page  42  lignes  3  et  4,  de  Bertrand  de  Cailha, 
seigneur  de  Toulonge,  lise\  :  de  Bertrand  de  Cailha,  sei- 
gneur de  Toulouge.  Idem,  ligne  6,  Jeanne  -  Geneviève 
des  Prés  de  Perpigna,  liseç  :  Jeanne-Geneviève  des  Prés, 
de   Perpignan. 

Il  faut  aussi  ajouter  à  la  page  125  du  Catalogue  pré- 
cité. 

Joseph-Angélique  de  Picquet  de  Vignolles  de  Juillac, 
élève  à   l'école  militaire  de  La    Flèche. 


du  POUY  de  BONNEGARDE,  tome  XIII,  page 
272,  lignes  i3  et  14,  au  lieu  de  né  le  3o  décembre  1799, 
lise%  :  né  le  6  août  1794. 


SPINETTE.  Il  y  a  eu  plusieurs  gentilshommes  de  ce 
nom  admis  aux  écoles  royales  militaires,  sur  certificats 
de  M.  d'Hozier. 

Cet  article  est  à  reporter  à  la  page  1 53  du  Catalogue 
précité. 

TAILLEPIED  DE  BONDY,  page  3o2  de  ce  volume. 
Ajoute^ ,  à  l'article  de  M .  Charles-Claude  Taillepied  de 
Bondy,  qu'il  a  été  nommé  chevalier  de  l'Eperon  d'or, 
par  bref  délivrée  Rome,  le  25  décembre  1S17. 

FIN   DES   ADDITIONS   ET    CORRECTIONS. 


TABLE 


DES 


MAISONS    ET    FAMILLES 

CONTENUES   DANS  CE  VOLUME 


Pages. 

d'ABON,  210 

d'ACHARD  de  BONVOULOIR,  172 

d'ACIGNÉ,  i65 

AMYS  du  PONCEAU,  208-477 

ANDIGNÉ,  4^6 

ANDRÉ  de  KERLIDEC,  3 19 

d'ANGENNES,  i65 

d'AUBUISSON,  241 

d'AUCOUR  (Godard),  i3o 

AUTARD  de  BRAGARD,  282 

d'AZOLETTE  (de  la  Croix),  333 

B 

de  BAGLION,  169 

de  BARRÉS  du  MOLARD,  477 

de  BARRUEL,  322 

i3.  *o 


4^2  TABLE    DES    FAMILLES 

de  BAUSSANCOURT,  272 

BAZALGETTE,  209 

de  BEAUVOIR  du  ROURE,  446 

du  BELLAY,  i65 

de  BELLOC,  353 

de  BERMONVILLE  (de  Roukn),  423 

de  BERNABÉ  de  la  HAYE,  424 

del-BIANCO  DE  BRANTES,  i4*"477 

de  BIENCOURT,  476 

de  BIGU  de  CHERY,  285 

BIRÉ  (de  Fontaine),  328 

de  BLACAS,  132-477 

de  BLAIR,  223 

le  BLANC  de  la  BAUME,  180 

du  BLANC  de  BRANTES,  H2"477 

de  BLOTTEFIÈRE,  477 

du  BOIS  d'ESCORDAL,  4°4 

de  BOIS-FÉVRIER  (de  Langan),  180-424 

de  BOITOUSET  de  POINSSON,  337 

de  BONDY  (Taillepied),  302-480 

de  BONNEGARDE  (du  Pouy),  268-480 

de  BOSSE  de  BONRECUEIL,  27a 

de  BOUTHILLIER  de  CHAVIGNY,  268 

de  BRAGARD  (Autard),  282 

de  BRANTES  (del-Bianco),  I4W77 

de  BRAY  (de  Jaquels),  404 

de  la  BRETONNIÈRE  (de  la  Couldre),  322 

de  BRETEUIL  (le  Tonnelier),  354 

du  BREUIL  (Moreau),  238 

de  BRIANÇON,  4*8 

de  la  BROSSE  de  FABREZAN,  478 

BRULART  de  GENLIS,  4^8 


TABLE    DZS    FAMILLES  4^3 


de  CAIRE  du  LAUZET,  337 

CARRE  de  LUZENÇAY,  478 

de  CASENEUVE,  9 

de  CHAMBARLHAC,  296 

de  CHAMBORANT,  404 

de  CHAMBRE,  292 

de  CHAMPAGNE,  168 
de  CHAPONAY,                                                      272.478 

de  CHASTENOYE  (de  Cochard),  364 

du  CHAYLARD  dk  LAQUERIE,  i56 

de  CHAZOTTE,  400 

de  CHERY  (de  Bigu),  285 

de  CHOUMOUROUX  (de  Saignard),  400 

de  CLAVEL,  i37 

le  CLERC  de  JUVIGNY.  i97 

de  COCHART  de  CHASTEiNOYE,  364 

de  COCHET  de  SAVIGNY,  478 

de  la  CONDAMINE,  12 

COQUEBERT  de  JŒUVILLE,  i39 

de  CORLIEU,  302 

de  la  COULDRE  de  la  BRETONNIÈRE,  322 

de  COURTARVEL  de  PEZÉ,  i63 

le  COURTOIS,  372 
de  COUSTANCES,                                                  .         181 

de  CRASVILLE  (de  Roquigny),  424 

de  la  CROIX  d'AZOLETTE,  333 

de  CROY,  44 


484  TABLE    DES   FAMILLES 


D 


DANIEL  de  SAINT-RAVI,  33 

DAROT  de  VAUGOUBERT,  322 


d'ESCORDAL  (du  Bois),  404 

d'ESPAGNE  de  VÉNEVELLES,  404-476 


de  FABREZAN  (de  Fournas  de  la  Brosse),  478 

de  FAUDOAS,  175 

de  la  FERRIÈRE  (le  Gendre),  292 

de  FIRMAS-PERIÈS,  1 

de  la  FOND-GUY  d'AIREBOUDOUZE,  i3 

de  FONTAINE-BIRÉ,  328 

duFOSdeMÉRY,                   ;  3 10 
de  FOURNAS  de  la  BROSSE  de  FABREZAN,         478 

de  FRANQUEFORT,  227 

de  la  FRESNAYE,  173 

de  la  FRESSANGE  (de  Saignard),  476 


de  GAIGNON  de  VILAINES,  3i7 

de  GALLÉAN  des  ISSARTS,  423 


TABLE  DES   FAMILLES  485 


le  GENDRE  de  la  FERRIERE, 

292 

de  GENLIS  (BRULART), 

458 

de  GERMIGNEY, 

3n 

GICQUEL, 

40 

GILBERT  de  VOISINS, 

423 

de  GOMER, 

453 

GODARD  d'AUCOUR, 

i3o 

de  GRAIMBERG, 

479 

de  GRAMMOND  (Jordain), 

i55 

de  GRANGES-SUGÈRES, 

179 

de  GRIMOARD  de  BEAUVOIR, 

446 

de  GRIPIÈRE  de  MONCROC, 

319 

GROUT, 

337 

de  GUIBERT  de  la  ROSTIDE, 

441 

GUILBERT  de  PIXÉRÉCOURT, 

[432 

H 


HACQUET  des  NAUDIÈRES,  222 

DE    LA  HAYE   (DE  BARNABE),  424 

HURT,  2i5 


I 


d'ICHER  de  VILLEFORT,  424 

des  ISSARTS  (dé  Galléan),  423 


de  JAQUELS  de  BRAY,  4°4 

JORDAIN  de  GRAMMOND,  i55 


486  TABLE    DES    FAILLES 

de  JOURDA  de  VAUX,  268 

de  JUILLAC  (de  Picquet),  480 

db  JUVIGNY  (le  Clerc  de),  197 


K 


de  KEK^IDEC  (André),  3i9 

de  KOEGNISEGG,  3  9 


de  LAGNY  (Regnard),  129 

de  LAMBERT,  i85 
de  LANGAN  de  BOIS-FÉVRIER,                         180-424 

de  LAQUERIE  (du  Chaylard),  i56 

du  LAUZET  (de  Caire),  337 

de  LESPINASSE,  438 

des  LIGNERIS,  184 

dé  LONGUEIL,  248 

dé  LONGUETERRE  (de  Planta),  398 

de  LUBERSAC,  479 

LUCE-GASPARI,  267 

de  LUZANÇAY  (Carre),  478 


M 


de  MAÇON,  399 

de  MAGUELONNE  DE  SAINT-BENOIT,  190 

de  MALLEVAUD,  3 10-479 

MARCHANT  du  POUCH,  35o 


TABLE   DES   FAMILLES  487 

de  MARTEL,  48° 

de  MAYROT,  328 

de  MERCURE  (Viot),  2*9 

de  MÉRY(duFos),  3io 

du  MOLARD  (de  Barrés),  477 

de  MONGROC  (de  Gripiere),  3 19 

MOREAU  du  BREUIL,  328 


N 


des  NAUDIÈRES  (Hacquet),  222 

de  NEUVILLE  (Coquebert),  139 

NOURY,  48° 


o 


d'ORFEUILLE,     '  216 

d'ORMENANS  (de  Boitouset),  352 

d'OUILLY  (Rioult),  424 


PALUSTRE,  i93 

PASCAL,  39  3 

PASCHAL,    '  393 

le  PELLETIER,  23 1 

PÉRIÈS  (de  Firmas-),  1 

de  PEZE  (de  Courtarvel  de),  i63 

PHILIPPE,  282 

de  PICQUET  de  JUILLAC,  480 

de  PIXÉ RÉCOURT  (Guilbert),  4^2 


4^8  TABLE  DES   FAMILLES 

de  PLANTA, 

de  POINSSON  (de  Boitouset), 

de  POMIER, 

du  PONGEAU  (Amys), 

du  POUY  de  BONNEGARDE 

de  PRUNELÉ 

du  POUGH  (Marchant), 


de  QUEYRIÈRES  (de  Saignard), 

R 

REGNARD  de  LAGNY, 

de  RIGAUD  de  VAUDREUIL, 

RIOULT  d'OUILLY, 

de  RIVIÈRE  de  LABATUT, 

de  ROQUIGNY  de  CRASVILLE, 

de  la  ROSTIDE  (deGuibert), 

ROTHIACOB, 

de  ROUEN  de  BERMONVILLE, 

ROUGIER, 

du  ROURE  (de  Grimoard  de  Beauvoir), 


de  SAIGNARD  ou  SAGNARD, 

de  SAINT-BENOIT  (de  Maguelonne), 

de  SAINT-GENIEZ, 


* 


TABLE  DES   FAMILLES  489 

de  SAINT-LÉGER,  3 17 

de  SASSELANGES  (de  Saignard),  400 

de  SAINT-MARTIN  du  POUY,  268 

de  SAINT-PAUL,  282 

de  SAINT- RAVI  (Daniel),  33 

de  SAINT-REMI  (de  Courtarvel).  181 

de  SAISSEVAL,  404 

de  SANZILLON,  353 

de  SAVARY-LANGOSME,  i83 

de  SAVIGNY  (Cochet),  478 

de  SOLMES  de  VERAG,  237 

SPINETTE,  480 


TAILLEPIED  de  BONDY,  302-480 

TAMISIER,  161 

de  THOLOZAN,  372 

de  TOCQUEVILLE  (du  Val),  4^7 

le  TONNELLIER  de  BRETEUIL,  354 

de  TOURNEBU,  174 

de  TRONGENORD  (Chaubry),  47§ 


du  VAL,  3o2 

du  VAL  de  TOCQUEVILLE  4*7 

de  VASSAN,  *7* 

de  VASSÉ,  l66 

de  VAUDREUIL  (de  Rigaud),  4*3 

de  VAUGOUBERT  (Darot),  322 


490  TABLE   DES   FAMILLES 

de  VAUX  (de  Jourda), 

de  VÉNEVELLES  (d'Espagne), 

le  VER, 

de  VERAC  (de  Solmes), 

de  VILAINES  (de  Gaignon), 

de  VILLEFORT  (d'Icher), 

VIOT  de  MERCURE, 

de  VOISINS  (Gilbert), 

de  la  VOUE, 

w 

de  WALDEBOURG, 
WILDENBERG  (de  Planta), 


FIN    DE   LA    TABLE    DES   FAMILLES 


LIBRAIRIE   BACHELIN-DEFLORENNE 


CONDITIONS  DE  LA  SOUSCRIPTION 


NOBILIAIRE    UNIVERSEL    DE  FRANCE 


On  ne  peut  souscrire  au  Nobiliaire  universel  de  Saint- 
Allais  qu'à  la  condition  de  s'engager  pour  l'ouvrage  complet. 

Il  paraîtra  un  demi-volume  vers  le  ier  et  le  i  5  de  chaque 
mois. 

Les  souscripteurs  ne  payeront  qu'après  réception  de  chaque 
demi-volume  ]e  prix  de  5  francs  afférent  à  ce  demi-volume, 
qui  devra  nous  être  envoyé  en  un  mandat  sur  la  poste. 

Les  souscripteurs  qui  voudront  payer  d'avance  le  montant 
de  l'ouvrage  complet,  qui  sera  publié  en  un  an,  auront  droit 
à  un  escompte  de  10  pour  ioo. 

IlsJ  n'auront  donc  qu'à  nous  adresser  en  un  mandat,  ou 
autre  valeur  sur  Paris,  la  somme  de  180  francs. 

VALEUR  DE  L'OUVRAGE 

Voici  déjà  bien  longtemps  que  le  Nobiliaire  universel  de 
Saint-Allais,  complet,  est  devenu  introuvable.  Le  seul  exem- 
plaire qui,  depuisplusieurs  années,  ait  passé  en  vente  pu- 
blique, est  celui  de  la  bibliothèque  du  comte  de  Lambilly 
qui  a  été  vendu,  en  mars  1872,  tout  près  de    1,000  francs. 

Notre  nouvelle  édition  fac-similé  et  mieux  exécutée  que 
l'ancienne  sera  donc  infiniment  moins  coûteuse  et  pourra 
être  acquise  par  tout  le  monde,  ce  qui  ne  peut  avoir  lieu  en 
ce  moment. 

AVANTAGE  OFFERT  AUX  SOUSCRIPTEURS  NOBLES 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  de  l'ouvrage,  il 
suffit  de  rappeler  qu'il  contient  les  généalogies  d'environ 
2,5oo  familles  vivantes.  Les  membres  de  ces  familles  pour- 
ront gratuitement,  en  3o  lignes,  dans  un  ou  plusieurs  vo- 
lumes supplémentaires,  compléter  leur  filiation  généalogique 
jusqu'à  ce  jour,  ce  qui  a  une  grande  importance  au  point  de 
vue  de  l'usurpation  des  noms. 


PARIS.    —    IMPRIMERIE   ALCAW-LBVY,  61,    RUE    DE   LAFAYJ 


BINDING  SECT.    MAR  1  8  1 68 


es 

Saint- Allais,  Nicolas 

587 

Viton  de 

S2 

Nobiliaire  universel  de 

1872 

France 

1. 13 

PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET 

UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY